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INSTITUTIONS RELIGIEUSES DE PLEUDIHEN-SUR-RANCE avant 1789

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§ 1. - LES BÉNÉFICES ECCLÉSIASTIQUES.

Les décimateurs. — De ces décimateurs ou rentiers ecclésiastiques, dont il a été fait mention ci-dessus, le plus important était le chapitre de Dol, qui, outre les deux traits de la Rosais et d'Entre-Deux-Ponts, avec un revenu respectif de 1.310 livres et 1.403 livres, possédait ceux de la Ville-Guillaume 406 livres, de l'Épine 1.450 livres, de la Vicomté 1.028 livres, de Mordreuc 750 livres, de Saint-Piat 170 livres, d'après les archives d'Ille-et-Vilaine, série L.

L'abbaye du Tronchet détenait à Pleudihen et à Saint-Suliac le trait de Dolet 3.000 livres, celui de Cornillet 195 livres et 20 boisseaux 3 quarts de seigle, d'après la déclaration de l'abbé commandataire du Tronchet du 3 janvier 1790 (Ibidem, série Q). Les 20 boisseaux de seigle devaient profiter aux pauvres de Pleudihen. Outre le baillage du Breil, consistant probablement dans les cinq journaux de terre situés au Clos Jean ou des Prêtres, entre le Breil et le Clos-Robert, l'abbaye du Tronchet avait aussi à Pleudihen le prieuré de l'Hôtellerie, estimé 700 livres de revenu.

Dans l'aveu du 27 mars 1687, conservé aux Archives de la Loire-Inférieure, B, 840, le prieur Dom François Quénet déclarait : « de vieilles masures et murailles de l'ancien logement et métairye du Prieur … le clos au Priou …. une jurisdiction moyenne et basse justice, avec création d'officiers, savoir : sénéchal, procureur fiscal, greffier, sergent, notaires, droits de sceaux et inventaires, et tous autres droits appartenant à telle justice, de laquelle despend le baillage et fief de l'Hotellerie, s'étendant au village du mesme nom et de la Bégaudière, duquel sont hommes vassaux escuier François de Saint-Meleuc et autres … Et à cause dudit prieuré, le sieur prieur paye décime au Roy son souverain seigneur, est obligé de dire ou faire dire une messe en basse voix par chaque sepmaine à l'autel Saint-Nicolas, dans l'église de Pleudihen ».

Les bâtiments du prieuré de l'Hôtellerie étaient donc en ruines en 1687 et les fondations pieuses devaient être acquittées à l'église paroissiale, la chapelle n'étant plus qu'une masure, d'après un autre titre de 1618.

Près de Pleudihen aussi les Bénédictins de Saint-Malo possédaient le dimereau du Bois-Hamon de 50 livres de revenu (Archives d'Ille-et-Vilaine, série H) et le Prieuré de la Madeleine du Pont, en Lanvallay, y prélevait, en 1762, une dîme de 10 livres sur le clos Moul.

D'après un rentier de 1750, conservé aux Cordeliers de Dinan, le 10 septembre 1623, Nicolas Trussault, demeurant à Pleudihen, se fait enterrer dans ce couvent et lui donne trois boisseaux de froment, que Nicolas Adam, sieur du Chesne-Vert, garantit, le 15 septembre 1712, sur sa maison du bourg de Pleudihen, dotée d'un titre clérical, et que, le 5 mars 1759, Thomas Salomon et Françoise Gruénais, sa femme, s'engagent à payer « mesure de Dinan, en blé sec, net, compétent, loyal et marchand, avec devoir de portage à la maison conventuelle ».

Il y avait également au Châtelier une chapellenie, dite des Trois-Moines, destinée sans doute à faciliter aux pauvres en cet endroit le passage de la Rance, et à assurer le service de la chapelle de Livet.

Les chapelles de village avaient d'ordinaire un revenu aussi affecté à leur entretien, notamment celle de la Tourniole, qui jouissait du produit de trois clos dans la campagne du Gesriot près de la Coquenais.

