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Rues, Ruelles, Cours, Impasses, Quais, Ponts, Boulevards et Promenades de la ville de Nantes |
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Passage de l'Abattoir.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. de la rue de Bel-Air a la rue
Jeanne-d'Arc.
Voie d'isolement ouverte eu 1821, lors de la construction
des Abattoirs, et livrée à la circulation en même temps que la rue Jeanne-d'Arc,
en 1802, époque à laquelle les grilles de clôture ont été supprimées.
Rue de l'Abreuvoir.
Premier arrondissement. Paroisse
de Saint-Similien. Descend de la place Bretagne à la place du Cirque.
Cette
voie qui, en 1721, était un chemin de neuf pieds de large et réduit à une pente
de treize pouces par toise de six pieds, qui en 1832 possédait encore remises
et écuries, servait aux rouliers et aux habitants du Marchix pour mener leurs
chevaux à l'Abreuvoir. Les personnes qui ne connaissent cette rue qu'avec les 63
marches de son escalier actuel, se représenteront difficilement son état
antérieur et chercheraient en pure perte l'abreuvoir auquel elle doit soit nom.
Pendant la Révolution, on l'appelait rue Raphaël.
Rue Affre.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de Feltre à la place
Félix-Fournier.
Décidée en 1846, la rue reçut en 1856 son nom, en souvenir de
Mgr Affre, archevêque de Paris, né en 1793 à Saint-Rome-de-Tarn. Le prélat prit
possession de son trône épiscopal en 1840 et mourut le 27 juin 1848, blessé
mortellement, deux jours auparavant, an moment où il cherchait à s'interposer
entre les combattants au faubourg Saint-Antoine.
Chemin des Agenets.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien De la rue des Chambelles à la rue du
Casterneau.
Le nom vient d'une propriété, citée dans une demande d'alignement de
1850, « la petite pièce des Agénés, prés la maison du Casternot ».
Rue d’Aguesseau.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue
Saint-Jean à la place de la Préfecture.
Cette rue s'appela un instant rue
Saint-François, puis en 1791, de son nom actuel qu'elle doit au Chancelier
Henri-François d'Aguesseau, né à Limoges, le 7 novembre 1668 et mort le 9
février 1751. Elle fut établie sur une partie de terrain cédé par les
Cordeliers, le 16 septembre 1786.
Rue de Bel Air.
Premier arrondissement.
Paroisse Saint-Similien. De la place Saint-Similien à la rue de Rennes, n° 33.
On l'appela primitivement rue du Vieux-Bel-Air, jusqu'en 1816 tout au moins. Ce
n'était qu'un chemin bien mal entretenu, car en 1741, le Recteur de
Saint-Similien avertit la Municipalité « qu'il ne peut plus porter
décemment et même sans danger le Très Saint-Sacrement aux malades de ces
quartiers ». Une autre pièce de 1784 dit : « Le pavé qui commence à peu près
vers le Gué Moreau et finit dès la petite rue transversale qu'il vous a plu de
nommer de Bel-Air est inaccompli ». — Et plus loin, dans la même requête, il
est dit « que la grande route n'étant pas achevée, c'est le seul chemin que
suivent présentement les voituriers de Rennes, Saint-Malo et autres lieux
». Le quartier, à ce moment, se modifia quelque peu, plusieurs établissements s'y
fondèrent, entre autres une Manufacture d'acier et d'outils aratoires, qui mit
en vente les premières cheminées économiques en fonte qui aient paru dans notre
Ville. L'établissement des Frères date de 1841 à 1843. Au n° 39 existe une cour
assez vaste, dénommée cour Saint-Justin ou de Bel-Air.
Quai d'Aiguillon.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai Ernest-Renaud au quai
Saint-Louis.
Le quai, appelé Palamède au moment de la Révolution, daterait de
1763, époque où le Bureau de Ville décida « qu'un chemin praticable serait
établi pour éviter la montée du coteau et porterait le nom de quai
d'Aiguillon, que ce nom serait gravé sur une pierre avec la date et les armes
du Duc ». Armand de Wignerol, Duc d'Aiguillon, neveu de Richelieu, nommé
Lieutenant-Général du Comté Nantais et Gouverneur de la Bretagne, prit
possession de son commandement l’an 1753.
Rue Alain-Barbe-Torte.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du quai André-Rhuys au boulevard
Babin-Chevaye.
On rappelle par ce nom le souvenir du Duc de Bretagne qui mourut à
Nantes, en l'an 952. Son corps, déposé d'abord à Saint-Donatien, fut
porté ensuite dans l'Eglise Notre-Dame, qu'il avait fait bâtir. Voie récente du
milieu du siècle dernier.
Rue d'Alger.
Cinquième et sixième arrondissements.
Paroisse Notre-Dame, De la rue de Bréa au passage du Sanitat.
Créée par arrêté
du 27 octobre 1837, sur l'emplacement de l'ancienne Verrerie ; tout un quartier
y naquit vers cette époque, sous l'impulsion de MM. Vallée frères. Nous étions
au moment des événements d'Algérie, il est tout naturel qu'on ait choisi ce nom
pour la rue que l'on ouvrait.
Avenue Allard.
Sixième arrondissement. Paroisse
Notre-Dame. Va de la place du Général-Mellinet à l'avenue Pasteur.
Son nom
est celui du propriétaire des terrains de Launay, acquis en 1826, de la vieille
famille Bertrand de Saint-Pern. Son ouverture date du 27 octobre 1837.
Rue d'Allonville.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue
Frédéric-Cailliaud à la rue de Coulmiers.
Voie récente dont la création
remonte au 18 août 1874, c'est l'ancienne partie Est de la rue de Richebourg,
coupée par le prolongement du Jardin des Plantes. A l'angle de cette rue et de
celle de Frédéric-Cailliaud, subsiste un vieux bâtiment, bien délabré, qui était
autrefois une campagne où Carrier allait, en joyeuse compagnie, se liver à
toutes sortes de débauches.
On y ouvert, en 1905, diverses avenues destinées
à faciliter la construction des nouvelles maisons : au n° 62, l'avenue de la
Devinière ; au n° 94, le passage Guillon, du nom d'un propriétaire ; au
n° 76, l'avenue de Monty, ainsi désignée de la propriété de ce nom qui y
existait encore au milieu du siècle dernier et dont le souvenir se trouve
rappelé par un puits sculpté.
Rue de la Prairie-d'Amont.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Coupée par la rue de Vertais, elle va
du boulevard Victor-Hugo aux prairies sur le bord de la Loire.
Dénommée en
1830, la voie existait précédemment, car dès 1808, il est fait mention de
procès, chacun des propriétaires se croyant autorisé à pénétrer sur la Prairie
du même nom, dont les propriétaires, menacés, se plaignirent et sollicitèrent une
descente de la Municipalité. Son nom rappelle simplement son orientation et la
distinguait de la rue Prairie-d'Aval. Le quartier de Vertais, du côté de la
Prairie-d'Amont, en était séparé par un chemin dit de la Machine, ou chemin de
la Prairie-d'Amont.
Ruelle de la Prairie-d'Amont.
Quatrième arrondissement.
Prairie de la Madeleine.
Cette petite ruelle, qui figure encore sur le plan de
Bilange de 1853, part de la place Victor-Mangin et tombe dans la rue de la Loire.
Prairie d'Amont.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Entre la
Prairie de Biesse et la côte Saint-Sébastien.
Rue d'Ancin.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Monte du quai de la Fosse, n° 40, à
la rue de L'Héronnière.
Elle prend son nom d'une maison citée en plusieurs
circonstances, et dans une requête de 1821, le propriétaire affecte
de mettre sous sa signature ces mots : « Propriétaire de la maison d'Ancin ».
Rue d'Anguille.
Notons pour mémoire la rue d'Anguille qui a été supprimée par
l'établissement du chemin de fer de Nantes à Saint-Nazaire eu 1861 et par les
travaux d'alignement et de nivellement de la rue de l'Hermitage en 1881-1882.
Une passerelle, établie par la Compagnie d'Orléans, entre le quai de l'Aiguillon
et la rue de l'Hermitage, rappelle l'endroit où se trouvait la rue. Le nom
proviendrait de la sinuosité de la voie.
Rue Anizon.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place de la Monnaie à la rue Racine.
Un arrêté du
27 octobre 1837 lui donna son nom mais nous en trouvons l'existence
antérieurement. Les habitants du Cul-de-sac Anizon demandent, en 1819, que l'on
supprime le passage des tombereaux, « s'appuyant sur la convention, contractée
en l'an 1725 entre MM. Brée, cordiers, et Jean Bernard, et qui précisait que
le cul-de-sac ne devait être qu'un passage pour les gens de pied ». Or, l'un
des signataires est justement un M. Anizon, d'où nous serions porté à lui
attribuer le nom de la rue, d'autant plus qu'en 1863 le nom revient dans
différentes pièces.
Rue d'Anjou.
Premier arrandissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue du Général-Bedeau à la rue du Maine.
L'administration
consacra en 1903 le nom qui lui avait été donné par les spéculateurs qui
ouvrirent cette rue et les voies voisines.
Place de la Duchesse-Anne.
Troisième arrondissement. Paroisse Saint-Clément. Du quai du Port-Maillard à la
rue Prémion.
La place, qu'on nomma un instant place Cincinnatus (le nom
figure sur des plans partiels jusqu'en 1838), fut régularisée en 1846, far suite
de la cession d’une partie des douves du Château, On attribua plus tard cette
appellation à l'ensemble des immeubles qui constituaient le commencement de la
rue Henri IV actuelle.
Le nom rappelle celui de Bonne Duchesse, fille du duc
François II, née à Nantes le 26 janvier 1476, celle qui aimait tant la Bretagne
qu'elle voulut qu'après sa mort, survenue le 9 janvier 1514, à Blois, son cœur
fût déposé dans le tombeau de son père. Il est aujourd'hui au Musée Dobrée, dont
il constitue un des joyaux les plus précieux.
Rue Anne-de-Bretagne.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue de La Tour-d'Auvergne au quai
André-Rhuys.
Voie récente, créée vers 1860.
Quai des Antilles.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine.
Commencé en 1902 et terminé en 1904,
le quai situé à l'extrémité Ouest de la rue J. Voruz et du boulevard
Babin-Chevaye s'étend actuellement sur une longueur de 500 mètres, sur la rive
gauche du Port maritime, C'est en 1905 qu'il reçut son appellation en mémoire
des anciennes relations de la Ville de Nantes avec les Villes du nouveau
continent.
Rue Jeanne-d'Arc.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue de Rennes à la place Saint-Similien.
Dénommée le 2
avril 1892, en souvenir de la Pucelle d'Orléans, née en 1409 à Domrémy, près de
Vaucouleurs, morte le 30 mai 1431, brûlée vive par les Anglais à Rouen, la rue a
remplacé celle nommée Moquechien, et qui s'était aussi appelée rue Basse-Porte.
Le premier nom (un acte de sépulture du 22 mai 1764 relate le décès de
Demoiselle Anne Tessier, veuve Guérin de la Branche, décédée à « la maison de
Mocchien ») viendrait du propriétaire, originaire des Moutiers, qui aurait cédé
sa maison, le presbytère actuel, à M. l'Abbé Rivet. (Le Diocèse de Nantes sous
la Révolution) ; nous n'osons présenter d'attribution pour le second nom.
En
1774, la rue n'était qu'une voie étroite, ouverte sur une tenue que l'on nommait
Tenue de la Tombe, et qui appartenait à Ecuyer Jean Mérot ; celui-ci en fit la
cession à la Ville, vers 1825, et c’est à cette époque que l'on y entreprit les
travaux de l'Abattoir terminés en 1829.
Alors, la rue, comme bien d'autres,
hélas ! était dans un triste état, témoin cette réclamation du curé de
Saint-Similien qui, en 1827, écrit : « un de mes vicaires en ce moment part
pour chercher à Barbin un corps mort, il sera obligé de passer par la Chaussée
de Barbin, par derrière la Préfecture, le Port Communeau, la rue de Talensac,
la rue de Bel-Air, afin d'arriver à Saint-Similien ».
Rue de l'Arche-Sèche.
Premier et troisième arrondissements. Paroisse Saint-Nicolas. De la place
Royale à la place du Cirque.
Appelée rue des Douves Saint-Nicolas, rue Cornic
pendant la Révolution, elle prend son nom du Pont de l'Arche-Sèche ; son
ouverture fut décidée vers 1766, d'après un plan de 1761 du voyer de la Ville
« en remplacement du Petit Chemin des Murailles, pour la même rue
communiquer du bout de celle des Carmes à la place de Bretagne en passant par
dessus le terrain de la Vve Portail ». En 1781, l'affaire était encore en
litige, et le dépôt des Archives municipales nous montre une série de
propositions qui nous conduisent jusqu'à l'époque moderne, où la voie prend enfin
la physionomie que nous lui connaissons. Nous aurons à en reparler à la rue de
Feltre, où nous nous occuperons du grand et du petitt Erail. Une cour existe au
n° 8 de cette rue sous le nom de cour Gerbaud.
Pont de l'Arche-Sèche.
Troisième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas.
Il s'est appelé pont de
l'Erail. L'arche devait établir la communication de la place du Bon-Pasteur à la
rue de la Boucherie, par l'Erail. Un crédit de 17.360 fr. 46 avait été voté le
17 octobre 1829 pour l'exécution du pont en fer, les travaux furent suspendus
jusqu'en 1834, où l'on vota un supplément de crédit de 4.060 fr. 71, puis en
1838 un autre crédit de 12.600 fr. fut ouvert en vue de couvrir le chiffre des
indemnités mises à la charge de la Ville. Enfin, en 1844, on votait un nouveau
crédit de 4.612 fr. 20 pour dépenses supplémentaires nécessitées par la
restauration du tablier.
Rue du Pont de l'Arche-Sèche.
Troisième arrondissement.
Paroisse Saint-Nicolas (numéros impairs), et Saint-Similien (numéros pairs). De
la place Bretagne à la rue des Petits-Murs.
C'est vers 1811 que l'on s'occupe
du l'ouverture de cette rue, qui s'appela un instant rue de l’Arche-Sèche.
Rue Aregnaudeau.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne.
Anciennement
Petit chemin du Moulin des Poules, ayant porté aussi le nom de Mont Nouël, la
voie changeait d'appellation le 23 janvier 1900. On y voyait, en 1824, un vague
planté de peupliers, mais c'était encore un chemin contesté, et en 1843,
deux propriétaires en revendiquent la propriété contre la Ville. En 1868 (les
droits de la commune avaient été reconnus, il est parlé de la vente du sol de la
rue, dont l'utilité comme passage est complètement nulle ; enfin, dans un exposé de
1869, nous lisons : « l’ordonnance royale du 5 septembre 1839 a eu pour effet
de déclasser l'ancienne rue du Petit Chemin du Moulin des Poules, cette rue a
été remplacée au plan de la Ville par celle du Chemin du Moulin des Poules,
et l'ancienne rue ayant été circonscrite à l'état de passage, les propriétés
riveraines de cette rue et de la nouvelle se trouvent desservies par deux
voies presque contiguës ». Aregnaudeau, corsaire, originaire de la Vendée, fit
beaucoup parler de lui sous le premier Empire. Il
reçut un sabre d'honneur
des mains de l'Impératrice Joséphine, à son passage à Nantes, et disparut en
mer, sans que l'on ait jamais su ce qu'il était devenu.
Rue d’Argentré.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue Tournefort à la
place de la Préfecture.
Il en est fait mention dans les actes de 1779 pour
des travaux de voirie. C'est dans cette rue que se trouvaient l'ancienne Eglise
de Saint-Cyr et Sainte-Julitte, qui était entourée d'un cimetière dont les
tombes furent rencontrées en 1764, et la Tour du Papegault, ou des Arquebusiers,
ou encore Grosse Tour, nom qu’elle partage avec une autre située le long de
l'Erdre.
Le nom rappelle la mémoire de Bertrand d'Argentré, sénéchal de
Rennes et historien de Bretagne, né à Vitré, le 19 mai 1519, mort au Château de
Tizé près de Rennes, le 13 février 1590.
La rue s'était aussi appelée rue Kervégan,
nom qui fut donné à une voie de l'île Feydeau.
Rue Arthur III.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du boulevard Babin-Chevaye au quai île
Videment.
On en trouve mention à partir de 1855, mais ce n'est qu'en 1872 qu'on
s'occupe de sa viabilité. En 1882, une partie de la rue fut suprimée, depuis la
rue de la Prairie-au-Duc jusqu’a la Boire de Toussaint.
Arthur III, Duc de
Bretagne et de Touraine, comte de Richemont, connétable de France, né le 22 août
1393, fut fait prisonnier à Azincourt, conquit la Normandie sur les Anglais
en 1448 ; il mourut à Nantes le 26 décembre 1458.
Rue des Arts.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien (la paroisse Saint-Nicolas a le n°
37). De la place Saint-Similien à la place Lafayette.
Les projets concernant.
cette voie remontent au 23 prairial an XIII et au 6 frimaire an XIV, « ou
décrète une rue de 16 pieds de largeur, sur le terrain de la ci-devant
communauté de Sainte-Elisabeth ». Les religieuses du Quint Ordre de
Saint-François, dites cordelières de Sainte-Elisabeth, succédèrent en 1632 aux
Capucins qui s'y étaient établis depuis 1593 sous la protection du Duc de
Mercœur. En 1803, les bâtiments furent divisés par lots el vendus ; la chapelle
disparut en 1828.
En 1830, en 1832, enfin en 1837, nouveaux projets et
nouvelles acquisitions, en vue de l'achèvement des travaux, en même temps qu'on
lui désigne son nom : celui qui fut choisi est à expliquer.
An n° 20
au-dessus du portail, on voit encore une inscription « POSTE AUX CHEVAUX », qui
nous indigne l’installation de ce service en cet endroit.
Impasse de
l'Ascension.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Rue de
Coulmiers, 17.
L'Intermédiaire Nantais a voulu fournir l'origine de ce nom,
nous respectons l'humoristique explication qu'il en a présentée.
Rue Athénas.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Voltaire à la place de
la Monnaie.
Les travaux relatifs à la rue apparaissent vers 1824 ; le nom lui fut
attribué en 1837, en souvenir de Pierre-Louis Athenas, né à Paris en 1752 (nous
avons lu ailleurs né en 1749 en Lorraine) et qui mourut le 22 mars 1829 à
Nantes, après s'être consacré à l'éducation de ses compatriotes. On a de lui de
nombreux mémoires de chimie et d'archéologie. « Le citoyen Athenas, dit un
arrêté qui le rendait à la liberté, en juin 1794, physicien utile à la chose
publique, sera mis en liberté ».
Impasse Andran.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. Rue Sully, 3.
Elle fut dénommée par arrêté 1837
(un acte du 25 révrier 1837 nous la présente comme voie privée) ; son nom peut
être attribué à un membre d'une famille de Lyon qui, au XVIIème siècle, a fourni
plusieurs artistes renommés, entre autres Gérard Audran, né à Lyon en 1640, et
mort à Paris en 1678 (d'autres disent 1691 et 1703), graveur distingué.
Avenue de l'Aumônerie.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De
la rue du Coudray à l'avenue Coquebert.
Si l'avenue n'est pas ancienne, le nom
du moins peut revendiquer ce titre, car il rappelle l'ancienne Aumônerie, qui
paraît avoir appartenu à l'aumônier de Saint-Clément, et dont il est fait
mention dans la déclaration de Gilles de Beauveau du 9 février 1683 (Arch. dép. G.8).
Rue d'Auvours.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la place Viarme au Cimetière de Miséricorde.
Décrétée en
1853, elle s'appela d'abord rue du Service d'eau (les bâtiments de ce service y
furent élevés en 1856), puis, en 1874, elle prit son nom actuel, en souvenir de
la bataille du 10 janvier 1871. En 1880, on décida son élargissement ce qui
donna lieu à une discussion historique au sein de l'Assemblée municipale, à
propos d'un emplacement que la famille de Charette voulait se réserver et
qu'elle considérait à tort, cela fut reconnu, comme celui où le général serait
tombé (séance du 16 mai).
Rue de la Prairie d'Aval.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du boulevard Victor-Hugo à la cour de la gare de Legé.
Se serait appelée rue de la Prairie-d'Abas. Elle figure à la nomenclature des
rues de 1818, et alors elle aboutissait au quai de la Brasserie. Aujourd'hui
encore on trouve, près le pont des Récollets, et bien désignée par sa plaque en
fer oxydé, la Ruelle de la Prairie d'Aval.
Prairie d'Aval.
Mêmes
arrondissement et Paroisse. Entre l'île du Balagué et la commune de Rezé.
Boulevard Babin-Chevaye.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine.
De la rue Grande-Biesse à l’île du Grand Fendy.
C'est l'ancienne Grande-Rue de
la Prairie-au-Duc, dont, dès 1847, les habitants réclamaient la viabilité, mais
elle n'était pas encore classée ; ce ne fut que de 1851 à 1859 que l'on commença
à s'occuper de cette voie, nouvellement dénommée, en 1891, Babin-Chevaye.
Louis-Mathurin Babin Chevaye, né à Nantes en 1824, et décédé le 16 avril 1887,
était un constructeur de navires, membre du Tribunal et de la Chambre de
Commerce dont il devint Président, Conseiller Municipal et Membre de l'Assemblée
nationale ; c'est à lui que l'on doit les premiers jalons posés pour la création
de la Loire Navigable. La Gare de l'Etat établie sur ce boulevard, fut inaugurée
le 1er juillet 1887, pour le service des voyageurs.
Rue Baboneau.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame, numéros pairs et numéros impairs de 1 à
19, et Sainte-Anne à partir du n° 19. De la rue de la Brasserie au boulevard
Saint-Aignan.
Les pourparlers pour l'ouverture de la rue commencèrent en
1849, mais n'aboutirent que plus tard, et, en 1881, on lui donna le nom du
propriétaire du lieu : M. Baboneau Jean-Alexandre, né à Nantes le 28 juillet
1790 et mort le 2 mars 1869 en cette Ville, appartient à une famille
d'industriels nantais. Il possédait un établissement considérable de
constructions ; sa maison et ses ateliers, situés quai des Constructions, furent
construits en 1822.
Rue du Petit-Bacchus.
Troisième arrondissement. Paroisse
de Sainte-Croix. De la rue du Port-Maillard à celle de la Bâclerie.
Au XVIIIème
siècle, la rue s'appelait rue de Germonde ou de Guermonde ; en 1721, on la divise
en rue de Guermonde et rue Basse de la Bâclerie, et nous la trouvons,
dès 1759, sous son nom actuel. Il est probable que, dès ce moment, elle devait
avoir le pittoresque qui la distingue encore aujourd'hui, à défaut d'élégance et
de propreté.
Rue de la Bâclerie.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la rue Sainte-Croix à la place du Bouffay.
On a cherché à
expliquer le nom de cette rue qui est ancienne, puisqu'en 1669 on y signale le
Prieuré de Saint-Martin. qui disparut pour la reconstruction de Sainte-Croix.
Nous ne prenons parti, ni pour ceux qui y fixeraient l'installation « des
portefaix, des bâcleurs », ni contre ceux qui veulent rappeler le souvenir des
arbalétriers qui se réunissaient au XVème siècle dans le quartier « de la
Baguerie », Deux cours existent aux n°s 8 et 9 de la rue.
Quai Baco.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Fouré au quai de la
Maison-Rouge.
René-Gaston Baco de la Chapelle, né à Nantes le 28 avril 1751,
ancien Procureur du Roi au siège Présidial de Nantes, ancien Procureur de Police,
devint Maire aux moments les plus difficiles ; il exposa ses jours pour la
défense des lois et de la vraie liberté, sans reculer devant le pouvoir
anarchique. Blessé à l'attaque de la Ville, le 29 juin 1793, il résilia ses
fonctions le 9 octobre, fut nommé Commissaire du Directoire aux Iles du Vent,
et mourut à la Guadeloupe, le 29 novembre 1800. Ce nom fut donné au quai le 31
août 1848.
Rue du Roi-Baco.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne.
De la rue des Garennes à la rue des Salorges.
La rue porta plusieurs noms, celui
actuel d'abord, dont l'étymologie courante nous semble bien voisine
de la légende, puis, en 1792, Monplaisir ou Montplaisir, plus tard Républicaine,
puis redevint rue du Roi-Baco. Nous retrouvons ces diverses appellations dans
des pièces qui ont trait, presque toujours, aux difficultés de son passage : on
pourrait les répéter encore aujourd'hui.
Ruelle du Roi Baco.
Sixième arrondissement. Même paroisse.
La ruelle, qui vient aboutir à la rue de
l'Hermitage n'est pas faite pour relever le prestige de sa voisine.
Rue Bacqua.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Bias au
quai Moncousu.
C'est en 1835 que fut ainsi dénommée cette rue qui avait porté
les noms de rue des Baigneurs, de rue d'Arcole. Luc-Auguste Bacqua, né à Aubigny
(Vendée) était un chirurgien d'un rare mérite. Il mourut à Nantes, le 1er avril
1814, à l'âge de 57 ans environ. La Ville lui a fait élever, au cimetière de
Miséricorde, en témoignage de la reconnaissance publique, un tombeau qui ne se
distingue que par sa simplicité.
Prairie du Balagué.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue de Vertais à la Loire.
D'une demande
présentée par des propriétaires et de la réponse de la Municipalité, il appert
que l'Admistration était déchargée de tout entretien à cet endroit, et que le
chemin portant ce nom est privatif.
Rue Balen.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Dugnay-Trouin à la rue
Kervégan.
La rue possède un escalier à chacune de ses extrémités, et n'était
pas voie publique avant 1838. Aucun élément pour expliquer le nom ; serait-ce
Henri Van Balen, peintre flamand, qui vivait de 1560 à 1632 ?
Rue du Ballet.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du boulevard Amiral-Courbet à
la place du Croisic.
La voie, qui fut ouverte et dénommée en 1837, devrait son
nom au Clos Ballet, que l'on trouve cité dans les Archives Départementales
(série G, 223, 1468-1751, clergé séculier et régulier). Il y avait aussi une
famille de ce nom, un seigneur du Plessis Glain, Président de la Chambre des
Comptes de Bretagne.
Dans les premières pièces rencontrées, et même jusqu'en 1865,
nous trouvons souvent la désignation de « chemin des Petits Echaliers », pour
des immeubles situés sur cette voie.
Petite Rue du Ballet.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue du Ballet à la rue François-Bruneau.
Rue
Banier.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue
Haudaudine au quai de l'Hôpital.
On l'appela Hohenlinden jusqu’en 1818. En
1820, nous trouvons un acte par lequel la rue est déclarée privée à ce moment.
Le nom qui lui fut attribué est celui de l'Abbé- Thomas-Antoine
Banier, savant mythologue, Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres, né en 1673 à Dallet, en Auvergne, et mort en 1741.
Quai de Barbin.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue Sully à la place
du Lieutenant-Jehenne.
Les travaux de ce quai, qui porta le nom de Van Loo, les
plantations d'arbres, le pavagre, datent ces vingt premières années du siècle
dernier ; ou veut chercher la nature de ce nom dans une famille souvent citée
dans des actes concernant ce quartier ; soit, mais c'est à prouver.
Citons,
pour mémoires la petite place plantée d'arbres, sise vis-à-vis la passerelle, et
qui porte le nom de place de la Bonde, du nom d'un petit ruisselet, qui s'étend
à travers les terrains situés entre le quai et la rue Saint-André, et qui vient
se jeter à cet endroit dans l'Erdre.
Rue de Barbin.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du quai de Versailles à la rue Fontaine-de-Barbin.
Rue Fontaine-de-Barbin.
Mêmes arrondissement et paroisse, De la rue de Barbin à
l'Erdre, par le travers de propriétés privées.
On l’appelait aussi rue de la
Fontaine, rue des Quarts, rue de la Fontaine des Quarts, tous noms
significatifs, et remontant très haut puisqu’ils sont cités dans des actes de
1092, 1485 et 1554.
Rue de la Barbinais.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne. Rue du Roi-Baco.
Ce nom fut attribué en 1899 à la ruelle des
Grands-Jardins, qu’on avait aussi appelée ruelle de Beauregard, et
dont l'alignement à 10 mètres venait d'être voté par le Conseil Municipal.
Voici, pour l'explication du nom, la note que nous avons relevée sur un
catalogue de tableaux : « Porçon de la Barbinais, né à Saint-Malo, le 31 octobre
1639, fut chargé en 1667 de détruire les pirates qui infestaient la
Méditerranée. Fait prisonnier par le Dey d'Alger, celui-ci le renvoya à Louis
XIV pour traiter de la paix, mais après avoir donné sa parole que, s'il ne
réussissait pas, il reviendrait prendre sa place parmi les prisonniers. Ses
propositions ne furent pas acceptées par le Roi ; il revint à Alger, et eut la
tête tranchée. 1682 ».
Rue de la Barillerie.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix pour les numéros impairs, et paroisse Saint-Pierre pour
les numéros pairs. De la place du Change au Pont d'Orléans.
C'est la rue où l'on
préparait les barriques, dit-on. En 1777, nous avons rencontré le nom de « Rue
des Pannereux », que nous citons sans vouloir l'expliquer. La voie, qui en 1742
n'avait que 10, 14, et 18 pieds dans son étendue, fut élargie en 1829, puis en 1878.
Cour Baron.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. Rue
Saint-Similien, numéros 9, 11 et 13.
Le nom vient du Propriétaire ; sur un
acte de décès de 1765 (registre de la Paroisse), on dit que le décédé demeurait
dans « la cour à Baron ». C'était la cour de l'ancienne Hôtellerie du Plat d'Etain.
Rue Baron.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la
rue Fouré à la rue des Olivettes.
La rue s'appela rue Cincius sous la
Révolution ; sa propriété fut contestée en 1832, en vertu de titres
de 1781, 1805 et 1829, à la Ville qui n'avait à opposer que le nombre d'années
depuis lesquelles elle en jouissait : c’est la ville qui obtint gain de cause.
Aucun renseignement sur le nom.
Rue Fontaine-des-Baronnies.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne pour le côté aspectant Nantes.
La rue,
limite entre les communes de Chantenay et de Nantes a son origine Nord rue
Gutenberg et son origine Sud au pont dit de la Hallée, au-dessus de la ligne du
chemin de fer. Nous avons vainement cherché l'explication de ce nom. Il y avait
bien, à l'angle du quai de la Piperie, un terrain de 1767m 10 appartenant à un
M. d'Havelooze, et qui s'appelait la Baronnie, mais ?...
Quai Jean-Bart.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du Pont d’Erdre au Pont
d'Orléans.
Le quai, qui s'appela aussi quai d’Erdre, emprunta son nom à
l'intrépide marin, né à Dunkerque en 1651, mort en 1702, qu'on avait surnommé le
Bayard de la marine.
Ruelle Bascher.
Deuxième arrondissemont. Paroisse Saint-Clément, numéros à gauche, et de Saint-Donatien, numéros à droite. De la
rue des Orphelins, n° 16, à la rue Saint-Clèment, n° 9.
De pièces de la Voirie,
qui datent de 1822 et de 1833, il est reconnu que la voie est privée et que les
bornes, dont, on voulait la disparition, étaient la propriété d'une dame Bascher.
Ce qui nous expliquerait en même temps le nom de la rue. Le nom appartient à une
vieille famille Bretonne ; on cite entre autres le chanoine F. A.
Bascher, premier supérieur des Missionnaires de Saint-François en 1820 ; le
colonel J.-J. Bascher, Prévôt de la cour prévôtale de Nantes, en 1816, anobli en 1818, etc.
Rue de la Bastille.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien tout le côté droit ; Paroisse Saint-Nicolas jusqu'au n° 37, côté
gauche ; Paroisse de Notre-Dame, de la rue Mondésir au Repos de Jules César. De
la place Edouard-Normand à la rue des Dervallières.
Cette rue fut dénommée
plusieurs fois, on a dit : rue de Valmont, chernin de la Contrie (tout au moins
pour la partie entre le chemin des Herses et les Dervallières), rue
Campistron, puis elle reprit son nom de rue de la Bastille, qui lui vient d'un
domaine anciennement possédé par Germain de Vaux, sieur de la Porcherie et de la
Bastille, sous le fief de l’archidiaconé de la Mée. Plusieurs cours existent
dans cette rue, toutes avec de nombreux habitants, n°s 8, 12, 16, 26.
Rue
Stanislas-Baudry.
Deuxième arrondissement. Paroisse Saint-Clément. Du boulevard
Sébastopol à la rue du Lycée.
On l'appella rue de Flore en 1856, lors d'une
première rectification de direction, puis, après les travaux de 1891-1892, elle
fut dénommée de son dernier nom, destiné à rappeler la mémoire du docteur
Baudry, homme actif et hardi, grand industriel, passant malheureusement d'une
spéculation à une autre, et qui un jour douta de lui-même et succomba à la
crainte du l'infortune. Nantes lui est redevable de ses omnibus. Né en 1780, il
mourut à Paris en 1830.
La rue du Seil qui a disparu lors de la percée complète
de cette voie, n'est plus représentée que par quelques maisons en contrebas qui
servaient au débouché de la rue sur le quai Richebourg.
Rue de
Bayard.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame.
La rue, qui part de la
rue Chevert, a dû être coupée lors de l'ouverture de la rue de la Moricière, et
la partie scindée à l'est est devenue une impasse, comme la rue Maréchal de
Gassion et la rue Villars.
Le terrain de ces impasses avait été donné à la
Ville par M. Le Mercier de la Clémencière, sous la condition qu’elles seraient
prolongées, au delà de la Chézine, jusqu’à la rue des Coulées (actuellement rue
Arsène-Leloup), mais cette condition ne fut jamais remplie. Bayard (Pierre de
Terrail, Seigneur de), surnommé le Chevalier sans peur et sans reproche, né en
1476 au château de Bayard, près de Grenoble, meurt le 30 avril 1524 des suites
d'une blessure reçue en Italie à Romagnano. Nous rencontrons pour cette voie les
noms de rue Rumain et rue Plumard.
Ile Beaulieu.
Quatrième arrondissement, entre la Prairie de Mauves et la Commune
de Saint-Sébastien, en amont de l'Ile Launay.
Rue Beaumanoir.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la
rue de la Rosière à l'intersection des rues Jean V et Bertrand-Geslin.
C'est
en 1832 que la rue est projetée, et, primitivement, elle devait, à l'aide d'un
pont établi sur la Chézine, couper la rue de la Rosière aller aboutir place
Sanitat, puis place Latunay. Le projet fut écarté et la rue, telle qu’elle est
aujourd’hui, fut dénommée le 27 octobre 1837, empruntant son nom à l’illustre
chevalier breton, Jean de Beaumanoir, un des héros du combat des Trente, mort vers 1365.
Place Beaumanoir.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. Rue La Moricière, entre les rues Chevert et Beaumanoir.
Construite
en 1844 par MM. Lemercier et consorts.
Pont Beaumanoir.
Le Conseil, en 1840,
désirant transformer l'avenue des Ormeaux en voie publique, avait autorisé le
Maire à acquérir les arbres et une partie du sol dominant le Bois des Coulées
(voir à ce nom) ; ces arbres, et le terrain sur lequel ils étaient plantés,
étaient indivis entre la Ville et les riverains à l'orient de l'avenue.
L'adjudication eut lieu le 24 novembre 1842. Le pont de ce nom, bâti sur la
Chézine, devait faire communiquer la rue Beaumanoir et la petite place de
l'Entrepôt ; les travaux furent reçus en 1845.
Rue Beauregard.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la place Sainte-Croix au quai
Jean-Bart.
Après avoir reçu le nom de rue Linnée, elle s'appela eu 1837 rue du
Pas-Périlleux, puis un autre arrêté du 23 octobre 1891, prolongeant la rue
jusqu'au quai Jean-Bart, alors que précèdemment elle s'arrêtait rue la
Poissonnerie, fit disparaître ce nom pour celui de Beauregard. Reste à détrminer
le personnage qui lui a valu son appellation. Est-ce Réveillé du Beauregard,
ancien avoué et substitut du Procureur du Roi à Nantes, qui mourut à Legé en 1837
? Est-ce Pierre-René Réveillé de Beauregard, ancien curé du Sainte-Croix, mort à
Nantes le 20 septembre 1832, vicaire-général du Diocèse, et inhumé au cimetière
de la Bouteillerie, où l'on voit sa tombe orné d'une longue épitaphe ? Nous
pencherions pour la seconde hypothèse.
Au n° 14, une cour dite cour Praud.
Rue du Général Bedeau.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes, 69, à la rue des Hauts-Pavés.
La rue
qui, au milieu du XVIIIème siècle, n'était qu'un tronçon du chemin de Rennes,
comme le constate un plan manuscrit de 1731, fut modifiée par les travaux de
Cacault et de Ceineray. C'était une voie fort étroite et dont la viabilité
laissait beaucoup à désirer. Elle porta différents noms : rue Saint-Jacques, rue
de la Quintinie, puis rue Noire. En 1816, c'est encore une rue sans éclairage et
très mal pavée. On vient de faire disparaître la fermes, dite Tenue du Gué
Moreau, et plusieurs maisons du XVIème siècle qui auraient dépendu de l'ancienne
léproserie de Saint-Lazare sur les Hauts-Pavés ; plusieurs ont voulu y voir un
hôpital de lépreux, et y ont rattaché le nom de « rue Noire » (voir aussi rue des
Hauts-Pavés). En 1903, ce dernier nom disparut et fut remplacé par celui du
Général Marie-Alphonse Bedeau, né à la Robertière, en Vertou, le 19 août 1804,
mort dans son pays natal le 30 octobre 1863. Les travaux entrepris pour la
construction du couvent, qui fut occupé par les Capucins, commencèrent en 1873.
Village
de la Béhinière.
Ce Village, qui réunit 250 habitants environ, est situé
entre l'avenue de Lusançay et la propriété des Oblates ; il est du 6ème
arrondissement et dépend de la Paroisse Sainte-Anne.
Rue de Belfort.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Magellan au Champ de
Mars.
