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EVENEMENTS CIVILS AU DEBUT DE LA REVOLUTION

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Les autres événements civils de Pleudihen au début de la Révolution.

 

§ 1. — LA PREMIÉRE MUNICIPALITÉ.

Voici les autres principaux événements civils de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), sous les deux premières assemblées de la Révolution, sous la Constituante du 5 mai 1789 au 3 septembre 1791 ; — et sous la Législative du 1er octobre 1791 au 21 septembre 1792.

Tout d'abord, le 21 mars 1790, se réunit le premier conseil municipal de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), au lieu ordinaire des séances, à la sacristie. Plus tard, le 8 janvier 1792, il s'assemblera dans une salle de la maison Hulaud, au bourg, qui devait être une auberge.

Le conseil municipal comprenait un maire, Bernard-Ponthaye de Quincoubre ; un représentant direct du gouvernement, sans voix délibérative, appelé procureur-syndic, qui fut Alain Michel-Villeblanche de la Villeger ; sept officiers municipaux, parmi lesquels l'abbé Marie, vicaire et obitier, avec plusieurs notables.

On nomma aussitôt un bureau d'exécution, composé du maire, de l'abbé Marie, de Joseph Delatouche de la Pichonnais (Chapelle de Mordreuc) et du secrétaire Bouvet, qui, le 15 octobre, réclama 150 livres de traitement. De plus, un règlement fut arrêté, imposant aux conseillers la discrétion, un habit décent et la sobriété.

Le 1er avril 1791, le conseil divisa la paroisse en dix sections, pour chacune desquelles furent élus cinq commissaires, à savoir : pour le bourg, Blondeau ; pour les Villes-Morvues, Michel ; pour Mordreuc et sans doute la Chapelle, Bernard, maire, Ameline, Ferrard, Joseph Delatouche et Hulaud.

Enfin, le 10 juin 1792, le maire Bernard et Alain Michel de la Villeger, choisis comme commissaires pour la délimitation des paroisses, vont pour cela au Chatelier travailler avec le cordonnier Joseph Roger. Chez ce dernier aussi, sur l'ordre, 8 juin, du Directoire du district de Dinan, Essirard de Saint-Juvat devra se rendre le 11 juin, avec Ozou, commissaire de Saint-Brieuc, pour la délimitation des communes.

 

§ 2. — LA POLICE ET LA GARDE NATIONALE.

Comme on se mettait à tirer des coups de fusil la nuit sur les chemins publics, dans la rue du Bourg et jusque dans les maisons, défense fut portée de le faire, sous peine de 20 livres d'amende. Cette peine fut infligée par la municipalité à Neuville du Bourg, pour avoir tué aux Marvattières une cane et un canard appartenant à Pierre Hervé du Pontpée. Ordre fut également intimé de fermer les cabarets à 10 heures du soir ; et Blondeau de Launay, ancien capitaine du fond de la paroisse, fut nommé chef d'une patrouille de six hommes armés, qui devaient monter la garde dans le bourg, durant la nuit.

Les 2 et 7 mai 1790, fut établie, dans le même but, une garde nationale, composée de fusiliers, avec 8 caporaux, 8 sergents, un porte-drapeau, 4 lieutenants et 4 capitaines : Bouvet du Port-Neuf, Biard, Souquet et Desvaux, un major, Le Boullanger du Porche en Miniac-Morvan, et un colonel commandant, le susdit Blondeau de Launay. Les deux derniers furent chargés d'acheter 50 fusils, un drapeau et deux tambours. Le timbre de ces tambours laissait fort à désirer. On ne les entendait pas. Le 30 mars 1793, Blondeau avait cédé le poste de commandant à Mathurin Desvaux, qui, ayant refusé à la municipalité le droit d'ordonner les arrestations, fut lui-même destitué et remplacé par Hinel, le 10 octobre suivant.

Le 21 mai 1791, furent chargés d'inscrire dans la garde nationale : à la section de Mordreuc, Pierre Tréhen, du Bois-Piédray ; à la Vicomté, Pierre Delatouche ; au Châtelier, Joseph Roger ; au Vilou, Jean-Malo Delatouche, Basse-Lande ; à la Helluais, Jacques Salmon des Clos.

