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L'EGLISE DE PLOËRMEL, SES CHAPELLES ET VITRAUX

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Eglise Saint-Armel.

§ I. Fondation.

L'église paroissiale est dédiée à Saint-Armel, le fondateur de la cité, elle date dans son ensemble du XVIème siècle.

On raconte, qu'en 1508, le tonnerre tomba sur un clocher central qui s'effondra, entraînant dans sa chute une partie de l'Église. C'est à cette époque que l'édifice reçut sa forme actuelle, mais les archéologues sont d'accord pour affirmer que certaines parties sont bien antérieures à cet accident : en particulier, à gauche du chœur, la chapelle de la Très-Sainte Vierge, où l'on voit des restes de l'Église détruite en 1508, et la chapelle Saint-Armel, bâtie par les paroissiens vers 1457.

L'église de Ploërmel n'a pas les dimensions imposantes de nos grandes cathédrales gothiques, mais elle renferme une foule de détails intéressants ; elle mérite la longue visite que nous allons y faire, après avoir offert nos adorations au Dieu tout-puissant qui daigne y demeurer.

Elle mesure environ 40 mètres de long sur 20 de large, et est partagée en trois nefs et six travées. Les arcades à cintre brisé sont portées par pénétration sur des piliers que masquent des colonnes engagées à bases larges et sans chapiteaux.

La nef principale présente au chevet une inclinaison très prononcée, comme dans beaucoup d'autres églises de cette époque. On y a vu un rappel de l'inclinaison de la tête du Christ sur la Croix ; il est à remarquer pourtant que cette inclinaison est à droite, au lieu d'être à gauche, ainsi que cela se voit généralement.

§ 2. Le Maître-Autel.

Le maître-autel en marbre fut placé en 1779. Il n'est pas sans valeur, mais se ressent de l'époque à laquelle il a été fait ; il n'est pas dans le style de l'église. Le grand vitrail qui le surmonte est moderne, il sort des ateliers de M. Lusson, et fut placé en 1886. Il représente le mystère de l'Assomption. Dans le tableau supérieur, Jésus couronne sa Mère aux acclamations de la cour céleste, tandis que dans celui du bas les apôtres constatent que le corps de Marie n'est plus dans son tombeau. La statue de Saint-Armel se trouve à gauche du vitrail, faisant face à celle de St-Pierre. De la droite Saint-Armel tient un goupillon, et de la main gauche il enchaîne un dragon avec son étole, allusion à un épisode de sa vie : le saint moine enchaîna et jeta dans la Seiche une guivre terrible qui désolait les habitants des Boschaux [Note : La paroisse des Boschaux porte le nom de Saint-Armel, et se trouve dans le département d’Ille-et-Vilaine ; elle est arrosée par une petite rivière appelée la Seiche. Saint Armel reçut ce domaine du roi Childebert ; il y construisit un monastère, et y mourut d'après la tradition en 552].

§ 3. Chapelle de la T. S. Vierge.

A gauche du maître-autel est la chapelle de la Très-Sainte-Vierge. L'autel est moderne, mais les vitraux sont anciens. Avant la Révolution les seigneurs du Crévy avaient leur enfeu dans cette chapelle. En refaisant le dallage de l'église, on a retrouvé leur caveau, il contenait encore trois cercueils en plomb. Ce caveau existe toujours, mais on ne peut y pénétrer.

Dans cette chapelle se trouvent les deux statues des ducs de Bretagne Jean II et Jean III. Ces statues en marbre blanc sont du XIVème siècle. Elles représentent les deux ducs en armes, avec cotte de maille, épée et bouclier : Jean II est le premier, et Jean III dans le fond. Elles furent placées primitivement dans le chœur de la chapelle des Carmes, chacune sur un socle de marbre noir. Les religieux étaient si fidèles à la mémoire de leurs bienfaiteurs qu'en 1592, lors de la démolition de leur monastère, ils emportèrent avec eux les restes des ducs, et réédifièrent l'un des tombeaux dans la chapelle du prieuré de Saint-Nicolas, leur nouvel asile. Au XVIIème siècle ils rapportèrent ce tombeau dans leur chapelle reconstruite, et le gardèrent jusqu'à la Révolution.

