Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

L'église paroissiale Saint-Nonna de Penmarc'h.

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Penmarc'h   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Eglise paroissiale de Penmarch (Bretagne).

§ I. — L'EXTÉRIEUR.

L'église paroissiale actuelle est bâtie sur l'emplacement de l'église primitive. A l'époque de sa construction, le commerce et l'industrie de Penmarc'h étaient en pleine prospérité. Le chiffre de la population augmenta avec le développement des transactions commerciales, et l'on comprend que l'ancienne église fut devenue insuffisante pour les besoins du culte et probablement trop modeste au goût des nombreux armateurs que le négoce avait enrichis.

Elle est vraiment majestueuse cette église de Penmarc'h avec son immense tour carrée et ses vastes proportions. Elle est bien digne de la munificence d'opulents armateurs. De loin elle ressemble à un vaisseau de haut-bord dominant de sa caréne et de sa mâture la grande plaine basse qui s'étale à ses pieds, sans un pli de terrain, presque au niveau de la mer.

Abside.

L'église se présente à nous tout d'abord par son abside rectiligne qui est percée d'une grande fenêtre centrale et de deux autres fenêtres secondaires. Sous la fenêtre du milieu est une petite sacristie couverte d'une terrasse en dalles de granit et agrémentée de contre-forts, de pinacles et d'une galerie. Cette sacristie, qui n'est éclairée que par deux meurtrières, n'était pas assez aérée pour la conservation des ornements et linges sacrés. C'est ce qu'écrivait en 1788 M. Pochet, recteur de la paroisse, à Mgr. de Saint-Luc, évêque de Quimper. Il fut autorisé à construire une autre sacristie au haut du collatéral sud ; mais il dut au préalable obtenir l'assentiment de François Noël Souché de la Brémaudière, seigneur de Rossulien en Plomelin, qui possédait en cet endroit un enfeu. Cet enfeu se trouve actuellement un peu au-dessous de la porte d'entrée de la sacristie.

Clocher central et sculptures murales.

Sur le milieu de la grande toiture se dresse un élégant petit clocher accompagné de deux tourelles qui couronnent des escaliers et rejoignent la campanile central par des galeries portées sur des arcs-boutants. Ce clocher fut abattu en 1818 par la foudre et reconstruit en 1824.

En faisant le tour extérieur de l'église par le côté sud, nous rencontrons de bizarres sculptures. Au-dessus de la première fenêtre se voit un ange soutenant un calice, et sous ses pieds une barque de pêche. Le fronton de la troisième fenêtre est d'un aspect grandiose. Il est orné de crosses fouillées et deux cornières dont une chimère et un ange portant une banderolle, et est décoré en son milieu d'un grand navire à voiles, armé pour la guerre, avec des anges dans la mâture. La première verrière, près de la porte du cimetière, fort belle également, a ses cornières formées d'un personnage assoupi et d'un homme portant en mains une bourse. Au haut de cette fenêtre est représentée une scène assez curieuse. Un bateau avec son équipage fait la pêche ; le diable est au fond de la mer, en train de chasser et de disperser le poisson. Saint Nonna, patron de la paroisse, descend du ciel pour mettre le démon en fuite et permettre à ses paroissiens de faire une pêche fructueuse. Tout près de cette fenêtre est une jolie porte ornée, sorte de petit arc de triomphe qui forme l'entrée du cimetière, et qui rejoint, à l'angle du bas côté du porche, le pignon de l'ancien ossuaire. Ce pignon, avec le soubassement des deux autres côtés, c'est tout ce qui reste de ce charmant édifice, dont les quelques baies flamboyantes qui existent nous indiquent la valeur et l'élégance.

En examinant les murs extérieurs ainsi que la façade ouest du clocher, nous voyons différentes représentations sculptées de barques de pêche, même de caravelles ayant château avant et château arrière, conformément à l'architecture navale du XVème siècle.

Eglise paroissiale de Penmarch (Bretagne). Eglise paroissiale de Penmarch (Bretagne). Photo agence Rol.

La Tour.

