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COMBAT DE MOUVANCE EN BRETAGNE

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Combat de mouvance entre l'évêque de Nantes et Armand du Pé, seigneur d'Orvault.

L’an mil six cens soixante dix huit le mardy cinquiesme jour d’avril environ les huit heures du matin pardevant nous Louis Charete escuyer Seigneur de la Gascherie Conseiller du Roy Seneschal de la cour et Siege presidial des Ville et Compté de Nantes ayant pour adioinct Maistre Jan Le Boucher premier commis audiancier de ladite cour.

A comparu Mre Pierre Potier procureur de noble et discret Missire Charles Perrot prestre Recteur d'Orvault lequel en presence de Jan Bidé escuyer sieur du Bois conseiller et Procureur du Roy audit Siege nous a dit que la rupture du vitrail qui donne sur le grand autel de l'eglise paroissiale dud. Orvault l’ayant contrainct depuis quelque temps d'oster le tabernacle et le transporter a un autre autel qui est le dernier de lad. eglise pour eviter la pluye les vents et autres injures de l’air qui menacoient led. autel et tabernacle et le faire mettre en un lieu decent hors le peril de plusieurs fascheux accidents contre et au preiudice de l’honneur deub au tres sainct Sacrement de l'eucaristie il auroit voullu inviter les parroissiens de lad. parroisse de pourvoir a la reparation dud. vitral pour retablir led. tabernacle en son premier et principal lieu suivant les constitutions canonicques mais comme le Seigneur Evesque de Nantes et le sieur d'Orvault sont en procez sur les preeminences et droits honnorificques de lad. eglise et chapelle par les armoiries tiltres intersignes et marques qui se trouvent aud. lieu dont ils pretendent se servir pour justiffier leurs droits de preminences et de patrons fondateurs desd. lieux et que plusieurs jugements ont esté cydevant rendus portant qu’il sera fait procez verbal de l'estat de lad eglise et chapelle entrautres un du septiesme septembre mil six cent soixante quinze pour connoistre les droits dud. seigneur evesque et dud. sieur d'Orvault.

Led. sieur recteur a cause de lad. contestation n’a peu inviter lesd. parroissiens a faire réparer led. vitraL ou il se remarque plusieurs effigies armoiries et autres intersignes servant ausd. seigneur evesque de Nantes et sieur d'Orvault pour retablir led. tabernacle si au prealable il n’est fait procez verbal de l'estat desd. choses. C’est pourquoy il auroit presenté sa requeste au siege expédiée le quatorze mars dernier laquelle il a fait signiffier aud. seigneur evesque de Nantes et aud. sieur d'Orvault par Bellanger huissier cedit jour quatorziesme mars controllé le quinze a Nantes par Feuret plaidant auxd. fins le dix huitiesme dud. mois en l’audience dud. siège il auroit esté ordonné qu’il seroit descendu sur les lieux pour fere led. procez verbal a huitaine en presence dud. sieur procureur du Roy et voyant qu’ils ne faisoient aucune dilligence de faire executter led. jugement il l’auroit fait signifier chez les procureurs dud. seigneur Evesque de Nantes et dud. Sieur d'Orvault par Glemeau huissier le trente uniesme jour dud. mois de mars avecq sommation de comparoir au lendemain en l’audiance des causes sommaires pour estre pris entreux jour et assignation pour faire led. procez-verbal et pour cet effet qu’ils conviendront sy bon leur semble de peintres et autres experts et faute de comparoir qu’il sera néantmoings passé outre qui vaudra sur eux deffaut comme s’ilz estoient présents.

Plaidant en ladite audiance du siège le premier du present mois il a esté ordonné que lesd. partyes conviendroient d’un peintre et vitrier à cinq heures dud. jour pour faire led. procez verbal faute de quoy qu’il en sera nommé d’office et le requérant Mre Nicollas Fouchard procureur dud. seigneur evesque qu’il sera fait proces verbal de la chapelle des Anges seittuée dans lad. parroisse et des images et armes qui sont dans l’église parroissiale le requerant Mre. Pierre Pellier procureur dud. sieur d'Orvault suivant lequel jugement ils auroient convenu samedv dernier scavoir led. Fouchard pour led. seigneur evesque du sieur Porcher [Note : « PORCHER (Vincent), Maître peintre académique, époux de Catherine Nanny (aliàs Nardy) " natifve de Rome " dont Julien, baptisé le 30 août 1665 (Saint-Denis), et Vincent et Magdeleine, enfants jumeaux, baptisés le 13 octobre 1669 (Sainte-Croix). Vincent Porcher exécuta divers portraits des maires de Nantes, notamment celui de Jacques Charette, sgr. de Montebert, LIXe maire (1668-1671), pour lequel il reçut la somme de 300 livres ; celui de Gratien Libault, LXe maire (1671-1673), dont on connaît au moins deux exemplaires, l’un dans la famille du personnage et l’autre au Musée d'Archéologie, et pour lequel il reçut également 300 livres ; et enfin celui de Frémon du Bouffay, LXIVe maire (1679-1682), qui lui fut payé 150 livres. Nous avons décrit, dans notre Iconographie bretonne, un portrait de Mgr Gilles de La Baume Le Blanc, évêque de Nantes, gravé par Nicolas Poilly et signé : V. Porcher namnetensis pinxit ». (DE SURGÈRES : Les artistes nantais, Paris, Charavay, 1898 ; p. 381)] peintre et de N*** Loiré [Note : LOIRET (Noël), peintre et vitrier, épouse Julienne Letourneux, le 30 août 1676 (Saint-Saturnin), (DE SURGÈRES : Les artistes nantais ; p. 318)] maistre vitrier et led. Pellier du sieur Cotton [Note : « COTTON (René), Maître peintre, reçoit, en 1663, la somme de 400 livres pour avoir fait et fourny le tableau et portrait du deffunt M. de la Vincendière Poullain et pour avoir nettoyé et réparé le nombre de 25 tableaux et portraits d’autres anciens maires, qui sont dans le petit bureau et en avoir ôté le verny » (DE SURGÈRES : Les artistes nantais ; p. 128)] peintre et Julien Couturier [Note : Ce personnage n’est mentionné ni dans la Bio-bibliographie bretonne, ni dans Les Artistes Nantais : c’est donc un compatriote inconnu dont l’existence nous est révélée] maistre vitrier et a esté ordonné qu’ils les feront comparoir pour prester le serment et qu’il sera descendu sur les lieux à ce jour et les somme de presenter leurs experts et de descendre presentement faute de quoy il demande qu’il soit passé outre.

A l’endroit ont comparu led. Fouchard procureur dud. seigneur evesque de Nantes qui nous a présenté N*** Porcher maistre peintre et led. Pellier nous a aussi presenté N*** Cotton maistre peintre et led. Julien Couturier maistre vitrier de chacun desquels fait lever la main et leur serment separement pris ont promis et juré se porter fidellement au rapport des armes et autres intersignes qui sont dans les vitres de lad. église d'Orvault Chapelle des Anges et autres droits requis.

