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LA PAROISSE DE PLOEREN

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Du territoire de Vannes et à collation libre, cette paroisse de Ploeren avait son recteur pour unique gros décimateur à la 33ème gerbe [Note : Formes anciennes de Ploeren : Plœrren, 1337 (chap. de Vannes). — Plœuren, 1402 (Duché de Rohan-Chabot). — Saint-Martin étant donné comme titulaire de l'église paroissiale, n'y aurait-il pas quelque vraisemblance à décomposer ce nom en Plou et Martin, et, par suite, à y voir le plou de saint Martin ?]. Mais, parce que ces dîmes avaient été jadis unies, dit-on, à la chapellenie de la Magdeleine, en Saint-Patern, le titulaire de Plœren (Ploeren) devait fournir, suivant transaction faite entre eux à une date inconnue, à celui de cette chapellenie, un tonneau de seigle, chaque année, à la Saint-Gilles. A différentes reprises, les recteurs de Plœren (Ploeren) tentèrent de s'affranchir de cette redevance ; mais toujours, comme par une sentence du Présidial du 19 août 1610, ils furent condamnés à la payer.

De l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Martin, évêque, le dénombrement fait, le 14 août 1682, pour la réformation du domaine du roi sous la sénéchaussée d'Auray, nous donne la description suivante : « Ladite église paroissiale située audit bourg de Plouarain au milieu du cimetière, lequel est cerné de murailles de toutes parts. Icelle église couverte d'ardoise, consistant en deux longères, de deux pignon de massonnage, avec son clocher aussi couvert d'ardoise ; contenant ladite église de long desdites longères à soixante dix-huit pieds, et de laise franche dix-huit pieds, le tout par le dedans. Du costé de ladite église vers l'évangile, il y a une chapelle qui descend (sic) de la maison, terre et seigneurie du Garro, qui contient par le dedans d'une face dix-sept pieds, et l'autre seize pieds ; contenant ladite église et cimetière en tout sous fonds neuf cordes ».  A en croire des documents, qui seront mentionnés plus bas, le maître-autel de cette église se serait trouvé, à la fin du XVIème siècle, par une anomalie inexplicable, placé sous le vocable de Notre-Dame, Dans le siècle suivant, cet édifice, qui reçut des additions en 1753, renfermait un autel du Rosaire.

Outre cette église, le territoire de Plœren (Ploeren) divisé, suivant l'usage, en plusieurs frairies dont nous ne connaissons que celles du Bourg, de Béléan et du Vincen, portait quelques chapelles.

La plus ancienne tout à la fois et la plus remarquable par l'histoire de sa fondation était celle de Notre-Dame de Bethléem, par corruption Béléan. Pour en parler comme il convient, je ne saurais mieux faire que de reproduire ce qu'en a écrit Cayot-Délandre. Voici donc ce qu'il en dit : « Lorsque l'on se rend de Vannes à Sainte-Anne ...., l'on entre bientôt sur le territoire de la commune de Plœren, et l'on trouve à quatre kilomètres de la ville, sur le bord de la route, qui fût autrefois une voie romaine, la petite chapelle de Bethléem, appelée par corruption Béléan. C'est un édifice du commencement du XVème siècle, ainsi que l'indiquent le style de son architecture et une inscription portant la date de 1407. Cette chapelle a sans doute été construite sur les ruines d'une autre ; car la première fondation se rattache, suivant la tradition, à l'aventure d'un croisé, le sire du Garo, possesseur d'un château voisin dont quelques ruines subsistent encore.

Il paraît que le seigneur du Garo était du nombre des chevaliers bretons qui se croisèrent avec le duc de Bretagne Alain-Fergent, vers la fin du XIème siècle. Il paraît aussi qu'ayant été fait prisonnier à Bethléem par les Sarrasins, il fut renfermé, le soir, avec son écuyer, dans une espèce de coffre en attendant le supplice qu'ils devaient subir le lendemain. Ils passèrent en oraisons les longues heures de cette nuit qu'ils croyaient précéder leur dernier jour, et quand l'aurore vint percer à demi l'obscurité de leur étroite prison, lœil inquiet de l'écuyer essaya de distinguer à travers une légère fente ce qui se passait autour d'eux. Quelle ne fut pas la surprise du chevalier, quand il l'entendit s'écrier que tous les objets qui les environnaient lui rappelaient tellement ceux de leur pays, qu'il fallait qu'ils eussent été miraculeusement transportés auprès du château du Garo ! L'incrédulité du seigneur ne céda qu'au moment où des villageois se rendant à Vannes furent frappés de la vue du coffre et en enleverent le couvercle. Les deux croisés étaient en effet devant le château seigneurial, et le sire du Garo, remerciant Dieu du miracle qu'il avait opéré en sa faveur, fit vœu d'élever une chapelle à Notre-Dame au lieu même ou le coffre s'était trouvé transporté.