Cette voie, ouverte en 1900-1901, qui a été la petite rue de Rieux, avait
d’abord été appelée rue Dorgère (voir à ce nom), puis finalement on lui attribua
son nom actuel, en souvenir de la belle défense de cette place en
1870-1871, par le colonel Denfert-Rochereau.
Rue de Belleville.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place Catinat à la place du
Général-Mellinet.
Le nom fut attribué en 1837 à la voie, en souvenir de M. de
Belleville, Préfet de la Loire-Inférieure, du 26 février 1804 au 26 décembre
1806. Le terrain sur lequel elle a été ouverte était propriété privée et ne
devint public qu'en 1874.
Rue de Belsunce (ou Belzunce).
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place Saint-Louis à la rue
Sainte-Marie.
Créée vers 1834, la rue reçut en 1837 son nom.
Hippolyte-François-Xavier de Belsunce de Castel Moron, célèbre évêque, né en
1671 dans le Périgord, mort en 1755, se signala par son dévouement pendant la
peste qui désola Marseille en 1720-1721. Nous croyons que cette voie fut ouverte
sur l'emplacement d’une allée Guimberteau, nom de la propriétaire qui céda son terrain.
Avenue de la Béraudlère.
Deuxième arrondissement, Paroisse da
Saint-Donatien. De la rue Saint-André, n° 10, à la rue Carnot.
C'est une
voie privée. Nous avons entendu prononcer, à propos de cette appellation, le nom
de la Béraudière, condamné par contumace comme l’un des chefs de l’insurretion
des 1832 et acquitté en 1837 par le jury siègeant à Orléans.
Rue
Bergère.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue Félibien.
n° 12, à la rue d'Auvours.
Voie privée ouverte en 1879.
Passage Berthaud.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
Au n° 23 de la rue des Olivettes
se trouve le passage qui conduit à la rue Laënnec ; nom d'un propriétaire,
probablement.
Rue Bertrand-Geslin.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas, jusqu'à 3, 7, 6, rue Sévigné. Paroisse de Notre-Dame, nos pairs et
impairs, de la rue de Sévigné à la place de l'Edit-de-Nantes. Du boulevard
Delorme à la place de l'Edit-de-Nantes.
La rue fut décrétée vers 1820, et, après
avoir été désignée sous le nom de Descartes, reçut, le 21 juillet 1848, celui de
Bertrand Geslin. Né au Luc, dans le département du Var en 1770 Charles Bertrand,
qui prit de sa femme le nom de Geslin, était dans l'armée quand survinrent les
événements de Vendée. Il devint maire en 1805, fut renommé en 1808, et donna sa
démission en 1813. Il avait reçu, en 1810, le titre de baron de l'Empire.
Bertrand Geslin mourut le 6 octobre 1843 dans sa ville natale.
Rue Biaise.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame, Du quai de la Fosse à la rue de
Launay. (Voir aussi rue Mathurin-Brissonneau).
La rue doit son nom à sa
configuration, mais elle en changea souvent, car nous rencontrons ceux de rue
Képler, rue Duquesne, rue Ptolémée. La rue fut modifiée en 1899 une
partie devint la rue Mathurin-Brissonneau, et l'autre, ce qui reste aujourd'hui
de l’ancienne rue Biaise, avec le nom qui la distinguait.
Rue
Bias.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Bacqua à la rue Haudaudine.
Ce nom réveille-t-il le souvenir de l'ancien Sage de la Grèce, et pourquoi
l’a-t-on choisi ? Nous ne nous chargeons pas d'y répondre avec preuves à l'appui.
Prairie de Biesse.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Cale
Toussaint.
M. de Berthou, dans ses notes, rappelle le gibet carré, à quatre
poteaux, qui se trouvait en aval de la chaussée et qui existait encore au
XVIIIème siècle.
Les rues, qui portent le nom de Biesse avec ses diverses
désignations, les anciennes prairies dénommées aujourd'hui de la Madeleine, de
l’Hôpital, Gloriette, formaient autrefois une seule île, qui était l’île de Bièce ou Biesse.
Rue Grande-Biesse.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. Du pont de la Madeleine au pont de Toussaint.
La rue est séparée, de
la rue dite Petite-Biesse pur la Boire de Toussaint, et de la partie de la
Prairie de Biesse, en aval de la rue, qui porte le nom de Prairie-au-Duc, par un
canal qui fut comblé en 1841. La rue fut élargie en 1850. La cour Dupuis est au n° 24.
Rue Petite-Biesse.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Du pont
de Toussaint au pont des Récollets.
La rue, comme la précédente, fut élargie en
1850. La porte Gellée (ainsi nommée en souvenir de Claude Gellée, échevin en
1720 et père de J.-B. Gellée de Prémion, maire en 1754 et 1776), fermait la
Petite Biesse. Une maison, sise à gauche, qui fut détruite en 1865, portait une
suscription rappelant ce souvenir. Cette porte, détruite de 1749 à 1752, était à
l'entrée du pont de Verlais, aux environs de la rue des Quatre-Vents. Les malins
ont voulu faire un rapprochement entre la porte Gellée (qu'ils écrivaient «
gelée ») et la rue des Quatre-Vents.
Rue Bisson.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai Ernest-Renaud à la rue de la Hautière.
C'est
l'ancienne impasse des Salorges, dont on projette la viabilité en 1829, puis dix
ans plus tard, le prolongement jusqu'au vieux chemin de Couëron. Appelée rue
Rembrandt, elle reçut en 1837 sa dénomination en souvenir de Hippolyte Bisson,
lieutenant de marine, né à Lorient en 1796 et mort le 6 novembre 1827 dans
l'expédition de Grèce, où il préféra se faire sauter que de se rendre à l'ennemi.
Rue de Bitche.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
Du quai Magellan au Champ de Mars.
Ouverte en 1900-1901 la rue reçut son nom en
mémoire de la défense de la citadelle pendant la guerre 1870-1871.
Rue Louis-Blanc.
Quatrième arrondissenent. Paroisse de la Madeleine. Du pont
Handaudine à la place de la République.
En 1853-1854 s’ouvrit la discussion sur
le projet d'ouverture d'une rue qui, de la rive droite de la Madeleine, devait
rejoindre la rue communale derrière l'église, et en prévision de la construction
d'un pont qui devait assurer la communication entre le quartier de l'île
Gloriette et la Prairie au Duc. Appelée d'abord, mais sans titre officiel, rue
du Nouveau Pont, elle reçut en 1882 l'appellation présente, pour rappeler le
mémoire de Jean-Joseph-Louis Blanc, publiciste, historien et homme politique, né
à Madrid en 1811 d'une famille française, membre du Gouvernement provisoire de
1848, exilé après les troubles du 15 mai et enfin rendu à sa patrie le 4
septembre 1870, et mort en 1882.
Rue de la Bléterie.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Flesselles à la rue de la
Barillerie.
Nous rencontrons la rue dans des actes du commencement du XVIIIème
siècle, et sous différents noms, rue de la Poterne (un immeuble est indiqué «
sis à vis la porte de la Poterne, Paroisse de Saint-Saturnin »), rue de la
Salorge (l'immeuble visé est dit près la voûte qui conduit sur le quai), rue de
la Salinière, sur un dessin de M. Petit, déposé au Musée Th. Dobrée, puis sous
son nom présent.
Nous ferons remarquer qu'il dut exister une autre rue de ce
nom (rue de la Salorge, au bout de la rue de la Bléterie, dit un acte du 26
floréal an V), qui longeait le quai de la Poterne, avec lequel elle a disparu
pour constituer le quai de la Flesselles. Elle a pris son nom de la nature des
marchands qui y habitaient, et qui étaient en général des marchands de blé. Une
cour existe au n° 9 et porte le nom du propriétaire.
Rue de Blois.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue J.-J. Rousseau à
la rue du Chène-d'Aron.
La rue a une sortie, fermée par une porte en bois, au
n° 4 du quai de la Fosse, et que nous trouvons précisée dans un acte
d'alignement du 20 germinal, an XIII. Il faudra trouver l'explication de ce nom.
Nos gloires bretonnes sont rappelées par les noms de plusieurs rues, ne serait-on
pas autorisé à penser que celui-ci fût également destiné à conserver le souvenir
de la famille de Blois ?
Rue du Boccage.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse de Saint-Nicolas jusqu'aux rues Mondésir et Sévigné.
Paroisse de Notre-Dame à partir du boulevard Delorme, côté gauche, et les deux
côtés à partir de la rue Mondésir. Du boulevard Delorme à la rue. Gigant.
De
1770 à 1781, plusieurs actes que nous avons rencontrés nous parlent d'une «
tenue située au lieu et dans la franchise de la Bastille, nommée Pousse Pénil,
qui aboutit à la place de la Barrière de Couëron où se tient le marché aux
cochons ; ce sont les dames Prieure, Relligieuses et Communauté des
Carmélites de Nantes, Propriétaires de moullins, borderies, prés, terre et
tenues, demandant à clore leur terrain qui conduit de la place de la Barrière
de Couëron au Pon de Gigan ; ce sont ensuite des procès-verbaux pour des
terrains situés entre la Bastille et la rue des Moulins, dite des Carmélites,
conduisant à Gigan, ou du chemin de Gigan qui conduit aux Moulins ».
La rue
porta donc différents noms, auxquels s'adjoignit à la Révolution celui de
Montaigne, puis enfin celui qu'elle a conservé. Pour expliquer ce dernier, nous
avons entendu parler d'une demoiselle Le Page, dame du Boccage, femme poète,
née à Rouen eu 1710 et morte à Paris en 1802.
La chapelle de Saint-François de
Sales (Etablissement des Enfants Nantais) fut construite de 1824 à 1826.
On a
fait disparaître dernièrement les derniers vestiges d'arbres dont
la plantation remontait à 1827.
Avenue du Boccage.
Deuxième arrondissement. Paroisse, de Saint-Donatien. De la rue de Paris à la rue du Coudray.
Elle
est citée à plusieurs reprises dans l'ouvrage de M. l'abbé Delanoue sur SS.
Donatien et Rogatien, et est déjà ancienne.
Il y a aussi le passage du même
nom, faisant communiquer cette avenue avec l'avenue Coquebert.
Rue
Germain-Boffrand.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la
place Charles-Monselet à la rue des Herses.
La rue, nouvellement ouverte,
reçut ce nom en 1901 ; on a voulu rappeler le souvenir de l'architecte, né à
Nantes, le 7 mai 1667, fils de Jean, sculpteur estimé et de demoiselle Barbe
Quinault, sœur du poète de ce nom. Membre de l'Académie d'Architecture en 1719,
il fut nommé, en 1728, architecte de l'Hôpital Général de Paris, où il mourut le
18 mars 1754. Parmi ses œuvres, on cite le Palais ducal de Nancy, la
résidence de Wurtzbourg, le château de Lunéville, l'Hôpital des Enfants trouvés
de Paris, et ici même la belle maison qui fait le fond de la place de la Bourse,
entre les rues de la Fosse et Thurot. La rue, le quai et la petite rue du Marais
ont porté jusqu'en 1818 ce même nom.
On aperçoit, au fond de cette rue, en
venant de la rue Félibien, la petite chapelle de Toutes-Joies, où le service du
culte est entretenu par le clergé de Saint-Similien.
Rue Boileau.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue Crébillon à la rue du
Calvaire.
Des escaliers, dont les habitants réclamèrent la disparition,
mettaient encore en 1822 cette rue en communication avec les rues
Crébillon et Rubens, et, si nous en jugeons par une correspondance, échangée
alors entre Mme Vve Dobrée et la Municipalité, l'emplacement de ces escaliers
n'était pas très bien habité, nous avons rencontré les numéros des immeubles
visés et les noms des personnes dont on se plaignait. En 1832, la rue était
encore séparée, par la rue du Chapeau-Rouge, du quartier de la rue du Calvaire.
Son prolongement, qui donna lieu à de nombreux procès, ne fut achevé qu'en 1844.
Parmi les immeubles achetés en vue de ce prolongement, nous trouvons cité le
Cirque du Chapeau-Rouge, situé cour du même nom, près la rue du Calvaire.
Elle
s'appela rue du Merle-Blanc, avant de prendre le nom de Nicolas Boileau, surnommé
Despréaux, né en 1636 à Paris et mort en 1711.
Prairie du Bois-Joli.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Pont des Récollets.
Ce nom
est encore rappelé aujourd'hui par l'ouverture d’une nouvelle voie (33, rue
Petite-Biesse), où les habitants ont fait placer un écriteau avec cette mention :
rue du Bois-Joli.
Rue du Bois-Tortu.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue et du quai d'Orléans à la rue Saint-Nicolas.
La voûte
que l'on voit du quai d'Orléans date de 1729, sur la réclamation des habitants
que l’on avait condamnés à démolir le porche situé dans cette rue et que l'on
dédommagea de cette façon assez singulière. Une grille y fut installée en 1745
pour défendre les propriétaires contre l'invasion des filles de mauvaise vie qui
y faisaient scandale. Et dire que la situation est encore identique. Sur un plan
manuscrit de 1823, la rue est portée, allant en ligne droite d'abord, puis
obliquement, vers le quai Cassard. Elle était sinueuse comme le bois de la
vigne, et de là lui serait venu son nom.
Il y avait une chapelle, ou
commanderie dite de Sainte-Catherine, bâtie en 1504 et démolie en 1757 ; on en
retrouva les débris, en 1825, en démolissant une maison.
Il y avait aussi un Jeu
de Paume, dit de Sainte-Catherine, qui situé entre la cour de Versailles et la
rue du Couédic, et qui donnait sur la rue du Bois-Tortu. En 1793, ce jeu de
paume fut utilisé, on y mit les chevaux de l'armée.
Passage Bonnamen.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de la Carterie à la rue de
Châteaulin.
Créé en 1873, il prit son nom du propriétaire des terrains sur
lesquels il a été ouvert.
Rue Bossuet.
Troisième arrondissement. Paroisse
Saint-Pierre. De la rue de l’Ecluse à la rue de la Commune.
La petite rue
Notre-Dame, qui s'appela elle-même un instant rue Tintoret, prit en 1901 ce nom
en mémoire de Jacques-Bénigne Bossuet, né à Dijon en 1627 et mort en 1702. Nous
avons parlé un peu plus haut de la Chapelle de Notre-Dame de Toutes-Joies, à
l'article rue Germain-Boffrand ; cette chapelle était destinée à remplacer celle
qu'avaient bâtie, en 1458, les moines de Redon, établis à la Collégiale de
Nantes, qui était située à l'angle de la rue de la Commune et de la petite rue
saint-Vincent, et qui fut détruite sous la Révolution. Ceci pour expliquer le
nom primitivement donné. Il s'y trouve une cour dite Coudrain ; voir aussi les numéros 9 et 11.
Passage Bouchaud.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la Basse-Grande-Rue, n° 9, au n° 20 de la rue de la Juiverie.
Le
nom, qui lui vint du propriétaire, fut confirmé en 1837, c’est-à-dire sept ans
après son ouverture.
A côté de ce passage, il en est un autre plus
petit, également voie privée, et vulgairement appelé Carabiou.
Tenue
Bouchaud.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Clair. De la rue
Dervallières, n° 17, à la rue Littré (Chantenay).
La tenue de ce nom, qui a son
origine sur la commune de Nantes, fait partie d'un ensemble de voies ouvertes
par M. Bouchaud, pour mettre en valeur de vastes terrains dépendant d’une
propriété en Chantenay, dite Plessis de la Musse.
Rue de la Boucherie.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de Feltre
au Pont-de-Sauvetout.
Rue ancienne et dont nous parlerons plus complètement à
l'article rue de Feltre ; cette voie faisait partie d'un vaste quartier, dit
grand et petit Erail, auquel elle se rattachait. L'ancienne Halle de la
Boucherie, établie en cette rue, fut incendiée en 1736.
Guépin cite une Basse
rue de la Boucherie, qui se serait nommée rue de la Gouesnerie.
Les travaux,
entrepris pour le prolongement de la rue du Calvaire jusqu'à l'Erdre, ont fait
disparaître, peu avant 1837 une Chapelle bâtie vers 1440 par Jean V. D’après
Ogée, elle avait été rebâtie vers 1779, puis transformée en maison d’habitation
et enfin démolie. Elle mesurait, paraît-il, 16 pieds 1/2 de façade et 48 de
profondeur. La Chapelle Saint-Yves, située près du Post du l'Ecluse, rive
droite de l'Erdre, et donnant sur la rue des Halles, était, en vertu d'une
transaction passée le 24 novembre 1768 entre le Recteur, le général de
Saint-Similien et la Communauté des maîtres Bouchers, entretenue à perpétuité de
grosses et menues réparations par ces derniers, qui y faisaient célébrer
l'office de Saint-Barthélémy, leur patron. C'est un de ces vieux noms
significatifs à conserver, et nous le réclamerons si, sous un vain
prétexte, on en demandait à nouveau la disparition.
Place du Bouffay.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai du Bouffay à la rue
de la Bâclerie.
Cette place représente bien des souvenirs : c'est là que
s'installent, au confluent de l'Erdre et de la Loire, les premières populations,
que la puissance civile bâtit son palais, que la justice eut son lieu de séance
avec sa prison et sa place pour les exécutions, que la communauté de Ville eut
sa maison pour les réunions, que l'on battit monnaie, que l'on établit halle
marché et pilori.
L'ancien château du Bouffay, construit vers la fin du Xème
siècle et démoli en 1848, occupait, avec la Tour du Beffroi, le vaste
emplacement où l'on voit aujourd'hui des maisons, il était de forme
quadrangulaire et possédait une tour à chaque angle. En 1477, il devint Palais
de Justice et servit de prison jusqu’en 1831.
La Tour de l’horloge,
pylogonale, à l'angle ouest de la place, datait de 1664 ; elle aussi disparut en
1848.
Le premier hôtel des Monnaies, un des plus anciens de France, était
situé d'abord près des Jacobins, non loin du Château ; lorsqu’il fut transféré
sur la place, on l'adossa au mur des fortifications longeant la rivière. Démoli
en 1820, il fut transféré en 1824, rue Voltaire, où il fut frappé des monnaies
jusqu'en 1834, certains disent 1838.
La Halle, bâtie en 1628, incendiée le 10
février 1718, fut reconstruite en 1721.
La place était autrefois plantée
d’arbres et servit souvent de champ clos. On y faisait les excécutions.
Aujourd'hui, paisible, elle abrite modestement les petits marchands qui y
tiennent chaque jour un marché, sous les abris que leur a fait élever la Municipalité.
Quai du Bouffay.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix, du n° 1 à 11, et Paroisse Saint-Pierre. De la place du Bouffay à
la rue de la Poissonnerie.
On le désigna sous les noms de quai de la Tremperie, quai Cérès.
Rue du Bouffay.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la rue de la Poissonnerie à la place du Bouffay.
Au n° 3 existe
une cour portant le nom de cour du Bouffay .
Rue de Bouillé.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes, 52, au quai de
Versailles.
Un arrêté donna ce nom en 1874, à la rue récemment ouverte, en
mémoire de Fernand, Comte de Bouillé, né à Paris le 19 mars 1821, mort à Orléans
le 25 décembre 1870 des suites d'une blessure reçue au combat de Patay le 2 du
même mois, et de son fils Jacques, né à Nantes le 4 mai 1844 et tué dans le même combat.
Cour de la Boule d'Or.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. Chaussée de la Madeleine, n° 7.
Il y avait une série de maisons
sur la Prairie de la Madeleine, composant une rue se terminant à l'hôtel de la
Boule d’Or, située dans son côté Est. En face de la ruelle où est cette cour, on
avait élevé le monument dit Notre-Dame-de-Crée-Lait, en mémoire du supplice de Gilles de Retz.
Rue La Bourdonnais.
Sixième arrondissement. Paroisse
de Sainte-Anne. De la rue de la Hautière à la limite de Nantes avec Chantenay.
Le vieux chemin de Couëron qui s'était appelé Chemin de la Compagnie, rue de la
Brasserie, céda à son tour son nom en 1901 pour prendre celui actuel. Mahé
François de la Bourdonnais, né à Saint-Malo en 1699, s'est rendu célèbre par son
gouvernement des îles de France et de Bourbon. Il mourut en 1753, méconnu de ses
contemporains. Son nom, heureusement, à été sauvé de l'oubli par le souvenir que
lui donne l'auteur de Paul et Virginie.
La rue, dite Vieux chemin de Couëron,
avait été réunie à celle de la Hautière en 1891. C'était le centre
d'établissements de corderies, très vastes, auxquelles on accédait par une série
de ponts, dont la suppression fut demandée à plusieurs reprises, accordée, puis
refusée à nouveau sur l’intervention de la Chambre de Commerce qui craignait
voir disparaître tous ces établissements si on avait maintenu l'interdiction.
Rue du Bourget.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de
Miséricorde à la rue d'Auvours.
Le nom lui fut donné en 1874, pour rappeler
celui de la commune du département de la Seine, rendue célèbre par le combat
qu'y soutinrent, le 23 septembre 1870, les marins français dans la guerre franco-allemande.
Rue du Bourgneuf.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue Moquechien à la rue Lenôtre.
La rue conduisait au
Moulin Gillet, dit un procés-verbal de 1770. Elle s'appela rue Lepautre, puis
reprit son nom, qui veut peut-être marquer l'opposition d'un bourg
neuf à un bourg vieux sur lequel la voie aurait été établie.
Rue du
Petit-Bourgneuf.
Mêmes arrondissement et Paroisse.
La rue, qui aboutit à
l'encoignure des rues de Bourgneuf et du quai des Tanneurs, est en communication
avec la rue Saint-Similien par la ruelle du même nom.
Pont de la Bourse.
Troisième et quatrième arrondissements. Paroisses de Sainte-Croix et de
Saint-Nicolas. De la place du Commerce à la place de la Petite-Hollande.
Le
premier pont de la Bourse date de 1728 et fut construit aux frais des
propriétaires de la Grève Saulzaie ou Feydeau. Le pont actuel, que l'on dénomma
aussi Pont du Nord, Pont Feydeau fut livré à la circulation en mars 1870.
Place de la Bourse.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicalas. De
l'Hôtel de la Bourse à la place du même nom.
Ce fut autrefois la place du Nord,
nous la rencontrons aussi sous le titre de place des Fiacres, dans des actes
relatifs au service public de ces voitures. Elle fut convertie en promenade,
dans une partie que l'on planta en mars 1800, sous la direction de Fournier,
ingénieur, et que l'on dénomma un instant la Hollande.
Le quai, la place et la
rue ont pris leur nom du voisinage de l'Hôtel de la Bourse.
La Bourse de Nantes
fut fondée en 1640, près de la Chapelle Saint-Julien (la Bourse avait sa Chapelle
et son chapelain) rue de la Fosse, sur l'emplacement du passage du Commerce,
sous la direction d'Elie Brosset. Sa reconstruction fut décidée en juin 1722
mais les travaux ne commencèrent que deux ans après. Démolie en 1767,
elle fut remplacée par une baraque provisoire en bois (île Feydeau) qui servait
encore en 1778.
La première pierre de la Bourse actuelle fut posée le 1er
juillet 1790. Achevée en 1811, inaugurée en 1812, elle fut agrandie en 1889, en
même temps qu'on entreprenait les travaux pour sa réfection et sa consolidation ;
en 1891, elle fut restituée au public. La facade donnant sur la place du
Commerce a son frontispice orné de quatre statues qui représentent Jean Bart,
Duguay Trouin, Duquesne et Cassard (par Debay) ; sur l'acrotère du grand
péristyle sont dix figures allégoriques, la Loire, l'Abondance, les Beaux Arts,
la Géographie et la Ville de Nantes (dues au ciseau de Robinot-Bertrand),
l'Amérique, l'Afrique, l'Asie, l'Europe et la Prudence (par Debay). Ces statues
furent placées en 1812.
Rue de la Bourse.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la rue de la Fosse à la rue Thurot.
On l'a appelée aussi rue
Montaudouine, rue Colomb.
Cour Bouye.
Cette cour qui était
située rue Grande-Biesse
était privée. Elle a disparu avec les travaux de la ligne de l’Etat.
Quai
Brancas.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du pont d'Erdre à
la place du Commerce.
Le quai fut tracé en 1743, par Ceineray, mais les maisons
ne furent bâties qu'un 1772. Entre la porte Saint-Nicolas et la Loire, on
trouvait la Tour des Espagnols et la Tour du Connétable ; la première a été
démolie en 1787 pour la construction de la Halle aux Blés qui fut remplacée en
1884 par l'Hôtel des Postes et Télégraphes, précédemment établi rue du
Chapeau-Rouge. C'est dans la Tour du Connétable, qui faisait l'angle de
l'enceinte, que se trouvait l'ancienne Ecole de Chirurgie.
Dénominations
anciennes de ce quai : Quai Bouguer, du nom d'un hydrographe, né au Croisic le
16 février 1698, quai de Tourville ; celui du quai Brancas vient de Louis
Toussaint, duc de Brancas, marquis de Céreste, né en 1711, maréchal de France,
gouverneur de Nantes et lieutenant général en Bretagne en 1738. Son fils lui
succéda dans son commandement en 1747.
Le placis entre les deux parties du
quai qui, en 1793, s'appelaient, l'une quai Tourville et l'autre quai
Bouguer, porta le nom de place Thénard. C'est sur ce placis que fut installé, en
1884, l'Hôtel de la Poste qui remplaca la Halle aux grains, au-dessus de
laquelle était la Bibliothèque (voir aussi rue La Pérouse).
En 1554, Jean
Cornichon établit un bureau de poste, au nom et avec privilège du Roi. Il
prenait les lettres, dit Travers, pour Paris et la route. Jusqu'alors les
habitants n’avaient pu correspondre avec les autres villes que par occasion ou
par messagers exprès. Ainsi l'institution des Postes existait en France depuis
près d'un siècle, lorsque Nantes fut appelée à en jouir.
Au commencement du
XVIIIème siècle, l’Hôtel des Postes est rue de Briord. Tous les mardis et semedis
à 6 heures, il y a courrier pour Paris et autres villes de la route, et pour la
Picardie, le Dauphiné, la Flandre, la Hollande, etc. ; les retours sont les
mardis et samedis à 8 heures du matin.
Au n° 4 existe un passage, dit Passage Saint-Cloud.
Rue Brassereau.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Saint-Jacques. De la rue Saint-Jaques à la rue Dos-d’Ane.
Nous ne connaissons
pas la raison de cette appellation, qui a remplacé celle du Tasse, portée
pendant quelque temps.
Rue de la Brasserie.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Lavoisier à la rue Daubenton.
Une arche sur
la Chézine, au dessus du Pré Levêque, un peu à l'ouest de la place La Moricière
et de l'entrée de l’avenue de Launay, servait de passage à cette rue, et figure
en 1836 sur le plan de Jouanne. Elle a dû disparaître vers 1845, dans les
remaniements du quartier. Nous trouvons citée près de cette rue une ruelle, dite
la Vallée de la Misère. Nous ne pouvons préciser, ni l'emplacement de cette voie
qui était près des rues de la Brasserie, et de Launay, ni la raison de son nom.
Quant à celui de la rue, il lui a été donné par l'établissement d'une brasserie
au sieur Rissel qui, au XVIIIème siècle, existait à l'angle droit de cette rue et
de l'avenue Launay.
Ruelle Quai Brasserie.
Quatrième arrondissement. Paroisse
de la Madeleine. De la rue de Vertais n° 12, au pont des Récollets.
On pénètre
dans cette rue par une allée où habitent de nombreux ménages : après quelques
pas, on trouve la rivière.
Au pied du pont des Récollets, on trouve un chemin de
quelques centimètres de large, le long de l'eau, et la maison qui touche le pont
porte une plaque indicatrice : Quai de la Brasserie ; c'est écrit, seulement ne
cherchez pas le quai.
Rue de Bréa.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la rue Gresset à la rue d'Alger.
La rue fut dénommée 1848, en
souvenir du général Jean- Baptiste-Fidéle de Bréa, né vers 1790 à Menton et mort
le 25 juin 1848, assassiné par les Insurgés de la Barrière de Fontainebleau,
pendant qu'il parlementait avec eux, Son corps fut ramené à Nantes où
il s'était marié et où il résida longtemps comme chef d'Etat-Major.
Place de
Bretagne.
Premier, troisième et cinquième arrondissements. Paroisse
Saint-Similien, partie entre la rue Mercœur et la rue du Marchix, entre la rue
de l'Abreuvoir et la rue Sauvetout. Paroisse Saint-Nicolas pour les deux autres
parties, 1 à 7 et 18 à 24.
Plusieurs voies publiques ont reçu les noms de
personnages ou de localités bretonnes, il était naturel d'y comprendre celui de
leur mère commune, la Bretagne. La place resta longtemps sans être pavée, et
dans un état d'entretien peu convenable, On y faisait les marchés, en
particulier celui des veaux, près de la rue Mercœur. Elle en portait du reste
encore le nom en 1763, tout au moins dans le langage populaire, et nous l'avons
rencontré dans les registres de baptême de Saint-Similien. Nous avons eu entre
les mains un plan manuscrit sur lequel nous trouvons l'avenue d'arbres qui était
dite bois des Amourettes (laquelle fut adjugée en 1771 pour 79.453 livres), une
croix dont la translation donna lieu en 1752 à une cérémonie dans laquelle
figurèrent les recteurs de Saint-Similien et de Saint-Nicolas ; nous y voyons
aussi représentées la Glacière et les maisons du Calvaire et du Bon-Pasteur sur
leur emplacement réel.
La place porta un instant le nom de rue Buffon.
Rue de Briord.
Deuxième et troisième arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre.
De la place Saint-Vincent à la place du Pilori.
La rue a porté les noms de rue
Bossuet, rue des Jésuites ; deux maisons importantes y rappellent de nombreux
souvenirs.
Au n° 9, l'hôtel dit de Briord, bâti en 1473 par Pierre Landais,
servit, aux XVIème et XVIIème siècles, de logement au Gouverneur du château ; plus tard, en 1671, les Pères Jésuites s'y installent malgré les
tentatives de refus qu'on leur oppose. L'immeuble fut vendu en 1776, après leur
départ.
Le n° 13, dit aujourd'hui hôtel Cheguillaune, s'était appelé maison de
Châteaubriant, et fut donné à Jean de Proisy, troisième mari de Françoise de
Dinan par cette princesse. L'hôtel fut reconstruit, et devint l’Hôtel de la
Papotière, du nom d'une propriété de Doulon qui, en 1480, appartenait à Pierre
Landais. La Ville en a fait l'acquisition, et y a installé une Ecole régionale
de Dessin et des Beaux-Arts. Deux cours existent aux n° 12 et 16.
Rue
Mathurin-Brissonneau.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de
la Fosse, n° 87, à la rue de la Brasserie.
Ce nom fut donné au prolongement de
la rue Biaise en 1899, pour honorer la mémoire du grand industriel Mathurin
Brissonneau. Membre de la Commission des Hospices, de la Caisse d'Epargne, de la
Chambre de Commerce, conseiller municipal, il exerça les fonctions d'adjoint
en 1874, et fut délégué le 8 juillet 1881, dans celles de Maire. Né au Pellerin
le 20 juin 1824, Brissonneau mourut le 3 décembre 1897, à Nantes.
Rue Brizeux.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Bel-Air à la
rue Frédureau.
Le passage Sainte-Anne, dénommé par arrêté du 31 décembre 1856,
était un passage privatif, fermé de grilles et appartenant à M. Rivet Graslin ;
il devint en 1899 rue classée, et pour éviter une confusion avec une rue et une
avenue du même nom dans le sixième canton, on le dénomma ainsi en souvenir du
doux poëte breton dont on aime à relire les œuvres délicates ; Brizeux
Julien-Auguste-Pélage, né à Lorient, le 12 septembre 1803, meurt le 3 mai 1858,
dans le Languedoc.
Rue des Brosses (ou de Brosses).
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Linnée à l'avenue de Launay.
La rue fut dénommée le 21 octobre 1837. Le Comte de Brosses, maître des requêtes
au Conseil d'Etat était Préfet de notre département de 1815 à 1822 ; Le 27
avril de cette année, il fut appelé, à prendre l'Administration du département du Doubs.
Rue François-Bruneau.
Premier arrondissement. Paroisse Saint-Félix. De la rue
de Rennes, n° 100, au boulevard Amiral-Courbet.
Les prélimtnaires pour le tracé
de cette rue remontent à 1873, entre les familles Perdriel, Lecomte et la
Ville. Le nom qui lui fut donné est celui de François-Louis Bruneau, né à Nantes
en 1807, ordonné prêtre en 1835, le premier curé de cette paroisse, où il
séjourna de 1844 à 1866, date de sa mort.
Rue Buffon.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue Franklin à la rue Copernic.
On l'appela d'abord rue Montesquieu ; le nom grossièrement dénaturé, provoqua une
modification, le nom de l’auteur disparut et fut remplacé par celui d'une de ses
œuvres, et la rue devint rue Esprit-des-Lois ; seulement, plus tard, les
habitants froissés d'une réputation due, disaient-ils, à ce nom (chacun est
prompt à rejeter ses fautes sur un autre), demandèrent un nouveau changement.
Pour les contenter, on leur accorda le nom de celui qui a si bien dépeint tous
les animaux de la nature. Pourvu cette fois qu'on n'y sente pas une maligne allusion.
Quai Léon-Bureau.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine.
Le quai, qui est l’ancien quai du Canal Nord Sud, va du quai de
l’île Videment ou Pont Transbordeur à l'ancien canal Pelloutier, et sera prolongé plus
tard jusqu’au boulevard Babin-Chevaye ; Bureau Léon, né à Nantes, le 1er
novembre 1837, y mourut le 9 novembre 1900. Sur le médaillon qui décore sa tombe
au cimetière de Miséricorde, on lit « à Léon Bureau, ses camarades de la Loire
Navigable et de la Marine Marchande, 1837-1900 ».
Rue Cacault.
Troisième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. De la rue de Feltre à la rue
Pont-Sauvetout.
Rue du grand Erail, rue latérale à la Halle aux Toiles, ainsi
fut dénommée cette rue jusqu'en 1837 ; elle emprunta alors son nom actuel à
Franrois Cacault, né à Nantes, le 10 Février 1742, amateur distingué en
peinture, nommé en 1788 ambassadeur en Italie, qui fut son séjour jusqu'en 1804.
M. Cacault était fatigué, il se retira dans une délicieuse habitation acquise un
1798 sur les bords de la Sèvre, où il fonda un véritable Musée destiné d'abord à
la ville de Clisson, avec les ressources nécessaires à son entretien, mais qui,
par suite de circonstances particulières, et après bien des péripéties qui
modifièrent totalement les premières intentions du donateur, devint propriété de
la Ville de Nantes, à sa mort survenue le 5 octobre 1805 : c’est son frère,
Pierre, peintre d’histoire, qui fut chargé de l'exécution des intentions de
François Cacault.
Rue des Cadeniers.
Cinquième arrondissement. Paroisse
Saint-Nicolas côté des Cours, et paroisse Notre-Dame pour les numéros impairs.
De la rue de l'Héronnière à la place des Irlandais (voir aussi rue Falconnet).
Il y avait une tenue de Gaste Deniers, dit un acte de 1630, relatif
à l'établissement d'un enfeu (archives départementales, série 35-286). Est-ce
là l'origine du nom de la rue, nom que, dans une autre publication, nous avons
voulu rapprocher de celui des gaste-deniers, c'est-à-dire des portefaix ?
D'autres ont voulu y voir un dérivé de Cadène (chaîne), et par suite des
cadeniers, des fabricants de chaînes. (Rappelons que ce nom de cadène a dû
donner lieu au terme cadenettes, genre de coiffure en vogue au moment de la
Révolution, et qui fut le sujet à Nantes, en 1795, d'une dispute entre les
cadenettes et les queues). Il faut parfois savoir ne pas trop préciser.
Bien
des projets ont été présentés au moment de la vente des terrains de ce quartier,
dont une partie se trouvait la propriété de la Ville : un musée de peinture et de
sculpture, un hôtel des Monnaies, un Palais de Justice, un hôtel de Préfecture
furent successivement décidés, de 1825 à 1840, mais aucun de ces projets n'aboutit.
Rue Frédéric-Cailliaud.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. Du boulevard Sébastopol à la rue Gambetta.
Une rue, dont il
est fait mention depuis longtemps, a occupé une partie de l'emplacement de cette
voie, c'est la rue des Trois-Pendus. Citons les actes rencontrés par ordre de
date. Le 4 septembre 1733, les Dames Ursulines et les Pères de la Chartreuse
sont condamnés à paver « la tenue, donnant d'un bout au chemin de Richebourg et
de l'autre au chemin pour aller à l'Eglise de Saint-Donatien ». En l'an VI, un
Frainçois Barreau demande « à enfermer le terrain, mais à condition
qu’on
enlèvera des deux côtés les murs de maçonne qui l'ont fermée lors de
l'insurrection des brigands, et la voie est demeurée close sur la pétition des
habitants (1793) ». En 1820 une partie, celle supérieure, qui se trouvait ainsi
réunie au Cimetière de la Bouteillerie, était encore fermée, l'autre partie
était louée à un jardinier : celui-ci est invité à rendre le terrain à la commune
et à y laisser passer le public. Nous trouvons la trace de modifications
concernant la voie jusqu'en 1874, où elle reçut son appellation présente.
Le
nom de rue des Trois-Pendus se rattachait toujours dans le public, à
une légende, demeurée la même, puisque dans une lecture faite en 1850 à la
Société archéologique, il est encore question de l'inscription « Intellige
priusquam discutias », gravée sur une pierre, et encastrée dans la façade d'une
maison de cette rue, laquelle inscription était destinée à perpétuer le souvenir
du fait tragique qui se serait passé en ce lieu. (Des malheureux, soupçonnés
d'être les coupables, avaient été arrêtés à la suite d'un crime commis en cette
maison et avaient été exécutés. Leur innocence fut reconnue postérieurement et
on avait voulu ainsi en faire constater le bien fondé). Cette pierre, retrouvée
au moment où on s'occupait de la réfection du Jardin des Plantes, fut recueillie
par M. le Docteur Ecorchard, qui la fit placer sur le mur de la maison
actuellement occupée par M. le Directeur du Jardin des Plantes.
