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L'ÉGLISE de PLEYBER-CHRIST.

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Eglise de Pleyber-Christ (Bretagne).

EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE.

I. — CLOCHER.
La tour est percée, à sa base, d'un joli portail renaissance, fait de pierres à gorges. Le triangle, qui le surmonte, repose sur 2 colonnes monolithes, de l'ordre corinthien et présente la date de construction : 1551.

Une petite tourelle ronde, où loge l'escalier, l'accoste jusqu'à mi-hauteur et se termine par un dôme à 6 ouvertures vitrées.

Le couronnement consiste en une galerie carrée à denticules ; chaque angle porte un clocheton massif.

Le granit de la tour est fort dur, mais peu monumental.

Le clocher, proprement dit, est à jour. Il est orné de 4 clochetons pleins.

Puis, s'élève une jolie flèche, à crochets, de proportions heureuses, dont chacune des 8 faces est percée de 8 quatre feuilles. A la base nous lisons : I : LÉON : GOVERNEUR : CE : L'AN : 1603. Quelle différence entre ce granit et celui de la tour ! Quelle pureté dans les lignes ! comme les angles sont bien arrêtés !

Du sol à la croix, il y a 34 mètres ; ce qui place cette dernière à 168 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Le 10 mars 1817, la foudre enlevait 12 pieds du sommet de la flèche. L'unique cloche qu'il y eut, tomba fêlée sur la plate-forme du clocher ; les pierres projetées démolirent un contre-fort et une partie de la toiture.

II.- OSSUAIRE.
A l'angle Sud-Ouest de l'Eglise, se voit un ossuaire de la renaissance, tout en granit de taille.

Sa façade regarde l'ancien cimetière. Les quatre baies vitrées, quadrangulaires, sont séparées et encadrées par cinq colonnettes, à socle, plinthe et chapiteau, reposant sur un appui, comme elles, en saillie. Sous la dernière baie, incrusté dans la muraille, est un bénitier dont l'eau servait à l'aspersion des reliques déposées à l'ossuaire ; plus loin, une porte en anse de panier et enfin une ouverture ovale, vitrée.

Les 2 pignons sont aigus et à crochets.

L'éclairage principal vient par le pignon Nord, à travers une grande fenêtre, ogivale, sans meneaux.

L'arrière-façade donne sur la place Salomon. Elle avait une fenêtre carrée, une autre ovale et une porte en anse de panier. Les 3 ouvertures ont été condamnées.

Une erreur du corps politique, croyant, bien d'église, un terrain et des arbres qui appartenaient au seigneur de Lesquiffiou, nous apprend la date de cette construction.

« Nous soussignés, délibérants de la paroisse de Pléiber, dimanche dernier 13 Avril, de nous assembler pour délibérer sur les affaires de notre église, et spécialement sur la batisse du nouveau reliquaire, qu'on a déjà commencé dans le cimetière, nous étant assemblés, ce jour de dimanche, 20 Avril 1738, déclarons et certifions à tous qu'il appartiendra que nous n'avons fait abattre 3 arbres de chêne qui étaient près le bresbytère, touchant l'église, pour boiser le dit reliquaire, que du consentement de M. de Lesquiffiou, qui nous a obligés à replanter 3 autres aux mêmes places ».

Depuis de longues années, les ossements avaient été enterrés ; l'édifice servait de lieu de décharge, quand M. Buors, recteur, vers 1890, le transforma en chapelle, pour servir aux catéchismes et aux congrégations.

On y remarque une poutre œuvrée, tenant dans les murs par des têtes de dragons et portant en son milieu la date de 1573.

Le mobilier consiste en des bancs, une balustrade, un autel, la statue de la sainte Vierge et celle de saint Eloi.

Au pignon Midi, était adossé un autre édifice, petit et sans cachet. Le conseil municipal y tenait ses réunions. Il a été rasé lors de la construction du murtin qui entoure l'Eglise.

III. - SACRISTIES.
La plus ancienne des 2 sacristies se trouve à l'angle Nord-Est de l'Eglise. Elle n'a rien de remarquable. Les papiers, concernant son agrandissement, nous apprennent qu'elle a été bâtie sur le terrain du seigneur de Lesquiffiou.