Le Rectorat et les recteurs du XVIIIème siècle. — En 1654, le recteur de Pleudihen avait droit au tiers de la dîme de la Ville-au-Vif, que possédait le prieuré de Saint-Grégoire de Miniac, relevant du couvent de Saint-Sulpice de Rennes (Pouillé de GUILLOTIN DE CORSON).

Vers 1679, le rectorat de Pleudihen avait cessé d'être attaché à la trésorerie de Dol. Le titulaire était réduit à la portion dite congrue, à un traitement qui comportait un versement de 356 livres par le chapitre de Dol et de 109 livres 13 sols 4 deniers par l'abbé du Tronchet (Cahier des doléances de la Sénéchaussée de Rennes, par LESORT, tome III).

De 1679 à 1789, la place de recteur de Pleudihen fut occupée successivement par MM. Jean Deméel, 1679-1686 ; — François Gautier, aîné, 1686-1712 ; — François Gautier, jeune, 1712-1733, dont le pastorat fut de toute façon fructueux ; — Joseph Lavallée, 1733-1738 ; — François Chatton, bachelier de Sorbonne, ancien official et syndic de Dol, 1738-1763 ; — Oudineau, non résidant, 1763-1764 ; — enfin Louis Georgelin de la Manfredaye, dernier recteur avant la Révolution.

Le 30 décembre 1790, M. Georgelin, dans une requête au Directoire du district de Dinan, exposait que le revenu de son bénéfice pastoral consistait : 1° dans les dîmes et navales affermées 500 livres. Les novales étaient dues pour les terrains nouvellement défrichés ; — 2° dans la dîme de laine, qui, dans les années communes, tous frais payés, pouvait produire 90 livres ; — 3° dans deux pièces de terre, l'une d'environ un journal et demi, affermée 50 livres, l'autre exploitée directement par le recteur et pouvant rapporter en totalité, bon an mal an, aussi 50 livres. Soit un revenu total de 690 livres.

M. Georgelin ajoutait que les charges et décimes de son bénéfice étaient la messe paroissiale et 83 livres 8 sols d'impôts, qu'il trouvait exhorbitants. Néanmoins le 28 février 1791, les administrateurs du district de Dinan refusèrent de le dégrever (Archives des Côtes-du-Nord, aujourd'hui Côtes-d'Armor).

Le Casuel et les Prestimonies. — Outre le casuel, qui était perçu à l'occasion de certaines cérémonies, d'après un nouveau règlement de l'évêque de Dol et que le général de la paroisse, comme celui de Saint-Ouen de la Rouerie en 1719, voulait modéré, le clergé avait des prestimonies ou chapellenies paroissiales, c'est-à-dire des fondations assurées à l'église.

Il y avait trois maisons du bourg sur lesquelles étaient assises ces fondations ; 1° celle des Orhans au Nord, donnée en 1503 par un contrat de Geoffroy Orhans, conservé aux Archives d'Ille-et-Vilaine ; — 2° celle de Dom Michel Launay sur le grand chemin, comme la précédente, mais du côté midi ; — enfin celle de Dom Pierre Ménard, à l'Ouest, près de la porte mortuaire.

Les maisons furent vendues en 1791 et 1792 comme biens nationaux, en même temps que les terres attachées aux deux dernières. La chapellenie entière de Dom Michel Launay valait 200 livres de revenu.

Dans sa Biobibliographie Bretonne, Kerviler cite encore Dom Thomas Chevalier, prêtre, comme ayant fait en 1595 une fondation perpétuelle en l'église de Pleudihen. (Catalogue de la librairie Voisin, n° 12.487). 

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§ 2. - LES MISSIONS ET LES ŒUVRES.

Avant 1789, on relate dans les registres paroissiaux au moins quatre missions, à savoir : la mission de 1688, au cours de laquelle mourut, après six jours de maladie, M. Julien Courtet, originaire de Guignen, qui, pendant 30 ans, fut prêtre apostolique, donnant des missions et ne voulut accepter aucune autre charge dans l'église. Ayant fini les armes évangéliques à la main, il fut enterré dans le choeur de l'église de Pleudihen. M. Jacques Lebret, originaire de Pleudihen, grand vicaire de Dol, présida ses obsèques et fit son oraison funèbre.

