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PLEUDIHEN-SUR-RANCE au XVIIIème siècle

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§ 1. - DIFFICULTÉS AVEC LES PORÉE, POUR LA CHAPELLE SAINT-EUTROPE DE L'ÉGLISE, 1629 ET 1726.

L'Assemblée paroissiale de Pleudihen fait imprimer en 1726 une réponse aux revendications d'écuyer Alain Porée, concernant la chapelle Saint-Eutrope à l'aile gauche de l'église. « Cette chapelle, y est-il dit, a toujours été à l'usage de tous. Les seigneurs de la Touche-Québriac n'ont jamais fait rafraîchir les écussons, momentanément peints ou sculptés à l'autel ».

Dans ladite chapelle, outre le banc du Prénorme, on trouve, à la vitre du pignon du mur oriental, les armes parsemées de la Touche-aux-Bégasses, et dans les vitraux du mur nord, au-dessous de la chapelle du Rosaire, les armes de la Tourniole.

On constate que la difficulté remonte jusqu'à l'époque 1629, où les Porée voulaient faire supprimer le banc du Prénorme. On défie Porée de produire aucune pièce de propriété, transmise par la dame Ruffier, de qui il a acheté et tient ses droits.

En 1726, toujours au sujet de la chapelle Saint-Eutrope, le Parlement de Rennes, à la suite des difficultés entre les Porée et la paroisse, ordonne une enquête pour constater si la construction d'une sacristie a pu préjudicier à cette chapelle, voisine de celle du Rosaire.

 

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§ 2. - PROFANATION ET VOL A L'ÉGLISE EN 1750.

Le 14 janvier 1750, dans une requête au Parlement, le général de Pleudihen constate que, sur les conclusions du procureur général, des juges royaux de Dinan furent commis pour informer de l'état de l'église et contre l'auteur ou les auteurs des impiétés et profanations commises au grand autel, dont le tableau avait été déchiré et les statues cassées.

On ajoute que, par une lettre adressée le 9 juillet 1749 au procureur fiscal de Pleudihen, le procureur général de Rennes a accusé l'inutilité des monitoires et recherches, et qu'ainsi la paroisse n'a plus qu'à réparer le grand autel.

En raison des charges paroissiales, des frais du procès avec le sieur Porée, au sujet de la sacristie neuve, le général de Pleudihen demande à exécuter les travaux sans adjudication, les Pleudihennais y ayant grand avantage.

Le 18 février 1750, un vol ou une tentative de vol à l'église de Pleudihen a été constatée par le bedeau Olivier Miniac, quand il a sonné l'Angelus. Le délit a été par lui dénoncé au procureur fiscal Jacques Michel de la Villeger et relevé par le notaire François Prioul, en présence de son collègue Boulleuc, devant Jean Saiget, maréchal-serrurier et un autre témoin ayant aussi prêté serment.

La vitre et la grille en fer de la « costale » nord, vis-à-vis l'autel Saint-Jean, entre la chaire et la chapelle Saint-Eutrope, avaient été cassées, brisées, de façon à livrer passage à une personne. La porte de la sacristie avait été forcée, rejetée en dedans. On avait en vain essayé d'ouvrir le coffre-fort. Finalement rien n'avait pu être volé.

Mais les deux faits ci-dessus montrent que le respect de l'église et l'honnêteté n'étaient pas fort ancrés dans certaines âmes au XVIIIème siècle.

 

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§ 3. — REPARATIONS A LA VIEILLE ÉGLISE 1749-1769.

La vieille église du XIIème siècle, placée, comme l'église actuelle, sous le vocable de l'Assomption de la Sainte Vierge, mais orientée liturgiquement le chevet à l'est, avait besoin de réparations. Dès le 1er octobre 1749, on fit demander d'y contribuer pour leur quote-part au chapitre de Dol et à l'abbaye du Tronchet, qui touchaient de grosses dîmes ou rentes dans la paroisse. Le procureur fiscal de la Bellière, Jacques Michel de la Morvonnais, et l'abbé Guymont, obitier, furent délégués dans ce but.

Le 15 novembre, au nom du chapitre de Dol, le chanoine Desmarets consent à participer, non à la réparation de l'autel, qui, selon lui, ne regarde pas les décimateurs, mais à celle du corps du vaisseau de l'église, qui seul les intéresse et qui comprend exclusivement les murs, lambris et pavés.

Devant cette attitude, le général de Pleudihen, réuni le 23 novembre et le 28 décembre, en l'absence du recteur qui s'abstient, prie le procureur général de l'autoriser à faire directement et par économie les autres réparations figurant dans un devis dressé le 28 septembre par Verron, architecte à Saint-Malo.

