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LA PAROISSE DU PALAIS

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Du territoire de Belle-lle, cette paroisse du Palais y fut probablement érigée la première [Note : Formes anciennes du Palais : Pallaë, villa (Histoire de Belle-Ile-en-Mer, par M. Le Ray, 2ème éd., p. 149). — Pallay, 1579 (Archives communales du Palais). — Le Pallais, XVIIème s. (Ibid) — Pour les notions générales sur l'île, voir par ailleurs l'article Bangor]. La position de son chef-lieu, le plus rapproché du continent et sur le rivage, avec une belle rade, permet, du moins, de supposer que son bourg est le plus ancien. Ce bourg était jadis divisé en deux parties séparées par le port : l'une, appelée la Haute-Boulogne, où se voient maintenant la citadelle et la maison centrale ; l'autre, dite Basse-Boulogne, est la ville actuelle du Palais. Le premier de ces quartiers renfermait autrefois l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Géran et renfermant une chapelle de Notre-Dame. Cet édifice tombait de vétusté, lorsque, en juin 1674, toute la Haute-Boulogne fut incendiée par les ordres du commandant de Lorgeril, parce qu'elle dominait l'ancien fort dont elle était, du reste, trop rapprochée. Quelques années plus tard, Vauban, chargé de construire la nouvelle citadelle, fit entièrement raser ce quartier, en 1689, ce qui obligea soixante familles expropriées à quitter l’île et à gagner le continent.

Détruite comme tout le reste et en vertu d'un ordre spécial de Louis XIV, cette ancienne église ne fut point naturellement remplacée. La nouvelle se construisit dans la Basse-Boulogne et en grande partie aux frais de l'infortuné Fouquet et de sa généreuse épouse. La première pierre en fut posée, le 3 avril 1677. Les travaux furent menés rapidement, puisque le nouveau bâtiment put recevoir la bénédiction, le 5 mars de l'année suivante, jour même de la fête de saint Géran conservé comme titulaire. En 1684, le recteur Philippe Jouny fit construire le chœur et le rétable du sanctuaire. Un demi-siècle plus tard, un autre recteur, Jacques-Marie Choblet, « fit boiser le haut de ce chœur en baroque jusqu'au lambris, grands cadres et bien façonnés, orner le cintre des deux chapelles du dedans de la nef avec couleur claire et beau vernis, exhausser et boiser les deux vitraux du sanctuaire en anse de panier, mettre au-dessus de chaque vitrage une rosette en œil de bœuf à vitres transparentes pour mieux éclairer le maître autel » (Histoire manuscrite de Belle-Ile, par le R. P. Le Galen). Lors du siège et de la prise du Palais par les Anglais, en 1761, les bombes ennemies endommagèrent cette église ; et, cependant, le service divin n'y fut point interrompu. Cet édifice possédait deux chapelles celle de la Sainte-Vierge et celle de la Trinité. En 1766, cette dernière reçut un retable neuf.

D'après l'abbé Cillart, sur le territoire du Palais, en dehors de l'église paroissiale, il y avait trois chapelles : celle de Saint-Sébastien, au bourg même, et celles de Saint-Tudy et de Sainte-Marie, que je ne sais où placer, à moins de mettre celle-ci à l'hôpital. Le 6 avril 1795, l'inspecteur des fourrages dans le département demanda à la municipalité du Palais et au directoire du district d'Auray, que la première fût mise à sa disposition, pour servir de logement aux fourrages de la garnison. La municipalité répondit que, toutes les autres chapelles de la commune, avec l'église paroissiale, étant déjà converties en casernes ou magasins, il ne lui restait que cette chapelle de Saint-Sébastien pour les réunions des assemblées populaires, des assemblées municipales et faire au peuple la lecture des lois. Malgré ces observations, le directoire d'Auray émit un avis favorable, et, le 30 du même mois, l'administration du département autorisa l'inspecteur à s'emparer du bâtiment, après avoir fait dresser l'état des lieux par la municipalité.

En dehors de l'ancien prieuré, mentionné à l'article de Bangor, et du vicariat perpétuel converti en rectorat au milieu du XVIIème siècle, cette paroisse ne renfermait aucun bénéfice secondaire. Elle avait seulement une communauté de prêtres dont les places étaient données par le général. Mais Le Palais possédait un bel établissement hospitalier pour les militaires en garnison dans l’île. C'était l'hôpital de Saint-Louis, fondé par Fouquet, qui, pour le diriger, demanda à saint Vincent de Paul, en 1659, et en obtint, en 1660, des religieuses de la Charité. Le Saint prit à La Fère, en Picardie, la sœur Mathurine Guérin et la lui envoya, pour être la première supérieure de cette maison. Tout d'abord, elle m'eut que deux compagnes. Avec peu, elle fit beaucoup, malgré les désastres qui fondirent sur l’île, lors de la chute du surintendant, et elle aurait mis cet hôpital dans un état florissant, si elle n'avait été, dès 1664, rappelée à Paris par ses supérieurs. Sa congrégation, qui l'appréciait, voulait lui confier des œuvres plus importantes.

