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L'ancienne abbaye de Perros-Guirec.

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 Qu'il y ait eu jadis une abbaye à Perros, on n'en saurait douter. Son établissement primitif devait être de peu postérieur aux grandes migrations bretonnes du VIème siècle : très peu de moines, des cellules isolées, une chapelle et un réfectoire communs, le tout en bois, comme il était courant chez les religieux soumis à la règle scoto-britannique. Avait-elle été fondée par Saint Guirec, qu'on présume avoir été un saint du VIIème siècle et pourquoi pas son premier abbé ? Où avait-elle reçu son nom, en raison de son incontestable rôle d'évangélisateur du pays perrosien ? Il est impossible de répondre à ces questions et hélas ! à bien d'autres se rapportant à cette abbaye, faute de documents. Ce qui est incontestable, c'est que Guirec ne connut ni Tugdual, ni Pol Aurélien et qu'il a bénéficié à Locquirec, d'une fondation due à Saint Guévroc, qu'on a confondu plus tard avec lui.

Il n'est pas douteux non plus que l'abbaye a été reconstruite, mais en pierres cette fois, après les invasions normandes. Renonçant à la règle scoto-britannique, les moines qui y séjournèrent avaient dû accepter la règle bénédictine, comme à Saint Jacut de la Mer et à Redon.

Un duc du XIVème siècle lui fait concession de certains droits, mais au XVIème siècle, elle ne figure pas dans la liste des établissements religieux soumis à une cotisation pour aider le roi Charles IX à lutter contre les protestants.

Ce pourrait être au XVème siècle qu'elle cessa d'exister en tant qu'abbaye, faute de recrutement, les moines étant attirés de préférence vers les grandes abbayes bénédictines, puis, plus tard, vers les ordres mendiants. Les bâtiments abandonnés ne tardèrent pas à tomber en ruines et l'on put encore au XVIIème siècle parler de l'abbaye comme d'une réalité. On peut les situer sans erreur, au bas de la rue de Goas-an-Abbat, là où s'élèvent quelques belles villas autour du « Nid », entre les rues de Trestrignel et le boulevard de la Mer. La chapelle Saint-Guirec, appelée aussi Coz Illis et parfois aussi sans doute Illis Bian, aurait été bâtie sur un emplacement situé à gauche de la rue de Goas-an-Abbat et donnant sur la rue de Trestrignel. Elle subsistait encore au XIXème siècle. Une villa à laquelle a été donné le nom de « Saint Guirec » l'a remplacée.

Quant aux bâtiments en ruines de l'abbaye, ils devaient exister encore en 1682, quand Laurent Hingant, seigneur de la Salle au Chevalier, fit sa déclaration aux commissaires chargés de la réformation du domaine royal. Il se dit tenir « prochement du Roy souls la ditte chastellenye de Lannion, une ancienne chapelle appelée la Vieille Eglize ou chappelle Saint Guirec, scittuée près du rivage de la mer en laditte parroisse de Perros Guirec, frairie de Trouperros, sur le chemin qui conduit de laditte églize parrossialle de Perros Guirec à l'abbaye et rade de Perros et Pontguennec, et de tous les autres endroits, environnée d'autres petits chemins ».

L'emplacement de l'abbaye de Perros avait été judicieusement choisi. Un ruisseau venant de Kerabram ou de Landerval roulait ses eaux dans une assez vaste vallée d'origine périglaciaire dans la direction ouest-est, vers la mer. On l'appela plus tard Goas-an-Abbat : le ruisseau de l'abbé (l'abbé étant Saint Guirec dont une fontaine voisine porte encore le nom). On est là à l'abri de presque tous les vents, notamment des vents venant de l'ouest et du nord. Nulle part la température de Perros n'est aussi régulière et douce. Or c'est vers l'embouchure de ce ruisseau, dont les terres voisines étaient fertiles, que l'abbaye avait été établie. Il est même probable que c'est à ses moines qu'ont été dues les premières plantations de cette côte, aujourd'hui abondamment et très agréablement boisée et fleurie.

Le long du ruisseau, dit Goas-an-Abbat, un chemin conduisait de l'abbaye à l'église paroissiale. Il est devenu aujourd'hui la rue de Goas-an-Abbat que prolonge vers la place dite du Bourg, un court tronçon de l'actuelle rue du Maréchal Joffre.

Contrairement à ce qui se produit d'habitude, ce n'est pas surtout autour de l'abbaye que se constitua la primitive agglomération perrosienne, mais un peu plus au sud, près du bord de la mer. Les plus nombreux des habitants, qui eurent la vocation de pêcheurs, avant d'avoir la vocation maritime, y trouvaient des conditions meilleures d'installation et de profits.

Quant au droit de pêcherie que l'abbaye reçut d'un des ducs du XIVème siècle, vraisemblablement Jean IV (1354-1399), qui tout au moins la confirma, il s'exerçait dans une anse bien abritée, située vers le nord, un peu plus loin que le convenant Hédraou. On l'appela depuis Pors-a-Goret, qui signifie l'anse de la pêcherie, et non le port des cochons, comme on l'entend traduire trop souvent.

Les moines avaient fermé cette anse par un muret submersible à marée montante. A marée descendante, une vanne devant laquelle avait été placé un grillage permettait l'écoulement de l'eau, en même temps que la capture des poissons qui s'étaient aventurés dans cet espace et ne trouvaient plus de sortie. Vieux procédé de pêche qui a été conservé dans les parcs à huîtres du temps présent !  (Léon Dubreuil).

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