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VERTAIS

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Quartier de Vertais. — Chronique des faits. — Couvent des Récollets. — Coeur d'Hercule de Rohan. — Spoliation. — Club des Récollets.

 

Quartier de Vertais.

Les îles de Vertais, de Petite-Biesse et Grand'Biesse, reliées maintenant par des ponts, et ne faisant qu'une ligne continue d'habitations, furent pendant de longs siècles, des îles à peu près désertes.

Au IXème et au Xème siècle, elles servent plusieurs fois de retraite aux pillards normands, devenus maîtres du cours de la Basse-Loire.

Le quartier de Vertais ou Vretais, grâce, sans doute à son voisinage de Pirmil, devint une agglomération importante et porta le titre de Seigneurie.

En 1380 Hervé de Volvire est seigneur du pont de Vertais. En 1470 (27 octobre) a lieu l'adjudication des terres et seigneurie du pont ès-Vretays (Archives départementales, Série B, Vertais).

Cela fait supposer que c'était une seigneurie qui s'achetait, comme une propriété transitoire et non patrimoniale.

Dans les nombreuses pièces que nous avons étudiées aux archives, sur la seigneurie du Pont de Ventais (Archives départementales, Série B), nous avons trouvé beaucoup de noms nantais, appartenant à de bonnes familles encore existantes. L'industrie y devint florissante au XVIIIème siècle. Les indiennes et toiles de couleur ; les raffineries de sucre en formaient les principales branches.

 

Chronologie des faits.

Pierre Drouet, habitant de la paroisse Saint-Nicolas, fit bâtir à Vertais, une chapelle dont l'emplacement n'est pat connu. Toutefois en 1499, on voyait en Vertais dans une venelle, près du pont de Pirmil, une chapelle appelée la chapelle de Pierre Drouet (Travers, II, 249. Vers 1472. Cf. Origines du Prieuré de Pirmil - page 331).

1483. — Pierre Landais est seigneur du pont de Vertais (Travers, II, 249 et Archives départementales, Vertais, Série B).

1524. — Vertais a encore son seigneur et forme une juridiction sous le nom de juridiction du pont de Vertais, avec sénéchal et officiers (En 1750, Travers II, 446 et 470).

1580. — Vertais eut un moulin bâti par la ville, dit des Pontereaux ou des Rousseaux. On l'appelle aujourd'hui le grand pont de Vertais, entre la rue de Vertais et la rue de Biesse.

1588. — Les paroisses des environs de Nantes amenèrent leurs bestiaux dans la prairie de Biesse, aujourd'hui prairie au Duc, à cause des Calvinistes qui tenaient la campagne, autour de Clisson, et menaçaient la ville de Nantes (Travers, III, 7).

1596, mai, et 1597, 5 mars. — Vertais et Pirmil sont taxés pour subvenir aux besoins des pauvres, par suite de la famine (Travers, III, 85, 89, 91).

Vertais et Pirmil sont souvent compris, dans les mêmes charges d'intérêt général ; nous continuerons à les citer ensemble, quand l'occasion s'en présentera.

1598. 23 mars. — Vertais et Pirmil sont taxés pour l'entrée du roi Henri IV, à Nantes, ils doivent fournir leurs hommes : « tous porteront la livrée du roi, c'est-à-dire les couleurs incarnate, blanche et vert brun ; chaque compagnie, une enseigne neuve de gros taffetas de la couleur ordinaire et façonnée, en ondes avec une grande croix de taffetas blanc. Au milieu, les armes de France et le chiffre de chaque capitaine à qui l'enseigne appartenait » (Travers, III, 100).

Le 27 avril suivant, Henri IV nomma à Nantes les dignitaires dont il croyait être sûr. Pour le quartier de Biesse et de Vertais :

Capitaine : François Poullain dit terre-noble.

Lieutenant : Pierre Paris, auparavant, capitaine d'une des Biesses.

Enseigne : Antoine Meneust, auparavant, enseigne de Vertais.

1628, 14 juin. — La ville, assemblée, reconnaît à Vertais et à Pirmil, le droit de voter dans les élections des maires, des échevins et des syndics de la ville ; quelques-uns voulaient le leur contester (Travers, III, 276).

1660, 1er mai. — La ville décida que les compagnies de la Saulsaie et des Biesses, formeraient une seule compagnie et que celle de Vertais continuerait d'exister ce qui réduisait à deux, le nombre des compagnies (Travers, III, 109).

1665, 17 octobre. — La ville obtint un arrêt du Parlement, portant la permission aux boulangers de Vertais et de Pirmil, de vendre le pain de seigle et de froment tiré à fin, et défense de vendre le pain de froment à fleur, s'ils ne sont pas maîtres. L'arrêt les soumet à la police (Travers, III, 396).

 

Couvent des Récollets.