On alléguait les charges de la paroisse, notamment des réparations à faire à l'horloge de l'église, mise dans la tour le 15 août 1689, coûtant, toutes choses comprises, 169 livres, dont parrain et marraine avaient été Ferdinand Girault, maistre des comptes, seigneur fondateur de la paroisse et dame de Tréquentin, suivant procès-verbal dressé par M. François Gautier, recteur.

Le 14 janvier 1750, pour les travaux projetés à l'église, le général demande à nouveau au parlement à être dispensé d'adjudication.

Conformément à l'ordre du parquet, Reslou, avocat au Parlement, sénéchal-alloué de la Bellière, requis par les trésoriers Furet et Prioul, vient à Pleudihen dresser procès-verbal des réparations à faire à l'église. Il convoque tous ceux qui y ont des droits honorifiques, savoir :

1° Le marquis de Coetquen, seigneur supérieur de l'église et du cimetière, représenté par M. Malo Delatouche, sieur de la Basse-Lande, avocat, procureur fiscal.

2° Le vicomte de la Bellière, seigneur-fondateur, représenté par M. Jacques Michel de la Morvonnais, procureur fiscal.

3° Messire François Ferron de la Sigonnière, mari et procureur de Dame Modeste de Gaudrion, en cette qualité seigneur de la Villegiquel, qui, avec droit prohibitif, réclame trois bancs et pierres tombales.

4° Messire Alain de Saint-Meleuc, chevalier, qui dit posséder un banc à queue, quatre pierres tombales, armoiries et prééminence proche la chapelle Sainte-Marguerite, autrefois fondée du Rosaire.

5° N. H. Julien de Gaudrion, représentant sa mère Guyonne du Breil, fils de François décédé en 1710 au Clos Fautrel, qui revendique un banc et des pierres tombales. Les Gaudrion avaient les armoiries ci-jointes : D'or au chevron d'azur, accompagné de six coquilles de même, trois en chef et trois en pointe.

6° Jean Richard, réclamant pour la maison du Verger Sainte-Agathe (presbytère actuel) un banc avec accoudoir et armoiries, trois pierres tombales du côté nord, en face de l'autel Saint-Jean et des écussons dans les deux vitraux de la « costale » de ce côté.

7° Dlles Hélène et Françoise Porée, prétendant un banc près de l'autel Saint-Eutrope, quatre pierres tombales et, dans la chapelle Saint-Nicolas, au midi, une autre pierre tombale, avec les armes et armoiries de Champsavoy-Grignart, propriétaire ci-dessus de la Motte.

Les Porée abandonnent cette chapelle Saint-Nicolas, devant les réclamations de Jacques Michel, qui la revendique exclusivement pour la seigneurie de la Bellière. On constate que la revendication de la chapelle Saint-Eutrope par les sieurs et dame Porée de la Touche-Québriac est pendante et sera tranchée devant le Parlement.

Dans le sanctuaire, il n'y a que les écussons et armoiries des seigneurs supérieurs et fondateurs, avec leurs seuls bancs près la table de communion, du côté de l'Évangile pour Coetquen, de l'Épître pour la Bellière.

Finalement, sans nuire à aucun droit, on croit pouvoir refaire à neuf tout l'intérieur du chœur, la « costale » du bas côté midi, qui menace ruines sur une longueur de douze toises, avec la charpente et les toitures.

Outre les chapelles de l'église déjà citées, il y avait celles de Sainte-Anne et du Sacré-Coeur, la dernière établie en 1787. D'abord à chaque pilier était adossé un autel, notamment un de Saint-Pierre.

Indigence spéciale du choeur, surtout du vitrail. — En décembre 1750, le P. Prieur du Tronchet fait réparer le vitrail du pignon du choeur, pour empêcher la pluie et le vent d'y pénétrer et pour permettre de tenir les cierges allumés le jour de Noël. On lui demande aussi de restaurer le pavé et le marchepied, comme ce serait le devoir des décimateurs.

En 1751, le 21 mars, le général de Pleudihen décide que le chapitre de Dol, l'abbé du Tronchet et autres gros décimateurs de la paroisse seront cités en justice, pour refaire la couverture, le lambris, le pavé et le vitrail du choeur.

Un vitrier envoyé de Dol visite le vitrail et refuse d'en entreprendre seulement une réparation partielle, déclarant qu'il faut le lever en entier, qu'on court grand risque en disant la messe au maître-autel, par les grands vents.

De fait, le recteur a plusieurs fois déclaré qu'il serait forcé de retirer le Saint-Sacrement du maître autel et de cesser d'y faire l'office, puisque le vent projette la poussière, l'eau, la cire et les araignées sur le corporal.

