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HISTOIRE RELIGIEUSE DE PLEUDIHEN AU MOYEN AGE

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§ 1. — LES PREMIERS RECTEURS ET LE CHAPITRE DE DOL.

En 1223, avec l'approbation postérieure de l'archevêque de Tours et plus tard du pape Boniface VIII, l'évêque de Dol, Mgr. Jean de Lizannet, donna l'église de Saint-Pierre de Plesguen et celle de Pleudihen au chapitre de sa cathédrale, qui annexa la deuxième à sa trésorerie. Le chanoine trésorier de Dol, la dernière dignité du chapitre, fut ainsi, jusque vers 1679, en même temps recteur de Pleudihen. Il ne paraissait que de fois à autre dans la paroisse pour les cérémonies importantes et était habituellement remplacé, pour les fonctions ordinaires du ministère, par un prêtre appelé curé, souvent originaire de Pleudihen.

D'après le Pouillé de Rennes, par M. le chanoine Guillotin de Corson, voici la liste complète de ces trésoriers-recteurs, dont quelques-uns portent des noms encore usités à Pleudihen :

Julien, vers 1260.

Rolland Mahé, vers 1270.

Guillaume Froment, vers 1280.

Pierre d'Acigné, 1310.

Geffroy la Vache, 1357.

Rolland de la Rivière, t 1399.

Etienne Barras, 1400.

Brient le Bouteiller, 1411.

Noël Roussel, 1429.

Jean le Théoux, vers 1480.

Bertrand Moutard, 1503.

Jean James, 1504.

Jean de la Motte, t 1550.

Jacques Leclerc, t vers 1563.

Guillaume Bouvier, 1563.

François Dosne,  t 1568.

Michel Hervy, t vers 1595.

Guillaume Ogier, 1596.

Isaac Louice, 1600.

Simon Bouvet, démissionnaire, 1621.

Robert de Pierres, 1621-1626.

François du Four, sr. de la Tuilerie, 1626-1636.

Jean Desrais, 1631-1634.

Gilles Eberard, 1634-1645.

François Chereau, chantre, 1645-1665.

Enfin Charles Le Blanc, 1665-1679, docteur en droit, aumônier ordinaire du roi.

En 1575, les revenus du trésorier-recteur sont ainsi fixés : « Appartient aussi audit trésorier, en la paroisse et bourg de Pleudihen, un emplacement et vieilles murailles de maison et un petit jardin, le tout contenant environ demy-journal de terre, la cure et revenu d'icelle paroisse de Pleudihen, annexée à la dite trésorerie, lesquelles choses, en ladite paroisse de Pleudihen, peuvent valoir de revenu, chacun an, 100 livres ». En 1646, d'après les registres capitulaires de Dol, précisant alors les nouveaux revenus du trésorier de cette église, la rectorerie de Pleudihen annexée valait, commun an, 342 livres 5 sols.

En 1244, le chapitre de Dol échange des dîmes à Pleudihen contre des droits similaires à Epiniac, avec l'abbaye du Tronchet, qui, en 1685, moyennant certaines redevances à accorder au recteur et aux pauvres, possédait ainsi dans cette paroisse, outre le prieuré de l'Hôtellerie, le baillage du Breil.

En 1272, d'après les Preuves de Dom Morice, t. I, col. 1028, le chapitre de Dol conclut un arrangement relatif à la campagne des Morins à Pleudihen et assurant un service anniversaire aux parents d'Agathe, dame de la Barre et veuve de Saint-Gilles. Serait-ce cette famille de Saint-Gilles qui aurait donné son nom à là rue Saint-Gilles, derrière le Vieux Presbytère, au bourg de Pleudihen ?

En 1277, le chapitre de Dol eut aussi affaire à Barthélemy Urvoy, de Pleudihen, qui devait faire célébrer un service anniversaire pour Mgr. Etienne, évêque de Dol, d'après le testament de celui-ci, daté de 1243 et imposant dans ce but au dit Urvoy une rente de trois mines de blé (Preuves de Dom Morice, t. I, col. 1044).