Desquelles comparutions declarations requisitoirs prestation de serment desd. experts nous avons decerné acte et en consequence ordonné qu’il sera presentement descendu sur les lieux pour entre fait procez verbal de l’estat des vitres desd. église et chapelle mesmes des armes qui sont dans la maison du Plessix pour valloir et servir aux partyes ainsy qu’il appartiendra et executtant led. jugement nous sommes montés à cheval de compagnie dud. sieur procureur du Roy desd. Pellier et Fouchard de nostre adjoinct et desd. experts nous sommes descendus dans le bourg d'Orvault distant de lad. ville de Nantes d’environ deux lieues [Note : La lieue de Bretagne était de 4.581 mètres ; donc deux lieues faisaient 9.162 mètres. En effet, Orvault est distant de Nantes d’environ 9 kilomètres] ou estant nous y avons rencontré led. sieur Perrot recteur lequel nous a représenté le requisitoire dud. Potier son procureur et nous a conduits dans lad. église ou s’est rencontré Messire Armand du Pé chevallier marquis d'Orvault fils aisné de Messire Charles du Pé chevalier seigneur d'Orvault en presence duquel led. Pellier a dit que led. seigneur d'Orvault est seigneur fondateur de cette eglise et seigneur de toutte la parroisse d'Orvault et n’a a debattre qu’il soit presentement procédé au procez verbal des images et escussons qui sont dans le grand vitral du coeur de lad. eglise dans la petite vitre au costé de l'espitre et des deux autres vitres qui sont dans la nef au costé des autels de la Vierge et de St Sebastien pour ensuilte descendre à la maison seigneurialle du Plessix d'Orvault pour faire procez verbal des armes qui y sont reservant cy apres a l’endroit de la montrée des choses a faire ses autres requisitoirs. Ainsy signé Armand du Pé et Pellier procureur.