Les
dissertations sur cet événement n'ont pas cessé, et, dernièrement encore, la
question fut réveillée ; des esprits chercheurs ont rapproché la légende de la
devise inscrite sur un jeton de 1557 de l'échevin Ymbert Dorléans, marchand,
sieur de Beauvoir et de la Grélière. Le doute aura disparu lorsqu'il sera prouvé
que notre échevin y avait sa demeure. Quant au nom actuel de la rue, c'est celui
du célèbre voyageur, né à Nantes, le 9 juin 1787, renommé surtout par ses
séjours un Egypte, d'où il revint avec de nombreuses collections, en partie
demeurées en notre ville, où il est décédé le 1er mai 1869.
Rue Joseph-Caillé.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la place Edouard-Normand
à la place Viarmes.
Rue Didienne, rue Cacault, rue Brancas, voilà bien des
noms pour cette voie qui, en 1903, prit son dernier, en souvenir du
sculpteur nantais Caillé Joseph-Michel, né en cette ville le 17 mars 1836, où il
mourut le 13 août 1881. Le Musée de Nantes possède de lui plusieurs œuvres
remarquées. Dans un document de Police municipale de 10 avril 1754, il est fait
mention de la fontaine des Quatre savates, sise aux environs de la
place de Viarme. Or il y avait, non loin de là, la rue des Mille savates, qui est
la rue Callot actuelle ( voir ci-dessous).
Rue Jacques-Callot.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue précédente à la rue
Menou.
La rue porta un instant le nom pittoresque de rue des Mille savates, qui
peut nous édifier sur la physionomie qu'elle devait présenter. Est-ce
intentionnellement qu'on choisit celui de Jacques Callot, peintre, dessinateur
et graveur de grand mérite dont l'œuvre considérable réunit, dit-on, 1600 pièces
?
Callot, né à Nancy en 1593, mourut en 1635.
Rue du Calvaire.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place du Bon-Pasteur à la place
Delorme.
La rue projetée, juillet 1780, « depuis la porte d'entrée près le Bon
Pasteur à aller sortir sur la ruelle du Pertuis-Morel » fut prise, partie sur la
corderie Dupuy, partie sur des terrains des Dames du Calvaire ; les projets de
prolongement jusqu'à la rue des Halles, avec aplanissement du quartier de la
Boucherie, datent de 1791. Nous avons hésité un instant à produire toute la
procédure qui se prolonge jusqu'en 1788, il y a des détails intéressants, mais
nous y renonçons en raison de leur longueur et de la limite que nous désirons
garder dans ces notices. Les pourparlers aboutirent le 15 avril de cette année.
Voici un extrait registre capitulaire de la Communauté : « Par autorisation de la
Supérieure Générale, ces Dames acceptent les conditions proposées et
abandonneront à la Saint-Jean prochaine la ruelle pour être convertie en
rue, et plusieurs petits terrains en dépendant, moyennant une somme de 3.000
livres, la mise en état des clôtures, bâtiments, etc., touchés, par ce travail
». Un plan accompagnait l'arrêté.
Or, la propriété du terrain en
question datait du 23 janvier 1623. Les religieuses avaient acheté, par acte du
5 mai 1625, la Tenue des Ballues ou de la Motte Ballue, près la Motte de
Saint-Nicolas, aujourd'hui place de Bretagne, acquisition qui leur fut confirmée
par lettres-patentes du 20 novembre 1628. Le couvent, dont l'avenue forma, en
1788, la rue du Calvaire, servit de caserne à la Légion nantaise en 1793 et fut
vendu en 1798. La rue Dugommier et une partie de la place Delorme ont été
percées sur son enclos.
Pendant la Révolution, la rue fut nommée rue Galilée.
Nous y signalerons l’Hôtel Chardonneau, construit en 1827, approprié en 1835
pour la Société des Beaux-Arts, à laquelle succéda le Sport, puis, plus tard,
l'établissement industriel, la Belle Jardinière.
Une note de 1826, relative à
l'établissement de trottoirs, contient cette mention qu'à ce moment il n'en
existait nulle part « que sur les quais et sur les ports ». Et on se garda bien
d'en placer la moindre partie dans la dite rue, puisque ce n'est qu'en 1843
qu’on s'occupa du pavage et de son raccordement avec les rues de la Boucherie et
de la Clavurerie.
Au numéro 10, une cour, dite cour Bruzon.
Rue Cambronne.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du cours de la République à la
rue de Flandres.
Projetée en 1834, ouverte en 1840, elle fut dénommée le 12
mars 1844 ; en 1853, il est question de la prolonger, jusqu'à la rue
Montaudouine, elle-même prolongée, puis, de 1867 à 1871, jusqu’a la rue de
Flandres, la déclaration d'utilité publique est du 14 novembre 1869. Le nom
rappelle le souvenir du vaillant général Pierre-Jacques-Etienne Baron de
Cambronne, né à Nantes, le 26 décembre 1770 et mort le 29 janvier 1842, dans sa
ville natale. Engagé en 1792, notre héros se fit remarquer partout par son
courage et son élan ; après la mort de La Tour d'Auvergne, il devint le premier
grenadier de France. Sa statue, élevée en 1848, sur le Cours de la République,
le représente défendant les derniers débris de son drapeau, et crachant au
visage de ses adversaires la réponse à sa proposition de se
rendre, lui et ses vaillants soldats.
Tenue Camus.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Mondésir prolongée à la rue des Dervallières.
La tenue, du nom du propriétaire du sol, fut vendue par parcelles en 1837.
C'était autrefois le terrain de Château-Gaillard (notons en passant que ce nom
se rencontre en plusieurs endroits séparés de la ville). On trouve en 1654
(archives départ. G. 22). l'adjudicadion de la terre du grand Château Gaillard,
qui, en 1792, appartenait à Hippolyte d'Achon, Chevalier, Seigneur de Jaunay.
Il y avait le grand et le petit Château Gaillard, qui tous deux se trouvaient
sous le fief de l'archidiaconé de la Mée, lequel comprenait toute la partie
située sur la rive droite de l’Erdre et de la Loire, depuis le lieu où l’Erdre
s’y joint jusqu'à la mer.
Cette voie privée forme une promenade agréable,
heureusement plantée, et ornée de charmants hôtels, dont les jardins descendent
d'un côté en pentes fleuries jusqu'aux rives de la Chézine.
Place Canclaux.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame, excepté à partir du n° 44
jusqu'à la partie gauche de la Ville-en-Bois. De la rue Gigant au boulevard
Saint-Pern.
Dénommée aussi place de Gigant, la place reçut son nom, le 31
décembre 1856, en souvenir de l'officier général, né à Paris en 1740, mort en
1817, qui commanda à Nantes en 1793, celui « que ses talents et ses vertus ont
rendu recommandable », disait Hoche en 1795 au moment où il lui succédait dans
son commandement.
La place dont on avait commencé à changer le tracé dès 1867,
fut l'objet de travaux plusieurs fois modifiés jusqu'en 1876.
Rue
Canclaux.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la place du même nom à la rue La
Moricière.
Fut également dénommée le 31 décembre 1856.
Rue Neuve-des-Capucins.
Cinquième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. Du quai de la Fosse, 29, à la
rue de l'Héronnière.
La rue s'appela de divers noms : rue de la Croix-Blanche,
rue du Bourgneuf, rue Ozanam, et celui qu'elle porte actuellement lui fut donné
le 29 septembre 1830, en souvenir des religieux capucins établis à Nantes en
1568, au Marchix en 1593, puis vers 1629 sur la Fosse, sur l'emplacement du
cours de la République. Leur chapelle et leur logis furent remplacés par la rue
Piron. On les appelait les Grands Capucins, par opposition au petit couvent de
l'Hermitage.
Une pétition de 1749, dans laquelle figure le gardien des grands
capucins, réclame la possibilité d'accès de cette rue pour les voitures : dans
un autre de 1752, l'aplanissement demandé donne lieu à des protestations des
rues voisines, entre autres des habitants « d'une petite ruelle nommée la
Héronnière ».
Rue de Carcouet.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse
de Saint-Similien. De l'intersection des rues Gabriel-Luneau et de Miséricorde,
sur la droite, au boulevard de la Chèzine.
Autrefois, la rue avait son origine
rue des Herses, c'est en 1901 que l’on modifia son point de départ. Nous
trouvons, en 1580. Antoine de Brénézay, seigneur de Carcouet, avocat au siège
Présidial de Nantes, 13ème maire de la Ville ; en 1693, parmi les Echevins, noble
homme Pierre Burot sieur de Carcouet, ancien juge en chef des marchands,
conseiller du Roi ; en 1749 un Burot de Carcouet est cité comme l'un des six
Maîtres des Comptes qui portaient le poële dans une procession ; en
1767, dans le Conseil de fabrique de Saint-Similien, un M. de Carcouet,
président à la Cour des Comptes ; et bien plus tard, dans les événements presque
contemporains, ce nom se retrouve encore. Par ailleurs, nous savons que la
terre noble, d'où vient le nom, se divisait en grand Carcouet, la Bouvardière et
le Douet Garnier, et ce dernier, qui tire son nom d'un petit cours d'eau se
jetant dans la Chézine appartenait, en 1654, à Pierre Belon, notaire royal et
échevin de Nantes.
Chemin de Carcouet.
Premier et cinquième arrondissements.
Paroisse de Saint-Similien.
C'est le prolongement de la rue du même nom, après
le boulevard de la Chézine.
Rue Cardine.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 71, à la petite rue de la Verrerie.
Nous
n'avons aucun renseignement sur l'origine de ce nom. Il y a bien une famille
Cardin, dont le nom est répandu dans toutes les parties de la Bretagne ; c'est
également le nom du fontainier d'Orléans qui, en 1568, présida aux travaux
entrepris à Saint-Similien pour les fontaines publiques.
Rue des Carmélites.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue du Château à la
Haute-Grande-Rue.
Cette voie, qui porta les noms de rue Perdue, de rue
Saint-Gildas ou de Saint-Guédas, rue de l’Huis-de-Fer, rue Maupertuis, rue du
Temple-des-Protestants, a pris celui actuel aux Carmélites qui s'établirent à
Nantes en 1618. La chapelle de Saint-Gildas leur fut concédée, mais à
condition qu'elles en feraient bâtir une autre, sur le côté opposé de la rue. La
chapelle a servi de temple protestant de 1805 à 1854, elle existe encore
aujourd'hui (c'est un atelier de serrurerie) avec sa facade, sa vieille porte de
bois richement sculptée et sa nef. Dans les maisons voisines se voient les
restes du cloître et des bâtiments du couvent. Nous y avons remarqué l'année
dernière (cour de la maison n° 6) deux inscriptions que nous donnons, ne les
ayant rencontrées dans aucune brochure. La première est MA MAISON EST / MAISON
DORAISON. Sur la seconde, qui a malheureusement été coupée, on voit quelques
mots : ....... AME MAG /........ LE SEIGNEUR, que nous proposons de lire ainsi :
Mon âme magnifie le Seigneur.
On peut apercevoir dans cette même cour, au
milieu d'une fenêtre, la date de 1622, et, à côté une autre date de 1646.
Les
Carmélites durent évacuer leur maison à la Révolution, elles se réunirent en
1816 dans la rue Saint-Donatien, sur l'emplacement des Chartreux, mais ce n'est
qu'en 1841 qu'elles prirent possession de leur propriété actuelle, dite de
Clermont. Au n° 16 de la rue se voit un escalier de l'époque, dont le porche,
malheureusement couvert de plâtre, ne laisse plus apercevoir que très
imparfaitement les sculptures.
Le peuple a donné à leur ancien bâtiment le
nom de cour des quatre Nations (nous retrouvons ce nom dans plusieur rues).
Rue des Carmes.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place
du Change à la rue Saint-Léonard.
Cette voie put s'appeler autrefois rue de
l'Echellerie, laquelle comprenait toute l'étendue entre le Port Communeau et
la place des Changes ; devenue rue des Carmes, rue Fontenelle, elle reprit
ensuite le nom, qu'elle devait aux Carmes. Fondés vers 1318 par Thibaut de
Rochefort, dans l’hôtel de Rochefort, les Carmes furent transférés vers 1325
dans le bâtiment qui occupait le coin de la rue des Carmes. Leur église, dont le
chevet donnait sur la rue du Moulin, fut rebâtie vers 1364, et leur
couvent, agrandi après 1420 par les libéralités de Jean V, fut reconstruit en
1622. Les Etats de Bretagne s'y tinrent en 1636 et 1638.
Les Ducs de Bretagne
veillaient tout particulièrement aux intérêts de ce couvent, Jean V, François II,
la Duchesse Anne et bien d'autres ; plusieurs y avaient leur tombeau, ainsi que
de nombreux personnages célèbres. Ces religieux furent dispersés en 1791, et
leur mobilier, dont on avait préalablement soustrait les objets précieux, fut
mis en vente. En 1792, l'acquéreur de l'église proposait d'en abattre la nef, et
demandait qu'on en enlevât les orgues, tombeaux et statues. Plus tard, en
1802, la nef état transformée en théâtre des Variétés sous la direction de veuve
Charles et Compagnie, puis de Ferville et Potier. Aujourd'hui, il ne reste plus
rien du couvent que quelques arcades et des voûtes très bien conservées que l’on
peut voir au n° 3 de la rue des Bons-Français et aux n°s 16 et 18 de la rue des
Carmes.
C'est dans cette rue, près des Changes, que se trouvait, en 1493, la
première imprimerie connue en notre cité, sous la direction d'Etienne Larcher,
qui publia à cette époque les Lunettes des Princes. Plusieurs cours habitées se
voient dans cette rue ; voir à l'article cour Gaillard ou Jabœuf.
Avenue
Carnot.
Quatrième arrondissement, Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la
Rotonde au Champ de Mars.
Cette voie fut ouverte en 1899 et reçut le nom de
Sadi-Carnot, petit-fils du conventionnel, Ingénieur et homme politique, né à
Limoges en 1827, élu Président de la République en 1887, mort assassiné à Lyon,
par Casério, le 24 juin 1894.
Rue Carnot.
Deuxième arrondissement. Paroisse
de Saint-Donatien.
Un arrêté du 18 décembre 1882 donne ce nom à la rue située au
Sud de la caserne de Barbin, entre la rue Montfoulon et la rue Desaix. On
rappelle le souvenir de Lazare. Nicolas-Marguerite Carnot, né à
Nolay, en Bourgogne, en 1753, celui qu'on appela « l'Organisateur de la Victoire
», et qui mourut en exil à Magdebourg en 1823.
Rue de la Carterie.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la route de Rennes, n° 66, à la
rue Ouche-de-Versailles.
La Tenue de la Carterie a donné son nom à la rue et à
tout le quartier établi vers 1866 par plusieurs acquéreurs, qui firent un traité
avec la Ville. La rue elle-même ne fut acceptée par l’Architecte voyer qu'en
l'année 1873 (voir notre article rue Ouche-de-Versailles).
Quai Cassard.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du pont d'Erdre au pont
d'Orléans.
Il en était question dès l’an V, mais ce n'est que vers 1836 que
ce quai, que nous trouvons nommé quai du Bois-Tortut, quai Geslin, fut réellement
créé. Son nom rappelle la mémoire de Jacques Cassard, né à Nantes, le 24
septembre 1672, et mort au château de Ham le 22 janvier 1740. M. de la
Nicollière a tracé, dans une plaquette parue en 1890, l'histoire de celui que
Duguay-Trouin, son émule, appelait « le premier marin de son siècle ».
Rue
de la Casserie (rue Haute et rue Basse).
La rue Basse, qui appartient au
troisième arrondissement et à la paroisse Saint-Nicolas, va du quai d’Orléans à
la rue de la Clavurerie. La rue Haute, qui appartient au troisième
arrondissement et à la paroisse Saint-Pierre, va du carrefour de la Casserie au
quai Penthièvre.
Les deux voies étaient autrefois réunies, puisque en 1741
nous trouvons un plan en vue de l'élargissement de la rue depuis la place des
Changes jusqu'au carrefour Saint-Nicolas. C'est un arrêté de 1837 qui ordonna la
nouvelle division.
Un pont, le pont de la Casserie, qui à la fin du
XVème siécle était encore sans maisons, les réunissait. Ce pont, réparé en 1603,
incendié en 1680, s'écroula en 1741, et en 1743, les maisons furent
reconstruites en pierre. Il fut ensuite condamné en 1813 et en 1829 pour le
passage du canal de Bretagne, et démoli en 1830. A ce moment, les habitants
demandèrent et obtinrent l'établissement d’une passerelle suspendue. Les maisons
du pont ne disparurent qu'en 1813, la plupart étaient occupées par les orfèvres,
et cela pourrait nous servir à fournir l'étymologie de ce nom. Il y avait en
effet les « Casseurs d'acier », dont il est question dans un registre de
Chancellerie de 1503 et dans plusieurs autres documents ; nous avons eu à citer
leur longue procédure en cette Ville dans leur démêlé avec une autre
corporation. Par ailleurs, il a été aussi parlé d'ouvriers qui pliaient ou
cassaient les cercles pour les barriques, et nous convenons que la rue de la
Barillerie est proche ; tout cela est possible, mais n'est pas fixé irrévocablement.
Carrefour
de la Casserie.
On l'aurait aussi dénommé
Carrefour de la Barillerie, mais nous n'en avons pas trouvé la mention dans les
différents actes de voirie qui pourtant remontent jusqu’à l'année 1743 pour
cette rue. On désigne sous ce nom, à tort, car il n’y a pas de carrefour
proprement dit, le point de jonction entre la rue Haute de la Casserie et celle
de la Barillerie.
Rue
Cassini.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue Racine au boulevard Delorme.
J. Dominique Cassini,
astronome, né en 1625 dans le Comté de Nice, se rendit célèbre par la découverte
de plusieurs satellites de Jupiter et de Saturne, ainsi que par la
détermination de la rotalion de Jupiter, de Mars et de Vénus. Il termina sa
carrière en France, s'y fit naturaliser et mourut à Paris en 1712.
Ruelle
Cassy.
Cette ruelle, qui allait de la rue de l’Hermitage au quai
d'Aiguillon, a été supprimée par l'ouverture du chemin de fer de Nantes à
Saint-Nazaire et disparut complètement en 1881-1882.
Le décret qui en ordonna
la suppression est du 20 octobre 1858. Nous avons rencontré un acte de 1745, qui
la signale comme voie privée, établie pour servir de passage aux habitants qui
allaient puiser l'eau dans la Loire.
A côté de cette rue, il y en avait une
autre, dite des Cent-Pas, à cause d'un escalier de cent degrés qui y
conduisait, et qui disparut pour le même motif.
Rue Casterneau.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du chemin des Chalâtres au chemin
des Trois-Rois.
Cette voie passe derrière le magasin aux fourrages de l'Armée,
c'est le nom d'une tenue citée en plusieurs actes.
Place Catinat.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue du même nom à la rue de
Belleville.
Sur un acte de 1858, l'immeuble est dit « sur la place projetée
formant la nouvelle rue près l'atelier de M. Voruz », ce qui nous fournit une date, en même
temps que pour la rue ci-après.
Le nom rappelle celui de Catinat Nicolas,
Maréchal de France, né à Paris en 1637 et mort en 1712.
Rue Catinat.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la place Catinat à la rue La Moricière.
La rue
s'est aussi appelée rue Foucault.
Quai Ceineray.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue Tournefort à la place du
Port-Communeau.
Le quai date de 1750, on le dénomma quai de la Chambre des
Comptes, quai Neuf, quai Le Bret en l'honneur de Cardin-François-Xavier Le Bret,
Intendant de Bretagne, quai Raynal pendant la Révolution, de nouveau quai Le
Bret et quai Raynal puis de nouveau encore quai Le Bret et quai Raynal puis
de nouveau encore quai Le Bret, et enfin quai Ceineray le 10 mai 1838. Jean
Baptiste Ceineray, né à Paris le 10 mars 1722., vint à Nantes vers 1752 ; il fut
choisi le 21 mai 1757, en suppléance de Portail, architecte voyer de la
Communauté. Dès le début, il fut chargé de présenter un ensemble de ses
propositions, destinées à transformer la Ville, et pour l'exécution desquelles
il donna son temps et son savoir, jusqu'en 1780 où il se décida donner sa
démission. Il mourut, presque dans la misère, le 30 juin 1811.
Les Archives
départementales, un des plus riches dépôts de la Province, sont situées sur ce quai.
Pont du Cens.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. A
l'extrémité de la route de Rennes.
Il prend son nom de la petite rivière qui
a sa source dans commune de Vigneux et qui se jette dans l'Erdre, près le Champ
de manœvres du Petit-Port. « Frère Gilles Durand, dit Travers, hermite de
Saint-Antoine, eut permission de la ville, le 5 novembre 1645, de bâtir un
hermitage et une chapelle sur les Hauts-Pavés, proche le Pont du Cens, au Petit
pré des Bours de Bien, dépendance de la maison de la Porcherie, en
Saint-Similien, à condition d'y demeurer seul et de ne point mendier. Deux
autres hermites prirent peu après la place du Frère Gilles, mais ils en furent
chassés par la ville. Les religieux de la Merci firent de cet endroit un
hospice, qu’ils abandonnèrent sous l'épiscopat de Monsieur Gilles de Beauveau,
n'ayant point eu de lettres patentes du Roi pour s’y établir.
L’Hermitage se trouvant inhabité, les Frères Pierre et Garnier prirent, le 20
novembre 1650, la permission de la ville d'y demeurer, parce qu'ils ne
mendieroient point aux Eglises, ni à la porte des dites Eglises, mais par la
ville, sans porter la besace : mais seulement un petit sac sous le manteau ».
Plusieurs Ermites s'y succédèrent, Antoine de Saint-Gabriel, le Père de la
Mothe, non sans difficultés renouvelées avec la Municipalité.
Rue Amiral-Du
Chaffault.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne, numéros impairs, à
partir du 21, et de Notre-Dame, de 1 à 21 : Les numéros pairs sont sar
Chantenay. De la rue de la Hautière au Chemin des Chapelières.
Le chemin
de la Bigottière fut incorporé en 1901 dans cette rue. Nous connaissons
Louis-Charles Du Chaffault de Besné, Lieutenant général des armées navales, né à
Nantes le 29 février 1708 ; arrêté le 6 septembre 1793, il mourut de chagrin le
27 juin 1794 à la prison de Lusançay. Sa tombe se trouve au cimetière de
Miséricorde (voir sa biographie par Dugast-Matifeux). Il y avait aussi, en
Bouguenais, une Seigneurie de ce nom, ancien démembrement de la Seigneurie de
Rezé, dont il est fait mention vers fin du XIIIéme siècle.
Rue des Chalâtres.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue de Paris à la rue
de Toutes-Aides.
Au commencement du siècle dernier, c'était un chemin, qui
faisait autrefois partie de la Terre de l'Eperonnière, conduisant à diverses
propriétés fermées par des haies ou des murs en ruines ; nous y avons rencontré
plusieurs noms, une maison dite de la Basse Béraudière, une ferme dite des
Chalâtres, et qui, en 1841, appartenait M. Mosneron, le chemin du Pâtis-Mercier,
le lieu dit la Petite pièce des Agenés, la maison du Casternot, un terrain que
l'on appelait Cimetière aux chevaux, etc....
Dans une communication
faite à la Société Archéologique, M. l'Abbé Durville a cité une famille de ce
nom, qui, au commencement du XIVème siècle fournit un chanoine au Chapitre de
Nantes, et on est autorisé à penser que le nom de la rue pourrait lui être attribué.
Rue La Chalotais.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue Jean-Jacques-Rousseau à la rue de l'Héronnière.
La
rue, qui s'appela rue de la Laurentie, rue de la Constitution, fut dénommée de
son nouveau nom le 29 septembre 1830, en souvenir de Louis-René de Caradeuc de
la Chalotais, Procureur Général au Parlement de Bretagne, né à Rennes le 6 mars
1701 et mort en 1785. Une statue de ce magistrat décore la façade du Palais de
Justice dans sa ville natale.
Chemin des Chambelles.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien.
Le chemin, qui prend son nom d'une terre, passe
devant la Poudrière el conduit de la rue des Chalâtres au chemin de l'Ouchette.
Place du Change.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix pour la
partie gauche en descendant vers l'Erdre, et paroisse de Saint-Pierre pour la
partie droite.
De la rue de la Poissonnerie à celle des Carmes et de la
Basse-Grande-Rue à celle de la Barillerie.
La place a été élargie en 1743 et
a été entièrement transformée depuis 1840. Il s'y tenait autrefois un marché qui
fut transféré, en 1555 (d'autres disent en 1562), place du Bouffay. On y voyait
une porte près de laquelle, au moyen-âge, se criaient toutes les bannies de la
ville ; la place était occupée par les bureaux des Changeurs, d'où son nom.
Une
maison qui, en 1636, faisait le coin de la rue des Halles, se nommait
la maison de la prévôté ; elle avait été abandonnée en 1491 par le Roi à la
Ville pour y tenir ses assemblées ; reconstruite en 1494, reprise par le Roi
lors de la réformation du Domaine, en 1678, elle ne servait plus que de corps de
garde, lorsque la Ville prit possession de son nouvel hôtel, dit Hôtel de Bizart
ou des Dervallières, dans la rue de Verdun.
La place est le point central de
départ de toutes les grandes voies de communication anciennes et modernes.
Rue des Chantiers.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue
Magin au quai du Canal.
Les ateliers et chantiers de construction, dits
chantiers de la Loire, sont situés en face de cette rue, de l'autre côté du
canal ; de là son nom.
Avenue Chanzy.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien. De la rue Saint-André à la rue Carnot.
Les avant-projets
datent de 1881, et l'arrêté qui attribue le nom est du 9 janvier 1883. On a
voulu rappeler le souvenir du général Chanzy Antoine-Eugène-Alfred, né à
Nouart (Ardennes) le 18 mars 1823, mort le 5 janvier 1883, à qui la Ville du
Mans a élevé une statue.
Rue du Chapeau-Rouge.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue Contrescarpe à la rue du Calvaire.
Une hôtellerie, située entre l'auberge de la Corne de Cerf et un jeu de paume,
et qui était contiguë au Jardin des Calvairiennes, a dû fournir ce nom, que nous
trouvons cité dans un acte de 1751, D'un autre côté, le Jeu de Paume est dit Jeu
de Paulme de la Perdrix. (Ce nom d'hôtellerie est un de ceux que
l'on rencontre le plus souvent, et dans toutes les régions, et à toutes les
époques).
En 1840, on installa, à l'angle des rues Boileau et du Chapeau-Rouge,
l'Hôtel de la Poste.
Rue des Chapeliers.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix pour les numéros impairs et de Saint-Pierre pour les numéros pairs.
De la rue du Port-Maillard à la place du Pilori.
Un plan du 23 août 1741 fut
dressé en vue de l'élargissement de cette rue jusqu'à la Porte du Port-Maillard
; les démolitions se succèdent pendant plusieurs années. Le nom de rue du Lion
d'Argent est indiqué par Mellinet, mais nous ne l'avons trouvé cité nulle part
ailleurs. Nous ne pourrions non plus préciser si la corporation des chapeliers a
pu participer à cette dénomination.
Chemin des Chapellières.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne du côté de la maison Ferronnière, et de
Notre-Dame de l'autre côté. De la rue de la Hautière à la rue Baboneau.
Aucun renseignement n’a été recueilli sur ce nom, qui pourrait provenir d'une
propriété ; nous trouvons bien, actuellement, les Petites Chapelières, ensemble
d'habitations comprenant une quinzaine de ménages.
Place de la Chapelle.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du boulevard Saint-Aignan à la
rue Montyon.
Dénommée par arrêté du 27 octobre 1837, la place a été faite en
vue de la construction d'une chapelle projetée en 1826, lors de la
transformation du quartier de Launay, qui eût été desservie par
le clergé de la paroisse Notre-Dame, et qui est dessinée sur les plans de 1849.
L'érection de la nouvelle paroisse Sainte-Anne fit abandonner ce projet, le nom
seul en est resté.
Rue
de la Chapellerie.
C'est une voie privée du quartier de
Pilleux, que nous trouvons citée dans une demande d'alignement de 1857, à
laquelle il est répondu que la rue n'est pas portée au plan d'alignement de la ville.
Rue Chaptal.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De
l'avenue de Launay à la rue Daubenton.
Comprise dans les travaux du nouveau
quartier de Launay, la rue reçut le 27 octobre 1837 son nom, en souvenir de
Jean-Antoine-Claude Chaptal, comte de Chanteloup, né à Nogaret (Lozère) le 5
juin 1756, mort en 1832. C'était un chimiste qui a fait les plus heureuses
applications de la science à l'industrie ; son nom était tout indiqué dans ce
quartier industriel.
Rue du Château.
Deuxième et troisième arrondissements.
Paroisse de Saint-Pierre. De la rue des Etats à la place du Pilori.
L'ancienne
rue, dite Basse-du-Château, qui fut aussi dénommée rue Girardon pendant la
Révolution, perdit une partie de cette appellalion lorsque sa voisine, la rue
Haute- du-Château, changea de nom. Nous avons rencontré dans son dossier de
nonbreux actes, parmi lesquels nous citerons celui du 12 prairial, au IX, qui
fait allusion à l'explosion de la tour du Château survenue le 5 prairial an
VIII, un autre de l’an XII à propos des terrains provenant des Carmélites
dont la vente s'était faite le 4 vendémiaire, an IX. A l'entrée de la
rue existe une cour munie d'une grille et qui porte le nom du propriétaire.
Place du Château.
Mêmes arrondissement et paroisse.
Cette place est un simple
carrefour formé à l'angle des rues Prémion, Mathelin-Rodier, des Etats et du
Château. L'entrée du Château est sur cette place, nous devons en dire quelques
mots. Le Château remonte à une époque fort reculée, il fut établi sur des
fortifications ajoutées à la Tour sud-est de l'enceinte gallo-romaine. Il fut
ruiné et démantelé au moment des invasions normandes, rétabli en 1207 par Guy de
Thouars, agrandi en 1227 par Pierre de Dreux, entièrement reconstruit par le duc
François II et la duchesse Anne, sa fille. Plusieurs fois, au XVIème siècle, on
recommença les travaux, bastions et courtines faisant face à la rue Prémion ; au
siècle suivant, le bâtiment derrière la Tour du Pied de Biche. Mais il y aurait,
un livre à écrire et nous préférons indiquer les auteurs qui en ont fait l'objet
d'une étude toute spéciale, Travers, Mellinet, le colonel Allard, Ch. Bougouin,
de La Borderie, Furret et Caillé.
Plusients événements remarquables s'y sont
succédés : en 1440, le procès de Gilles de Retz ; en 1499, le mariage de la
duchesse avec François II ; en 1598, séjour du roi Henri IV, plusieurs auteurs
choisissent la vieille forteresse comme lieu d'où il rendit l’Edit qui fut
appelé l'Edit de Nantes. En 1648, Madame de Sévigné y fut reçue et le
Surintendant Fouquet y subit une détention momentanée ; en 1654 internement du
cardinal de Retz qui s'en échappe en se laissant glisser sur un bâton attaché à
une corde ; beaucoup plus tard, en 1800, une explosion fait sauter la Tour des
Espagnols ; en 1832, la duchesse de Berry y fut prisonnière pendant quelques
jours.
Voilà, à pas rapides, les caractères principaux et les souvenirs que nous
fournit le monument. Dans ces temps derniers, un projet a été présente pour les
travaux à entreprendre dans les bâtiments que l’Etat aurait rétrocédés à la
Ville ; un plan longuement étudié, et accompagné de dessins flatteurs,
permettait de se rendre compte des modifications qui s'en seraient
suivies. L'opinion n'a pas paru favorable à un projet qui aurait changé la
physionomie du Château, et, présentement tout au moins, les vieux murs tant
admirés des étrangers, sont demeurés indemnes de toute nouvelle profanation. La
place remonterait à la fin du XVIIIème siècle, si nous nous en reportons à la
pièce suivante :
« Le sieur Marion jeune s'est présenté et a dit qu'il avait
été informé que la Municipalité avait dessein de se rendre adjudicataire de
l'Eglise et du Presbytère de Sainte-Radegonde, afin de disposer d'une partie du
terrain pour former une place au-devant du Château et étargir la rue
conformément au plan de la Ville qu'il était bien éloigné de mettre obstacle
à des vues si utiles au public mais que le terrain qui restera après qu'on aura
pris ce qui convient au plan de la Ville lui est absolument nécessaire pour
conserver les jours de sa maison voisine et empêcher qu'une partie devienne
inhabitable ; qu'en conséquence, voulant concourir au bien public et veiller en
même temps à la conservation de ses propriétés, il offre d'abandonner à la
Municipalité tout le terrain qui doit entrer dans la formation de la place et de
la rue au-devant du château sans rien exiger pour cet objet, parce que, de son
côté, la Municipalité voudra bien l'associer dans l'adjudication de l'Eglise et
du Presbytère dont est cas, et acquérir, tant pour elle que pour autre qu'elle
désignera dans ... (en blanc)... laquelle désignation ne pourra être faite qu'en
faveur de lui, sieur Marion, qui contracte l'obligation de payer la prise de
l'adjudication en entier et de ne rien exiger pour le terrain nécessaire à
l'embellissement de la Ville et à la perfection de son plan.
Nantes, le 4
septembre 1791, Signé Marion. Présenté le 5 septembre au Bureau de la Cour »
(Archives Municipales, DD, 264).
Rue Chateaubriand.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes, n° 8, au quai de Versailles.
Elle fut dénommée le 21 juillet 1848, date éventuelle de son ouverture.
Francois René, Vicomte de Chateaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768,
mourut à Paris le 4 juillet 1848 et fut inhumé le 19 du même mois sur l’îlot du
Grand-Bey, à 500 mètres environ des remparts de sa ville natale.
Place
Chateaubriand.
Mêmes arrondissement et Paroisse.
Nous trouvons en 1876 et 1877
une discussion sur un projet d'agrandissement de cette place, située sur le
quai de Versailles, et qui forme le carrefour des rues Saget et de
Chateaubriand, mais sa dénomination n'est pas officielle.
Rue de Châteaudun.
Deuxième arrondissement. Paroisse Saint-Pierre, De la place Saint-Pierre à la
place de l'Hôtel-de-Ville.
Tous ont encore présente à l'esprit la défense opposée au mois
d'octobre 1870, aux envahisseurs, par la noble cité, qui, une des premières, eut
l'honneur de joindre à ses armes, le signe de la Légion d’Honneur. Le nom fut
donné à la rue récemment tracée, par l'arrété du 18 août 1874.
Rue de
Châteaulin.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. Du quai de
Versailles à l'intersection de la rue de la Carterie et de la rue
Ouche-de-Versailles.
Tire son nom de l'ancien domaine noble de Châteaulin, sis au
Port de Barbin. (Arch. dép. G, 116).
Rue Chauvin.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place Louis XVI à la rue Royale.
Sur
l'emplacement occupé, en partie par la rue Royale, en partie par le
dernier immeuble qui fait l'angle de cette rue avec la place de la Préfecture, à
droite en descendant, existait la Tour Chauvin, ainsi nommée en souvenir de
Guillaume Chauvin, Chancelier de Bretagne et Premier Président de la Chambre des
Comptes, qui y mourut de faim et de misère en 1482. (D'après une inscription de
tombe, il serait mort à Vannes). Le nom fut attribé à notre rue, qui s'était
aussi appelée rue des Regaires, en raison de l'établissement de ce nom sur
lequel elle avait été établie, vers 1780.
Rue Chêne-d'Aron.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue J.J.-Rousseau à la rue
Lévêque.
La rue correspondait avec le quai de la Fosse, puisque, dans un acte
relativement récent, l'Architecte s'adressant au Maire pense « que la petite
ruelle, qui existe entre les maisons 4 et 5 du quai de la Fosse, appelée
autrefois rue du Chêne, est encore propriété communale, quoique fermée à chacune
de ses extrémités ; » la ruelle est aussi désignée sous le nom de Ruelle de
dessous le Chêne, et au XVIIIème siècle on aurait ajouté le nom d'un
propriétaire, Daron.
Il y avait un gros chêne, qui précédait le clos Bouvet, dit
Mellinet ; on nous a aussi signalé un dessin, dans lequel se voyait ce chêne.
Ces
détails serviront-ils à fournir l'étymologie du nom ? Le passage Budan qui
permettait d'aller du Bouvet à la Fosse par cette rue, fut démoli en 1879 pour
la construction d'une Ecole communale. (Il y avait un hôtel Budan, construit en
1697, sur le quai de la Fosse).
Rue du Cheval-Blanc.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue des Carmes à la place des
Petits-Murs.
Ce nom en a remplaeé plusieurs autres, rue Bellabre, rue des
Murailles, rue des Petits-Murs, rue Beaurepaire, puis rue du Cheval-Blanc.
C’était le nom d'un hôtel qui, en 1751, fut donné à l'Hôtel-Dieu
moyennant une faible redevance. Des plans manuscrits accompagnent les
procès-verbaux d'alignement qui vont de 1753 à 1777, et où se retrouvent les
appellations que nous citons plus haut.
Rue Chevert.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la rue Linnée à la rue Catinat.
Cette rue était
dans un quartier, généralement, peu avantagé ; des clôtures de pré, des
réclamations contre les frais de pavage et de nivellement à cause du peu de
valeur des propriétés riveraines, voilà le thème de toutes les pièces que nous
avons rencontrées.
On l'appela rue de la Ville ; le nom qu'elle porte est celui
du Général François de Chevert, né à Verdun en 1695 et mort en 1769.
Boulevard de la Chézine.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse de
Saint-Similien. De la route de Vannes à la limite de Nantes, côté Chantenay.
Le
travail des boulevards extérieurs fut commencé en 1875 et terminé en 1891.
Celui-ci tire son nom de la seigneurie de Chézines, en Chantenay, vassale de la
sénéchaussée de Nantes. Aveux du Domaine et Manoir de Chézines, rendus par Jean
de Henleix, Jean de Machecoul, époux de Jeanne de Henleix, et Gilles de la
Lande, sieur de la Clartière, de Chézines et du Pressoir. (Arch. dép. E, 390,
1460-1575).
