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LES RECTEURS ET PRÊTRES APRÈS LA RÉVOLUTION

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Les premiers Recteurs de Pleudihen après la Révolution.

 

§ 1. - LE RECTORAT DE MM. MARIE, BRIAND, LEGAIGNOUX ET LA SÉPARATION DE SAINT-PIAT.

Les trois premiers recteurs furent d'anciens vicaires de la paroisse, MM. Jean Marie, Jacques-Michel Briand et Jean Legaignoux. Les deux derniers, revenus de Jersey respectivement en avril 1796 et janvier 1797, desservirent la paroisse jusqu'au consulat de Bonaparte, et le jour Saint-Pierre en 1800, ils officièrent publiquement dans l'église réouverte.

Sous M. Jean Marie, en 1804-1809, la succursale de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) fut érigée par une décision épiscopale du 22 novembre 1803, approuvée par le pouvoir civil le 11 janvier 1804. Alors aussi le nouvel évêque de Saint-Brieuc fit à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) sa première visite épiscopale, après la Révolution. Mgr. Caffarelli, venant de Plouer, s'embarqua près du moulin de cette localité, aborda à Mordreuc, y fit visite à M. Jacques Michel de la Morvonnais et descendit au bourg chez les Dlles. Michel, qui donnaient la pension au clergé. C'était le 25 juillet 1804.

Sous le second recteur, M. Jacques-Michel Briand, en 1809-1815, Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) voit son importance diminuer, par suite de deux décisions corrélatives lui enlevant l'enclave de Saint-Piat, l'une de l'autorité préfectorale, le 18 juin 1811, l'autre conforme de Mgr. Caffarelli, en date du 12 janvier 1812.

« Considérant, disait le Préfet des Côtes-du-Nord, d'après le rapport de M. le Directeur des Contributions sur la section de Saint-Piat : 1° que c'est contre tout intérêt topographique que cette section d'environ 170 arpents fait partie de la commune de Pleudihen, puisqu'elle ne peut s'y rattacher que par des grèves, qui, étant couvertes de haute mer, en interrompent la communication immédiate durant une partie des jours des nouvelles et pleines lunes et une partie de ceux qui approchent de ces époques ; — 2° que cette section étant une enclave, les habitants demandent la réunion à l'une des communes environnantes et désignent Lanvallay comme l'administration vers laquelle leurs voeux et leurs intérêts les appellent ; — 3° que les 170 ou 180 arpents de cette section ne font au plus que le dix-huitième de la commune de Pleudihen, qui en contient plus de 3000, et que cette perte, presque insensible pour cette grande commune, agrandira encore celle de Lanvallay, qui n'en contient que 743, de bien peu de chose.

En exécution du décret que Sa Majesté a rendu à ce sujet, Nous arrêtons ce qui suit : Le territoire de Pleudihen, connu sous le nom de Saint-Piat, est distrait de cette commune et rattaché à Lanvallay. Signé : BOULLÉ ».

Sept mois plus tard, Mgr. Caffarelli envoyait aux desservants de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) et de Lanvallay une ordonnance, qu'ils devaient lire eux-mêmes au prône de la messe paroissiale le dimanche suivant, et dans laquelle il disait :

« Considérant : 1° qu'il est généralement utile que les circonscriptions civiles et religieuses s'accordent ; — 2° que les frais du culte étant supportés par la commune et répartis sur les contribuables par des centimes additionnels, il serait incommode que, pour une même paroisse, l'on établit des impositions dans deux communes, que la répartition des centimes additionnels entraînerait alors de grandes difficultés ; — 3° que Sa Majesté nous a fait engager par son ministre des cultes à appliquer au spirituel les démarcations qu'elle a faites pour quelques autres communes du diocèse ; Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : 

La section de Saint-Piat, qui, jusqu'à présent, a fait partie de la paroisse de Pleudihen, n'en dépendra plus à l'avenir, mais fera partie de la paroisse de Lanvallay ».

