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L'extérieur de l'Eglise Saint-Armel est aussi intéressant à examiner que l'intérieur. Il présente une série de pignons surmontés de croix ouvragées, et dont les arêtes sont ornées de chimères repliées ou de choux en bosse. Entre chaque pignon sont des contreforts surmontés de pinacles festonnés à jours et garnis de gargouilles représentant des animaux de toutes sortes.

L'ornementation principale est concentrée du côté nord, autour du portail, car jusqu'au XVIIIème siècle, le mur de ville longeait le côté sud à une distance d'environ deux mètres, et, dans ces conditions, il n'est pas étonnant que l'on n'ait pas songé à orner les pignons de cette façade.

Le portail Nord se compose de deux portes avec arc surbaissé. Les vantaux de ces portes sont ornés de personnages un peu roides, dans lesquels il est facile de reconnaître les Apôtres.

Entre les deux portes, un pilier prismatique décoré d'emblèmes funèbres. De chaque côté de ce pilier courent deux séries de niches, dans chacune desquelles est sculptée une figure de femme, représentant une vertu, et foulant aux pieds la personnification du vice contraire. Ainsi la Foi a pour marchepied Mahomet, l’Espérance, Judas, la Justice, Néron.

L'arcature est formée par une guirlande d'Anges, et, au-dessus, dans le tympan, des scènes évangéliques sont sculptées dans le granit, en personnages de quelques centimètres : l'Annonciation, la Visitation, Noël, l'Adoration des Mages, le Massacre des Innocents, la Fuite en Egypte, etc.

Au dessus des portes s'élancent deux fenêtres ogivales ornées de statuettes de saints et de saintes, parmi lesquels on peut distinguer, à droite : Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Armel, Saint-Laurent, Saint-André ; au milieu, Saint-Jean l'Evangéliste, Saint-Mathieu ; à gauche, Saint-Mathurin, Saint-Malo, Saint-Léon, Pape, etc.

Ce magnifique travail de sculpture, œuvre d'un artiste resté inconnu, mériterait une étude complète et détaillées, que nous ne pouvons entreprendre ici.

Le tout est encadré d'un double rang de sculptures en bosse, et forme avec les niches qui sont de chaque côté un ensemble du plus heureux effet, et la plus belle partie de l'Eglise Saint-Armel.

Sur le contrefort qui appuie le portail à droite les artistes de la Renaissance se sont amusés à graver des scènes rabelaisiennes, amusantes et grotesques, qui seraient mieux à leur place ailleurs que sur un mur d'Eglise. On y remarque Jean qui rit, tournant le dos à jean qui pleure avec cette sentence :

« Tel qui rit et fait bonne chière - Qui se marit (se chagrine) par derrière. » le savetier qui coud la bouche de sa ménagère ; une femme qui arrache le bonnet de son mari ; une truie jouant de la cornemuse. Le tout est mêlé d'emblèmes funèbres et de chevauchées fantastiques, où des ânes et des griffons servent de montures à de petits cupidons.

La tour de l'Eglise.

La Tour de l'Eglise St-Armel date, du XVIème siècle. Telle qu'elle est aujourd'hui elle compte environ 33 mètres. Du haut, on jouit d'un panorama splendide sur les environs. Au sud, le canal de Nantes à Brest, les clochers de la Chapelle et du Roc Saint-André, les hauts fourneaux de la Villeder ; à l'Ouest, la colonne des Trente ; au Nord-Ouest, Taupont avec l'étang, les châteaux de Lambilly et de Loyat ; à l'Est, la chapelle frairienne de Saint-Jean de Villenart et le château de Malleville.

(Abbé Marmagnant, 1917).

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