Pont sur la Chézine.
Le pont fut construit, dit Guépin le 11
septembre 1818. Voici un acte de 1832. A Procé, au bord coteau où coule la
Chézine, qui sépare les communes de Nantes et de Chantenay, le chemin se
prolonge au moyen d'un pont en pierre. Le viaduc fut achevé en 1879.
Un dessin de M. Petit fournit une vue « de la Chézine ». On voit le pont et la
chaussée, construits en 1708 ; à droite, le pré Lévêque, le pré Barbot ; à gauche,
le bois de Launay ; la rue Brasserie vient aboutir au Pont.
Rue Joseph-Cholet.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne.
Décret du 10 mai 1894, pour
rappeler le souvenir de l'explorateur, un des compagnons de Brazza. Nous n'avons
point trouvé de renseignements sur cette rue. Les procès-verbaux qui, datent de
1882 disent toujours « rue latérale à la carrière de Miséry ou au chemin de fer
de Saint-Nazaire ».
Place du Cirque.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. Du quai d'Orléans au quai des Tanneurs.
Cette place, dénommée
par arrété du 29 octobre 1837, et que l'on appelait place de l'Abreuvoir (voir
rue de ce nom) prit son nom du cirque Paquer, ou du Chapeau-Rouge, reconstruit
en 1834 et augmenté en 1836 d'un théâre machiné pour former la salle des
Variétés, qui remplaça les anciennes salles de la rue Bignon-Lestard et du
Chapeau-Rouge. Le théâtre était situé sur l'emplacement d'une des vieilles tours
de la Porte Sauvetout. Ou avait d'abord pensé à y installer une usine à gaz,
mais le projet ne fut pas poursuivi.
Rue Clavurerie.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de Feltre à la rue
Saint-Nicolas.
Elle s'appela autrefois rue du Bourgmain, elle devait être le
lieu plus spécialement occupé par les serruriers, mais nous n'avons aucun titre
à présenter, pour justifier cette idée. La rectification de la rue du Pré-Nian
et la construction de l'énorme bâtiment en bordure sur la rue de
Feltre ont fait disparaître deux cours, celle de la Taille et celle des quatre
Nations, qui existaient à cet endroit.
Rue de Clermont.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue du Coudray à la
rue Desaix.
Il
est question, dans des aveux et contrats des vassaux de la paroisse de
Saint-Donatien, de filles de Guillaume Chatain « pour le lieu du Coudray et le
Ténement de Clermont ». (Arch. dép., G. 21, 1258-1777). Clermont viendrait de
Clairmont au lieu de Montclair, premier nom du Cellier, où se trouvait une
maison de moines, puis un château.
Rue de Clisson. (Il faudrait dire rue
Olivier-de-Clisson).
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du
quai Duguay-Trouin au quai Turenne.
Olivier IV, Sire de Clisson, né le 23 avril
1336 au château de ce nom, Connétable de France, meurt le 23 avril 1407.
Il a
été décidé, en 1905, de poser une plaque commémorative sur la maison de cette
rue où est né notre compatriote Jules Verne, en même temps qu'on lui éleverait
un monument sur une de nos places publiques.
Route de Clisson.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. Du chemin de la Ripossière à la
limite de la commune, (route nationale de Nantes à Poitiers).
Prend son nom du
chef-lieu de canton de Clisson.
Ile Cochard.
Sur le plan de Nantes, par
Lerouge, en 1766, tracé d'après celui de Cacault en 1757, cette île
est désignée un peu au-dessous du quai d'Estrées. Elle disparut dans le
commencement du XIXème siècle. Son emplacement fut réuni à la Prairie-au-Duc.
Elle avait pris son nom d'un batelier, qui s'y fixa le premier.
Rue
Cochard-Polenne.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue
du Mont-Goguet à la rue François-Bruneau.
Un industriel y avait fondé, en
1868, un établissement destiné à devenir un lieu de réunion pour toutes les
cérémonies mondaines, et qui y prospéra, sous son successeur, jusqu’en 1892, où
il fut transféré rue Voltaire. Le sol de la rue est propriété particulière.
C'est vers 1871 que le nom lui fut attribué par l'Administration chargée de
faire le recensement.
Rue Colbert.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue de Gigant à la rue du Boccage.
La rue fut ouverte par
ordonnance royale du 23 janvier 1844, sur le terrain cédé, partie par les sieurs
Charrier et Duvigneau (tenue des Gâtineaux — l’acte notarié est du 28 juin 1851)
—, partie par M. Delahaye. Le nom rappelle celui de Jean-Baptiste Colbert,
l’illustre Ministre et Secrétaire d'Etat à qui revient l’honneur d’avoir créé et
multiplié les Manufactures, le Contrôleur Général des Finances qui sut mettre
fin aux désordres et à la disette, et faire disparaître les dilapidations, et
liquider les dettes de l’Etat. Colhert, né à Reims en 1619, mourut en 1683.
Quartier
rural de la Collinière.
Les limites des communes de Nantes et de Doulon
est déterminée par le ruisseau du Gué-Robert qui passe à l’Est du chemin de la
Collinière, ou route de Sainte-Luce.
Cest le nom d'une terre en
Doulon (1675). — Julien Charette (1776), — qui fut érigée en baronnie en faveur
de Louis-François Charette.
Un des trois hôtels de Charette, encore
existants à Nantes, était dénommé Hôtel Colinière.
Boulevard de la
Collinière.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du boulevard de
Saint-Donatien au boulevard de Mauves.
Le chemin de Sainte-Luce, où il aboutit,
forme la limite de Nantes. Le boulevard fut dénommé en 1901.
Rue Colombel.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue Fellonneau à la place
Saint-Félix.
Le nom lui fut attribué le 31 décembre 1856, en souvenir de
Evariste-Jean-Marie Colombel, né le 2 février 1813 et mort à Nantes le 22
novembre 1856. Avocat distingué, fut nommé maire le 21 mars 1848 et demeura en
fonctions jusqu'en 1852. Son fils, Georges-Evariste-Eugène, également avocat,
occupa le même poste le 28 novembre 1881 jusqu'au 28 novembre 1885 et mourut le
7 juillet 1894. Leurs bustes ornent le monument élevé en leur mémoire au
cimetière de la Bouteillerie.
Rue Michel-Colomb.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du quai André-Rhuys à l’église de la Madeleine.
Cette
voie récente reçut son nom de Michel Columb ou Colombe, né vers 1430 et mort en
1512, auteur du tombeau commandé par la reine Anne et qu'il termina en 1506. Ce
tombeau, dont l'ouverture donna lieu à une cérémonie les 16 et 17 octobre 1727,
et dans lequel on trouva les cercueils de François II et des deux Duchesses,
Marguerite de Bretagne, morte le 25 septembre 1469 et Marguerite de
Foix, morte le 15 mai 1477, ainsi que le coffre renfermant le cœur d'or qui
contenait le cœur de la reine Anne, fut transporté en 1792 dans la chapelle
Saint-Clair de la cathédrale. Grâce aux efforts d'Ogée et de Crucy, il fut
démonté en 1793 en plusieurs pièces, enfoui avec soin dans un lieu voisin de
l'église où il demeura jusqu'en 1817. La boite d'or du cœur d'Anne fut déposée à
la Bibliothèque à Paris (rendue à la Ville de Nantes en 1819, elle devint un des
plus beaux joyaux du Musée archéologique). Le 28 août 1817, on remonta le
tombeau dans le bras sud du transept de la Cathédrale, et on y plaça les restes
du duc Arthur III, enlevés des Chartreux.
De Michel Columb, on peut encore citer
un Christ en marbre blanc, qui ornait l'autel des Carmes, disparu pendant la
Révolution ; le tombeau et la statue de Guillaume Gueguen, également disparus ;
le mausolée de Philibert de Savoie, à Notre-Dame-de-Brou.
Rue de Colmar.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
Le nom fut attribué, en 1901
à la voie nouvellement ouverte sur le Champ de Mars qui, partant de la rue de
Mayence, vient aboutir à la rue Fouré.
Le nom est encore un souvenir des
évéments de 1870-1871.
Rue Columelle.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Baron à la rue Pérelle.
D'où ce nom, et pourquoi a-t-il
survécu aux hécatombes des dénominations de rues de 1818 ? Mystère. On cite
Columelle, agronome distingué, né à Gades, dans le premier siècle de l'ère chrétienne.
Passage
du Commerce.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue de la Fosse, n° 30, à la rue Santeuil.
Nous avons parlé
de la première Bourse du Commerce, fondée en 1640, dont on voit encore quelques
vestiges dans la cour d'une maison : il en est fait mention dans des actes de
1792 à 1817.
Ce passage a été signalé à l'attention publique en ces dernières
années et le savant abbé Durville a présenté un travail sur la Seigneurie de Bouvet, dont
le passage a du reste porté le nom, et sur la maison de la Fontaine de Hérédye,
ainsi dénommée de Bonaventure de Hérédye, de nationalité espagnole, qui fut
inhumé aux Cordeliers.
Place du Commerce.
Troisième arrondissement. Paroisse
de Saint-Nicolas. De la rue de Gorges au pont de la Bourse.
C'était jadis le
Port-au-Vin et on construisait des navires sur le quai voisin, mais l'espace se
trouvant trop petit, on transporta le chantier sur l'Ille-Gloriette. Alors on
augmenta la place du côté de la rivière et on en refit le quai ; elle changea de
face et fut exhaussée en 1581 ; réédifiée en 1721, aplanie en 1755, elle reçut
en 1793 son nom actuel. Au milieu du XVIIIème siècle, elle était séparée en deux
portions par la chapelle Saint-Julien, qui fut démolie en 1667 et remplacée par
la chapelle de la Chambre de Commerce, construite pour la Ville, peu après 1641,
par l'architecte Brosset.
Ce nom du Port-au-Vin lui est également acquis, et
nous le trouvons vers 1577. Les habitants de Nantes s'opposent cette année à
l'entérinement des lettres du roi, obtenues par Nicodème Monnier, marchand de
vin, « afin de se faire bailler et arrenter une partie de la place Port-au-Vin
». En 1648 également, dans une requête de quatre négociants en vins et
propriétaires de celliers « sys sur la contrescarpe de la douve, près la porte
Saint-Nicolas tirant vers le port au vin » ; en 1715, en 1777, jusqu'en 1848, même.
Rue de la Commune.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la rue du Moulin à la place Saint-Jean.
La rue de Verdun, non
primitif de cette voie, dit Guépin, allait aboutir au carrefour de la Laiterie,
c'est-à-dire à la Basse-Grande-Rue (fin du XVème siècle). Le nom fut maintenu
jusqu'en 1793. Nous renverrons à la rue Bossuet pour la chapelle
Notre-Dame-de-Toutes-Joies qui se trouvait dans cette rue. On y voyait aussi la
chapelle de Saint-Jean, ancien hôpital et bénéfice de l'Ordre du Temple, presque
en face des Cordeliers, dont on fit, en 1790, une salle pour l'assemblée
primaire du canton.
A signaler dans cette rue plusieurs restes d'anciens hôtels,
dont le souvenir est rappelé par les dessins Petit et parmi lesquels nous
citerons l'Hôtel Rosmadec, où se trouvent des sculptures assez remarquables au
plafond du grand escalier (ancien hôtel de Dronges, bâti en 1653 par Messire
Cœsar de Renouard, trésorier-général des Etats de Bretagne). En 1828, on le
réserva aux classes des Ecoles chrétiennes, dont les cours s'y sont poursuivis
jusqu'à nos jours.
Rue Conan-Mériadec.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
la Madeleine. De la rue Latour-d’Auvergne au boulevard Babin-Chevaye.
On ne
pouvait oublier, parmi les noms rappelant les gloires bretonnes, celui du vieux
duc d'Armorique, qui, après avoir gouverné la Bretagne pendant 26 ans sous la
dépendance des Romains, aurait reçu en 409 l'autorité souveraine de ses sujets ;
et à sa mort en 421, aurait légué son pouvoir à ses descendants, qui furent
depuis ducs de Bretagne. Nous devons mentionner que, dans une brochure, parue à
Rennes en 1909, l'existence de ce personnage a été anéantie par M, de la
Borderie. Le terrain de cette voie récente fut abondonné à la Ville par M. Pelloutier.
Rue Constantine.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la place du Sanitat à la place La Moricière.
Le nom rappelle la
prise de possession de cette ville en 1837, après un siège meurtrier où périt le
général Damrémont. C'est cette année que le nom fut appliqué à cette voie
conquise sur les terrains du Sanitat, au moment de transformation du quartier.
Rue Contrescarpe.
Troisième et cinquième arrondissements. Paroisse Saint-Nicolas.
De la rue Crébillon à la place du Bon-Pasteur.
Il y avait une Contrescarpe près
la Porte-Neuve, qui fut démolie en 1743, en même temps que la porte ; de
là l'origine du nom, substitué précédemment à ceux de la Glacière, rue
Basse-Motte-Saint-Nicolas, noms rencontrés dans les actes de 1745 à 1786. La
glacière, qui fut une des appellations de la voie, fut vendue, l'an II de la
République, au sieur Adam aîné.
Rue Copernic.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas, du n° 2 à 22, et paroisse de Notre-Dame, à partir de
la rue Kléber. De la place Delorme à la place de l'Edit de Nantes.
On l'appela
un instant rue Sully et elle dépendait de ce qui était dénommé le quartier de la
Grille.
Nicolas Copernic, astronome, naquit à Thorn en 1473, et mourut en 1543.
Impasse Copernic.
Même arrondissement, et paroisse de Saint-Nicolas.
On y
établit, en 1837, le Temple des Israélites, précédemment installé dans l'impasse Rosière.
Avenue Coquebert.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien. De la rue du Haut-Moreau à la rue du Port-Guichard.
C'est le nom
d'une vieille famille nantaise ; nous trouvons cités en 1723 un Coquebert,
comme capitaine d'une compagnie ; un Benjamin Coquebert, raffineur, rue
Gassendi ; un autre, payeur, figure sur un des tableaux de Sablet.
Rue des
Cordeliers.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Jean. De la rue du Refuge
à la rue Saint-Jean.
Appelée, rue des Marchands, rue Saint-Gildas, petite rue du
Refuge, et enfin, en 1901, rue des Cordeliers, pour rappeler le souvenir de
l'ancienne église des Cordeliers, la rue conserva, jusqu'en 1855, une plaque de
fer blanc portant la dénomination de la rue des Marchands, et, alors, cette
plaque fut remplacée par une autre en faïence avec ces mots ; Petite rue du
Refuge.
Les Cordeliers, installés à Nantes avant 1250, eurent leur couvent à
la fin du XIIIème siècle près d'une chapelle dédiée à saint Michel, par la
libéralité de la maison de Rieux, dont l'enfeu y fut installé, et où on
remarquait les tombes d'un grand nombre de hauts personnages. Le Conseil de
Bretagne, qui siégait à Nantes pendant six mois avant la création du Parlement,
s'y réunit en 1538, et les Etats de Bretagne y siégèrent aussi plusieurs fois.
En 1760, ce fut la Chambre des Comptes qui s’y transporta jusqu’à sa
reconstruction. En 1791, les religieux furent dispersés, leur église fut vendue
en 1793, démolie partiellement, puis transformée en 1794 en fonderie
de canon. L'acquéreur des bâtiments obtint l'autorisation d'y établir un marché
aux Toiles.
Les bâtiments restants donnèrent l'hospitalité, en 1796, à l'Institut
des Amis réunis, abritèrent en 1811 l’œuvre du Refuge, puis furent abandonnés en
octobre 1868 à la Congrégation des Dames de la Retraite de Vannes, à la charge
de relever les parties les plus endommagées. Ce qui restait de la chapelle des
Cordeliers disparut l'année suivante, et la nouvelle chapelle, cemmencée en 1870
fut bénie le 17 août 1871.
La rue avait été percée en 1835 dans la longueur de
la plus petite des deux nefs de l'ancienne chapelle, c'est-à-dire celle du sud.
Les deux chapelles, jadis accolées à cette nef, existent encore et font partie
de la maison des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. La grande nef est devenue un
jardin, dont on peut voir la muraille latérale au nord, et les piliers des
arcades qui la faisaient communiquer avec la petite nef du sud. Cette église
s'appuyait sur la muraille romaine, dont les restes sont visibles dans la cour
intérieure du Couvent de la Retraite.
Cale Cordoue.
On dénomme ainsi la partie
du quai joignant la place Neptune à l'angle du pont de la Belle-Croix.
Rue
du Capitaine-Corhumel.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De
la rue du Marchix à la place Edouard-Normand.
Elle s'est appelée rue
Barrière-de-Couëron, rue Vertot, puis après avoir repris son premier nom, fut
dénommée ainsi pour rappeler le souvenir du Edouard-Joseph Corhumel, capitaine
au 1er régiment de Chasseurs d'Afrique, né à Nantes, le 27 janvier 1865, décédé à Majunga (Madagascar), le 28 octobre 1895. On
peut regretter le nom disparu, qui indiquait une barrière installée près la
porte de Couëron, à l'emplacement de la place Edouard-Normand.
Rue
Corneille.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place
Graslin à la rue Scribe.
Pierre Corneille, le vrai créateur de l'art. dramatique
en France, est né à Rouen en 1606 et mourut en 1684. On a réuni les noms des
auteurs principaux autour du monument destiné à la représentation de leurs œuvres.
Rue de Cornulier.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément.
Du quai Malakoff au quai de Lourmel.
Une pièce du 23 avril 1868 écarte l'idée de
classer la rue avant que les propriétaires n'aient exécuté les travaux
nécessaires, et, en 1882, il est proposé d'accepter l’offre de 8.000 francs
représentant la moitié de la dépense, et de la classer. Elle avait reçu, dans
l'intervalle, en 1856, en substitution de la dénomination La Patache, son nom
actuel pour honorer le souvenir de M. de Cornulier-Lucinière
Marie-Alfred-Ernest, chef de bataillon des chasseurs à pied de la Garde
Impériale, tué devant Malakoff en septembre 1855.
Il y a aussi l'impasse du même
nom, au n° 24, qui aboutit à la Prairie de Mauves.
Rue Émile-Cossé.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue Saint-Yves à la rue Leroy.
La rue a été dernièrement séparée de la rue Saint-Yves (1898), et on a donné le
nom de rue Emile-Cossé prolongée à la prolongation de cette rue, formant
impasse, qui aboutit au derrière des maisons la aspectant la rue
Charles-Monselet. Le docteur Emile-André Cossé, né à Nantes en 1830, mort le 22
février 1892 à Paris, a institué plusieurs prix à l'École de Médecine (prix
Marcé, prix Malherbe, prix Guépin), et a laisse à la Bibliothèque de
notre Ville des manuscrits et une collection de journaux.
Rue du Coudray.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du boulevard Saint-Donatien
à la rue Saint-André.
L'ancien bas chemin de Saint-Donatien fut compris dans
cette rue en 1901, et celle-ci, tout au moins dans une partie, reçut le nom de
rue Saint-André, à laquelle on la joignait.
Le Coudray a appartenu à plusieurs
familles ; en 1633, il devint l'habitation de Pierre Charette de la Bretonnière,
sénéchal de Nantes, puis il fut acquis par André de la Tullaye, sieur de Fresne,
en 1683.
La Chapelle du Coudray servit de paroisse pendant la Révolution.
Une partie du manoir est encore visible, ce sont deux pavillons carrés du
XVIIème siècle, que l'on a accolés à une maison neuve sur la place formant
carrefour, entre les rues Saint-André et Saint-Rogatien.
On y rencontrait un
ensemble de tenues portant toutes des noms significatifs : la tenue de Clermont,
le chemin des Chartreux, la Pièce d'Espagne, la tenue du Chéne-Creux, la ruelle
du Carrois, la tenue du Chêne-Creux, la ruelle du Carrois, la tenue du
Grand-Bocage, et bien d’autres.
Chemin de Couëron.
Chemin de grande communication, n° 17, de Nantes à Couëron.
Au XVIIIème siècle, ce chemin
commençait au haut du faubourg de Bignon-Lestard, c'est-à-dire au pont de Gigant
actuel, jusqu'au bas du rocher de la Fontaine Journet et recommençait à la
crête de ce rocher, allait jusqu'à la lande de la Fournillère, où il s'interrompait, et
recommençait à ce point jusqu’à la Grande.
Rue de Coulmiers.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du boulevard Sébastopol à la rue de
Paris.
Elle recut, le 18 août 1874, ce nom rappelant la bataille du 9
novembre 1870. Cette rue a remplacé la rue de Malgouverne, qui disparaît vers
1856, et la rue de l'Arche-de-Mauves, aussi nommée rue des Hannes. Le quartier
devait abriter beaucoup de foulonniers, il y avait là un terrain glaiseux
favorable à leur industrie, et nous rencontrons souvent des requêtes adressées
par eux à la Municipalité. Il y existe plusieurs impasses que nous ne pouvons
que citer, celle dite de Tivoli, n° 10, l'impasse Coulmiers, n° 24, et celle
dite Philibert n° 16, mais nous ne pouvons expliquer les noms, comme nous
l'avons déjà dit pour l'impasse Ascension, précédemment citée.
En 1882, un
contrat intervint entre l'Etat et la Ville au sujet d'une rue à établir entre le
chemin des Rochettes et la rue de Coulmiers, qui devait être privative, et aussi
pour l'installation des magasins du campement et de l'habillement.
Boulevard
de l'Amiral-Courbet.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du pont de
la Motte-Rouge au boulevard Michelet.
Un décret d'utilité publique du 30
décembre 1880 autorise l’ouverture de la voie, pour laquelle on expropria, en
1882, les terrains nécessaires, et en 1885, le 19 juin, on lui donna le nom du
vice-amiral Courbet, né à Abbeville, le 26 juin 1827, mort le 11 juin 1885
aux îles Pescadores, dont il venait de s’emparer. Son corps fut ramené en France
et inhumé dans sa ville natale, dans un tombeau de famille.
Rue de Courson.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint- Donatien. De de rue de Paris à la
rue des Orphelins.
La rue fut décidée le 20 mai 1844, on l'appela d'abord
petite rue Saint-Rogatien, rue de la Philosophie, puis le 31
décembre 1856, elle reçut le nom de M. l'abbé de Courson, un des propriétaires
du sol de la voie. M. l'abbé Louis Louis de Courson, né à Nantes le 28 octobre
1799, fut ordonné prêtre à Paris en 1822, vicaire général de Nantes l'année
suivante, directeur du Grand Séminaire en 1824, en 1826, premier supérieur du
séminaire de Philosophie ; en 1844, il remplit les mêmes fonctions à Issy
(Seine), puis en 1845, il fut nommé supérieur général de la Communauté de
Saint-Sulpice et y mourut le 10 avril 1850.
Rue Courtine.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 62, à la rue des Vignes.
Petite
rue Courtine.
Mêmes arrondissement et paroisse. — Quai de la
Fosse, 60.
Nous ne connaissons rien sur ces deux voies, qui sont plutôt des passages.
Rue
Coustou.
Deuxiènte arrondissement. Paroisse de Saint-Clément.
De la rue Richebourg, n° 4, à la rue Malherbe.
Nicolas Coustou, né en 1658 à
Lyon, mort à Paris en 1733, décora Paris, Marly et Versailles de ses merveilleux
morceaux de sculpture.
Rue de Coutances.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue de Bel-Air à la rue des Hauts-Pavés.
Le 22 Février 1768,
la Ville acquiert le terrain destiné à l'ouverture de cette rue, qui s'appela
aussi partie Haute-de-Talensac, rue de Réaumur, Une famille de ce nom figure
dans un acte de 1639 relatif à la reconnaissance des tombeaux des
Ducs dans l’église des Carmes, et aussi, au XVIIIème siècle, dans un acte de
vente de la Bouteillerie concédée l'Evêque de Nantes.
Chemin de la
Coutancinière.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques.
Le terrain
sur lequel a été établi le cimetière s'appelait la Coutancinière, d'où le nom de
ce chemin qui y aboutit.
Rue Crébillon.
Troisième et cinquième arrondissements. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Graslin la place Royale.
On l'a dénommée rue de Goyon, puis rue de Varennes, puis du nom de Prosper
Julyot de Crébillon, poète tragique, né à Dijon en 1674 et mort eu 1762.
On
commença à s'occuper de cette voie vers 1770 et son alignement complet ne
remonte qu'à 1828.
Chemin de la Basse-Creuse.
Premier arrondissement. Paroisse Saint-Félix. De la rue de Barbin aux escaliers du boulevard
Amiral-Courbet.
Le chemin, que nous trouvons en 1812 dénommé chemin des
Sables-Rouges, doit son nom à sa situation topographique. Il aurait été ouvert
sur l'emplacement d'un fossé creusé en 1793 pour la défense de la Ville contre les Vendéens.
Rue du Croisic.
Premier arrondissement. Paroisse Saint-Félix.
De la rue de Rennes, n° 118, au boulevard Michelet.
Un petit village de ce nom
existait au XVIIème siècle, on cite aussi une propriété, ainsi
nommée, qui aurait occupé l’emplacement du chemin conduisant à l'Ecole normale
de jeunes filles, dite Villa Maria. Elle reçut son nom le 27 octobre 1837, et
son prolongement de la place du Croisic, où elle s'arrêtait d'abord, au
boulevard Michelet, fut décidé le 21 mai 1890.
Place du Croisic.
Mêmes arrondissement et paroisse.
Dénommée également en 1837, la place ne fut guère
l'objet de travaux de voirie avant 1845.
Pont de la Belle-Croix.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Bon-Secours à la Chaussée de
la Madeleine.
Le pont, dit de Nantes, de la Saulzaie, de la Belle-Croix,
d'Orient, puis encore de la Belle-Croix, rebâti en 1577, élargi en 1623, reçut
ce dernier nom en 1635, comme cela résulte d'un procès-verbal du 18 juillet 1732
« des armes et inscriptions étant sur la pyramide de la Belle-Croix, au
joignant d'une maison appartenant à l’Hôtel-Dieu ». On le répara à nouveau en
1803 et il fut entièrement reconstruit depuis 1862. Sous ses premières arches
fut construit, en 1483, le Moulin du Chapitre de Notre-Dame, démoli vers 1750.
C'est en cette année qu'on démolit la « Belle-Croix », laquelle le pont devait
son nom. On y établit à côté, vers le XVème siècle, le Moulin Grognard,
apparleuant à la Ville, démoli en 1725, remplacé par des bains, incendiés en
1770, qui ne disparurent que vers 1800. A la même place, on installe un moulin sur
bateaux, supprimé vers 1837 ; plusieurs autres moulins y subsistèrent du reste
jusque vers la même époque. (En 1573, il y avait six moulins à eau sur la
Loire). Près de ce pont se voyait jadis le Vieux logis de la Belle Croix,
contigu à un mur où existaient encore, au milieu du XVIIIème siècle, les statues
de la Vierge, de Saint-Gilles et de Saint-Laud, placées en souvenir de
l'exécution du Maréchal de Retz.
Rue Crucy.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la Fauré à la rue des Olivettes.
Un arrêté du 27
octobre 1837 donna à la rue le nom de l'architecte Mathurin Crucy, à qui la
Ville doit tant de travaux et qui, né à Nantes le 22 février 1749, y mourut le 7
novembre 1826.
Dès 1816, il est question de cette voie, dont la propriété du
sol était alors contestée par différents habitants, entre autres par la famille
Arnous qui présenta des titres remontant à 1745. Ce chemin était fermé d'une
porte, dont les héritiers Arnous avaient seuls la clef, et ne devaient supporter
qu'un chemin de halage de 18 pieds sur le bord de l'eau.
Les projets des Ediles
remontent au 12 avril 1824, les réclamations des riverains persistèrent jusqu'en 1828.
Rue Cuvier.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre–Dame. De la
place Catinat à l'avenue de Launay.
La rue reçut son nom en 1837, mais ne fut
incorporée à la ville que le 21 février 1874 ; en 1857, elle se terminait par une
impasse, que M. Voruz demande à clore provisoirement.
Le célèbre naturaliste
Georges Cuvier, nommé l'Aristote du XIXème siècle, naquit à Montbéliard en 1769
et mourut à Paris en 1832.
Boulevard du Dahomey.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue d’Allonville au boulevard de Doulon.
Le
nom avait été choisi par les habitants, lors de son ouverture en 1884, et fut
maintenu. C’était au moment où la France faisait la guerre à ce pays.
Rue Damrémont.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place du
Sanitat à la rue Dobrée.
Nous avons déjà rappelé la mémoire du vaillant général
Gouverneur de l'Algérie, mort à la suite de la prise de Constantine.
Dénommée en
1837, cette voie a été conquise, vers 1834, sur les terrains provenant de la
vente faite par les Hospices dans l'ancienne propriété du Sanitat.
Rue
Darbefeuille.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue
d'Alger à la place de la Verrerie.
Le nom du chirurgien philanthrope et
courageux, qui fut l'un des fondateurs de l'Ecole de Médecine de Nantes,
remplaça, en 1899, celui de Petite rue de Flandres. Darbefeuille
Jean-Baptiste-Augustin, né en notre ville le 27 août 1756, y mourut le 17
novembre 1831. Il y a une petite place du même nom.
Rue Daubenton.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la petite rue de Launay à la place
Daubenton.
La rue, dénommée en 1837, prit son nom de Daubenton Louis-Jean-Marie,
naturaliste, né en 1716 à Montbard (Côte-d'Or) et mort à Paris en 1800.
En 1841,
la rue est prolongée jusqu’à la rue Jenner, avec le concours de plusieurs
propriétaires, parmi lesquels nous rencontrons MM. Pommeraye, Malescot, des
Dorides. M. Pommeraye abandonne gratuitement le sol sur lequel avait existé
l'ancienne corderie Benier.
Place Daubenton.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue du même nom à la rue Rollin.
Rue Jean-Debay.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Jean-Baptiste-Joseph Debay, désigné
sous le nom de Jean pour le distinguer de son père dont il avait les prénoms,
sculpteur, né à Nantes le 31 août 1802, mort à Paris le 7 janvier 1862, donna
son nom en 1903 à la Ruelle-des-Quarts-de-Barbin, que l'on désignait aussi tout
simplement Ruelle-des-Quarts. Son nom méritait d'être rappelé dans une rue de
ce quartier ; il a travaillé en particulier, pour l'Eglise de cette Paroisse, et
en a sculpté la chaire et les autels. (Voir également Pierre Toulmouche, notre
observation convient aux deux voies).
Rue Elie-Delaunay.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue du Lycée à la rue Gambetta.
La rue qui fut ouverte au moment de la construction du nouveau Musée des
Beaux-Arts, reçut le 23 octobre 1891 son nom, en mémoire de Jules-Elie Delaunay,
Peintre d’Histoire, Membre de l’Institut, né à Nantes le 13 juin 1828, et mort à
Paris le 5 septembre 1891. C'est dans l'atelier de Flandrin qu'il se prépara à
l’Ecole de Beaux-Arts où il fut inscrit le 7 avril 1848, sa première
exposition date de 1853 ; à partir de celle époque, il n'a cessé de produire,
abordant tous les genres, aver un succès qui le mit en évidence et lui valut de
nombreuses commandes.
Boulevard Delorme.
Cinquième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. De la place Delorme à la rue Mondésir.
Voir place du
même nom pour l'explication de la dénomination qui avait remplacé les
précédentes, tenue de la Grille, le boulevard, les Boulevards, cours du Peuple
cours Delorme, noms qui se succèdent depuis 1790, ou l'on commenca les travaux de voirie.
Place Delorme.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue du
Calvaire au Boulevard du même nom.
Les noms de Mirabeau, de la Montagne, avaient
d'abord été proposés ; à la date du 8 floréal an III, le citoyen Thibaud-François
De l’Orme (telle est l'orthographe de sa signature) écrit au Maire « pour lui
demander d'appeler cette place, établie sur son terrain de la Grille, du nom de
son fils qui a été la première victime des brigands, étant à son poste ». Et le
Maire, dans son arrêté, décide que « par le traité et plan arrêté il y a environ
sept ans, M. Delorme ayant abandonné plus de 60.000 pieds de son terrain dans la
tenue de la Grille pour former une place publique et partie de la promenade des
rues dudit quartier, sous la condition de la faculté de donner le nom qui lui
conviendrait à la dite place, etc… » il est autorisé, à nommer cette place du
nom de son fils tué à Petit-Mars, lors de l’insurrection des campagnes au mois
de mars 1793, où il été envoyé en qualité de Commissaire du district.
En 1847,
on s'occupa de l'uniformité des maisons à y construire, les propriètaires
contestèrent à la ville le droit de la leur imposer. M. Petit dit qu'en 1792, un
club tenait ses séances dans la maison située à l'angle de la place et de la rue
du Calvaire qui, précédemment, était l'Allée des Filles du Calvaire.
Rue
de Loynes.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue de
Richeboury, n° 39, au quai de Richeboury, n° 17.
La rue reçut son nom le 31
décembre 1856 ; précédemment on se contentait de désigner les rues parallèles «
première ou seconde, ruelle du quai de Richehourg, vers le Château ». Celle-ci
est désignée deuxième ruelle dans un acte de 1845. Le 20 décembre 1853, la ville
est autorisée à acquérir les propriétés nécessaires pour l'établissement des
machines hydrauliques, bassins et réservoirs, pour le service d'eau.
M. de
Loynes Augustin-Louis (on lit aussi de Luynes, c'est du reste ainsi que ce nom
nous apparaît en maintes circonstances), fut nommé Maire par décret du 7
prairial an XI (27 mai 1803). Son acte de baptême, Paroisse de Saint-Nicolas,
est du 15 août 1743. Il meurt à Nantes le 8 avril 1808.
Rue des Dervallières.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien, de la rue de la Bastille
au Chemin de la Contrie, à la limite des communes de Nantes et Chantenay, à
droite en descendant ; la partie gauche appartient à la paroisse Notre-Dame.
Actes anciens : 1494, Françoise de Dinan, comtesse de Laval, dame de
Chateaubriand, donne sa maison de Derval (Hôtel-de-Ville actuel) et la terre et
seigneurie de Grillaud et des Dervallières. Au XVIème siècle les seigneurs de
Derval y possédaient de vastes terrains.
Epoque récente : 1820, les terres se
séparèrent. La famille de la Brosse posséde les Dervallières ; quand à celle de
Grillaud, un notaire de Nantes, M. Chaillou s’en rendit acquéreur et y installa
quantité de maison avec jardins, dans un but de spéculation qui tourna à sa
ruine, d’où le nom qu’on lui a donné de Folies-Chaillou.
La viabilité du
chemin, vers 1830, laissait beaucoup à désirer, puisque des actes constatent
qu’à ce moment on ne trouvait plus, à partir des Folies-Chaillou « que des murs
destinés à soutenir les terres du côté du nord et au sud des haies ; à
Procé, un pont de pierre jeté sur la Chézine (c'est le pont de la Cagossais ou
Cacaussais) ; et là, un vague, encahi à certaines époques par les eaux de la
Chézine, de sorte qu'il devient un marais dangereux, quoique défendu par la pose
de pierres et un banc placé en face de l'entrée de Procé ».
Rue Desaix.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la place Waldeck-Rousseau
à la rue de Paris.
Ouverte en 1882, la rue s'arrêtait d'abord à la rue du
Coudray, et ce ne fut que dix ans plus tard qu'elle fut prolongée jusqu'à la rue
de Paris, englobant la voie qui s'était appelée rue d'Enfer. Charles-Antoine
Desaix né à Saint-Hilaire-d'Ayat en Auvergne, en 1768, était lieutenant au
régiment de Bretagne au moment de la Révolution. Il accampagna, en 1798,
Bonaparte dans son expédition d'Egypte, assista à plusieurs campagnes et mourut
glorieusement à Marengo, le 14 juin 1800, où son arrivée soudaine sur le champ
de bataille sauva le sort de l'armée qui battait déjà en retraite.
Rue
Descartes.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place La
Fayette au boulevard Delorme.
Commencée vers 1826, la rue fut prolongée en
1851-1853, puis en 1868, et fut dénommée le 18 août 1874 du nom du célèbre
philosophe René Descartes. C'était presque un breton ; son père qui habitait
Rennes, dans l'hôtel de Piré, était consellier au Palement de Bretagne, et
figure parmi les Juges de la Chambre criminelle établie à Nantes, en 1626 ; il
aurait habité une maison de la rue de Briord, située derrière les n°s 10 et 12.
Le futur auteur du discours sur la Méthode naquit à la Haye (Indre-et-Loire) en
1596, dans le cours d'un voyage qu'y fit sa mère et aurait séjourné quelque
temps en notre ville, sur les bords de l’Erdre ; il mopurut en 1650 à Stockholm.
Rue Deshoulières.
Mêmes arrondissement et paroisse.
La rue ne
commença à prendre sa physionomie actuelle que vers 1847, et même en 1854 pour
le pavage et le nivellement ; ne dussions-nous citer que cette protestation du
commandant des chasseurs qui, à ce moment, se plaint que les eaux de la caserne
ne peuvent s'écouler.
Celle qu'on nomma la Dixième Muse, la Calliope française,
Antoinette, du Ligier de la Garde, Dame Deshoulières, était née à Paris en 1638
et mourut en 1694. Son esprit et sa beauté étaient remarqubles, elle s'essaya
dans tous les genres, allant de la chanson jusqu'à la tragédie, mais réussit
surtout dans l'Idylle et dans l'Eglogue.
Rue Deurbroucq.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Ile Gloriette au qui
Tourville.
D'une lettre du 5 septembre 1839, cette rue est dite privative, et
d'après un titre, cette privauté remonterait à 1791, dit un des propriétaires.
En 1845, la ville reconnaissant ces droits se décide a payer le terrain, à
raison de 2 fr. 50 le mètre carré.
