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LES HOMMES DE LOIS DES SEIGNEURIES ET LES SIEURS

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Les Hommes de loi ou d'affaires des seigneuries de Pleudihen, et les Sieurs des villages ou manoirs.

 

§ 1.  LES JUGES, LES SÉNÉCHAUX.

Les localités de Pleudihen relevaient jadis de diverses seigneuries, les unes voisines de la paroisse : Châteauneuf, surtout Coëtquen ... , les autres situées dans la paroisse même : principalement la Bellière, avec Saint-Piat...

Toutes ces seigneuries avaient des tribunaux. Avec M. le général Magon de la Giclais, sans entrer dans les distinctions du droit coutumier, on peut, d'une manière générale, considérer qu'il existait avant la Révolution trois catégories principales de justices seigneuriales :

1° La Basse Justice, qui connaissait des droits dus au seigneur, du dégât des bêtes et des injures, dont l'amende ne pouvait excéder sept sols et six deniers ;

2° La Moyenne Justice ou Justice Vicomtière, qui avait le droit de juger des actions de tutelle et des injures, dont l'amende ne devait pas dépasser soixante sols ;

3° Enfin la Haute Justice, qui avait le pouvoir de condamner à une peine capitale et de juger toutes causes civiles et criminelles, sauf les cas royaux.

Citons des juges pour trois seigneuries :

Coëtquen. — En furent sénéchaux : M. Jacques Houitte, décédé en 1657 et N. H. Jean Houitte, décédé en 1686, tous deux sieurs du Bois-Frouger ; — N. H. Pierre Jehanneau vers 1693 ; — Jean Realland en 1705 ; — enfin le notaire Olivier-François Prioul, sieur de la Bécellière, décédé en 1785 ;

La Bellière. — On en connaît les sénéchaux suivants : N. H. Pierre Roland, sieur des Croix, en 1630 ; — N. H. Jacques Houitte ci-dessus, sieur du Bois-Fronger et des Vallées, époux de Claude Piron ; — M. Jean Jagault, sieur des Vallées, originaire de Châteauneuf, marié en 1697 en premières noces à Olive Gingast, qui fut également sénéchal de l'abbaye du Tronchet et procureur fiscal de Miniac ; — Reslou de Dinan, avocat au parlement. Lors des réparations projetées en 1750 à l'église de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), il figure, comme alloué, pour la constatation des droits honorifiques de la Bellière ; — Vincent Delatouche, avocat à la cour et seul juge de la Bellière ; il assiste en 1761 à la reconnaissance des reliques des SS. Fortunat et Spécieuse ; — enfin Jacques Michel, sieur de la Morvonnais, procureur fiscal de la Bellière en 1741. Il en était devenu sénéchal, lorsqu'il mourut à la Villeger en 1780, laissant trois fils, Jacques, Alain et François, hommes de loi, comme lui.

Saint-Piat. — Le dernier juge en fut Jean Coupard, né à Châteauneuf, d'une famille d'avocats et de procureurs. Marié en 1771 à Jeanne Blanchard, il devint successivement lieutenant du maire de Dinan ; en 1789, député aux États de Bretagne ; en avril, représentant de la Sénéchaussée de Dinan à la Constituante ; le 1er juillet 1790, membre du Conseil général des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) ; en octobre, juge, puis président du tribunal de première instance de Dinan. En septembre 1792, élu premier député suppléant des Côtes-du-Nord à la Convention, il alla y siéger à la place de Couppé de Lannion, le 31 mai 1794. De 1796 à 1804, il occupa le poste de Messager d'État près du Conseil des Anciens, à Paris, où il dut mourir.

 

§ 2. — LES PROCUREURS FISCAUX ET LES BAILLAGES.

Pour le maintien des droits seigneuriaux et le recouvrement des redevances, qu'assuraient, que poursuivaient des hommes de loi, appelés procureurs fiscaux, les immeubles étaient réunis en groupes, appelés baillages.

Parmi les baillages de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), cités dans les vieux titres, nous trouvons ceux du Gué et du Pont-de-Cieux, qui étaient aussi des seigneuries ; celui de la Ville-Bodin ; ceux de la Ville-Haugomats, des Villes-Morvues, des Quatre-Villes, de l'Hôpital, de Dolet, du Breil, de Cains, de la Coquenais, de Mordreuc, du Chatelier, qui sont des villages ; enfin ceux de Beaumereuc, des Champs-Morets, des Grandes Villes-Briand, de la Ville-au-Roy, de la Grande-Verge, de la Pierre-Longue, qui semblent être des campagnes.