« Le 25 Avril 1700, a esté remontré par ledit sieur Recteur, faisant pour ses paroissiens, qu'ils ont dessein d'aucmenter et croîste la sacristie de la ditte église et part.... et requérant la permission dudit seigneur de Lesquiffiou de faire de nouveaux fondements pour la dite sacristie et de déplacer 2 pierres qui sont posées en dehors de la ditte sacristie, armoiries avec armes dudit seigneur, parce que dans la construction d'Iceslle seront mis pareille.... Signé Meudec, Guillou, Donval, Traon, Corre, etc.... ».

Le 2 mai suivant, Messire François Le Borgne consent « pour l'embellissement de l'Eglise et la gloire de Dieu » et les paroissiens promettent au dit seigneur « de remettre les dictes pierres dans les mêmes positions et de prier Dieu pour sa conservation et celle de sa Maison ».

La sacristie Midi a été bâtie, l'année 1869, en remplacement de celle qui disparaissait par l'abaissement du maître-autel dont la disposition trop élevée avait été condamnée par Monseigneur Sergent. (Partie n° 4 du plan terre).

Elle sert aux marguilliers.

IV. TOUR EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE.
C'est une église de la renaissance, construite en granit peu homogène et de grain assez grossier. A part les moellons travaillés du mur Nord, tout est en pierres de taille.

La pierre vient de la grande carrière située entre la Feuillée et Huelgoat.

Les fenêtres ogivales ont des meneaux flamboyants, en Kersanton.

La façade offre une suite de 7 pignons à crochets, formant chapelles. Au milieu, se trouve le porche, très peu en avancée. Il porte 2 écussons martelés et la date de sa construction : 1666. A l'intérieur, la voûte est en moellons piqués. Les 12 apôtres, de Kersanton, sont nichés dans la paroi qu'ils débordent, sur un socle de 25 centimètres environ. Au tympan, Notre-Seigneur, debout, tient des clefs. A ses pieds, une auge laisse sortir 3 têtes d'agneau ; plus loin, saint Pierre est à genoux, les mains jointes. Cette scène représente la collation du pouvoir des clés. (Partie n° 5 du plan par terre).

Deux portes jumelles permettent l'entrée de l'Eglise. Au milieu du pilastre qui les sépare, se trouve un bénitier, creusé dans la masse, d'où il sort, sous forme de tête d'ange, joufflu, aux grands yeux, tenant, par les coins de la bouche, 2 rameaux qui remontent jusqu' aux cheveux.

Dans le cinquième pignon est une porte renaissance remplie de maçonnerie ; c'est la porte jubilaire. A quelques mètres de là une autre porte, sans style, servait exclusivement aux prééminenciers de Lesquiffiou et du Treuscoat.

Trois contre-forts arment les jonctions des derniers pignons et portent des gargouilles. La première représente un lion couché, la deuxième, un chien, et la troisième, un animal à tête humaine.

Le pignon du chevet, a, sur toute sa longueur, 2 moulures, séparées l'une de l'autre par une bande sculptée en intaille. Sous le milieu de la verrière, une. niche contient la statue, en Kersanton, de la Vierge-Mère, portant son enfant ; les 2 contre-forts d'angle peuvent recevoir 6 statues.

L'arrière-façade n'a que 6 pignons. Le premier porte un écusson fruste, de Kersanton, souvenir des droits, sur ce terrain, du seigneur de Lesquiffiou. L'angle Nord-Ouest est défendu par un dragon, en saillie, décapité.

Dans le pignon Couchant, à quelques mètres de chaque côté de la tour, sont 2 portes bouchées, et les touchant, presque, 2 contre-forts, terminés en clochetons à jour, témoins de la largeur de l'église primitive.

De l'angle, le plus voisin de l'ossuaire, sort un buste de moine encapuchonné.

Entrons à l'église, par le portail de la tour, et avançons de quelques pas.

Plan de l'église de Pleyber-Christ (Bretagne).

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INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE.

I. - COUP D'ŒIL GÉNÉRAL.
Supprimez le porche et vous aurez une église ayant cinq nefs complètes et régulières. Large de vingt mètres, élevée de neuf mètres cinquante, elle paraît vaste, avec ses six cents mètres carrés et frappe agréablement l'œil du visiteur.

La nef médiane est bordée de deux rangées de piliers cylindriques, placés à inégale distance l'un de l'autre, dans le sens longitudinal. Ils n'ont, ni socles ni chapiteaux et sont reliés par des arcades, ogivales sobrement moulurées.