A cette époque le Couvent des Carmes fut vendu nationalement, la chapelle fut démolie ; tandis que les débris du socle, après avoir été déposés au monastère des Ursulines, étaient transportés en 1839 au musée de Nantes, les statues furent mises de côté. En 1821, le conseil général du Morbihan leur fit élever dans l'église Saint-Armel le mausolée de marbre noir, sur lequel elles reposent.

Le vitrail au-dessus de l'autel porte la date de 1602, mais d'après les lignes architecturales qui y sont représentées, on peut conclure qu'il est plus ancien. On y voit différentes scènes : ce sont en commençant par le haut à gauche : Sainte-Marie-Madeleine portant un vase de parfum ; Saint- Christophe portant l'Enfant Jésus ; le Crucifiement ; Sainte-Barbe ; la Résurrection du Christ ; la descente de Croix ; et dans le bas, Notre Seigneur apparaissant à Marie-Madeleine sous les traits d'un jardinier. Le donateur et sa femme y sont aussi représentés à genoux avec leur saint patron, et leurs armes.

Le vitrail au-dessus du tombeau des ducs est du commencement du XVIIème siècle. D'après les armes qui s'y trouvent un croit qu'il fut donné par Francois Rogier, seigneur de Crévy, sénéchal de Ploërmel en 1581, et son épouse Henriette de Kerveno. Il représente en haut la Trinité entourée de la Cour céleste, au centre la Céne, et en bas les portraits des donateurs présentés par leur saint patron.

§ 4 Chapelle Saint-Armel.

A côté de la chapelle de Crévy est la sacristie ; et au-dessus il y a une tribune où l'on voit les vitraux les plus intéressants de l'église.

Celui du centre retrace la vie de Saint-Armel, et date du XVème siècle.

Dans les flammes de l'ogive on distingue le prophète Isaïe et des anges qui déroulent des banderolles, où sont écrites des lignes de plain chant.

Les huit tableaux de la vie de St-Armel doivent se lire en commençant par celui du bas à droite. Voici ce qu'ils représentent :

1. Comment St-Armel prend congé de ses compagnons. Il quitte la Grande-Bretagne pour venir en Armorique.

2. Comment le messager du Roi vint quérir St-Armel en Bretagne. Le messager présente au moine une lettre royale sur laquelle on lit : « Armel, cy vous mande que venies à moy hâtivement, et je vox feré du bien largement, et jé grant désir de vox voir et parler avecques Et pour ce venes Le Roe, Sildebert ».

3. Comment St-Armel, en la cour du Roi et en sa vue, guérit un pauvre.

4. Comment St-Armel prit congé du Roi.

5. Comment St-Armel prit la guivre et l'emmena (allusion au fait dont il est parlé plus haut).

6. Comment St-Armel jeta la guivre dans la Seiche.

7. Comment St-Armel prêche et guérit un lépreux.

8. Comment l'ange annonce à St-Armel sa mort, et comment il trépasse.

Dans la même tribune, le vitrail de droite est egalement très ancien. Il représente au milieu la Très-Sainte-Vierge, à gauche St-Michel terrassant le démon, et à droite Mgr de L'Epervier en habits pontificaux présenté par St-Pierre. Cet évêque, probablement le donateur, occupa le siège épiscopal de St-Malo de 1450 à 1486.

Le vitrail de gauche est formé par des fragments de vieux vitraux, où l'on distingue le haut d'une scène qui devait représenter la Naissance de Notre-Seigneur.

Auprès de la porte de cette tribune, adossée à un pilier nous voyons une petite statue de Saint-Armel.

C'est la statue de dévotion, devant laquelle les Ploërmelais aiment à venir prier, et c'est là qu'ils déposent leurs offrandes reconnaissantes.

§ 5. Chapelle du Sacré-Cœur.

Sous l'autel du Sacré-Cœur sont placées les reliques de St-Clément, martyr. Le corps de ce jeune saint fut transporté à Ploërmel en 1869. L'autel est moderne, mais au-dessus se trouvent trois vieux vitraux remarquables par la richesse de leur coloris.