Ce chapitre, porté par tant de raisons à s'intéresser à Pleudihen avait, en 1762 un sceau de forme ronde, qui représentait saint Samson, bénissant d'une main et tenant de l'autre la croix archiépiscopale, avec la légende : S. capituli sancti Samsonis, episc. Dolensis.

 

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§ 2. — LES RELIGIEUX PASSEURS DU PORT SAINT-JEAN ET DE MORDREUC OU LA MOINERIE.

Dans les Prolégomènes (p. 105-106) des Anciens Évêchés de Bretagne par Barthélemy et Geslin de Bourgogne, on lit qu'en 1256, Geoffroy de la Soraye, en Saint-Jouan des Guérets, donna six deniers respectivement aux moines des ports de Lequeiedou (Le Guildo), Dynart et Establehon (Saint Jean). Ce dernier port, d'après un titre de 1285, relié à Saint-Hélen par une route traversant Pleudihen, avait été établi, selon le Pouillé de Rennes, avec l'assentiment du duc de Bretagne, Conan IV, en 1160, dans cette partie de Saint-Suliac qui se rattache maintenant à la Ville-ès-Nonais, pour faire passer la Rance aux voyageurs pauvres, par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui bâtirent là un hôpital, avec une chapelle dédiée à leur saint patron.

En 1684, d'après le rentier de Plouer déjà cité, faisant au roi de France l'aveu ou dénombrement de ses revenus, Henry de Gouyon-La Moussaie, seigneur de Plouer, revendiquait une rente, qui lui fut d'ailleurs contestée, de 60 livres tournois, sur le passeur du Port Saint-Jean d'Establehon, assurant le service entre ce point et l'autre côté, où se trouve le port Saint-Hubert.

« Pourquoy, poursuit l'aveu, les fermiers sont tenus d'avoir bateaux francs au dit port vers Plouer afin de passer et repasser, de côté et d'autre, les personnes, marchandises, bestiaux, chevaux et autres choses pour l'aide et soulagement du pauvre peuple ».

Le port d'Establehon, devenu le port Saint-Jean, du nom des chevaliers susdits et relevant de la commanderie de Quessoy, avait des droits dans treize paroisses, savoir « ès paroisses de Hillion, Planguenoual, Hénon, Saint-Aaron, Plaine-Haute, Pleslin, Plaintel, Plouer, Taden, Pléneuf, Caulnes, Evran, et Pleudihen, Esquels lieux, dit le vieux titre, n'y a maison ni domaine ; qui soit du temporel de ladite commanderie ; mais sont dues quelques rentes, avec droits de lods (promesses de cession) et ventes et les hommes qui y sont estaigers dudit commandeur, dépendent de sa jurisdiction de saint Jean d'Establehon ». De là vient que, dans plusieurs de ces paroisses, notamment à Pleudihen et à Quessoy, on trouve un village appelé l'Hopital, en souvenir des chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean.

En 1471, le Servannais Jean Hacoul légua un quartier de vigne « ès passagère de Tablehon ».

En 1497, Olivier de Saint-Denoual laissa encore par testament cinq deniers à chacun des ports d'aumône de la Rance, nommés Jouvente, Establehon et Mordreuc. En ce dernier lieu, le passage fut aussi assuré, un certain temps, par des religieux établis de l'autre côté de la Rance, à Plouer, au village dit pour cela la Moinerie. Voici comment dut se faire cet établissement.

Au XI-XIIème siècle, la célèbre abbaye de Marmoutiers à Tours avait obtenu le patronage de l'église de Plouer, qui lui fut confirmé en 1187 par Pierre, évêque de Saint-Malo.

