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LES AUTRES MANOIRS ENCORE SUBSISTANTS au début du XXème siècle

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§ 1. — LA TOUCHE-QUÉBRIAC OU PORÉE.

Le château de la Touche-Porée, figuré plus loin, est situé près du village de Mousson, à deux pas du bourg de Miniac-Morvan, presque sur la route nationale de Rennes à Saint-Malo, dont il est séparé par un massif de taillis. Du côté nord, on y accède par une belle et large avenue d'arbres, à l'entrée ornée de la croix traditionnelle.

Au-devant de la cour d'honneur se profile une longue grille qui, en son milieu, est coupée par un portail à gros piliers en pierre et à droite de laquelle est conservée la vieille chapelle. A l'arrière des bâtiments, au-delà des jardins, s'étale une petite pièce d'eau, entourée d'une curieuse promenade sous bois.

La seigneurie de la Touche semble avoir appartenu d'abord aux de Québriac, puis aux Porée, d'où son double nom, enfin aux Magon de la Villehuchet, près de Saint-Servan.

Les de Québriac. — D'après la réformation de la noblesse en 1513, Jeanne de la Touche-Québriac était épouse de François de la Houssaye, seigneur de Saint-Paul en Plouer.

Vers 1601, N. H. Guy Henry, époux d'Olive Rufier, est dit sieur à la fois de la Ville-Giquel, de la Motte-Quengo et de la Touche-Québriac. Il avait été parrain en 1598, avec Dlle. Jacquemine de Québriac, dame de la Millou, comme marraine.

Les Porée. — Ils remontent à 1500, d'après les registres paroissiaux de Saint-Malo et ont les armes suivantes : de gueules à la bande d'argent, chargée de trois merlettes de sable.

A Pleudihen, on trouve : 1° N. H. Jean Porée, fils de François Porée de la Salle et de Jeanne Martin, sieur de la Touche-Québriac et de la Blinaye, procureur-syndic de Saint-Malo en 1642, marié en 1617 à Guyonne Pépin et décédé en 1647 ; — 2° son fils, N. H. Charles Porée, 1621-1681, sieur de la Touche, marié en 1648 à Julienne Heurtault ; — 3° son fils N. H. Charles Porée, 1652-1708, allié en 1685 à Etiennette Bezart ; — 4° son fils écuyer Alain Porée, sieur du Breil, conseiller et secrétaire du roi, marié en 1705 à Jeanne Nouail et mort en 1730 ; — 5° Charles Porée, seigneur de la Touche, parrain d'une cloche de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) en 1752 et décédé en 1777, dont la soeur Thérèse Porée s'unit en 1725 à Jean-Baptiste Magon de la Villehuchet et lui transmet la Touche.

La Touche-Québriac possédait un enfeu à l'église de Miniac, dans la chapelle Saint-Laurent. De 1629 à 1750, dans divers procès cités plus haut, notamment en 1726, les Porée essayèrent aussi de revendiquer dans l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), d'abord près du Rosaire et de la sacristie, la chapelle Saint-Eutrope, qu'ils auraient héritée de dame Rufier, puis au midi la chapelle Saint-Nicolas, qu'ils durent, en 1750, abandonner à la seigneurie de la Bellière.

Les Magon. — Ils remontent à N. H. Jehan Magon, 1569, d'après les registres de Saint-Malo, et portent : d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles et en pointe d'un lion de même, couronné d'argent.

Furent seigneurs de la Touche-Porée : 1° Écuyer J.-B. Magon ci-dessus, fils d'écuyer Magon de la Villepontet et de Marguerite Dubois des Landes, premier sieur de la Ville­huchet et abbé de la noble confrérie malouine de Saint-Jean-Baptiste, décédé en 1779 ; — 2° Messire Nicolas Magon, son fils, seigneur de la Villehuchet, marié en 1758 à Calixte Nouailles, demoiselle de la Villegilles. La même année il combattit vaillamment les Anglais à Saint-Cast. Au début de la Révolution, en 1789, accusé d'accaparer du blé, il vit son château pillé par 200 miliciens et soldats de Dinan et dut se réfugier à Saint-Malo. En 1794, par ordre de Le Carpentier, il fut désarmé, conduit à Paris et guillotiné ; — 3° Nicolas Magon, son fils, né en 1760, marié à Françoise de Bizien, défend son père en 1789, réclame les objets volés à la Touche et rachète en 1796 la Touche, vendue comme bien national ; — 4° Eugène-Marie Magon, son fils, allié en 1828 à dame Louise le Gobien ; — 5° Ernest Magon, uni à dame Thérèse la Choue de la Mettrie, dont trois filles alliées aux officiers MM. de Blignières, du Baudiez et Gasser et un fils : — 6° M. Henri Magon de la Villehuchet, qui a eu plusieurs enfants de dame Lucie Haentjens, fille de demoiselle Pinczon du Sel.