Les deux autres rangées Nord et Midi, de même forme et de même distance inégale, ont des colonnes moins épaisses et portent leurs arcades perpendiculairement à l'axe de l'église, formant de la sorte, 10 chapelles latérales.

Des poutres sculptées traversent la grande nef. La quatrième est plus ouvragée ; on lit en son milieu : Y : INIZÀN : GOV : 1659. Sur les frises sont sculptés des animaux fantastiques, dragons, chimères, peu en valeur à cause de la peinture jaunâtre, uniforme, qui les recouvre.

Plusieurs parties de cette église remontent à la première moitié du XVIème siècle ; d'autres, nous le verrons, sont de dates plus récentes.

II. — NEF LATÉRALE NORD.
Ce que nous y remarquons d'abord, c'est, le baptistère, dont la cuve de granit, était du côté de l'épître, avant 1708. Elle est entourée d'une balustrade octogonale, où prennent naissance huit colonnes qui portent une sorte de baldaquin à jour.

Autel du Sacré-Cœur (anciennement de Saint-Yves).
Le coffre se divise en 3 panneaux, agrémentés de découpures. Il est de facture récente, comme la balustrade.

Le tabernacle fait partie de 2 gradins, ornés de festons en ronde-bosse. Les 2 colonnes torses, d'exécution médiocre, sont surmontées d'une corniche dentelée qui porte en son milieu une petite niche contenant l'archange saint Michel.

Au grand tableau du milieu, posé sur le tabernacle, se trouve le Sacré-Cœur ; des 2 côtés, les statues de saint Yves et de saint Roch.

L'irrégularité de la muraille et de l'enfeu accuse une modification du plan de la construction primitive.

En effet, et c'est le deuxième agrandissement, un acte du 15 Mai 1631, rédigé par Pierre de Gœsbriant, seigneur de Kergrech, conseiller du roi, sénéchal de Léon, au siège de Lesneven, selon requête de l'évêque de Léon, du recteur et général de l'Église de Pléiber, nous apprend que « tous les dimanches, il y a grande quantité de personnes qui ne peuvent entrer dans l'église pour ouyr la grand misse, à cause de la grande multitude de la dicte ; ce que les dicts paroissiens unanimement ont attesté, lesquels requièrent la permission de grandir l'église du côté septentrion ; depuis l'ung bout jusqu'à l'autre et d'y faire des arcades et chapelles moyennant qu'il plaise à messieurs de la noblesse qui y ont des escabeaux, enfeux et prééminences de leur accorder autorisation ».

Plusieurs recteurs et gouverneurs attendirent l'exécution de ce désir, cependant que les raisons demeuraient et devenaient de plus en plus pressantes.

Enfin, « le 30 Octobre 1707, furent passés les points et conditions du marché entre honorables gents Guillaume Tocque, demeurant au bourg paroissial de Pléiber-Saint-Thégonnec, et Jean Fily, de la paroisse de Commana, maistres architectes, et Yves Corre, de la ville de Morlaix, et Yves Polard, du bourg de Pléiber-Christ…. d'une part, et les soussignés, recteur, fabriques et délibérateurs et autres habitants de la dicte paroisse... d'autre part ».

Suit le détail de tous les travaux à exécuter (partie n° 1 du plan par terre).

Il fallait l'autorisation des prééminenciers. « Le 15 Janvier 1708, se rendent à la chapelle de Saint-Yves, M. François Le Borgne de Lesquiffiou et M. du Coatlosquet, faisant pour dame Marie-Anne Coatlosquet, douairière de Kéruzoret et propriétaire de Kervrac'h. Ce dernier fait remarquer un banc et une arcade aux armes du seigneur de la Roche, de sable à un lion et des billettes d'argent surchargées d'une hermine et dans la fenêtre, 5 écussons des mêmes armes, pleines et en alliance... le sieur de Coatlosquet consent qu'on agrandisse la fenêtre et l'église, sans toucher à l'enfeu et moyennant la conservation des écussons et armoiries ».

Le seigneur de Lesquiffiou « fait remarquer dans la muraille costière, les vestiges de l'ancienne lisière à ses armes et un écusson d'argent à mi-croissant et 3 croisilles de gueule (le Moyne) my-partie d'azur à un fretté d'argent (Cornouaille). Il consent à l'aucmentation et régularité de l'église à condition que ces armes soient rétablies ».