Le troisième recteur après la Révolution, M. Jean Legaignoux, en 1815-1821, fit donner à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) en juin 1816 une mission par M. Fouace, curé de Ploubalay. Il plaça en 1817 une tribune au bas de l'église, devenue trop petite depuis la suppression des chapelles des villages.

 

§ 2. - LE RECTORAT DE M. ROUAULT ET LE RELÈVEMENT SPIRITUEL DE LA PAROISSE, 1821-1847.

Ce fut M. l'abbé Rouault qui, pendant son rectorat de vingt-six ans, restaura la paroisse au point de vue spirituel.

Le 17 avril 1822, il appela deux Frères Lamennais pour remplacer deux instituteurs laïcs, originaires de Pleudihen, en fonction depuis la Révolution, et pour instruire les petits garçons dans la mairie actuelle, dotée précédemment d'un petit jardin contigu, où la halle fut construite en 1833. Sur le mur oriental de la salle affectée aux réunions du conseil municipal, on voit encore une carte de France dressée par un Frère Lamennais.

M. Rouault fit prêcher à ses ouailles trois ou quatre jubilés, et, à la clôture des deux derniers, furent érigés le calvaire au bas ou au nord du bourg, en 1826, et celui de Garo, en 1847, dont le bois fut donné par Lemée, ancien marchand, et le Christ par Françoise Cloutier-Des Barres, veuve Moucet. Il développa aussi les confréries et le tiers-ordre des Filles du Saint Coeur de Marie, qui atteignirent presque la centaine.

Par ses soins, des reliques anciennes, qui n'avaient pas été authentiquées par Mgr. Caffarelli, celles de sainte Félicissime, le furent par Mgr. Lemée en 1846. Il put en faire venir d'autres de Rome, par l'intermédiaire de Mme Bodin, née Anne Michel de la Morvonnais.

Celle-ci apporta d'abord, le 3 février 1837, les reliques du martyr saint Maxime, qui, le 18 avril suivant, furent reconnues dans son manoir du Bas-Champ par le recteur, délégué épiscopal, en présence de M. Blondeau, chanoine titulaire de la métropole de Rennes, et d'autres témoins, puis transportées processionnellement à l'église paroissiale, le dimanche 3 mai 1844.

En 1845, Mme Bodin ramena encore de Rome les reliques des saints Clément, Constant et Donat, martyrs, et une parcelle de la Vraie Croix. Le tout fut authentiqué le 14 septembre 1845, par Mgr. Lemée, évêque de Saint-Brieuc, de passage à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Cette dame et son fils, Félix Bodin, avocat, qu'elle eut la douleur de voir mourir, âgé seulement de vingt-six ans, avaient fondé, pour les petites filles de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), une école chrétienne, confiée à la Congrégation enseignante du Saint-Esprit de Saint-Brieuc. C'est ce qui a valu à leur dépouille mortelle d'être transportée dans un enfeu de l'église actuelle, au haut de la nef latérale, du côté de l'épître.

Félix Bodin et sa mère ont de plus doté le petit hospice de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance). A la veille de la Révolution, Mgr. de Hercé, évêque de Dol, avait déjà laissé aux pauvres de cette paroisse, nous l'avons vu, un capital de 3.000 livres, rapportant 120 livres de rente. Enfin, au déclin du siècle dernier, Mlle Olive Hulaud, supérieure des Filles du Saint Coeur de Marie, et sa soeur ont légué toute leur fortune, représentant environ 1.500 livres de revenu, au même bureau de bienfaisance.

Ce sont donc des personnes pieuses, catholiques, qui ont généreusement fondé et enrichi le bureau de bienfaisance et le petit hospice de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance). Elles ne pouvaient deviner qu'un jour ces établissements profiteraient encore, cette fois indûment, après 1905, des arrérages des fondations pieuses, confisquées à l'église paroissiale.

Quant à M. Rouault, après avoir, en 1837, consacré 18.000 livres à allonger les bras du transept de l'église, dont il put rendre au peuple la partie centrale, jadis comprise dans le choeur, il quitta en 1847 la paroisse de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) pour devenir curé de Ploubalay.

 

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Les derniers Recteurs de Pleudihen.