Aussi la sœur Mathurine Guérin devint-elle bientôt supérieure générale des Filles de Saint-Vincent-de-Paul (voir note). Après son départ de Belle-Ile, la première pierre de la chapelle de cet hôpital, placée sous le vocable de Notre-Dame-de-Miséricorde, fut posée, le 11 décembre 1666. Plus tard, la garnison ayant augmenté, il fallut agrandir le bâtiment, faire de nouvelles constructions et aussi multiplier le nombre des Sœurs, porté à six, en 1746. Dès l'année 1695, Madame Fouquet, ne pouvant, malgré ses malheurs, oublier ce pays, donna, le 20 novembre, aux religieuses une rente annuelle de 200 livres et un tonneau de froment, pour être distribués aux pauvres honteux de l’île. Cette donation fut approuvée par arrêt du Conseil d'État, du 22 avril 1720. Quatre ans plus tard, des lettres-patentes données à Fontainebleau, en septembre 1724, vinrent confirmer l'établissement des Filles-de-la-Charité dans cet hôpital.

Note sur  Mathurine Guérin : Née à Montcontours, dans le diocèse de Saint-Brieuc, le 16 mai 1631, Mathurine Guérin entra, le 12 septembre 1648, au noviciat des Filles-de-la-Charité, à Paris, et y reçut l'habit, le 24 décembre suivant. Déjà fort appréciée par S. Vincent de Paul et Mlle Legras, elle fut au bout de trois ou quatre ans et malgré sa jeunesse, envoyée par ces deux fondateurs à l'hôpital de La Fère, en Picardie, pour y remplir la charge délicate de Sœur Servante, c'est-à-dire de Supérieure. Rappelée à la communauté de Paris elle n'y put rester longtemps. Le surintendant Fouquet négociait, sur ces entrefaites, avec Monsieur Vincent l'introduction des Filles-de-la-Charité dans son hôpital du Palais. Le Saint jeta les yeux sur la sœur Mathurine Guérin et, avec deux compagnes, l'envoya à Belle-Ile, pour faire cette fondation. Le desastre causé dans l'île par la chute de Fouquet la découragea, comme tous ceux qui y avaient été appelés par l'infortuné surintendant. Pensant, d'ailleurs, que la direction de cet établissement allait être retirée à sa communauté, elle avait pris la résolution de retourner à Paris. Au moment de quitter Le Palais, elle se présenta au chevalier de Chevigny, lieutenant du roi et chargé du commandement du fort, pour lui faire ses adieux. A force de lui promettre la bienveillance de l'administration et tous les secours qu'il lui serait personnellement possible de lui accorder il parvint à la faire revenir sur sa résolution. Se rattachant à son œuvre, elle consolida la fondation de cet hôpital, malgré les difficultés du moment, et eut la consolation de voir définitivement arrêtée la construction d'une chapelle, dont la première pierre ne devait se poser qu'après son départ. Parmi les grands biens dont elle fut l'instrument dans cette île, il convient de citer la conversion du susdit chevalier de Chevigny qui, attiré par sa vénération pour la vertu de sœur Mathurine, ne s'adonna pas seulement à une vie chrétienne très régulière, mais encore entra à l'Oratoire et devint prêtre. Au bout de quatre ans, elle fut élue assistante de la communauté de Paris, où elle reçut ordre de se rendre, en passant par Angers, pour y règler des affaires assez épineuses. Elle fit le trajet sans cheval ni voiture et portant ses habits sur son dos. Une entorse qu'elle se fit au pied la retint à Angers pendant quelques mois ; ce qui lui fournit tout à la fois le loisir de remplir sa mission et l'occasion de se faire connaître. Avant son entier rétablissement, elle reçut de nouvelles lettres la pressant de retourner à Paris, où elle fut élue Supérieure générale. Après six ans de supériorité, elle fut renvoyée à Angers, pour y remplir la charge de Sœur Servante elle devait ce retour au bon souvenir qu'on y avait conservé de son passage. De là, elle fut de nouvenau rappelée à Paris comme Supérieure générale, fonction à laquelle l'estime de ses Sœurs la porta par trois fois. Elle mourut dans la capitale, le 18 octobre 1704, laissant la réputation d'une Sainte. Je ne sais à quelle époque de sa vie, elle eut une de ses jambes dévorée par un ulcère cancéreux. Ayant perdu l'espoir d'une guérison et, depuis trois ans, cessé l'usage de tout remède, la pensée lui vint de faire une neuvaine à Monsieur Vincent, son saint et vénéré Père, que Dieu avait déjà appelé à lui. Le neuvième jour, elle se trouva parfaitement guérie et ne ressentit plus jamais de traces de son ancienne infirmité. Ce miracle est consigné dans le procès-verbal d'enquête pour la canonisation de saint Vincent de Paul. Les autres Supérieures de l'hôpital du Palais qui ont succédé à Sœur Mathurine Guérin, sont :
Sœur Magrdeleine Rapporte-Bled, qui, la première, fut enterrée dans la chapelle de Notre-Dame.
Sœur Marguerite Landais, qui fut inhumée au même lieu.
Sœur Marie Robert, qui décora la chapelle, garnit la sacristie d'ornements sacrés, vit bâtir de nouvelles salles pourles malades, et, après 28 ans, fut transférée à l'hôpital de Sablé, dans le Maine.
Sœur Catherine Lanvin, qui fut Supérieure pendant 22 ans et mourut ici.
Sœur Anne Hangard, transférée à Rennes, au bout de quelques années.
Sœur Perrine Blier, morte après dix-huit mois de Supériorité.
Sœur Marie-Anne Savary tirée de Vannes, ne resta au Palais que fort peu d'années.
Elle fut transférée à Plouars, au diocèse de Saint-Malo, où son humilité la fit renoncer à sa charge.
Sœur Anne Hangard revint de Rennes, en 1718. Elle était encore ici en 1756.
Les noms des Supérieures qui sont venues après, nous font défaut ; mais nous savons que les Filles-de-la-Charité continuèrent à desservir cet hôpital qui, à partir de l'armée 1719, date de l'annexion de Belle-Ile au domaine de la couronne, fut toujours appelé hôpital royal et militaire de Saint-Louis.
 

