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CLIMAT, MALADIES ET EPIDEMIES A PLENEUF-VAL-ANDRE

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Climatologie ancienne.

Les variations, perturbations atmosphériques, calamités publiques que nous publions sous ce titre, d'après d'anciens documents [Note : Revue la Nature, année 1933. Manet, Histoire de la Petite Bretagne. La plupart de ces renseignements communiqués à l'Office national météorologique ont été appréciés comme présentant le plus haut intérêt (lettre 0. N. M. du 17 avril 1936)], étant signalées comme se rapportant à la Bretagne, durent inévitablement atteindre notre pays à ce point de vue. L'exposé suivant ne paraîtra pas déplacé ici. Notons d'abord les hivers chauds ou doux.

1258. En janvier, les pommiers et les fraisiers étaient couverts de fleurs blanches.
1529. Il n'y eut nulle gelée en hiver, et il fit aussi chaud en mars que d'ordinaire à la Saint-Jean.
1540. Le beau temps et la chaleur durèrent depuis le mois de février jusqu'au 19 septembre. Dans cet intervalle, il ne plut que six fois. A la fin de mai, on mangea des cerises.
Le 25 juin on était au milieu des moissons. Année remarquable par son extrême abondance de toutes choses nécessaires à la vie.
1573. Les arbres se couvrirent de fleurs en janvier et abritèrent en février les nids des oiseaux. A Pâques, les blés étaient prêts pour la moisson.
1601-1609-1615-1619. Hivers d'une douceur excessive.
1662. On n'alluma pas les cheminées une seule fois, et les arbres furent en fleurs dès le mois de février. Il est vrai que tout à coup, à la fin de février, le froid fut si intense que la Manche fut gelée, que les cloches se brisaient au moindre choc, et qu'enfin un nombre considérable de personnes périrent.
1723-1730. Hivers très doux.
1782-1783. La chaleur fut extraordinaire en décembre. En janvier tout était fleuri comme en juillet habituellement.

Par contre, il y eut des années de pluie et de froid excessifs.

1434. « En cette année fist ès parties de Bretagne une merveilleuse gelée, laquelle, sans cesser, continue depuis la feste de St-André (30 nov.) jusqu'au cinquième jour de février ; et ce furent les blés et les vignes grandement empirés ». (Le Baud.)
1436. Le 6 juillet « après vespres churent gros marteaux comme qui jettast pierre du Ciel, dont l'en fust moult espouvanté ».

 

Années de maladie, Epidémies, Mortalité.

