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Les manoirs et rues de Penmarc'h.

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§ I. — TRÉOULTRÉ.

Ces manoirs n'avaient rien de l'aspect grandiose des anciens châteaux du moyen-âge. C'étaient de simples gentilhommières d'un genre plutôt sévère, et ils ne se distinguaient des demeures environnantes que par leurs proportions plus vastes et un certain luxe dans l'emploi des pierres de construction. La porte principale était généralement encadrée de cannelures et d'arcatures et surmontée de l'écusson avec les armes du seigneur.

Penmarc'h n'a jamais été à proprement parler une ville fortifiée. Les trois agglomérations de Tréoultré, de Kérity et de Saint-Pierre qui composaient la paroisse, n'ont à aucun moment formé une seule et même cité. Elles étaient, autrefois comme de nos jours, reliées entr'elles par des groupes de maisons distants d'une centaine de mètres les uns des autres. Le territoire à défendre était trop vaste pour être clos de remparts ; mais ça et là se trouvait un manoir dont les murs d'enceinte pouvaient porter quelques canons de petit calibre. En ces temps de guerres de partisans, ou d'incursions de la part des Anglais ou des Espagnols, un manoir fortifié qui pouvait tenir quelque temps les assaillants en respect, permettait aux troupes du voisinage d'accourir pour forcer l'ennemi à la retraite.

Nous avons d'abord l'église paroissiale avec son cimetière, point de défense contre l'ennemi arrivant de la direction de Pont-l'Abbé ; et lieu de refuge pour les habitants du bourg et des villages voisins. Entourés de retranchements et de palissades, ils pouvaient défier longtemps les attaques des assiégeants, et ce n'est que par surprise que La Fontenelle en 1595 put s'en emparer.

Au nord et tout près de l'église, ce sont les rues Donge, Drouallen et Gorray ; et à l'est le manoir de Kerlaérec duquel dépendait la métairie du Gorray. Les Drouallen étaient seigneurs de Kérazan en Loctudy. Kerlaérec appartenait en 1481 à Bertrand Lézongar, ensuite à escuyer Guillaume de Kerlaérec sr. de Botbellec en Plobannalec. Marie de Kerlaérec épousa sr. le Héder Kerlambert, de Tréoultré... Plus près du bourg, c'est le manoir de Kerdavid dont était propriétaire dame Marie de Méabé douairière de Kervéréguin (Loctudy), veuve de René Kervéréguin, notaire royal en 1598. Cette famille possédait également le manoir de Kervinigan dans le village du même nom, à peu de distance et à l'ouest de l'église paroissiale.

Deux cents mètres plus loin ; c'est le Pénity dont les murs portent encore des restes de fortifications. Ce manoir est vers 1925 maison d'école publique de filles, après avoir servi de résidence aux prêtres de la paroisse jusqu'en 1877. Au-dessus d'un portail à arcades rondes s'étend un rempart à mâchicoulis dont la plate-forme pouvait recevoir des canons de petit calibre. On y accède de l'intérieur de la cour par un escalier de pierres de taille. Derrière cette demeure fortifiée se trouve le manoir de Pors-Lambert auquel était jadis attachée une maison de dîmes [Note : Revenus ou dimes affermées par actes notariés du 1er juillet 1784 : Revenus en froment .... 1.350 livres. Revenus en orge .... 611 livres 3 sols. Revenus en blé noir .... 10 livres. Revenus en seigle .... 6 livres. Revenus en paille d'orge ... 30 livres. TOTAL des revenus du bénéfice, cure de Tréoultré-Penmarc'h : 2.007 livres 3 sols. Charges du dit bénéfice-cure : Reparations ... 18 livres. Cueillete des dîmes .... 16 livres. Acquit de fondation .... 252 livres. Portion congrue du vicaire .... 230 livres. Contribution ou dons gratuits accordés au roi .... 165 livres. Vente et transport des grains ... 234 livres. Total des charges : 915 livres. (Archives municipales)]. Ce dernier édifice surmonté d'un clocheton ajouré existe encore dans un état de conservation parfaite. C'est peut-être un des rares spécimens de ce genre. Nous nous permettons de le signaler à l'attention de l'administration des Beaux-Arts pour éviter qu'il ne subisse le sort de tant d'autres monuments anciens de la paroisse. En ces temps où l'on percevait la dîme, la charrette chargée de gerbes passait sur l'arcade ogivale et ressortait par l'autre porte, après avoir jeté au préalable le nombre de gerbes fixé par la coutume. Le grenier situé au-dessus du bâtiment servait à remiser les gerbes. Jean Toulalan de la famille des seigneurs de Kerfeuntenic en Plobannalec était également seigneur de Pors-Lambert ou Kérezrec. A côté, existent de vieilles maisons à portes sculptées, propriété de gens riches, commerçants ou bourgeois. Plus loin, dans les terres, étaient le manoir de Kérontec ou Kéraondu, autrefois à Henry de Kérouant, celui de Kerlégristy ou Kerléguestric, d'abord au sr. de Pellendés, puis à Hascoët le Harzer et en 1564 à Rolland de Guermeur seigneur de Coatrozec'h, et enfin le manoir de Kerganten à Marguerite. Le Divanac'h veuve en 1542 de Jean de Kérouant de Plonéour-Lanvern. Lors des guerres de religion, le sr. de Kérouant, sa femme et son fils avaient abjuré leur foi pour se faire huguenots. Par crainte des Ligueurs, ils s'étaient retirés au château du Pont avec une partie de leurs richesses, « force vaisselle d'argent pour servir trois ou quatre plats, des joyaux et autres meubles de prix et en grand nombre, » mais tout fut perdu, nous dit le chanoine Moreau. Le château assiégé par le sr. de Lézonnet, gouverneur de Concarneau dut capituler. Le sr. de Kérouan et son fils faits prisonniers ne purent recouvrer leur liberté que moyennant une rançon de cinq mille écus. Les troupes de Penmarc'h avaient pris part à ce siège.