Rolland, seigneur de Plouer, se fit en 1237 céder ce patronage, en donnant au prieuré de Léhon près de Dinan, dépendant de Marmoutiers, une rente perpétuelle à Plouer de six mines de blé tierçant, savoir : 16 boisseaux de froment, 16 d'avoine et 16 de fèves, plus largement cultivées qu'aujourd'hui. Pour certains, c'est la rente susdite qui permit au couvent de Léhon de placer à la Moinerie quelques moines chargés d'y assurer le passage. D'après Guillotin de Corson, ces moines provenaient du Tronchet, qui, suivant des actes de 1243 et 1251, avait reçu en don des immeubles à Plouer.

Récemment, jusqu'à la création de la voie ferrée de Dinan à Dol, le monopole de ce droit de ce passage rétribué était cédé, affermé par l'État au batelier le plus offrant, résidant dans le village de la Moinerie ou dans le voisinage.

Une chapellenie dite des Trois Moines fut fondée aussi au Châtelier, sans doute pour l'entretien de trois religieux chargés d'assurer anciennement le passage en bateau à Livet, alors qu'il n'y avait point encore là d'écluse.

 

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§ 3. — LE PRIEURE DE L'HOTELLERIE.

Avant 1379, d'après Robidou, Bonabe La Bégasse, seigneur de la Touche, dite ainsi aux Bégasses, abandonnant tous ses biens et ses dîmes de Pleudihen à Robert Pépin, abbé du Tronchet, l'avait fait y établir le prieuré de l'Hôtellerie. On devait dire à son intention une messe chaque vendredi, de plus nourrir, vêtir et aumôner tous les pauvres passants. D'où le nom d'Hôtellerie. Le revenu était de 700 livres.

Quatre aveux conservés aux Archives de la Loire-Inférieure (B, 840) nous révèlent les noms de quatre ou cinq religieux, prieurs de l'Hôtellerie, les frères : 1° Louys Salmon, 1527 ; — 2° François de Montigné, 1618, neuf ans après le décès de Pierre Madic ; — 3° Dom Placide Rouxel, de l'Ordre de Saint-Benoît, 1653 ; — 4° enfin Dom François Quénet, bénédictin de Saint-Maur, en 1687.

Le premier aveu, en date du 1er novembre 1527, porte ceci en particulier : « Par notre court du Tronchet s'est aujourd'hui compareu, en droict davant nous, en personne discret et religieux frère Louys Salmon, prieur de l'Ostelerye … Et est congnaissant et confessant estre homme subject et justiciable et obaissant à la court de très hault et très puissant prince François, par la grâce de Dieu, Roy de France... et de de luy tenir prochement soubz sa barre, court et jurisdiction de Rennes et neument ledit prieuré de l'Ostelerye, situé en la parouesse de Pleudihen, au diocèse de Dol, membre despendant de l'abbaye et couvent du Tronchet, toutes et chacunes les maisons, terres et héritaiges, dismes, rentes, fiez, juridicions, seigneuries, obéissances et droictz quelconques, audit Salmon, appartenant à cause dudit prieuré. Et par cause de ce, confesse debvoair à son dict prince et seigneur prières et oraisons. Et oultre tenir, obéir au jugement de sa dite cour de Rennes, comme homme le doict et est tenu de le faire à son seigneur proche. Ce fut fait et graié au lieu et couvent du Tronchet, le premier jour de Novembre l'an mil cinq cens vingt-sept. Signé : ROBEL, passe (notaire), ESSIEMBLOT, passe ».

Lors de la Révolution, le prieuré de l'Hôtellerie, estimé 5.415 livres, fut vendu 4.573 livres à un médecin de Dinan.

En finissant ce chapitre, notons encore qu'en 1500 le presbytère actuel de Pleudihen, ancienne maison noble Sainte-Agathe, aurait appartenu à Mathieu de Mur, et la Touche à Robert de la Salle.

(abbé Eugène Brébel).

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