Led. Fouchard pour led. seigneur evesque de Nantes dit qu’il a d’aultant plus d’interest de comparoir a l’assignation qui luy a esté donnée a la requeste du sieur curé d'Orvault pour assister au procez verbal des marques de preeminences et droits honnorificques de cette église ordonné par sentence du siege le septiesme septembre mil six cens soixante quinze et le dix huitiesme mars dernier et dit que la principalle vitre a esté rompuë depuis l’an [Note : C’est à dire depuis un an] non par accident cas fortuit ou par quelque injure du temps mais a dessein premedité par une affectation concertée pour oster la connoissance des marques qui estoient à lad. vitre justifficatives des droits de preminences dud. seigneur evesque ce qui est tellement veritable que cette rupture n’a point esté faite aux endroits dud. vitral ou le sieur du Pé a ses armes mais seullement de propos delibéré aux lieux d’ou led. seigneur evesque pouvoit tirer des preuves demonstratives de son droit de patron fondateur et de prééminence de lad. église c’est ce qui oblige led. seigneur de consentir qu’il soit presentement fait procez verbal tant de lad. rupture de vitre que desd. armes qui sont aux autres vitraux mesme de celles qui sont au vitral de la chapelle de Nostre Dame des Anges seittüée dans lad. parroisse d'Orvault ensemble des marques et intersignes qui sont dans lad. eglise et chapelle affin de manifester l’usurpation et la vaine pretention dud. sr du Pé de laquelle il y a d’aultant plus de raison de s’estonner qu’il n’a tiltres ny position vallable pour pouvoir pretendre le patronage et droits honorifiques de lad. eglise et chapelle [Note : « L’Edit du Roy en forme de règlement pour la Chambre des Comptes de Bretagne, donné à Fontainebleau au mois d'Aoust l’an de grâce 1681 » s’exprime ainsi à l’article XXV du Titre Second (Des Foys et Hommages) : « La preuve des droits prétendus par nos vassaux ou par ceux qui relèvent d’eux dans la Province de Bretagne pour fondation d'Eglise, Prééminance, Juridiction et autres droits Seigneuriaux et Feodaux, de quelque nature qu’ils soient, se fera par Titres, Documents et Actes écrits. Défendons à nôtre Chambre d’en admettre aucune par témoins, que Nous déclarons nulle et contraire à nos Ordonnances des années 1566 et 1667 »] car il n’en scauroit faire voir aucun acte le pretendu adveu de mil cinq cent vingt cinq dont il s’est servi pour justiffier la juridiction qu’il a usurpée en la parroisse d'Orvault sur led. evesque ne contenant pas les moindres termes de preeminences et droits honorifiques dans lad. eglise et chapelle l’adveu de mil cinq cent cinquante cinq qu’il n’a ozé produire pour fonder sa juridiction usurpée attendu qu’il est faux ou au moins nul et reprouvé et qu’il s’est depuis aventuré d’induire pour soustenir l'adveu qu’il a rendu aud. seigneur Evesque en mil six cent soixante dix ne dit rien de ses droits il ne scauroit montrer aucun signe au dedans ni au surplus (Au dehors) de lad. eglise et simetière duquel il puisse tirer la moindre preuve de patronage et de preeminence et s’il pretend induire quelque consequence d’un banc qui y est et de deux escussons de ses armes qui sont au vitral on soustient qu’il y a fait mettre le banc depuis les vingt cinq ans et que son deffunct pere fit placer ses armes au vitral au lieu de celles de l'evesque qui y estoient ce qui demonstre une usurpation manifeste et directement contraire à l’ordonnance de mil cinq cent trente neuf pour la Bretaigne donnée au sujet des droits honorificques des eglises portant que nul n’y en pourra pretendre s’il n’en est patron ou fondateur et qu’il en puisse promptement informer par lettres ou tiltres de fondations et par sentences et jugements deument donnez avecq connoissance des causes et avec partyes legitimes, vérité que led. sieur du Pé a si bien reconnue que dans l’induction de ses tiltres pour prouver ses prétendus droits de fiefs et de juridictions en la chambre souveraine etablie à Rennes pour la réformation des juridictions il n’a ozé demander les droits honorifiques et de preeminence dans lad. eglise aussy la chambre n’a rien énoncé dans son arrest pour ce regard et s’il y a lieu de le conveincre de mauvaise foy et d’un dessein affecté de continuer ses usurpations puisque n’ayant pretendu ses droits honorifiques en justice il n’a fait scrupule de les emploier dans son adveu de mil six cent soixante dix et de communicquer un pretendu acte du vingt uniesme d’aoust mil cinq cent pour le soutenir mais bien loing que cette piece lui soit avantageuse elle ne doit servir qu’a faire connoistre qu’il n’a que des pieces faulces ou nulles pour justiffier ses pretentions car si cette piece est verittable pourquoy ne l’a-t-il produite en justice et demandé les droits honorifiques qu’elle contient pourquoi l’a-t-il recélée puisqu’elle lui donne le droit de patron fondateur et les prééminences de l’église d'Orvault à cause du Plessix Tourneufve d’ou il faut conclure que cette piece ne vault pas mieux que les autres car si elle estoit veritable feüe damoiselle Françoise Pastourel veuve de Michel de Slisson heritière dud. Rolland [de Scliczon] son père n’auroit consenti la transaction passée le sixiesme mars mil six cens vingt sept entre le recteur de lad. église d'Orvault et celle par laquelle elle s’obligea de demander le consentement aud. seigneur evesque de Nantes et aux habitants de lad. parroisse pour mettre ses armes a la vitre proche l’autel de Sainct Sebastien dans la nef et de donner vingt deux sols six deniers monnoye de rente annuelle tant pour lad. vitre que pour estre recommendée aux prières nominales sy led. seigneur Evesque l’agreoit lequel ensuilte donna son consentement au mois de juillet mil cinq cens vingt huit outre ces considerations qui demontrent la suposition de cette piece lorsque Rolland de Sclisson y est raporté avoir eu par eschange de Félix de la Tourneufve une piece de terre et jurisdiction du Plessix avec des preeminences et droits honorifiques dans l’église d'Orvault ce qui n’est véritable parce que premièrement par l’enqueste et l’information faite en février mil quatre cens vingt sept par les commissaires du duc de Bretaigne des habitants et terres de lad. parroisse d'Orvault pour la réformation des rolles des foüages declare qu’alors led. Plessix n’estoit qu’une simple metairie apartenant a deffunct Renaud de Bazoge [Note : « Renaud de Bazoges, chambellan du Duc en 1415 et gouverneur de Montfort » (Recherches sur la Chevalerie de Bretagne, II, 346)] avecq l'hostel (logis, maison) du Chemin et celuy de la Salle lequel lieu du Plessix estoit consequemment de moindre consideration que les autres lequel hostel du Chemin est encorre presentement possédé roturièrement par le sr de la Garnison [Note : « GARNISON (LA), terre, Orvault. — 1560, Jean Michel, 1603, Louis Michel » (Dictionnaire des terres du Comté Nantais). - « MARIÉ (LE), sr. de la Barberie ; de la Garnizon, par. d'Orvault ; de la Thomassière, par. de Sautron. Maint. réf. 1669, 0. gén., par les privilèges de la Chambre des Comptes. François, échevin de Nantes en 1601, sous-maire en 1603. Guillaume, époux de Perrine Amproux, père de René, maître des Comptes en 1659 » (Nobil. et Armor. de Bretagne)] maistre des comptes et partant led. Plessix estoit donc pour lors roturier et led. sieur du Pé ne scauroit faire voir par aulcun tiltre qu’il ait esté depuis annobly. Secondement la procure du huitiesme fevrier mil quatre cens soixante onze par les nobles de l’evesché donnée au chancelier de Bretagne pour demander avecq le duc la deposition de messire [Amaury] d'Assigné Evesque de Nantes ne donne rang qu’après le sieur de la Provostière à Christofle de la Tourneufve lors seigneur dud. Plessix ce qu’elle n’auroit fait sy led. Plessix avoit esté noble et fondateur de l’église dud. Orvault ; en troisiesme lieu l’acte de creation, de deux septiers de seigle de rente sur la tenue de la Barboire du vingt deuxiesme juillet mil cinq cent neuf estant raportée passée par led. Félix de la Tourneufve comme simple notaire d'Orvault et dans led. Orvault justiffie asses nestement qu’en l’an mil cinq cent qui n’est que neuf ans precedents il n’y pouvoit estre fondateur de lad. église premier prééminencier [Note : Cette assertion du représentant épiscopal n’était pas sérieuse, car il suffit de lire dans le Traité de la Noblesse par R. de la Roque, à Rouen, M.DCC.XXXV, le chap. CXLVIII pour être convaincu qu’un noble pouvait être notaire sans déroger. Il y a en particulier un paragraphe qui traite de la Bretagne et que je me ferais un péché de ne pas citer : « Les personnes Nobles ont aussi exercé en Bretagne la fonction de Notaire sans déroger. Et il se remarque dans le Procès-verbal de la réduction qui fut faite des Notaires en Bretagne l’an 1540, que les Bretons, qui ont toujours eu en singulière recommandation l'Office de Notaire, firent des protestations en leur faveur, fondés sur plusieurs raisons : Entr'autres que quelques Notaires étoient Gentilshommes puînés des Maisons Nobles. Et dans cette Province en l'Évêché de Léon, il n’y avoit anciennement que les Nobles qui exerçassent les Charges de Notaires, non plus que toutes les autres de Judicature »] et qu’en estant seigneur d'Orvault celuy qui l’estoit n’auroit peu souffrir que son vassal eust jouy de ce droit honnorifique a son prejudice de laquelle representation d’actes il demande acte et que led. sieur du Pé n’a aucun tiltre, tombe, marque ny intersigne audedans ny au dehors de lad. église et simetière et que ses armes qui se voyent au grand vitral sont d’un verre tout neuf et tout autre que celuy dud. vitral qui a esté depuis l’an rompu il se voit le reste d’une effigie representant un evesque revestu d’une chape qui est le propre vestement pontifical ce qui fait clairement connoistre qu’au lieu ou led. sieur du Pé a fait placer ses armes estoient celles dud. Evesque de manière qu’il ne reste plus a douter que cette pretendüe piece de mil cinq cent ne soit faute ou nulle quand il n’y auroit que le deffault qu’elle ne porte point d’ou relevent les heritages qu’elle contient que les notaires qui l’ont raportée ne sont point connus et qu’il est impossible qu’on ait peu faire l'homage qui est refferé huit jours apres l’eschange pretendüe desd. heritages le siege episcopal etant vaccant et n’ayant esté replicqué (répété) le troisiesme de novembre de lad. année que messire Guillaume Gueguen prit possession dud. siege episcopal et fist sa première entrée dans l’église Catedralle de Nantes et soustient le Seigneur evesque au contraire son droit de patron et de prééminencier dans l’église d'Orvault tant a cause qu’elle est seittuée dans son fief qu’a cause que le bourg d'Orvault releve de luy puisqu’il luy est deub des rentes et jurisdiction sur divers endroits dud. bourg ainsy qu’il conste par les anciens rolles et comptes de l’evesché dans lesquels il se voit qu’il n’y avait aud. bourg en l’an mil quatre cent cinq qu’un cellier qui fut [à] David Guerin et payoit de rente aud. Seigneur evesque deux sols monnoye et que le champ Durance qui est un grand espace seittué au midy dud. bourg ou sont presentement des logis et jardins et au milieu de ce qui reste de vide une croix payoit de rente aud. evesque douze deniers monnoye. Secondement qu’en l’an mil quatre cent seize led. Seigneur evesque arenta a Jan Brodelou un eral [Note : Eral : ce mot vient, peut-être, de area (qui a formé aire) terrain, héritage, champ, espace de terre] aud. bourg devant l’église dud. Orvault a deux sols six deniers monnoye de rente seigneurieuse [Note : Pour seigneuriale, appartenant au seigneur] par an et que l’evesque l’ayant repris à sa main [Note : « Remettre en sa main, c’est retirer une terre d’un fermier pour en jouir par ses mains. C’est aussi retirer un fief servant par une puissance de fief pour le réunir à sa seigneurie ». (fief. de Trévoux, t. V, p. 87)] il le rearenta à Jan Guihard prestre l’an mil quatre cent quatre vingts a vingt sols monnoye par an. En troisiesme lieu que l’an mil quatre cent trente led. evesque auroit donné à Jan Richard un autre eral aud. bourg devant lad. eglise pour douze deniers monnoye de rente. En quatriesme lieu qu’en l’an mil quatre cens trente six led. seigneur evesque auroit arenté aud. bourg devant lad. église un autre eral aud. Brodelou et sa femme pour seize deniers monnoye de rente. Qu’en l’an mil quatre cens quatre vingts il fut donné à mesme charge à don Rolland Huguet prestre. En cinquiesme lieu qu’en l’an mil quatre cens quatre vingts le Recteur dud. Orvault avoit pris à rente dud. Seigneur evesque le susd. cellier de David Guerin et joint au presbitere avecq un courtil seittué entre le presbitere et le mur de la vigne dud. Recteur et une maison qui fust à Allain Le Harignon dont il payoit de rente aud. evesque deux sols monnoye le tout payable au jour de Noüel es mains du sergent feodé de l’evesque dans lad. parroisse avecq les cinq sols monnoye luy deubs aud. jour de Noüel aud. bourg par chacune des quatorze mazures [Note : « MASURE. 1° Enclos, verger, herbage dans lequel sont situés les bâtiments de la ferme. C’est encore leur nom en Normandie et dans la Haute-Bretagne.... 4° Labourage de quatre boeufs ». (LA CURNE DE SAINTE-PALAVE : Dictionnaire historique de l'ancien langage français, T. VII, p. 301.)] qui composent toutte l'estendüe de lad. parroisse. En sixiesme lieu que chacque mazure doit en outre par an aud. evesque un homme pour travailler aux reparations de la chaussée de Barbin appartenant aud. Seigneur evesque en y portant terre pierre bois et autres attrais [Note : « ATTRAIT est aussi un terme de coutume. Ce mot veut dire dans la coutume de Bretagne l’attirail et tout ce qui sert à bâtir ou à réparer une maison. Ce mot vient du latin attrahere », (Dictionnaire de Trévoux, T. I, p. 1094)] durant tous les jours ouvrables d’entre la Quasimodo et Sainct Jan Baptiste faisant ainsy quatorze hommes obligez de se nourrir, l'evesque seullement [obligé] de leur fournir paelles (pelles) tranches civieres et autres outils nécessaires à leur travail duquel devoir lesd. mazuriers [Note : « MASURIER. Tenancier qui doit le masurage. MASURAGE. Redevance sur une masure ou métairie ». (LA CURNE DE S.-P.: Dictionnaire historique de l'ancien langage français, VII, 301)] d'Orvault n’ont peu se dispenser qu’en l’affirmant et en payant annuellement aud. evesque à la Sainct Jan Baptiste la somme d’argent pour laquelle il auroit plu aud. evesque les dispenser chacque mazure luy donnant encore un charroy à quatre boeufs pour charoyer tout le foin de la prée au Gué aux Chevres dans son manoir episcopal à Nantes faisant aussy quatorze charoirs ces deux devoirs estimez viles courvées deuz par le total de chacque mazure et sollidairement par chaque partye d’icelle demonstrent invinciblement que le total de lad. parroisse d'Orvault doit relever prochement et roturièrement dud. Seigneur Evesque de Nantes. En septiesme lieu qu’il y avoit aussy anciennemant outre lesd. quatorze mazures les deux parts d’une quinze qui payoit rente aud. Evesque au prorata des autres laquelle il auroit reprise en sa main et joincte a sa forrest des Charbonnieres ce qu’il n’auroit peu faire si le fonds n’avoit relevé prochement dud. seigneur evesque d’où s’ensuilt que lesd. quatorze mazures en doivent relever puisqu’il doit avoir pareil droit sur elles que sur lesd. deux parts sans prejudice des droits des particulliers qui les possedent. En huitiesme lieu que deffunct missire Guerin Biron Recteur dud. Orvault ayant esté condemné le vingt septiesme aoust mil six cens huit par la Jurisdiction des Regaires de Nantes de rendre aveu aud. seigneur evesque de l’eglise parroissialle et dependence dud. Orvault il y auroit obey et rendu adveu desd. choses le quinze may mil six cens neuf à feu messire Charles de Bourgneuf lors evesque de Nantes et n’auroit depuis voulu reconnoistre autre jurisdiction proche que celle desd. Regaires dans lad. parroisse jusqu’à sa mort arrivée en avril mil six cens trente quatre ainsy que le justiffient toutes les poursuiltes qu’il y a faites à divers temps et le refus de reconnoistre la pretendüe jurisdiction dud. sieur du Pé, lesquelles sentences, adveuz et actes il représente pareillement et en demande acte et de la sentence desd. Regaires du huitiesme aoust mil six cens quarente portant condemnation contre led. recteur et les detempteurs des erals dud. Bourg de rendre adveu et s’enroller au rolle rentier dud. evesché.