Ce couvent s'étendait sur le terrain de l'ancienne raffinerie Cesar entre deux cours d'eau : l'un qui existe encore en 1898 auprès de la crèche construite à cette époque, entre Petite Biesse et Vertais ; l'autre, près de Beau-Séjour, qui a été comblé et remplacé par un square d'acacias [Note : Dans ce petit bras de Loire, aujourd'hui disparu, tomba, vers 1830, avec tous ses voyageurs, la  grande diligence qui faisait le service de Nantes à Bordeaux].

Les bâtiments en sont encore reconnaissables en 1898.

A gauche, en entrant dans la rue des Récollets qui a coupé en deux la superficie du monastère, on aperçoit encore en 1898 les petites cellules des Récollets. A droite, vis-à-vis, est la maison abbatiale assez bien conservée, dont la toiture est caractéristique. La chapelle était tout auprès : il n'en reste rien...

1615, 31 mars. — Le bureau de la ville s'entretient d'une proposition concernant l'établissement, à Nantes, de certains « religieux nommés les Pères-Douillets ».

Après délibération, il fut décidé qu'on en confèrerait avec l'évêque Mgr. de Bourgueuf (Travers, III, 192).

1617, 18 août. — Le monastère de l'ordre du tiers-ordre de saint François, dit « des Récollets » est fondé à Nantes. Frère Jacques Garnier, récollet, présenta requête au chapître pour s'établir sur les ponts de Nantes, selon l'intention de Mgr. de Bourgneuf. Ce qu'il demandait lui fut facilement accordé (Travers, III, 219).

1618. — Les Récollets bâtissent leur convent et obtiennent de la ville 600 livres et quelques mois plus tard 400 livres pour contribuer à l'achèvement de l'entreprise (Travers, III, 227).

Les récollets font leur possible pour obtenir le terrain de l'hermitage (carrière de Miseri) à la mort du dernier hermite mais ils sont refusés par le seigneur de la Hautière qui le donne aux capucins.

1626, 6 septembre. — La ville accorde aux Récollets, pour les aider à faire les frais de leur chapitre général : une pistole par jour, pendant 10 jours, si le chapitre durait autant (Travers, III, 263).

1627.— Les Récollets figurent à la cathédrale, à la réception du maréchal de Thémines, nommé gouverneur de Bretagne, à la place du duc de Vendôme... Depuis la porte de Saint-Nicolas jusqu'à la place Saint-Pierre, les rues sont ornées comme à la Fête-Dieu (Travers, III, 267).

Le jeudi 6ème jour de may 1632, jour festé de S. Jean devant la porte Latine, l'église des Pères Récollets de Nantes fut dédiée par Révérend Père en Dieu messire Jacques Raoul, évêque de Xaintes, et posa soubs le grand autel, des reliques de S. Blaise et autres saints (Revue des provinces de l'Ouest ... rég. d'André Landays, aumônier de Toussaints, p. 524, ..).

1636, 13 mars. — La ville accorde 200 livres aux Récollets, pour leur aider à bâtir le mur de leur jardin, et se prémunir contre les inondations (Travers, III, 292).

 

Hercule de Rohan.

En 1653, un service funèbre est célébré dans la chapelle des Récollets, pour Hercule de Rohan, duc de Montbazon, gouverneur de la ville et du château de Nantes, qui venait de mourir dans un âge fort avancé (Travers, III, 355).

En 1654, 10 novembre, le coeur d'Hercule de Rohan fut transporté an monastère des Récollets.

M. le Théologal officiel, assisté de tout le clergé et de tous les religieux de la ville de Nantes. M. le Maréchal de la Meilleraye suivait le cercueil entre deux présidents de la chambre des Comptes, le maire et le conseil municipal (André Landays, Revue des provinces de l'Ouest, 4ème année, P. 526, Dugast-Mattifeux).

Voici l'inscription que l'on pouvait lire au-dessous d'une urne funéraire, de forme artistique, portant sur sa panse la lettre H. 

Herculis de Rohan, ex primâ et antiquâ minoris Britanniae Regum et Principum stipe masculâ, Paris Franciae, ducis de Montbazon, cor magnanimum hâc urnulâ continetur. Quod egregium fecit servat historia : optimè imperavit, obtemperavit optimè. Obiit XVII Kal. novembris anno à Christo MDCLIV, aetatis LXXXVI.

En voici la traduction : « Cette urne contient le coeur magnanime d'Hercule de Rohan, descendant en ligne directe de la race antique des rois et des princes de la Petite-Bretagne, pair de France, et duc de Montbazon. L'histoire conserve la mémoire de ses nobles actions. Il excella dans le commandement, il excella dans l'obéissance. Il mourut le 17 des calendes de novembre, en l'an de Jésus Christ 1654 à l'âge de 86 ans » [Note : Il était le père de la fameuse duchesse de Chevreuse, l'ardente ennemi de Richelieu. Après avoir été l'âme de toutes les intrigues, elle se retira à Gagny près de Chelles où elle mourut à 79 ans].