Nous trouvons des Deurbroucq, cités parmi
les principaux personnages accompagnant l'évêque dans une procession, en 1749 ; nous
retrouvons un Deurbroucq parmi les habitants de l'île Gloriette qui, par leurs
démarches et leurs avances de fonds, surent arracher au Bureau de Ville toutes
les autorisation nécessaires aux réparations, puis à la reconstruction du pont
Maudit (1770) ; Peter Deurbrourq, dit Guépin, aussi remarquable par son bon ton
que par sa brillante fortune qu'il dépensait très libéralement, aimé dans toutes
les opinions, sut guarder la faveur jusque sous l’Empire. Ce nom fut donné à la
rue le 27 octobre 1837.
Impasse Deurbroucq.
Mêmes arrondissement et paroisse.
L'impasse, située dans la rue du même nom, d'après une lettre en
réponse à M. Schaeffer, est dite privée. La cour située en face de cette
impasse porte le nom de Cour au Beurre, tout au moins dans le peuple. Il est
probable qu'une industrie de ce genre y a été autrefois établie, mais il n'en
reste que le souvenir.
Rue Diderot.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. Du quai Turenne à la rue Kervégan.
Un acte du 24 Messidor, an IV,
pour l'écoulement des eaux qui obstruaient la rue, cite cette voie. « ci-devant
Toulon ».
Diderot Denis, philosophe du XVIIIème siècle naquit à Langres en 1712
et mourut en 1784.
Rue Didienne.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue Saint-Similien, n° 4, au quai des Tanneurs, 3-4.
Elle
s'est aussi appelée rue Dubois.
Rue de la Distillerie.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la rue de Versailles à la rue de Bouillé, et de cette dernière,
par prolongation, à la rue Ouche-de-Versailles, où elles se ferme en impasse.
La
rue est voie privée entre la rue de Versailles et la rue de Bouillé, puis
devient voie publique entre cette dernière et le croisement des rues de la
Carterie et Ouche-de- Versailles. Elle fut ouverte en 1839 sur le terrain connu
sous le nom de Tenue-des-Mouches. En 1877, on discutait encore sur la remise des
terrains cédés à la Ville.
Son nom peut être attribué à
l'établissement industriel construit en 1844 par M. Le Romain pour distiller des
alcools, et qui fut remplacé par la construction Suzer.
Rue Dobrée.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place Saint-Louis à la place La
Moricière.
La rue fut commencée vers 1824 et reçut en 1837 son nom de
Thomas-Dobrée, consul des Etats-Unis, spéculateur, praticien habile, devenu l'un
des premiers négociants de notre Ville. Né à Nantes le 6 avril 1781, il y mourut
le 15 novembre 1828. Par ce souvenir donné au fils, on honorait également la
mémoire du père, lui aussi consul et considéré comme l'un des plus honorables
citoyens de Nantes ; à sa mort, il lui en fut rendu un témoignage éclatant, et son
convoi reçut toutes les marques de sympathie qui lui étaient dues, 23 septembre
1801. Au n° 12 existe une cour qui porte le même nom.
Rue des Docks.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du boulevard Sébastopol à
la rue d’Allonville, n° 127.
La rue est privée, elle prend son nom de
l'établissement dit des Docks-Nantais, établi en ce lieu en 1848.
Rue Dorgère.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du quai des Quatre-Vents
à la cale Toussaint.
L'ancienne rue Biesse-Désirée, prit en 1901, le nom du
Père Dorgère, né à Nantes le septembre 1855, dont la personnalité fut mise en
relief lors des événements qui se passèrent au Dahomey, et qui mourut le 23
Février 1900, à Sainte-Anne-d'Evenos (Var), en soignant une jeune bohémienne
atteinte d'une maladie contagieuse, qu'il avait recueillie dans son
presbytère. Ses paroissiens reconnaissants lui ont élevé un monument sur lequel
sont relatés les événements principaux de sa carrière, et Bel-Air, dont il fut
élève, a rappelé sa mémoire par un buste en marbre.
Rue Dos-d'Ane.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. De la place Pirmil au Pont Rousseau.
A l'extrémité de la rue se trouvait, en 1615, la perte de l'Espau.
Cour
Douard.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la Chaussée de la
Madeleine, 13, au n° 6 de la rue des Olivettes.
Une pièce nous décrit
l'inconvénient résultant des eaux provenant de l'établissement de papiers peints
des sieurs Goude et Rable ; plusieurs autres maisons similaires devaient s'y
trouver, et l’on s'en préoccupe dans l'intérêt de l'hôpital voisin. Une autre
pièce de 1885 précise que le sol de la cour appartient aux riverains.
Rue des
Vieilles-Douves.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la
place Royale à la rue de l'Arche-Sèche.
Il en est fait mention, 16 mars 1845, à
propos d'un arrêté royal pour la vente des terrains des Fossés-Saint-Nicolas,
d'après un projet qui remonterait à 1713. « C'était un dépotoir où chacun vient
jeter toutes ses immondices, et dont les maisons en bois sont un danger
perpétuel d’incendie ou d'accidents en tombant sur la rue ». Il y est aussi
mentionné que la Commune avait promis des arches sèches pour permettre les
communications, que l’on attendit en vain.
En 1792, en 1807, nous
rencontrons les mêmes plaintes des propriétaires. Cette voie s'est appelée
Douves-Saint-Nicolas, nom que l'on retrouve en différents endroits, et rue Blondel.
Cour Drouin.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Rue du Roi-Baco, n° 32.
Rue Dubois.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. Du quai du Port-Maillard à la place des Jacobins.
La rue a porté
le nom de rue Haxo, de Haxo Nicolas, brave général républicain, connu par la
prise de l'île de Noirmoutier, et qui se brûla la cervelle au combat de la
Roche-sur-Yon pour ne pas tomber vivant entre les mains des ennemis.
Impasse
Dubois.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Rue Dubois, 1.
Comme la voie
précédente, elle porta le nom de Haxo, et antérieurement celui de Brandouille,
Au n° 2, ou remarque un curieux logis, dit Maison des Jacobins, probablement
l'ancienne hôtellerie du couvent ; cette grande maison du XVème siècle, à quatre
étages séparés par des larmiers, un escalier avec cage polygonale, en spirale
dont les degrés sont en granit, enfermé dans un pavillon à pans coupés, et
couronné par un toit en charpente ayant la forme d’un colombier. Dans
l'intérieur, de belles pièces, de grandes cheminées gothiques, mais le tout est
d'une architecture simple et privée d'ornements. La maison a souvent abrité les
grands dignitaires de l'époque ; des assemblées publiques, pour les élections et
les affaires de la Ville, s'y sont fréquemment tenues, et d'illustres
voyageurs venaient y chercher un asile qu'on leur faisait payer.
Rue du
Breil.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, 95,
à la rue de la Brasserie.
La rue fut dénommée le 27 octobre 1837, en mémoire de
Michel Leloup du Breil, maire de Nantes pendant les années 1573 et 1574. Cette
vieille famille du comté Nantais a fourni entres autres : Jean Le Loup du Breil,
échevin en 1564, Michel Le Loup du Breil, doyen des Maîtres des comptes de
Nantes, ci-dessus nommé, Yves Le Loup du Breil, maire de Nantes de 1603 à 1605
et député de notre Ville aux Etats de Rennes en 1603.
Prairie-au-Duc.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Entre les
îles Sainte-Anne et du Balagué, l’île Gloriette et le quai de la Fosse.
Les Iles et Prairies formées
par les sables de la Loire étaient la propriété des Ducs de Bretagne.
On cite
(Arch, .dép. G. 250) une maison des Ducs. sise à l’île de Grande-Biesse, et
ornée de leurs portraits en forme de médaillons.
Rue du Couëdic.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai Brancas à la place
Félix-Fournier.
Elle fut ouverte en 1787 et élargie de 1834 à 1841, elle porta
le nom de rue Sainte-Catherine, et prit ensuite celui de Charles-Louis, vicomte
du Couëdic de Kergoualer, né dans le château de Kerguelenen, commune de
Pouldregat (Finistère), le 17 juillet 1740. La gravure a reproduit le haut fait
d'armes, la rencontre de sa frégate " la Surveillante " avec
‘’ le Quebec", frégate anglaise, qu'il fit sauter le 16 octobre 1779, à la hauteur
d’Ouessant. Il mourut couvert de blessures en 1780.
Rue Dudrezène ou du
Drezen.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Chaptal à la
place Daubenton.
Des pièces de 1841 et années suivantes, semblent indiquer la
date de formation de cette voie vers l'année 1837.
On reporte son nom au
souvenir de Mlle S.-U Dudrezène, romancière féconde et d'un style facile,
originale de notre Ville.
Rue du Fou.
Prunier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la place Saint-Félix au boulevard Amiral-Courbet.
Elle fut
dénommée le 31 décembre 1856, rappelant la mémoire de François-Marie-Bonaventure
du Fou, né à Nantes le 7 novembre 1765, nommé maire par décret impérial du 25
mars 1813. Il abandonna ses fontions, au retour de Napoléon de l'île d'Elbe,
puis les reprit jusqu'en août 1816 ; il mourut le 14 mars 1833, après avoir
longtemps dirigé l’importante maison de commerce Jogues et du Fou.
Rue
Dugast-Matifeux.
Deuxième arrondissement. Paroisse Saint-Clément. De la rue
Saint-Clément à la rue Gambetta.
C'était autrefois l'impasse Saint-Clément, qui
devint rue ouverte, en face de l'entrée de la Bibliothèque publique, et à qui on
donna en 1899 ce nom, en souvenir des riches collections dont ce généreux
donateur a gratifié la Bibliothèque. On appelle encore impasse Saint-Clément
aujourd’hui, une partie de cette voie demeurée intacte et enfermée par une
grille où ne se trouvent, il est vrai, que deux immeubles.
Charles
Dugast-Matifeux est né le 23 octobre 1812 au fief de ce nom, près de
Montaigu (Vendée), il descendait d'une ancienne famille du Poitou. Il mourut le 15
avril 1892, quelques jours après avoir fait don à la Ville de Nantes de toutes
ses collections persomelles, manuscrits et imprimés, qui furent déposés à la
Bibliothèque publique, dont il avait présidé longtemps la Comçoission de
surveillance. Son buste, qui orne le vestibule de cet établissement, a été
inauguré en 1904.
Rue Dugommier.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue La Fayette à la place Newton.
Les demandes d'alignement
nous reportent aux environs de 1830 ; dans une pièce de 1845, il est parlé d'une
dame Bernard chargée du service des malles-postes, habitant le n° 7 de cette rue
où sont établies les remises de ce service.
Elle prit son nom, après avoir été
la rue du Boulevard, de Jean François-Coquelle Dugommier, né à la Guadeloupe en
1736, et arrivé en France en 1792. Il acquit de suite les plus hauts grades et
se distingua dans de nombreux combats, en Espagne principalement, où il mourut
atteint par un éclat d'obus, le 17 novembre 1794, à Sierra-Negra.
Quai
Duguay-Trouin.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue
Bon-Secours à la place de la Petite-Hollande.
Construit en même temps que les
autres quais et cales de l'île Feydeau, de 1721 à 1730, le quai ne s'étendait
pas à l’est au delà de la rue de Clisson, limite du quartier. C'est en 1742
qu’il fut question de le prolonger jusqu'au pont de la Poissonnerie, ce
prolongement entraîna la disparition du port Giraud, seul point de débarquement
existant sur toute la grève de la Saulzaie.
Port Giraud, quai Geslin, quai
Rivet, quai Duquesne, quai de la Saulzaie, devint enfin quai Duguay-Trouin en
souvenir du marin célèbre, né à Saint-Malo le 10 juin 1673, mort à
Paris le 27 septembre 1736.
Rue Du Guesclin.
Mêmes arrondissement et paroisse.
Du quai précédemment nommé au quai Turenne.
Bertrand du Guesclin, le grand
connétable, naquit dans le château de la Motte-Broons, prés de Rennes, en 1320, et
mourut le 13 juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon, en Auvergne.
Ruelle
Dumée.
Cette ruelle est citée dans un acte de 1841, comme abandonnée au sieur
Frendenthaller, en échange de l'indemnité à laquelle il aurait droit pour le
recul de deux maisons sises 4 et 6 de la rue Grande-Biesse. Nous n'en savons pas
plus. Elle figure sur le plan de 1849.
Place Du Moustier.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue Saint-Denis à la rue du
Refuge.
Dénommée en 1832, place Notre-Dame et en 1837, place du Moustier, la
place, acquise par la Ville en 1828, a fait disparaître une rue Lanoue qui
figure dans des actes de 1819. Cette voie est encore citée, en 1828, à propos de
l'ouverture d'un marché, pour la vente des châtaignes, près d’un puits, dont le
comblement fut l'origine d’inondations dans toutes les caves voisines ; en 1850,
où elle est désignée comme une ruelle infecte, de 13 mètres de long. En 1857, la
place, remaniée et abaissée considérablement, suscite de nouvelles réclamations
des propriétaires, condamnés à ajouter de nouvelles marches pour l'entrée de
leurs maisons. Enfin, en 1871, elle prit l'aspect. qu'elle a aujourd'hui et on
fit disparaître le petit mur d'enceinte qui fermait une partie de la
place.
Elle fut établie sur l'emplacement de l'ancienne église royale et
collégiale de Notre-Dame de Nantes : voir au sujet de cette église la brochure
de de la Nicollière. L'église Notre-Dame aurait été reconstruite par Alain
Barbe-Toute peu après 937, la nef datait du XIVème siècle, époque à laquelle on
remania le bas côté nord, le chœur fut reconstruit par le duc Pierre II, la très
élégante et haute flèche pyramidale, qui s'apercevait de tous les environs de la
cité, fut élevée après la mort du prince et le monument fut consacré en 1476.
L'aile sud, élevée par la duchesse Anne, remonte à 1506. Les chapelles furent
construites bien après et l'on y travaillait encore en 1745.
Notre-Dame était
paroisse depuis le XIIème siècle, l'évêque Daniel Vigier l'érigea en collégiale
et constitua son chapitre par acte du 18 mars 1325.
Il s’y trouvait aussi
une chapelle dite de Saint-Thomas, élevée en 1514 par Thomas Régis, évêque nommé
de Dol, chefcier de la Collégiale, dont les restes disparurent en 1866, et
forment aujourd'hui le vestibule d'entrée de l'annexe des Archives place de
l'Oratoire.
Les travaux de démolition commencèrent en 1829 seulement.
Nous
signalons des restes de construction encore visibles à l'angle de la Place
et de la rue du Refuge, quelques vestiges également dans la cour du n° 8 et du
n° de la rue Ogée, une tourelle très bien conservée, des fenêtres sculptées, qui
auraient pu appartenir à une dépendance de cet important monument ; dans une
maison voisine, on signale aussi un escalier, qui serait une preuve de
constructions importantes autour de l'Eglise disparue.
Le nom qui a été réservé
à la place est celui du comte Pierre Dumoustier, né à Saint-Quentin en 1771.
Engagé volontaire en 1793, il était général de division en 1811. Le Général
était à Nantes au moment des événements de 1830, il fut nommé le 5 août à la
place du général Despinoy. Le 25 avril 1831, pendant une tourriée aux
environs de Beaupréau, il fut renversé de cheval, et se cassa la cuisse, ce qui
nécessita une opération dont il mourut le 15 juin suivant.
Rue Dupleix.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du boulevard Saint-Aignan à la
rue de l’Hermitage.
Cette grande voie, ouverte en 1899, et qui n'est pas encore
terminée, a coupé en maints tronçons plusieurs petites rues que nous citerons.
Joseph-Marquis Dupleix, naquit dans les dernières années du XVIIème siècle.
Gouverneur des Etablissements français dans l’Inde, il y déploya un génie
supéricur et chercha à fonder une compagnie puissante, dont il lassa la bonne
volonté par ses entreprises aventureuses. Rappelé en France en 1754, il mourut
dans la misère 9 ans aprés.
Cour Jules-Dupré.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément.
La rue fermée d'isolement, qui longe le nouveau Musée
et présentement non livrée à la circulation publique, reçut en 1899 le nom du
peintre paysagiste, Jules Dupré, né à Nantes le 5 avril 1811, mort à l'Isle Adam
le 6 octobre 1899.
Quai Duquesne.
Troisième arrandissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la place des Petits-Murs au quai du Marais.
A propos d'une mise
en vente de terrains appartenant à la Ville, en 1832, un sieur Revial oppose des
droits de propriété résultant, dilt-il, de vente de ses biens, comme domaine
national, le 15 ventôse, an III. Nous en parlons, parce qu’il est question
de l’hôtel du Cheval-Blanc, dont nous avons eu l’occasion de dire quelques mots
à la rue de ce nom. Or, en 1842, l’architecte de la Ville est chargé d’un
enquête sur ces droits de propriété, et la dame Revial, qui avait retrouvé ses
titres dont un remonte à 1686, peut établir ses droits sur cet hôtel, qui avait
toujours été une hôtellerie avec Jeu de Paume. Sur cet acte de 1831, pour un
repéré du terrain en discussion, l’achitecte dit s’être transporté « quai du
Petit-Mercier ? ». La ville finit par obtenir gain de cause en 1845,
dans ce procès.
Le quai porta le nom de quai Helvétius, de quai du Marais et
enfin du marin renommé qui naquit à Dieppe en 1610 et mourut en 1688 à Paris.
Cour Duval.
Sixième arrondissement. Paroisse de Saint-Anne. Ruelle des
Grands-Jardins.
Une pérégrination à proposer à un membre du Club Alpin, ce
serait de parcourir toutes ces cours ou simulacres de cours, d'escalader les
pointes de rochers qui parfois barrent les ruelles, les amorces des voies
nouvelles remplacant les anciennes : il en est encore temps, quoique les
démolitions avancent vite.
La cour figure dans la nomenclature de 1818, et
nous la retrouvons dans les actes postérieurs, mais elle est reconnue ne pas
faire partie des voies publiques.
Rue Maurice-Duval.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place de la Préfecture à celle du
Port-Communeau.
On y voit, des 1515, les religieuses dites Cordelières de
Sainte-Elisabeth. A ce moment elle portait le nom de rue des Caves, nom qui
proviendrait de ce que le chemin situé au pied de la butte près des marais de
l'Erdre, et qui était bordé de pauvres maisons, se trouvait beaucoup plus bas
que les terrains du bastion Saint-André.
La rue, autrefois, se composait de
deux parties, l'une allant de l'église Saint-Léonard au Port Communeau et
l'autre du Port Communeau à la Chambre des Comptes. A la première partie
reviendrait le nom de rue des Caves ou Saint-Léonard et à la seconde ceux de
petite rue des Caves, rue de la Chambre des Comptes, rue Cochin, et enfin, en
1857, rue Maurice-Duval, du nom du Préfet qui, nommé en 1832, fut révoqué en
1840. Cette rue devait être bien étroite, car dans une lettre de
1823, on se plaint que deux charrettes ne peuvent s'y rencontrer sans
endommager les murs des maisons et les habitants demandent l'autorisation d'y
placer des bornes.
A l'angle de cette rue et de celle des Pénitentes il y avait
une maison ancienne qui fut vendue en 1875, et qui était autrefois connue sous
le nom d'Hôtel du Bon Tuteur.
Rue Duvoisin.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de Feltre à la place Saint-Nicolas.
Ce
serait plutôt un passage, mais tel quel, on le décore du nom de rue, et, en
1856, il reçut le nom de Jean-Baptiste Duvoisin, Evêque de Nantes, qui sut
attirer sur lui l'attention de Napoléon en 1801. Le prélat était né à Langres le
19 octobre 1741 et mourut en notre Ville le 8 juillet 1813. On lui doit
plusieurs ouvrages qui avaient surtout pour but de défendre la Religion contre
les philosophes du temps.
Comme beaucoup de voies du quartier, la rue a aussi
porté le nom d'Echelle-Saint-Nicolas.
Rue des Ecachoirs.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue du Coudray à la rue
Carnot.
Très peu de renseignements sur cette voie établie sur des tenues ou des
jardins. Le nom pourrait provenir du genre d'industrie pratiqué en cet endroit.
Or on dit communément écacher le raisin au lieu d'écraser, et comme tout le
quartier se composait de vignes, il y aurait quelque raison d'en faire provenir
le nom.
Nous y relevons les actes, en 1879, de l’élargissement de la rue pour le
passage des troupes allant de la Mitrie au champ de manœuvres, en 1881 des
travaux pour la construction de la caserne.
Le chemin des Ecachoirs allait de la
rivière à la rue de ce nom qui, elle, reliait l'ancien bas chemin
du Coudray au chemin de Clermont, enveloppant le terrain où se sont établies les Carmélites.
Rue de l'Echappée.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. De la rue Petite-Biesse à la prairie Balagué.
En 1845,
les propriétaires du chemin de Bois-Jolly (voir ce nom), dont l'entrée comprend
la moitié de la largeur de la rue de l'Echappée, déclarent abandonner à la Ville
leurs droits de propriété sur cette portion de rue. Au moment des crues, il leur
fallait traverser les cours de la communauté de Beauséjours, celle-ci réclame
qu'on mette la rue en état de viabilité pour se soustraire à cette servitude.
La
rue, qui avait été appelée Frimaire, prit son nom actuel le 6 août 1816, mais
nous n'en saisissons pas l'explication.
Rue de
l'Echelle.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Royale à la place du
Bon-Pasteur.
Ainsi nommée à cause des escaliers qui y donnaient accès dans la
partie haute, elle fut aussi inscrite sous les noms de rue Bouchardon et de rue Saint-Julien.
Rue de l'Ecluse.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la place du mème nom à la rue du Moulin.
La rue est ancienne,
tout au moins dans la partie, ancienne petite rue des Carmes, qui lui fut
ajoutée en 1899, et qui s'était appelée rue des Trois-Croissants, nom qu'elle
avait emprunté à l’hôtellerie appartenant à l'Abbé de Geneston, située au coin,
ouest de la petite rue Notre-Dame débouchant dans la petite rue des Carmes
(c'est-à-dire de la rue de l'Ecluse et rue Bossuet actuelles),
puis ensuite rue Milton ; signalons, en passant, une pièce de 1834, dans
laquelle nous lisons que la Ville fit installer un urinal, « son intention étant
de faire établir sur divers points de cette Ville des bailles à uriner destinés
au service public ».
Place
de l'Ecluse.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Du
pont de l'Ecluse à la rue du même nom.
Le plan en fut établi en 1830, comme pour
le commencement de la rue allant jusqu'à la rue Saint-Léonard, et on lui donna
son nom en 1837. Auparavant, on disait place du Petit-Marais.
Pont de
l'Ecluse.
Troisième arrondissement. Paroisses Saint-Pierre et Saint-Nicolas. De
la rue de Feltre à la place de l'Ecluse.
La première pierre de l'écluse de
l'Erdre fut posée le 25 juin 1828 par Mme la Duchesse de Berry, ce qui explique
le nom de pont Madame que le pont porta un instant, avant celui qui lui fut
attribué le 27 septembre 1830. En 1886 on refit le tablier.
Passage des
Ecoles.
Cinquième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. De la rue Scribe et de
la rue Lekain à la rue du chapeau-Rouge.
Ce passage se subdivise en trois
sections qui ont porté un nom différent ; on avait d’abord choisi la
dénomination de passage Raymond, du nom d’un architecte qui avait présidé à son
établissement, puis plus tard on le désigna sous le nom de passage des Ecoles,
pour rappeler l’établissement libre, dit Ecole des Apprentis de la Société
Industrielle, créé en 1830 ; une des sections fut appelée passage Crucy. C'est
une voie demeurée privée.
Rue Ecorchard.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. Du boulevard Sébastopol à la rue Stanislas-Baudry, le long du
Jardin des Plantes.
On décide, en 1901., de donner ce nom en souvenir de M.
le docteur Jean-Marie Ecorchard, né én 1809 à Lohéac, et mort à Nantes, le 17
décembre 1882. C'est à lui que l’on doit le Jardin des Plantes tel que nous
l'admirons aujourd'hui ; son buste y fut inauguré le 4 juin 1893 (lire aussi rue
du Jardin des Plantes).
Place de l'Édit-de-Nantes.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Entre les rues de Gigant, Rosière et
Bonne-Louise. On l'appelait autrefois Carrefour de la Croix des Gastineaux, elle
était garnie d'olivettes qui ne disparurent qu'en 1841. Nous trouvons une
correspondance qui fixe à 1832 l’ouverture des projets de la place ; le 27
octobre 1837, on la dénomma place de Gigant, puis plus tard du nom de l'Edit
qui, en 1598, accordait aux calvinistes la liberté de conscience, l'exercice de
leur culte et leur admission aux charges et fonctions publiques, et qui fut
révoqué par Louis XIV en 1685.
On cite un Joseph de la Haie, seigneur des
Gâtineaux (Arch. dép. G. 22, 1572-1788). Sur celle place s'élève le Temple des Protestants,
monument d'une architecture bizarre, lourde, et, qui fut critiquée dès le début
de sa construction.
Après s'être réunis tout d'abord, à Fruitière, en
Saint-Donatien, au Marchix, à Barbin dans un modeste pressoir, à Richebourg au
lieu dit Beauregard, sur les bords de l'Erdre à Sucé, les protestants
profitèrent de l'élévation de leur église au rang de consistoriale, 31 octobre
1804, pour solliciter un local plus convenable. Une commission fut nommée, et,
de concert avec la Municipalité, on choisit l’ancienne
chapelle des Carmélites, tombée en la possession de M. Marion, qui consentit à
en faire la cession.
Dés 1845, on agite la question d’un nouveau transfert,
et en 1850 la commission élue fixait son choix sur l’emplacement actuel, après
avoir d’abord pensé à la rue Rosière. Le 18 août 1852 le terrain est acheté ;
le 8 décembre les travaux, confiés à la direction de M. Driollet, architecte,
sont adjugés ; et le 29 juin 1853 on pose solennellement la première pierre de
l’édifice, dont la dédicace fut célébrée le 25 mars 1855. La dépense globale
s’est élevée à 145.196 francs.
Rue Emery ou de Lemery.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place des Jacobins à la
rue du Port-Maillard.
On l’a dénommée rue des Jacobins, rue Basse-de-Jacobins,
rue Montebello, rue Basse-du-Port-Maillard.
A titre de simple indication, nous
citerons Nicolas Lémery, chimiste francais, qui vécut de 1645 à 1715.
A signaler
aux numéros 2 et 8 de cette rue des restes d’architecture de XVème et du
XVIème siècle, et des balcons Louis XV. Au n° 9 il y a une cour, dite Héry.
Rue de l’Evêque-Emilien.
Deuxième arrondissement. Paroisse
de Saint-Donatien. De la rue de Paris à la place des Enfants-Nantais.
C’est le nom
d’Emilien, évêque de Nantes, vers 725, L’arrêté qui le lui attribue est du 17
septembre 1874, en remplacement de celui de Petite rue Saint-Domatien, qu’elle
portait précédement.
Place des Enfants-Nantais.
Deuxième arrondissement.
Paroisse Saint-Donatien. De la rue Guillet de la Brosse à la rue Saint-Donatien.
Un projet sur l'établissement de cette place remonte à 1828, mais il faut aller
jusqu'en 1874 pour rencontrer des travaux sérieux de nivellement et
d'alignement. C'est aussi à cette époque que la place, qui avant était ou le
Carrois ou place Carrois, voire même place Saint-Donatien, prend son nom
définitif. D'une demande du Conseil de Fabrique cette date, nous apprenons que
son sol a été gratuitement fourni à la Ville par le Conseil, ce qui décide la
Municipalité a accéder au désir de faire avancer de 5m50 sur la facade du
monument.
La Basilique des S. S. Donatien et Rogatien, édifice roman établi
sur les débris d'une villa Romaine, fut plusieurs fois reconstruite, en 1739, en
1778 entr'autres, soit en totalité, soit en parties. En 1793, les quatre cloches
furent brisées et fondues, l'Eglise transformée en hôpital, puis détruite
l'année suivante, sauf la façade et le clocher. Les ruines furent rachetées en
1796 par des personnes pieuses, et rendues au culte, et en 1804, on
reconstruisit une église neuve. La basilique actuelle fut commencée en 1873 et
ouverte au Culte le 9 décembre 1878, la suite d'un vœu formulé par Mgr Fournier,
évêque de Nantes, en 1870. Le curé de la basilique Saint-Donatien a eu la pensée
de réunir sur la façade de sa majestueuse église romane les dix personnages qui
se rattachent le plus directement au culte des S. S. Donatien et Rogatien. Ce
sont : l'évêque Nonnechius, évêque de Nantes en 464, mort en 475, qui fut
enseveli au pied du sépulcre des saints ; Carmundus, évêque en 475, mort en 492 et
enterré au même endroit ; Landranus qui était évêque en 889 et mourut en 896 ;
Fulcherius, son successeur, mort en 906 ; puis les évêques Fournier et Lecoq, les
rois Charlemagne et Eudes, le duc Jean III et le chef militaire Marc Chillon.
Dans le cimetière, un peu au sud, existe encore la chapelle Saint-Etienne qui
paraît remonter au VIème siècle bâtiment rectangulaire, en petit appereil avec
chaines de briques récemment restauré par M. Ferronnière,
architecte, et M. Rivet, entrepreneur.
Rue des Enfants-Nantais.
Mêmes
arrondissement et Paroisse. De la rue Saint-Donatien à la rue du Coudray.
Nous, saluerons d'un souvenir cette rue, englobée par le boulevard Desaix, et
qui avait été ouverte dans la tenue du Chêne creux, dénommée d'abord rue du
Carois, petit chemin du Coudray, puis inscrite sous son dernier nom par
différents arrêtés du 12 avril 1859, du 18 août 1874 et du 23 octobre 1891.
Cour des Bons-Enfants.
Au fond de l’immeuble n° 10, quai Ernest-Renaud.
Rue d'Enfer.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue du
Port-Communeau à la rue Garde-Dieu.
La rue porte les noms, au XVIIème siècle, de
rue Dieudonné (nous supposons que le nom actuel lui aura été donné par
antithèse), et de rue J.-B.-Rousseau.
Il y avait une maison de ce nom, puisqu'on
dit « Jeu de Paume de la maison d'Enfer », Cette maison est citée pur Mellinet,
qui la dit habitée par Isaac Caron, maître apothicaire.
Ruelle du quai d'Enfer.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue
Petite-Biesse à la Boire en aval du Pont. Toussaint.
C'est une voie privée dont
nous n’avons pas trouvé l’explication.
Pénétrez par les allées des
immeubles 6, 10 ou 16 de la rue Petite-Biesse, et, après quelques nombreux détours,
surtout si vous avez pris soin de vous munir de hautes bottes et d'éviter les
enlisements, vous vous retrouverez sur le bord de l'eau, près le pont de
Toussaint.
Cette surprise nous a été ménagée, quand nous étions à la recherche
de cette ruelle, qui existe bien, et qui possède une plaque dénotant son nom,
mais que les habitants eux mêmes ne savaient pas se nommer ainsi. C'est un
voyage que nous recommandons aux intrépides qui recherchent de l'inconnu.
Avenue de l'Eperonnière.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De
la rue de Paris à la rue des Chalâtres.
Il y avait, Saint-Donatien, une chapelle
de Saint-Jean, dite Saint-Jean de Lesperonnière, dont jouissait au XVème siècle
la famille Chauvin de Léperonnière. Le château de Léperonnière est aujourd'hui
la communauté des Dames du Sacré-Cœur ; ce château était en 1594 la propriété du
Duc de Mercoeur. Le 4 février 1794, fut
le théâtre de tristes événements, dont on trouve le récit dans " la Justice
révolutionnaire à Nantes, par M. Alfred Lallié ".
Chemin de l’Eperonnière.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue de Coulmiers au Chemin de la Mitrie.
Les Dames du Sacré-Cœur abandonnent, en 1808, 526m87 de leur terrain pour
l'élargissement de la rue.
Rue d'Erdre.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. Du quai Penthièvre au quai du Marais.
La rue fut un instant
dénommée rue du Marais, et quitta ce nom pour reprendre le premier.
D'une pétition des habitants du 22 prairial, an XIII, il appert « que la rue est
un cloaque infect et qu'il est temps de commencer l'exécution des travaux
promis dans ce quartier le 20 février 1793 ».
Pont d'Erdre.
Troisième
arrondissement. Paroisses de Saint-Nicolas et de Sainte-Croix. Du quai
Flesselles au quai Brancas.
Il y avait, à l'embouchure de l'Erdre, deux tours
polygonales différentes de forme et de grosseur, qui la défendaient, c’étaient
la Tour Sainte-Catherine et la Tour du Râteau (le râteau de l'Erdre) ; elles
avaient été construites en 1472 et furent démolies vers 1760. 17 ventôse an V.
Procès-verbal d'adjudication d'une « petite maison menaçant ruine sur le Pont
d'Erdre ».
21 Prairial an XI, on décide la construction d'un pont en pierre. A
la suite de difficultés, les adjudicataires résilient le marché, et on établit
une passerelle en bois et en 1840 on la remplaça par un pont en fer.
Le pont
s'est appelé pont d'Erdre sud, pont Sainte-Catherine, puis de son nom actuel.
Quai d'Erdre.
Troisième arrondissement, Paroisse de Saint-Pierre, Du quai
Duquesne à la place du Port-Communeau.
Ce nom fut donné, le 23 mars 1898, au quai
qui a toujours laissé un peu à désirer au point de vue de l’hygiène, car nous en
trouvons trace en plusieurs circonstances. Il s'appela quai du Marais, quai
Boffrand, quai du Marais encore.
Rue d'Erlon.
Premier arrondissement. Paroisse
de Saint-Similien. De la rue du Marchix à la rue Faustin-Hétie.
La rue fut
dénommée, par arrêté du 3 décembre 1856, en mémoire du
lieutenant-général Drouet d'Erlon, qui commanda la division militaire en notre
Villle. On l'avait appelée rue du Palais-de-Justice.
Rue d’Espagne.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Du bas chemin de Saint-Donatien à la
place des Enfants-Nantais.
Elle porta d'abord le nom Le Carois, et reçut son
dernier nom par arrêté du 23 octobre 1891.
On rencontre une tenue et une maison
de ce nom (Arch. dép. G. 20, 1456-1772). « Le duc de Mercœur, qui était un des
chefs de la Ligue, dit M. l'abbé Delanoue, dans son ouvrage sur SS. Donatien et
Rogatien de Nantes, était soutenu par les Espagnols, dont un grand nombre
s'établirent près de l'Eperonnière, notamment dans la tenue dite des Espagnols,
aujourd'hui rue d'Espagne ».
On peut rappeler ce fait, pour expliquer le nom.
Rue Esnoul-des-Chatelets.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques.
De la rue Dos-d’Ane à la rue Saint-Jacques.
Nous trouvons, 1845-1846, une
proposition de M. Esnoul des Chatelets d'ouvrir sur sa propriété une voie
publique, l'acte de donation est du 10 février 1847. En 1859, le même propose de
lui donner un nom (elle avait été dénommée du sien jusqu'à cette date), et offre
celui de Marignan, en souvenir de la victoire remportée en 1515 par François
Ier, la fameuse bataille des géants. Et elle conserva cette dénomination
jusqu'en 1905 où il est décidé de revenir au premier nom. Or, la voie est
presque démunie d'habitants et doit être soumise à un travail nouveau qui en
fera une rue véritable.
Au milieu de la rue s'élevait un curieux logis avec
tours ; du côté de la rue Saint-Jacques, ou voit encore une maison en triste
état, ornée de fenêtres en ogives sculptées et fleuronnées, une
porte cintrée, que l’on peut attribuer au XVIème siècle.
Cour des Essauts.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. Rue Saint-Jacques n° 13.
La
cour fut dénommée, le 31 décembre 1856, du nom d'une maison qui existe à
l'extrémité, du côté de la côte Saint-Sébastien.
Rue des Etats.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue du Château au quai du
Port-Maillard.
Prend son nom des Etats de Bretagne qui se sont tenus, en 1651
dans la grande salle des Jacobins, s'est un instant appelée rue Simonneau, puis
a repris son premier nom. De 1757 à 1787, nous rencontrons des plaintes très
vives sur le danger qu'offre cette rue « dont l'effet est le plus mauvais,
dangereux, en laissant aux malfaiteurs un endroit où ils peuvent se cacher pour
y attenter à la vie ou à la bourse des passants, qui enfin laisserait à des
hommes malhonnêtes la liberté de se montrer aux yeux du sexe dans des postures
indécentes… ».
Dans une autre requête, non datée, et munie de 93 signatures, il
est encore dit : « Supplient humblement les soussignés, Délibérans de la
paroisse Sainte-Radegonde et autres notables et citoyens de cette Ville. Disant
qu’ils ont des actions de grâce à vous rendre pour la communication sollicitée
par plusieurs de vos citoyens qui va rendre ce fauxbourg intéressant et
faverisera le commerce.
Mais ils doivent vous faire remarquer, Messieurs,
que ce beau projet, conçu dans les vues de l'utilité publique, deviendra inutile
s'il n'est porté à sa perfection, puisqu'il faudra l'intercepter par des
olivettes on, si on le laisse subsister tel qu'il est, sera sûrement l'occasion
de malheurs journaliers. Vous n'ignorez pas que cette nouvelle rue est angustrée
dans beaucoup d'endroits, que vis-à-vis de la sacristie de Sainte-Radegonde et
maison y joignante il y a à peine voye d'une seule voiture, etc. ».
Cette supplique donne un apercu de ce que pouvait être alors la rue.
Rue de l'Evêché.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place
Saint-Pierre à la place Louis XVI.
Le côté nord de la rue de la porte
Saint-Pierre, aujourd'hui rue de l'Evêché (elle a été aussi nommée rue Cérutti,
du nom d'un Jésuite), était autrefois occupé par les écuries de l’Evêché, la
Conciergerie, la cour, le jardin et l'auditoire des Regaires. Le jardin joignait
le mur de ville sur une longueur de 245 pieds, dit M. Bizeul.
En 1763, il est
question d'ouvrir une rue qui correspondra à celle de Saint-Clément, pour entrer
en Ville. Un compromis est signé entre l'Evêque et la Ville. Les travaux se
prolongèrent de 1783 à 1791, et nous voyons disparaître toutes les
dépendances qui avançaient sur la rue à ses deux extrémités.