1345. Dans toute la Province, il y eut un cours considérable de cette maladie qu'on nommait « le feu Saint-Antoine ».
1348. Une peste épouvantable se fit sentir dans toute la Bretagne. Mortalité effrayante. Cette cruelle maladie fut appelée dans nos pays « la Bosse », parce que son dernier degré de malignité s'annonçait par des bubons gros comme un oeuf aux aisselles et aux aines, signes qui ne laissaient plus aux malades aucune espérance de vie.
1481. La gelée dura depuis le lendemain de Noël (1480) jusqu'au 8 février, « pendant lequel temps fist la plus grande froidure que les anciens eussent jamais veu faire en leurs vies ».
Fust le bled moult cher universellement et rare. A cette cause mourut grande quantité de peuple de famine et quand d'autres voulaient manger, ils ne pouvaient pour ce qu'ils avaient les conduits retraits, pour avoir este trop sans manger (Commines).
1510. Coqueluche presque générale à laquelle peu de gens échappèrent et dont beaucoup furent les victimes. On la nomma « coqueluche » dit Mezerai, parce qu'elle affublait la tête d'une douleur fort pesante et que les premiers qui en furent atteints parurent avec des coqueluchons. Elle causait aussi une grande douleur à l'estomac, aux reins, aux jambes, avec fièvre chaude accompagnée de fâcheux délires et d'un dégoût de toutes les viandes ainsi que du vin.
Elle fit périr beaucoup de monde. (E. Duretelle de Saint-Sauveur) (Histoire de Bretagne, t. II, p. 294).
1519. La Bretagne essuya de si furieuses tempêtes que plusieurs clochers et plusieurs forêts furent renversés.
1534. La plupart des plantes gelèrent jusqu'à la racine. Il y eut aussi de violents tremblements de terre.
1528. Et durant les quatre années suivantes, la stérilité fut grande dans toute notre Province et le blé très cher, de sorte que le peuple en général y fut réduit à une misère extrême.
1564. Il n'y avait aucune maison où l'eau ne gelast à la glace en tous lieux qu'on pust la mettre hors le feu. Toutes les nuictz et matins, quand toutes personnes se levaient de leur lit, la glace était très prise sur le drap de dessus, de l'eau qu'engendraient le vent et alaine des personnes qui étaient couchez dans le lit. La plus grande froidure qui feust fut le jour de la feste des saints Innocents, 26 décembre, auquel jour les mainz, les piedz, les aureilles de plusieurs hommes gelèrent qui cheminaient par les champs.
Les crestes des coqs et poules furent gelez et tombèrent de dessus leurs testes (Abbé Hatton, France Rurale).
1598. Après la Ligue, pays ruiné, population diminuée, terrains en friche, famine terrible suivie d'épidémie.
1660-1661. Après un printemps idéal vinrent des mois humides et froids, à tel point que la récolte fut mauvaise. Misère noire causée par la disette de blé.
1709. En février et mars, froid d'une intensité surprenante. La Manche gela et les cloches se brisaient au moindre choc. Un nombre considérable de personnes périrent.
1758. Très mauvaise année de blé à cause de l'abondance des pluies, ce qui mit la Dame de Pléneuf dans un fort état de gêne. Ne pouvant payer ses impôts, elle demanda un accord à l'amiable au représentant du Trésor Royal.
1770. La misère avait pris des proportions inquiétantes par suite de la cherté des blés. Le Parlement de Bretagne jugea la situation assez grande pour décider au nom de la Cour l'emprunt d'une somme de 90.000 livres, pour acheter au dehors des graines et qui seraient ensuite vendues et réparties dans les endroits les plus nécessiteux de la province. En plus, on autorisait les généraux des paroisses à prendre dans leurs coffres telles sommes qu'ils jugeraient nécessaires pour subvenir d'ici la prochaine récolte aux besoins les plus pressants des pauvres.
1775. Autre année de disette et de misère. Il fallut encore faire venir du blé de l'étranger. Le gouvernement vint en aide.
1787. Extraordinaire tempête de neige. Les branches des arbres se brisèrent sous le poids de la glace. Les pommiers surtout furent grandement éprouvés dans notre région.
1788. Hiver marqué par la rigueur du froid et la persistance d'une glace qui rendit impossible tout travail extérieur.
1788-1789. L'hiver, la neige s'éleva à plus de 10 pieds, dans le pays du Méné et des environs. L'on fut sept semaines sans pouvoir mener les troupeaux aux champs.

Années de disette et de misère. Ces sortes de fléaux provinrent soit des intempéries des saisons, soit des maladies ou épidémies.

A la fin du XVIIIème siècle, le trouble n'est pas seulement dans les éléments du monde naturel et physique. Il agit encore, et combien plus dangereux, dans le monde moral : dans les esprits poussés par les idées nouvelles issues du philosophisme et de l'Encylopédie ; dans les âmes ravagées par le désordre des mœurs.

Du sein de la bourgeoisie où elle s'est d'abord installée, la contagion s'est inévitablement répandue dans le peuple ; et voici que toutes les classes de la société sont en état d'effervescence qui ne tardera pas à éclater. Ce n'est plus la vie paisible d'autrefois au fond des campagnes. Il n'y a plus de sécurité sur les routes ; les voyageurs sont détroussés au détour des chemins. Des bandes d'aventuriers, des mendiants suspects, des vagabonds à figure patibulaire jettent l'effroi dans les hameaux et les fermes isolées. Le mot n'était pas alors prononcé comme aujourd'hui, mais c'était bien la crise épouvantable venant paralyser la marche des affaires et arrêter toutes transactions.

Je vous atteste [Note : Corps d'observations de la Société d'Agriculture, du Commerce et des Arts, p. 92. Cité p. E. DURTELLE DE SAINT-SAUVEUR], a écrit un esprit averti, que quelle que soit la misère actuelle, la future me fait encore plus trembler, parce que les villes sont sans commerce, et les campagnes sans grains et sans argent.

1788. La France est à un tournant tragique de l'histoire. Nos pères en ont-ils soupçonné tout le danger ? Qu'y a-t-il derrière le tournant ? mais c'est l'aube de l'horrible catastrophe qui va bouleverser et ensanglanter le pays. Quels seront ses contre-coups dans la paroisse de Pléneuf ?.

(E. Joly).

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