Maison de la ville de Penmarc'h (Bretagne) : photo de l'agence Rol (année 1923).

Revenons à Pors-Lambert pour suivre le chemin qui encercle le bourg de Tréoultré à l'Ouest et au Sud. Nous tombons immédiatement dans la rue Dronsart qui mène au manoir de Kérellec, distant d'une centaine de mètres. Obliquant vers la gauche, on a la rue Strayer qui touche à la voie romaine de Pont-l'Abbé à Kérity. Le village auquel aboutissait cette rue appartenait à Yvon Bénic sr. de Kerguennou, après avoir été la propriété de Guillaume Pénalan sr. de Kerros. La rue Saliou avec ses ruines de maisons et de clôtures de jardins fait suite à la rue Strayer et dépendait d'Adelice Cozic.

Non loin de là, et tous près des marais, le village de Kélargant s'avance au coin du fer à cheval qui comprend au milieu l'important manoir de Pors ar Gosquer, sentinelle avancée en face de la grève blanche, où pouvait s'opérer facilement un débarquement de l'ennemi. Ce manoir avec ses deux portes cintrées, dont l'une est surmontée d'une statuette en Kersanton de sainte Thumette, patronne de Kérity, est entouré de fortifications rappelant celles du Pénity. Il appartenait à la fin du XVIIème siècle à Anne Danyel, veuve du sr. Frollo de Kerlivio, et en 1732, il devenait la propriété de l'église de Tréoultré. Les canons qui servaient à sa défense débouchaient à l'extérieur par trois ouvertures pratiquées dans les remparts. La porte d'entrée de la cour donne sur la rue Croizic. Cette rue, ou plutôt ce sentier a une longueur d'une centaine de mètres, et finit au manoir de Pors ar Paign dont les démolitions ont été utilisées pour des constructions modernes. Encore actuellement, les travaux exécutés dans les champs voisins mettent à jour des pierres de taille, restes de bâtiments anciens. Le sr. Le Paign était en 1680 notaire royal à Kérity.

En face, plus près de la mer, se trouvaient le manoir de Kervellec et à un kilomètre à gauche : la rue Baccus, ainsi appelée du nom du propriétaire du village. Dans cette rue qui aboutissait à Kersunez, existait une chapelle dont les ruines elles-mêmes ont disparu, lors de la construction de la ferme actuelle. Le voisinage de Lannorogan ou Langourougan explique l'existence de cette chapelle. (Lan-monastère ou fief religieux).

Au nord de ce village est Kergadien avec son moulin appartenant à Jean de Kersaudy de Plomeur qui se fait représenter à la montre de 1481 par Jean, son fils, archer en brigandine. Plus près du bourg, et non loin de l'ancienne gare, nous avons la grosse agglomération de Kergazégan avec son manoir qui fut d'abord la propriété de Jean de Quilliourc'h, puis de la famille de Kéranroués et enfin de Jean de Rochan.

