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Très ancienne seigneurie à 4 kilomètres au Sud-Est de la ville de Ploërmel, près de Saint-Jean et entre la Villenard et la Garoulaie. Elle consistait en un manoir avec dépendances, cour fermée, jardin, vivier, futaie et taillis, métairie, contenant environ 17 journaux ; moulin de la Chapelle ; droits de Moyenne Justice, de prééminence et d'enfeu dans la chapelle de la Couardière ; le Fief-au-Gaffre, avec tenues, aux villages de la Couardière, de Quéheon, de la Villenart, du Nolff, de Limel, valant, en 1679, par an : 15 boisseaux de seigle, soit 500 kilos ; 18 boisseaux d'avoine, soit 450 kilos ; 7 poules et 9 livres 9 sols ; la dixme du Crévy, s'étendant sur les villages de la Couardière, de la Villenart, de Quéheon, du Chesne, du Hingueul, de Lorgoraié, du Boishélio, de Saint-Jean de Limel, du Nolff, de la Bretonnière, rapportant 25 mines de blé, et la dixmereau sur Campénéac rapportant une mine de blé.

Il semble que primitivement toute la seigneurie du Gaffre appartenait à la maison de Molac, ramage de celle de Rohan ; mais, dès le XIVème siècle, le Fief-au-Gaffre était distinct du Gaffre lui-même.

Le FIEF-AU-GAFFRE, avec la Moyenne Justice, le Moulin de la Chapelle, la chapelle de la Couardière et dixme du Crévy, vint vers 1380, par suite d'alliance des Molac aux la Chapelle, qui le vendirent, vers 1472, avec la seigneurie de Baraton, en Augan, à Galhaut Chausson, seigneur de Lemo, qui le réunit à sa seigneurie de Lemo, et fit placer ses armoiries dans le choeur de la chapelle de la Couardière. Anne de Lemo, dernière de la branche de Lemo, épousa en 1609, Jean de Lézenet, seigneur des Marchix, et mourut en 1646, laissant comme héritier, son petit-fils, René de Kermeno, marquis du Garo-Kermeno, fils d'Henriette de Lézenet et de René de Kermeno, qui vendit en 1668 le Fief-au-Gaffre à Pierre Picaud, chevalier, seigneur châtelain du Quéheon, qui le réunit à sa châtellenie de Quéheon, et fit placer ses armoiries au-dessus de la porte du Midi de la chapelle de la Couardière. Il fit déclaration du Fief-au-Gaffre lors de la Réformation du domaine Royal de Ploërmel, le 3 mai 1679. Il déclare posséder : « le rôle du Fief-au-Gaffre, avec tenues, dixme du Crévy, petit dixmereau ; droits de basse et moyenne Justice ; Moulin à vent de la chapelle, près de Villenart et au Sud du chemin de Ploërmel au Boisguéhenneuc ; la Chapelle de la Couardière, dédiée à Saint-Roch et à Saint-Sébastien ».

Le Fief-au-Gaffre dépendit depuis de la Châtellenie de Quéheon.

LA MAISON ET MÉTAIRIE DU GAFFRE appartenaient au XVème siècle aux Allain, dits de Jerguy, et seigneurs de Jerguy, qui y parurent en 1426, 1440 et 1454, et les portèrent par alliance vers 1460 aux Voisin, dits aussi de Jerguy, qui y parurent en 1513 et 1537, et la portèrent par alliance vers 1530 aux Desgrées, seigneur de la Touraille.

Julien Desgrées, seigneur de la Touraille et du Gaffre, ardent capitaine royaliste, vit ses manoirs du Gaffre, de Jerguy et de la Touraille détruits par les Ligueurs en 1594. Ses descendants vendirent le Gaffre vers 1644 aux la Lande de la Grézillonnaie ; et Jacques, Guy et Jeanne de la Grézillonnaie le revendirent le 3 juillet 1663 à Pierre Fabrony, écuyer, seigneur de la Garoulaie, qui en fit déclaration le 27 août 1678 : « la maison principale du Gaffre, servant de métairie, avec écuries, cellier, cour, jardin, joignant au Sud et à l'Ouest le chemin de la Villenart à Jerguy ; viviers ; joignant le verger de la Garoulaie au Sud, et à l'Ouest le chemin du Gaffre à la Garoulaie ; et environ 17 journaux de terres ».

La métairie du Gaffre continua depuis à faire partie de la terre de la Garoulaye. Elle est maintenant complètement détruite (M. de Bellevue).