Nous voici devant la grosse tour qui mesure dix mètres sur chacune de ses faces. Elle devait avoir, d'après le plan primitif, une hauteur énorme, mais on s'est contenté de la faire monter juste à la naissance de ce qui devait être la chambre des cloches. Sans doute, avait-on le dessein de la terminer plus tard, lorsque les circonstances et surtout les ressources le permettraient. Le commerce de Penmarc'h était à cette époque en pleine prospérité ; mais la construction des églises de Kérity, de Saint-Pierre, de Notre-Dame de la Joie et de l'église paroissiale avait dû faire une assez large brêche dans la bourse des riches armateurs et négociants.

Au bas de la façade sud de cette tour est accolé un porche dont l'entrée est formée de deux baies en plein cintre enguirlandées de feuillages, avec niches, fronton appliqué, faisceau de colonnettes prismatiques sur l'angle, entre lesquelles sont sculptés des poissons et des oiseaux de mer. Le tout est couvert d'une terrasse en granit bordée par une galerie rampante. Aux deux côtés de la niche du milieu se lit une inscription qui contient et la date de la construction de l'église et de la tour et le nom du recteur de la paroisse. Cette inscription en caractères gothiques un peu effacés par le temps et rongés par l'air salin a été diversement reproduite par ceux qui ont écrit sur Penmarc'h. En voici, à notre avis, la vraie reproduction :

Le jour sainct René, l'an mil CCCCCVIII (1508) fut fondée ceste église : et la tour en l'an M. d. neuff (1509) : dôt (dont) estoit recteur K. Iegou.

La difficulté porte sur ce dernier mot, que quelques-uns reproduisent par Kugon (Kérugon), et d'autres par K. Jégou, Carolus (Charles) Jégou. Cette dernière opinion a en sa faveur le témoignage de l'histoire. Nous lisons en effet dans le Bulletin d'histoire et d'archéologie, rédigé par MM. les chanoines Peyron et Abgrall, année 1905, p. 32 :

Vicaires-Recteurs de Plouguer-Carhaix, 1512. — Charles Jégou, recteur de Tréoultré (Penmarc'h).

Chanoines de la collégiale de Saint-Trémeur, 1512. — Charles Jégou.

Au-dessus de cette inscription se voit une scène de combat naval. Deux marins, au haut des vergues, défendent le drapeau de la Bretagne. L'un d'entr'eux tient d'une main une hache et de l'autre une épée.

Dans l'un des angles de la tour clos par un grillage se trouve un gros galet appelé : pierre de Saint Nonna. Le saint l'aurait apporté en débarquant de son île à Saint-Pierre, et l'aurait jeté à cet endroit pour marquer l'emplacement de la future église.

A l'ouest, au pied du grand clocher est un portail à portes doubles et à guirlandes de feuillages d'une très grande richesse. Un des culs-de-lampe de ce portail et plusieurs des gargouilles de la tour nous offrent des représentations peu édifiantes. Le réalisme des sculpteurs de ce temps s'est donné ici libre carrière. Sous prétexte de nous représenter les vices sous des traits difformes pour nous en inspirer l'horreur, ces artistes ont certainement dépassé leur but.

Au côté Nord, dans la fenêtre du fond, à gauche du portail, remarquons trois grandes fleurs de lys, découpées dans la pierre supportant le vitrage. Ce travail dût être d'une grande difficulté d'exécution. La deuxième verrière a des cariatides disparates : un ange avec une banderolle et un homme qui se gratte la cuisse. Au milieu de ce fronton est une sirène reconnaissable à sa queue de poisson. 

Eglise paroissiale de Penmarch (Bretagne).

§ II. — INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE.

Vue d'ensemble.

Pénétrons dans l'église par le portail Sud. Nous voyons au haut du mur d'entrée une scène assez étrange. Un homme et une femme regardent avec épouvante, étendus à leurs pieds, leurs deux enfants qu'un énorme poisson, la gueule ouverte, s'apprête à dévorer. Du seuil de la grande porte d'entrée, on jouit d'une vue d'ensemble sur l'intérieur de l'église. On est saisi à l'aspect des amples proportions des trois nefs, de la largeur et de la hauteur des arcades, et du peuple de statues en pierres et en bois disséminées dans tout l'édifice.