Demende pareillement acte de ce que la rupture dud. vitral a esté faite depuis l’an et qu’on a affecté de la faire sur cette effigie d’evesque pour oster la connoissance à la justice que lad. effigie est une marque et une preuve incontestable à la prééminence et droits honnorifiques du Seigneur Evesque dans lad. église d'Orvault, joinct que les armes d’un evesque qui estoit de la maison de Lespinay se voyent encorre dans la nef de lad. eglise en une vitre qui donne jour à l’autel de Sainct Sébastien de la vérité desquelles armes il demande acte et de ce qu’elles sont ornées d’une crosse épiscopalle pour justiffier la quallité d’evesque dud. d'Espinay lequel ayant ses armes en une vitre de la nef de lad. eglise les avoit probablement au coeur et au lieu où le père dud. sieur du Pé a fait mettre les siennes par une entreprise aultant temeraire qu’il est inoüy qu’un vassal vueille preceder son seigneur et faire placer ses armes au dessous des siennes. Pour confirmer ces veritez c’est qu’en la chapelle de Nostre Dame des Anges les armes d’un evesque de la maison de Malestroit et d’un autre evesque de la maison de ................  se voyent à la principalle vitre et à celle à costé de l'espitre et non celles du sr. du Pé lequel voullant usurper la quallité de seigneur universel de la parroisse d'Orvault et de preeminancier de l’église n’eust pas manqué d’y faire mettre ses armes s’il se fust connu bien fondé en ce droit à tout quoy il fault adjouster que led. Seigneur Evesque est en droit et en possession de percevoir les dixmes dans toute la parroisse que les quatorze mazures qui la composent luy doivent chacune cinq sols de rente, un devoir de musage [Note : Précédemment est décrite une curieuse redevance qui appartenait à l'Evêque de Nantes : tous les ans, les 14 mazures d'Orvault devaient envoyer chacune un homme, avec des matériaux, pour réparer la chaussée de Barbin, depuis la Quasimodo jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste. Ce devoir — qui n’est signalé ni par M. le chanoine Guillotin de Corson (Usages et droits féodaux en Bretagne), ni par M. l’abbé Durville (Les anciens fiefs de Nantes) — est désigné sous le nom pittoresque de « musage ». Voici comment s’exprime Mellinet (Voir La Commune et la Milice de Nantes) : « L’évêque de Nantes avait également droit d’envoyer quatorze hommes, pris dans les quatorze mazures d'Orvault, pour travailler à la chaussée de Barbin depuis la Quasimodo jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste, et en cas qu’il n’y eût pas de travail ni de réparations, ils devaient néanmoins s’y rendre pour y muser, ainsi qu’il était autrefois dit, afin d’être continuellement prêts à faire tel travail que de besoin sera ». Si nous interrogeons les vieux dictionnaires, ils nous répondent ceci : (LA CURNE DE SAINTE-PALAYE, Dictionnaire historique de l'ancienne langue française, VII, 454), Musage. 1° Etat du faucon mis en mue ; 2° Paresse, inaction, semblable à celle de l’oiseau tenu en mue, contemplation immobile)] à lad. chaussée de Barbin, des charoirs et autres villes corvées le tout annuellement et en jurisdiction et seigneurie ausquelles rentes muzages charois et villes corvées tout ce que possède led. sieur du Pé dans lad. parroisse d'Orvault est sujet d’où il fault conclure que led. seigneur Evesque est seul bien fondé aux droits honnorifiques et de prééminence dans lad. parroisse qui ne soit sujet à de villes servitudes et ainsy roturier et inhabile à aucunes seigneuries et droits honnorifiques qu’il veult usurper sans aulcun tiltre ny raison les pieces pretendus actes par luy jusqu’a present produits ne servant qu’à demontrer ses entreprises injustes par la fausseté nullité contradictions et autres vices desd. pieces. Ainsy signé N. Fouchard pr.