On connaît des procureurs fiscaux pour :

Saint-Meleuc. — N. H. Pierre Roland, sieur des Croix, décédé en 1748 ;

Chevaliers de Saint-Jean à l'Hôpital. — Julien Debien, décédé à la Villeger en 1793 ;

Saint-Plat. — Joseph Jambon, en 1783 ;

Coetquen. — Citons les procureurs fiscaux : Jean Tabrin, sieur de la Noë-David, vers 1610 ; N.-H. Samson Rouxel, sieur de Rehannet, décédé en 1650 ; N. H. Guillaume Adam, décédé en 1652 ; M. Guillaume Perron, sieur du Bois-Frouger, en 1653 ; écuyer François Boulleuc, sieur de la Villeblanche, marié en 1701 ; Malo Delatouche, sieur de Basse-Lande, avocat au Parlement, décédé en 1776 ;

La Bellière. — En furent procureurs fiscaux, entre autres : Claude Bouvet, sieur des Mesliers, en 1603 ; Jean Bouvet, sieur de la Vigne, en 1609 ; Pierre Bouvet, sieur des Quatre-Villes, époux de Mathurine Exbource, vers 1620 ; l'abbé Antoine Ferrard, demeurant au bourg de Pleudihen (Pleudihen-sur-Rance), en 1670 ; Serran Lebret, déjà cité, en 1683 ; Julien Thébault, fils de Charlotte Lebret, décédé en 1735 ; Jacques Michel de la Morvonnais, père, ci-dessus ; Alain Michel Villeblanche, son second fils, marié en 1781 à une cousine, Marie Blondeau ; enfin Michel Gernigon, en 1789.

 

§ 3. — LES NOTAIRES ET EXPERTS AVANT 1789.

Les hommes de loi ci-dessus furent aidés dans leurs fonctions par d'autres personnages demi-officiels, les notaires et les experts.

Notaires. — Citons : 1° au XVIIème siècle : M. Gilles Brébel, sieur de la Ville-ès-Génilles et ses quatre fils, M. Mathurin Brébel, sieur de la Croix ; M. Hardouin Brébel, sieur des Marets ; M. Claude Brébel, sieur de la Villaubel, surtout M. Alain Brébel, sieur de Beaumarchais, près de Gofny, château d'un notaire au début du XXème siècle, et le fils de ce dernier, Nicolas Brébel, sieur des Granges, au bourg ; puis Nicolas Coudron, Paul Hervé, Jean Jagault, Jean Saiget, Jourdan, François et Nicolas Lemonnier, le premier sieur du Champmelet.

2° Au XVIIIème siècle : Hautière, Mainguy, Mauny, Debien, Lecoq, Lebourgeois, Rolland, Michel, François Prioul, Boulleuc, Delatouche, Blondeau, Delachienne, Chauchix, Gernigon, en 1789.

Ajoutons trois Lorre de Saint-Piat, à savoir : Joachim en 1685, Jean en 1735 et Nicolas en 1785, ce dernier aussi greffier de Coëtquen.

Jadis les notaires s'improvisaient eux-mêmes, comme aujourd'hui encore les experts, sans que l'État intervînt pour les instituer et limiter leur nombre dans chaque localité.

Experts. — Outre Jacques et Nicolas Buot, au XVIIème siècle, nous trouvons au XVIIIème siècle : Etienne Saint-Pez et Jacques Roullois, Jean Pommeret de Mordreuc, et Mathurin Ferrard de la Chapelle, Pierre Pommeret du Vilou et Julien Ameline de la Chapelle de Mordreuc, Jacques Botrel de la Gravelle, Louis Botrel et Antoine Ameline du port de Mordreuc, et Nicolas Lorre ci-dessus de Saint-Piat.

Les arpenteurs et greffiers de l'écritoire étaient mal vus des États de Bretagne. « Pour arrêter le cours des vexations et désordres que ces gens causaient dans la province, les États en 1699 s'efforcèrent d'anéantir leurs offices et en avril 1701, ils y réussirent, moyennant le paiement de 55.000 livres. Ils comptaient ainsi, mais à tort, être rédimés pour toujours » des frais occasionnés par ces officiers.

 

§ 4. — LES SIEURS DES VILLAGES ET MANOIRS.