A première vue cependant l'église semble manquer de proportion. Elle paraît trop large. Les nefs latérales mesurent chacune sept mètres de largeur ; tandis que la nef principale a une largeur de dix mètres ; ce qui donne à l'église une largeur totale de vingt-quatre mètres. Sa longueur, depuis le haut du transept jusqu'au bas, est de trente-sept mètres quarante centimètres, mais entr'ouvrez la grande porte du fond et ajoutez à cette longueur les sept mètres que comprend la base de la tour, le manque de proportions ne paraîtra plus. D'ailleurs cette laide cloison qui ferme le bas de l'église n'a pas toujours existé. Elle a remplacé une tribune dont quelques pierres faisant saillie de chaque côté du clocher indiquent l'emplacement. La porte d'entrée de cette tribune ainsi que la galerie qui la contournait se voient encore à mi-hauteur de la tour.

Foyer.

Faisons le tour de l'église par le collatéral sud, et remarquons au bas, derrière les chaises, un foyer avec cheminée, comme on en trouve seulement dans quelques églises des régions de Pont-l'Abbé, Pont-Croix, Douarnenez et Quimper. Pourquoi ce foyer ? D'aucuns prétendent qu'il a sa raison d'être dans une église construite pour servir de forteresse. On y cuisait des aliments en cas de siège et on y faisait bouillir l'eau et l'huile destinées à être jetées par les meurtrières et du haut des tours sur les assiégeants. Cette opinion n'est guère admissible. Pouvait-on prévoir que l'église eût eu plus tard des sièges à soutenir, lorsqu'on construisait ce foyer qui semble dater de la même époque que l'édifice ? Si, dans l'idée de l'architecte, l'église eut dû servir de forteresse, elle aurait été conçue et exécutée sur un tout autre plan. Elle aurait eu des ouvertures moins larges et des contreforts plus puissants. Ses vastes proportions permettaient aux habitants de s'y réfugier en cas d'irruption de l'ennemi, et elle pouvait au besoin tenir lieu de place forte, à condition d'être entourée de palissades et de retranchements. C'est ce qui arriva lorsque en 1595, la Fontenelle vint avec ses troupes de l'île Tristan mettre le siège devant Penmarc'h.

Pourquoi d'ailleurs ce foyer et cette cheminée, à Penmarc'h comme dans les autres paroisses, sont-ils toujours placés dans les fonts baptismaux. Il est vraisemblable, pour ne pas dire certain, qu'il y a une corrélation étroite entre l'existence de ces foyers et l'administration du baptême. Dans les hivers rigoureux, l'eau glaciale des fonts baptismaux aurait pu compromettre la vie des petits baptisés. Nos ancêtres n'avaient pas les mêmes principes d'hygiène que leurs descendants, et le système Kneipp tant prôné de nos jours ne leur était pas familier. Les lampes à alcool n'étaient pas encore trouvées, et il fallait bien pour chauffer l'eau lustrale recourir à ces foyers avec cheminée aboutissant à l'extérieur... « Peut-être aussi, dit M. le chanoine Abgrall, les prétentieux seigneurs ou les riches bourgeois tout puissants en certains centres commerçants, ont-ils cru devoir à leur rang et à leur dignité de réclamer ces marques de distinction pour le baptême de leurs enfants ? » (Architecture bretonne, p. 218).

Ce foyer se trouvait autrefois compris dans les fonts baptismaux. Le 18 juillet 1782, Mgr. de Saint-Luc, lors de sa visite pastorale, ordonna de transférer les fonts dans un endroit plus retiré, et c'est depuis cette époque qu'ils sont situés dans la chapelle du bas-côté Nord, au pied de la tour.

Continuons le tour de l'église, et, pour ne pas retourner sur nos pas, nous signalerons au passage ce que nous trouverons de remarquable.

Verrières.

La verrière du fond représente saint Pierre et saint Paul avec une scène de la vie de ces deux apôtres. A droite c'est saint Pierre recevant de Notre-Seigneur la primauté de juridiction dans l'Eglise. Les brebis qui se trouvent au coin du tableau rappellent les paroles par lesquelles Jésus-Christ conféra ce pouvoir au Prince des Apôtres. « Pasce agnos meos, pasce oves meas » (Pais mes agneaux, pais mes brebis). A gauche, c'est le martyre de saint Paul. Des chrétiens viennent réclamer son corps au juge romain. La fenêtre voisine représente sainte Thumette, patronne de Kérity, portant en mains la palme du martyre, et la hache, instrument de son supplice. A droite, elle paraît devant ses juges, et à gauche, elle subit la décapitation. Ces deux verrières datant de 1868, ainsi que les deux suivantes qui sont de 1856 n'ont rien de remarquable comme valeur artistique.