 

§ 1  - LE RECTORAT DE M. LESAICHERRE ET L'ORGANISATION MATÉRIELLE DE LA PAROISSE, AVEC LA SÉPARATION DE LA VICOMTÉ.

Ayant passé tout le temps de son vicariat à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), qu'il connaissait ainsi très bien, ne s'en étant éloigné que pendant ses dix premières années de rectorat, pendant lesquelles il avait fait construire l'église de Saint-Carné, M. Jacques Lesaicherre put continuer l'œuvre de son prédécesseur M. Rouault, durant trente-trois ans, de 1847 à 1880.

Au point de vue spirituel, il fit aussi prêcher à ses paroissiens plusieurs jubilés, au moins quatre, et lors de celui de 1853, il fit bénir à nouveau le Calvaire au nord du bourg, dont le bois fut donné par M. Ameline de Plouze, et le Christ, par Olive et Perrine Hulaud, Filles du Saint Coeur de Marie.

L'un de ses vicaires, enfant de Pleudihen, laissa même une rente pour assurer à la paroisse des missions périodiques. Mais c'est surtout au point de vue matériel que M. Lesaicherre fit des merveilles dans la paroisse.

Grosse cloche, 1849. — Presque dès le début de son pastorat, en 1849, il enrichit la sonnerie de son église d'une grosse cloche. Fondue à Villedieu, chez Viel-Tetrel, cette cloche, du poids de 1.000 kilogrammes et du prix de 2.900 francs, fut bénite par l'ancien recteur, M. Rouault, alors curé de Ploubalay. Elle eut pour parrain M. l'abbé Pierre Blondeau, originaire de Pleudihen, chanoine titulaire de Rennes, et pour marraine Marie Briand, de la Vicomté, Fille du Saint Coeur de Marie. Aussi s'appelle-t-elle Marie-Perrine La Bonne Soeur.

Presbytère et patronage actuels, 1851-1855. — L'emplacement est celui de la vieille ferme et maison noble Sainte-Agathe. Moyennant 1.000 francs de retour, payés par M. Lesaicherre, Mme Vatar, née Adèle Michel de la Morvonnais, propriétaire, et son mari en consentirent l'échange contre le vieux presbytère ou maison Botrel, avec la municipalité de Pleudihen, autorisée le 9 août 1851 par décret impérial, et représentée par le maire M. Louuel, suivant contrat passé devant M. Herpin, notaire à Saint-Malo.

La vieille habitation fut entièrement rasée et le nouveau presbytère bâti sur les plans du Frère Marcien, directeur de l'École chrétienne de Pleudihen. Les paroissiens fournirent les charrois, avec 2.000 francs de dons en argent, et la Fabrique eut seulement à débourser 9.500 francs, entièrement soldés le 1er mai 1855.

Le patronage, voisin du presbytère, avec sa cour, c'est-à-dire la vieille école des Frères Lamennais, occupe la place de l'ancienne ferme Sainte-Agathe et de l'aire voisine. A part 1.000 francs octroyés par l'État, les 6.000 francs représentant le coût de cette nouvelle construction proviennent de dons pieux.

Deux tertiaires de Saint-François et du Saint Coeur de Marie, entre autres, versèrent par deux fois pour cette oeuvre 300 francs, à charge pour le clergé paroissial de célébrer deux messes basses annuelles de fondation, l'une un jour de fête de dévotion de la Vierge, l'autre à l'autel de la vieille église dédié à saint Nicolas, qui restait à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) l'objet d'un culte tout particulier.

Pour que ces bâtiments de la vieille école des Frères, devenus école laïque et propriété communale, reviennent à leur destination primitive et servent encore d'asile à la jeunesse chrétienne, il a fallu qu'une famille catholique les rachète presque au prix de construction, en vue du patronage à y établir.

Bénédiction du nouveau cimetière et passage de Napoléon III. — En 1858, au début de l'année, la grande croix en pierre de l'ancien cimetière, entourant l'église, fut transportée sur l'emplacement du cimetière actuel, et les premières inhumations y furent faites, en attendant la construction des murs, et la bénédiction solennelle par Mgr. David.