Confinant d'une part aux châtelains, d'autre part et de plus près encore aux hommes de loi et d'affaires, appelés Maîtres, avec lesquels souvent ils se confondaient, les sieurs des hameaux et maisons bourgeoises s'intitulaient d' ordinaire « noble homme ».

Cette qualification, selon Kerviler dans sa Bretagne à l'Académie au XVIIIème siècle, p. 463, était un titre honorifique, dont se parait toute la bourgeoisie au XVIème siècle et qui ne signifiait nullement homme de la noblesse. Ainsi l'Académicien Duclos, maire de Dinan sous Louis XV, qualifié noble homme dès sa naissance, dut obtenir plus tard de véritables lettres de noblesse.

Sont donc dits sieurs ou seigneurs des villages et manoirs suivants :

Le Bois Frouger. — Écuyer Guillaume Ferron, en 1653 ; deux Houitte, en 1657 et 1686 ; Joseph et écuyer Louis Leforestie, en 1780.

Cains. — N. H. Jacques Saiget, marchand, en 1679.

Le Champmelet. — Vincent Lerenec de Dinan, décédé en 1628 ; M. François Lemonnier, en 1679 ; Fernand de Gaudrion, en 1751.

La Chapelle de Mordreuc. — Pierre Ferrard, décédé en 1788.

La Chesnais. — M. François Lecourtois, en 1743 et M. Charles Rabasse, en 1774.

La Gravelle. — N. H. Julien Flaud, en 1690, Claude de Bien, son petit-fils ; écuyer Jean Boulleuc, en 1678.

La Guimardiére. — Georges Hacoul, en 1622 ; deux écuyers Georges et Jean de Gaudrion, en 1690-1753.

Panlivard. — Jean Bourdelais, en 1639.

Pellan. — Écuyer Alain Artur et son fils Alain, en 1659-1705.

La Petonniére. — Écuyer Robert Chevalier, en 1624-1670.

Le Pontpée. — Michel Boulleuc, en 1605 ; N. H. Julien Artur, en 1657.

Le Prénorme. — Pierre Gingast, en 1620-1654 ; deux Jean Porée, en 1651-1735 ; et écuyer Nicolas Boulleuc.

Les Quatre-Villes. — M. Pierre et Jean Bouvet, en 1625-1673 ; et De Bien, en 1743.

La Saudrais. — N. H. Olivier Cresté, fils de Jacquette Hamon, beau-père de Jean Bourgaux, en 1675-1736.

Le Val-Clérisse. —  Charles de Saint-Meleuc, en 1600 ; écuyer Guy Leroux et ses descendants, en 1637-1768.

Le Val-Hervelin. — Écuyer Charles Cheville, en 1670 ; M. Jean Saiget, égailleur, en 1679 ; écuyer Guillaume Rougeul, en 1729.

Le Vaubenoist. — N. H. Étienne Duchesne, en 1681 ; Joseph Guymont, en 1700.

La Ville-Bénefray. — M. Jacques Lemonnier, décédé en 1677.

La Ville-Blanche. — Les écuyers Boulleuc, en 1617-1714.

La Ville-Boutier. — M. Guillaume Lemarchand, décédé en 1604.

La Ville-ès-Brulé et la Tourniole. — Les Brébel, en 1593-1637, et l'abbé Lequeu, en 1724.

La Ville ès-Pois. — Deux N. H. Jean et Mathieu le Gouverneur, en 1594-1635.

La Ville-Hervy. — Les Lebreton, en 1640-1710 ; M. Pierre Uguet, seigneur de Gouillon.

La Ville-Hue. — M. Nicolas Brébel, en 1664-1683.

La Ville-Piron. — N. H. Bertrand Pommerez, en 1617.

La Ville-Renaud. — N. H. Antoine et Jean Blondeau, en 1700-1727.

Les noms ci-dessus indiquent les vieilles familles marquantes et les principales habitations de Pleudihen (aujourd'hui Pleudihen-sur-Rance) dans le passé. Quelques-unes de ces dernières existent encore, parfois assez délabrées.

Toutefois, être sieur de tel endroit ne veut pas dire toujours qu'on en était le propriétaire. Un père disposant de plusieurs immeubles en répartissait souvent de son vivant les noms entre ses enfants ; et quand à sa mort survenait le partage, la propriété n'allait pas invariablement à celui qui en portait déjà le titre. M. le général Magon de la Giclais dans ses Manoirs du Clos-Poulet fait cette remarque fondée.

(abbé Eugène Brébel).

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