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LE PARDON DE PERROS-GUIREC

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La paroisse de Perros-Guirec est pleine de curiosités : sur le granit de sa vieille église romane on trouve sculptée l'unique représentation en Bretagne du roi Arthur combattant avec l'aide de saint Efflam. Au milieu des invraisemblables blocs de pierre du village de Ploumanach, sur un rocher battu par les flots de la mer se dresse un curieux édicule du XIème siècle, abritant la statue de saint Gwenvrock ou Kirech qui a laissé son nom à Perros-Guirec. Ce bon moine y reçoit de fréquents hommages de la part des gens du pays, particulièrement des jeunes filles qui soupirent après le mariage ; elles jettent une épingle aux pieds du Saint et, si cette épingle y reste fiché, c'est un augure des plus favorables. Or la puissance de saint Kirech est grande, car sa statue est constamment criblée d'épingles.

Mais la merveille religieuse de Perros-Guirec c’est Notre-Dame de la Clarté dont le pardon est des plus suivis.

L'église Notre-Dame de la Clarté à Perros-Guirec (Bretagne).

Cette chapelle fut bâtie en 1445 sur une haute falaise, dominant Ploumanach et toute la côte voisine ; d'après la traditionnelle fut construite par un capitaine de navire qui se voyant en péril de mort, par suite d'une tempête, fit vœu d'élever un sanctuaire à la Sainte Vierge s'il pouvait aborder sain et sauf ; la tempête se calma et une lumière surnaturelle, paraissant au-dessus des falaises, lui permit de se diriger vers la terre et d'y aborder.

Notre-Dame de la Clarté renferme de grandes beautés architecturales dans les détails de sa construction ; nous ne pouvons nous y arrêter et nous mentionnerons seulement ses deux porches couverts de sculptures et sa haute tour que surmonte une élégante flèche en granit rose. N'oublions pas aussi sa maîtresse vitre du chevet, étincelante d'armoiries anciennes.

Le pardon de Notre-Dame de la Clarté se célèbre avec grande solennité à la fête de l'Assomption. Ce jour-là tout le clergé de Perros-Guirec vient à la Clarté chanter la grand'messe et les vêpres ; d'autres prêtres des environs se joignent à lui pour aider à entendre les confessions de nombreux pèlerins. On accourt, en effet, de fort loin au pardon de Notre-Dame ; les aveugles et tous ceux qui souffrent des yeux et que menace la cécité s'y rendent avec empressement, pour demander à Dieu, par l'intercession de la Vierge de la Clarté, la guérison de leurs misères.

Le pardon à l''église Notre-Dame de la Clarté à Perros-Guirec (Bretagne).

De bonne heure la chapelle est pleine de fidèles, et de pieux pèlerins accrochent tout autour de l'édifice, à l'extérieur, des cordons de bougies en cire qui lui font une double et triple ceinture. On sait que cet usage est très ancien en Bretagne ; dans le beau poème de Lez-Breiz ne voit-on pas au moyen-âge le chevalier breton s'agenouiller dans une église et faire cette promesse à sa sainte patronne :

« Si je reviens au pays natal je vous ferai un présent : je vous ferai présent d'un cordon de cire qui fera trois fois le tour de vos murs, et trois fois le tour de votre église, et trois fois le tour de votre cimetière, et trois fois le tour de votre terre, arrivé chez moi » [Note : Hersart de la Villemarqué, Barzaz-Breiz, I, 143].

Quand le pardon est terminé on recueille ces longues bougies dont la cire est vendue au profit de la chapelle.

Les pèlerins de la Clarté ont coutume de recueillir sur le rivage voisin les coquilles de patelles rejetées par la mer ; ils les emportent et les conservent comme souvenir de leur voyage [Note : Revue des Traditions populaires. III, 105].

Le pardon à l''église Notre-Dame de la Clarté à Perros-Guirec (Bretagne).

Sur tout le promontoire qu'occupe la chapelle de Notre-Dame de la Clarté se répand la foule. Assis sur le gazon ou sur les bancs de pierre de l'enceinte sacrée, à l'ombre des grands châtaigners, les vrais pèlerins se tiennent immobiles leur chapelet à la main. Mais un peu plus loin s'étalent les cuisines en plein air où rôtissent poissons et saucisses, se dressent des tentes pleines de buveurs bruyants. Ajoutez-y les mendiants éclopés qui fourmillent, montrant sur une charrette ou sur une poignée de paille leurs plaies répugnantes, psalmodiant ou plutôt hurlant des prières et de violents appels à la charité des fidèles : voilà le côté pittoresque, mais fâcheux de toutes ces grandes assemblées populaires ; ce qui se passe le 15 août à Notre-Dame de la Clarté se retrouve dans la plupart des grands pardons de campagne. La charité chrétienne le souffre patiemment parce que les pauvres sont les amis de Dieu.

(Abbé Guillotin de Corson, 1902).

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