(Procès-verbal fait par Hiérosme Harscoët, sieur de Pradalan).

Autel du Saint-Rosaire. — Il fut acheté l'an 1700. Au milieu du coffre, le bas-relief représente la Sainte-Famille ; Jésus, Marie, Joseph. Ce n'est pas un chef-d'œuvre. L'écusson sur lequel on lit : AVE MARIA a dû être aux armes du seigneur de Lesquiffiou. Les colonnes sont de marbre noir.

Il est dans un état trop parfait de conservation pour n'avoir pas été retouché. De fait, nous apprenons par les cahiers de l'église, qu'en 1869, on le confia, ainsi que l'autel de saint Joseph et le maître-autel, aux soins de M. Pondaven, sculpteur à Saint-Pol, qui, en 5 mois, les remit à neuf dans ses ateliers et refit également les stalles et la boiserie actuelle du grand chœur, pour la somme de 5523 francs.

Primitivement, la chapelle du Saint-Rosaire n'avait pas cette importance.

Nous trouvons, en 1558, un acte par lequel « M. de la Roche, recteur de Pléiber-Christ, consent que len habitants de la ditte paroisse, pour faire une voye à la procession, autour de l'église, démolissent une partie de sa maison presbytérale joignant la muraille du côté de l'évangile, à condition qu'ils raccommodent, ensuite, la ditte maison ». Et, le 22 Juin 1628, un contrat par lequel « noble et puissant Jean Le Borgne. seigneur de Lesquiffio et autres lieux, livre aux paroissiens le presbytère et ses dépendances, parce que dans le dessein qu'ils ont d'agrandir l'église, du côté de l'évangile, ils seront obligés de démolir ledit presbytère. Ils paieront cent vingt livres et donneront une autre maison pour presbytère ».

L'agrandissement, dont il est cas, n'est pas resté à l'état de projet.

« L'église de Pléiber-Christ a été augmentée, avant 1647, d'une belle costière, où ils placent un autel, en l'honneur de la Vierge, mère de Dieu » (P. Cyrille).

La maison presbytérale s'avançait donc, dans l'église actuelle et couvrait la chapelle du Saint-Rosaire sur toute la largeur de la nef septentrionale. (partie n° 2 du plan par terre).

La fenêtre, avec ses meneaux et sa rosace, date du milieu du dix-septième siècle. Elle fut proposée, en 1708, comme modèle à la fenêtre de la chapelle de Saint-Yves ; elle ne fut pas imitée.

III. — ABSIDE.
Elle forme une avancée de 8x4 sur les nefs latérales. Sur les panneaux, en bois, des côtés, les quatre évangélistes ont été peints par M. Nicolas, de Morlaix.

C'est le chevet, surtout, qui a été l'objet spécial de l'ornementation.

Il forme un immense tableau, dont le cadre est fait de 4 énormes colonnes, en marbre noir, avec consoles à façade de marbre, plinthes, chapiteaux dorés, corniche à forme cintrée épousant les contours de la maîtresse baie, le tout agrémenté de quantité de têtes d'anges, festons, fruits et se terminant par une niche qui touche le lambris, d'où le Christ bénissant, en robe rouge, domine toute son église.

Entre les 2 colonnes de l'évangile, à la place d'honneur, est une statue très ancienne, en chêne massif, du Christ, tenant sa croix. A l'étage, dominant les colonnes, la sainte Vierge porte son enfant.

Du côté de l'épitre, saint Pierre, patron de la paroisse, tient des clefs et une quadruple croix. Au-dessus de lui, chacun reconnaît le classique saint Roch.

Le cadre donne un total de neuf statues ou peintures, en grandeur naturelle.

Le tableau comprend la vitre et l'autel. Les meneaux de la vitre figurent, plus ou moins bien, une croix.

Le maître-autel se compose d'un tombeau et d'un retable.

Quatre colonnettes torses portent le tombeau, entortillées de vignes, d'églantiers, de branches de Chêne et de laurier ; elles manquent de sobriété.

Le panneau principal figure la Cène : Il choque un peu par le défaut de proportion des sujets. Aux deux extrémités, les niches, avec leur encadrement beaucoup trop chargé de sculpture, offrent les statuettes bien exécutées de saint Pierre et de saint Paul.

