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Les navires de guerre à Penmarc'h aux XV-XVIème siècles.

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Sous le sage gouvernement des Ducs, le commerce, l'industrie et l'agriculture avaient pris un brillant essor en Bretagne. Partout, dans la province régnait l'aisance sinon la richesse. Pour protéger les navires marchands contre les attaques des pirates nombreux à cette époque, le Duc François II (1458-1488) avait organisé sous l'autorité de l'amiral de Bretagne une flotte d'une dizaine de navires, dite, « le Convoi de la mer ». Les bateaux convoyés devaient payer vingt sols tournois par tonne de marchandise. Sur les réclamations des marchands qui trouvaient cette taxe trop onéreuse, le roi de France Henri II supprima ce droit par une lettre adressée le 7 janvier 1554 à Jean de Brosse, duc d'Etampes et comte de Penthièvre, gouverneur de Bretagne. Le port de Penmarc'h avait quelques navires armés en guerre pour protéger ses bateaux marchands et pouvait se passer du concours de la marine ducale. François II, dans sa lutte contre la France, fera appel au concours des ports bretons et Penmarc'h enverra quelques navires rejoindre la flotte de la Bretagne.

A la mort de Louis XI, les grands seigneurs tenus jusque-là sous l'obéissance royale, se soulevèrent contre l'autorité d'Anne de Beaujeu, régente du royaume pendant la minorité de Charles VIII. Dunois, duc d'Orléans, fils de l'héroïque compagnon de Jeanne d'Arc, était le principal meneur de la lutte féodale, comme François II en était le soutien. Ce dernier, par crainte du roi de France qui avait des visées annexionistes sur son duché, avait fait alliance avec le roi d'Angleterre et Maximilien d'Autriche. Le gouvernement français poussa les seigneurs bretons mécontents de l'autorité ducale à ouvrir les hostilités. Le vicomte de Rohan, le sire de Quintin son frère, les sires de Pont l'Abbé et de Pluscallec s'étaient jetés sur la Basse-Bretagne.

Dans cette guerre, Penmarc'h resta fidèle au Duc et envoya au secours de la flotte bretonne quelques-uns de ses navires sous les ordres du vicomte du Faou et de Jehan de Quélennec, amiral de Bretagne. Voici, avec les noms de leurs commandants, les nefs, barques et navires de Penmarc'h qui prirent part à cette lutte :

1° Une nef, nommée le Nicolas, maître Jehan Longés et contre-maître Jehan Turques.

2° Une nef nommée le Clemens de 110 tonneaux, maître, Yvon Lescantin.

3° Une nef nommée le Pierre, maître Henri Carcou, dit Guillicart.

4° Une nef nommée le Christophe, maître Hervé Glémarhec.

5° Un navire nommé le Clemens, maître Gourmel Bras, contre-maître Lorens Kervily.

6° Un navire nommé le Guénolé, maître Laurent Mahé, contre-maître Jehan Le Flo et autres mariniers.

7° Une barque nommée la Fiacre, maître Yvon Le Quin, contre-maître Guillaume Puys et autres mariniers.

Les marins de Penmarc'h qui avaient servi le Duc pendant cette guerre de 1487 furent exemptés de tous fouages et subsides (Revue historique de l'Ouest. Année 1886. La marine bretonne aux XVème et XVIème siècles, p. 233).

La lutte se poursuivait sur terre ; mais vaincu à Saint-Aubin-du-Cormier par Louis de la Trémoille, François II dut signer le traité de Sablé (19 août 1488) par lequel il s'engageait à ne pas marier ses deux filles sans la permission du roi de France. La mort du Duc, survenue le 9 septembre suivant, ouvrit de nouveau la question de la succession de Bretagne. Le vicomte de Rohan qui, du chef de sa femme Marie de Bretagne, prétendait avoir des droits au duché, cherchait en soutenant le roi de France, à obtenir pour ses deux fils l'alliance d'Anne et de sa soeur Isabeau, filles mineures de François II. Il vint mettre le siège devant Brest qui dut capituler au mois de Février 1489. Les Anglais arrivèrent au secours des bretons. Les navires de Penmarc'h vinrent aider la flotte anglaise à assiéger la ville de Brest. Cette guerre devait se terminer par le mariage d'Anne et de Charles VIII et par la réunion du duché de Bretagne à la Couronne de France.

Lorsqu'en 1508, les habitants de Penmarc'h firent construire leur église paroissiale, ils tinrent à sculpter sur ses façades des caravelles et des barques de pêche pour rappeler le commerce et l'industrie qui furent la principale source de leur richesse ; mais ils n'oublièrent pas de signaler les exploits de leurs navires de guerre. Au-dessus du portail sud, nous pouvons voir une scène de combat naval. Deux marins, grimpés au haut des vergues, et maniant l'un une hache, l'autre une épée, défendent le drapeau de la Bretagne.

L'histoire continuera à faire mention des navires de guerre de Penmarc'h jusqu'à la fin du XVIème siècle. Le roi de France, François Ier, dans la crainte d'une guerre avec l'Angleterre ou l'Espagne, ne voulut pas se laisser surprendre par ses ennemis. Il tint à faire ses préparatifs de combat, et chargea le vice-amiral, M. du Chillou, d'assembler une armée navale. Il lui ordonna le 12 décembre 1520 de faire le recensement des navires normands et bretons qui pourraient apporter leur concours à la flotte royale. La réponse de l'amiral nous permet de constater la présence de 26 vaisseaux ronds (de haut bord) capables de porter plus de 10.000 hommes. Parmi ces navires, nous trouvons trois nefs de Penmarc'h et de Pouldavid, jaugeant chacune 240 tonnes, et une autre de 200 tonnes la Bonne Aventure, appartenant au capitaine Chanoy.

En 1595, le sr. de Saint Luc, nommé gouverneur de Bretagne, résolut de mettre le siège devant l'île Tristan, alors occupée par La Fontenelle. Pour former une armée d'attaque, il fit appel à beaucoup de villes de Bretagne. En l'absence du brigand de la Cornouaille retenu prisonnier, ce fort était défendu par son fidèle et habile lieutenant, Jacques de Lestel, sieur de La Boulle, qui réussit avec le secours des Espagnols à repousser les attaques des assiégeants. Penmarc'h qui, celle année-là même, avait eu tant à souffrir de la part des troupes de La Fontenelle, prit cependant part à cette expédition. Il dut fournir avec Audierne et les autres lieux de la côte deux cents arquebusiers, et envoyer dans la baie de Douarnenez quatre barques armées portant chacune vingt hommes et deux chaloupes montées chacune par dix hommes. Il n'est plus question de ses navires ne guerre jaugeant 240 tonnes. Le port de Penmarc'h était-il arrivé à ce point de décadence qu'il n'avait plus pour protéger sa flottille marchande que des barques et des chaloupes qu'on pouvait armer en guerre ? (Références. — Revue historique de l'Ouest. Année 1886. — Histoire de la Marine française, par Ch. de la Roncière. — La Bretagne, par A. Raison de Cleuziou. — A. Barthélémy. Documents inédits sur la Ligue en Bretagne, XXI, 1595. — Comptes de Rolland Le Baud cités par M. Le Bastard de Mesmeur dans ses notes, sur l'ouvrage du chanoine Moreau). (F. Quiniou).

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