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Les côtes de Penmarc'h.

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Peu élevées au-dessus du niveau de la mer, les côtes de Penmare'h sont semées de récifs qui leur forment comme une ceinture de protection contre l'envahissements des flots. Lorsque soufflent les tempêtes d'Ouest et du Nord-Ouest, la mer démontée a vite fait cependant de submerger ces roches et, ne trouvant plus d'obstacle pour l'arrêter dans sa course, inonde les routes et les terrains avoisinants.

Rochers de Penmarc'h (Bretagne).

A quatre kilomètres du bourg paroissial se dresse le promontoire de la Torche, dans l'anse qui porte ce nom [Note : Ce promotoire, situé à l'extrémité-Nord de la paroisse de Penmarc'h, se trouve cependant sur le territoire de Plomeur]. Il est formé d'une bande de terre rocheuse qui s'avance à une centaine de mètres dans la mer, et devient îlot à l'époque des grandes marées d'équinoxes. Sans cesse rongée par les flots, la langue de terre qui le rattache au continent se rétrécit de jour en jour et, à une date que l'on peut prévoir assez rapprochée est condamnée à disparaître complètement. Au milieu de cette pointe est un monticule assez élevé, au sommet duquel on remarque les débris d'un corps de garde de la douane et d'un sémaphore aérien qui communiquait avec celui de Poulguen. De cette hauteur on jouit d'une vue superbe sur la baie d'Audierne et le raz de Sein, ainsi que sur les églises et clochers des paroisses d'alentour. A l'extrémité de ce promontoire est une roche isolée, figurant de loin une immense statue, sans doute celle du dieu de la tempête. Elle est presque détachée de son socle ; mais son énorme masse la tient solide sur sa base, et c'est en témoin impavide qu'elle assiste aux assauts furieux et incessants des flots. Dans l'amas rocheux qu'elle termine, se voit une crevasse profonde appelée le Saut du Moine, parce que, au dire de la légende, un moine voulut sauter ce précipice et y tomba. La mer, soulevée par le Norrois s'élance violemment dans ce gouffre, ses vagues s'y brisent avec un tel fracas que la répercussion en envoie l'écho à plusieurs lieues à la ronde. De là ce proverbe : Lorsque mugit la Torche de Penmarc'h, terriens, faites le signe de la croix pour les marins en péril de mort.

Penmarc'h  (Bretagne) : la Torche.

La Torche lire son nom du mol breton torchenn qui signifie coussin. Cette presqu'île, en effet, présente l'aspect d'un de ces coussins rembourrés de paille et renflés en leur milieu que l'on trouve fréquemment dans les foyers bretons. Le mot français, torche, n'est qu'une corruption du terme breton. D'après P. de Ritalongi, le nom de pointe de la Torche a été donné à cette partie du littoral, parce que c'est sur la côte comprise de Saint-Guénolé à cette pointe qu'opéraient les Naufrageurs qui piquaient une torche enduite de résine entre les cornes d'une vache, pour attirer les marins à la côte. Nous avons vu le crédit qu'il faut accorder à cette histoire de Naufrageurs, pilleurs d'épaves.

Penmarc'h  (Bretagne) : la Torche.

La mer, profonde et toujours houleuse dans ces parages, est dangereuse pour les baigneurs, L'anse de Pors-Carn qui fait suite à celle de la Torche est mieux abritée. Sa plage est d'un sable très fin, et la mer offre toute sécurité pour qui veut y prendre ses ébats nautiques. Au-dessus de cette anse se trouve le Musée préhistorique de Penmarc'h dont les collections de silex, de lechs et de squelettes s'enrichissent chaque année par suite des fouilles opérées aux environs de la Torche.

A l'Est de l'hôtel des Goélands, se trouve Poul-Briel (Briel, maquereau) vaste échancrure creusée dans la falaise par le travail lent et continuel des flots, et endroit favorable pour pêcher à la ligne bars, vieilles et maquereaux. Une de ses roches appelée av Gadorik (la petite chaise) est très dangereuse à cause des lames sourdes qui viennent de temps en temps la balayer. Elle est située au bas de l'immense rocher qui domine tout ce groupe et dont le sommet est creusé en forme d'entonnoir. Plusieurs marins ont payé de leur vie l'imprudence qu'ils avaient commise en s'installant sur cette roche dans l'espoir de faire une pêche fructueuse. Notamment en septembre 1887. Yves-Boënnec de Kervinigan y fut enlevé par une lame de fond pendant que ses compagnons s'agrippaient au rocher ou fuyaient à temps.

Des hauteurs de Poul-Briel, on jouit d'un magnifique coup d'oeil sur les rochers de cette partie de la côte de Saint Guénolé. En s'adossant à l'ouest de la roche principale, on a devant soi un moine assis avec son capuchon sur la tête et son bréviaire sur les genoux. Plus haut, c'est une Vierge à la chaise ; la Vierge est assisse tenant dans ses bras, l'Enfant-Jésus. Sur les dunes, les rochers que la mer semble y avoir oubliés affectent les formes les plus singulières.

Un peu plus à l'ouest, c'est le fameux Tal-Ifern (Porte de l'enfer), tristement renommé par les nombreuses catastrophes qui s'y sont produites et dont la plus célèbre eut lieu le 10 octobre 1870. Une croix scellée à plat dans la roche en rappelle le souvenir. Elle se trouve presqu'au pied de la maisonnette que M. du Châtellier a fait bâtir au sommet de ce groupe de rochers [Note : C'est là qu'il faut se placer pour contempler dans toute leur beauté sauvage les effets de la tempête. Les lames en se brisant contre les récifs lancent leur nappe d'eau par-dessus la cabane, et parfois même projettent leurs embruns à la hauteur du toit de l'hôtel des Goélands. Souhaitons que l'on rase cette affreuse bicoque qui empêche de jouir d'une vue d'ensemble sur ce site pittoresque et d'une beauté incomparable lorsque gronde l'ouragan].