En août de cette dernière année 1855, M. le recteur Lesaicherre salua Napoléon III, à son passage à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), déclarant que, dans cette commune de 5.000 habitants, l'empire avait été voté à l'unanimité, moins deux voix, et ajoutant cette assertion, démentie par les faits, que le règne du prince durerait longtemps, et sa dynastie toujours. M. Lemée, comme marin, fit aussi son compliment à Napoléon III, au nom des médaillés de Sainte-Hélène, qui reçurent un don de 300 francs.

Séparation de la Vicomté et reconstruction de l'église de Pleudihen. — Recommandée par Mgr. David à sa visite pastorale de 1865, la reconstruction de l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) fut effectivement entreprise en 1867. Mais elle devint l'occasion de la séparation des mille habitants de la section de la Vicomté.

Sous la direction de M. Osmond de la Bellière, qui parcourut le quartier et fut secondé par Jacques Ameline, Jean Trichet, Jean Briand et Étienne Bouétard, ils réservèrent leurs 20.000 francs de souscription, enregistrés par le notaire M. Cordier, pour la construction de l'église projetée chez eux et bientôt élevée sur le plan fort simple de M. Launay, de Dinan. Ils obtinrent en février 1869 un recteur, M. Rault, qu'ils rétribuèrent d'abord de leurs deniers et qui fut remplacé par M. Duroy, en 1871-1879.

Dirigés par ce zélé pasteur, les habitants de la Vicomté, qui le 9 juillet 1870, avaient déjà fait l'État reconnaître leur paroisse, construisent un presbytère, en 1872, obtiennent, le 1er février 1874, de l'évêché un vicaire, rétribué le 1er mai suivant par le ministère des cultes, et finalement font ériger leur section en commune distincte le 1er janvier 1878.

Entre temps les Vicomtois avaient doté leur église d'une sacristie, d'un pavé, de trois cloches, de confessionnaux et d'autels. Le successeur de M. Duroy, M. Renault, ancien vicaire de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), acheva, en 1878-1882, la décoration intérieure par l'addition de dorures, de peintures et de nouvelles boiseries.

Malgré le grave mécompte résultant de la séparation ci-dessus, la reconstruction de l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) fut courageusement poursuivie par le recteur, M. Lesaicherre, et elle fut rendue possible par une souscription des paroissiens, évaluée à 70.000 francs, par une contribution de 30.000 francs de la Fabrique, par 15.000 francs de charrois et de bois d'oeuvre fournis gratuitement.

L'architecte, M. Charles Aubry, de Dinan, dressa le plan, qui était d'un coût supérieur aux ressources ci-dessus. Aussi décida-t-on de faire l'oeuvre en deux fois et de construire d'abord le chevet, orienté exceptionnellement vers le nord, avant de démolir l'ancienne église.

Pour obtenir l'approbation officielle de l'État, il fallut réaliser la moitié de la souscription, soit 35.000 francs. M. Malo Briand, du Vaubenoît, devint l'entrepreneur des travaux, mais en ce qui concernait la main d'oeuvre seulement.

Mgr. David bénit solennellement la première pierre de la nouvelle église le 17 mars 1867, par un temps affreux. A cette occasion, M. Lesaicherre fut nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Brieuc. Il méritait bien cette dignité, n'eût-ce été que pour assumer à soixante-dix ans une pareille entreprise.

L'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), une fois terminée, fut consacrée, toujours par Mgr. David, en 1878. La flèche du clocher fut achevée en 1881 en pierres blanches des Charentes, et le beffroi refait pour recevoir les anciennes cloches.

M. Lesaicherre, à peu près aveugle, était déjà à moitié en retraite. Il avait abandonné à M. Bonnier, son coadjuteur, l'administration spirituelle de la paroisse. Il mourut en novembre 1881, après une vie bien remplie, et fut inhumé dans un enfeu de l'église bâtie par ses soins, vis-à-vis celui de M. Félix Bodin, au haut de la nef latérale, du côté de l'Évangile.