Ne quittons pas le quartier de Tréoultré sans signaler le manoir de Kéréon, situé au nord-ouest du bourg, sur les bords du canal qui séparait la paroisse de Penmarc'h de la trêve de Saint-Guénolé. Ce village appartenait à Charles L. Honoré de la famille des seigneurs de la Forest en Loctudy et arrière-neveu de l'historien, le chanoine Moreau.

 

§ II. — KÉRITY.

La ville de Kérity et ses faubourgs, c'est la région hantée de glorieux souvenirs, où il n'est pas cependant impossible, quoique prétendent certains auteurs, de démêler l'histoire d'avec la légende, A chaque pas nous rencontrons des ruines, des manoirs croulants, tout ce qui est demeuré des dernières splendeurs de l'opulente cité.

Après avoir traversé le pont Ninon distant d'environ un kilomètre du bourg paroissial, nous nous trouvons dans le quartier de Kérity. Autrefois, dit-on, Kérity et Tréoultré étaient reliés par une allée bordée de grands arbres et de maisons. Plusieurs de ces édifices portent encore le cachet des XVème et XVIème siècles. Cette allée partait de Pors-Lambert, passait par la rue Dronsart, les villages de Kérellec et de Poulgallec. La langue de terre ferme située entre les dunes et marais du sud et les marais de Lescors était autrefois bien moins large que de nos jours. La culture a gagné du terrain vers Kerlégristy, et là, où il n'y avait naguère que des eaux stagnantes avec leurs roseaux, se voient aujourd'hui des prairies et des champs fertiles. L'envahissement des eaux, surtout dans la saison d'hiver, rendait cette région d'un accès difficile. Cambry nous raconte qu'il lui arriva de s'embourber avec son cheval dans le gué de Pont-Ninon.

Penmarch

  

Maison de la ville de Penmarc'h (Bretagne).

A l'entrée de Kérity, nous trouvons le village de Penn-a-ger (entrée de la ville) qui dut faire partie d'un manoir important, d'après ses nombreuses servitudes et comme l'indiquent son puits et ses pigeonniers. Le manoir appartenait à Pierre Soubly et à Jeanne Laurens sa femme. Aux abords de ce village existait un grand dolmen qui fut détruit en 1820, lors de l'ouverture de la route de Penmarch au phare de Saint-Pierre. En face était Kersidan, d'abord à Hascoët le Harzer, puis vers 1528 à Isabeau de Trémillec, dame de Gouénec'h.

A quelques mètres plus loin, aux portes mêmes de la ville, nous avons le manoir de Penn-ar-Pont (tête du pont) dont Henri Floc'h était seigneur, et l'important château de Kérouzi qui devint la citadelle de Kérity. Cette place forte qu'il fallait réduire ou emporter d'assaut avant de pouvoir pénétrer dans la ville, est close par un fort mur crénelé dans lequel s'ouvrent deux portes monumentales. De chaque côté de la maison d'habitation est une large meurtrière, et il semble que ce fort était protégé au nord par une douve qu'il était facile de combler par les eaux du marais voisin. Cette citadelle subit deux sièges, l'un en 1595 par La Fontenelle, et l'autre en 1597, par Sourdéac, gouverneur de Brest.

A Kérity même, outre l'église de sainte Thumette construite à l'instar d'un fort, on remarque plusieurs maisons fortifiées, principalement dans les quartiers de Guernevez ou Ville-Neuve et de Bourg-les-Bourgs. Aux alentours de la ville, à l'est, étaient la maison ou manoir de Poulglas qui dépendait de la Confrérie du Rosaire de Tréoultré, et le manoir de Kérandraon dont était seigneur messire Jean de Guengat, époux de Péronelle de la Coudraie, de la paroisse de Tréméoc. A l'ouest, non loin de Bourg-les-Bourgs, c'est le village de Kervily dont les ruines attestent l'ancienne importance. La mer, à cet endroit, laisse encore voir des traces de cales et d'escaliers formées d'immenses pierres de taille. Gabriel P. de Ritalongi prétend que cette anse constituait l'ancien port de Kérity. Cette assertion aurait eu quelque vraisemblance, si ces cales s'étaient trouvées de l'autre côté de l'anse de Kervily. Il n'est guère admissible que les habitants de Kérity aient songé à construire leur ville si loin de leur port. Il suffit d'ailleurs de considérer la côte semée d'écueils dans ces parages pour se convaincre que tout débarquement y était impossible, du moins pour tout autre bateau que de simples canots de pêche. Ces cales et ces escaliers servaient à remonter de la grève sur des civières le goëmon récolté sur les rochers ou jeté à la côte par la tempête. Il existait autrefois à Kervily une chapelle dédiée à saint Laurent. Quelques vieillards se rappellent en avoir vu les ruines.