Telle est l'histoire de la fondation de cette petite chapelle, autrefois le rendez-vous de nombreux pèlerins, et que, depuis un demi siècle, est tombée dans un état de délaissement que trahissaient, il y a deux ans à peine, la nudité de ses murs et la pauvreté de ses ornements.

Deux vieux tableaux sur bois y rappelaient seuls la tradition que je viens de rapporter. L'un représente le seigneur du Garo à cheval, portant un étendard ; l'autre est déstiné à perpétuer le souvenir du miracle ; on y voit le chevalier et l'écuyer dans leur coffre au moment où les villageois viennent de l'ouvrir. A côté du coffre sont deux soldats maures, chargés apparemment de la garde des prisonniers et subitement transportés comme eux de la Palestine au fond de la Bretagne. Ces deux tableaux, qui n'ont assurément d'autre valeur que celle qu'ils empruntent à la tradition, sont encore appendus aux murs de la chapelle, mais ils n'y sont plus seuls ; un voyageur passant dans le pays il y a deux ans et entendant raconter cette histoire miraculeuse, entreprit de restaurer cette petite église ; il se chargea de la dépense des restaurations, orna l'autel et commanda un tableau représentant le miracle du coffre avec les mêmes personnages qui figurent dans l'ancienne peinture ; ce tableau m'a paru d'une bonne exécution » (Le Morbihan, son histoire et ses monuments, p. 149).

A ce qui précède, je me permettrai d'ajouter seulement que l'autel de cette chapelle porte la date de 1619 et que, sur l'inscription gothique mentionnée par Cayot-Délandre et gravée sur les sablières, on lit : LAN MILL IIIIc b (et, ou pour L, 50) VII § NICOLAS CROUSE : CH DE ARADON PROCURUR DE LA CHAPELLE NRE DAME DE BETHLEEM A FAYT FAIRE LE BOYS DE CESTE CHAPELLE QUI EST DE LA FOREST DE TREBRIMOEL PAR JEHAN THEBAUD DU MOUSTOER RADUNAC (Statistique archéologique de l'arrondissement de Vannes, par M. Rosenzweig, art. Plœren).

La seconde chapelle du territoire de Plœren (Ploeren) était celle du Vincin. Au milieu du siècle dernier, l'abbé Cillart prétendit qu'elle devait appartenir à la paroisse d'Arradon, à laquelle elle se trouve maintenant attachée, quoique, disait-il, les recteurs de Plœren (Ploeren) y eussent fait depuis quelque temps les fonctions curiales. Mais cet auteur se trompait probablement, car, à partir du commencement du XVIème siècle, de nombreux documents donnent le démenti à son assertion et se trouveraient confirmés par l'usage, existant dans la paroisse de Plœren, de se rendre processionnellement à cette chapelle, chaque lundi de Pâques, jour fixé de temps immémorial pour l'assemblée en ce lieu. Le choix de ce jour était sans rapport avec le titulaire de cette chapelle placée sous le vocable de Notre-Dame de la Victoire, Beatœ Mariœ à Victoria, qui offre l'interprétation étymologique de ce nom de Vincin.

Enfin, le château du Pargo avait aussi sa chapelle domestique, dont le titulaire nous reste inconnu.

Plusieurs bénéfices secondaires s'étaient établis sur le territoire de cette paroisse.

Le plus ancien probablement et à coup sûr le plus considérable était le prieuré de Notre-Dame du Vincin, sous le même vocable que celui de la chapelle dont il vient d'être question et dans laquelle il se desservait. Ne pouvarit être à titre de membre, rattaché à aucun établissement monastique, et, devant, par suite, se considérer comme bénéfice exclusivement séculier, il est naturel que son histoire trouve ici sa place.