Tout le tombeau est de châtaigner, sculpté en 1823, par M. Jean-Marie Le Roux, de Saint-Pol-de-Léon.

Le retable est d'une bonne valeur artistique et mérite une description détaillée.

Il est formé : 1° de deux gradins, 2° de deux tabernacles superposés, surmontés d'un baldaquin, 3° de deux ailes ou panneaux latéraux.

1 — Les gradins sont ornés de douze petits angelots, de coquilles, arabesques et guirlandes de roses.

2. — Le tabernacle inférieur, correspondant au niveau de ces gradins, a, sur sa porte, la représentation de l'agneau crucifère, posé sur le livre à sept sceaux.

Le tabernacle supérieur, beaucoup plus développé et formant comme pavillon central, a, sur les côtés, en guise de cariatides supportant l'entablement, deux statuettes, bien posées et bien drapées de saint Pierre et de saint Paul, statuettes véritablement classiques. Sur la porte est le Christ en croix, avec la Madeleine, à ses pieds. Sur les côtés, à pans coupés, on voit deux beaux panneaux à arabesques. L'entablement est couronné d'une fine balustrade à fuseaux contournant l’ensemble.

Le dais de la niche, ou ciborium, en forme de dôme imbriqué, est supporté, en façade, par de belles statues de la Foi et de l'Espérance, tenant un livre et une ancre.

Les supports latéraux sont de jolies consoles ou volutes feuillagées. Le panneau du fond est décoré d'un ostensoir rayonnant, tenu par 2 anges. Au-dessus du dôme de couronnement, est le Christ ressuscité.

3. — Dans les ailes sont les bustes, vus de face, de Notre Seigneur et de la sainte Vierge, formant médaillons encadrés par des festons de roses et de fruits, au bas desquels, quatre petits anges prennent leurs ébats. Les médaillons sont tenus par la Charité, ayant pour emblème, une bourse, la Science, portant un livre, la Force, reposant sur une colonne et la Prudence, serpent en main.

Au-dessus, se trouve encore, une tête d'ange, un fronton courbé avec balustrade, puis, des urnes fleuries et un très riche motif composé d'arabesques, fruits et colombe.

Le retable est une fort belle pièce qui porte un total de 66 sujets, dont 2 bustes en grandeur naturelle, 24 statuettes au tiers de grandeur naturelle et 40 petits motifs.

Il ne porte aucune date.

Sa niche, avec ostensoir, faite spécialement pour le salut, suppose, érigée, la Confrérie du Très Saint-Sacrement. A en juger par les offrandes, cette œuvre était florissante, à Pleiber, au milieu du XVIIème siècle. Sans grande erreur possible, on peut proposer cette date.

Historique du chevet. — La première mention que nous en trouvions, date de 1539 : c'est un écusson qui est offert pour la grande vitre.

Le 5 Mars 1552, un procès-verbal est fait, en conservation des armoiries, dans la maîtresse vitre ; des seigneurs de Rohan et de Lesquiffiou.

L'abside, à cette époque, n'avait pas la même disposition qu'aujourd'hui, comme le prouve l'acte suivant :

« Le 18 Août 1678, les paroissiens, pour alimenter la ditte église, ont projet de démolir le pignon suzain, qûi est celui du grand autel, lequel est à présent en ligne parallèle des 2 chapelles costières étant des 2 côtés de l'évangile et de l'épître, et d'avancer le dit pignon dans le cimetière…. Ils reconnaissent, à noble et puissant seigneur Vincent Le Borgne, droit de lisière en dedans et par dehors, autour de toute l'église paroissiale et demandent son autorisation pour exécuter le susdit projet. ».

Le dit seigneur de Lesquiffiou consent, à la condition que ses armoiries, écussons, seront replacés en vitre et en bosse. (partie n° 3 du plan par terre).

En Février 1723 : « On installe un chœur neuf, de facture distinguée, ayant 10 pieds de long, 15 pieds de large, avec 12 sièges mobiles, plus, 3 stalles, au milieu du chœur, à l'usage des chantres, plus, l'aigle, formant hémicycle au dehors ».

Cette installation modifiait considérablement l'ancien chœur.