Au nord-ouest, dans les terres, c'est Kerbézec avec son manoir fortifié qui appartenait au XVème siècle à Jacques de Guengat et à sa dame de la famille des Languéouez de Plonéour. Les riches seigneurs de Kerbézec, dit-on, tapissaient de soie, à l'occasion de la Fête-Dieu, la route qui conduisait de leur manoir à la fontaine de saint Nonna située à Kergadic et distante de trois à quatre cents mètres. Les seigneurs de Penn-ar-Pont en faisaient autant, de sorte que d'un manoir à l'autre, le parcours de la procession était recouvert de tapis de soie. Cette tradition n'a rien d'invraisemblable. Les transactions commerciales de Kérity avec l'Espagne et le Portugal permettaient aux riches armateurs d'acquérir, en échange de leurs marchandises, les produits de ces contrées. Le manoir de Kerbézec avait gardé presque intactes jusqu'à ces jours ses belles fortifications, et il est regrettable qu'on ait abattu ses murs crénelés pour en faire entrer les pierres dans la construction d'une maison d'école. Le beffroi qui dominait ce village sonnait autrefois l'alarme à l'approche de l'ennemi et servait également de poste d'observation. Aujourd'hui encore la maison d'habitation garde son aspect de riche gentilhommière.

Quant à la fontaine de saint Nonna, elle subsiste toujours, mais elle n'a plus son cachet d'antan. Les bancs de pierre qui l'entouraient ont disparu pour faire place à un lavoir public. Elle rappelait un épisode de la vie du saint patron de la paroisse. La tradition locale rapporte que Nonna, débarquant de son île à Saint-Pierre, avait pris en mains un immense galet qu'il devait déposer à l'endroit où Dieu voulait qu'il construisît une église pour ses nouveaux paroissiens. La pierre était pesante, et le saint, fatigué, était assis au bord du chemin où il fit jaillir une source pour étancher sa soif. C'est à cet endroit que la piété des habitants fit construire une fontaine. S'attaquer à ces vestiges et souvenirs du passé, c'est faire disparaître un peu de l'histoire et de l'âme d'un pays. Que de souvenirs des temps anciens auraient pu être conservés dans ces régions si l'ignorance, l'appât du lucre ou l'instinct de destruction ne s'étaient trop souvent donné libre carrière. Fréminville nous raconte que dans un premier voyage qu'il fit au commencement du XIXème siècle à Kérity et à Saint-Pierre, il rencontra encore de nombreux vestiges de la grandeur passée de Penmarc'h ; mais quelques années plus tard, il ne retrouva plus les pans de murs, qui cependant ne semblaient pas menacer ruine, ni les clôtures de maisons et de jardins, témoins survivants de la richesse des habitants de ce pays. Le tout s'était écroulé sous l'action du temps aidée sans doute par la main des hommes.

Le dernier manoir dont nous avons à faire mention se trouvait non loin de la fontaine de saint Nonna ; c'était le manoir de Kerfézec ou Kerfec qui dépendait jusqu'au milieu du XVIème siècle de Jean de Pratouarc'h et de Marie Le Floc'h, sa femme. Leur fils Jean, seigneur de Kérillio, est signalé à Plomeur à la réformation de 1536. Kerfézec devint ensuite la propriété de Pierre Kernussan, sergent de la Tréoultré.

Nous venons de voir que, du côté de la terre, la ville de Kérity était entourée de différents forts tels que ceux de l'église paroissiale, du Pénity et de Pors-ar-Gosquer. Elle était protégée elle-même par la citadelle de Kérouzi, et le manoir fortifié de Kerbézec. A l'ouest, la, tour de Saint-Pierre servait de poste de guetteur, et la mer, semée de récifs à cet endroit, constituait une défense naturelle défiant toutes les attaques. Quelques navires de guerre que Kérity possédait pour protéger sa marine marchande, mettaient en même temps son port à l'abri d'un coup de main.