Ledit Pellier replicquant à tout ce long discours dud. Fouchard qui a esté par le père Sergent religieux de Sainct Augustin cy présent lequel a seul suscité ce procez à la solicitation de quelques vassaux dud. seigneur d'Orvault qui se veullent soustraire à sa seigneurie par ce moyen s’exempter de luy payer et faire ses redevances qu’ils luy doivent dit que tous les pretendus actes par luy certez sont une continuation de ses vexations et de ses suppositions et demande acte de ce que luy ny led. Fouchard n’en ont représenté aucun, sous tenant que s’il en représentoit on pourroit dès à présent en faire voir la fausseté, on dira seullement pour faire voir la continuation de la mauvaise foy dud. religieux que l'adveu de mil cinq cens cinquante cinq qu’il argue de fausseté et nullité et qu’il dit qu’on n’oseroit produire que cela est sy esloigné de la vérité que l’ayant luy mesme certé et induit dans ses escripts qu’il a fourni pour led. seigneur Evesque et qu’il a dis estre escript sur six peaux de parchemin, on l’a sommé comme on fait encorre de le representer ce qu’il n’a voullu faire scachant qu’il eust fait encorre par icelluy [valoir] les droits incontestables dud. seigneur d'Orvault et eust par là fini un procez qu’il veult rendre immortel et que pour la mazure de la Charbonniere qu’on supose avoir esté afféagée par le sieur de Cospean evesque de Nantes en l’an mil six cens vingt six sy cela est ce ne peult estre qu’une usurpation faite sur led. seigneur d'Orvault à son insceu qui ne luy peult prejudicier en ayant esté servi par adveu de tout temps avant et depuis led. affeagement pretendu l’ayant mesme reporté aux seigneurs evesques de Nantes par cedit adveu hort d’impunissement [Note : « IMPUNISSEMENT. On appelle ainsi en Bretagne ce qu’on nomme blâme dans les autres coutumes en matières féodales » (LA CURNE DE S.-P. : Dictionnaire historique de l'ancien langage français, VII, 83)] et autres adveuz.

Et quand led. religieux dit que par arrest de la Chambre Royalle il n’est fait mention du patronage et prééminences de lad. église l’on respond que cette objection est ridiculle n’ayant esté question à lad. Chambre que de maintenir ses jurisdictions haulte moyenne et basse comme il a fait sans que led. seigneur evesque de Nantes ait peu trouver lieu ny acte vallable pour y pouvoir former son opposition ce qu’il n’eust menqué de faire s’il en eust trouvé les moyens.

Quand aux droits de patronage et de prééminences en lad. église paroissiale d'Orvault dont led. seigneur d'Orvault est en possession il les a assez prouvez par le grand nombre d’actes anciens qu’il a produits mais l’on soustient que celuy seul de l’an mil cinq cens suffit contre l’advance [Note : C’est à dire contre ce qu’il avance, ce qu’il prétend] dud. religieux qui soustient hardiment qu’on n’ose s’en servir, et l’objection qui veult faire par une pretendüe information faite l’an mil quatre cens vingt sept l’on soustient que c’est une piece nulle et l’on justiffiera par bons actes que non seullement le Plessix Tourneufve avoit non seullement sa jurisdiction d'Orvault superieure d’icelle et que le seigneur dud. Plessix Tourneufve prenoit la quallité d’escuyer contre l’injurieuse suposition dud. religieux, il en est de mesme de l’acte d’eschange de la seigneurie du Plessix Tourneufve contestée par led. religieux parce que dit-il qu’il n’en connoist point les notaires raison ou il n’y a pas de replicques a faire puisqu’il suffit de dire qu’on le soustient bon et vallable et que l’acte d’eschange a esté reconnu véritable par deffunct Guillaume Gueguen Evesque de Nantes et comme l’on fera aussy voir en temps et lieu mesme par l’apropriement fait par Dame Françoise Pastourel bizayeulle dud. seigneur d'Orvault des seigneuries d'Orvault et Plessix Tourneufve appartenance et dependance aux Regaires de Nantes en l’an mil cinq cens trente cinq sans aucune opposition et qui avoient esté possédez par les precedents seigneurs sans trouble.

Led. religieux n’a pas meilleure raison lorsqu’il dit que le presbitaire d'Orvault releve du seigneur evesque parce qu’il suppose luy en avoir esté rendu un adveu par missire Guerin Biron recteur de lad. parroisse, led. seigneur d'Orvault soustenant led. adveu ne luy avoir jamais esté communicqué et que s’il y en a un il ne peult en aucune façon prejudicier à ses droits led. Biron ayant reconnu en jugement qu’on monstrera qu’il ne l’avoit fait qu’en recrimination de ce qu’il estoit poursuivi de sa mauvaise vie par les officiers dud. seigneur d'Orvault en la jurisdiction. De plus led. seigneur d'Orvault ayant justiffié par les adveuz des autres curez et autres actes preprochables [Note : Ne serait-ce pas une mauvaise copie pour irréprochables ?] que led. presbitaire releve prochement de luy ainsy que le reste de la parroisse porté par les adveuz pour les rentes dont on pretend apuier les droits dud. seigneur evesque led. seigneur d'Orvault et ses predecesseurs reconnaissent par leurs adveuz qu’il luy en est deub quelques unes mais conteste formellement qu’elles luy soient deües en proche fief mais bien en arrière fief [Note : « ARRIÈRE-FIEF. C’est le Fief servant qui tient d’un autre Fief servant. Tellement que quand le Seigneur feudal achète de son Vassal un Fief mouvant de lui, tel Arrière-Fief devient au Seigneur superieur de l’acheteur Plein-Fief. L’Arrière-Fief est à la différence de Prim'Fief ou Fief de la première main ; car l’Arrière-Fief est tenu par seconde ou même par tierce-main » (Glossaire du Droit Français)] et double mazure ce qui ne peult préjudicier aux droits dud. seigneur d'Orvault qui est le seigneur proche ainsy qu’il se voit en nombre de parroisses de cet Evesché où il y a de pareilles rentes.

Quand à l’acte qu’on dit que la dame Pastourel a fait il ne peut préjudicier aud. seigneur d'Orvault n’estant lad. dame Pastourel dame d'Orvault ny propriétaire mais douairière laquelle n’agissoit que pour sa famille de son estoc ainsy qu’on prouvera par actes et partant de nulle conséquence aussy bien que tout le long discours de ce bon religieux qui n’est fait qu’à dessein de brouiller et obscursir la vérité pour les raisons dites cy dessus.

Partant ne s’arrestera Pellier à repondre davantage à tous les autres supositions qui y sont n’estant à présent question que de faire procez verbal des vitres et armes de l’église auquel il est prest d’assister et soustient que touttes les armes qui sont dans les escussons du grand vitral du coeur de lad. église sont les armes des seigneurs d'Orvault du Plessix Tourneufve ou de leurs aliances sçavoir tout au hault de la vitre du costé de l’evengille est un escusson portant de gueulles à trois lyons d’argent couronnez armez et lampassez d’or ; vis à vis dud. escusson de l’autre costé est un autre escusson party de trois traits et couppez d’un quy font quatre quartiers en chef et quatre en pointe aux premier et cinquiesme de gueulle à trois lyons d’argent couronnez armez et lampassez d’or, aux deux, quatre et septiesme de sable à l’aigle d’argent becqué membré et ongle d’or, au troisiesme d’or au leopar de sable, au sixiesme d’argent à la croix de sable, au huitiesme de gueulle à trois maisons deux en chef et une en pointe, qui sont encorre les armes du seigneur d'Orvault avecq les alliances des Pastourels et des de Sclissons ; dans la mesme vitre du costé de l’évengille au dessous de l’image de la Vierge est encorre un escusson d’argent au sautoir de gueulles cantonné de quatre estoilles d’or qui estoient les armes de la jurisdiction du Plessix Tourneufve d’où releve lad. église ; vis à vis de l’autre costé au dessous de Sainct Leger est un autre escusson d’argent au saultoir de gueulle cantonné de quatre estoilles d’or party d’or à un lyon de sable armé lampasse et couronné d’argent quy sont encorre les armes de lad. seigneurye du Plessix Tourneufve et une alliance ; au bas de lad, vitre il y a encorre quatre escussons deux du costé de l’evangille et deux du costé de l’espitre le premier du costé de l’evengille est d’or freté d’azur au franc quartier d’argent à une estoille et une couronne de marquis d’or mis en pal, le deuxiesme est party au premier freté d’azur au franc quartier d’argent à une estoille et couronne de marquis mis en pal, au second d’argent à la bande de sable chargée d’un croissant d’argent costoyée de deux bezans de sable, le premier escusson du costé de l’espitre est escartelé, au premier quartier d’argent à trois testes d'oye d’azur becqué d’or, au deuxiesme quartier de sable à l’aigle d’argent, au troisiesme d’azur à la face de sable chargée de trois sautoirs d’argent surmontez de deux croix aussy d’argent, au quatriesme de sable à la bande d’argent accompagnée de six croix d’or trois en chef et trois en pointe à la bordure engrellée d’argent, le second escusson du mesme costé est écartelé, au premier et quatriesme d’argent à trois testes d'oye d’azur [au second et troisiesme d’azur] à la face de sable chargée de trois sautoirs d’argent surmontée de deux croix aussy d’argent.