Manoir de la Touche à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

 

§ 2. — LA TOUCHE-AUX-BÉGASSES.

Cette seigneurie avait son importance, puisque en 1676 le propriétaire est dit, dans un acte, fondateur de l'église et du cimetière de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), comme les la Bellière, et qu'en 1726 elle avait ses armes parsemées à la vitre du transept nord de l'église, d'après une pièce du procès pendant entre l'assemblée paroissiale et les Porée.

Elle tirait son nom d'une famille fort ancienne, dont un membre, Bonabe la Bégasse, fonda, avant 1379, à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), le prieuré de l'Hôtellerie, relevant de l'abbaye du Tronchet.

Vers cette même époque vivait aussi une dame de la Touche-aux-Bégasses, Thomine, ancêtre d'une dame Bois-Jean de la Motte, qui eut pour fils Jacques de Cramou et le seigneur du Pont-de-Cieux. On a une autre preuve de la parenté des familles de la Motte-Cramou et de la Touche-aux-Bégasses. En 1577, d'après les Mémoires cités de Grignart de Champsavoy, « se intenta le procès de la Touche-aux-Bégasses, avec ledit Grignart, sieur de la Motte, pour les enfeux de l'église, qui coûta cher au sieur de la Motte, qui avait affaire au sieur de Grandchamp, garde du mineur de la Touche-aux-Bégasses et grand chicaneur ».

Sont connus comme seigneurs de la Touche-aux-Bégasses :

1° N. H. François Pierrez de la Gapaillère, époux en 1668 de Françoise Frotet, dame du Gué, qui, en 1685, figure dans un procès-verbal comme fondateur de l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) et parrain de la moyenne cloche. Il bâtit le vieux manoir, devenu maison de ferme, qui, au-dessous d'un écusson martelé, porte la date 1678 de sa construction et offre deux vastes pièces à larges cheminées, avec de hautes fenêtres et un pavé en pierre. De plus, en 1692, il fait bénir, par le recteur M. François Gautier, une chapelle domestique, située dans son jardin ;

2° Peut-être Bernard Jourdan, cité dans les registres de Saint-Malo comme sieur de la Touche, et marié en 1698 à Jeanne Pierrez, fille des précédents ;

3° Sûrement Jacques Pierrez, 1670-1736, fils de François ci-dessus. Nommé par Jean Frotet, sieur de la Touche, son oncle, et par Marguerite Frotet, dame de Sainte-Agathe, veuve de Jean Pépin, il épouse l'auvergnate Marguerite Mallesaigne, de Clermont, dont il a Marguerite Pierrez, demoiselle de la Touche, décédée en 1780, à 66 ans. Deux frères de ce Jacques Pierrez, François, sieur du Gué, et Yves, sieur de la Vieuxville, s'allient respectivement à Jeanne et Laurence Lefer, dont le grand-père était mort en 1693, à la Motte-Cramou.

Aux derniers temps, le nouveau manoir de la Touche-aux-Bégasses, bâti près de l'ancien, a été successivement occupé par MM. Louuel, son gendre, Paul Dubois de la Villerabel de Saint-Brieuc, et enfin Hippolyte Briand, fils du docteur de ce nom et de Dlle. Colas, époux de Dlle. Leroux de Plouer, ancien capitaine au long cours, comme son défunt frère M. Constantin Briand, propriétaire de la maison paternelle de Garo.

Manoir de la Touche-aux-Bégasses à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

 

§ 3. — LA VILLE-BODIN.

C'était un ancien baillage de Saint-Meleuc. Dans ce manoir, en 1713, mourut N. H. Servan Lebret, sieur de la Haute-Roche, mêlé en 1702 à l'acquisition du vieux presbytère, propriété de M. le docteur Botrel.

Y habita ensuite N. H. Olivier Cresté, sieur des Saudrais, 1673-1736, procureur, membre de la famille des possesseurs de la chapelle de la Grande-Tourniole, fils d'Étienne Cresté, sieur de Saint-Aubin, et de Jacquette Hamon. Marié à Olive Du verger, il mourut en 1771.