Réputé de fondation, ducale, il fut, peut-être, présenté, à l'origine, par les ducs bretons d'abord et, dans la suite, par les monarques français. Mais il est certain qu'on ne trouve aucune trace de ce droit de patronage, et que, dès le milieu du XVIème siècle, ce bénéfice était soumis au droit commun ou à collation libre. Depuis cette époque et jusqu'à l'annexion, dont il va être parlé, ses charges consistaient en une messe basse célébrée là, chaque dimanche et à toutes les fêtes de la Sainte Vierge. Outre les oblations de sa chapelle, le prieur avait la jouissance de ses maisons et de ses dépendances qu'il affermait 60 livres, en 1617. Lorsque les directeurs du Séminaire de Vannes demandèrent, au commencement du siècle dernier, son annexion à leur établissement, il avait pour titulaire Jean-Jacques de Bizien, qui, clerc du diocèse de Tréguier et chanoine de la collégiale de Guérande, en avait été pourvu par le Souverain Pontife, le 1er juillet 1695, et en avait pris possession, le 20 avril de l'année suivante. De prime-abord, il refusa son consentement à cet acte ; mais il finit par se laisser gagner et par résigner en faveur de l'union, moyennant la réserve d'une pension annuelle de 150 livres pour le reste de ses jours. L'ordonnance épiscopale d'annexion fut émise le 31 décembre 1706, et, len 13 janvier suivant, possession du Vincin se trouva prise par Pierre Rhodes, lazariste et supérieur du Séminaire. Quelques années plus tard, sa chapelle eut l'honneur d'abriter les cérémonies d'une grande ordination faite, le 11 juin 1718, par l'évêque de Saint-Pol-de-Léon. Mis à la disposition de la nation, comme les autres biens ecclésiastiques du royaume, la chapelle et tout le temporel de ce prieuré furent vendus, le 28 septembre 1791, et acquis par Jean-Claude Gillat, d'Auray, moyennant le prix de 24.000 livres. Cet immeuble a fait depuis retour au susdit séminaire.

Il y avait ensuite la chapellenie de Notre-Dame de Bethléem ou de Béléan, fondée, à une date inconnue, par les seigneurs du Garo, qui s'en étaient réservé la présentation et en avaient attribué la collation à l'Ordinaire. Au milieu du XVIIIème siècle, sa dotation se composait d'une maison, avec cour et jardin derrière, située au village de Kermorio et auprès de la chapelle dont elle portait le nom, de deux demi-tenues au même village et de 18 perrées de seigle sur le moulin à vent de Loyon ou du Garo. En 1792, au lieu d'une maison, il y en avait deux, qui étaient contiguës, et le jardin, d'une contenance de 38 cordes, partie sous pré, partie sous verger, se trouvait clos de murs. Le 7 septembre de cette année, ces deux immeubles furent achetés par un habitant de Vannes, qui, le 13 juillet 1793, les revendit pour 201 livres. Lorsque vint la Révolution, ce bénéfice était desservi depuis trois ou quatre ans, à la place de Louis Richard, son titulaire et prêtre de Locminé, par Jean Feutray, originaire de la paroisse de Saint-Pierre et attaché au bas-chœur de la cathédrale. Or, la chapellenie ayant été supprimée, Richard cessa de rétribuer les services de Feutray et celui-ci ne continua point à aller dire la messe à Béléan. Cesti pourquoi et après accord fait avec ce dernier, les frairiens de Béléan écrivirent, le 27 février 1791, au directoire du district d'Auray, pour le prier de vouloir bien mettre à la disposition de Feutray les maisons et le jardin de Kermorio, qui n'avaient point encore été vendus, afin que, fixé parmi eux, ce prêtre leur célébrât la messe, chaque dimanche, et leur épargnât le trajet d'une lieue pour se rendre à l'église la plus voisine. Le 23 mars, ce directoire renvoya leur pétition à celui du district de Vannes sous lequel se trouvait Plœren (Ploeren), et on ne sait quel résultat elle obtint.

La chapellenie de Notre-Dame, fondée par Jean de Lanouan, chanoine de Vannes et décédé en 1492, se desservait de deux messes basses par semaine, le dimanche et le vendredi, dans l'église paroissiale et au maître-autel, que plusieurs documents disent dédié à la sainte Vierge. Présentée par les héritiers du fondateur et à la collation de l'évêque, elle était dotée de deux maisons, avec jardins et un pré, au bourg et auprès de l'église, et d'un autre pré situé hors du bourg. Son, extinction doit remonter au commencement du XVIIème siècle, attendu que, à partir, de 1611, on ne lui trouve plus aucun titulaire.