 

§ 2. - LES DERNIERS RECTEURS ET LES RUINES DE LA LAÏCISATION ET DE LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L'ÉTAT.

Les successeurs de M. Lesaicherre complétèrent son oeuvre, en ornementant l'église construite par lui.

Sous M. Bonnier, en 1880-1891, le choeur s'enrichit d'un maître-autel de M. Aubert, de Romillé, qui a fait aussi la chaire, et des peintures de M. Lemoine, de Saint-Brieuc.

M. le chanoine Delahaie, en 1891-1909, grâce à un legs de 30.000 francs devenu disponible, put agrandir la sacristie, renouveler le parquet du choeur, encastrer en partie les confessionnaux dans les murs, faire ou refaire les deux autels du transept, déplacer, en les modifiant, les escaliers et les portes qui y donnaient accès et dont les tambours intérieurs en bois furent supprimés et remplacés au dehors par des porches en pierre, ce qui donna un peu plus de place dans l'église, plutôt trop petite.

Lors d'une mission en 1895, le nouveau calvaire de Beaumarchais et celui en pierre au nord du bourg furent érigés par M. Delahaie. Hélas ! avant l'arrivée de ce dernier recteur, les vicaires de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) avaient déjà dû s'employer à réparer des ruines.

L'École chrétienne des garçons, en 1891. — L'école des Frères Lamennais ayant été laïcisée, c'est-à-dire fermée par l'État et confisquée, M. le recteur Bonnier, ou plutôt ses vicaires, MM. Jean Brébel, Moisan et Guinard, entreprirent, avec le concours bénévole des paroissiens, la construction d'une nouvelle école chrétienne ou libre, située au bas du jardin de la maison d'habitation de défunt M. Lecourtois, enfant et vicaire de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Quand cette école eut été bénite solennellement par M. Daniel, archiprêtre de Dinan, elle regorgea d'élèves. Les parents avaient gardé chez eux leurs enfants durant sept semaines, après les vacances d'août, pour les confier aux remplaçants des Frères, qui les eurent presque tous et continuent d'instruire, au début du XXème siècle, la plupart des petits garçons de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Inventaire et spoliation de l'église, en 1906-1908. — A la suite du vote par les Chambres de la loi de séparation de l'Église et de l'État, le 9 décembre 1905, le gouvernement essaya, en 1906, en faisant d'abord intervenir la troupe de Dinan, d'effectuer à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), comme ailleurs, l'inventaire du mobilier et des titres de l'église. M. le recteur Delahaie s'y étant opposé avec les fabriciens en faisant fermer les portes, tout se réduisit à un simulacre d'inventaire, accompli plus tard subrepticement.

Mais en 1908, en vertu d'autres lois aussi iniques, l'État séquestra, confisqua presque tous les titres de rente ou de fondation de la Fabrique paroissiale de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), la plus riche à cet égard de tout l'arrondissement de Dinan, puisque, à elle seule, elle avait plus de 4.000 francs d'arrérages. Sur deux cents obits environ ou services annuels fondés pour les défunts, une quinzaine seulement ont pu être récupérés par les héritiers, qui, presque tous, en ont rendu le montant à l'église.

L'École chrétienne des filles, en 1910. — Au recteur actuel, M. Auguste Carré, nommé en 1909, était réservée la tâche de réparer une dernière ruine. L'école dite de la Consolation, fondée par M. Félix Bodin et tenue par les Filles du Saint-Esprit, avait été également fermée par l'Administration, en juillet 1910.

Elle a été remplacée presque aussitôt par une nouvelle école chrétienne, dirigée par des institutrices libres et construite au bourg, près de la rue Saint-Gilles, par M. Corseul, entrepreneur à Dinan, sur les plans de M. Prioul, architecte, originaire de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) par sa famille.

Le maire alors en fonction, M. Henry Marion, a fourni la plus grande partie de l'argent nécessaire, et l'adjoint, M. Jean Pépin, de la Guimardière, a donné le moellon, auquel sont venus s'adjoindre les dons de M. Desbrousses, premier adjoint, et d'autres personnes généreuses.