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Vicaires perpétuels et Recteurs du Palais.

1571-1624. Vincent Le Gurun, originaire de Sarzeau, fut, à Belle-Ile, le principal agent de l'abbaye de Quimperlé. Outre, en effet, qu'il était, aussi official de l’île, il avait le titre et les pouvoirs de vicaire général de de Sainte-Croix. La date précise de sa mort est ignorée ; mais on sait que la vacance se prolongea, après, son décès, pour la cause qui va être dite.
1633-1642. Horace Raisonnier, fils d'un receveur du duc de Retz. Henri de Gondi le destinait à remplacer ici le précédent ; mais celui-ci mourut avant la réception de la prétrise par son successeur. Par suite, Raisonnier ne put prendre possession du bénéfice que le 3 août 1633, sur des provisions délivrées par le Siège apostolique. Il fut, en même temps, prieur d'Arzon, promoteur de l'officialité de l’île et contrôleur du susdit duc de Retz
1642-1666. R. François Le Puhé, né au Palais, le 30 avril 1604, fut témoin de nombreuses vicissitudes. Après avoir, comme les autres titulaires des paroisses de l’île, refusé, en 1662, de recevoir l'évêque de Vannes qui se présentait, comme Ordinaire, pour faire la visite épiscopale, il se soumit à l'arrêt du Conseil d'État du roi, en date du 8 mai 1666, ruinant à jamais l'ancien privilège de Belle-Ile de dépendre immédiatement du Saint-Siège et de ne faire partie d'aucun diocèse. Mais ce nouvel état de choses ne lui plaisant pas, il résigna, le 23 juillet suivant, entre les mains du Pape en faveur d'un parent. Conservant, néanmoins, son titre de promoteur et resté au Palais, il y mourut et fut, suivant ses intentions, inhumé, le premier, à la date du 29 août 1673, dans la chapelle de l'hôpital.
1666-1670. R. André Le Puhé, aussi originaire du Palais, résigna entre les mains de l'évêque, pour devenir archiprêtre de la cathédrale. Le P. Le Galen attribue cette mutation à sa très forte voix. Il mourut à Vannes, le 2 juillet 1693, et fut inhumé, le 3, dans l'église de Saint-Pierre.
1670-1692. Philippe Jouny, pourvu par l'Ordinaire, le 17 avril 1670, prit possession le 18, vit construire la nouvelle église paroissiale et y enterra le commandant de Lorgeril. Regretté de ses paroissiens, il mourut, le 8 août 1692.
1692-1721. Antoine Le Crom, recteur de Sauzon, pourvu par l'évêque, le 13 septembre 1692, prit possession le 13 octobre. Deux fois, il donna inutilement procuration pour résigner cette paroisse : d'abord, le 19 janvier 1719, entre les mains du Pape en faveur de Bertrand Le Diraison, son curé ; ensuite, le 25 mars 1721, entre les mains du même en faveur de Pierre Mellet, également son curé. Après avoir vu, pendant son rectorat de 29 ans, l'île bloquée deux fois par les Anglais, il mourut, le 1er avril 1721, âgé de plus de 80 ans.