C'était encore la chapellenie du Rosaire ou des Marouil, fondée, au XVIIème siècle, par Amaury Le Marouil, du village d'Assénac, en Plœren (Ploeren), qui en réserva le patronage à l'aîné de sa famille et en abandonna la collation à l'Ordinaire. Elle se desservait, à l'autel du Rosaire, en l'église paroissiale, d'un nombre inconnu de messes. Sa dotation se composait de la maison dite des Marouil, à Ploeren (Plœren), avec jardin, terre de labeur, pâture et lande, d’une pièce de terre auprès du village d'Assénac, et d'une autre située au Pont-Radenen. Elle avait encore un titulaire en 1790.

Celle de Saint-Martin ou des Madec, fondée, le 5 mai 1637, par Jean Le Madec, originaire et curé de Plœren (Ploeren), qui en réserva aussi la présentation à ses héritiers et la collation à l'Ordinaire, se desservait d'une messe chaque mercredi ou chaque vendredi, au maître-autel de l'église paroissiale, et avait, pour dotation, une maison située au bourg, avec un petit jardin au midi, clos de murs et d'une contenance de 7 cordes et demie ; le Beau Cloiseux, clos de 60 cordes environ sous labeur et pâture, avec un petit pré de 45 cordes au même endroit ; le réage d'er Gouech Lanec, de 56 cordes ; le réage de Lerbaud, de 40 cordes ; 66 cordes dans le clos dit Parc er hoüet ; enfin une pièce de lande de 2 journaux et 3 cordes. Dispersés autour du bourg, tous ces immeubles furent vendus, le 30 juillet 1794, à un habitant des Deux-Moulins, pour la somme de 1.825 francs.

Il y avait enfin la chapellenie de la Nouez, ainsi appelée, sans doute, du nom de son fondateur qui avait aussi réservé le droit de présentation à ses héritiers et laissé la collation à l'évêque, se desservait, à l'autel et en la chapelle du Rosaire, dans l'église paroissiale, de deux messes par semaine, le dimanche, à 7 heures, et le vendredi. Son temporel, composé d'une maison au bourg, dite Maison de la Chapellenie, avec planche de jardin derrière et pré au bout, du parc er Gumenen, du pré de Kerilis, du courtil de Lauzesol, du Parc brau, vendus, le 8 octobre 1796, pour 805 francs, et de plusieurs autres parcelles de terre en Baden et Plougoumelen, était assez considérable.

Le presbytère de Plœren (Ploeren) se trouvait en dehors du bourg. Il nous en reste une description. Dans son dénombrement, rendu le 18 juillet 1679, le recteur d'alors après avoir déclaré qu'il le tient prochement du roi sous son domaine d'Auray, en fief d'église amorti et à devoir de prières et oraisons, continue en ces termes : « La maison presbitéralle de laditte paroisse de Plouarain, située à costé du bourg, consistant en un grand corps de logis couvert d'ardoise, écurie, apantif, grange, cour close au-devant, avec son jardin au derrière cerné de murailles, un pré à costé clos de hayes et fossé, contenant en tout sous fonds un journal trois quarts, ledit presbitaire ouvrant par le devant du costé du septentrion, et borné de ce costé là et de celuy de l'orient d'un chemin qui conduit du bourg aux terres et communs dudit bourg, vers la paroisse de Baden, donnant des deux autres costés, scavoir du midy et de l'occident, sur les terres et fossés d'une tenue appartenant à Monsieur de Penvern-Touzé, conseiller au Présidial de Vannes ».

J’ajouterai encore, en terminant, que les prêtres qui desservaient la paroisse étant partis, en septembre 1792, toute l'argenterie de l'église fut alors portée à Vannes et remise au district, pour être fondue et convertie en monnaie.

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Recteurs de Ploeren.