Il fallait redoubler d'efforts pour sauvegarder la tranquillité publique et empêcher les vols. Citons celui-ci :

Le 20 octobre 1791, une colonne mobile de six hommes, vivant sans doute de déprédations comme tant d'autres, s'abat au village de Lourmel chez la vieille Jacquemine Beaugrand, qui croyait d'abord à l'arrivée de son petit-fils, Cloutier des Barres. Ces hommes frappent le chien à coups de crosse, attachent sur une chaise le domestique Jean Jungueué, enveloppent la tête de la maîtresse de maison et de sa servante avec des tabliers, puis, ayant perquisitionné, volent des effets et 1.350 livres en écus de six et trois livres.

Dès 1792, l'insécurité était telle au bourg que le 21 mai le bedeau Valentin Miniac et son frère furent chargés, moyennant six livres par mois, de coucher dans l'église pour la garder.

Le 15 août 1792, devant l'invasion des Prussiens, estimant la Patrie en danger, le conseil municipal de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) se déclare en permanence et établit, pour la nuit, une patrouille de sept hommes, qui maintiendra l'ordre dans le bourg, fera fermer les cabarets à dix heures, visitera les passants et mettra en arrestation les étrangers dépourvus de passeport ou jugés suspects. Des commissaires furent alors chargés de rédiger un registre de références sur chaque citoyen, en particulier pour Mordreuc, la Vicomté et le Vilou : Pierre et Jean Delatouche ; pour le Châtelier, Joseph Roger.

 

§ 3. — LES ELECTIONS DE DISTRICT ET LA FÊTE DU 14 JUILLET.

Le district de Dinan, analogue à l'arrondissement actuel, était un peu plus petit. Au lieu de 10 cantons, il en comprenait seulement 9, dont 4 encore existants : Dinan, Evran, Plancoët et Ploubalay — les deux de Saint-Méloir-des-Bois et de Plumaudan, respectivement remplacés par ceux de Plélan-le-Petit et de Caulnes ; — enfin trois cantons disparus : Corseul, Tréfumel et Plouer. Le canton de Matignon, sauf Saint-Potan et celui de Jugon, sauf Lescouet, étaient alors rattachés au district de Lamballe, tandis que Broons formait aussi un district spécial, comprenant Saint-Jouan-de-l'Ile et Caulnes.

Le 17 mai 1790, à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), furent désignés les délégués pour les élections du district de Dinan. A l'église, lieu ordinaire des réunions communales, s'assemblèrent les citoyens actifs des paroisses de Pleudihen et de Saint-Hélen, formant la 2ème section du canton, dont Plouer était le chef-lieu. Les citoyens actifs étaient les Français âgés de 25 ans, domiciliés depuis un an dans la commune et payant une contribution équivalente au salaire de trois journées de travail. Ils étaient électeurs du premier degré.

Présidée au début par Malo Briand, doyen d'âge, l'Assemblée élut président définitif l'abbé Marie, et secrétaire Michel-Villeblanche. Furent nommés délégués : Le Boullanger du Porche, Jacques Blondeau de Launay, René Bernard de Ponthaye, Louis Loisel, sieur de Langle en Miniac-Morvan, Thomas Salomon, Henri Lemeur-Kernéven et Antoine Gaudin, ces deux derniers de Saint-Hélen. Le résultat du scrutin fut porté à Plouer par quatre des délégués choisis, à qui fut adjoint le notaire Delatouche.

Du 14 au 17 juin 1790, à Dinan, dans le couvent des Jacobins ou Dominicains, depuis devenu casino, lors de la nomination des 12 membres du Conseil du district ou de l'arrondissement, Le Boullanger du Porche fut choisi pour le canton de Plouer. Il devint même président de ce Conseil et, à ce titre, prononça un discours qu'il termina en jurant fidélité à la nation, à la loi et au roi.

Le 14 juillet suivant, premier anniversaire de la prise de la Bastille, eut lieu à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), comme dans toute la France, la fête dite de la Fédération, pour laquelle l'abbé Marie, vicaire et officier municipal, célébra la messe, chanta le Te Deum et le Domine salvum fac regem. Après le serment de rester fidèle à la Constitution, récemment votée, et de demeurer unie à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité, la population se retira « avec concorde et union », à Garo, où l'on fit un feu de joie.

