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Piraterie à Penmarc'h aux XVème et XVIème siècles.

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La piraterie a été pratiquée à toutes les époques ; car de tout temps la richesse a attiré les convoitises. La riche cargaison d'un navire était une bonne aubaine pour qui pouvait s'en emparer, et les corsaires rentraient triomphalement à leur port d'origine, traînant à leur suite les bateaux capturés. Ces actes s'expliquaient en temps de guerre, puisqu'il était de bonne tactique de ruiner le commerce ennemi ; mais la paix conclue, ils n'en continuaient pas moins. Les capitaines anglais et espagnols, tout comme les français et les bretons pratiquaient la guerre de course pour leur propre compte, et s'ils couraient à ce métier certains risques, ils y trouvaient bien souvent grand profit.

En 1242 les corsaires anglais faisaient des incursions fréquentes sur les côtes bretonnes, s'attaquant au commerce et pillant les villes maritimes. Saint Louis, à cette époque en guerre avec l'Angleterre, intima l'ordre à Jean Le Roux, duc de Bretagne, d'organiser des milices sur le littoral breton pour couris sus aux Anglais. Pendant la guerre de Cent ans, et celle de la Succession de Bretagne, les hostilités reprirent de plus belle.

Les Bretons rendirent aux Anglais la monnaie de leur pièce, en ravageant les îles normandes, et en poursuivant leurs navires jusque sur les côtes d'Angleterre.

En 1403, Guillaume de Wilford, écuyer anglais, à la tête d'une escadre montée par six mille hommes, avait capturé entre Penmarc'h et Douarnenez une quarantaine de navires marchands venant de La Rochelle. Il débarqua à Kérity qu'il s'accagea et poursuivit ses déprédations le long des côtes de la Bretagne. Un siècle, plus tard, en 1513, les Anglais opérant une nouvelle descente au port de Penmarc'h, pillent et massacrent la population. Ils étendent leurs ravages sur les localités circonvoisines et en viennent même jusqu'à menacer Quimper. Le vice-amiral de France et gouverneur de Brest, Alain de Guengat se hâte d'accourir au secours de la Cornouaille. Avec ses troupes de Brest grossies d'un nombreux contingent prélevé sur les paroisses côtières, il se met à la poursuite de l'ennemi et le contraint à regagner ses navires demeurés au port de Kérity.

Au XVème siècle, la Bretagne était en fréquentes relations commerciales avec les ports de la Galice et des Asturies. Si les navires espagnols réussissaient à capturer quelques navires bretons, ils ne s'en retournaient pas toujours au complet et sans avaries à leur port d'attache. C'étaient de part et d'autre des actes continuels de piraterie nécessitant parfois l'intervention des pouvoirs publics. Pour éviter des froissements entre les deux nations, on convint en 1430 d'établir à La Rochelle un tribunal où serait représenté chaque Etat. Les sujets de dissensions entre marins bretons et marins espagnols devaient être déférés à ce tribunal dont la compétence et l'autorité étaient reconnues par les deux parties. C'est ainsi qu'en 1486, après dix ans de plaidoiries et d'assignations, ces juges condamnèrent Pierre Forget, Nicolas Coatanlem et autres capitaines bretons à verser dix-huit mille livres à Loppès d'Arbalancze de Barcelone. La somme était payable sous peine d'excommunication par sentence de l'Official de Nantes.

Bien des actes de piraterie cependant échappaient à l'action des juges de la Rochelle, et chaque nation essaya de pourvoir au mieux à la sécurité du commerce de ses sujets. En 1442, le duc de Bretagne, François II organisa une flotte d'une dizaine de navires appelée le Convoi de la mer, pour escorter la marine marchande bretonne. Malgré toutes ces précautions prises pour assurer la liberté du commerce, les corsaires n'en continuaient pas moins leurs exploits. Les côtes cornouaillaises situées sur le parcours des navires anglais, hollandais et espagnols étaient particulièrement exposées aux incursions des corsaires. Les marins bas-bretons, dans une supplique au pape Pie II, vers 1460, se plaignirent des dommages causés par la guerre de course à leur marine marchande et à leurs bateaux pêcheurs. La bulle, « Inhibitio contra piratas » fulmina l'excommunication contre les pirates et leurs complices qui dévastaient les côtes de Crozon.

Les navires étrangers n'étaient pas les seuls à nuire au commerce de la Bretagne. Quelques Bretons, eux-mêmes, attirés par l'appât du gain, se livraient pour leur propre compte à la piraterie et ne se faisaient pas scrupule de s'attaquer aux biens de leurs compatriotes. Mais la justice royale savait au besoin châtier les coupables. En 1550, un gentilhomme du Léon, le seigneur de Coetlestremeur s'était avisé, pour réparer les brèches faites à sa fortune, de faire la guerre de course à son profit. Peu lui importait la nationalité des vaisseaux marchands dont il voulait s'emparer. Si la cargaison était riche, les navires étaient jugés de bonne prise. A ce compte, son industrie florissait. Il avait dans plusieurs ports comme complices une foule d'aventuriers d'origines très diverses, voire même des gentilshommes de bonne souche, chargés du récel ou de la vente des marchandises capturées. A Penmarc'h il s'était acquis le concours de Pierre Le Vestle, sr. de Kermellec et receveur du roi. Dénoncés et traduits devant les tribunaux, les sieurs de Coetlestremeur et de Kermellec ainsi que leurs complices furent condamnés à mort et exécutés (Voir Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, p. m. — Pêcheurs cornouaillais du XVème siècle, par H. Waquel. Bulletin, Société, arch., 1913. Robuchon. Texte par Du Chatellier et Ducrost de Villeneuve, p. 35. Revue historique de l'Ouest. La Marine bretonne aux XVème et XVIème siècles, p. 233). (F. Quiniou).

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