Rochers de Penmarc'h (Bretagne).

C'est sur cette roche que se trouvaient réunis M. Levainville, préfet du Finistère, Madame et Mademoiselle Levainville avec trois autres personnes parentes ou amies de la famille. Il était deux heures de l'après-midi. C'était à mimarée, mer montante, par temps très calme. A peine les vagues venaient-elles se briser au pied des récifs situés à trois ou quatre mètres plus bas. M. Levainville quitta un instant le groupe pour se retirer dans la cabane en compagnie de M. du Châtellier. Il y était à peine entré qu'il vit un gamin qui venait de lui demander l'aumône s'enfuir épouvanté en lâchant ce cri strident : gare ! an Tars ! (la lame !). Une lame sourde montait rapidement de l'ouest, venait crever dans le gouffre situé à droite et rejaillissait à une grande hauteur lançant une énorme masse d'eau qui, en retombant dans la mer, balaya tout sur son passage. En un instant les cinq personnes qui se trouvaient sur la roche furent précipitées dans les flots, jetées contre les pointes des rochers, et après avoir été un moment roulées au sommet des vagues, disparurent au fond de la mer. Le préfet, fou de douleur, voulut se précipiter au secours des sinistrées, et sans la présence d'esprit de M. du Châtellier qui le saisit à bras-le-corps, la mer faisait une victime de plus. Des recherches furent aussitôt faites, mais ce n'est qu'au bout de quelques jours qu'on réussit par repêcher tous les cadavres.

Rochers de Penmarc'h (Bretagne).

De temps à autre, les lames sourdes renouvellent leurs exploits et viennent rappeler aux étrangers qu'on ne stationne pas toujours impunément sur la roche dite des Victimes. C'était, il y a quelques années, une jeune personne qui, le soir même de ses noces, était tranquillement assise sur cette roche lorsqu'une lame vint subitement l'enlever et la précipiter au fond du gouffre. Naguère encore, trois touristes contemplaient insouciants la mer du large, quand sans crier gare, une immense nappe d'eau projetée au-dessus de leurs têtes, retomba avec violence sur le rocher. Les trois imprudents furent renversés et l'un d'eux glissa dans les flots d'où son cadavre n'est jamais revenu. Comme l'enfer ne lâche pas sa proie, Tal-Ifern garde ses victimes :

Non loin de là se trouve l'anse qui forme le port de Saint-Guénolé. Elle est protégée par une chaîne de roches dont la principale est l'île Conq. Deux interruptions dans cette chaîne constituent les deux ouvertures du port ; mais l'une d'elles est impraticable par les gros temps. Vers 1884, on a construit un barrage en maçonnerie destiné à fermer la dépression qui existait entre l'île Conq et la terre ferme et à protéger ainsi le port contre les vents du Nord-Est. Une station de sauvetage a été rétablie sur ce point en 1890.

Port de Saint-Guénolé en Penmarc'h (Bretagne).

Les maisons de Saint-Guénolé, à peine plus élevées que le niveau de la mer, sont l'objet de fréquentes incursions des flots, et sont de plus en plus menacées, depuis le dernier raz de marée qui a nivelé le terrain en emportant la légère dune qui s'éparait la plage de la route.

Nous ne voulons pas clore ce chapitre sans faire une courte mention des côtes de Saint-Pierre et de Kérity. Le port de Saint-Pierre est inaccessible aux navires d'un fort tonnage. Seules, les barques de pêche peuvent, en suivant un étroit chenal, aborder à la cale. La mer, en se retirant, découvre un immense fond rocheux où s'élèvent ça et là quelques récifs qui, à marée haute, sont recouverts par les flots. Une de ces roches présente l'aspect d'un cheval sortant des eaux. A cinq cents mètres de la côte, c'est l'île Nonna, ainsi appelée du nom du saint patron de la paroisse qui, d'après la tradition, y aurait débarqué en venant d'Irlande.

Pour terminer, signalons le groupe des Etocs, vaste ceinture de rochers protégeant l'entrée du port de Kérity. Cette chaîne de récifs, située à trois kilomètres environ en mer, a dû former autrefois un seul îlot dont la pointe extrême aurait été la grande roche de Loc'h Karrek (rocher des marais) que laissent presque à sec les basses marées d'équinoxes. Les Etocs ont reçu en breton le nom de Kelou. Ce dernier terme signifie dans le breton actuel, rumeur, nouvelles, approches. Sans doute, jadis les marins, au retour de leurs longues pérégrinations, le long des côtes occidentales de France et d'Espagne, saluaient de loin ces rochers qui leur rappelaient les approches de leur port d'origine. Ils se disaient qu'en apercevant les Kelou, ils auraient bientôt des nouvelles de Kérity.

En cornique, chil, cil ou cel (le c se prononce K) signifie, nuque, cou, tête ; c'est l'équivalent du cervix latin. On l'emploie dans l'idiome celtique de la Cornouaille anglaise pour indiquer le cou d'une région, une langue de terre, un promontoire. Les Etocs, en terme de marine, désignent des têtes de rochers toujours hors de l'eau, ou des roches voisines de la côte et formant comme promotoire, Kelou et Etocs auraient donc le même sens.

Les nombreuses roches qui composent ce groupe ont reçu des marins des noms bizarres et peu gracieux. A l'Est, en face du Guilvinec, se trouve av Gisti, au centre, c'est av Ginaouek, an Oc'h lard, an Aoteric, Penn-mul, ar Forchek, ar Gador, etc.. (F. Quiniou).

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