Et que les deux images qui sont à genoux au mylieu de la vitre du costé de l’evangille sont les images d’un seigneur d'Orvault ou du Plessix Tourneufve et de sa femme de la bouche duquel seigneur il sort les mots Sancte Cristoforé ora pro me et de la bouche de sa femme sort Ora pro me Virgo Marya. Et demande acte de ce que l’image dud. homme pryant est vestu d’une grand robe froncée à haulte et larges manches aussy froncées à la manière d’une robe d’un officier de pallais et que du costé de l’espitre à vis (vis-à-vis) lesd. images est l’image de sainct Cristophle qui est dans l’eau et a un gros et grand baston dans la main et l’image d’un petit Jesus sur ses espaules à costé de laquelle image de sainct Cristofle est une image d’un homme à genoux avecq un espece de manteau ancien semé d’ermines la teste duquel est tombée pour prouver visiblement la suposition qu’on fait que la vitre a esté cassée à dessein prémédité est qu’estant il y a plusieurs années tombé un petit morceau du panneau de vitre dans lequel est lad. image de sainct Cristofle et du priant à l’endroit qui est au dessus de la teste dud. pryant led. seigneur d'Orvault la voullu faire réparer pour evitter à plus grande rupture parce qu’il n’y avoit encorre aucune peinture endomagée led. seigneur Evesque s’y opposa et mesme obteint deffense de faire lad. réparation et fut ordonné par jugement qu’il seroit fait procez verbal lequel n’ayant jamais voullu faire faire depuis lad. rupture s’est augmentée en sorte que la teste dud. pryant est tombée et partye du verre blanc qui la joignoit les morceaux de laquelle teste ont esté ramassez et sont représentez par les fabriqueurs de lad. paroisse et demande led. Pellier qu’ils soient rejoinctz et unis ensemble affin qu’il luy soit donné pour constant et apuré que dans lesd. morceaux il parroist une teste nue avecq des cheveux sans aucune marque de mitre ny de crosse et de ce qu’il est escript dans lesd. morceaux Sancte Cristofore et qu’au costé du hault du corps dud. pryant qui n’est point cassé est escript ce mot Sancte et que touttes les escriptures sont en lettres goticques et que le verre est fort ancien et pareil à celuy du reste de la vitre et de pareille peinture et demande acte de ce qu’il n’y a aucun verre rompu entre led. sainct Cristofle et l’homme pryant ny au dessous d’iceux et de ce qu’en icelluy ny entre les deux ny dessous ny dessus il ne paroist aucune marque de baston crosse ny mitre qui auroit esté sur la teste ou à ses pieds s’il avoit esté evesque, demande pareillement qu’on luy donne pour apuré que depuis les espaules dud. homme pryant à l’endroit où la teste est cassée jusqu’à la barre de fer qui sépare le panneau où il est de l’autre panneau de dessus il n’y a au plus que huit poulces qui n’est guere plus qu’il fault pour placer lad. teste qui est tombée et demande pareillement acte de ce qu’il ne parroist aucune rupture dans lad. vitre des images et escussons qui y sont fors de lad. teste dud. homme pryant accosté de lad. image de sainct Cristofle et de la draperie de l’image de la Vierge dans l’autre costé de lad. vitre laquelle figure de lad. Vierge va presque jusqu’au hault du panneau ou elle est et soustient que du costé où la draperye de sa robe se trouve rompue à aller jusqu’au pillier ou noyeau de tuffeau qui sépare la vitre en deux il n’y a pas plus de huit poulces dans lesquels si lad. draperye estoit refaite qui contiendroit du moins cinq poulces il ne resteroit au plus d’espace que trois à quatre poulces et pour respondre à la suposition qu’on fait que la vitre a esté changée la seulle veüe d’icelle prouve du contraire et s’il y a quelques petits endroits où le verre ne paroist pas du tout si ancien que l’autre il n’est pas impossible qu’il y ait peu avoir eu quelques réparations depuis tant de temps qu’elle est faite mais toujours demande qu’il luy soit donné pour apuré que cela est sy vieu qu’il n’y a homme vivant qui puisse dire l’avoir veu faire, et outre demande qu’il luy soit donné pour apuré que l’image de Sainct Liger patron de lad. paroisse est eslevé en pierre au costé de l’espitre au grand autel proche la maitresse vitre de mesme qu’il est dans lad. vitre et de ce qu’il est en pareille forme encorre dans un ancien devant d’autel et dans la bannière de lad. parroisse qu’il représente.

Et demende encorre acte de ce que dans le petit vitral qui dans le coeur de l’église du costé de l’espitre àvis du lieu où les prestres se mettent à chanter lequel vitral est de verre de pareille antiquité que le grand vitral et qu’il y a dedans peint l’image d’un homme et d’une femme priant à genoux accosté d’une Nostre Dame de Pitié de mesme et tels qu’ils sont en la maitresse vitre led. homme vestu d’une robe d’un officier de pallais à larges manches aussy froncée et lad. femme vestüe à l’antique de la bouche desquels paroist encorre sortir ce mot miserere, et encorre demende acte de ce que le banc dud. seigneur d'Orvault est seul dans le coeur du costé de l’evengille et y a esté de tout temps immémorial ainsy qu’ont reconnu les vassaux par leurs adveus contre la supposition du religieux et de ce que au dessus dud. banc il y a une figure peincte en toille qui a six pieds de hault représentant un ancien seigneur d'Orvault ou du Plessix Tourneufve ayant son espée au costé et un casque et un lévrier auprès de luy et de ce que lad. peincture est sy vieille qu’elle tombe par morceaux et aussy acte de ce qu’à lad. image sont attachées les armes des seigneurs d'Orvault et deffuncte dame marquise du Porc de la Porte, vivante dame douairière d'Orvault et mère dud. seigneur d'Orvault, Et quant aux armes qui sont dans les deux vitraux de la nef de lad. église vis à vis de l’autel de la Vierge et l’autre à vis l’autel de Sainct Sébastien quoyque led. sieur d'Orvault n’ait aucun interrest à les deffendre en ce lieu la où ses prédécesseurs ont peu souffrir que des bienfacteurs de l’église en ayent peu mettre sans luy preiudicier ne s’estant attachez qu’à se conserver privativement led. coeur ou l’on ne scauroit faire voir que lesd. Evesques de Nantes ayent jamais eu aucune marque partant soustient led. Seigr d'Orvault que la plus part desd. escussons sont ou des souffrances (Tolérances) ou des alliances des precedens seigneurs d'Orvault ou du Plessix Tourneufve, et respondant à ce que l’on a dit qu’il n’y a point de tiltre (lire litre) autour de lad. église, led. seigneur d'Orvault dit que son père n’y a jamais demeuré ny fait résidence ayant de plus belles terres et plus considérables aux églises desquelles ny luy ny ses prédécesseurs quoy que fondateurs sans contestation n’ont pas plus fait mettre de tiltres (lire litres) ainsy qu’ont peult voir à la Chapelle sur Erdre, à Sainct Mars de la Jaille et autres lieux et de plus soustient que son grand père estant deceddé à Guerrande dont il estoit Gouverneur il y a esté enterré et que son père estant aussy deceddé hors la province de Bretagne il a esté enterré à Hevron (lire Evron) pays du Maine et qu’ayant un enfeu [Note : Il serait curieux de rechercher où était l’enfeu des du Pé] en la ville de Nantes ou ils se font porter de tout temps cela a esté cause qu’ils n’ont fait faire encorre aucun enfeu dans lad. église d'Orvault ou led. seigneur d'Orvault à présent y résident declare estre son intention d’en faire faire un pour luy et ses successeurs. Quand à la chapelle des Anges qui est esloignée du bourg d’un quard de lieue [Note : La lieue de Bretagne étant de 4.581 mètres, un quart de lieue faisait 1.145 mètres : la chapelle des Anges est située à 1.200 mètres environ du bourg d'Orvault] dit qu’elle a esté fait bastir par de ses vasseaux en ses fiefs et juridictions d'Orvault lesquels ont peu y mettre tels ornements qu’il leur a pleu sans que cela puisse preiudicier aux droits desd. Seigneurs d'Orvault s’estant contentez de la reconnoissance et des adveuz par lesquels ils leur ont de tout temps reporté lad. chapelle et outre demande acte de ce que led. Religieux et led. Fouchard procureur n’ont présenté aucuns actes par eux certez et de ce que led. Religieux est présent qui a dicté le plaidé sous le nom dud. Fouchard car pour les autres supositions inutiles qu’on fait on ne s’arrestera pas icy à y respondre il suffit aud. seigneur d'Orvault de dire qu’il est en possession immémoriale de touttes les seigneuries d'Orvault fondation d’église et dependence et qu’il soustient que les seigneurs evesques de Nantes n’ont jamais eu aucune jurisdiction proche dans lad. parroisse et sy lad. possession immémoriale ne suffisoit pas il se justiffie par tant d’adveuz et hommages hors d’impunissement et autres actes incontestables qu’il y a lieu de s’estonner comment la religion dud. Seigneur Evesque auroit peu estre surprise.