Le premier représente la mort de la Sainte-Vierge et son Assomption au ciel. Au-dessous trois personnages : un archevêque, un évêque portant un rateau, et le donateur présenté par son patron St-Jean. Ce vitrail date de la fin du XVIème siècle et portait jadis les dates de 1570 et 1602.

Le second représente la Pentecôte. Au bas les Apôtres sont agenouillés, et parmi eux se trouve le donateur, vêtu d'une robe de velours fourrée, et présenté par son patron St-Yves. Au-dessous on lit cette inscription : « L'an MCXXXIII (1533) Yvon Audren a doné ceste vitre, Dieu luy pardoing ». Cet Yvon Audren était seigneur de Malleville, et, si l'on en croit la tradition, donna cette vitre en expiation du meurtre de son frère.

Le troisième représente au sommet la Résurrection, au centre le Crucifiement, et au bas les trois Evangélistes Saint Marc, Saint Luc et Saint Mathieu, ce dernier présentant le donateur.

Après le portail se trouve une vitre moderne donnée par les Frères de l'Instruction chrétienne en 1877. Elle fut faite par M. Lefèvre, successeur de M. Lussun. En haut une scène évangélique : Notre Seigneur bénissant les enfants ; au-dessous M de la Mennais entouré des principaux membres de la Communauté ; les FF. Cyprien. Bernardin, Ladislas. Ferdinand. Au bas les armes de l'Institut des Frères et de la famille de la Mennais.

§ 6. Chapelle des Fonts baptismaux.

Au-dessus des Fonts baptismaux, vitrail moderne représentant des scènes de la vie de Saint Jean-Baptiste :

1. Baptême de Notre Seigneur.

2. Saint Jean-Baptiste prêchant dans le désert.

3. Saint Jean-Baptiste devant Hérode.

4. Saint Jean-Baptiste en prison.

5. Hérodiade demande la tête de Saint Jean-Baptiste.

6. Décollation de Saint Jean-Baptiste.

Dans le tympan l'âme de Saint Jean-Baptiste reçue dans le sein de Dieu.

Ce vitrail fut donné en 1868 par M. le Chanoine Lagrée, curé-archiprêtre de Ploërmel, en l'honneur de son saint patron.

§ 7. Vitraux du côté Sud.

Le deuxième représente des scènes de la vie de la Bienheureuse Françoise d'Amboise, morte le 4 Novembre 1485 :

1. Comment la Bienheureuse fit sa Première Communion (elle avait alors 5 ans).

2. Comment elle épousa le Duc de Bretagne, Pierre II.

3. Comment elle fut couronnée Duchesse de Bretagne.

4. Comment elle reçut des reliques de Saint Vincent Ferrier.

5. Comment elle fit profession religieuse.

6. Comment elle trépassa.

Au bas les armes des trois donateurs Mgr Bécel, Evêque de Vannes, Mgr Nogret, Evêque de Saint-Claude, et M. Arthur de Préaudeau. ancien Maire de Ploërmel.

Au-dessus de la porte se trouve un superbe vitrail du XVIIème siècle, représentant l'Arbre de Jessé, remarquable par la richesse du coloris et le fini du dessin. Au bas, Abraham et son fils Isaac portant ce qui doit servir au sacrifice. Au-dessus, Jessé, père du Roi David, étendu sous un riche baldaquin ; au-dessus de ce baldaquin le Roi David jouant de la harpe ; enfin, au haut, la Très Sainte Vierge tenant dans ses bras son divin fils Jésus. De chaque côté de ces principaux personnages sont les autres Rois, Patriarches et Prophètes du peuple juif, et au milieu d'eux court cette légende : « Hic de radice processit virgula Jesse ».

Ce vitrail fut réparé en 1868, et les frais de cette restauration furent couverts en grande partie par les offrandes des prêtres et ordinands ploërmelais.

La vitre suivante se rapporte à la vie de Saint Paul. Elle fut posée en 1873. Au bas le donateur, Mgr Guilloux, Archevêque de Port-au-Prince (Haïti), présenté par Saint Pierre, son patron, et les principaux membres de sa famille.