1470. Maurice de Kerguiziau.
1470-1496. R. Guillaume Le March mourut l'année même de sa résignation.
1496… Jean Dréan.
1537-1551 Louis Huytellec, chanoine de Vannes et recteur aussi d'Inzinzac. Ce fut probablement au commencement de son rectorat ou à la fin de celui de son prédécesseur, que les fruits du bénéfice furent réservés au cardinal Laurent Pucci, évêque de Vannes, qui résigna son siège en 1529 et mourut le 26 septembre 1531.
1557-1570. Nicolas Robin, aîné, chanoine de Vannes et simultanément recteur de Pluherlin.
1570. R. Jean Arz, clerc du diocèse de Vannes, pourvu par l'évêque le 25 octobre 1570, prit possession le 29 et résigna entre les mains de l'Ordinaire, le 4 décembre de la même année.
1570-1584. Guillaume de Bogar, chanoine et archidiacre de Vannes, recteur de plusieurs autres paroisses, pourvu par l'évêque, le jour même de la cession du précédent, prit possession le 10 décembre 1570, et mourut en novembre 1584.
1585-1591. Pierre Le Meilleur, aussi chanoine de Vannes et, par sa mère, probablement neveu du précédent, dut être pourvu en Cour de Rome, le 26 novembre 1585, en même temps que de la chapellenie de la Magdelaine, en Saint-Patern, qui vaquait également par le décès de Guillaume de Bogar. Avant son décès, arrivé en février 1591, il avait pour compétiteur Julien de Callo, clerc et originaire de Saint-Salomon, qui continua à faire valoir ses prétentions jusque vers 1601, ce qui déchaîna sur cette paroisse une avalanche d'écumeurs de bénéfices, parmi lesquels il est bien difficile de discerner les véritables titulaires. On croit pouvoir néanmoins, mais sans l'assurance d'une certitude absolue, établir la succession des suivants.
1591-1592. R. Guillaume Gicquel, de Plumelec, pourvu par le Légat du Pape à Paris, le 9 mars 1591, sur la mort du précédent, prit possession, le 10 avril 1592, et résigna, le 30 octobre de la même année, entre les mains du Pape, pour permuter avec le suivant et devenir recteur de sa paroisse natale.
1592. Jean Nepveu, recteur de Plumelec et vicaire perpétuel de Saint-Pierre, bénéfice dont il était encore titulaire au moment de son décès, pourvu en Cour de Rome, le 30 octobre 1592, mourut au mois de novembre de la même année.
1593-1598. R. Louis Le Gras, originaire de Cruguel et sacristain de la cathédrale, pourvu, une première fois, en Cour de Rome, le 4 août 1593, sur cette mort de Nepveu, et, une seconde fois, encore par le Pape, le 14 octobre 1593, sur résignation en sa faveur par le susdit Guillaume Gicquel, prit possession le 2 janvier 1594. Il débouta André Le Chenay et Thomas Mener, prêtres du diocèse, qui s'étaient fait aussi, à cette époque, conférer ce bénéfice, et finit par résigner en faveur de Julien de Callo, qui maintenait toujours ses prétentions et lui offrait, en compensation, le rectorat de Plumergat.
1599-1603. R. Jean Guymar, originaire de Peillac, pourvu en Cour de Rome, vers 1599, par dévolut sur le susdit Julien de Callo, qui ne pouvait être paisible possesseur et qu'il accusa, d'ailleurs, de simonie, eut à défendre son bénéfice contre plusieurs autres compétiteurs, comme lui, pourvus par dévolut sur le même de Callo. Après quelques années de lutte, il donna procuration, le 26 juin 1603, d'Arradon où il demeurait, pour résigner entre les mains de l'évêque, bien que ce ne fût point régulier, en faveur du suivant.
1603-1656. Julien de Livillion, de la paroisse de Saint-Pierre et encore simple clerc, pourvu par l'Ordinaire, le 14 juillet 1603, prit possession le 12 octobre, et ne reçut le sacerdoce, à Saint-Malo de Beignon, que le 31 mars 1607. Malgré ce défaut d'ordination à la prêtrise dans les délais canoniques, il paraît qu'il fut toujours paisible possesseur de son bénéfice, ce que Plœren n'avait point vu depuis longtemps. En 1609 et 1610, il eut, sur un des canonicats de la cathédrale, des prétentions dont il se trouva débouté. Décédé, le 27 octobre 1656, il fut, le lendemain, inhumé par le chapître dans son église paroissiale.
1656-1680. R. Julien de Livillion, sans doute membre de la famille du précédent, résigna, en 1680, mourut à Vannes, le 17 août 1684, et fut inhumé, le 18, dans l'église paroissiale de Saint-Salomon.