Le 22 mars 1752, devant le général assemblé, le P. Prieur du Tronchet, au nom des autres décimateurs, consent, pour le cancel ou choeur, à faire réparer la couverture, la charpente et le lambris, avec le pavé du sanctuaire, jusqu'à le rendre prêt à recevoir le marchepied de l'autel.

Sur quoi, le général de Pleudihen réclame en outre la réfection du grand autel et même du tabernacle, disant que les décimateurs doivent loger le Saint-Sacrement.

Sur le refus du prieur d'y consentir, on décide de consulter trois hommes de loi et le 25 mars, M. de la Morvonnais écrit à Rennes, pour exposer les vues du général de Pleudihen, qui ne prétend pas imposer aux décimateurs les boiseries, enjolivements et ornements du tabernacle, quand la paroisse a des revenus suffisants.

Le 12 avril, le prieur du Tronchet, Dom Lebreton, écrit à Pleudihen qu'il faut faire rajuster les barres de fer du grand vitrail par un maréchal du bourg, Jean Saiget, qui en effet exécute le travail, mais non sans tiraillement pour le règlement de compte.

Le 29 juillet, pour établir que les décimateurs ne doivent pas le tabernacle ni même le marchepied du choeur, M. de la Biliais, chantre de la cathédrale de Dol, produit la consultation motivée d'un avocat, qui par exemple se contredit à trois ans d'intervalle.

Finalement en 1753, le 22 mars, le général de Pleudihen décide de refaire en marbre le maître-autel, et, le 23 avril, de faire rétablir par un sieur La Forêt les marches et le pavé du sanctuaire en pierres de Caen, qu'il juge préférable d'employer, en ajoutant à la contribution des décimateurs, plutôt que de laisser utiliser les vieux débris de bois de l'autel et du parquet.

Comme, vu l'état de la caisse et les dons des paroissiens, on n'a besoin pour le travail de faire ni emprunt ni levées d'impositions, on prie le procureur général d'approuver le marché, passé le 10 avril, au nom de la paroisse, par l'abbé Guymont, sacriste, par M. J. Vanier son confrère, Michel de la Morvonnais procureur fiscal et Louis de Gaudrion du Clos-Fautrel d'autant que depuis 1749, soit depuis 14 ans, le maître-autel est abandonné et les offices se font dans une chapelle latérale, hors la vue du peuple et peu à sa connaissance.

Le marché fut approuvé et, avec quelques modifications, bientôt exécuté. Le 15 décembre, l'entrepreneur ci-dessus, La Forêt, fut payé des deniers de Mlle Marie Boulleuc, mariée à Ferdinand de Gaudrion, officier et chevalier de Saint-Louis, seigneur du Champmelet, qui, en 1758, avait combattu les Anglais à Saint-Cast et dont l'oncle Georges de Gaudrion possédait la Guimardière.

Le 22 juillet 1769, l'assemblée paroissiale de Pleudihen conclut un autre marché, pour refaire le pavé de l'église et des chapelles Saint-Nicolas, Saint-Eutrope, du Rosaire, avec les vieilles pierres tombales, préalablement repiquées.

A l'adjudication, avec François Rouault, figurait Jean-Baptiste Sebois du Taillis, mari de Marguerite Cordier, fils ou neveu d'un célèbre sculpteur de Saint-Malo, habitant la Ville-Piron en Pleudihen, qui, en 1772, comme architecte, fit exécuter d'importantes reconstructions à l'abbaye de la Vieux-Ville près de Dol.

Les détails ci-dessus montrent une fois de plus que les réparations les plus urgentes sont difficilement acceptées par les personnes éloignées et que, pour les restaurations d'églises ou de presbytères, le pouvoir civil a toujours eu la singulière prétention d'imposer son approbation, même sans rien payer.

Sépultures à l'église et cimetière. — Il était question ci-dessus des pierres tombales. Moyennant une petite redevance, plus faible pour les enfants, on put se faire inhumer à l'église même, longtemps, jusqu'en 1738. Le recteur, M. Chatton, y supprima alors les inhumations pour prévenir les épidémies. Deux de ces fléaux, en août 1754 et en septembre 1779, causèrent à Pleudihen de grands ravages ; elles emportèrent bien quatre cent cinquante personnes. On avait compté par jour jusqu'à seize morts.

Le vieux cimetière était au milieu du bourg, autour de l'ancienne église, sur l'emplacement de l'église actuelle. Ayant été pollué par une « battrie » et effusion de sang du côté nord, le 12 février 1722, il avait été bénit à nouveau le 21 du même mois, par permission de M. le Grand Vicaire de Dol, en présence du clergé, suivant procès-verbal signé de M. Mathurin Briand, curé d'office.

(abbé Eugène Brébel).

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