2° La mission de 1722, qui fut donnée par les Capucins et à l'occasion de laquelle fut bénite une cloche par le recteur M. François Gautier. C'était la seconde cloche, dont fut marraine dame Françoise Malet, dame de Saint-Meleuc, et parrain écuier (écuyer) Ferdinand Giraut, seigneur fondateur de la paroisse, maître des comptes de Nantes.

3° La mission de mai 1755, durant laquelle décéda à 55 ans le président le P. Prosper de Saint-Brieuc, ancien professeur de théologie, définiteur de la province de Bretagne, qui fut aussi inhumé dans le choeur de l'église, en présence des capucins de Dinan, dont il était gardien.

4° La mission de 1782 présidée par Mgr. de Hercé, évêque de Dol. Ce prélat aimait Pleudihen, qu'il regardait comme l'une des plus belles paroisses de son diocèse et où il fonda trois oeuvres. Dès 1777, il avait affecté un capital de 3.000 livres à l'établissement périodique d'une mission.

En 1785, ayant reçu du roi un don de 15.000 livres, il en consacra une partie à la création d'un petit collège à Pleudihen, dont les notables lui exprimèrent leur gratitude.

Il fit enfin pour les pauvres une fondation de 3.000 livres, rapportant 120 livres de revenu (Vie de Mgr. de Hercé, par l'abbé Charles ROBERT).

Avant la Révolution, la fabrique de Pleudihen possédait au bourg une maison avec un petit jardin, appelée la Maison des Pauvres. Elle occupait l'emplacement de la mairie et de la halle actuelles.

 

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§ 3. — LES RELIOUES ANCIENNES.

D'après le registre de paroisse, l'église de Pleudihen possédait anciennement de nombreuses reliques :

1° Les reliques des SS. Benoit, Fauste, Victor et Juste, martyrs. Elles furent envoyées de Rome à Pleudihen, le 30 mai 1651, et remises en 1671 à M. Jacques Cordier, prêtre de la paroisse, par M. Philippe Thoreau, docteur in utroque jure, abbé de Lambertière, grand vicaire de Dol et vicaire général de l'Évêque son frère, en présence de Raoul Picau, prêtre et notaire apostolique ;

2° Les reliques de sainte Victoire, martyre. Elles proviennent du couvent de la Victoire à Saint-Malo de l'Ile. Elles avaient été remises au P. Capucin Timothée de Châteauneuf, par Jacques Simon, docteur en Sorbonne, chanoine et grand pénitencier, vicaire général de Saint-Malo, archidiacre de Dinan, le 17 juin 1675 ;

3° Les reliques de saint Fortunat et de sainte Spécieuse, martyrs. Elles furent envoyées de Rome le 7 avril 1761, authentiquées par l'Évêque de Dol et son secrétaire, M. Leprat, le 24 juin 1762, reçues et reconnues à l'église de Pleudihen, le 11 juillet suivant, par-devant M. Vincent Delatouche, avocat à la Cour, sénéchal et seul juge de la Vicomté de la Bellière, par M. Jacques Michel de la Morvonnais, procureur fiscal et son adjoint Olivier-François Prioul notaire, par Julien Ferrard et Samson Adam trésoriers de la paroisse, par MM. François Chatton recteur, Giffard frères curés, Alain Guymont, Julien Vanier, Jean Bunel et Etienne Rucet, prêtres ;

4° Les reliques de sainte Félicissime, réunies en 1762 aux précédentes dans l'église paroissiale. Elles avaient appartenu à une dame Françoise Pélagie Cohue, née Boulleuc, 1694-1758, qui les exposait dans la chapelle du Pont-de-Cieux et les avait reçues du P. Brignon, provincial des Capucins.

Les écuyers Boulleuc, sieurs ou seigneurs de la Villeblanche, du Prénorme, du Pontpée et de la Gravelle, avaient les armoiries ci-jointes : d'azur, à une épée d'argent en bande, surmontée d'un poignard de même, la pointe en chef.