L'archidiacre de Saint-Brieuc, M. le chanoine André du Bois de la Villerabel, par une froide et pluvieuse journée de décembre, qui n'empêcha pas le concours empressé des paroissiens, bénit solennellement le nouveau local scolaire, où s'abrita bientôt et où continue de s'instruire la majeure partie des petites filles de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

 

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Les Prêtres de Pleudihen au XIXème siècle.

 

§ 1. - LES PRÊTRES ORIGINAIRES DE PLEUDIHEN.

Après les vicaires MM. Jean Marie, Jacques Briand et Jean Legaignoux, qui devinrent successivement recteurs de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), leur paroisse natale, citons à peu près dans l'ordre chronologique MM. :

Malo de Garaby, de la Vicomté, ci-dessous, en 1797-1855, professeur de philosophie et chanoine honoraire de Saint-Brieuc, décédé à Paris.

Henri Ameline, décédé recteur de Plouasne.

J.-H. Ferrard, décédé recteur de Saint-Pôtan, où il a rédigé un registre de paroisse très apprécié.

J.-J. Septans, décédé en 1846, à 63 ans.

Joseph Tréhen, de la Chapelle, décédé vicaire à Saint-Michel de Saint-Brieuc.

François Saiget, décédé recteur de Saint-Cast.

Jean Noury, décédé recteur de Taden.

Pierre Blondeau, secrétaire des évêchés de Beauvais et de Rennes, chanoine titulaire de Rennes, décédé en 1851 à Dinan et inhumé à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

Malo Brageul, de la Villeger, professeur de rhétorique des Cordeliers de Dinan, puis curé-archiprêtre de Saint-Sauveur, en 1835 - Décembre 1873, inhumé dans cette église, vicaire général honoraire de Saint-Brieuc et chevalier de la Légion d'honneur.

Joseph Pommeret, décédé curé de Châtelaudren, chanoine honoraire de Saint-Brieuc.

Guillaume Lecointe, décédé vicaire à Trans, en 1878.

Joseph Briand, recteur de Saint-Solen, décédé à la Vicomté.

Laurent Postel, vicaire à Saint-Sauveur de Dinan, puis jésuite à Cayenne.

Joseph Postel, décédé recteur de Saint-Trimoël.

Louis Rouault, de la Villeger, décédé recteur de Plumaugat.

Jean-Marie Saiget, missionnaire au Tonkin.

Jean Desvaux, missionnaire au Tonkin.

Jean-Baptiste Exbource, de Mordreuc, décédé à Créhen, ancien aumônier de ce couvent, chanoine honoraire de Saint-Brieuc... né en 1825, ordonné en 1849, décédé en 1910.

Joseph Béziel, de la Tourniole, décédé recteur de Saint-Launeuc, 1824-1849-1899.

Joseph Desbrousses, oblat de Marie.

J.-M. Bethuel, de Livet, curé à la Réunion, décédé à la Vicomté.

Jean Noury, du Bas-Champ, jésuite, décédé à Paris, 1828-1852-1910.

Charles Noury, son frère, jésuite décédé à Jersey, 1837-1870-1906.

Joseph Loisel, ex-recteur de la Vicomté, 1835-1860-1913.

Joseph Pépin, des Rouchiviers, recteur de Cardroc (Ille-et-Vilaine), décédé à Miniac-Morvan, 1834-1862-1901.

J.-M. Gingast, du Pontpée, décédé vicaire à Cohiniac, 1835-1859-1872.

François Lecointe, de la Vicomté, recteur de Saint-Brandan, décédé à la Vicomté, 1838-1863-1894.

Jean Colombel, du Bas-Champ, décédé vicaire à Plourhan, 1839-1865-1877.

Jean-Marie Hervé, de la Villeger, professeur au collège libre des Cordeliers de Dinan, décédé à Pleudihen, 1843-1868-1900.

François Valloir, de Cains, décédé recteur d'Aucaleuc, 1843-1868-1892.

Jean-Marie Brébel, de la Chienne, 1847-1871.

François Flaud, du Bas-Champ, 1852-1876.