« Les seigneurs de Lesquiffiou, ayant 2 tombes élevées dans le sanctuaire, et des bancs, c'est-à-dire entre le grand autel et la table de communion, ayant leurs armes dans la grande vitre…….. demandent la reconnaissance de leurs droits de fondateurs et prééminenciers………. On l'accorde sans frais ».

« En 1835, on décide qu'un grillage en bois, selon le plan donné par Louvrier et approuvé par le conseil, surmontera la plate-forme des stalles du chœur et se prolongera jusqu'au sanctuaire, qui sera lui-même boisé à neuf. La corniche sera en chêne. La claire-voie comprendra 128 lances, 10 panaches et une croix ».

Le travail fut confié à M. Le Roux Jean-Marie, sculpteur, à Saint-Pol, pour une somme convenue entre le recteur et lui.

Le 22 Juillet 1866, le conseil, accompagné de M. Boyer, architecte à Morlaix, constate, après un examen minutieux, que le chevet de l'église est dans un état déplorable. Les deux arcades du bout du chœur sont disloquées et près de s'écrouler. La charpente entière est inclinée vers le chevet, les points d'appui, sur les murs, sont pourris. Les murs latéraux du chevet ont senti la poussée de la charpente, un arbalétrier repose dans le vide. Le mur, Nord, incline fort vers la sacristie ; l'aiguille du pignon penche de 0m. 29.

Tout le chevet est à refaire. Le conseil veut son rétablissement sans aucune modification. M. Boyer, approuvé par le conseil, a la liberté de choisir un bon entrepreneur, à la condition qu'il emploiera les ouvriers de la paroisse, Il en choisit deux : M. Picquard, entrepreneur de charpente et M. Pierre Coquin, entrepreneur de maçonnerie.

IV. - NEF LATÉRALE MIDI.

Autel de Saint-Joseph (anciennement de la Trinité). — C'est le frère jumeau de celui du Saint-Rosaire, de même facture, de mêmes dimensions, acheté le même jour. Les statues, seules, diffèrent.

« Le 2 May 1700, le recteur et les paroissiens déclarent qu'ils ont projet, moinant la permission de messire François Le Borgne, chevalier fondateur de la dicte église paroissiale de Pléiber-Christ de posser pour l'embellissement de leur église un retable dans la chapelle de la Trinité au costé de l'épître du grand autel appartenant au dit seigneur dans laquelle dict chapelle les armoiries dudit seigneur sont plassés en plusieurs endroits tant en bosce qu'en vitre et notemment gravées en bosce en 2 pierres servant de niche à chacun côté de l'autre de la dicte chapelle, comme aussi elles sont plassées et gravées en bosce dans une pierre au milieu qui soutient l'autel au-dessus d'icelle autel lequel retable ne peut être mis ny plassé dict lieu qu'elles ne se trouvent couvertes par le dict retable et même d'accorder d'enfoncer dans la muraille en mesme place qu'elles sont les dictes pierres ci-dessus armoiries et afin de posser le retable sans pouvoir d'effacer les dicts armes qu'ils demeureront armoiries en l'estat qu'elles sont pour la consécration et mention des droits et armes du dict seigneur et au regard des armes placées dans les vitres et demeureront en l'estat qu'elles sont ». L'autorisation fut accordée aux termes de cet acte.

Une chose étonne. Il n'y est fait aucune mention des seigneurs du Treuscoat bien que leurs droits en cette chapelle fussent antérieurs à cette date. L'acte suivant le montre.

« Le 3 Août 1510, accord entre Charles de Pestivien, tuteur de François de Kerguennec, seigneur de Lesquiffiou et Goulven de Kercrist, seigneur du Treuscoat à cause d'une chapelle que le dit seigneur du Treuscoat valait faire bâtir contre l'église, à l'endroit du cœur, au-dessus du petit huys du côté vers l'épître par lequel on va du cœur dans le cimetyère ; à quoi s'opposait le seigneur de Pestivien comme possédant en cette place des tombes et enfeux et une fenêstre, près d'une voute en painture faite par le seigneur du Treuscoat ou ses ancêtres jusques au pignon sussain où ledit seigneur de Lesquiffiou prétendait aussi élever une chapelle. Il y eut des exploits en justice devant maître Jehan de Coetquiz séigneur de Kernéguez, baillif de Léon et sénéchal de Penzé, où comparut aussi pour ses intérêts noble homme Guillaume de Cornouaille, seigneur de Kéromnès, de Kerguern et Loshulyen, etc. ».