Statues.

Tout près de la fenêtre de sainte Thumette, on voit une Notre-Dame de Pitié tenant sur ses genoux le Christ dont les pieds et les mains sont soutenus par des anges, et près de la porte un bénitier en Kersanton de 1617 avec la signature du donateur, mais une signature en caractères hiéroglyphiques. Plus loin, c'est sainte Claire et sainte Marguerite d'Antioche. Contre les piliers, nous voyons saint Eutrope, évêque de Saintes, saint Antoine de Padoue et Marie mère de douleurs. Contre le pilier, en face de la chaire, c'est le Christ en croix assisté de sa mère et de saint Jean, draperies mouvementées, genre Louis XIII ou Louis XIV, et à côté, sainte Marthe, les mains en croix sur la poitrine, avec turban et mentonnière. Plus haut, c'est sainte Catherine d'Alexandrie foulant aux pieds un philosophe païen. Au dernier pilier, avant de pénétrer au choeur, nous avons saint François d'Assise montrant ses stigmates, saint Bernardin de Sienne avec trois mitres à ses pieds, en souvenir de son triple refus de l'épiscopat, et sainte Marie-Madeleine coiffée d'un turban et tenant en mains son vase de parfum. En face, c'est une représentation de la Charité ; elle porte un enfant sur son bras gauche, et de sa main droite, elle recouvre à moitié de son manteau un autre enfant qui lui offre un fruit. Au haut de la porte du Rosaire, on trouve un bénitier en Kersanton daté de 1621 et donné par Le Cauguen. Un Cauguen exerça le ministère paroissial à Penmarc'h de 1600 à 1614.

Contre le pilier, à l'entrée du choeur sont trois statues : saint Paul dont l'épée est brisée, la Vierge mère de Dieu et sainte Anne, jolie statuette en coeur de chêne d'une grâce naïve, La bonne grand'mère porte dans ses bras une petite sainte Vierge qui tient sur ses genoux l'Enfant Jésus. Au fond de l'abside, le Père éternel coiffé de la tiare, revêtu de la chape et portant une étole croisée ; il tenait autrefois devant lui le Fils crucifié et au-dessus était le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe ; c'est un groupe de la Trinité. Sur les côtés de l'autel de la Vierge, sainte Thumette et sainte Anne, et dans le coin, le diable de Penmarc'h. Ce dernier groupe nous montre saint Michel terrassant le diable représenté sous la forme d'un immonde crapaud dont l'un des genoux est terminé par un bec d'épervier.

Passons maintenant devant le maître autel, l'un des plus longs du diocèse. Aux deux côtés, on voit les statues de la sainte Vierge et de saint Corentin posées sur d'immenses piédestaux en pierres de Kersanton. C'est Expilly, évêque intrus du Finistère, qui les fit exécuter pour sa paroisse de Saint-Martin de Morlaix, et qui les fit transporter ensuite à la cathédrale de Quimper. Ces supports ont été faits par un jeune artiste nommé Quéré qui fut exempté de la conscription militaire pour lui permettre de mener à bien son oeuvre. La base surtout en est curieuse ; on y remarque un maquereau sur le gril, des lapins, souris, serpents, crapauds, hermines, raisins et feuilles d'acanthe, le tout d'une, grande finesse d'exécution. Le piédestal de saint Corentin porte les armes de Mgr. Graveran avec la devise Verbum crucis Dei virtus, et celui de la sainte Vierge les armes du Chapitre de la cathédrale. Ces deux statues avec. leurs supports ont été données en 1868 à l'église de Penmarc'h par Mgr. Sergent, évêque de Quimper, en échange de la statue en albâtre de saint Jean transportée de Kérity dans l'église paroissiale, statue que l'on peut encore vers 1925 admirer dans la chapelle des fonts baptismaux de la cathédrale de Quimper.

Tableau. — Voeu de Louis XIII.

