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Pêcheries et Sècheries à Penmarc'h.

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Une industrie très développée et fort lucrative autrefois a presque disparu de nos jours ; c'est la sècherie ou fumure du poisson, et spécialement des congres, juliennes, maquereaux et merlus. Jusqu'au XVIIème siècle, des navires partaient de Penmarc'h, Camaret et Concarneau, chargés de merlus secs qu'ils allaient porter sur toutes les côtes de France et même d'Espagne. Les lieux principaux de pêche et de sècherie, nous dit M, Trévédy, paraissent avoir été, dès le XIIIème siècle, les environs de Concarneau et les côtes de la baronnie de Pont-l'Abbé.

Les pêcheries de Saint-Mathieu, dans le Léon, étaient affermées par le Duc, dès le 4 mai 1279, à sept marchands de Bayonne, mais cet accord ne fut pas de longue durée. Les Léonards ne tardèrent pas à se brouiller avec les Basques, Les pêcheries du Cap-Caval sont au moins aussi anciennes, mais nous ne trouvons de traces continues de leur existence qu'à partir du moment où commencent les actes de la quatrième maison de Ponthièvre et les aveux de la baronnie du Pont. Fréminville et quelques auteurs prétendent qu'à trente ou quarante lieues, à l'ouest de la pointe de Penmarc'h, se trouvait un banc considérable de morues, et que la vente de ce poisson devint l'objet principal des spéculations des armateurs du pays. C'est là une affirmation qu'aucune preuve sérieuse n'appuie. Tous les anciens documents qui parlent de l'industrie et du commerce du Cap-Caval ne citent en fait de poissons exportés que les sardines, maquereaux, congres, juliennes, et surtout les merlus. Les bateaux qui entrent au port de Nantes, de Royan et de Bordeaux aux XVème et XVIème siècles n'apportent comme cargaison, outre les céréales, que des merlus salés ou fumés. La même conclusion ressort de la bulle du pape Martin V (1428) en réponse aux doléances des marins de Penmarc'h.

Ces derniers, dans leur requête à Rome, représentaient au Pape que la saison de la pêche aux merlus correspondant aux quatre mois : mars, avril, mai et juin, se trouvait coupée de nombreuses fêtes qui étaient autant de jours de chômage. Ce poisson était leur ressource essentielle. Il était la base de leur alimentation, comme l'objet de leur principal trafic. La pêche, ajoutaient-ils, se pratiquait de nuit, et sans qu'on eût à s'éloigner à plus d'une journée de navigation. Ne serait-ce pas dans ces parages que se trouvait le banc de morues dont fait mention Fréminville ? Les marins de Kérity virent leur requête agréée en Cour de Rome. Ils devaient en retour abandonner pour les pauvres une part convenable du produit de leur pêche, mais cette quantité était laissée à l'inspiration de leur conscience. En 1479, le pape Sixte IV leur permit également de pêcher à certaines fêtes de l'année qui restaient obligatoires pour les autres fidèles : mais les dimanches, l'Ascension, la Saint-Jean et la Saint-Pierre étaient formellement exceptés.

C'était donc le merlus et non la morue qu'on péchait à Penmarc'h au XVème siècle. Cette pêche était soumise à certains règlements édictés par la baronnie du Pont et la maison de Penthièvre. Les droits perçus par les seigneurs étaient compris sous les titres de vaccantage, marénage, pêcherie et sècherie. Le terme vaccanteurs désignait probablement les marins de commerce, tandis que les maréans seraient plutôt des hommes de l'équipage des bateaux de pêche. Nous lisons, en effet, dans un procès-verbal rédigé en 1706 par le procureur fiscal de la juridiction de la baronnie du Pont, « les maîtres de bateaux feraient l'enrôlement des pêcheurs et maréans qui avaient été avec eux dans leurs bateaux depuis le dit temps ».

Un mémoire de 1709 établit que « les seigneurs du Pont étaient inféodés de temps immémorial envers le roi du droit de pêcherie, sècherie et vaccantaige dans les paroisses de Loctudi, Plonivel, Treffiagat, Tréoultré et Comblât, suivant l'aveu de Pierre du Pont du 29 mars 1480 et celui d'Hélène de Rohan du 11 novembre 1494 ».