Puis, intervint l'accord suivant lequel le seigneur du Treuscoat pourra élever sa chapelle à l'endroit choisi par lui. Noble seigneur de Kergennec a droit à la fenêtre de l'autre côté devers l'évangile, à la maison presbytérale et son jardin.

Fait à Morlaix ......
Cet accord a tout l'air d'un arrangement définitif et après la pose du retable, on trouve, en effet, acte des droits du Treuscoat.
« En 1729, pour induire dans ses prééminences, M. de la Villosern, seigneur du Treuscoat, on se transporte à l'église de Pléiber-Christ. Du côté méridional, à la droite en entrant, à vis de la chapelle de la Trinité, on remarque une tombe élevée en pierre de taille joignant un pilier, près les balustres de la dite église, sur laquelle tombe il y a des armes que le sieur Halléguen, recteur et le sieur Herlan, curé, ont dit être celles du sieur de Lanrus le Diouguel, ci-devant possesseur du Treuscoat, ainsi qu'ils l'ont appris de leurs prédécesseurs ; un banc de chêne aux armes du Treuscoat comme celles étant dans la vitre en 3 endroits, et tous ont signé… ».

Il ressort de ces documents que :
1. — La fenêtre avec meneaux à fleur de lys, est antérieure à 1510. Elle date de la construction de l'église actuelle, si elle ne vient pas d'une église plus ancienne.
2. — Si les armoieries gravées en bosse, du seigneur de Lesquiffiou, n’ont pas été martelées, on les retrouverait, au bas de la fenêtre que masque le retable de saint Joseph.
3. — L'enfeu gothique, joliment œuvré, le plus rapproché de ce retable est un souvenir des anciens seigneurs du Treuscoat.

Autel de Saint-Jean. — Posé sur un coffre et dans un chœur entièrement moderne, ce vieux retable rappelle un peu celui du Sacré-Cœur.

Les colonnes sont mieux fouillées, les détails plus finis. L'Enfant-Jésus de Prague et le feston qui le surmonte transforment le panneau du milieu en deux niches, où sont placés les saints Jean et leurs emblèmes, l'aigle et l'agneau.

Dans le fronton, au lieu du belliqueux saint Michel, nous voyons un paisible et vieil ange gardien.

L’enfeu, d’à côté, conserve le souvenir des 2 grandes tombes, que les seigneurs de Lesquiffiou avaient au chœur.

Sur les 2 colonnes voisines, nous lisons : YVON : ANDRÉ : G : 1664 et Y : MADEC : GO. Sur la sablière, en face : YVON : ANDRÉ : DE K/OUGANT : GOVERNEUR : L'AN : 1664.

Ces dates et inscriptions ont rapport avec la construction du porche.

Autel de Notre-Dame-de-Pitié. — Le retable est de fort bonne facture. Les arabesques, les festons, les fruits et les fleurs sont finis. Les torses à vignes grimpantes, où folâtrent quantité d'écureuils et d'oiselets, font penser à nos meilleurs travaux de sculpture.

Il se trouvait, en ce même endroit, avant 1700.

Anciennement, l'église ne dépassait pas la fenêtre de N-.D.-de Pitié. L'angle Sud-Ouest (partie n° 6 du plan par terre), faisait partie du cimetière, jusqu'en 1708.

Voici l'acte d'agrandissement, dont lecture avait été faite devant les prééminenciers, notables et entrepreneurs qui se transportèrent au bas de l'église.

« Et feront, les dits Tocque, Fily et associés, une petite chapelle au bas de la dite église, du côté Midy, entre la chapelle de N.-D. de Pitié et le pignon de la dicte Eglise, qu'ils avanceront dehors jusqu'au niveau du pignon de la ditte chapelle de N.-D. Y feront un pignon de la hauteur du pignon de la dite chapelle et feront une corniche depuis la tour jusques au pignon de la dite chapelle, le tout en pierre de taille et placeront les fonts dans la dite chapelle neuve ou ailleurs, si on juge à propos de les déplacer.

