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L'ARRIVEE DES TROUPES ROMAINES

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La plupart des historiens qui ont écrit sur l'histoire de Bretagne ont oublié de faire état de ce qu'elle était sous la domination romaine jusqu'au milieu du Vème siècle, ou omis de tenir compte du rôle et de l'influence de l'administration et de l'armée romaine sur les évènements.

Les troupes romaines arrivèrent dans le pays dans la première moitié du IIème siècle, venant de Gesocribate, ou Brest, cherchant liaison avec d'autres troupes lancées de Rennes sur Erquy pour enserrer la presqu'île bretonne d'une route-périphérique. C'est en arrivant à hauteur du Yaudet, qu'elles reconnurent l'emplacement favorable que présentait ce point, qu'elles l'occupèrent et qu'elles transformèrent l'ancien oppidum gaulois en une ville fortifiee et retranchée.

Toutes les villes de la côte armoricaine réunies par une grande artère de communication, il importait de se lancer au plus vite sur la forêt centrale qui couvrait tout le plateau breton, pour y acculer les druides, leurs farouches ennemis, dans leurs repaires ; mais aussi pour chercher un emplacement central permettant d'en rayonner sur tous les points du littoral, tout en facilitant la réalisation d'une voie plus courte avec Rome.

C'est l'exécution de ce plan qui amena les Romains à fonder Carhaix au cœur même du Kein Breiz armoricain, à y établir une solide garnison, qui par neuf routes encore actuellement visibles, pouvait se porter rapidement sur toutes les autres garnisons du littoral.

Pendant près de quatre siècles, l'armée romaine occupe le pays, ayant sa garnison principale au Yaudet, avec un détachement au camp de Tréduder, poussant des reconnaissances dans toutes les directions que l'on peut encore situer par les nombreux emplacements de camps hâtifs qui s’étalent dans la contrée, à Primel-Trégastel, à Plougasnou, à Plouégat-Guerrand, au Castel-Dinamp en Plouigneau, sapant et entamant la forêt sur les hauteurs de Trémel, traçant des routes spacieuses dont la plus importante fut celle qui traversait la dépression boisée de la Haye et dont un lambeau bien conservé existe encore au dessus de Saint-Michel-en-Grève, améliorant la route de liaison avec Carhaix par la route ancienne qui passe par Tréduder et Lanvellec au pied du camp du Brelan qui ne faisait en réalité que la surveiller observant les côtes pour empêcher les descentes des pirates saxons, semant dans tout le pays le progrès et la civilisation plus par l'outil que par les armes.

C'est la construction de la route du Yaudet à Carhaix qui amena la création du carrefour de voies qui n'est autre que l'endroit où s'élève aujourd'hui la Croix de la Demi-lieue de grève de Saint-Efflam et que les habitants de Ploulec'h nomment encore ar Groaz-war-Hent.

C'est par l'armée romaine que la colonisation du pays de Plestin fut entreprise et que la civilisation commenca. Nombreux sont les souvenirs romains de notre pays : la pointe de l'Armorique fut défrichée, une villa ou ferme s'élevait au Hogolo dont les substructions se voient encore avec son hypocauste ; au Tossennou, au Porjou sur la cote de Lanscolva, au Castel, dans toute la région de Saint-Sébastien et notamment au Kougoulou, à l'emplacement où s'élève l'école Saint Joseph et où un hypocauste fut découvert en 1881, ... un peu partout on trouve des traces de l'activité romaine. A Sainte Anne de Kerbiriou enfin on trouve une exploitation de minerai de fer, une ferraria avec sa motte pour le recueillege des eaux de fer (Parko an Houarn) ; et la création du centre de Gozilis, du Beuzit et du Launay n'est en somme que le résultat des efforts de civilisation déployés par l'armée romaine, doublés cette fois d'une poussée chrétienne.

Un jour, vers 383, un grand débarquement de troupes romaines venant d'Angleterre sous les ordres de Fabius Maximus Clemens révolté contre Rome et nommé empereur par ses soldats, se produisit sur les côtes nord de l'Armorique bretonne ; elles étaient accompagnées par un fort groupe d'insulaires aux ordres de Conan. Mécontentes de l'abandon dans lequel les laissait Rome, incapable de s'occuper, de tout son immense empire, elles marchèrent sur Rome en traversant toute la Bretagne, et allèrent se faire hacher honteusement à Aquilée. Théo dose le Grand ne voulut pas punir les insulaires qui avaient accompagné son ennemi et les installa sur tout le plateau boisé breton, où ils ont donné naissance au Poher et au Porhoet. Cet acte de clémence envers des révoltés ne fut pas sans être sévèrement jugé par les troupes restées fidèles dans les garnisons de nos côtes et, devant la décomposition et l'anarchie de Rome, elles se décidèrent à ne compter que sur elles-mêmes. C'est alors que commença le réveil de l'indépendance bretonne et que Conan se fit reconnaitre comme roi de Bretagne.