Desquelles déclarations sommations et protestations nous avons décerné acte auxd. partyes pour leur valloir et servir ce que de raison et de ce que nous avons veu que le grand vitral de lad. église sur le grand autel est composé de deux montans ou formes séparées d’un noyau de tuffeau massonné avecq son remplissage au hault qui compose une rose à quatre feuilles vitrées sur lequel est représenté un jugement universel lequel ayant fait mesurer par lesd. vitriers nous ont dit qu’il a quatre pieds de haulteur et deux pieds cinq poulces de diamètre le vitrage de laquelle rose paroist fort ancien.

Au dessous de lad. rose du costé de l’evengille est un escusson de gueulles à trois lyons d’argent couronnez armez et lampassez d’or et nous ont lesd. peintres et vitriers dit que le verre dud. escusson est cuit à la verrie percé et cantourné [Note : C’est à dire contourné, entouré de] de plomb lequel est de dix poulces de hault et aultant de diamètre. Et ayant lesd. experts mesuré la largeur dud. vitral nous ont dit qu’elle est de cinq pieds cinq poulces.

Dans le panneau de vitre qui est au dessous dud. escusson y avons veu depeint une image de la Vierge tenant son fils entre ses bras laquelle vitre est rompue dans toutte la haulteur dud. panneau joignant led. noyau qui est de trois pieds un poulse.

Par led. sieur Recteur a esté dit que lad. rupture et autres qui sont dans la vitre l’ont contrainct d’oster le tabernacle dud. grand autel et le transporter sur un autre autel de lad. église pour éviter les fâcheux accidents qui en pourroient arriver au preiudice de l’honneur deub au très sainct sacrement et comme la vérité en est reconnue par la description qui s’en est fait il proteste [de la nécessité] de faire procéder de jour à autre à la réparation dud. vitral.

Au dessous de lad. image de la Vierge est un escusson portant d’argent au sautoir de gueulles cantonné de quatre estoilles d’or lequel saultoir est de verre cuit à la verrie et contourné de plomb ainsy que lesd. Cotton et Porcher peintres nous ont dit et est led. escusson posé au milieu d’un panneau de vitre à carreaux ayant un pied quatre poulces de haulteur.

Au dessous dud. escusson dans un autre. panneau de vitre ayant deux pieds de haulteur sont deux portraits d’un homme et d’une femme à genoux, vestus à l’antique l’homme ayant des manches froncées et une bource ou sac à sa ceinture et un escriteau voilant sur lequel est escript en lettres goticques Sancte Cristofore ora pro me.

Et lad. femme vestüe d’une robe rouge et sur la teste une forme de serviette accommodée en chaperon comme de couleur violette et une ceinture noire brodée d’argent et un escriteau voilant sur lequel est escript en lettres gotiques : Ora pro me Virgo Maria.

Au dessous est un autre panneau de vitre avecq deux escussons le premier d’or freté d’azur au franc cartier d’argent à une estoille et une couronne de marquis mise en pal et nous ont lesd. expertz dit que le freté est de verre de la verrie contourné de plomb.

Le second est party et mi coupé au premier cartier à une estoille et une couronne de marquis d’or mise en pal, au second et quatriesme d’argent à la bande de sable chargée d’un croissant d’argent et costoyée d’un et demy besant de sable, au troisiesme cartier d’or fretté d’azur.

Au dessus de l’autre vitral ou montant ou à l'oposite et vis à vis du premier escusson c’est un escusson portant party de trois traits et coupé d’un qui font huit quartiers quatre en chef et quatre en pointe, au premier et cinquiesme de gueulles à trois lyons d’argent couronnez armez et lampassez d’or, aux second, quatriesme et septiesme de sable à l’aigle d’argent becqué membré et onglé d’or, au troisiesme d’or au léopard de sable, au sixiesme d’argent à la croix de sable cantonné de quatre pieds de loup de sable, au huitiesme de gueulles à trois maisons d’or, sur le tout du trois, quatre, sept et huit quartier de gueulles à trois lyons d’argent, couronnez armez et lampassez d’or lequel escusson lesd. Cotton et Porcher nous ont dit qu’il est peint sur verre.

Au dessous c’est un Esvesque tenant sa crosse et donnant la bénédiction revestu d’une chasuble, Led. Pellier a soustenu que c’est la figure de sainct Liger [Note : Saint Léger fut évêque d'Autun] ayant une crosse et une mitre et revestu d’une chasuble qui est le patron de lad. église et nous a monstré au costé de l’espitre joignant led. vitral un sainct en relief couvert d’une mitre et d’une chasuble au bas duquel est escript d’une escriture qui paroist assez ressente Sainct Liger, nous a aussy fait voir le devant dud. autel qui est d’une estoffe de soie blanche dans lequel est en broderie l’image d’un sainct portant une mitre sur la teste et revestu d’une chape et dans la bannière une image semblable qu’il a encorre dit estre l’image de sainct Liger.

Sous la figure dud. evesque est un escusson portant party d’argent au saultoir de gueulles cantonné de quatre estoilles d’or et d’or à un lyon de sable armé lampassé et couronné d’argent.