Nous avons laissé à droite, au-dessus de la porte de la sacristie, un tableau datant du XVIIème siècle. On y voit au premier plan le roi Louis XIII accompagné du Dauphin, du cardinal de Richelieu et de quelques personnes de la Cour ; au plan supérieur, c'est la sainte Vierge donnant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne, et au milieu, une procession de cardinaux et de princes se rendant à l'église de Penmarc'h. D'après E. Souvestre la tradition du Chapitre est que cette procession eut lieu effectivement, dans cette paroisse, et que le tableau en question fut fait pour en conserver le souvenir.

C'est là tout simplement un tableau commémoratif du voeu de Louis XIII, car rien ne justifie la présence de la famille royale, encore moins celle des cardinaux ni même celle de Richelieu à Penmarc'h, bien que la baronnie du Pont ait appartenu à la famille du cardinal en la personne d'un de ses neveux.

Le roi Louis XIII, marié depuis vingt ans à la belle Anne d'Autriche n'avait pas d'enfant, et grande était la douleur du couple royal. Sur le conseil de saint Vincent de Paul, Louis XIII réclama des prières publiques, et la naissance de Louis XIV vint réjouir la France mise sous la protection de la sainte Vierge par le pieux monarque. Comme marque de profonde reconnaissance, le roi fit reconstruire le maître-autel de la cathédrale de Paris et institua en outre pour le jour de l'Assomption une procession commémorative. C'est en souvenir de ce voeu de Louis XIII consacrant son royaume à la sainte Vierge que se fait encore aujourd'hui dans toutes les paroisses de France, la procession du 15 août, fête de l'Assomption.

Fenêtres du Transept.

Arrêtons-nous un instant devant les fenêtres du transept pour en admirer les verrières, surtout celle de la fenêtre principale qui, s'il faut en juger par ce qui nous en reste, devait être d'une grande richesse et d'une valeur artistique remarquable.

Les cinq panneaux nous représentent différentes scènes de la vie de Jésus-Christ. Nous y voyons la Circoncision, la Flagellation, le Baptême de Notre-Seigneur, la Descente de Croix et la Mise au Tombeau. Dans la partie supérieure, nous avons trois rangées de soufflets avec les armoiries des seigneurs prééminenciers de l'église.

Au sommet de la fenêtre, le second soufflet est seul armorié. L'écusson est entouré des insignes de l'ordre de la Cordelière, ainsi que d'une devise. Il est mi-parti d'azur à trois fleurs de lys d'or qui est France, et d'hermines qui est Bretagne. Le deuxième soufflet de la rangée suivante, du côté de l'évangile, est mi-parti d'or au lion de gueules qui est Pont-l'Abbé et d'hermines à trois faces de gueules qui est Rostrenen. Le 3ème est écartelé au 1 du Pont-l'Abbé. — au 2 de Rostrenen. — au 3, contre écartelé : aux 2 et 3 d'azur à 3 fleurs de lys d'or à la cotice de même brochant ; aux 1 et 4 de gueules à la raie d'escarboucle d'or.

Le 3ème est écartelé au 4 de gueules à 9 macles d'or, 3-3-3 qui est Rohan. — Armes de Pierre du Pont et d'Hélène de Rohan.

Le 4ème soufflet est mi-parti au 1 d'un coupé du Pont et de Rostrenen ; au 2 d'argent à 5 hermines de sable, 2-1-2. Jean III du Pont reçut signification de Louis XII, à la requête de la reine Anne, de ne plus porter les armes de Bretagne dans son écu. Jean III obéit sans hésitation.

3ème rangée. — Le 1er soufflet est écartelé aux 1 et 4 d'or au lion d'azur ; aux 2 et 3 de gueules à 5 fleurs de lys d'argent en sautoir.

Le 2ème est mi-parti au 1 d'un coupé d'or au lion d'azur et de gueules à 5 fleurs de lys d'argent en sautoir et au 2 du Pont-l'Abbé.

Le 3ème soufflet comprend les armoiries de Névet. Il est mi-parti au 1 d'un fascé ondé de six pièces d'or et d'azur, au 2 d'or au léopard de gueules qui est Névet ; armes probables de Typhaine de Névet qui épousa vers 1450 Jean de Languéouez, seigneur de Lézarscouët.

Le 4ème est écarté au 1 d'or au lion d'azur. — au 2 fascé ondé de six pièces d'or et d'azur. — au 3 d'argent à 9 losanges de gueules. — au 4 d'azur à la croix d'argent.