Sa fille Jacquette Cresté, demoiselle de la Ville-Bodin, 1722-1766, épousa le 2 mai 1741, à Saint-Malo, lieu de sa naissance, Jean Bourgaux. Le fils de celui-ci, Louis Bourgaux, résidant à la Ville-Bodin, devint en 1796 commissaire du Directoire exécutif, c'est-à-dire du gouvernement, à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Peu auparavant était devenu secrétaire-greffier à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) Ambroise Roger, précédemment commis du district à Dinan. Son fils, plus tard notaire au bourg, épousa la fille de Bourgaux ci-dessus et en eut M. Ambroise Roger, longtemps maire de la commune de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Celui-ci, de Mme Louise Pellé Duménil, a laissé deux filles. L'aînée, mariée au comte B. de la Motte-Vauvert, habite le château de la Moussaye, en Plénée-Jugon. La jeune, fixée à Pleudihen, a épousé M. Jallot, qui a fait agrandir et transformer le manoir de la Ville-Bodin.

Manoir de la Ville-Bodin à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

 

§ 4. — QUINCOUBRE ET LE CLOS FAUTREL.

Avant d'appartenir à M. Henri Marion, qui l'a acquis, de Mme Bodinier, née Boudrot, et dont la veuve, née de Boismenu, habite toujours au début du XXème siècle le château reconstruit, Quincoubre eut pour sieurs au XVIIème siècle trois Lédéan :

1° M. Jean Lédéan, décédé en 1595, époux de Lorande Agan, dame de la Pichonnais ;

2° M. André Lédéan, décédé en 1622, époux de Madeleine de la Villeadugo, puis de Jeanne Jourdan ;

3° Julien Lédéan, décédé en 1683, époux de Dlle. Anne Salmon.

Un rentier-chartrier de Saint-Sauveur de Dinan, conservé à la bibliothèque de la ville, contient le testament du premier Lédéan ci-dessus, dont voici le résumé : « Jean Lédéan, sieur de la Pichonnais, époux de Lorande Agan, sachant que toute personne, qui a prins vie, il faut la terminer par mort, qui certaine est, et ne sait-on l'heure d'icelle, afin de ne pas mourir intestat... veut 13 torches flambantes à la conduite de son corps et demande que, le jour de son service de 7ème et de l'an, il soit fait et bou langé, une mine de froment, en bon pain, qui soit départi et donné aux pauvres... Il laisse un boisseau de blé à l'Hôpital de Dinan, à chacun des couvents des Jacobins, des Cordeliers et des dames de Saincte-Dolive (Catherine Dolo) ou Clarisses, où sera transporté son obit, en cas d'inexécution à Saint-Sauveur. Il en fonde un aussi à Pleudihen, comprenant trois messes à notes, l'une du Saint-Esprit, l'autre de Notre-Dame, la troisième de Requiem, avec diacre, sous-diacre et nocturne des morts ».

Au XVIIIème siècle, le Clos-Fautrel, maison voisine de Quincoubre, vit mourir, en 1700, Françoise Boulleuc, dame d'écuyer Gilles du Breil, sieur du Tertre, et, en 1710, leur gendre, François de Gaudrion, marié en 1692 à Marguerite-Guyonne du Breil, laquelle en 1750 fit revendiquer par son fils Louis-Julien de Gaudrion un banc et des pierres tombales à l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Marguerite de Gaudrion, fille des précédents, 1703-1789, épousa en 1739 René Bernard-Ponthaye, secrétaire du roi à Dinan, issu sans doute de ce Ponthaye-Bernard, qui avait acquis la commission de receveur des fouages extraordinaires, de la capitation de la noblesse dans les paroisses de la campagne et des autres impositions extraordinaires de l'évêché de Dol, et à qui, pour une rente à lui aliénée, furent versées 2.000 livres par le trésorier des États de Bretagne, tenus à Dinan en 1717-1718.

René Bernard-Ponthaye, maire de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) au début de la Révolution, avait, de sa mère, décédée l'année 1789, dû hériter le manoir de Quincoubre, qu'il laissa, en mourant en 1805, par testament, avec les trois quarts de sa fortune, à son domestique Armand Boudrot, Canadien réfugié à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), et que ce dernier conserva, après un procès monstre, où figurèrent 35 témoins pour les héritiers naturels et 162 pour les légataires.

Manoir de Quincoubre à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

Autres manoirs.

Manoir de Goffenic à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

 

Manoir de Mordreuc à Pleudihen-sur-Rance (Bretagne).

(abbé Eugène Brébel).

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