1662, 20 août. — Les Récollets obtinrent de la ville la permission de remplir un emplacement vague de 90 pieds sur 55 de large, le long de la rivière aboutissant au pont de pierre qui conduit à Vertais, et d'y continuer leur levée et muraille pour la sûreté de leur jardin et de leur couvent. Ils obtinrent, de plus, la permission d'achever de boucher deux arches qui dominaient sur cet emplacement, et d'exhausser, de six pieds, le parapet du pont, de la largeur de 55 pieds, afin de couvrir l'emplacement et d'en ôter la vue des passants (Travers, III, 676).

1669, 6 juillet. — Les cérémonies de la canonisation de saint Pierre d'Alcantara se firent chez les Récollets. La communauté (de la ville) y assista et fit tirer le canon. L'évêque officia et dit la messe. Le chanoine Blanchard prêcha (Travers, III, 419).

Le lundi jour et feste de l'Assomption de Nostre-Dame, 15 aoûst 1672. M. le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne et Mme la duchesse sa femme arrivèrent à Nantes ... Le jeudi ensuivant, sur les 6 heures du soir, M. le duc et Mme la duchesse de Chaulnes allèrent aux Récollets, où Mme voulut entrer ; mais elle fut opposée par les religieux, où il y eut grand bruit (André Landays, Revue des provinces de l'Ouest, 4ème année, p. 698, par Dugast-Mattifeux].

 

Spoliation.

1790, 8 décembre. — On fait l'inventaire du maigre mobilier des Récollets... Ce n'était pas là que la République pouvait remplir ses coffres, qu'on en juge par les détails consignés dans le procès-verbal des officiers municipaux.

« Une cellule de Récollet contient : 1 couchette avec matelas, 2 traversins, 2 couvertures de laine, 2 rideaux au lit, en cotonnade, 2 pour la fenêtre, 1 petite commode en noyer à trois tiroirs, 1 petite table, 1 fauteuil et 4 chaises, 2 gravures encadrées, 20 volumes ».

Leur vestiaire n'était pas plus brillant : « 5 tunicelles, quelques mouchoirs, quelques chemises ».

1791, 20 juin. — L'administration voulant faire transporter la cloche et l'horloge des Récollets à Saint-Jacques, une pétition fut signée par les habitants de Vertais et des deux Biesses pour obtenir qu'elle ne fût pas transportée (Archives municipales).

1791, 28 juillet — La municipalité, vu la requête adressé par les habitants de Vertais et des deux Biesses, est d'avis, que l'horloge soit conservée à l'église des Récollets, surtout, si, comme on l'a demandé, cette église est préférée à celle de Toussaints, pour être succursale de Saint-Jacques ... Elle est plus grande, mieux située, moins exposée aux inondations (Archives municipales).

Dès cette époque, le population des ponts était assez compacte, pour rendre nécessaire une nouvelle paroisse, entre Sainte-Croix et Saint-Jacques.

Depuis cinquante ans, ce besoin fut satisfait par la création de la paroisse de la Madeleine, sous l'épiscopat de Monseigneur de Hercé, de douce et illustre mémoire, et le pastorat de M. l'abbé Yviquel, saint prêtre, dont le souvenir est encore vivant [Note : En 1897, on démolit cette église tout entière, sauf le clocher, mieux assis, paraît-il. On rebâtit en allongeant de quelques mètres. La grande porte aspectera sur le boulevard Babin-Chevaye, ce qui obligera à placer le chœur du côté du clocher].

 

Club des Récollets.

Quand on eut désaffecté (jargon contemporain et administratif du dictionnaire révolutionnaire, qui signifie volé) comme tous les biens de l'église, le monastère des Récollets, il s'y tint un club de républicains convaincus.

Nous n'avons cure d'en vouloir rappeler les faits et gestes ; toutefois, nous reproduirons une note curieuse, qui montre combien ces doux républicains étaient ennemis des curés et de ... l'orthographe. Nous n'y changeons pas une lettre.

« 1791, 8 juillet. Monsieur, Je vous apprandrais que l'ancien curé de Rezé nommé Duprez et un de ses viquaire, nommé l'Amare, dont la réputation doit vous être connue, par leur aristocratie et leur quoquinisme, sont cachée ché M. Foligny, chevalier de Saint-Louis, demeurant vis-à-vis la Sivelière, près le village de Sesve, chemin de Vertou. J'ay l'honneur d'être, Monsieur, votre obéissant serviteur, B.... A Monsieur le Président du club des Recolets, sur les ponts pour nent faire lecture qua la séance anantes ». (A. R.).

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