Patrice Desvaux, du Bas-Champ, 1852-1876.

Eugène Brébel, de Mordreuc, 1858-1882.

Julien Flaud, du Bas-Champ, 1859-1883.

J.-M. Gingast, de la Pétonnière, décédé vicaire à Saint-Denoual, 1859-1883-1895.

Henri Lecoulant, de la Ville-Bodin, 1859-1883.

J.-M. Hervé, de la Ville-Régnier, décédé aumônier à Créhen, 1863-1888-1912.

Alfred Jagot, du Pont-de-Cieux, décédé à Saint-Brieuc, vicaire de la cathédrale et chapelain de Sainte-Anne de Robien, 1867-1891-1909.

François Ribault, de Livet, 1868-1891.

François Furet, de Mordreuc, décédé vicaire à la Bouillie, 1870-1893-1906.

Joseph Pépin, de la Chienne, 1872-1895.

Joseph Desvaux, de l'Hôpital, décédé vicaire à la cathédrale de la Réunion, 1872-1896-1898.

Jean Noury, du Bas-Champ, jésuite, missionnaire, 1873-1904.

Honoré Legendre, de la Chienne, 1872-1899.

Pierre Robert, de la Chapelle de Mordreuc, capucin, 1876-1899.

Jean Hervé, du bourg, 1878-1903-1903.

Jean Hervé, de la Villeger, 1881-1905.

Théophile Boncœur, du bourg, 1882-1907.

Jean Hulaud, du Val-Hervelin, eudiste, 1883-1907.

Joseph Grignard, de Panlivard, 1883-1907-1909.

Jean Briand, du Chênedeuc, 1883-1909.

Pierre Guinchard, du bourg, 1890-1913.

Joseph Gingast, du bourg, 1891-1914.

Comme on le voit, sans être aussi nombreux qu'avant la Révolution, le clergé indigène de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) s'accroît, presque chaque année, d'une ou deux jeunes recrues qui remplacent les vieux prêtres fauchés par la mort, assurent le saint ministère dans le diocèse de Saint-Brieuc et même dans les diocèses étrangers, alimentent les ordres religieux et se consacrent aux missions.

 

§ 2. - TROIS PRÊTRES DE PLEUDIHEN ÉCRIVAINS.

1° M. Malo de Garaby, en 1797-1855. — Il naquit à la Vicomté-sur-Rance, en Pleudihen, le 2 avril 1797, d'un vieux loup de mer, François de Garaby, et de Jacquemine Patru, qui, selon lui, le rattachait au célèbre avocat de ce nom.

Un de ses oncles, marin intrépide sous Napoléon Ier, se sauva avec deux compagnons des pontons anglais, en enlevant aux ennemis une goëlette chargée d'armes.

Une autre personne de sa famille, Mlle Madeleine de Garaby de la Bénardière, résidant à la Vicomté, vit durant la Révolution guillotiner son mari, le comte de Ginet de Vienne en Dauphiné, capitaine retraité avec la croix de Saint-Louis. Après avoir gémi sur sa maison livrée aux flammes, elle alla elle-même blanchir dans les prisons de Dinan, où la fit conduire la municipalité de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) le 23 frimaire 1794.

Quand elle revint dans sa maison en ruines, toujours pieuse et dévouée, elle se mit à instruire les enfants des vérités chrétiennes ; et ne pouvant faire autrement la charité, reprenant l'oeuvre des anciens religieux passeurs, elle prêtait son bateau pour transporter gratuitement les pauvres sur l'autre rive de la Rance.

Ce fut par l'érudition que s'illustra l'abbé de Garaby et qu'il mérita les titres de chevalier de la Légion d'honneur et de chanoine honoraire de Saint-Brieuc.

Successivement élève au Petit Séminaire de Tréguier et au Grand Séminaire de Saint-Brieuc, puis vicaire à Trégomeur, il professa bientôt la rhétorique au Petit Séminaire de Plouguernével et ensuite la philosophie au collège de Saint-Brieuc. En 1836, il fonda l'Annuaire des Côtes-du-Nord avec Habasque et Marie et fut nommé membre de la Société Académique de Nantes.