1721-1725. Pierre Berthelot, prêtre du diocèse d'Angers, dut sa nomination aux intrigues de Joseph Bigot de Fourneau, gouverneur de Belle-Ile, qui, par l'intermédiaire de sa sœur, gagna Louis XV, encore mineur, et le détermina à émettre, le 13 juin 1721, un bref en faveur de cet ecclésiastique. Mais, malgré sa souplesse à l'égard du pouvoir civil, l'évêque Fagon refusa des provisions qu'il fallut demander au métropolitain. Cette espèce de révolte de la part de l'Ordinaire contre la volonté royale s'explique facilement. C'est que, le lendemain même du décès du précédent recteur, l'évêque avait conféré ce bénéfice à Jean Le Moing, originaire de l'île-d'Arz, qui en avait pris possession le 9 de ce mois d'avril et administrait la paroisse depuis deux mois environ. Berthelot s'adressa donc à Tours ; gain de cause lui fut donné le 21 juillet, et il prit possession le 31, déboutant ainsi Le Moing, qui devint l'année suivante, vicaire perpétuel de sa paroisse natale. Malgré sa victoire, le protégé du roi trouva bientôt, on ne sait comment, le moyen de déplaire à sa majesté et de s'attirer une lettre de cachet qui l'éloigna de Belle-Ile. Réduit à cette extrémité, il donna, le 11 décembre 1725, procuration, pour résigner entre les mains du roi en faveur du suivant, et devint recteur de Besné, dans le diocèse de Nantes, où il mourut.
1726-1733. R. Claude Mallet, originaire de la paroisse de Saint-Pierre, à Vannes, et recteur de Campénéac, dans le diocèse de Saint-Malo, présenté par brevet royal du mois de mars 1726, pourvu par l'évêque, le 26 juin, prit possession le 7 juillet. Official aussi de l’île, il résigna entre les mains de l'Ordinaire, le 5 octobre 1733, en faveur du suivant, bien que cette sorte de résignation fut réservée au Saint-Siège, et devint recteur de Limerzel.
1733-1772. Jacques-Marie Choblet, fils d'un entrepreneur des ouvrages du roi à Belle-Ile, originaire du Palais et prêtre à Vannes, pourvu par l'Ordinaire, le 7 octobre 1733, prit possession le 23. En 1738 ou 1739, il eut des velléités d'échanger cette paroisse contre celle de Plumergat, dont il se fit pourvoir ; mais, réflexion faite, il se détermina à y rester. A l'âge de 72 ans, il y mourut, et il fut inhumé, le 18 décembre 1772, dans le cimetière du Palais.
1772-1811. Jean-Baptiste Mugny ou Muguy, originaire de Paris et, néanmoins, ordonné prêtre à Vannes, dans l'église du Mené, alors aussi chapelle du séminaire, le 22 mars 1760, était curé de Lorient, lorsque, par lettre du 3 janvier 1773, un des vicaires-généraux de Vannes lui conféra la paroisse du Palais, dont il prit possession le 5. On sait qu'il refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé et qu'il ne quitta son troupeau qu'après le mois de septembre 1792 ; mais on ignore ce qu'il devint pendant la tourmente révolutionnaire. Après le Concordat, il reparut à Belle-Ile, fut maintenu à la tête de son ancienne paroisse, par lettre épiscopale du 9 septembre 1802, et préta serment entre les mains du préfet, le 19 novembre suivant. Par son testament olographe du 28 septembre 1804, déposé, le 3 septembre 1811, chez un notaire, après son décès, il fait au grand séminaire de Vannes et aux pauvres du Palais des legs dont l'acceptation fut autorisée, le 2 février suivant, par le ministre des cultes. Sa succession mobilière ne fut que de 900 fr., dont un tiers devait être consacré en honoraires de messes, et les deux autres à partager entre le susdit séminaire et les pauvres de sa paroisse.

(Abbé Luco).

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