Les scènes représentées sont les suivantes :

1. Conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas.

2. Saint Paul aux genoux de Saint Pierre.

3. Saint Paul devant l'aéropage d'Athènes.

4. Saint Paul prisonnier devant le préteur romain.

5. Saint Paul, conduit en Italie, est sauvé du naufrage.

6. Saint Paul a la tête tranchée.

§ 8. Chapelle Sainte-Anne.

L'autel Sainte-Anne est tout neuf, et sous cet autel est placé un joli reliquaire du XVIème siècle.

Au-dessus est une grande vitre donnée par la famille de La Boëssière, propriétaire de Malleville, parce que, avant la Révolution, cette chapelle appartenait au châtelain de Malleville. Elle représente des scènes de la vie de Saint Gaétan :

1. Saint Gaétan reçoit l'Enfant Jésus des mains de la Très Sainte Vierge.

2. Saint Gaétan fonde l'ordre du Théatins.

3. La patience admirable de Saint Gaétan pendant l'incendie de Rome.

4. Saint Gaétan soigne les pestiférés à Venise.

5. Saint Gaétan apaise une sédition à Vérone.

6. Saint Gaétan guérit un de ses religieux malade.

7. Saint Gaétan apaise par ses prières les flots de la Mer Adriatique.

8. Saint Gaétan meurt pieusement dans le Seigneur.

Au bas les armes des familles de la Boëssière et de Thiennes, et une inscription latine qui rappelle la donation.

A gauche de l'autel Sainte Anne est un petit vitrail représentant la vie de Sainte Elisabeth de Hongrie, donné par Mlle Elisabeth du Rocher du Quengo. Il faut lire les scènes en commençant par celle du bas à gauche :

1. Ste Elisabeth, portant des vivres à un pauvre, rencontre son mari qui ne trouve que des roses dans ses mains.

2. Départ de son mari pour la Croisade, il dit adieu à la sainte.

3. Elle prend l'habit religieux en présence de ses enfants (1230).

4. Elle meurt en présence de son confesseur, le frère Conrad (19 nov. 1231).

§ 9. Chapelle Saint-Joseph.

Il ne nous reste plus qu'à jeter un coup d'œil sur la chapelle Saint-Joseph, bâtie au XVème siècle par les seigneurs de Quéhéon. Deux vitraux modernes la garnissent.

Celui de droite retrace la vie de Saint Yves.

1. Saint Yves éteint un incendie d'un signe de croix.

2. Saint Yves fait construire un hôpital dans son manoir de Kermartin.

3. Saint Yves gagne le procès d'une pauvre veuve à Tours.

4. Saint Yves dit la Messe et réconcilie une mère avec ses enfants.

5. Saint Yves distribue des aumônes.

De chaque côté de ce dernier tableau les portraits des donateurs et de la donatrice : M. Peschard et Mme Lorieux. Cette vitre fut posée en 1864.

Le vitrail situé au-dessus de l'autel Saint-Joseph fut payé en partie par la ville de Ploërmel. Il représente quelques scènes de la vie de ce grand patriarche.

1. La verge fleurie de Saint Joseph, légende tirée d'un évangile apocryphe.

2. Mariage de Saint Joseph.

3. Apparition d'un ange à Saint Joseph.

4. La fuite en Egypte.

5. L'atelier de Nazareth.

6. La mort de Saint Joseph.

§ 10 Ornementation de l'Eglise.

Le mobilier est bien dans le style de l'Eglise.

Sur la chaire sont sculptées des scènes de la vie de Saint Armel.

1. Saint Armel reçoit les dons de Childebert.

2. Prédication de Saint Armel.

3. Saint Armel fait sourdre une fontaine.

4. Saint Armel triomphe du démon.

La voûte en bois mérite une attention spéciale. Dans la nef principale, la frise est couverte de sculptures variées. Entre les poutres s'avancent des anges dans des attitudes diverses portant des écussons. Les poutres rappellent les gargouilles des vieilles églises Ce sont des animaux fantastiques, crocodiles ou autres, qui sont réunis deux à deux par des pièces de bois sortant de leur gueule.

Dans les nefs latérales, les colonnettes qui soutiennent la voûte sont en bois et toutes sculptées ; elles représentent les uns des animaux, les autres des torsades du plus gracieux effet.

(Abbé Marmagnant, 1917).

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