L'exercice de la pêche sans autorisation entraînait la saisie et la confiscation des poissons et des instruments de pêche, ainsi que la condamnation de chaque homme à trois livres d'amende. C'est ainsi qu'aujourd'hui le braconnier pris en flagrant délit de chasse voit le gendarme lui confisquer son fusil, son gibier et dresser contre lui un procès-verbal qui aboutit à une amende. Ajoutons cependant que si le braconnier ne peut se soustraire aux conséquences de son délit, il n'en était pas de même du marin qui avait bec et ongles pour se défendre contre les exigences seigneuriales.

Les pêcheries qui dépandaient de la seigneurie de Penthièvre comportaient au point de vue des droits, des maîtres, compagnons, pages ou mousses et vaccanteurs ou marins de commerce. A Plomeur et à Tréoultré, les pêcheurs maîtres et compagnons payaient chacun 63 sols 9 deniei's, plus quatre merlus, tandis que les pages ne devaient que 25 sols. A Saint-Guénolé, les maîtres payaient 70 sols et quatre merlus.

Les barons du Pont exigeaient 45 sols par maître et par compagnon ou homme d'équipage qui demeuraient au-dessous du pont Ninon, c'est-à-dire plus près de la mer, et 35 sols pour ceux qui résidaient au-dessus. Chaque maître ne pouvait admettre dans son bateau que quatre pages ou mousses pour le bateau de neuf à dix pêcheurs, cinq pour le bateau douze à seize pêcheurs ; sept pour le bateau de dix-huit à vingt pêcheurs ou au-dessus. La flottille Penmarchaise, dit M. C. Vallaux à qui nous empruntons ces renseignements, était composée d'assez grosses barques dont les plus faibles devaient avoir de quinze à vingt tonneaux, et les plus fortes de trente-cinq à quarante. De tels bateaux pouvaient fort bien se livrer non seulement à la pêche, mais au commerce de cabotage sur les côtes bretonnes dans les intervalles de pêche, et c'est là l'origine véritable de l'importance commerciale de Penmarc'h.

Nous ajouterons même que certains bateaux, étaient uniquement destinés au cabotage, et qu'ils sillonnaient les mers, non seulement sur les côtes bretonnes, mais sur tout le littoral ouest de la France, de l'Espagne et du Portugal. Ces navires, en dehors des intervalles de pêche, voguaient au loin pendant toute l'année, ainsi que l'établit le document que nous reproduisons en appendice. Quelques-uns d'entre eux, comme nous le verrons, jaugeaient plus de quarante tonneaux.

Les pêcheries du Cap Caval, appartenant au baron du Pont, aux ducs de Bretagne, puis aux comtes de Penthièvre, furent estimées 1250 livres dans un acte du 2 mars 1439. La valeur de ce droit variait d'une année à l'autre. Le tableau suivant nous permet d'en suivre les fluctuations de 1439 jusqu'au milieu du XVIIème siècle.

Le droit de pêcherie valait en 1439 : 1.250 livres ; en 1501 : 2.000 livres ; en 1523 : 1.845 livres ; en 1536 : 1.200 livres ; en 1545 : 1.133 livres.

Le droit de pêcherie valait en 1548 :  1.333 livres ; en 1585 : 900 livres ; en 1604 : 300 livres ; en 1636 : 150 livres.

Au XVIIème siècle, le baron du Pont évaluait à cent livres le produit annuel de ses sècheries et des redevances qu'il levait dans le Cap-Caval. (F. Quiniou).

Registres Comptabilité de Bordeaux 1482-1483 (bateaux de Penmarch - liste n°1).

Registres Comptabilité de Bordeaux 1482-1483 (bateaux de Penmarch - liste n°2).

Registres Comptabilité de Bordeaux 1482-1483 (bateaux de Penmarch - liste n°3).

Registres Comptabilité de Bordeaux 1482-1483 (bateaux de Penmarch - liste n°4).

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