Qu'était-ce que l'armée romaine qui occupait notre région ? Un ramassis de troupes de tous les pays que les légions, avaient parcourus au cours de leurs incessants déplacements.

Vers la fin du IVème siècle, sous Honorius, c'était la légion des Maures Osismiens qui occupaient avec son gros Carhaix et par ses détachements le Yaudet et Tréduder. On l'appelait ainsi parce qu'elle avait été constituée à l'origine en Mauritanie, au Maroc actuel, et parce qu'à son arrivée en Bretagne, elle dut pour constituer des effectifs, se recruter chez les Osismiens du pays de Carhaix et aussi parmi les indigènes de nos contrées.

Le recrutement des troupes s'effectuait par engagements (tirones) et les soldats ainsi engagés jouissaient de nombreuses faveurs : d'une part pour leurs enfants qui devenaient enfants de troupe (oblati) et d'autre part pour eux-mêmes, en recevant à l'heure de la retraite une parcelle de terre aux environs des camps pour la cultiver et coloniser.

Pendant trois siècles, ces anciens soldats se sont donc installés sur tout le pays de Tréduder, sur la croupe de Saint-Sébastien et sur les hauteurs de Trémel : ils y ont constitué des groupements où l'esprit d'indépendance et le caractère d'autorité parfois brutal, se sont développés et maintenus. Grattez le fond de l’âme du Tréduderien, de l'habitant de Saint-Sébastien et de celui de Trémel ; vous constaterez qu'ils sont d'allure plus belliqueuse, plus radicale en idées que ne le sont les hommes doux des régions de Tréharant ou de Trémeur. Et cela,… ils l'ont de vieille date ; ils l'ont dans le sang ; on dirait même qu’ils le prement dans le terroir.

Les troupes romaines avaient leurs ordres militaires analogues à notre légion d'honneur et le premier grade était l'honotus qui portait un ceinturon sur la boucle duquel était ciselé un dragon. C'est l'origine des l'Hénoret de Saint-Sébastien dont l'aptitude au commandement a toujours été remarquée.

Les troupes romaines avaient en outre un insigne ou étendard sur lequel était peint un immense dragon rouge : c'était leur emblême, leur signe de ralliement.

On en vint dès lors à les appeler les draconnaires, dreconarii ; mais dans la région plestinaise, on en fit les Tud-Aer, ou les gens serpents, expression identique d'où est sortie la dénomination du pays principal qu'ils occupaient : Tréduder.

Ce fut de même pour la région de Saint-Sébastien en Plestin où un ancien soldat, un ancien chef peut-être, devait commander et diriger le groupement de Coziliz et du Beuzit : on l'appela Aer-Den ou l'homme serpent ou dragon et la zone attenante à Tréduder prit le nom de Parage de l'Homme serpent ou du draconaire : Tréardin.

Dans toute cette zone de Tréduder, de Tréardin et de Trémel, il y avait donc un peuple d'anciens soldats romains, liés entre eux par le ciment de la camaraderie militaire, groupés autour du labarum au dragon rouge, gardant pour Rome dont le pouvoir diminuait de jour en jour et dont la décadence avait sonné, un attachement tout de forme, ne connaissant que l'intérêt qu'il y avait à défendre ces terres dont ils avaient reçu la propriété contre les pirates saxons dont on parlait tant et qui inondaient et infestaient les côtes de la Gaule et de la Grande-Bretagne.

Ne recevant plus de Rome ni ordres ni soutien, n'écoutant plus les injonctions qui leur parvenaient du général-gouverneur de Rennes, ces troupes, mues par leur intérêt personnel et le souci de leur propre existence, n'en continuaient pas moins leur service de surveillance des côtes, décidés à défendre chèrement leur sol contre tout envahisseur.

Le Barbare ne vint pas pour le moment encore ; mais il arriva une autre invasion, celle d'insulaires gallois et irlandais quittant le sol de la Grande-Bretagne pour fuir la vague paienne de Saxons et venir demander asile à leurs frères de la petite Bretagne.

D'un commun accord, n'allaient-ils pas s'opposer à leur descente, en les considérant comme des indésidérables, sinon comme des ennemis, qui demanderaient sûrement le partage ou l'attribution de terres ? N'y eut-il pas parmi eux, certains éléments, d'esprit chrétien qui seraient tentés à prendre une solution contraire et à les accuellir bras ouverts au nom du Christ ?

C'est là toute l'histoire de Saint Efflam que nous allons voir en détail.

(M. S. J.).

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