Plusieurs des chemins, parmi les pans de murs, les fondations en pierres de taille et les décombres de Kérity portent des noms de rues. Bien que ne constituant plus aujourd'hui que des sentiers, ces rues sont encore reconnaissables. Elles ont gardé d'un côté leur bordure de pierres taillées et n'ont été rétrécies de l'autre qu'au profit des champs voisins ou de nouvelles constructions.

Le terme de rues dans toute la presqu'île de Pont-l'Abbé, dit M. Trévédy, s'appliquait communément aux petits sentiers ruraux qui reliaient les villages. Cette assertion est vraie pour les rues de Tréoultré qui prenaient les noms des villages qu'elles desservaient ou des manoirs qui en étaient le principal ornement ; mais elle est moins justifiée pour les rues de Kérity bordées des deux côtés de magasins et de maisons de marins, de négociants et d'armateurs. Ces rues, assez larges cependant pour le passage d'une charrette, étaient, si l'on veut, plutôt des ruelles, excepté la grand'rue qui traversait la ville dans son milieu, mais elles n'avaient rien du caractère de sentiers ruraux reliant des villages. Nous concédons volontiers, à l'encontre de la tradition que rapporte E. Souvestre, que Kérity n'a jamais été une grande ville comme Nantes ; mais on doit reconnaître que c'était au XVème siècle un centre urbain et commercial d'une certaine importance.

La carte ci-jointe rétablit d'une façon à peu près exacte la physionomie ancienne de Kérity-Penmarc'h.

En partant de Penn-a-ger pour se diriger vers le centre de la ville, on passait entre le manoir de Penn-ar-Pont et le château de Kérouzi par des rues dont il nous a été impossible d'établir l'identité. Toutes les rues situées a droite de la grande artère convergeaient vers la place de Marc'had an ed ou Marché au blé. C'est d'abord la rue Capiten avec ses puits dont la margelle dépasse à peine le niveau du sol ; puis c'est la rue des Marchands ou des Orfèvres qui allait directement jusqu'à la place du Marché. En face de l'église nous avons la rue Sainte-Thumette qui se terminait à la rue Jaffry dont la rue Lenn était le prolongement jusqu'à la mer. Les quartiers de Bourg-les-Bourgs et de Guernevez étaient reliés par une venelle ; mais ce dernier faubourg atteignait Marc'had an ed par la rue Sâl.

Du côté de l'église, nous trouvons trois rues dont les abords ont sans doute changé de physionomie depuis le XVème siècle ; mais elles n'en subsistent pas moins avec les proportions qu'elles avaient à cette époque. Deux d'entre elles, l'une au Nord, la rue Bescond, l'autre au Sud, la rue Nevez ou Neuve étaient pavées. La troisième, la rue Longès, aboutissait aux Talarou, ou limites de la ville. Elle était ainsi appelée du nom de Jehan Longès capitaine de la nef le « Nicolas » lors de la guerre de 1487 entre François II, duc de Bretagne, et le roi de France Charles VIII.

Un acte notarié du 31 décembre 1814 nous donne les noms de quelques rues et manoirs de Kérity. La Confrérie du Rosaire de l'église de Penmarc'h mettait en location, certaines terres et édifices qu'elle possédait dans ce quartier, notamment un champ, un pré et un courtil. Le champ s'appelait parc Poulglas, situé sur l'emplacement du manoir de ce nom. Il donnait au midi sur le chemin qui menait de Kérity au manoir de Kérandraon ; au levant sur le passage de la rue Longès à la grève ; au nord sur la route du Marché au blé au moulin du Talarou ou de Kérandraon. Au nord du courtil se trouvait un champ dépendant du manoir de Kérun. Le tout fut loué à Jean Thomas Daoulas, négociant à Pont-l'Abbé, place du Marhallac'h, à Henri Jézégabel, ancien capitaine au long cours, demeurant au Bourg-les-Bourgs-en-Kérity, et à Jeanne Catherine Le Donche, veuve de Jean-Jacques, propriétaire, demeurant rue Bernard, au bourg de Kérity.

La fabrique du Rosaire se réservait « les bois propres à merrain », en y comprenant les châtaigniers et les noyers qui se trouvaient sur ces terrains ou autour des édifices. Le territoire de Kérity n'était donc pas, à une époque relativement récente, aussi dénudé que nous le voyons aujourd'hui. La même remarque peut se faire pour les autres quartiers de la paroisse de Penmarc'h (Archives paroissiales). (F. Quiniou).

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