Bien longtemps
après, un reste de construction, qui a abrité le poste militaire pendant nombre
d'années, a également disparu, et l'on nous fait espérer dans un avenir plus ou
moins prochain la mise en état de ce qui fut autrefois la porte Saint-Pierre.
La petite paroisse de Saint-Jean, en Saint-Pierre, qui ne comprenait guère que
cette rue, avait eu, à l'origine, un édifice séparé et un cimetière, contigus à
la cathédrale, du côté nord, et cités en 1424. L’église existait encore en 1609,
et c'est au commencement du XVIIème siècle que le Recteur de Saint-Jean prend le
nom de recteur de Saint-Jean en Saint-Pierre. Vers cette époque, l'église de
Saint-Jean ayant été détruite ; la paroisse de ce nom fut desservie dans une
chapelle de la Cathédrale, dite de Saint-Jean-Baptiste située dans le bas côté
nord, immédialement avant le transept.
En 1790, la paroisse fut supprimée.
Rue Fabert.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Chevert et
la rue Guichen.
Rue Balan, autrefois, elle devint rue Fabert, empruntant son nom
à Fabert Abraham, maréchal de France, né à Metz le 11 octobre 1599, mort à Sedan
le 17 mai 1662.
Rue de la Faïencerie.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la Chaussée de la Madeleine, n° 24 au quai Moncousu.
Prend son
nom d'une manufacture de porcelaine et de faïence (la maison de Rivas). Le
terrain de la rue, qui à ce moment est désignée rue Numa, est l'objet d'une
discussion entre le propriétaire Orillard et la Ville, 29 janvier 1824. Et ce
n'est que le 11 février 1847 qu'il est sérieusement parlé de l'abandon définitif
du sol et du classement de la rue.
Impasse de la Faïencerie.
Mêmes
arrondissement et paroisse. De la rue du même nom an quai Moncousu.
Nous y
trouvons une cour, dite cour Bataille, sur laquelle les renseignements nous
manquent.
Cette impasse se prolonge à travers la rue précédente jusqu'à
l'extrémité de la cour privée dépendant du n°22 de la Chaussée de la Madeleine.
Rue Falconnet.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la
Fosse, 54, à la rue des Trois Matelots.
Dans le récit humoristique d'une
excursion à la cour Richard (nous avons aussi lu « Cour des Richards » sur
un Acte de l'Etat-Civil), M. l'abbé Durville nous dit qu'on peut y
parvenir par la rue Falconnet, désignée au XVIIIème siècle par ces mots : «
Venelle qui conduit à la cour des Richards ». C'était un ténement, dit un
document du 18 mars 1700, qui la fait voisine du Jardin du Gast Denier, au Nord
et au Nord-Est de la cour. Il y avait le Grand et le Petit Gast Denier, limités
à l'orient par la venelle du même nom, conduisant de la Fosse au Bois de la
Touche, et l’immeuble dont il est question devait être le Grand Gast Denier.
Tout ce coteau de la Loire était couvert de vignes (on trouve un peu plus loin
la rue des Vignes) et la venelle des Gast Denier serait devenue la rue des
Cadeniers. En 1850, deux propriétaires de cette rue demandent à clore à leurs
frais les deux extrémités de cette petite ruelle « déserte et abandonnée ».
Le
statuaire Falconnet Etienne-Maurice, né à Paris en 1716, mort en 1791 a donné
son nom à la rue ; pour qui l’honneur ? Ce nom a remplacé celui de Montaudoin.
Rue Félix-Faure.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De l'ancien
Poste de Vannes au boulevard Lelasseur.
C'est l'ancien petit boulevard
Lelasseur, ouvert par le propriétaire du château de la Sauzinière, et à qui on
donna dernièrement le nom de Félix-Faure, né à Paris, le 30 janvier 1841, élu
Président de la République le 17 janvier 1895 et mort soudainement dans soirée
du 16 février 1899.
Quai Ferdinand-Favre.
Quatrième arrondissement. Paroisse
de Sainte-Croix. Du pont de la Rotonde au quai Magellan.
Dénommé le 18 août
1874, en mémoire de Ferdinand-Abraham Favre, négociant manufacturier, né à
Couvet, canton de Neufchâtel le 22 février 1779, nommé Maire de Nantes le 9
février 1832 ; cinq autres fois il fut appelé à cette charge, quand arriva la
Révolution de 1848. Révoqué, il fut de nouveau appelé à ces hautes
fonctions le 30 décembre 1851, et demeura à la tête de l'Administration
jusqu'au 30 janvier 1866. Il mourut le 16 juillet de l'année suivante à Paris.
Rue Félibien.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse de Saint-Similien.
De la place Viarme à la place Charles-Monselet.
Le chemin du même nom, dont nous
trouvons la trace en l’an VI, donne lieu en 1821 à un projet de rue. Il s'y
trouvait une filature de coton, et la rue, du reste, était surtout habitée par
des tisserands, d’après un acte de 1830, mais dans un bien triste état de
viabilité, puisque en 1832, il est dit « que la mort d'un habitant peut être
attribuée aux émanations de l'eau qui y croupissait ». C'est à partir de 1840
qu'on s'occupe de l'élargir, de la niveler, et en 1850 de la paver. Il est fait
mention de la Tenue de la Magourie.
Elle s'appela Saint-Yves et, aussi,
paraît-il, le Cordon-Rouge (?), puis reçut son nom de Félibien André, né à
Chartre en 1619, mort à Paris en 1695. Secrétaire d'Ambassade, Contrôleur
Général des Ponts et Chaussées, Membre de l'Académie de Peinture, il a laissé
plusieurs ouvrages de peinture. Seulement est-ce lui, car il y a plusieurs
personnages du même nom, et entre autres Dom Félibien, de la Congrégation de
Saint-Maur, qui avait commencé une Histoire de Paris, terminée par son confrère
Dom Lobineau.
Passage Félibien.
Cinquième arrondissement. Paroisse
Saint-Similien. De la rue Félibien n° 80, au chemin de Miséricorde.
Il fut
ouvert vers 1868 par M. Gambonnet dans une tenue appelée le Champ Corbin, et
était fermé aux deux extrémités par une grille ; propriétaire offre, en 1882,
d'en faire l'abandon à la Ville, pourvu qu'on lui laisse les grilles et les
piliers. Il est encore voie privée.
Rue Fellonneau.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue Félix-Thomas au boulevard
Amiral-Courbet.
La rue fut terminée le 31 décembre 1856, et son nom rappelle la
mémoire de François de Godefroy Fellonneau, né le 16 avril 1744 à Nantes. Avocat
du Roi au siège Présidial de cette Ville, Echevin, Sous-Maire, il devint Maire
le 30 messidor, an VII, et mourut le 10 germinal, an IX (31 mars 1801). Ses
funérailles eurent lieu aux frais de la Mairie, au cimetière de la
Bouteillerie.
Rue de Feltre.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. Du pont de l'Ecluse à la place du Bon-Pasteur.
Tout un quartier,
dont il a beaucoup été parlé, le quartier de l'Erail, ou le grand et le petit
Erail, ou encore les Eraux, ou l'Ero et Léraud, occupait l'espace entre l'Eglise
Saint-Nicolas, la rue Contrescarpe et le cours de l'Erdre, Nous le trouvons
dessiné sur deux plans manuscrits de 1823, qui nous permettent de suivre les
diverses opérations de voirie rencontrées dans le dossier si rapportant à notre
rue : c'est la place telle qu'elle existait avant la reconstruction de l’Eglise,
avec la rue et la cour du Grand-Erail ; c'est l'ancien cimetière Saint-Nicolas,
sur le sol de la rue de Feltre, à peu près vis-à-vis la nouvelle halle construite ; c'est
encore, plus bas de l'autre côté de l'eau, la cour des Messageries, un
peu à gauche à l'entrée de la rue de l'Ecluse. En 1827, dans une désignation de
terrain vendu, on parle de l'exploitation du Rocher du Grand Erail. Nous savons,
en effet, que l'Erail était enfermè d'un côté par les murs des fortifications,
et de l'autre par le Rocher et les maisons de la rue de la Boucherie, au bas de
laquelle était la seule qui y conduisait. C'étaient de misérables logements
insalubres, des écuries, des caves servant d’abattoir aux bouchers, en un mot un
quartier peu connu d'une partie des habitants.
De 1820 à 1830, se poursuivirent
les travaux qui tronsformèrent ce quartier ; en 1820, plans et devis
de la Halle aux toiles qui fut commencée le 7 octobre 1823, et le 31 décembre on
adjugea les travaux du marché couvert, dont les affreux vestiges ne disparurent
qu’en 1903 ; en 1827, on poursuit l'achat des maisons pour l'emplacement de la
nouvelle Eglise, ceux-là durèrent jusqu'en 1844. La rue en somme ne fut livrée qu'en
1835, après la pose du pont de fer.
En 1824, on descendait encore de la place du
Bon-Pasteur à la rue de l'Arche-Sèche par un escalier ouvert dans l'ancien mur
de la rue Contrescarpe, escalier dont les marches étaient en pierre d'ardoise,
et très mal entretenu. Ce petit bout de rue a porté le nom de rue Régulus, puis
celui de la Glacière.
Notre rue, du reste, a porté également plusieurs
appellations : rue Régulus, rue Charlier, rue de la Glacière ; celle d'aujourd'hui
rappelle la mémoire de Edgard Clarke, duc de Feltre, né à Neuviller, près
de Saverne, le 21 novembre 1799, mort à Paris à 29 mars 1852. Il était le fils du
maréchal de ce nom grand amateur de peinture. Sa collection devint à sa mort la
propriété du Musée des Tableaux de la Ville.
Pont de Feltre.
Mêmes
arrondissement et Paroisse. Rue de Feltre, au-dessus de l'Arche-Sèche.
Autrefois
pont de l’Erail.
Rue Fénelon.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la rue Saint-Vincent à la rue de la Commune.
On disait
autrefois rue des Saintes-Glaires, en souvenir de la maison des Clarisses, de la
réforme de Sainte-Colette, établies à Nantes, en 1456, par Françoise d’Amboise
dans l’hôtel de Rochefort. En 1792, on les dispersa et l'année suivante leur
couvent devenait une prison fermée ; puis l'enclos fut morcelé et les derniers
restes disparurent en 1798.
Plusieurs maisons y sont remarquées. Au n° 1 celle
occupée par la comtesse de Chateaubriand et par le brave marin
Barrin de la Galissonnière, datant de 1699 ; le n° 3, dont on admire la jolie
tourelle, aurait été occupé par la belle Gabrielle d'Estrées en 1598, celle que
les Nantais appelaient « la belle aux cheveux blonds ».
Aujourd'hui, la rue
porte le même nom depuis la Révolution, en mémoire de Francois de Salignac, de
Lamothe Fénelon, né au château de Fénelon en Quercy, en 1651, nommé Précepteur
du Duc de Baurgogne, petit-fils de Louis XIV, et quelques années après
archevêque de Cambrai où il mourut en 1715.
Au n° 4, il y a une cour avec de
nombreux locataires.
Ile Feydeau.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix.
Quatre ponts, celui de la Bourse et le pont Maudit d'une part, le
pont de la Poisonnerie et celui de la Belle-Croix d'autre part, donnent accès
dans l'Ile qu'on dénommait autrefois Grève de la Saulzaie, et dont l'appellation
actuelle est destinée à rappeler le souvenir de Feydeau de Brou, nommé le 20
février 1716, intendant de Bretagne, en remplacement de Ferrand.
Lîile de la
Saulzaie avait été entourée de remparts au XVIème siècle et la porte de la
Saulzaie ou de Bon-Secours en défendait l’accès du côté du Poitou ; cette
porte, reconstruite en 1611, fut démolie au milieu du XVIIIème siècle.
Le
projet de consolider la grève qui s'étendait en aval de l’île et d’y créer ce
quartier qui porte le nom d'île Feydeau, date de 1721 les travaux des quais
commencèrent en 1724. De 1732 à 1760 dit Mellinet, deux maisons seulement y
avaient été construites et plus de vingt années sécoulèrent avant que d'autres
constructions s’y élevassent. Les acquéreurs de terrains, découragés par les
difficultés qu’avaient rencontrées les premiers propriétaires pour
l’établissement de pilotis dans un sol où l'on ne pouvait arriver au solide
qu'à 25 ou 30 pieds de profondeur, n'osaient se lancer dans des dépenses si
élevées. Heureusement, un nouveau procédé pour bâtir fut essayé avec succès
et dès lors l’île ne tarda pas à être achevée.
On y voit plusieurs
maisons remarquables par la variété et la richesse de leurs sculptures, entre
autres le n° 3, en face de marché de la Petite Hollande, qui fut habité par
Carrier.
Rue de Flandres.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame.
Du quai de la Fosse, 64, à la rue Voltaire.
La rue était projetée tout à fait
à la fin XVIIIème siècle, et ne fut ouverte que quelques années après, les
travaux se prolongèrent jusqu’en 1840. Une pièce récente, de 1856, relative à un
diférend entre une dame veuve Etienne et la Ville pour la propriété d'un
terrain, nous indique que la dite propriétaire présenta des titres de
vente et de partage de 1742, et un aveu rendu à l'Evêque de Nantes, le 23 avril
1762, où l'on parle que l'immeuble en question, sis au bas de la Fosse,
s'appelait autrefois « La Perrière » . Au bas de la rue de Flandres, nous avons
rencontré le signalement d'une « Rue de la Rangrège », également mentionnée sur
un des dessins de M. Petit.
Rue Fléchier.
Troisième arrondissement. Paroisse
de Saint-Pierre. De la petite rue Saint-Vincent à la rue Fénelon.
Le nom fut
donné en 1901 à la petite rue Fénelon qui, elle aussi, s'était dénommée terrain
des Saintes-Claires. Evêque et orateur sacré : Fléchier Esprit est né en 1632 à
Pernes, dans le Comtat d'Avignon et meurt en 1710. Rappelons, pour mémoire, que
cet orateur qui n'était pas encore revêtu de l’Episcopat (il fut nommé à
l’évêché de Lavaur à la suite de sa mission), fut choisi en 1685 pour venir
prêcher à Nantes.
Quai Flesselles.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. Du pont de la Poissonnerie au pont d'Erdre.
Tracé en 1759 par
Ceineray, le quai, dit un titre du 11 août 1767, devait être construit sur un
modèle imposé.
Ou le dénomma quai de la Poterme, à cause de la
Poterne placée dans l'axe de la rue de la Bléterie actuelle ; la portion de
muraille dans laquelle elle s'ouvrait fut démolie entre 1767 et 1770 pour la
construction des maisons ; puis il fut dit quai des Gardes Françaises, et enfin
de son nom qui rappelle le Prévôt des Marchands de Paris, tué le 14 juillet
1789.
Rue Fleurus.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la
rue de Rieux au quai Ferdinand-Favre.
Le nom, qui rappelle la bataille dite de
Ligny, livrée le 16 juin 1815 contre le général prussien Blücher (Hainault,
Belgique) fut donné à cette nouvelle voie ouverte en 1900.
Chemin de la Forêt.
Il y avait le chemin de la Haute-Forêt et le chemin de la Basse-Forêt, ou
de la Petite-Forêt.
Le premier avait son origine vers le quartier de Barbin, à
la rencontre des chemins de Basse-Creuse et des Sables rouges (aujourd'hui
boulevard Amiral-Courbet), remontait vers la propriété Pironneau et allait
rejoindre le second chemin. Ce chemin, appelé depuis rue Fellonneau (voir à
cette rue) jusqu'à la rue Toulmouche, a vu cette dernière dénomination étendue
jusqu'au boulevard Eugène-Orieux.
Le second avait son origine place du Croisic
et allait rejoindre le premier à l'Ecusson et se continuait sous la dénomination
de chemin du Loquidy (voir auissi à ce nom).
La partie urbaine est du premier
arrondissement et en Saint-Félix.
Rue de la Fosse.
Troisième et cinquième
arrondissements. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Royale à la rue
Jean-Jacques-Rousseau.
Nous avons signalé le passage du Commerce qui est
entre les numéros 28 et 30 de cette rue. Nous parlerons encore d'une rue dite
Geslin, et aussi Vannières, supprimée par le décret du 19 mars 1844, qui
contournait la maison faisant l'angle des rues J.-J. Rousseau el de la Fosse,
fermée à ses deux extrémités. La rue de la Fosse s'est appelée autrefois rue
Thurol.
Quai de la Fosse.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse de
Saint-Nicolas de 1 à 52, et de Notre-Dame à partir de 53. De l'extrémité de la
promenade de la Bourse au quai Ernest-Renaud.
Le quai qui, d'après des actes
d'alignement du XVIIIème siècle, commençait à la suite du Port-au-Vin,
aujourd'hui. place du Commerce, portait plusieurs noms, quai d’Ansain, quai du
Sanitat, quai de la Chézine, quai d'Estrées, quai Chourand, suivant son
emplacement ; nous y relevons également plusieurs dénominations intéressantes à
recueillir. C'est par exemple le pré Barbot, la cour Mondar, la tenue Mabit,
citées dans des actes pour des terrains limitrophes aux rues qui viennent
aboutir sur ce quai « La Machine » était en face de la rue des Trois-Matelots.
Le nom du quai lui vient du fief appartenant à l'Evêque de Nantes au XIIIème
siècle. On y remarque la maison dite des Tourelles, construite par André de
Rhuys de Embito, riche négociant d'origine espagnole, qui, en 1565 y recut le
roi Charles IX à son passage, et plus tard Henri IV, l'hôtel construit pour la
Compagnie des Indes, l'Hôtel des Douanes, la façade de l'ancien portail de
l'Hospice du Sanitat, le bâtiment des Salorges, construit tout en granit en 1778
pour servir de magasin aux sels de la Gabelle.
Le quai fut commencé en 1516,
continué en 1622, 1624 et 1755, reconstruit en 1838 et en 1874. Ses chantiers
de construction furent transportés en 1738 au quai de la Chézine, les maisons,
dont plusieurs nous présentent des traces d'architecture assez remarquables,
furent alignées vers 1724. Le quai de la Chézine, continuant celui de la Fosse
jusqu'au pied de Hermitage fut construit en 1726 (la première pierre fut posée
le 4 août 1726), et nommé Port d'Estrées, du nom de M. le
Maréchal d'Estrées, Gouverneur de Bretagne, né en 1695, mort en 1771. A
signaler, au n° 72 la cour Barthélemy, au 101 la cour Chaurand, au 42, la cour
Bougaud, n°39 la cour et le passage Noé-Lansier.
Cour Foucault.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Rue des Olivettes, 29.
On la désigne
sous ce nom dès 1856. C'est une cour privée.
Rue Fourcroy.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai de la Fosse, n° 20, à la rue
de l'Héronnière.
La rue fut ainsi dénommée le 27 octobre 1837 en souvenir de A.
F. de Fourcroy, chimiste distingué, né à Paris en 1755 et mort en 1809. C'est
l'ancienne Grande Rue des Capucins, car il y avait la petite et la grande rue
des Capucins (acte de 1806). Il avait dans cette rue une dite « des trois
Hermines ».
Rue Fouré.
Quatrième arrondissement, Paroisse de Sainte-Croix. Du
pont de la Ratonde au quai Magellan.
La voie est récente, de 1850 à 1860,
pensons-nous, et aurait reçu son appellation le 31 décembre 1856 de Julien-Anne
Fouré, docteur-médecin, né à Nantes le 15 juillet 1769, mort le 17 novembre
1855, Directeur de l'Ecole de Médecine.
Place Félix-Fournier.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Eglise Saint-Nicolas.
Le
nom du Pasteur qui, après avoir occupé pendant 34 ans la cure de Saint-Nicolas,
fut appelé à monter sur le siège épiscopal de sa ville natale, devait revenir à
la place où s'eleve le monument dû à son zéle et aux efforts qu'il déploya de
1843 à 1854. Né le 3 mai 1803, ordonné prêtre le 29 mai 1827, curé de
Saint-Nicolas le 25 mars 1816, évêque le 17 mai 1870, Mgr Fournier mourut à Rome
le 9 juin 1877. Son tombeau, œuvre de MM. de la Vingtrie Delaunay et Bourgerel,
érigé en 1883 attire l'attention des visiteurs qui viennent admirer la
Basilique.
L’église Saint-Nicolas, mentionnée en 1186 et paroisse de ce nom,
fut comprise vers 1226 dans l'enceinte de Pierre de Dreux contre le mur de
laquelle elle s'appuya. Elle fut reconstruite en 1458 et achevée en 1499 ; le
clocher fut reconstruit en 1666. En 1793, elle fut transrormée en atelier
d'armes, en 1796, on vendit son tabernacle et divers autres objets. Les travaux
de la nouvelle église furent commencés en 1843, et elle fut ouverte au culte le
25 octobre 1854. La façade est composée d'une tour carrée à deux étages, ornée
de balustrades à jour, la dernière galerie est surmontée d'une flèche à écailles
et flanquée de quatre tourelles à huit pans avec pyramides ornementées.
Chemin des Fraises.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la route
de Rennes au boulevard du Pelit-Port.
Rue des Bons-Français.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue du Moulin à la rue de
l'Ecluse.
La rue a dû être percée vers 1792, sur le terrain du
couvent des Carmes ; rue du Patriotisme en 1814, elle est devenue
de son nom actuel ; on a voulu probablement lui en appliquer un qui ne jurât pas trop avec le
premier.
Place François-II.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. De la rue de la Tour-d'Auvergne à la rue Alain-Barbe-Torte.
François
II, né la veille de la Saint-Jean-Baptiste en 1435, devint Duc de Bretagne en
1458, il mourut le 7 septembre 1488 à Couëron, laissant le duché à sa fille
unique Anne.
Les projets de travaux commencérent en 1852, et des échanges de
terrain eurent immédiatement lieu entre divers propriétaires et la Ville.
Rue Franklin.
Cinquième arromdissement, Paroisse de Saint-Nicolas. De la place
Delorme à la rue Racine.
La rue fut ouverte en même temps que la place et le
boulevard Delorme, vers 1791, où on estime le terrain pour « ouvrir une rue qui
doit communiquer de celle de Thiard près l'Hôtel de Henri IV à celle du
Bignon-Lestard » ; on la dénomma rue de la Fraternité, pendant la Révolution,
puis elle prit celui de Benjamin Franklin, né en 1706 à Boston (Massachusetts)
et mort en 1790. A sa mort, l’Union prit le deuil pendant un mois, et l'Assemblée
Nationale de la France pendant trois jours.
Rue Frédureau.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue Sarrazin à la rue de
Coutances.
Dans sa séance du 25 août 1841, le Conseil adopta la proposition
faite par M. Frédureau de céder le terrain nécessaire pour ouvrir
la rue qui reçut son nom. Elle fut classée voie publique le 3 octobre 1860. Elle
porta le nom de petite rue Sarrazin.
Rue Fulton.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place Daubenton an boulevard Saint-Aignan.
Sur une
plaque indicatrice du nom de la rue, à l'angle de la rue, et du boulevard, on
lit l'inscription suivante : Fulton Robert né en Pensylvanie (Amérique) en 1767
mort en 1815. Célébre ingénieur, s'est fait un nom par ses plans de navigation
intérieure et par l'invention des bateaux à vapeur dont il fut le premier à
doter sa patrie. Nantes 1840. Le nom du mécanicien lui fut attribué le 27
octobre 1837.
Boulevard Vincent-Gâche.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
la Madeleine. A créer dans l’axe du boulevard Babin-Chevaye.
Compris dans
l'ensemble des travaux en exécution de l'autre côté de la ligne des Ponts, le
boulevard en projet reçut son nom en 1905. V. Gâche était l’aîné d’une famille
de constructeurs de machines, né et mort en notre Ville, qui a fait faire des
progrés à la construction des bateaux à vapeur. C’est à lui que l’on doit les
premiers pyroscaphes de l’Erdre et de la Loire, qu’ils remontaient jusqu’à
Orléans.
Cour Gaillard.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre.
Rue des Carmes, 15.
Au fond d’un couloir, dans la seconde partie de cette cour,
qui correspond avec la rue des Halles, on remarque, encastrée dans le
mur d'une vieille maison, une sculpture en bois, malheureusement recouverte d'un
hideux badigeon, et représentant une Vierge connue sous le nom de
Notre-Dame-de-la-Délivrance. Selon une croyance populaire, cette vierge était
l'objet d'une vénération toute particulière de la part des femmes, en certaines
circonstances de la vie, et on y voit encore souvent de modestes bouts de cire
brûlés autour du piédestal qui la soutient. Cette statue serait la reproduction
d'une autre, signalée dès le XVIème siècle. D'autres cours existent aux numéros
19, 23 et 25 de cette rue.
Rue de la Galissonnière.
Sixième arrondissement.
Paroisse Notre-Dame. De la rue de Gigant à la rue Urvoy-de-Saint-Bedan.
Roland-Michel Barrin de la Galissonnière, qui vainquit l’amiral Bing, s'empara
du Fort Mahon et fut chargé de régler les limites du Canada, était né à
Rochefort en 1693 et mourut le 17 octobre 1756 à Nemours (Seine-et-Marne), au
moment où il se rendait à Fontainebleau pour recevoir le bâton de maréchal que
Louis XV se disposait à lui remettre. Nous avons lu, dans une brochure récente,
que, l'église de Monnières possède sous le maître-autel une crypte, ouverte le
27 novembre 1862, dans laquelle on trouva une châsse en plomb, posée sur deux
pierres de granit, et où on lit « Ci-git noble homme Gabriel Barrin de son
vivant connétable et Conseiller du Roi au Parlement de Bretagne, décédé à
Nantes, le 4 juillet 1597 ».
Les travaux de cette rue furent entrepris en 1836,
et la voie fut dénommée ainsi l'année suivante.
Rue Gambetta.
Deuxième
arrondissement. Paroisses de Saint-Clément et de Saint-Donatien. De la place Louis XVI
à la rue de Coulmiers.
Le projet d'ouverture de celle rue remonte à 1875, tout
au moins pour la partie entre le quartier de la Mitrie et la place
du Jardin des Plantes, et, en 1880, on s'occupa de la seconde partie, celle entre
l'entrée du cimetière et la place Louis XVI. La voie fut tracée, décret du 4
mars 1884, au milieu des cours de l'ancien quartier d’infanterie, permettant un
large accès et surtout direct au cimetière, de la Bouteillerie et au quartier de
cavalerie (autrefois la Mitrie et aujourd’hui distingué sous le nom de caserne
Richemond, pour le quartier des Dragons, et de caserne La Moricière pour le
train des équipages).
Cet ancien quartier d'infanterie avait été établi dans les
bâtiments du monastère de la Visitation. Le 12 mai 1629, la Ville autorisait les
Visitandines à s'établir dans le lieu dit Malvoisine où les Ursulines
demeuraient depuis deux années. En juin 1630, les religieuses obtinrent des
lettres patentes du Roi, en vertu desquelles, 1632, elles s'installèrent dans le
logis de Mironnerie, derrière le collège Saint-Clément. En 1644, la Ville leur
accorda quelques terrains pour aligner leurs bâtiments. C'est peu après cette
date qu'elles comtruisirent leur beau couvent où Gresset a placé les plus jolies
scènes de son poëme de Vert-Vert. Et c'est ce couvent qui fut ensuite transformé
en caserne d’infanterie ; de 1878 à 1899 on fut ensuite transformé en caserne
d’infanterie ; de 1878 à 1899 on y avait abrité provisoirement toutes les
richesses que renferme notre Bibliothèque. Le couvent existe encore en entier,
de même que le beau cloître de l’intérieur qui bientôt sera visible au public ;
la chapelle, dont plusieurs parties ont survécu, se trouvait contre le côté nord
du cloître.
La rue a également rendu plus facile l’accès au cimetière auquel,
autrefois, on n’accédait que par une rue tortueuse et en pente ; en voici du
reste une preuve. Le 5 pluviôse 1793 « sur le rapport du commissaire aux
inhumations qui constate que le cimetière du Brigandin est tellement plein qu’il
n’y a plus sécurité pour la santé publique à y continuer les sépultures, le
Conseil arrête qu’il sera fermé et qu’un terrain sur la route de Rennes sera
choisi pour cet objet ». Ce projet ne fut pas excécuté et il est probable qu’on
trouva de suite sur place les moyens de l’agrandir. D’où vient le nom de
Brigandin, de la bouteillerie ? Le premier a fourni thèse à l’enterrement des
victimes de la Révolution que l’on désignait de ce nom, il est vrai que d’autres
disent Brigantin au lieu de Brigandin, et cela rendrait peu
plausible cette explication. Quant au second nom, il vient d'une maison noble ainsi
désignée, acquise par l'Evêché de Nantes et cédée aux Chartreux.
La rue, en son
entier développement, a enfin recu son appellation de Léon Gambetta, ancien
membre du Gouvernement de la Défense nationale, ancien président de la Chambre
des Députés, né à Cahors le 30 octobre 1838, mort le 31 décembre 1882.
Chemin de Bonne-Garde et de la Gréneraie.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Saint-Jacques. Du chemin Creux du Douet à la rue Saint-Jacques.
Ainsi nommé
en raison de la petite chapelle, dite de Bonne-Garde, édifiée à l'angle droit
de ce chemin et de la rue Saint-Jacques. Cette chapelle avait été bâtie en 1657
par les soins de sœur Marie, appelée de Bonne-Garde, et des Coquin ses parents,
qui fit appel à la charité de nombreuses personnes.
Nous rencontrons dans les
différentes pièces qui nous renseignent sur les propriétés en dépendant, le
Moulin de la Gréneraie, le Moulin Blanchard, les Moulins à vis la Butte
Gréneraie, etc. Les moulins étaient nombreux à Saint-Sébastien.
Rue Garde-Dieu.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue du
Port-Communeau à la rue des Pénitentes.
Cette rue, que l'on dénommait rue de
la Garde-Dieu, doit son nom à un hébergement qui remonterait à 1329. Il y avait
même deux logis portant ce nom ; le second fut remplacé, dans les dernières
années du XVIème siècle, par un hôtel dit l’Hôtel de Monti, ou du Président
Mignot, qui fut remanié vers 1848 ; une petite tourelle carrée a disparu en 1875,
et on y a élevé un portail qui sert d'entrée à l’auberge du Cheval Noir.
Au coin
des rues Garde-Dieu et de Saint-Léonard, se trouvait l'église de
Saint-Cyr et Sainte-Julitte, fondée vers le Vème ou VIème siècle, reconstruite
en 1048 par le comte de Nantes Budic, et démolie vers 1226 par Pierre de Dreux
pour l'établissement de sa nouvelle enceinte, puis reconstruite sous le nom de
Saint-Léonard ; elle a subsisté sous cette dernière appellation jusqu’en 1821. On
la transforma, au moment de la Révolution, en fonderie et on utilisa les cloches
dont on faisait de la monnaie. Dans des procès-verbaux de 1777 et 1778, nous
trouvons des actes qui se rapportent à des travaux de son presbytère.
Place des Garennes.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. De l’avenue
Sainte-Anne aux escaliers du même nom.
Ou « Les Garennes » tout simplement,
comme cela se disait autrefois. Un projet de place à ouvrir sur remplacement de
la Garenne, appartenant alors à M. de Lusançay, avait été présenté en 1780, puis
abandonné, pour devenir de 1848 à 1854 la réalité. Nous renvoyons à l'article
Sainte–Anne, car une partie de ce que nous indiquerions ici s’y adapte de
préférence.
Rue des Garennes.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la place
des Garennes à l'avenue de Lusançay. C'était avant 1856, date de son appellation
actuelle, « la rue de l'avenue de Lusançay » rue peu favorisée et qui, en 1883,
était encore indivise entre la Ville et les propriétaires, à qui à cette même
date, on n’avait pas encore accordé d’éclairage.
Rue Gassendi.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai Saint-Louis à la rue de
Lusançay.
Pierre Gassendi, philosophe français, né en 1592 Champercier, près
de Digne, auteur de nombreux ouvrages et biographies, mourut à Paris en 1655.
Une contestation eut lieu en 1818 sur la propriété des terrains de cette rue
entre les héritiers Plumard, le Maire de la Ville et M. Benjamin Coquebert qui
venait d'établir une raffinerie de sucre, sur l'emplacement d'une maison, dite
la « Pompe à feu, » près la Barrière de Chantenay. La rue fut modifiée vers
1854, 1862.
Rue Maréchal-de-Gassion.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. Entre la rue de la Moricière, 6 bis, et la rue Chevert.
La rue a été
coupée par la rue de la Moricière et forme une impasse du côté de l'est. Elle
fut dénommée en 1837, en mémoire de Jean de Gassion, maréchal de France, né à
Pau en 1609, mort d'un coup de mousquet au siège de Lens en 1647.
Impasse Gaudine.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. Basse-Grande-Rue,
n° 2.
L'impasse a été considérée comme rue, elle figure sous ce titre dans la
nomenclature de 1818, nous la retrouvons encore sous le même classement en 1846
où, à la date du 3 avril, les habitants réclament sa fermeture pendant la nuit.
On leur répond que cette impasse figure comme rue, que les maisons sont
numérotées, et que la ville en assure l’éclairage.
Rue Geoffroy-Drouet.
Deuxième
arrondissement. Paraisse de Saint-Clément. De la rue Saint-André à la rue
Saint-Clément.
Geoffroy Drouet, sieur de l'Angle, élu maire le 28 novembre 1564,
prêta serment le même jour et fut installé le 1er décembre pour entrer en
fonctions le 1er janvier 1565. Sa famille était originaire de
Couëron. Mêlé d'une facon fort active aux affaires de la Ville pendant plus de
trente ans, il laissa dans sa vieillesse le nom de sa terre de l'Angle pour
prendre celui de sieur de Portric.
Cette appellation fut appliquée en 1899, à la
petite rue Saint-André (cette place fut un instant dénommée place Pope) réunies, qui, en réalité, ne sont que la
suite l’une de l’autre.
Au n° 15 de la rue existe la cour dite Gaillard-Henri.
Rue de Gigant.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse
de Notre-Dame. De la place de l’Edit-de-Nantes à la place Canclaux.
Ancienne rue
Bignon-Lestard, rue Racine, elle nous est signalée par de nombreux actes qui nous
reportent jusqu'en mai 1679, où des Commissaires présentent leur avis
d'inspection sur « le chemin de Gigant depuis la barrière du Bignon-Lestard
jusqu'à la croix qui est advis du Bois de la Touche ». En 1753, il est question
de la tenue de la Gentilomière, appartenant à M. de Plumangat. En 1763, on parle
des « corderies Brée » qui aboutisent sur la croix des Gastineaux, avis le chemin
du « Moulin ». Il y avait une autre tenue, dite « de la Maison Rouge » ; on
signale encore une « manufacture de coton et un terrain appartenent aux
Carmélites », en 1784 ; enfin dans une pièce du 8 juillet 1786, l'immeuble
« est dit devoir s’aligner sur la direction des arrière-corps de la salle de spectacle
». Signalons encore « la tenue Saint-Gilles, la ruelle du Pertuis-Morel, la
tenue Huchette » ; toute cette rue a été conquise, comme le quartier entier, sur
de vastes propriétés qui ont été morcelées et ont fini par disparaître.
On a
souvent demandé la raison de ce nom, tout ce que nous pouvons dire, c’est que
c’est un nom de famille ancien, signalé dés le XVème siècle, que nous le
trouvons cité dans des congés pour bâtir des moulins à vent 1520-1785, sur les
terres de la Fosse Boutin et du clos Gigant, et qu’il existe encore en notre
ville des personnes apparentées aux Gigant ; Le pont de Gigant
traversait la Chézine au bas de cette rue ; il a disparu vers 1875, lors de
l’alignement de la place Canclaux.
Quai de l'Ile-Gloriette.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont Maudit l'extrémité de l'Ile,
au sud-ouest.
Ainsi nommé d'un vieux château ducal, dit Guépin, que François
II avait donné à l'un de ses officiers, à la charge de lui fournir tous les ans un
épervier de chasse.
Les chantiers pour la construction des galères et autres
navires, situés auparavant sur le Port au Vin, y furent trans- portés vers 1580.
L'Hôpital y fut transporté vers 1642.
Il a porté les noms de Gonneville et
Colomb ou Colombe et Lucker. Des procès-verbaux constatent que des propriétaires
avaient pris l'habitude d'y faire échouer des bateaux chargés de pierres qu’ils
entouraient ensuite de pieux, de manière à accroitre le terrain de leurs
immeubles. Il semble que, jusqu'en 1811, le droit de propriété n'était pas
encore nettement fixé, et que certaines parcelles pouvaient être considérées
comme alluvion.
Rue de Gorges.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas.
Des procès-verbaux de toisé, remontant jusqu'en 1744, parlent de
cette voie, un instant dénommée rue de Bayle, qui subit de nombreuses
modifications en 1889.
On signale l'Hôtel de la Poste tenu au XVIIIème siècle par
un nommé Caton, et dans lequel descendit le 14 juin 1777, l'empereur Joseph II.
Boulevard Benoni-Goullin.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. En
projet. De la rue Louis-Blanc prolongée an quai des Antilles.
Ce nom fut donné,
en avril 1903, à la voi qui, paralléle au boulevard Babin-Chevaye, va
prendre la place du Bras de Toussaint que l’on est en train de combler. L'idée
première du canal maritime, dont l'ouverture est due en grande partie aux
démarches de Babin-Chevaye, ancien Président de la Chambre de Commerce,
appartient à Bénoni Goullin, et son nom méritait bien d'être conservé par une voie
publique de ce quartier. Pierre-Benoni Goullin, né en 1799, consul de Belgique,
Président du Tribunal de Commerce, membre de la Chambre de Commerce et du
Conseil Municipal de Nantes, mourut en cette ville le 21 mars 1875.
Basse-Grande-Rue.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix pour les
numéros impairs, et de Saint-Pierre pour les numéros pairs. De la place du
Pilori à la place du Change.
Jusqu'en 1494, cette voie, ainsi que la suivante,
s'appela rue de la Chaussée ; c'était, dit Mellinet, une ancienne voie romaine.
Un ruisseau, le ruisseau des Carmes, en descendait la pente depuis les hauteurs
de Saint-Pierre et venait se jeter dans l'Erdre près du couvent des Carmes.