Aussitôt noble seigneur François Le Borgne de Lesquiffiou fait remarquer que l'on voit sur les murailles des vestiges de l'ancienne lizière à ses armes, qu'on lui promet de rétablir et que dans la fenêtre joignant les fonts baptismaux, il y a un écusson d'ardent à un croissant et 3 croisilles de gueules my-partie d'azur à un pelte d'argent (Le Moyne et Cornouaille S. de Kérommès), qu'on lui offre de remettre s'il ne préfère les remplacer par ses nouvelles armes ».

Il consent « au commencement et perfection de l'ouvrage en question, moyennant la conservation de ses droits, armes et signes dans le côté Midy. May 1708) ».

V. - TRIBUNE, ORGUES, MEUBLES DE VALEUR.
C'est en 1764, que, pour la première fois, il est question d'orgues, dans les papiers de l'église. A cette époque, M. Daniélou, organiste, était payé 120 livres.

En 1792, M. Le Febvre, recteur constitutionnel, demande à la commune de voter une somme pour les réparer : le travail est confié, en 1816, à M. Méa, facteur d'orgues à Brest.

En 1843, elles sont restaurées à fond, par M. Herlan, de Brest. Il aura droit aux 1.800 francs qui sont votés, si le travail, qu'il entreprend, est trouvé conforme aux règles de l'art.

L'expert choisi fut un prêtre espagnol, retiré à la maison de Saint-Joseph. Après une épreuve concluante, M. Herlan reçût des félicitations et les dix-huit cents francs .......

On continua de jouer des orgues jusqu'en 1870. Elles disparurent avec l'ancienne tribune.

La tribune actuelle, de chêne, trop élevée, est signée : Piton, sculpteur à Morlaix, 1898.

Le trésor de l'Église renferme :

1. — Une magnifique croix processionnelle, en vermeil.
« C'est, semble-t-il, la plus riche et la plus grande des croix du diocèse. Elle a 3 grosses boules à godrons, deux clochettes, statuettes de la sainte Vierge et de saint Jean, portées sur des consoles, ornées de feuillages ciselés et agrémentées de petits enroulements qui forment de fines crossettes.

Sur la tige et les croisillons sont des médaillons ovales contenant les emblèmes des évangélistes. C'est le nœud, particulièrement, qui est d'une grande richesse : il a, peut-être, trop de développement en hauteur, mais autour des douze niches, sur les contre-forts et pilastres, sur les soubassements, frises et couronnements s'étalent des ciselures variées, de la plus grande finesse et de la plus remarquable élégance. Cette croix n'est pas datée, mais elle a les plus grands rapports avec celles de Carantec, Guengat, Plougoulm et Plouigneau ». (Chanoine Abgrall).

Quelques-uns l'attribuent à un artiste italien. Pourquoi ? N'avions-nous pas à Saint-Pol-de-Léon, au milieu du dix-septième siècle, un orfèvre de très grande valeur ? On veut aussi que, pendant la Révolution, elle ait été cachée dans les combles de l'église. C'est croyable. Ce qui le paraît moins, est, qu'elle, n'y eut été retrouvée, que fort longtemps après, par des charpentiers qui effectuaient des réparations. On n'oublie pas un objet de cette importance et dont les paroissiens sont, si justement, jaloux.

2. — Une croix-reliquaire, en argent, de 0 m. 90 de hauteur. Elle présente le Christ crucifié et une lunule où se trouve un morceau de la vraie croix que sa sainteté Clément XIII avait remis pour Pléiber-Christ au P. Dominique, religieux de Saint-François de Morlaix.

Le sommet et les deux bras de croix sont terminés par une grande fleur de lys. Le piédestal ovale, mesure 0.m.90 de circonférence, à sa base, et 0 m. 25 de bauteur. Il offre, en facade, l'agneau crucifère couché sur le livre à 7 sceaux ; à l'arrière, un cœur et des clous entourés d'une couronne d'épine, et aux 2 côtés, un roseau, une lance, une éponge et le fouet de la flagellation.

Cette croix date de 1760.

3. — Une grosse lampe de sanctuaire, toute en argent martelé et repoussé. Elle est ornée d'arabesques et de têtes d'anges.

4. — Un ostensoir de vermeil. Il pèse 3.700 grammes d'argent et mesure 0m. 75 de hauteur. La lunule est entourée de pierreries et de têtes d'ange. Sur le pied, sont assis les 4 évangélistes tenant leurs attributs. Elle date du milieu du siècle dernier et a coûté 4.000 francs.

(abbé Calvez).

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