Sous le panneau dans lequel est posé led. escusson est aparemment un sainct Cristofle passant une rivière apuyé sur son bastos et un homme à genoux chapé ayant la robe brodée d’ermines dont la teste est rompue partye du verre qui la joignoit à la grandeur de sept poulces et sur ce que le sieur Remy s’est présenté et a dit avoir partye des morceaux de verre qui ont sorti de lad. rupture lesquels il a serrez pris au pied du vitral et estant allé les quérir en sa maison il nous a représenté sept morceaux de verre lesquels ayant fait poser sur le corps dud. homme chapé avons veu que sur lesd. morceaux sont peints partye de sa teste sur laquelle il parroist une forme de couronne et qualentour est escript en lettres gotiques Sancte Cristoforé.

Au dessous sont deux escussons le premier escartelé au premier quartier d’argent à trois testes d’oye d’azur becquée d’or, au second quartier de sable à l’aigle d’argent becqué membré et onglé d’or, au troisiesme d’azur à la face de sable chargée de trois saultoirs d’argent surmontée de deux croix d’argent et au quatriesme de sable à la bande d’argent accompagnée de six croix d’or trois en chef et trois en pointe à la bordure engreslée d’argent.

Le second et dernier escusson aussi escartelé, au premier et quatriesme quartier d’argent à trois testes d’oye d’azur becquées d’or, au second et troisiesme d’azur à la face de sable chargée de trois sautoirs d’argent surmontée de deux croix d’argent.

Et ayant fait monter lesd. vitres au hault dud. vitral et considéré les escussons et armes qui sont à la pointe de chacun des montans nous ont dit que le verre qui est autour de l’escusson du costé de l’evengille est recuit dans le fourneau [Note : « Recuit, c’est à dire qu’on ne puisse enlever en grattant, qui adhère au verre par la cuisson » (OTTIN : Le vitrail, p. 50)] et celuy de l’escusson a esté fait à la verrie dont le verre a esté persé pour y adjouster les trois lyons qui composent les armes, et que le verre de l’autre escusson et armes a esté fait au fourneau comme pieces d’aprest que le plomb qui est autour desd. escussons estant plus large et a led. Loriré en son particullier dit qu’aparemment lesd. deux escussons ont esté reportez ne paroissant si vieils que ceux qui sont au dessous et que l’escusson du costé de l’évengille parroist plus vieil que celuy quy est du costé de l’espitre.

Par led. Couturier a esté dit que lesd. deux escussons ont esté remis et relevés en plomb mais que les verres parroissent aussy vieils les uns que les autres et que les autres escussons qui sont dans lad. vitre parroissent d’un verre aussy vieil que celuy ou est depeint sainct Cristofle et les autres figures cy dessus raportées et que tous les verres desd. escussons sont semblables.

Ledit Loiré a dit que le verre desd. six escussons est semblable et d’autre quallité plus ancienne que celuy desd. deux autres escussons cy dessus describz.

Et nous a led. Pellier monstré et avons veu dans le chanteau [Note : « CHANCEL OU CHANCEAU ou plutôt CANCEL, est une partie du choeur d’une église, qui est entre le maître autel et la balustrade qui le ferme ; c’est où se mettent les ministres servant la messe. C’est un droit honorifique d’avoir droit de banc et de sépulture dans le chancel d’une église » (Dictionnaire de Trévoux, II, col. 516)] du costé de l’évengille un banc ferré sans armes qu’il a dit estre le banc de la seigneurie d'Orvault et au dessus dud. banc est attaché à la muraille une ancienne toille sur laquelle est l’effigie d’un grand homme ayant la teste nue et les mains joinctes l’espée au costé un casque et un chien entre les jambes laquelle effigie led. Pellier a soustenu estre celle d’un ancien seigneur d'Orvault.

Par led. Fouchard a esté dit et soustenu que led. banc n’a esté mis dans le lieu ou il est que depuis vingt ou vingt cinq ans et au regard de l’image dit qu’elle est sur une simble (lire simple) toille sans cadre ou chassis et qu’elle a esté attachée depuis peu avec de simples clous.

Desquelles déclarations nous avons décerné acte et de ce que nous avons veu dans led. coeur une autre petite vitre du costé de l’espitre qui est de mesme verre peinture et ouvrage que la grande et maitresse vitre cy devant describée dans laquelle petitte vitre sont peints à genoux les mesmes homme et femme ayant les testes rompues et reparée avecq du verre commun qui parroist vieil led. homme vestu d’une robe à grandes manches larges froncées et joignant les mains et paroist proche la bouche ce mot Miserere en lettres goticques et à costé est une Notre Dame de Pitié tenant Nostre Seigneur sur ses genoux.

Dans la nef de lad. église en la vitre qui est à costé de l’autel de la Vierge il y a un escusson portant de gueulles à trois testes de lyon arachées d’or lampassées d’argent.

A la vitre de l’autre costé vis à vis est un autre escusson, portant d’argent à un Lyon d’or couronné et lampassé d’argent, orné d’une crosse.

Dans la msme vitre un autre escusson portant party d’argent et d’azur à la bande d’or et un autre escusson portant party de sable à l’aigle d’argent becqué d’or et de sable à la bande d’argent acompagné de six croix d’or trois en chef et trois en pointe.

Et avons donné pour apuré qu’il y a de listre ny ceinture au dedans ny au dehors de lad. église.

Ce fait nous a led. Fouchard conduits dans la chapelle des Anges seittüée sur le grand chemin conduisant du bourg d'Orvault à la Paclais (lire la Pâquelais), Blain et ailleurs, distant dud. bourg d'Orvault d’environ demy quard de lieue et y estant entrez en presence et compagnye desd. partyes et experts nous avons veu le grand vitral composé de deux montans séparez d’un noyau à massonne sur lequel est une rose à quatre feuilles, à la première joignant la pointe de la voulte est un escusson sans armes, au-dessous sont trois escussons, le mylieu de Bretaigne, celuy au costé de l’evangille de Bretagne avecq un lambel de gueulles et du costé de l’espitre autre escusson de Bretaigne avec un lambel d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or et au dessous encorre de Bretagne à la bordure angrellée de gueulles.

Au premier montant du costé de l’evengille est une figure ou image de saincte et de l’autre costé sont trois escussons le premier d’azur à la bande de gueulles chargée de trois bezans d’argent acosté de cinq croix d’or trois et deux, le second est un escusson sans armes et le troisiesme est d’argent à la bande d’azur chargée d’un croissant d’argent en franc canton.

Dans la muraille du costé de l’espitre est une autre vitre ou forme toute plaine au hault et à la pointe de la voulte de laquelle est un escusson de gueulles à neuf besans trois trois et trois avecq une crosse au dessus en simié.

Au dessous sont deux escussons, le premier portant de sable à trois besans d’argent deux en chef et un en pointe à la bande de mesme brochant sur le tout, l’autre est party au premier des mesmes armes et au second d’azur.

Et avons veu que les murailles de lad. chapelle paroissent avoir esté reblanchies semées de fleurs de lis et d’ermines et douze petites croix rouges autour entourées de couronnes d’espines et au mylieu du retrin [Note : Ce mot ne viendrait-il pas de restreindre, qui signifie resserrer, renfermer en un moindre espace ? Le jubé était un lieu élevé qui faisait la séparation du choeur et de la nef] ou jubé est escript en chiffre 1661.

A l’endroit led. Fouchard a dit que par la veüe desd. armes il se connoist que les evesques sont non seullement seigneurs fondateurs de l’église d'Orvault, mais encore de lad. chapelle des Anges et seigneurs proches de lad. parroisse d'Orvault à cause de sa jurisdiction d'Orvault jointe à sa jurisdiction des Regaires comme il fera voir et justiffiera cy après.

Et proteste que les déclarations inductions et quallités prises par led. sieur du Pé ne pourront nuire ny préiudicier aux droits dud. seigneur evesque sans aprobation de tout ce que fait a esté et se fera à son préiudice (G. de Wismes).

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