Les pièces de voirie, de 1721 à 1771, sont nombreuses ; la rue était si
irrégulière que les travaux se succédèrent presque ininterrompus, et en même
temps si étroite « qu’il n’y avait que le passage d’un carrosse, charrette ou
autre voiture, en sorte que les gens de pied n’y peuvent passer, sans courir des
risques, lorsqu’il survient des voitures ».
Haute-Grande-Rue.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place Saint-Pierre à la place
du Pilori.
Les immeubles bordant ces deux rues devaient être en bien
mauvais état ; à chaque instant ce sont des descentes de la police, appelée pour
en ordonner la destruction, ou pour consolider les parties menacant le public ;
entre autres, une de ces vieilles maisons s'abat et entraine dans
sa chute deux maisons neuves que l’on venait de construire.
La partie extrême de
cette rue, allant du carrefour de la rue Saint-Denis à la place Saint-Pierre,
abandonna, en 1903, son nom à la petite rue voisine qui aboutit vis-à-vis
l'impasse Saint-Laurent, laquelle s'appelait rue Saint-Pierre, et le nom fut
reporté à la première de ces voies. Aux numéros 20 et 22 existent deux cours qui
établissent une communication avec la rue de Briord.
Place Graslin.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Débornée par les rues Crébillon,
J.-J.-Rousseau, Piron, Voltaire, Racine, Corneille et Molière.
Cette place est
le point central du quartier, autrefois coteau abrupte et peu habité, créé
par Jean-Joseph-Louis Graslin, écuyer, avocat au Parlement de Paris,
Receveur-Général des fermes du Roi à Nantes, né à Tours le 13 décembre 1728,
mort à Nantes le 11 mars 1790.
Il fut le créateur de toutes les voies comprises
entre les abods de la Fosse et la place Royale ; on lui doit la constrution de la
salle de spectacle (1787), qui porte son nom, et l'exécution d'une quantité
d'autres projets, pour lesquels il dut compromettre son repos et engager même sa
fortune.
Les délibérations qui ordonnèrent les travaux sont de 13 novembre 1779
et du 26 février 1780 ; à Mathurin Crucy revient l’honneur du plan des bâtiments.
Cette place fut appelée place de la Comédie, place Impériale.
Chemin des Grenouilles.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la route de
Vannes au boulevard Lelasseur et à la rue de Rennes.
Ainsi nommé d'un pâté de
maisons qui a porté cette désignation, et bordé par le ruisseau du Gué-Moreau
qui se jette dans l’Erdre, un peu en amont de la rue de Bouillé ; la
partie de l'ancien chemin comprise entre la rue des Hauts-Pavés et les rues
Léon-Say, Casimir-Perier et Emile-Souvestre est devenue la rue Jules-Simon.
C’est l'autre partie, celle comprise entre le carrefour que nous venons de citer
et la route de Rennes, qui est encore désignée sous cette appellation. On passe
à gué le ruisseau du Gué-Moreau et on débouche sur la rue de Rennes, n° 113.
Rue Gresset.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas pour les
numéros 1 à 15 et 2 à 12, et paroisse de Notre-Dame, pour les autres. De la
place Graslin à la rue de Bréa.
Dénommée rue Saint-François en 1787, la rue
prit son nom actuel du poëte Gresset Jean-Baptiste-Louis, né un 1709 à Amiens et
mort 1777. En 1792, la voie était désignée comme projetée, elle ne ne fut
rectifiée que petit à petit, puisque en 1832 il est question d'un monticule de
rochers qui intercepte encore le passage. En 1846 on la prolonge depuis la rue
des Cadeniers jusqu'à la rue de Flandres ; en 1855 il en est de nouveau question
à l'occasion du pan coupé entre cette rue et la rue Voltaire.
Rue Grétry.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue Rameau à la rue
Crébillon.
La rue est alignée vers 1788, elle s’appelait alors rue Céreste,
alias Cérestre, et 1830 on lui appliqua le nom du célèbre compositeur de musique
André-Ernest-Modeste Grétry, né à Liège en 1741 et mort à Montmorency le 24
septembre 1813.
Rue Mathurin-Julien-Groleau.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de la Madeleine.
Le nom de l'ingénieur Groleau Mathurin- Julien,
né à Nantes en 1734 et mort le 10 février 1806, à qui l’on doit, au cours
de la période révolutionnaire, la conservation de la Cathédrale et du Château,
fut donné, en 1905, à la nouvelle voie dont on vient de décider l’ouverture, la
rue Louis-Blanc prolongée.
Rue Grou.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. De la rue Gambetta à la rue des Orphelins.
La rue des
Trois-Pendus, qui séparait le Jardin des Plantes du cimetière de la
Bouteillerie, déviait à gauche et venait, par la rue Grou actuelle, déboucher
rue des Orphelins, d’où, par la ruelle Bascher, elle aboutit définitivement à la
rue Saint-Clément.
Nous en avons parlé à propos de la rue Fréderic-Cailliaud,
nous allons dire quelques mots de celui à qui la rue doit son appellation. Le 10
avril 1779, par son testament, M. Grou Guillaume, Conseiller honoraire,
Secrétaire du Roi, maison et couronne de France à la Chancellerie du Parlement de
Bretagne, ancien Echevin, Juge-Consul, Administrateur de l'Hôtel-Dieu et
négociant à Nantes, légua aux Hospices de Nantes une somme de 200.000 francs qui
devait être employée à l'établissement d'une maison destinée à recevoir les
orphelins, dits Enfants de police, au moment où ils reviennent de
nourrice, et à les élever jusqu’à l’âge de 10 ans, époque à laquelle on les
reçoit à l’Hôpital Général. Le Bureau accepta ce don pour les Hospices.
Le
Bureau et les Administrateurs cherchèrent en vain à faire l'acquisition d'une
maison pour fonder cet établissement ; ils s'adressèrent à l’évêque Mgr de
Sarra, et lui déclarérent que la seule propriété qui pût leur convenir êtait «
le bénéfice des Trois Pendus », situé en Saint-Donatien, près de la ferme de la
Mitrie. L'évêque consentit à supprimer ce bénéfice à condition que les Hospices
feraient une pension viagère de 500 livres à M. Douaud, chanoine de la
Cathédrale, qui en avait la jouissance. Ledit bénéfice fut mis à l’Hôtel-Dieu et
les messes qu'il devait furent payées par ledit Hôpital.
Rue de Guépin.
Troisième et cinquième arrondissements. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place
du Bon-Pasteur à la place de Bretagne.
La rue était autefois dite rue
Haute-Contrecarpe et reçut la dénomination actuelle le 27 février 1875, en
souvenir de Guépin Ange-Marie-Francois, médecin, publiciste et homme politique,
né à Pontivy le 30 août 1805, mort le 27 mai 1873 à Nantes, où il a vécu et joui
de la plus grande popularité.
Pontivy et Nantes lui ont élevé une statue.
Rue de Guérande.
Troisième et cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas.
De la rue Crébillon à la rue de la Fosse.
Il y avait, à peu près à l’endroit de
cette rue, une porte dite de Guérande, nom qui fut attribué à la porte de
Sauvetout pour récompenser les Guérandais du secours apporté, en 1487, au
Duc Francois II, mais qui fut restitué plus tard à la première.
Telle est
l’origine du nom de la rue.
Rue Guibal.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue de la Bastille à la rue Charles-Monselet.
La rue, qui
d'abord avait été passage, a pris son nom au propriétaire des terrains sur
lesquels elle fut ouvert, et qui lui fut conservé en 1901 quand elle fut
classée.
Rue Guibourd-de-Luzinais.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément.
La petite rue Saint-Clément, qui est l’ancien nom de la
voie, possédait plusieurs tenues, celle dite l’Houche, située derrière la
communauté de Saint-Clément, celle dite de Saint-Clément qui était la propriétè
de la fabrique et sur laquelle la rue a été ouverte, et où on voyait encore des
bornes en 1842.
On lui donna, en 1903, après l'avoir dénommée rue Lorette de la
Refoulais, le nom de l'ancien Maire de Nantes dont c'était le canton électoral ;
M. Guibourd de Luzinais, né le 8 juillet 1834 à Angrie (Maine-et-Loire) fut
nommé maire le 20 mai 1888 et demeura en fonctions jusqu'au 5 mai 1892. Il fut
élu sénateur en 1886 et mourut en notre ville le 24 décembre 1899.
Rue Guichen.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Canclaux à la
rue Lamotte-Piquet.
Voie récente dénommée le 18 août 1874.
Avenue Guillemet.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
Voie privée ouverte sur la
rue du Général-Bedeau.
Rue Guillet de la Brosse.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint Donatien. De la place des Enfants-Nantais au bas chemin de
Saint-Donatien.
Ou disait autrelois le Carois ou Carouer, et le 17 septembre 1874
on lui donna le nom destiné à rappeler le souvenir des deux Frères Auguste et
Hippolyte Guillet de la Brosse, tués pendant la guerre franco-allemande.
Rue des Halles.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De
la place du Change au quai Penthièvre.
Celle rue traversait l'Erdre sur pont,
qui était garni de moulins et de boucheries, incendiés en 1557 et 1736. Les
maisons, condamnées dès 1813, ne furent démolies qu'en 1823. « Les voitures
chargées, dit un rapport du 29 août 1818, qui passent continuellement dans cette
rue doivent fatiguer la voûte et concourir à sa destruction ». La suppression
du pont faisait partie des travaux d'exécution du canal de Nantes à Brest (Voir
aussi rues de Feltre et de la Boucherie). Cette voie était très fréquentée à
cause du voisinage de l'Erail, dont nous avons eu à parler plus haut, et aussi à
cause des moulins qui y entretenaient un passage continuel.
Au n° 21, cour
Chéneau.
Guimard dit que la rue portait, en 1556, le nom de rue Mercerie.
Rue Harrouys.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De
la place Edouard-Normand au boulevard Delorme.
La rue avait d'abord été dénommnée rue
Pétrarque, puis on voulut l'appeler rue Gaspard Barbier, ancien membre de la
Chambre des Députés, adjoint au maire, et l'un des fondaleurs du Musée des
Tableaux ; mais, le 21 avril 1863, sur la demande des habitants qui adressèrent
une pétition, elle fut définitivement dénommée en souvenir de Guillaume,
Charles, Louis et Jean Harrouys, succesivement maires de Nantes, le premier en
1571-1572, le deuxième en 1587, 1588 et 1598, le troisième en 1623-1624, et le quatrième en
1625-1626. Elle fut ouverte sur un chemin qui a porté les noms de chemin des
Moulins et de rue Valmont, où se trouvait entr’autres la tenue Saint-Gilles,
dont nous parle un acte de 1792.
Le Lycée de jeunes filles y fut crée en
1882.
Au n° 24 existe un passage, voie privée à laquelle un des propriétaires a
donné son nom. Nous en faison mention, parce qu'on y voit les
restes d'un moulin, comme il en existait tout autour, dans le quartier.
Rue Haudaudine.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont du même
nom au pont Maudit.
Les discussions pour l'ouverture de la rue datent de 1843,
un décret du 12 juillet 1818 en décide les travaux qui durèrent jusqu'en 1851 et
méme en 1886 où on élargit la voie, en vue de la nouvelle ligne des Ponts. Le
nom lui fut donné le 31 décembre 1856, en souvenir de Haudaudine Pierre, né a
Bayonne, le 19 novembre 1756 et mort le 7 août 1846 à Nantes.
Trois gardes
nationaux du bataillon de l’île Feydeau, faits prisonniers à Legé pendant les
guerres de la Révolution, avaient été envoyés à Nantes pour faciliter un échange
des combattants entre les deux corps ennemis. Sur le refus de l'Assemblée
communale, Haudaudine retourne seul à Montaigu pour se livrer à ses ennemis qui
admirent son courage ; l'histoire lui a conservé le nom de Régulus Nantais.
Quelque temps après, 18 octobre 1793, notre même héros allait périr avec
quantité de républicains, quand, au moment de mourir, Bonchamp leva la main et
sauva leur vie. Haudaudine ne fut pas ingrat, et, rendu à la liberté, il acquitta sa
dette par les importants services qu'il rendit à la veuve de son libérateur.
Pont Haudaudine.
Mêmes arrondissement et paraisse. De la rue Haudaudine à la rue
Louis-Blanc.
La construction du pont est comprise dans l'emprunt voté le 19
octobre 1875 par le Conseil Municipal qui décide, dans sa séance du 31 mars
1876, que la Ville contribuera aux frais de construction pour une somme de
430.000 Francs.
Rue de la Hautière.
Sixième arrondissement. Paroisse
de Sainte-Anne, numéros impairs, à partir du n° 25 (Maison du Marin), et numéros
pairs, depuis le n° 40 ; le reste est de la paroisse Notre-Dame. De la rue de la
Brasserie au chemin de la Bigottière limite des communes de Chantenay et Nantes.
« La Hautière » est le nom d'un vieux château féodal, dont on voit encore des
restes à l'angle formé par la rue de ce nom et le chemin de la Bigottière. Il
appartint à la famille Carré de Lusançay, autrefois unique propriétaire de tout
le canton.
On a englobé dans cette voie une partie du chemin du moulin des
Poules qui dut prendre son nom de ce moulin, car dans un acte de 1825, relatif
au clos des Perrières, nous avons trouvé un plan manuscrit où se voit le Moulin
des Poules, situé au-dessus de ce clos dont il était séparé par ledit chemin,
lequel conduisait au quartier des Corderies et venait se briser contre la
corderie Chala.
En 1889, les habitants firent une pétition pour obtenir la
suppression de la rue du Moulin des Poules, qui devint, le 9 mai, la rue de la
Hautière.
Il y a l'avenue de la Hautière, qui va de la place Charles-Lechat à la
rue Amiral du Chaffault.
Rue des Hauts-Pavés.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint-Similien. De la place Viarme à la route de Vannes.
Au
milieu du XVIIIème siècle tout au moins, les actes de l’Etat Civil lui donnent
de préférence le titre de rue des Pavés, le nom actuel ne se rencontre que plus
tard.
La léproserie de Saint-Lazare, fondée par les Ducs de Bretagne, était
située à l'entrée de la route de Vannes. Elle fut abandonnée en 1569, et ses
revenus, d’abord joints à ceux de l’Hôtel-Dieu, furent attribués en 1672 à
l'ordre de Saint-Lazare et du Mont-Carmel. La chapelle reconstruite au XVIIème
siècle existe toujours, elle est devenue une maison d'habitation
(n° 46). Quant à la maison des Ladres, elle était située dans la tenue qui
conservé le nom de tenue Saint-Lazare (n° 44) à l'angle ouest de rue du Général
Bedeau sur laquelle elle présente un long dévelopement. La tenue été vendue en
1795 : le 3 février 1763, un acte nous la montre appartenant au Chapitre de
l'église de Nantes qui demande à la faire clore et renfermer de murs.
Un peu
plus haut, du côté opposé de la rue (n° 21) on signale la maison ou plutôt la
cour Cattuit, (ou Cathuis, du nom du propriétaire qui, en 1480, possédait une
partie de cette rue), où la Duchesse Anne aimait parfois séjourner, et où il y
avait une chapelle : quelques restes de sculpture (XVème siècle) la signalent
encore à l'attention.
Dans cette rue n°4, trois cours se suivant abritent de
nombreux ménages ; au n°42, la cour Manuet, où existe aujourd'hui un lavoir
municipal ; au n°61, la cour Gache.
Rue de la Havane.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue de Coulmiers à la
rue Maryland.
La rue d'isolement, ouverte au moment de la construction de la
Manufcture des Tabacs, prit sors nom le 18 août 1874 ; le nom était tout indiqué
en cet endroit.
Rue d'Havelooze.
Cinquième arrondissement. Paroisse
Saint-Similien. De la rue Félibien à la rue de Miséricorde.
L'ancien passage du
Nord, ouvert vers 1879 dans la tenue Lizé, fut classé en 1893 et prit ce nom le
23 janvier 1900, Charles-Mathurin-Julien d'Havelooze, négociant, né à Angers,
demeurant sur l'île Feydeau, n° 3, mourut dans notre ville, âgé de 87 ans, le 12
janvier 1846, léguant aux paroisses de Nantes et de Chantenay, par un testament
olographe en date du 28 février 1839, une somme de 300.000 francs que ces
localités furent admises à accepter, par une ordonnance royale.
Un moment
funéraire, dernièrement transporté contre la conciergerie du cimetière de la
Bouteillerie, rappelle sa ménoire.
Rue Faustin-Hélie.
Premier et cinquième
arrondissements. Paroisse de Saint-Similien. De la rue des Arts à la place
Edouard-Normand.
La rue, formé de la partie haute de la rue Mercœur, fut
dénommée le 21 mai 1890, en souvenir du Jurisconsulte, Membre de l’Institut,
Faustin-Hélie, qui naquit le 31 mai 1799 à Nantes, où son père était armateur,
et mourut à Passy le 22 octobre 1884.
Rue Henri-IV.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément. De la place de la Duchesse-Anne à la place Louis XVI.
L'ancien nom de rue Félix, du nom de l'évêque de Nantes né en 513, mort en 584,
fut supprimé en 1902, pour éviter des confusions avec le quartier Saint-Félix.
On avait d'abord arrêté de lui donner le nom de Richemont, puis on estima que
celui de Henri IV se trouvait tout justifié, à cause de la proximité de la rue
Sully, son ministre. Henri IV, né en 1553, mourut en 1610.
La rue s’était aussi
appelée rue des Etats.
Rue de Hercé.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
la Madeleine. De la rue Michel-Columb au boulevard Babin-Chevaye.
Voie récente,
dénommée ainsi en souvenir du coadjuteur, de Mgr de Guérines, Mgr Jean-François de
Hercé, qui lui succéda de mai 1838 à l’année 1849, Né à Mayence en 1776, Mgr de
Hercé mourut le 31 janvier 1849.
Rue de l'Hermitage.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai d’Aguillon à l’avenue
Sainte-Anne.
Ainsi nommée de
l'établissement créé en 1629 par un hermite franciscain dans un terrain
appartenant à la Seigneurie de la Hautière, qui le concéda aux religieux,
maintenus en ce lieu par lettres patentes de Louis XIV ; un hospice s'y bâtit
vers 1630. Le monastère fut évacué en 1791, vendu deux ans après. Une partie des
roches sur lesquelles il s'élevait était dite Pierre Nantaise, et c'est sur cet
emplacement qu'a pris naissance la carrière de Miséry dont l'origine remonterait
à 1718, date à laquelle a été passé un traité entre la Ville et la famille
seigneuriale, pour l'extraction des pavés.
Le chemin, car à ce moment on ne
pouvait lui doner le nom de rue, est l'objet de réclamations des habitants qui,
au moment des pluies surtout ne savaient comment accéder à la Fosse ; il en est
une, de 1787 où le pétitionnaires se désigne « comme habitant au haut de
l’Hermitage, vis-à-vis la Croix des capucins, près la Bouteille couronnée ».
Guépin nous en précise la topographie en disant « qu’on n'y accédait qu’en
faisant de longs détours, à travers un terrain marécageux ». Aussi les pièces de
voirie sont continues jusqu'à nos jours.
La place des Petits-Capucins se trouve
entre cette rue et l'avenue Sainte-Anne.
Rue du Petit-Hermitage.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue de Rennes au boulevard
Gabriel-Lauriot.
Près la route de Rennes existe un ancien chemin, qui a pris son
nom d'un couvent construit dans ces parages vers 1645 (Arch. G. 116). — Voir
également Pont-du-Cens.
Rue de l'Héronnière.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue des Cadeniers à la rue de
la Chalolais.
Dans un procès-verbal de 1730, il est constaté qu'une descente
aura lieu au couvent des Capucins pour prendre connaissance de leurs titres de
propriété sur les terrains qu'ils occupaient (ils avaient placé des portes au
bout des deux chemins voisins de leur maison) : Leurs titres furent reconnus et
on les obligea seulement à tenir ces portes ouvertes pour l'utilité publique. On
y parle de « la tenue Bouvet, du chemin qui conduit de cette tenue à la Gagaie,
de la grande et de la petite Ouche, du Jardin de l'Héronnière ». Mellinet dit
qu'il y avait une maison de la petite Héronnière voisine « du Jeu de Paume de la
Héronnière ». La tenue de l'Héronnière, qu'on appelait aussi la Colline,
contenait un journal et demi de terre environ, et faisait partie des terrains
des Capucins.
La Héronnière appartint en 1700 au sieur Rousseau de
Saint-Aignan, Président de la Chambre des Comptes et Général des Finances. On ne
cessa, de la fin du XVIIIème siècle à 1680 environ, de s'occuper de
l'élargissement et de l'alignement de cette rue « d'autant plus nécessaire, dit
une pièce de 1820, qu'on y a établi le logement de l'Etat-Major général de la
Division, dans la maison Cossin, affermée par le Gouvernement ».
Aujourd'hui on
peut encore dire de cette voie : Adhuc sub judice lis est.
Rue des Herses.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de la Carcouet.
On disait auparavant chemin, et ce n'est qu'en 1903 qu'il prend le nom de rue.
Cour des Hervés.
Sixième arrondismement. Paroisse de Saint-Anne.
Encore un coin
qui deviendra bientôt un mythe, et bien difficile à découvrir dans
le quartier Sainte-Anne (voir aussi cour Duval) ; nous le mentionnons parce que
ce nom revient assez souvent dans les pièces de voirie pour ce quartier.
Quai Hoche.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du pont de la
Madeleine à la rue Latour-d'Auvergne.
Ce quai, qui porta aussi le nom de quai de
Berry, doit avoir été établi de 1832 à 1840 ; il en est du moins fait
mention dans un acte de cette époque, où il est dit que la ruelle Dumay (voir à
ce nom) doit étre élargie de manière à faire un quai de 10 mètres de largeur.
Lazare Hoche, général en chef des armées de la République française, né en 1768
à Versailles, qui lui a érigé une statue en 1832. meurt à Mayence le 15
septembre 1797.
Place de la Petite-Hollande.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la Bourse au pont Maudit.
C'était autrefois
le point de débarquement des bateaux qui apportaient en particulier les fromages
de Hollande, de là son nom que d’autres attribuent à un riche négociant du pays.
Elle s'appela également place Scevola, place de l'Eperon.
Il fut question de la
vente de son emplacement, d'après une pétition des habitants, de 1790, qui
protestent contre cet abandon. En 1802, ou y construisit un établissement de
bains qui disparut en 1869, et, sur son emplacement, en 1871, on éleva le marché
couvert actuel.
Quai de l’Hôpital.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Groix. De la place de l’Hôtel-Dieu au pont Maudit.
Guépin dit que le quai
fut commencé en 1636.
On le désigne parfois sous le titre de quai de
l’Hôtel-Dieu, il fut aussi dénommé un instant quai de la Barbinais.
Le quai
était en bien mauvais état à la fin du XVIIIème siècle, les pourparlers durèrent
longtemps, enfin, un 1835, il fut décidé que la Ville prendrait à sa charge le
tiers de la dépense, quelqu'en fût le chiffre.
Rue du Vieil-Hôpital.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue de la Poissonnerie
au quai Jean-Bart.
Le nom de cette rue lui vient de l'Hôpital de la Ville,
dit Notre-Dame-de-Pitié, dont nous avons déjà parlé. Placé, d'abord rue des
Jacobins, puis, en 1499, transféré dans la rue d'Erdre prés de l’embouchure de
cette riviére, d'où il prit nom d'Hôpital d'Erdre, construit de 1503 à 1508 sous
la direction de Guillaume Patissier, il devint, en 1569, l'Hôtel-Dieu. Il fut
vendu, en 1655, par la Ville et transféré dans la prairie de Gloriette.
Il y
avait dans cette rue l'auberge du Griffon, que nous avons eu l'occasion de noter
ailleurs, comme étant le lieu préféré de rendez-vous par les marchands de toiles.
Dans une pièce de l’an VII, nous trouvons un autre détail que nos signalons,
c’est que c’est principalement sur le quai Jean-Bart, voisin de notre rue, que
les vanniers exposaient journellement leur osier et les marchandises fabriquées
par eux.
Place et Square de l'Hôtel-Dieu.
Quatrième arrondissement.
Paroisse Sainte-Croix. Du pont de la Belle-Croix au quai de l’Hopital.
On
peut dire squares au lieu de jardin, puisque celui-ci si bien tracé, en 1868,
pour égayer la facade du monument, se divise un deux parties qui prirent, en
1900 (décision, municipale du 13 juin, suivie d'un décret présidentiel du 24
juillet), les noms de Chassaignac et de Maisonneuve.
Le 26 septembre 1901, on
inaugura leurs bustes dus à une souscription de médecins, d'élèves,
de clients et de personnes de tout rang, réunis dans l'idée commune de perpétuer
le souvenir des deux chirurgiens qui avaient laissé dans la science française,
au siècle dernier, une trace profonde. Deux Nantais, MM. Le Bourg et Bareau
furent chargés des bustes, M. Marchand, architecte en chef de la Ville, s'occupa
du piédestal. Une brochure parue, en 1902, de M. le docteur Rouxeau, relate les
détails de la cérémonie et donne les renseignements sur la vie de nos deux
illustres compatriotes.
Chassaignac Pierre-Edouard-Marie, né à Nantes le 24
décembre 1804 et mort le 26 août 1879.
Maisonneuve Jacques-Gilles, né le 10
dècembre 1809 et mort à l'âge de 88 ans dans sa propriété de la Roche-Hervé.
Nous venons de dire que l'Hôtel-Dieu y fut transféré vers 1653. L’Ecole de
Médecine, installée à Nantes au mois d'août 1808, fut érigée en Ecole de plein
exercice par décret du 28 janvier 1876.
Pont de l'Hôtel-de-Ville.
Premier
arrondissement. Paroisses de Saint-Pierre et Saint-Similien. Du quai Duquesne
à la place du Cirque.
Les pourparlers pour la construction de ce pont furent
longs, nous les voyons commencer en 1837 à propos de celui des Petits-Murs, dont
le rétablissement avait été formellement promis, et dont nous parlerons à cet
article. Mais le projet d'ouverture de la rue qui conduisait de la place
Saint-Pierre au quai Duquesne brisa toute résistance, et la construction en fut
décidée et achevée vers 1863.
Place de l’Hôtel-de-Ville.
Deuxième et
troisième arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre.
C'est le carrefour qui est
déborné par les rues Thiers, de la Commune, de Fanny-Peccot et de Châteaudun.
On y a installé les bureaux de l'Administration de Bienfaisance sur un
terrain qui dépendait de l'ancien monastère des religieuses de Sainte-Claire. On
s'est occupé plusieurs fois de la formation de cette place ; en l'an V « où le
citoyen Colin avait abandonné gratuitement le terrain dépendant du ci-devant
bénéfice de Toute-Joye ». Une rue de 30 pieds de largeur devait y aboutir.
En
1808, il en est encore question : en 1849, une pétition couverte de nombreuses
signatures de la Garde Nationale, réclame toujours la place promise.
Nous
parlerons de la Mairie à l'occasion de la rue Thiers.
Boulevard Victor-Hugo.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la place de la
République au pont de Pirmil.
Le boulevard fut dénommé le 26 mai 1885, en
mémoire de Victor-Marie Hugo, né le 7 ventôse, an X (26 février 1802) à Besançon
et mort à Paris, le 22 mai 1885. Sa mère, Marie-Françoise Trébuchet, était
native de Nantes.
Cette voie a incorporé une rue que l’on appela rue Rivière des
Neuf Ponts, puis tout simplement rue des Neuf Ponts. Son nom lui venait d'un
petit cours d'eau que l’on traversait sur diverses petites arches, et sur lequel
la rue a été conquise.
Il en est fait mention en 1811, les propriètaires
demandèrent à être mis en possession de la moitié de la largeur de ces
alluvions, et nous en retrouvons trace jusqu’en 1841. Dans un rapport du 25
octobre 1883, la rue est dite déclassée par arrêté du 30 décembre 1880, lequel
avait ordonné le prolongement de cette ancienne voie jusqu’à la rue
Petit-Pierre.
Rue Belle-Image.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la rue Bouffay à la place Sainte-Croix.
L’ancienne rue de la
Poulaillerie, dite de la Rôtisserie, séparait le chevet de
Saint-Saturnin de la façade Sainte-Croix. Elle se rattachait donc à notre rue
qui s'est appelée rue Carrache, rue Lavoisier, et nous reporterions la
modification à 1818 environ, où nous entendons parler d'une voie en
construction.
Nous n'avons point une justification officielle du nom que l'on
trouve, sous forme d'enseigne, sur une hôtellerie, une époque déjà ancienne.
Rue de l'industrie.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la
rue Marchix à la rue Mercœur.
Nous la trouvons notée en 1832, comme d’une rue
qui va être livrée à la circulation mais elle est encore voie privée.
Avant la
rue, il y avait une cour portant le même nom, mais cela n'explique pas l'appellation.
Place des Irlandais.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue
Voltaire à la rue Jean V.
On l'a aussi appelée place des Prêtres Irlandais,
place des Cathelinettes (voir rue Jean V pour l'explication de ces noms).
En
1822, nous trouvons incliquée, au n° 3 de cette place, la présence des magasins
des subsistances militaires.
Cette place est en train de se transformer, les
travaux en cours ne permettent pas encore d'en juger l'effet.
Place des Jacobins.
Troisième arrondissement. Paroisse Saint-Pierre. De la rue Emery à la
rue Dubois.
Elle porta plusieurs noms : place des Jacobins, place du
Port-Maillard, place Largillière, puis de nouveau place des
Jacobins noms destinés à rappeler le souvenir des Jacobins, fondés de 1228 à
1247. En 1357, Charles de Blois agrandit leur domaine ; en 1365, Jean IV leur
concède les vieux bâtiments de la Monnaie ; en 1410, un incendie détruit leur
église qui fut reconstruite dans l'espace de trois ans ; en 1499, la reine Anne
leur accorde l'ancien hôpital de Notre-Dame-de-Pitié en échange d’un terrain
qui lui était nécessaire ; en 1653 fut créée la place dont nous traitons ; en 1688,
nos religieux commencèrent la Chapelle qui ne disparut qu’en 1898, et dont les
derniers restes aspectant la rue des Etats et de l'Union viennent d'être
anéantis, sans même livrer le secret des tombes qu’ils renfermaient. En 1764,
les Etats de Bretagne tiennent séance dans leur salle. Ils furent dispersés en
1791, et en 1793 leur Eglise servit d'abord à un sculpteur. En 1868, la percée
de rue de Strasbourg lui portait un coup mortel et la divisait en deux
tronçons, celui de droite avec sa facade à riches ornements du XVIIème siècle
qui disparut le premier, et celui de gauche, le dernier détruit, où on pouvait
admirer encore ces denriéres années le chevet plat, percé d'une belle et grande
fenêtre à méneaux compliqués et dont le dessin figure dans l'Histoire de Nantes
par Guépin.
Rue du Jardin des Plantes.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. De la place du même nom à la rue Gambetta.
Un acte du 30 juillet
1774 concerne « le petit chemin devant la tenue du moulin du Chapitre, qui
passait devant le portail des Dames Religieuses Ursulines et aboutissait au
cimetière public ». C’est tout au moins une partie de notre rue.
Le 7 Germinal an
VI, le citoyen Louis Huard, propriétaire du Moulin ci-devant du Chapitre demandé
à clore son terrain.
En 1827, le clergé de Saint-Cleman réclame, « gêné dans
les cérémonies funèbres pour arriver au cimetière de la Bouteillerie ».
Le décret
impérial du 17 juin 1857 modifie finalement le tracé de la voie. La petite rue
de ce nom longe le magnifique Jardin des Plantes qui fait
l'admiration des étangers parcourant notre cité.
Le Jardin des Plantes dont,
vers la fin du XVIIIème siècle, on avait médité l’installation au bas de la rue
Sully, dans les environs du square Ju!es Verne, fut planté en 1805, sur les plans
et dessins de Jean-Francois Ogée et sous la direction de Francois-René-André
Dubuisson, Directuer du cabinet d’Histoire naturelle ; mais ce n'est qu'en 1822
qu'on s'occupe du nivellement ; un atelier de charité fut établi en vue de ce
travail et le Jardin fut livré au public le 18 juillet 1829, Il fut plusieurs
fois agrandi, notamment en 1857, où l'on ouvrit deux rues, à l'est et à l'ouest,
où l'on forma trois places, une devant l’entrée principale, sur le boulevard de
la gare, la seconde à l'extrémité de la rue de l'est, devant l'entrée du
cimetière, et la troisième à l'extrémité de la rue de l'ouest, devant le Lycée.
Puis la rue de Flore et une portion de la rue de Richebourg sont supprimées, et
leur emplacement est réuni au Jardin.
(Nous avons entendu préciser l'emplacement
du Labyrinthe ; on signale en cet endroit, un château de Bellestre, près de la rue
d’Allonville, où se trouvait un corps de logis appelé la Tour Carrée, avec une
chapelle proche, la Chapelle Saint-René).
Mais c'est, surtout de 1858 à 1860 que
de nouveaux travaux furent entrepris par les soins du Dr Ecorchard, travaux qui
le transformèrent complètement. La Municipalité a voulu en rappeler le souvenir
en y élevant, en 1893, un buste au laborieux et distingué professeur
d'horticulture.
Rue des Grands-Jardins.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne. De la rue Dupleix an n° 22 de la rue des Perrières, (dans laquelle
elle aboutit par une porte de maison).
Elle s'est appelée rue Beauregard.
Il y
avait aussi une ruelle du même nom qui, elle également, aurait porté cette
première dénomination, et dont nous avons parlé à l'article rue Barbinais.
Rue Jean-V.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place des
Irlandais à la rue Beaumanoir.
Cette voie fut tracée sur l'emplacement
qu'occupaient les rues des Catherinettes ou Cathelinettes et des Irlandais, dont
les noms rappelaient, l'un les prêtres Irlandais, réfugiés en Bretagne et
définitivement installés dans la rue du Chapeau-Rouge ; l'autre, les religieuses
dominicaines de Sainte-Catherine, qui s'établirent, en 1694, avec la permission
de la communauté de Ville dans une chapelle dédiée à Saint Gabriel, mais qui
furent supprimées comme manquant de lettres patentes, et durent céder leur
place aux prêtres irlandais. En 1602, le Bureau de Ville avait décidé de louer
le manoir de la Touche pour y mettre les pestiférés, à la suite d'un retour de
la maladie qui infestait à nouveau la Ville ; les convalescents devaient passer
dix à douze jours au Manoir, à leurs frais s'ils en avaient les moyens, et aux
frais de la cité s'ils étaient pauvres.
Sur un procès-verbal de 1778, l'immeuble
visé est dit « sis au bout de la rue des Catherinettes et en retour sur la rue
de la Grande-Gorderie ». Le nom que porte depuis 1899 la rue est celui du Duc de
Bretagne, qui, après avoir joué un rôle important dans notre histoire mourut le
29 août 1442, dans le manoir désigné communément sous le titre de manoir de Jean
V.
Suivant Albert le Grand, Guillaume de Vern, évêque de Nantes, aurait acheté
en 1276 le fief de la Fosse, où se trouve le manoir de la Touche. Travers dit
que cet achat aurait été fait par l'évêque Durand, son successeur, sur le trône
épiscopal.
On y voit l'entrée des constructions élevées par M. Thomas Dobrée,
qui les a léguées au Département en même temps que les riches collections qu'il
y avait accumulées depuis de nombreuses années. Ces mêmes bâtiments abritent les
richesses archéologiques du Musée départemental qui y ont été transportées en
1898-1899.
Il y avait, à l’angle de la place actuelle, une impasse appelée Lelorrain, que
l'on trouve sur le plan de 1849, et qui a disparu au
moment de l'ouverture de la rue Jean V.
Place du Lieutenant-Jehenne.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. (Les maisons à l'extrémité de la rue
de la Poudrière sont de la paroisse Saint-Clément). Du quai de Barbin à la rue
de la Poudrière.
Le nom fut donné le 25 août 1886, en mémoire du Lieutenant
Jehenne Louis, blessé mortellement au combat de Sontay (Tonkin) et mort à
Formose, le 4juin 1885.
Le quartier a été modifié au moment de l'établissement
du nouveau pont.
Rue de Jemmapes.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la rue Fouré à l'avenue Carnot.
La rue fut ouverte en 1900 et
le nom lui fut donné l'année suivante en souvenir de la victoire remportée le 6
novembre 1793 sur les Autrichiens par les Français sous les ordres de Dumouriez.
Cette voie limite le Champ de Mars au Nord.
Rue Jenner.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place Daubenton à la rue Lemot.
Le
médecin anglais Edward Jenner, né en 1749 à Berkeley (Glocester), mort en 1823,
est compté au nombre des bienfaiteurs de l'humanité pour avoir découvert et
propagé la vaccine qu'il ne fit connaitre qu'en 1796, après vingt années
d'études et de recherches.
Son nom fut donné le 27 octobre 1837 à cette rue de
date récente.
Rue du Quatorze-Juillet.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de la Bastille, n° 25, au boulevard
Delorme, n° 34.
On la dénomma le 15 juillet 1880 en souvenir de la journée où
furent abattus les remparts de la Bastille, et où le peuple reconquit ses
droits. L'Eeole pratique de Commerce et d'Industrie pour les jeunes filles, qui
avait été d'abord installée rue du Gueselin, place de la Monnaie, rue
Arsène-Leloup, de 1869 à 1886, y fut transférée le 1er octobre de cette dernière
année et reçut en même temps la dénomination « d’Ecole Vial », pour rappeler la
mémoire de cet ancien conseiller municipal qui avait légué des fonds pour la
construction d'une Ecole.
Rue de la Juiverie.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la rue du Port-Maillard à la rue de la Bâclerie.
Cette rue est souvent visitée par les curieux et les étrangers de passage en
notre ville. Elle était autrefois habitée par les juifs, à l’époque où la loi leur
imposait une habitation dans un quartier déterminé, et ils y avaient établi
leur synagogue.