Sur le tout au 5 de gueules à 6 fleurs de lys d'argent, 3-2-1. Les armes de cette 3ème rangée devaient appartenir à la baronnie de Lescoulouarn.

Le vitrail de la chapelle de la Sainte-Vierge, au sud du maître-autel est composé de 4 soufflets.

Le 1er de l'étage supérieur est d'or au lion de gueules qui est Pont-l'Abbé.

Le 2ème est mi-parti de Pont-l'Abbé et d'hermines à 3 fasces de gueules qui est Rostrenen, armes de Jean du Pont qui avait épousé vers 1441 Marguerite de Rostrenen.

Le 3ème est d'argent au greslier de sable enguiché et lié de même, accompagné en pointe d'une levrette aussi de sable qui est Penmorvan.

Le 4ème est mi-parti d'or au chef d'azur et d'un losange de sable sur fond d'argent à la bordure de gueules. Au milieu se trouve Notre-Seigneur portant sa croix. Les vitraux du transept, au collatéral nord, ont disparu pour être remplacés par des verres blancs. Nous avons au coin de l'autel dit de Saint-Joseph, du côté de l'épître une jolie statue gothique de saint Gildas abbé de Rhuis, et une statuette de saint Nonna. Du côté de l'évangile, c'est une Sainte-Vierge et une Piétà. Contre le mur est affiché un immense tableau qui contient certains renseignements sur l'église et la paroisse. La rédaction en est de M. Le Coz, ancien recteur de Penmarc'h. En voici la reproduction : Eglise de Tréoultré-Penmarc'h — Ce jour saint René l'an mil CCCCCVIII (1508) fut fondée ceste église, et la tour en l'an M. D. neuff (1509) dôt (dont) estoit Recteur : Kérugon.

Cette église de Tréoultré est bâtie sur l'emplacement d'une autre église, à côté d'une chapelle dédiée à saint Laurent. Elle est dédiée à saint Nonna archevêque d'Armagh (510-585).

Penmarc'h, très ancienne paroisse, était uniquement composé avant 1802 des bourgs de Tréoultré, Kérity et Saint-Pierre — ville florissante aux XIIème, XIIIème, XIVème, XVème siècles. En 1571, environ 14.000 habitants, 2500 arquebusiers, 500 bateaux. Nombreux clergé. Un député au Parlement de Bretagne. En 1595, ruine de Penmarc'h par La Fontenelle, 3.000 hommes massacrés dans cette église. De 1597 à 1802, la décadence continue : 1802, 900 habitants, 1 prêtre jusque 1830 ; 1868, restauration des 6 chapelles de la paroisse.

Création d'un deuxième vicariat. 1891-11 novembre : un ouragan emporte le vieux toit de l'église.

Monument historique.

Du 5 avril 1893 au 5 janvier 1896, restauration complète. Du 3 au 24 juin 1894, magnifique mission. Grand succès de l'OEuvre de l'Apostolatde la prière ; 1896, 4.400 habitants à Penmarc'h. Sacré-Coeur de Jésus, protégez Penmarc'h.

Tombes.

Jetons un coup d'oeil en passant sur le pilier du choeur auquel sont adossées la statue en bois de saint Nonna, patron de la paroisse, et celle de saint Pierre. Ne quittons pas le transept sans remarquer quelques pierres tombales assez curieuses. Un titre de rente du XVIIème siècle dit « qu'il y a devant l'autel du Rosaire trois tombes s'entrejoignant qui appartiennent à la famille Le Gall, de Kérity ».

Jusqu'au XVIIIème siècle, les seigneurs et les principales familles bienfaitrices de la paroisse tenaient à honneur de se réserver une tombe dans leur église paroissiale. Les enfeus situés contre les murs latéraux marquent l'emplacement de ces tombes ; mais dans le sanctuaire ne pouvaient être inhumés que les membres fondateurs et les hauts prééminenciers de l'église. Une ordonnance royale du 15 mai 1776, enregistrée le 23 août de la même année défendit toute inhumation dans les églises.

L'article premier de cette ordonnance porte que « nulle ecclésiastique ou laïque de quelque qualité, état et dignité qu'elle puisse être, ne pourra être enterré dans les églises, même dans les chapelles publiques ou particulières ». Exception est faite cependant pour les archevêques, évêques, curés, patrons des églises, hauts justiciers et fondateurs.