Ce fut la dernière intervention de l'abbé Marie qui, sentant l'agitation croître, devenir violente, démissionna et fut remplacé, comme officier municipal, le 16 novembre 1790.

 

§4. — LES FONCTIONNAIRES CANTONAUX.

Le 26 avril 1791, les marins de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), de Saint-Hélen, et cette fois aussi, de Saint-Solen, réunis au bourg de la première localité, nomment syndic des gens de mer François Graffart de Mordreuc et suppléant François Rouault de la Gravelle, qui tous deux, le 18 mai suivant, vont à Dinan, faire part de leur nomination au Directoire du district.

Celui-ci, le 30 novembre de la même année, décide l'établissement à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) d'un notaire, qui, outre l'habileté professionnelle requise des anciens notaires, aura la qualité officielle, le monopole pour la rédaction des actes.

Déjà, le 26 mars 1790, Pierre Blondeau, sieur de Launay, avait été élu trésorier municipal. Le furent ensuite Jacques Blondeau et, le 11 vendémiaire 1794, Jacques Michel de la Morvonnais, ce dernier sur le refus d'Ameline-Gantrie.

Le 30 novembre 1791, René Hulaud obtient au rabais, moyennant un salaire de dix deniers par livre, la perception des impôts dans la commune, perception qu'il fait aux mêmes conditions les années suivantes.

Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) avait donc en quelque sorte un percepteur, et aussi, depuis le 20 mai 1790, un huissier, Pierre Davy, choisi par la municipalité.

Aussi, dans une pétition à l'Assemblée nationale, cette commune demande, le 10 septembre 1790, à former avec Saint-Hélen et Saint-Solen un canton séparé de Plouer, dont la supériorité, comme chef-lieu, l'offusque. Le 5 mars 1792, Gernigon va jusqu'à Saint-Brieuc réclamer à nouveau pour Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) le titre de chef-lieu de canton, avec un juge de paix.

Ces démarches réussirent au moins en partie. Le 28 mars 1792, avec l'autorisation du gouvernement, Alain Michel de la Villeblanche, non toutefois sans protestation des gens de Saint-Hélen contre la régularité de l'élection, fut nommé juge de paix de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) et choisit pour greffier le susdit Gernigon, qui devint instituteur plus tard, 30 août 1794. Le 10 ventôse 1794, Alain Michel fut destitué par le conventionnel Le Carpentier, en mission à Saint-Malo, et remplacé par Thomas Salomon, agriculteur à Saint-Hélen, ayant Jacques Blondeau pour assesseur.

Toutefois, ce fut seulement le 27 frimaire 1796 que Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), vu la difficulté de communiquer avec Plouer, fut définitivement constitué chef-lieu de canton, par un arrêté pris par les membres du Directoire départemental, entre autres François Michel de la Morvonnais, et notifié aux municipalités de Saint-Hélen et de Saint-Solen, qui furent invitées à se réunir dans la première localité, pour les élections cantonales.

Le calendrier révolutionnaire. — Comme on a déjà pu le constater, la Révolution changea, du moins momentanément, le nom des mois. A partir du 22 septembre 1792, appelé désormais le 1er vendémiaire an I, fut inaugurée l'ère dite républicaine, avec un nouveau calendrier. Les mois, ramenés à la même durée et répartis en trois décades de dix jours, commencèrent en moyenne, avec deux ou trois jours en deçà ou au-delà, le 20 des mois anciens et reçurent des noms tirés de la météorologie ou des travaux agricoles.

Les mois de l'automne s'appelèrent : vendémiaire, brumaire et frimaire ; — ceux de l'hiver nivôse, pluviôse et ventôse ; — ceux du printemps : germinal, floréal et prairial ; — ceux enfin de l'été : messidor, thermidor et fructidor. Aux 360 jours de ces mois réunis, on ajouta, pour atteindre la fin de l'année, cinq jours complémentaires, appelés un instant Sans-Culotides.

(abbé Eugène Brébel).

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