1680-1688. François de Monguerès, sieur de Lecorcière, débouta un certain Sébastien Mallet et dut probablement se retirer lui-même, vers 1690, devant Louis de Keralbault. Il eut beau, en effet, résigner entre les mains du Pape, le 25 juin 1695, ses prétentions en faveur de Robert Lohier, clerc de Rennes, et celui-ci, obtenir, ce jour même, des provisions, son puissant compétiteur n'en resta pas moins titulaire. Lorsqu'il mourut, en 1699 ou 1700, il continuait à exercer des revendications sur ce rectorat.
1690-1696. R. Louis de Keralbault, sieur de Cardelan et recteur de Lanvaudan, devenu chanoine de Vannes, donna procuration, le 9 août 1696, pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur du suivant.
1696-1708. Étienne-Vincent Doby, originaire de la paroisse de Notre-Dame du Mené, et n'étant encore que diacre, se vit conférer ce bénéfice par le Pape, le 25 août 1696, et en prit possession le 26 décembre. Il fut élevé au sacerdoce, dans l'église du Mené, le 6 avril 1697. Comme de Monguères lui chercha toujours querelle, il crut sage, pour éloigner tout nouveau compétiteur, de saisir le prétexte de son décès, pour se faire délivrer, une seconde fois, en Cour de Rome, le 13 février 1790, des lettres de provisions, et de reprendre possession le 19 avril suivant. L'acte de son décès ne se rencontrant point dans les registres de Ploeren, il est à présumer qu'il mourut hors de sa paroisse.
1708-1727. Mathurin de la Serpaudaye, prêtre du diocèse de Saint-Malo et chanoine de la collégiale de Guémené, pourvu par l'Ordinaire, le 27 juillet 1708, prit possession le 2 août. Décédé, à l'âge de 72 ans, le 8 février 1727, il fut inhumé, le 10, mais, on ne sait où, dans l'église ou le cimetière.
1727-1738. R. René Picard, originaire Sarzeau, pourvu par l'évêque, en février 1727, résigna entre les mains de l'Ordinaire, le 3 janvier 1738, pour passer au rectorat d'Inguiniel, qui lui avait déjà été conféré, et d'où il fut ensuite transféré à Carnac. On se rappelle qu'il mourut là dans le schisme janséniste.
1738-1749. Louis Joannic, de Melrand, pourvu par l'évêque, le 4 janvier 1738, prit possession le 8. Décédé, à l'âge de 67 ans, le 23 juillet 1749, il fut inhumé, le 24, dans le cimetière.
1749-1771. R. César-Louis Aubry, originaire de la paroisse de Saint-Martin, à Rennes, l'ayant remporté au concours du 23 octobre 1749, reçut de Rome ses provisions, datées du 20 décembre suivant, et prit possession, le 11 janvier 1750. Depuis 1735 au moins, ses parents habitaient Muzillac, et il avait reçu ici toutes ses ordinations. Le 3 avril 1771, il donna procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant, mais non sans stipuler la réserve d'une pension annuelle de 300 livres pour le reste de ses jours.
1771-1773. R. Vincent Le Gac, vicaire perpétuel de l'Ile-d'Arz, pourvu par le Souverain Pontife, le 29 avril 1771, prit possession le 9 juin. Ayant résigné lui-même entre les mains de l'évêque, le 30 juin 1773, il devint ensuite recteur de Moréac.
1773-1790. Vincent Dano, originaire d'Arradon et curé de Plœren pourvu par l'Ordinaire, le jour même de la résignation de son prédécesseur, prit possession le 29 juillet. Décédé, à l'âge de 60 ans, le 30 juin 1790, il fut inhumé, le 1er juillet, dans le cimetière. Dieu lui fit ainsi la grâce de n'être pas témoin de l'orage qui grondait déjà et allait se déchaîner sur l'église de France.
1790-1802. Jean Le Lain, originaire et curé de Plœren (Ploeren), pourvu par l'évêque, le 30 juin 1790, jour même de la mort du précédent, prit possession le 4 juillet. Il ne s'éloigna de sa paroisse qu'au mois de septembre 1792, date à laquelle il prit, à la municipalité, un passe-port sur lequel il fit inscrire sa déclaration de vouloir se déporter en Espagne. Après le retour de la paix et de l'ordre ou de ce qu'on est convenu d'appeler ainsi, il reparut à Ploeren, fut maintenu à la tête de son ancien troupeau, prêta, le 15 octobre 1802, serment entre les mains du préfet du Morbihan, et mourut, le 6 août 1808.

(Abbé Luco).

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