Les authentiques de toutes les reliques ci-dessus, perdues durant la Révolution, furent rétablies après 1801 par Mgr. Caffarelli, le premier évêque concordataire de Saint-Brieuc ; et les reliquaires furent scellés par M. Carron, curé de Saint-Sauveur de Dinan, vicaire général. Toutefois la relique de sainte Félicissime ne fut authentiquée que par Mgr. Le Mée en 1846.

 

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§ 4. — LES BÉNÉDICTIONS DE CLOCHES.

Les registres paroissiaux en signalent une avant 1700 et trois ou quatre depuis :

« Le 5 aoust 1685, la moyenne cloche a été nommée dans cette église par n. h. François Pierrez de la Touche-aux-Bégasses, sieur de la Gapaillère, fondateur de cette église et par Marie Nepveu, dame de Pélan. La bénédiction a été faite par nous recteur, présents escuyer François Alexis Guyton, seigneur de l'Échapt (Léhon), lieutenant du roi à Dinan ; escuyer Malo de Gaudrion, seigneur de Faverolles ; escuyer René-Guy du Breil, seigneur de la Touche-en-Rays (Ploubalay) ; escuyer Eustache de Saint-Meleuc, seigneur dudit lieu ; n. h. Jean Augustin Porée, sieur du Pré (norme) ; n. h. Etienne Nouel, sieur des Antons (Saint-Malo) ; Françoise Renée Frotet, dame de la Gapaillère ; Marye-Anne Artur, dame de Pélan ; n. h. Raoul Massue, sieur du Boisparin... Deméel recteur ».

« Le 15 juillet 1701, la seconde cloche, après avoir été refondue et ajoutée de métal, a été béniste par le soussignant recteur, avec la permission de Mgr de Dol. — Parrain et marraine escuyer Ferdinand Girault seigneur de la Bellière et fondateur de cette paroisse et Dlle Marguerite du Breil, épouse d'escuyer François de Gaudrion, en présence des membres du clergé ; Mathurin Briand, Guillaume Ferrard, Julien Hiart, Pierre Le Monnier et Brébel... Signé François Gautier, recteur ».

3° Le 3 juillet 1722, au cours d'une mission donnée par les Capucins, et relatée ci-dessus, fut faite par M. François Gautier, recteur, une nouvelle bénédiction de la seconde cloche, qui, n'ayant pas été réussie, dut être refondue et bénite une troisième fois. — En effet, en 1725, M. Mauny écrit de Pleudihen à Banier, procureur au présidial de Rennes, au sujet d'une cloche que le vendeur est obligé de refondre, pour savoir si celui-ci doit supporter la totalité des frais.

4° L'an 1726, le 17 may, la seconde cloche de l'église paroissiale de Pleudihen, évêché de Dol, fut béniste par M. François Gautier, prestre et recteur de ladite paroisse. Parrain, escuyer Julien Ferdinand Girault, capitaine au régiment du Dauphin, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, et marraine Dlle. Hélène Gaillard, sa femme, seigneurs et dame de la Bellière, fondateurs de cette église, en présence de M. François Couvert, chapelain de la Bellière, de M. Clément, prestre et chapelain de la Touche-Porée, de MM. Briand Jacques l'ancien, François Briand et autres soussignants.

5° Dans une délibération de 1749, rédigée par le notaire Prioul et renouvelée en mars 1750, le général de Pleudihen accuse encore la nécessité de refondre une cloche, en y ajoutant du métal. Cette fois, c'était la petite cloche qu'il fallait refaire et qui fut bénite, comme l'indique le procès-verbal suivant « Le 27 août 1752, M. Guymont, prestre de cette paroisse, a bénit, par permission de Mgr. l'évêque et comte de Dol,  la troisième cloche de cette église. Ont été parrain, ecuyer Charles Porée, seigneur de la Touche, et marraine, Marie Boulleuc, dame de Champmeslet, épouse de Ferdinand de Gaudrion ».

(abbé Eugène Brébel).

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