Ceux qui avaient le droit de se faire inhumer dans l'église devaient construire « des caveaux pavés de grandes pierres tant au fond qu'à la superficie de douze pieds carrés en dedans d'oeuvre. Outre cette précaution, il est ordonné que l'inhumation ne pourra y être faite qu'à six pieds en terre, au-dessous du sol intérieur ».

Du côté de l'Evangile, près du maître-autel, nous voyons une tombe d'un juveigneur de la famille de Penmorvan ; le 3ème pendant du lambel est usé. Le long du mur nord, dans la chapelle dite de Saint-Joseph, nous avons une tombe de la famille Le Gallou ; un léopard contourné, surmonté d'un lambel à trois pendants en signe de juveignerie. Au milieu de l'église, près de la chaire à prêcher, se trouve une pierre tombale avec les armes de Jean Mol, l'un des propriétaires du manoir de Kergadien, seigneur de Saint-Aouyen et époux de la dame Carn de Kérivin. La famille Mol, de l'évêché du Léon portait, d'après le nobiliaire de Pol de Courcy, d'argent à trois ancres de sable. Dans différents endroits de l'église, on remarque des pierres tombales armoriées de signes caractéristiques que tel armateur ou telle famille mettaient sur ses bateaux, ses maisons ou ses tombes. Ce sont des formes d'ancres, de bateaux, de croix, de poissons et parfois de caractères hiéroglyphiques ; armoiries de ceux qui n'avaient pas de blason ou signatures de ceux qui ne savaient pas écrire.

Le deuxième pilier, à partir du choeur, porte la statue de saint Herbot, patron des bestiaux, ainsi que celles de saint Laurent avec son gril, et de saint Benoit tenant une coupe, en souvenir de la coupe empoisonnée que lui avaient présentée quelques disciples malveillants. Contre le mur, c'est Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, et plus bas, nous voyons, le Monument aux Morts de la paroisse : 185 noms de soldats et marins s'y trouvent inscrits avec le lieu et la date de leur mort. Derrière la chaire, c'est saint Yves en costume d'avocat, et enfin, contre le pilier suivant, nous avons saint Etienne, premier martyr, et sainte Barbe, avec sa tour.

Vitraux du Côté Nord.

Il ne nous reste plus à voir que les trois verrières du côté nord et quelques bénitiers dont l'un porte comme inscription : Pour les Trépassés, 1614. — B. Flamanc AB.

Ce Flamanc appartenait à une famille d'armateurs.

L'autre bénitier, également en pierre de Kersanton, se trouve auprès de la grande porte d'entrée. La date de 1616 s'y trouve inscrite avec la signature illisible du donateur.

Dans la verrière de saint Guénolé, nous voyons au milieu, le moine, mitre en tête et tenant en main sa crosse d'abbé. Dans le médaillon de droite il guérit un aveugle, et dans celui de gauche il vient, soutenu par ses moines, faire une dernière visite à sa chapelle.

Le vitrail de la fenêtre suivante nous représente saint Fiacre, patron des jardiniers, accompagné de son chien. A droite, le saint est en prière, et à gauche, il meurt devant sa grotte.

Le dernier vitrail est celui de Notre-Dame de la Joie, de la Vierge vénérée sous ce vocable dans le pays. Au milieu, la Vierge richement parée : robe rouge et manteau bleu bordé d'or. Au-dessus les anges chantent l'Ave Maria. Dans le médaillon de gauche, l'Assomption. La Vierge drapée de bleu, les mains jointes, et à genoux sur les nuages est portée au Ciel par les anges. La Trinité dans une gloire l'attend. A droite, c'est un bateau surpris par la tempête devant la chapelle de Notre-Dame de la Joie. Les marins, les yeux au ciel et les mains tendues vers la chapelle, implorent le secours de la Vierge.

Avant de quitter l'église, remarquons au bas du collatéral Nord, au-dessous de la fenêtre fleurdelysée, une belle cuve baptismale de Kersanton, entourée d'une guirlande, de pampres de vigne, d'anges et de lions tenant des blasons. A gauche est une frise singulière : des maquereaux en croix tenus par un marin, et des oiseaux de mer. (F. Quiniou).

 © Copyright - Tous droits réservés.