En 1850, il devint principal du collège de Roanne. Enfin supérieur d'une maison de Retraite ecclésiastique à Paris, il professait la philosophie dans la capitale à la pension Bérard, quand il mourut à 58 ans, le 14 octobre 1855.

Outre des articles nombreux sur les notabilités du pays, publiés dans l'Annuaire des Côtes-du-Nord, il a laissé plusieurs ouvrages : Le Manuel du Rhétoricien, le Cours de Philosophie morale, le Guide du Jeune Philosophe, le Catholicisme en action, l'Explication du Catéchisme de Saint-Brieuc, les Chants de piété et surtout une Vie des Saints de Bretagne.

2° Le R. P. Jean Noury, en 1828-1910. — Il naquit au Bas-Champ. Prêtre en 1852, professeur à Saint-Charles de Saint-Brieuc, il entra en 1854 au noviciat des Jésuites et, durant vingt-cinq ans, fut un prédicateur de haute valeur. On se souvient encore de la mission qu'il donna à Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance) avec le R. P. Massias, en 1865, et qui eut un plein succès.

Empêché par une mauvaise santé de continuer ce ministère fatigant, il écrivit dans les revues et composa un certain nombre d'ouvrages estimés, entre autres : la Vie du R. P. Gautier, de la Compagnie de Jésus ; — les Sources de la grâce ; — le Livre du Jeune Homme, ou Maximes pour la conduite de la vie ; — Une Éducation de nos jours, ou Observations sur les principes d'éducation préconisés par Legouvé ; — Exercices du Chemin de la Croix, avec des réflexions sur les avantages de ce pieux exercice et des explications pratiques sur la manière de le bien faire et de gagner les indulgences qui y sont attachées ; — Un Mot sur la Vocation, établissant la nature de la vocation, la mesure de son obligation et l'esprit dans lequel il faut l'étudier et la suivre ; — Manuel du Chrétien ; — Quelques Heures de recueillement ; — Versailles 1770-1780 ; Souvenirs et récits, sorte de mémoires sur la guerre de 1870 et sur les événements qui l'accompagnèrent ou la suivirent.

Au moment de la Commune, le R. P. Jean Noury était supérieur de la maison des Jésuites de Versailles, d'où il devait être chassé plus tard, et il avait été en 1870 nommé aumônier militaire par l'évêque de ce diocèse. Il resta ensuite à Paris, où il est mort et où il a été inhumé en 1910.

Cette biographie, comme la suivante, est extraite du Bulletin paroissial de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance).

3° Le R. P. Charles Noury, en 1837-1906. — Frère et filleul du précédent, ce savant religieux naquit aussi au Bas-Champ, surnommé la Terre-Sainte, à cause des nombreux prêtres et religieuses que ce village a fournis à l'Église et à cause de la fidélité de ses habitants aux pratiques religieuses.

Il était le cinquième enfant d'une de ces familles patriarcales de plus en plus rares de nos jours. La famille Noury comptait en effet dix enfants, quatre garçons et six filles. Deux garçons devinrent prêtres et jésuites. Sur les six filles, cinq se firent religieuses de la Providence de Saint-Brieuc et une autre religieuse du Saint-Esprit dans la même ville.

Le R. P. Charles Noury entra au noviciat des Jésuites à Saint-Acheul, près d'Amiens, et fit ses voeux le 16 octobre 1859. Il professait dans la grande école Sainte-Geneviève à Paris, rue Lhomond, lors de la dispersion de sa Congrégation en 1880.

A ce moment il fut envoyé à Jersey, où, durant de longues années, il fit le cours de physique au Scolasticat des Jésuites de l'école Saint-Louis. C'est là qu'il est mort et qu'il a été inhumé sur la terre d'exil, sous les plis du drapeau anglais, qui lui avait garanti les libertés refusées en France aux religieux.

Outre ses cours de professeur, il a rédigé et publié une étude ou monographie remarquable sur la géologie de l'île de Jersey.

(abbé Eugène Brébel).

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