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L'église de Kérity en Penmarc'h.

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A deux kilomètres du bourg de Tréoultré se trouve la chapelle de Kérity, autrefois annexe de l'église paroissiale.

Ville de Penmarch (Bretagne) : église de Kérity.

« A l'élancement de ses ogives, à leurs belles proportions, dit le chevalier de Fréminville, on doit reconnaître que cet édifice date de la fin du XIIIème siècle, époque où l'architecture gothique avait atteint l'apogée de sa perfection ; mais à la masse pesante de la tour carrée qui surmonte le portail, à la tourelle ronde servant de guérite de vedette que l'on voit à son sommet, on reconnaît le style presque constamment observé dans les établissements des Templiers, monuments demi-religieux, demi-militaires, moitié églises, moitié forteresses. Ainsi que la plupart des églises des Chevaliers de cet ordre, elle n'a qu'un seul bas-côté [Note : Beaucoup d'églises conventuelles n'ont qu'un seul collatéral]. A la suppression de l'Ordre des Templiers, elle devint la propriété des Chevaliers de Saint-Jean ».

Les Templiers et, après eux, les Chevaliers de Saint-Jean ont-ils résidé à Kérity ? P. de Ritalongi accepte volontiers l'opinion de Fréminville.

En face du port de Kérity, dit-il, est un rocher qu'on appelle Villers bras, le grand Villiers, et un autre plus près de la côte appelé Lost Kazek ar Villers, la queue de la jument de Villiers, sans doute du nom de Philippe de Villiers de l'Isle-Adam, 43ème grand maître de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, élu en 1521, et célèbre par le siège qu'il soutînt dans l'île de Rhodes avec 600 chevaliers de son ordre et 4.000 soldats contre une armée turque qui comptait plus de 200.000 hommes.

Le nom de Villiers donné à deux rochers de Kérity ne nous semble pas une preuve suffisante de l'établissement des Chevaliers de Saint-Jean dans cette ville. Il n'est pas impossible que les marins de Kérity, ayant eu connaissance des exploits de Villiers de l'Isle-Adam à Rhodes, aient voulu perpétuer, la mémoire de ce héros en donnant son nom à deux rochers qui se trouvent en avant de leur port. Si ces Chevaliers avaient réellement résidé à Penmarc'h jusqu'au XVIème siècle, il est vraiment étrange qu'aucun document de l'époque ne fasse allusion à ce fait.

La chapelle avec ses fenêtres du style gothique flamboyant appartiendrait plutôt à la fin du XVème siècle et ne serait antérieure que de peu d'années à l'église paroissiale. Les statues de saint Georges et de saint Jean qui s'y trouvaient, ne sont pas non plus une preuve que cette église aurait d'abord été dédiée à ces saints pour être ensuite placée sous le vocable de sainte Thumette.

Qu'était sainte Thumette que les habitants de Kérity avaient choisie pour patronne de leur chapelle ? D'après quelques hagiographes et la tradition locale, elle aurait été une des compagnes de sainte Ursule et martyrisée avec elle près de Cologne le 11 octobre 383. D'autres auteurs prétendent qu'elle était la soeur de saint Enéour, patron de la paroisse de Plonéour-Lanvern, et qu'elle accompagna son frère en Armorique, lors de l'invasion de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons. Elle devint la patronne de plusieurs églises et chapelles dans les régions évangélisées par saint Enéour, notamment à Kérity, à Plonéour, à Névez, etc...

Le chevalier de Fréminville, au cours de son voyage dans la presqu'île du Cap-Caval en 1819, put encore retrouver certains vestiges de l'ancienne splendeur de l'église de Kérity. « Cette église, dit-il, était richement ornée. Des personnes qui l'ont vue dans son entier m'ont dit qu'on y voyait beaucoup de statues en albâtre oriental, comme celles de saint Georges, de saint Jean, etc... Il n'en subsiste plus qu'une seule qui représente saint Jean, patron de l'ordre du Temple. On l'a portée dans l'église de Penmarc'h où je l'ai vue. Le maître-autel était aussi d'albâtre, orné de bas-reliefs gothiques sculptés avec beaucoup de délicatesse et dorés. Quelques fragments de ces bas-reliefs ont été négligemment jetés dans un coin de l'église de Saint-Pierre ».

Ville de Penmarch (Bretagne) : église de Kérity Ville de Penmarch (Bretagne) : église de Kérity

Ces fragments ont malheureusement disparu. Quant à la statue de saint Jean, nous avons déjà eu l'occasion de dire qu'elle se trouve dans la chapelle des fonts baptismaux de la cathédrale de Quimper. D'où provenait cette statue ? Il est certain qu'elle n'est pas l'oeuvre d'ouvriers du pays. En Bretagne on ne travaillait pas l'albâtre. Quelques-uns prétendent que c'est une épave d'un navire anglais, et ils basent leur assertion sur ce fait que quelques églises de la même époque possèdent des statues du même genre provenant certainement d'Angleterre, pays riche en albâtre. D'ailleurs, ajoutent-ils, il suffit de contempler la physionomie de saint Jean pour être convaincu que cette statue est de provenance anglaise. Elle porte les marques caractéristiques du type d'Albion : coudes pointus et traits anguleux. Nous ne voulons pas nier que cette statue ne provienne des ateliers d'Angleterre, mais qu'elle soit arrivée à Kérity par suite d'un naufrage, c'est ce qu'aucun document n'a encore établi. N'est-il pas plus vraisemblable d'admettre que les armateurs et négociants de Penmarc'h firent l'acquisition de cette statue soit en Espagne, soit peut-être en Angleterre, pays avec lesquels ils étaient, grâce à leur commerce, en relations fréquentes. Ils avaient déjà un autel en albâtre qu'ils durent faire construire de leurs deniers, pourquoi n'auraient-ils pas pensé à des statues de même matière pour l'ornementation de leur chapelle ?

L'église de Kérity dut souffrir de la décadence de Penmarc'h. Les ressources de la fabrique paroissiale ne lui permettaient plus de restaurer ses nombreuses chapelles. La négligence dans laquelle fut tenu l'édifice de Kérity, pendant l'époque révolutionnaire acheva, sa ruine. Faute d'entretien, la charpente et la toiture tombèrent de vétusté, et en 1808, l'église était dans l'état où nous la voyons actuellement. Elle ressemble à un navire désemparé dont la carcasse est encore solide.

Avant de terminer ce chapitre, il nous sera permis d'émettre ces voeux : 1° que l'église soit débarrassée de l'herbe qui pousse dans le sanctuaire et des objets hétéroclites disséminés un peu partout sur le sol, 2° que cet édifice soit rendu au culte. Il suffirait de jeter une charpente et une toiture sur ces piliers et ces murailles pour rendre à sa destination première l'église de Kérity. (F. Quiniou).

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