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LE SIEGE DE NANTES PAR L'ARMEE VENDEENNE

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Dès le début de l’insurrection vendéenne, Nantes, coupée de ses communications avec les villes voisines et avec Paris, s’était sentie menacée. Sans attendre les secours, les autorités prirent l’offensive contre les rebelles et la Convention leur rendit justice en décrétant, le 24 mars, qu’ils avaient « bien mérité de la Patrie ».

En avril, le général Beysser avait presque complètement dégagé les deux rives de la Loire, mais, en mai, la désertion d’un régiment qui livra le poste du Pont-James, la série des prodigieux succès des « armées catholiques royales » à Thouars et à Fontenay, puis, en juin, la prise de Saumur et d'Angers, firent renaître le péril. Les commissaires de la Convention près de l’armée des côtes de Brest étaient fort mal disposés à l’égard des autorités nantaises qui s’étaient prononcées pour la Gironde contre la Montagne.

Cependant devant le danger pressant, Girondins et Montagnards oublièrent leurs querelles. Une délégation convoquée à Paris obtint que Nantes ne serait point abandonnée comme on en avait l’intention, et que 500.000 livres lui seraient versées pour parer à ses besoins urgents. Le général Canclaux, commandant en chef de l’armée des côtes de Brest, vint en personne diriger la défense.

L’investissement se resserre de jour en jour. La grande armée catholique s’avance sur la rive droite de la Loire. D’Angers, ses chefs adressent, le 20 juin, une insolente sommation aux Nantais à qui ils prescrivent d’arborer le drapeau blanc 6 heures après la réception de la lettre, de livrer drapeaux, argent, armes, « munitions de guerre et de bouche », et aussi, comme otages, les Conventionnels en mission à Nantes.

« A ces conditions, la garnison sortira de la ville sans tambours, ni drapeaux, les officiers seulement avec leurs épées et les soldats avec leurs sacs, après avoir fait le serment de fidélité à la Religion et au Roi ; et la ville sera préservée de toute invasion et de tout dommage...

En cas de refus, au contraire, la ville de Nantes, lorsqu’elle tombera en notre pouvoir, sera livrée à une exécution militaire, et la garnison passée au fil de l’épée ».

Pour toute réponse, les autorités, à la tête desquelles se distingua le maire Baco, firent mettre la ville en état de siège. Beysser, commandant de la place, jura de la sauver ou de s’ensevelir sous ses ruines. On improvisa les fortifications qui manquaient sur les principales voies d’accès ; on abattit les maisons qui gênaient le tir de l’artillerie, des bateaux furent chargés de surveiller le fleuve.

Dans la journée du 28 juin, des royalistes commandés par Charette, s’avancèrent en grandes forces par le chemin de Machecoul et vinrent prendre position à Pont-Rousseau. Le 29, dès 2 heures du matin, la canonnade commença de ce côté. Les insurgés croyaient y attirer une bonne partie des forces de la ville ; mais les généraux qui avaient fait couper le pont de Pirmil et savaient qu’il serait à peu près impossible d’entrer à Nantes par cette voie, réservèrent le gros de leurs troupes pour faire face aux ennemis qui, vers 7 heures du matin, attaquèrent par les chemins de Vannes, Rennes et Paris [Note : L’héroïque résistance de Meuris à Nort en retardant de plusieurs heures l’arrivée d’un fort contingent royaliste contribua au salut de Nantes].

Vers midi, les assaillants de la route de Paris avaient été repoussés ; sur les ponts, les rebelles n’avaient obtenu aucun avantage. Sur les routes de Vannes et de Rennes, la plus forte colonne royaliste, soutenue par une grosse artillerie, s’était approchée tout près des barrières ; quelques pelotons même, se glissant à travers les champs de blé et derrière les haies, s’étaient emparés des premières maisons. Mais les républicains attaquèrent à leur tour avec une grande énergie. Après un vif combat d’artillerie et de mousquetterie qui dura 18 heures, les insurgés vaincus durent battre en retraite [Note : D’après la tradition, Cathelineau, qui mourut le 4 juillet à Saint-Florent d’une blessure reçue au siège de Nantes, se serait glissé jusqu’à la place Viarmes, où croyant la victoire acquise, il se serait agenouillé pour remercier le ciel. A ce moment, un cordonnier patriote, tirant du haut de son grenier, l’aurait atteint d’un coup de fusil].

Le lendemain, 30 juin, il ne restait plus d’ennemis sur la rive droite, sauf à Saint-Georges, sur la route de Paris ; mais ils en furent chassés dans la journée. Les routes de Machecoul et de la Rochelle étaient encore occupées par les brigands ; à huit heures du soir ceux-ci avaient été repoussés assez avant dans la campagne.

Ainsi finit ce combat terrible dans lequel les Nantais et leurs frères d’armes, formant en tout 10.000 hommes, repoussèrent 80.000 révoltés, qui laissèrent plus de 5.000 des leurs sur le terrain. La Convention donna aux défenseurs un éclatant témoignage de la reconnaissance publique en décrétant que les Nantais avaient bien mérité de la Patrie.

Les vaincus regagnèrent le Bocage et le Marais sans être poursuivis ; la guerre civile continua plus atroce que jamais, mais la résistance de Nantes arrêta le développement irrésistible qu’eût pris l’insurrection si elle s’était emparée de la riche métropole de l’ouest, clé de la Bretagne et de l'Océan, au moment où la coalition européenne franchissait de toutes parts nos frontières (d’après Ch. L. Chassin, Récit authentique de la défense de Nantes).

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