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LA LUTTE CONTRE LA MER

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Un des travaux les plus urgents consistait à prendre pied sur les dunes de la grève de Saint-Efflam.

A cet effet le clergé de Plestin fit construire sur les dunes de Lancarré une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Mer qui devait devenir le lieu d'un pélerinage en renom avant la Révolution. Vendu comme bien national pendant la révolution, cette chapelle est devenue la propriété Phillips.

Pour lutter contre la mer dont l'action était forte du côté opposé à la plage de Saint-Efflam, il fallait des gens experts en la matière. Or en ce moment, au XIème siècle, les moines du Mont Saint-Michel près d'Avranches, étaient en pleine lutte contre elle.

En 1086, l'évêque de Tréguier, avec l'assentiment de Geffroy, duc de Bretagne, fit donc appel aux Bénédictins du Mont Saint-Michel pour venir s'installer à l'embouchure du ruisseau de Kerdu et s'y livrer à la lutte contre la mer sur tout le terrain déchiqueté par les flots, qui s'étendait de la vieille chaussée romaine au Pont-ar-Yar et du Grand Rocher aux falaises de Trédrez.

Le contrat passé avec l'évêque de Tréguier spécifiait qu'il leur donnait jusqu'au Grand Rocher appelé Hirglas, avec ses droits sur la partie attenante, relevant de la paroisse de Plestin et sur la dîme qui lui revenait.

Les moines experts en poldarisation comme ils en faisaient du marais de Dol, se mirent à la besogne, sur cette partie de terrain la plus menacée par la mer.

Ils fixèrent les dunes et ces dunes se sont conservées en partie encore jusqu'en 1883 du côté du Grand Rocher, époque où la gronde marée de cette année détruisit sous nos yeux ce qui restait de dunes vertes où paissaient des troupeaux.

Dans la partie la plus proche de Saint-Michel, le Yar coulait encore au milieu d'une vallée assez profonde pour cacher un homme à cheval, et lorsque la marée arrivait, commençant à entamer la chaussée romaine avec sa croix de la Demi-lieue, c'était dans cette vallée que l'on s'engageait en venant de Saint-Michel pour gagner le Yar. On se dirigeait vars une maisonnette bâtie en pleine dune, qui existait encore au début du XIXème siècle ; on évitait ainsi les embûches de la mer, mais on tombait aussitôt dans d'autres dangers non moins grands, créés par la proximité du repaire de brigands de Coat-an-Drezen dont les sinistres héros nous sont connus par les récits légendaires de la Charlezen, des frères Rannou, de Paotr-Goadalen ou de Yan-ar-Loc'h.

C'est au milieu du XIXème siècle, que la mer, par les attaques de ses marées journalières, a de nouveau conquis ce terrain et l'a transformé en la baie de Saint-Michel.

Les moines du Mont Saint-Michel construisirent au bord même des dunes abandonnées par la mer, l'église, le prieuré, et la localité de Saint Michel en Grève qui ne tarda pas à être érigée en paroisse par prélèvement sur les paroisses de Tréduder, de Plouzélambre, de Ploumilliau et de Trédrez.

Mais il y eut plus encore : Pour plus de commodité pour lui le Recteur de Plestin avait autorisé les moines à utiliser la chapelle de Notre-Dame de la Mer à Lancarré.

Or l'acte de donation épiscopale manquant quelque peu de précision, ces bons moines en arrivèrent à considérer cette chapelle comme leur propriété, à s'y installer comme dans une annexe de leur prieuré et, de là, à rayonner sur tout le territoire de Plestin limitrophe, y donnant les sacrements jusqu'en Arvor, dans la frèrie de La Haye et en Tréardin, jusqu'au Pont-Conan, privant ainsi le clergé plestinais d'une bonne partie des dîmes qu'il percevait.

Le recteur de Plestin Guyomar ne vit pas d'un bon oeil cette emprise, sur ses droits et bientôt un conflit naquit qui fut porté devant la juridiction religieuse de l'officialité de Saint-Malo dont dépendaient les Bénédictins du Mont.

Le procès dura longtemps et ne se termina qu'en 1261 : le jugement rendu mettait les choses au point : on déclarait la chapelle de Lancarré propriété du clergé de Plestin ; mais on autorisait les moines à y continuer leurs services sous réserve de ne léser en aucune façon les droits de ce clergé sur tout le territoire de la paroisse de Plestin.

(M. S. J.).

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