A signaler, au n° 11, une maison qui porte sur sa facade deux
tableaux en relief, le premier représentant un buste de femme dont la figure est
tournée vers l’orient, avec ces lettres A/O, et au-dessous ces mots QUOERENDA EST,
que l’on cherche à expliquer ainsi ; A supero quœrenda est (veritas ou
felicitas, ou tout antre mot) ; dans le second se voit un homme assis à la porte
d’un temple dont le fronton est décoré de trois lampes ardentes, une tortue dans
la main, des ailes au talon gauche, on y lit : Expecto donec veniat.
Au n° 9,
quelques restes de sculpture, et une vieille porte en bois dont il ne restera
bientôt plus que très peu de chose.
Rue Jussieu.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place des Jacobins à la rue de
Strasbourg.
Les travaux de la rue de Strasbourg ont presque fait disparaître
cette rue qui s'était appelée Haute rue des Jacobins, Haute rue du
Port-Maillard, et à qui on donna en dernier lieu celui du botaniste Antoine de
Jussieu, né à Lyon en 1686, et mort en 1758 à Paris. Deux immeubles sont
signalés, l'un à l'angle du la rue et de la place des Jacobins, qui était
l'hôtel du Maire Gérard Mellier, et un autre dans la rue même, celui de M. de la
Vincendière.
Square du Palais de Justice.
Cinquième arrondissement. Paroisse
de Saint-Nicolas.
Le jardin qui entoure le bâtiment du Palais de Justice
appartient au Département. Un arrêté préfectoral du 20 juin 1869 autorise la
construction de la grille destinée à le clore.
Rue Kervégan.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la Poissonnerie à la place de la
Petite-Hallande.
En décembre 1787, la rue qui a porté les noms de rue de Rohan,
rue Desilles, rue de Montfort, rue du Milleu, était divisée en deux, avec les
dénominations de rue de Rohan et rue de Montfort ; plus tard, en 1901, ou y
incorpora la petite rue Bon-Secours.
En 1749, nous trouvons cette dernière
voie citée dans un acte de vente, par lequel le terrain est estimé à 5 livres le
mètre carré ; elle reçut sa dénomination actuelle le 1er décembre 1817, pour
rappeler la mémoire de Christophe-Clair-Daniel de Kervégan, négociant, ancien
juge consul, ancien échevin, maire et colonel de la Milice bourgeoise jusqu'au
30 novembre 1791, né à Nantes le 25 décembre 1735, Trois fois
rappelé à la Mairie, magistrat sans reproche, ayant su conserver l'indépendance
de sa modération au milieu des passions adverses qui le menaçaient et le
provoquaient, son nom reparaît à maintes reprises dans nos Annales, il mourut le
2 octobre 1817. La Ville en deuil conduisit au champ du repos celui qui lui
avait consacré toute sa vie.
Rue Kléber.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la place de la Monnaie à la rue Copernic.
L’ouverture de la
rue, à travers les terrains de la corderie Brée et le bois de la Touche, fut
décidée en 1827, et ne fut exécutée que dix ans après.
On lui donna, le 27
octobre 1837, le nom du général J.-B. Kléber né à Strasbourg en 1753, qui
s'engagea d'abord au service de l'Autriche, puis, revenu en France vers 1792, se
fit soldat et s'éleva rapidement aux premiers grades. On le rencontre sur les
principaux champs de bataille, dans l'est, dans l'ouest, pour finir, le 14 juin
1800, assassiné au Caire par un Turc fanatique, au moment où il allait
consolider la conquête de l’Egypte.
Rue Labouchère.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément. De la rue Saint-Clément à la rue Gambetta.
C'est
l'ancienne rue Traversière, qui avait elle-même porté les noms de rue de la
Visitation et de rue Rollin.
Son dernier nom lui fut attribué en 1899, pour
rappeler la mémoire de la Bouchère Pierre-Antoine, peintre, né à Nantes le 26
novembre 1807, mort à Paris le 28 mars 1873, donateur d'une belle collection
de monnaies en faveur de la Bibliothèque de sa ville natale.
Nous ne pouvons
donner une explication du premier nom qu'elle a porté.
Rue Laënnec.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Baron à la rue
Emile-Péhant.
Dans la séance du 14 mars 1889, le Conseil fut averti que les
propriétaires riverains des rues nord-sud et est-ouest, rues ouvertes sur la
prairie de la Madeleine, proposaient de céder à la Ville la propriété de leur
sol, moyennant une somme représentant le montant des travaux à exécuter pour
leur mise en état de viabilité. Et l'année suivante, on attribua à la voie
établie sur elles le nom du médecin habile et très érudit, qui a laissé
plusieurs mémoires scientifiques et rédigé l'un des premiers budgets de Nantes.
Quatre personnages de ce nom figurent à une place honorable, parmi lesquels
nous citerons : Guillaume-Francois, aïeul de Théophile, né à Quimper le 11 novembre
1748 et mort à Nantes le 8 février 1822. Il s’était installé en notre Ville vers
1780-1782 : recteur de l’Université, fondateur se l’Ecole de Médecine, médecin
en chef des hôpitaux, correspondant de la Societé de Médecine de la Faculté de
Paris (pendant de la Révolution, il occupa les fonctions de médecin en chef de
l’armée des côtes de Brest), il devint conseiller municipal de Nantes ;
Son
fils, Ambroise-Francois, né à Nantes le 11 juin 1790 et mort en cette Ville le
12 novembre 1839, également professeur à l’Ecole de Médecine et médecin des
hôpitaux ;
En fin Théophile Ambroise, né aussi à Nantes le 12 mars 1830,
professeur et directeur de l’Ecole de Médecine.
Nous devons encore signaler
René-Théophile-Hyacinthe, professeur à la Faculté de Médecine de Paris et au
Collège de France, membre titulaire de l’Académie de Médecine, auteur de
l’auscultation, né à Quimper le 17 février 1781 et mort à Kerlouarnec, près
de Douarneuez, le 13 avril 1826.
Place La Fayette.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. Entre les rues Marceau, Descartes, des Arts et du
Général-Meusnier.
On l'a désignée antérieurement sous les noms de place de la
Reconnaissance et de place de Berry.
Nous la trouvons à l'état de projet encore
assez vague en 1809 ; elle figure, en 1824, dans un autre projet de
modification. Une ordonnance royale du 7 avril 1845 déclare d'utilité publique
les travaux de construction d'un Palais de Justice, de prisons et d'une caserne
de gendarmerie, d'où formation d'une nouvelle place substituée à la petite du
même nom, et, comme suite, percement de trois rues qui devaient en partir pour
déboucher, l'une dans la rue Deshoulières, l'autre rue Mercœur, el la troisième
sur cette dernière vis-à-vis la rue des Arts, dont elle sera le prolongement.
Le
Palais de Justice fut achevé en 1852, les trois étages de ce monument sont
reliés entre eux par quatre escaliers ; sur la porte supérieure de la grande
arcade, un groupe allégorique représente la Justice protégeant l'Innocence
contre le crime, les statues de la Force el de la Loi sont placées dans les
niches des pied-droits de l’arcade.
L'Hôtel de la Gendarmerie fut terminé en
1864.
La Prison fut onverte en 1869.
On y éleva, en 1867, une statue qui fut
inaugurée le 15 septembre, à la mémoire de M. Billault Auguste-Adolphe-Marie,
ministre du Napoléon III, né à Vannes en 1805 et mort le 13 octobre 1863, ou
château des Grésillères, en Basse Goulaine, mais elle y resta peu de temps et
fut retirée en 1872. Le socle, dit Maillard, avec les figures allégoriques qui
l’ornaient, aurait été transporté sur la place Launay, puis utilisé pour un
monument funèbre ; la statue elle-même est demeurée enfouie dans le sous-sol du
Palais de Justice, c’est le seul fait que l’on puisse affirmer.
Comme la rue
ci-après décrite, la rue a reçu son nom en l’honneur du célébre général Gilbert
Motier, marquis de la Fayette, qui naquit en 1757 à Chavagnac près de Brioude
(Haute-Loire) et mourut à Paris en 1834.
Rue La Fayette.
Mêmes
arrondissement et paroisse. De la place du même nom à la rue du Calvaire.
Fut
dénommée le 29 septembre 1830, c’est l'époque où le quartier subit sa
transformation actuelle.
Impasse La Fontaine.
Cinquième arrondissement.
Paroisse Saint-Nicolas. Rue La Chalotais.
D'une demande de 1807, au sujet d’une
maison sise rue Chène-d'Aron, ont peut croire au projet d'une communication
sollicitée alors, la municipalité s’y refusa.
Ainsi dénommée de notre grand
fabuliste Jean de la Fontaine, né en 1621 à Château-Thierry et mort à Paris en
1695.
Rue Lambert.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la
rue Dubois à la rue du Port-Maillard.
Dans une pétition de 1819, la voie est
désignée ruelle. En 1866, dans un rapport, le docteur Guépin en trace un tableau
navrant, et en demande la démolition, et à défaut, deux portes pour fermer cette
ruelle qui n'offre aucune entrée.
On peut dire que la situation de cette rue,
que l'on a dénommée rue Brandonille, ruelle des Jacobins, n'a pas beaucoup été
modifiée, et l’attention d'un étranger en quête de pittoresque ne serait pas
arrêtée, à son entrée sur la rue Dubois, où elle ne mesure, que 0m70 de large.
Rue La Moricière.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue de
Gigant à la place La Moricière.
On a dit, rue de l'Entrepôt, chaussée de
l'Entrepôt, rue de La Rivière, chaussée de la Chézine ; c'était
autrefois une avenue plantée d'arbres. Tont le terrain sur lequel MM. Mellinet
et Duparc firent construire, vers 1788, dans les marécages desséchés de la
Chézine, l’Entrepôt des Cafés, depuis détruit par un incendie, dans la nuit du
21 au 22 septembre 1839, était primitivement une Boire s'étendait par la vallée
où coule la Chézine jusqu'à la Bouvardière. Sous la Résolution, ce bâtiment
avait servi de prison aux victimes de la Terreur.
Une note de l'Architecte voyer
du 12 novembre 1816 dit que le pont de bois établi sur la Chézine dans la rue de
l'Entrepôt aurait êté construit 24 ans auparavant par M. Duparc. Ce pont fut
reconstruit en 1825 et en 1832.
C’est en 1874, qu'on attribua à la voie nouvelle
le nom du Général Christophe-Louis-Léon Juchault de La Moricière, né à Nantes le
15 février 1806 et mort le 10 septembre 1865 au château de Proussal, près
d'Amiens.
Place de La Moricière.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue
à l’avenue de Launay.
On l’appelait autrofois place de l’Entrepôt, pour les
mêmes raisons que nous venons de donner à la rue du même nom.
Rue Lamotte Piquet.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place Catinal au
boulevard Saint-Pern.
Une ordonnance du 5 septembre 1839 fut rendue sur les
terrains du quartier de l’Entrepôt ; des alignements avaient bien été fixés par
suite d’une convention approuvée le 16 septembre 1786, mais ils furent
sucessivement ajournés, jusqu’en 1844 où une autre ordonnance royale autorisa la
Commune à modifier son plan.
En 1874, la voie est déclarée voie privative, et en
1876, le Commissaire Voyer déclare que le sol de la rue a été abandonné par les Propriétaires riverains à la fin du mois de février.
Le 31
décembre 1856, on lui donnait le nom de Toussaint Guillaume, comte de la Motte
Piquet, lieutenant général des armées navales, né à Rennes en 1720. Il se
signala de 1737 à 1783 en de nombreux combats, et en particulier à la bataille
d'Ouessant et au combat de Fort-Royal. Il mourut en 1791 à Brest.
Rue Pierre-Landais.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue
Alain-Barbe-Torte à la rue Arthur-III.
Ouverte en 1905, cette rue a été
construite sur l'emplacement de l'ancien canal Pelloutier ; ultérieurement, elle
sera prolongée jusqu'au quai Léon-Bureau.
Pierre Landais, natif d'un faubourg de
Vitré, fils d'un pauvre artisan, tailleur, Grand trésorier de Bretagne, avait
d'abord été valet de garde-robe de François II ; il sut s'élever rapidement aux
honneurs, qu'il mérita du reste par une administration de vingt-cinq ans
réellement remarquable. Les seigneurs bretons, jaloux de son pouvoir,
conspirèrent contre lui et, pour éviter la révolte, le Duc préféra leur
sacrifier son fidèle serviteur qui fut arrêté, renfermé dans la grosse tour
Saint-Nicolas, et condamné à être pendu en 1485; au gibet de la prée de Biesse ;
son corps, descendu, fut déposé en l'église collégiale de Nantes.
Rue de l'Angle.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue du
Couëdic à la rue La Pérouse.
Ouverte eu 1787, la rue fut dénommée ainsi pour
rappeler la mémoire de Paul-Antoine-Marie Fleuriot de l'Angle, né au Château de
kerlouet (Côtes-du-Nord) en 1744, mort en Océanie, à l’Ile Maama, en 1787.
Rue Lanoue-Bras-de-Fer.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. De la place François-II aux chantiers de la Loire.
Francois de la
Noue, surnommé Bras de fer, à cause d'un bras qu'il avait perdu au siège de
Fontenay, en 1569, capitaine calviniste renommé, l'ami et le compagnon d'armes
de l'amiral Coligny et de Henri IV, naquit en Bretagne, à quelques lieues de
Nantes, en 1531, et doit tenir une des premières places parmi les Nantais qui
figurèrent dans la longue lutte du calvinisme et de la Ligue ; en 1591 il fut
blessé mortellement au siège de Lamballe.
Cette voie qui, en 1856. est encore
déclarée voie non publique (elle faisait partie des terrains que devait céder en
1861 M. Pelloutier) fut classée dès cette année, le 12 octobre.
Rue La Pérouse.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai Brancas à
la place Royale.
La rue date de 1787, ainsi que celles avoisinant l'Hôtel de la
Poste qui y fut installé, en 1884, dans le bâtiment de l'ancienne halle aux blés
dont l'étage supérieur avait abrité pendant plusieurs années la Bibliothèque.
J-F. de la Pérouse, navigateur de grand renom, né à Albi en 1741, est surtout
célébre par son voyage de découverte avec les frégates La Boussole et
l’Astrolabe. Au bout de trois ans il disparut sans laisser de traces et on
désespérait de le découvrir, lorsqu’en 1827, un capitaine Anglais recontra, dans
une des îles Vanikoro les débris de ses vaisseaux, débris qui furent reconnus
l’année suivante par Dumont d’Urville. Deux passages, appelés l’un n° 9, passage
de la Belle Georgette ett l’autre au n° 11 passage de Lesseps, permettent la
communication entre la rue et la place du Commerce.
M. de la Nicollière a publié
en 1892 (Revue de Bretagne et de Vendée) une plaquette sur Louise-Eléonore
Broudou, femme de la Peyrouse, qui était Nantaise.
Avenue de Launay.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la place La Moricière à
la place du Général-Mellinet.
Le quartier de Launay, en 1828, a pris son nom du
vieux château et parc de Launay-Godetière. (La Terre de Launay-Godetière s'était
appelée jusqu’en 1603 Launay-Dionis).
On cite un Boaistruau ou Boistuau Pierre,
seigneur de Launay, né à Nantes au commencement du XVIème siècle et que l'on
avait surnommé Launai, auteur de plusieurs ouvrages ; il mourut à Paris en 1566.
Cet ancien parc, appelé plus souvent Bois de Launay, était le lieu de promenade
et de fêtes des Nantais. C'est en l'année 1826 que MM. Allard frères, Vanloup,
propriétaires de cette terre qu'ils avaient acquise de la vieille famille
Bertrand de Saint-Pern, se décidèrent à la transformer en un vaste quartier, et
en confièrent le plan à MM. Blon et Amouroux.
Dans l'axe de la rue du Launay,
la principale avenue fut tracée aux deux tiers de sa longueur ; elle fut coupée
par une autre partant du chantier Crucy et allant par Gigant joindre le château
Gaillard et le Doué-Ganier contenance de la propriété 2.500.000 pieds. L’ancien
château occupait le terrain de la place octogone. Un plan manuscrit de Coulon,
l'an 3 de la République, en donne une physionomie fidèle.
En définitive, projets, propositions, plans et devis se prolongèrent de 1786 à
1856, d’après les piéces déposées à la voirie.
Signalons, à l’entrée du chemin
du bois, une carrière que l’on désignait sous le nom de carrière aux chiens.
Rue de Launay.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Du quai de la Fosse, 83, à la
place La Moricière.
La rue est mentionné dans un acte de vente de terrain dans
le Pré Lévesque en 1727, à propos d’alignements en vue des
construtions de maisons sur le quai d’Estrées, puis en 1730, dans un
procès-verbal d’alignement sollicité par es Administrateurs de l’Hôpital dit
Sanitat.
La rue ne devait être alors des constructions de maisons
sur le quai d’Estrées, puis en 1730, dans un procès-verbal d'alignement
sollicité par les Administrateurs de l'Hôpital dit Sanitat.
La rue ne devait
être alors qu'un simple chemin, car elle ne fut nivelée qu'en 1847.
A l'angle de
la petite rue de Launay existait la maison « Chaurand », dont nous avons
trouvé le nom appliqué à une partie du quai de la fosse.
La rue de Launay se
serait appelée aussi rue des Marchands, on y voyait l’Entrée du « chemin de la
Compagnie », et au côté opposé l’entrepôt des cafés.
Ile de Launay.
Quatrième
arrondissement. Entre la Prairie de Mauves et la côte Saint-Sébastien, la
Prairie d’Amont et l’île Beaulieu.
Boulevard Gabriel-Lauriol.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du carrefour formé par les boulevards
Saint-Félix et Eugéne-Orieux aux avenues du Champ de Manœnvres et du Stand.
Son
premier nom de Petit-Port se rapporte à l’espèce de petit bassin formé par le
Cens, à son embouchure dans l’Erdre.
Une Seigneurie de ce nom existait.
A
côté, on voit encore une maison, La Morrohonnière, modèle du style gothique du
XVIème siècle ; un peu plus loin la petite Houssinière qui est aujourd’hui
l’orphelinat de Bethléem, fondé vers le milieu du XIXème siècle par l’Abbé
Bauduz.
L’observatoire météorologique (ancienne maison des Oratoriens) fut
établi par décision du 12 février 1879.
Le Champ de monœuvres date de 1875, les
terrains furent acquis à la date du 11 mai, et plus tard, en 1883, on y éleva
les tribunes du Champ de Courses.
Le nom du Boulevard du Petit-Port lui fut
d’abord attribué, le 18 décembre 1882, puis, ne 1901, on lui substitua celui actuel, destiné à rappeler la mémoire du grand industriel, né à
Morlaix, le 20 décembre 1807, et mort à Nantes, le 10 juillet 1889.
Avenue du Lavoir.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. Voie privée au n° 125
de la rue de Rennes.
Rue Lavoisier.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De l'avenue de Launay à la rue de la Brasserie.
Le grand chimiste A.
Laurent Lavoisier, né à Paris en 1743, entra à l'Académie des Sciences à l'âge
de 25 ans. On lui doit de nombreuses découvertes en chimie, en même temps qu'il
faisait des applications utiles de ses connaissances. Traduit en 1793 devant le
Tribunal Révolutionnaire, il fut condamné et exécuté le 8 mai 1794. Ouverte au
moment de la formation du quartier, la rue a reçu un nom approprié au milieu où
elle se trouve.
Rue Lebrun.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. De la rue Sully à la rue Saint-Clément.
Diverses attributions
peuvent également convenir pour cette rue, et nous hésitons entre le Jésuite de
ce nom, né à Nantes en 1607 et mort à Paris en 1663, appellation justifiée par
le voisinage de l'Oratoire, et le peintre graveur qui vécut de 1619 à 1690, dont
la mémoire méritait aussi d’être rappelée. Pour ce dernier, la dénomination des
voies voisines Audran et Vignoles semblerait une justification de cette
attribution.
Rue Charles-Lechat.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne. De la place du même nom à l'église Sainte-Anne.
En 1899, sur la
demande des habitants, on donna ce nom, déjà attribué à la place voisine, à la
rue, nouvellement élargie et très courte qui prolonge cette place jusqu'à
l'église, et qui portait auparavant le nom de rue Vierge-Marie.
Julien-Charles-Marie-Claudius Lechat, né le 6 novembre 1825 à Laigle (Orne) fut
nommé maire de Nantes, le 14 décembre 1874 et resta on fonctions jusqu'au mois
de juillet 1881. Il avait été professeur au Lycée de cette ville, puis il devint
industriel et fut nommé membre de la Chambre de Commerce. Il mourut à Nantes, le
18 mai 1894.
Place Charles-Lechat.
Mêmes arrondissement et paroisse. Du
boulevard Saint-Aignan à la rue de la Hautière.
Un décret du 8 mai 1896, donna
ce nom au petit placis qui forme la tête du boulevard Saint-Aignan, derrière
l'église Sainte-Anne.
Cour Lecocq.
Mêmes arrondissement et Paroisse.
Encore un
de ces emplacements situés dans le quartier Sainte-Anne que la transformation du
quartier va faire disparaître à bref délai. La cour de ce nom est en partie
occupée par la nouvelle voie, la rue Dupleix.
Rue Ledru-Rollin.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. De la rue Saint-Jacques à la rue du
Frére-Louis.
La voie ne date que de 1882, et c'est le 6 août de cette année qu'on lui appliqua le nom du membre du Gouvernement provisoire
de 1848, Alexandre-Auguste Ledru-Rollin, né à Paris en 1808, mort en 1874.
Rue Leglas-Maurice.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue
François-Bruneau à la rue Cochard-Polenne.
Le nom fut attribué par les habitants
à la rue qui desservait la fabrique de meubles établie en 1874 sur des terrains
incultes par le grand industriel nantais. Mais c'est une voie non classée, dont
le sol appartient à un particulier.
Rue Le Huédé.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne. De la rue Miséry à la place des Garennes.
Une décision
municipale du 21 mai 1890 dénomme ainsi cette voie pour rappeler le souvenir de
l'ancien curé de la paroisse, dont le nom est demeuré populaire.
Le Huéde,
Jean-Noël, né à Batz en 1807, vicaire à Chantenay en 1831, fondateur et premier
curé de Sainte-Anne, le 22 novembre 1846, chanoine honoraire en 1870, mourut le
6 décembre 1884.
Présentement la rue s'étend de l'autre côté de la place où elle
devient cul-de-sac.
Rue Lekain. Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la
rue du Calvaire à la rue Scribe. Un procès-verbal du 14 ventôse, an
V, dit que la ruelle (c'est ainsi qu'elle est indiquée à ce moment) est
encombrée par les dépôts qu'y accumule le sieur de l'Orme. Il s'agissait, en
la circonstance, des travaux entrepris pour le boulevard et les voies voisines.
Une lettre du 26 juillet 1817 nous fait connaître que la ruelle
Pertuis-Morel (désignation antérieure de la rue Lekain, qui s'est encore appelée
rue Sydney) est propriété de la Ville, et qu'une propriétaire dont le mur
donnait sur la ruelle, a eu tort d'y pratiquer des jours sans aviser la
communauté.
En 1820, quelques propriétaires acquièrent une portion de la ruelle.
En 1844, dans une question d'alignement, il est parlé d'un terrain sis à l'angle
de la rue Lekain et du passage de la tenue Gaudin.
La voie existait donc au
moment des percées de ce quatier, mais ne devint rue que postérieurement, et, en
raison du voisinage du Théâtre, on la dénomma du nom du tragédien Henri-Louis
Caïn, dit Lekain, né à Paris en 1728, mort le 8 Février 1778.
Boulevard Lelasseur.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la route de
Vannes à la route de Rennes.
René-Francois Le Lasseur, né le 4 avril 1754,
mort le 27 janvier 1838, ancien avocat général à la Chambre des Comptes,
philanthrope, a laissé 30.000 francs au dépôt de mendicité, 20.000 Francs à la
maison de Saint-Vincent-de-Paul, 15,000 aux pauvres dos paroisses
Saint-Clément, Saint-Donatien et Saint-Similien, 6.000 francs à l'Hospice des
pauvres et 10.000 francs à celui des incurables, Sa tombe avoisine le Calvaire
au cimetière Saint-Donatien.
Des héritiers de cette famille ont continué à
habiter la Ville ; en 1842, un M. Le Lasseur figure dans un projet d'établir une
ligne de Boulevards, du boulevard Delorme à la route de Rennes, et deux ans
après, il donne l'autorisation de laisser percer son terrain de la Sauzinière,
en fournissant les fonds nécessaires qui lui seront remboursés par annuités ; un
arrêté royal du 23 décembre 1846 est intervenu au sujet des travaux que l’on
avait acceptés.
Rue Arsène-Leloup.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la rue Dobrée à la rue Evariste-Luminais.
Il y eut une rue et une
ruelle des Coulées, dont est fait mention dans des travaux projetés pour la
construction d’une Ecole normale, de 1832 à 1837. Il y avait encore une voie dite
Bas des Coulées, une avenue dite Bois des Coulées, qui fut utilisée quelques
années avant, vers 1825, pour le percement de la voie.
C'est cet ensemble qui a
constitué la rue qui, en 1884, reçut son nom de M. Arsène Leloup, né à Avranches
le 11 février 1803, devenu directeur fondateur de l'Ecole professionnelle de
Nantes, en juin 1834, Conseiller général en 1857, élu maire le 19 juillet 1871 ;
révoqué par un décret du 17 décembre 1872, M. Arsène Leloup se retira
Port-Launay, en Couëron, où il mourut le 17 février 1876.
Ile Lemaire ou Mabon.
Saluons d'un souvenir cette île, située en face le quai d'Aiguillon, et
vulgairement dénommée Ile Mabon, qui a disparu, en 1903-1904, au moment où on
entreprenait de grands travaux pour l'amélioration de l'entrée du Port. Avec sa
verdure, ses ruines pittoresques quand on les regardait de loin, elle tenait sa
place dans la physionomie de notre cité, et si on n'y a jamais construit d'hôtel
Terminus, elle servait du moins parfois de point d'excursion et d’événements
plus au moins heureux à rappeler.
Par contrat du 25 septembre 1741, l'île
Miseiry, qui avait été achetée par un sieur Lemaire, dont elle avait pris le
nom, fut revendue au sieur Lemballeur de la Roche. Le 6 juin 1761 elle est
vendue à une dame Vatard ; le 19 avril 1776 aux sieur Rolland Hubert et J.-B.
Boudoin associés (l'achat ne leur fut confirmé qu'en 1783). A ce moment vient
s'y installer un constructeur de bateaux, Mabon Francisque, qui à son tour lui
donna son nom (L'annuaire de 1808 porte le nom des frères Mabon, constructeurs)
et y demeura jusque vers 1822.
Le 14 juillet 1826, M. Delaporte en
devient propriétaire ; Frédéric Bertrand en 1849 ; le 24 juillet 1879, l'Etat en
prenait à son tour possession, l'ayant acquise de M. Briau, Directeur de la
Compagnie des Chemins de fer nantais.
Rue Lemot.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. Du boulevard Saint-Aignan à la rue Jenner.
La rue fut
dénommée le 27 octobre 1837, en souvenir du baron François-Frédéric Lemot, né à
Lyon le 4 novembre 1773, mort à Paris le 6 mai 1827. Grand statuaire, membre de
l'Institut et professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, grand prix de Rome à 17 ans
pour un bas-relief représentant le jugement de Salomon, le baron Lemot fit un
long séjour à Clisson, et la famille y a conservé la propriété, dite Garenne
Lemot.
Rue Le Nôtre.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De
la rue Saint-Similien au quai des Tanneurs, 11.
Elle s’appela d'abord rue du
Tertre, et figure sous ce nom dans les pièces qui remontent jusqu'en 1747. La
rue n'était pas très praticable, d'après une pétition de 1792, où l'on dit
qu'il s'y fait de nombreux charrois, impossibles dans l’état actuel, pour les
Tanneries qui s'y trouvent. En 1832, mêmes plaintes ; une dame Rosalie Périer se
refuse même à payer l’entretien du pavé, parce que la rue est tellement étroite
que les voitures y passent peu, et que celles qui passent endommagent les bornes
de sa maison. Un escalier y fut établi en 1874.
Nous pensons pouvoir
attribuer le nom au célébre dessinateur de parcs et jardins sous Louis XIV, qui
vêcut de 1613 à 1700, mais sans aucune preuve à l’appui.
Rue Le Pays.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue Mellier au chemin de
Plaisance.
Voie moderne, dénommée le 27 octobre 1837, en souvenir de l'écrivain
quelque peu maltraité par Boileau, René Le Pays né à Fougères le 28 décembre
1634, et mort à Paris en 1690. On le crut un instant originaire de Nantes. Ce
serait là l'attribution vraie de ce nom.
Rue Abbé de Lépée.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De l'avenue Allard à la rue Le Pays.
Comme la précédente, ouverte lors de la création du quartier, elle a reçu, à la
même date aussi, son nom en mémoire du fondateur de l'institution des sourds et
muets, né Versailles en 1712 et mort à Paris en 1789.
Cour Leroux.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue Saint-Similien, n° 12 au
quai des Tanneurs, 5.
La gravure a rendu populaire cette entrée, qui laisse
apercevoir dans le lointain la magnifique façade de Saint-Pierre ; mais, pour se
rendre compte de cette cour, il faut y pénétrer et accomplir le voyage jusqu'à
son débouché, sous le nom de cour Legris, sur le quai des Tanneurs, vous serez
récompensé de vos efforts d’équilibre, par la satisfaction d’avoir vu du
nouveau.
Passage Leroy.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
De la rue de la Bastille, n° 38, à la rue Leroy.
Cette voie privée, établie sur
d'anciens jardins quelque peu avant 1870, a pris son nom du
propriétaire du sol sur lequel ont été élevés les petits hôtels qui la
garnissent entièrement aujourd'hui, et qu’il avait acquis le 25 avril 1853.
Rue Leroy.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Du passage de ce nom à la rue
Félibien.
Cette rue forma tout d'abord l'extrémité Nord de la rue Saint-Yves
puis devint une rue distincle à laquelle on donna, et 1898, le nom actuel,
probablement parce qu'elle forme la prolongation du passage.
Rue Lesage.
Cinquièment et sixième arrondissements. Paroisse Notre-Dame. De la rue Voltaire
à la rue Marivaux.
La voie reçut le 27 octobre 1837 le nom du célèbre écrivain
René-Alan Lesage, né à Sarzeau (Morbihan) le 8 mai 1668 mort en 1747.
Rue Lévêque.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai de la
Fosse, 14, à la rue de l'Héronnière.
La rue, autrefois, rue Thomas, ne se
signale par rien de remarquable ; on lui a donné, en 1818, le nom de Pierre
Lévêque, Membre de l’lnstitut, mathématicien distingué, né à Nantes le 4
septembre 1746 et mort au Havre le 16 octobre 1814.
Passage Louis Levesque.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue Félibien à la
rue Menou.
Louis-Hyancite-Nicolas Levesque, négociant, ancien Préisdent de la
Chambre de Commerce, né à la Roche-Bernard en 1774, fut nommé maire
par ordonnance royale du 14 juillet 1819 ; réélu le 18 juillet 1821 et le 28
décembre 1825, demeura en fonctions jusqu'en 1830. Il mourut à Paris le 5
février 1840.
C'était auparavant une rue, puisqu'en 1840 nous trouvons une
lettre par laquelle le propriétaire offre de céder partie de son terrain pour
l’elargissement de la rue Louis Levesque qu'il dénomme « nouvelle
communication ». Le nom lui fut donné par M. de Coninck qui en avait offert, en
1841, l’abandon à la Ville et y avait même fait placer une plaque indicatrice à
ce nom. Mais comme la Ville exigeait une largeur supérirure à celle proposée, la
plaque fut retirée et la voie fermée à ses deux extrémités. Aufrefois la Tenue
Magrourie en a constitué le sol.
Rue Linné.
Sixième arrondissement. Paroisse
de Notre-Dame. De la rue Cuvier à la rue de, ou des Brosses.
Ou verte vers cette
époque, la rue reçut, le 27 octobre 1837, son nom du célébre naturaliste
suédois, né en 1707, mort en 1778.
Rue de la Loire.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de la Madeleine. De la Loué à la Boire des Récollets.
La voie s’est
formée et a été dénommée ainsi le 21 mai 1890 en substitution de la rue
Prairie-d’Amont.
On cite églement une rue Hameau, sans mention autre ni aucun
détail, qui va de la rue de la Loire à la place Victor-Mangin et qui, pour nous
ne serait autre que l’ancienne ruelle de la Prairie d’Amont, d’après les plans
du commencement du siècle dernier.
Chemin du Loquidy
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Le chemin de ce nom a été remplacé en
partie, par le boulovard Gabriel-Lauriol ; il en existe une portion, qui part de
ce boulevard et va à l'entrée de la propriété de la Houssinière et qui
desservait la propriété de Bethléem.
Le chemin du Petit Loquidy va du boulevard
Eugène-Orieux au boulevard Gabriel-Lauriol.
Nous y avons trouvé citées la
Borderie de l'Ecusson, la Carrière Henri, les propriétés de la Tortière, du Tertre,
du Pin, les Moulins de la Marnière ou de la Marrière. Rappelons encore la petite
et ancienne chapelle de ce nom, disparue dernièrement, et qu'on voyait en
bordure du boulevard Michelet.
Le Loquidic est cité dans des titres très anciens
comme appartenant au grand archidiacre de Nantes. Ogée dit qu'en 1092 cette
terre dépendait de Saint-Donatien.
Rue Lorette de la Refoulais.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue du Lycée à la rue
Saint-Clément.
C’est l'ancienne petite rue du Jardin-des-Plantes ; le nom
avait d'abord été appliqué à l'ancienne petite rue Saint-Clément, puis fut donné
à celle-ci en 1901.
Jean-Charles-Marie Lorette de la Refoulais, né on 1778 et
mort à Champtoceaux le 15 août 1862, employa sa fortune à de nombreux actes de
générosité en faveur des établissement de bienfaisance de la Ville. En 1847, il
consacrait 130.000 francs à la maison de travail et de secours, dite de
Saint-Joseph, en la tenue des Orphelins. En 1853, il faisaint don à la Société
de la Providence d’un terrain sur lequel elle avait fait édifier l’école des
frères de la doctrine chrétienne du quartier Saint-Jacques. Le 30 avril 1862,
50.000 francs étaient remis à l’Hotel-Dieu pour l’ameublement du nouvel
édifice. Enfin, après sa mort, 40.000 francs étaient versés, d’après son
testament, à la maison de Saint-Joseph, 10.000 fr. à la Société de
la Providence, 10.000 francs pour l'établissement des sœurs gardes-malades pour
les Pauvres, et l'excédent de sa fortune, une fois toutes ses intentions
liquidées, devait être partagé entre l'Hôtel-Dieu et Saint-Joseph.
L'Administration des Hospices donna son nom au premier pavillon du nouvel
Hôtel-Dieu et y fit placer son buste en marbre exécuté gratuitement par le
sculpteur Amédée Ménard.
Rue du Frère Louis.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Saint-Jacques. De la rue Saint-Jacques à la rue Ledru-Rollin.
On
disait auparavant rue de Vertou, chemin de Vertou ; le 21 mai 1890, ou lui
appliqua le nom de Louis-Augustin Cailleau, en religion frère Louis, de la
Congrégation de Saint-Gabriel né le 7 janvier 1823 à Treize-Vents (Vendée),
mort à Nantes le 14 janvier 1890, directeur de l'établissement des sourds muets
de la Persagotière depuis sa fondation. Un monument a été élevé sur sa tombe par
décision du Conseil municipal du 21 janvier 1890. A propos de ce chemin de
Vertou, nous avons rencontré, en 1822, une pétition des habitants demandant à
clore à nouveau (car elle l'était auparavant), par une barrière fermant à clef,
l'avenue de la Civelière, qui leur avait été concédée par une décision de 1789 ;
on leur accorda tout ce qu'ils demandaient.
Place Louis XVI.
Deuxième
arrondissement. Paroisses de Saint-Clément et de Saint-Pierre. Du cours
Saint-Pierre au cours Saint-André.
En 1759, les habitants durent aliéner une
maison pour faciliter la communication projetée de la Motte Saint-Pierre à celle
Saint-Andre.
En 1765, on s'occupe du pavage, et du nivellement, pour se
raccorder avec la rue Saint-Clément. En 1771, le sieur René-Louis d'Aux adresse
une requête pour une maison sise place d'Armes (la place a en effet
porté ce nom, ainsi que ceux de place de la Literté, place Joséphine) à laquelle
on nuit par une pente trop prononcée, et contre la nécessité d'ouverture d'une
rue entre la place et la rue Royale qui pourrait être avantageusement remplacée
par un cul-de-sac, répondant à celui qui donne entrée à la Visitation.
Mêmes réclamations, en 1785, de l’Evêque, de la dame veuve Montaudouin de la
Clartière ; l'hôtel d'Aux servit de logement au Préfet jusqu'en 1828, époque où
l’Administration militaire entra en arrangement avec les propriétaires pour y
installer le Commandant de la 12ème division ; l'impasse, dont il semble être
question plus haut, se serait à ce moment appelée Balechoux, du nom d'un graveur
assez renommé qui vécut de 1715 à 1765. A la date du 3 février 1845, nous
rencontrons une demande du marquis de Tinguy, qui aurait désiré clôre par une
grille l'impasse appelée « rue Baluchon ».
La colonne fut érigée le 24 juin 1790
par les Architectes de Nantes pour perpétuer le souvenir des grands travaux
exécutés en cette ville sous Louis XVI, et se nomma Colonne de la Liberté. La
statue de Louis XVI, exécutée par Molchnet, y fut placée le 14 août 1823, en
même temps qu’elle recevait sa nouvelle dénomination ; postérieurement, on la
cannela et on l'entoura d’une grille. Une plaque de marbre y rappelle les
souvenirs de 1830.
Rue Bonne Louise.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la place de l'Edit de Nantes à la rue du Boccage.
Le
prolongement de la rue de la Rosière, aboutissant rue du Boume (c'est notre
rue), fut autorisé par ordonnance royale du 26 décembre 1842. M. Charrier, mort
vers 1855, avait épousé Mlle Louise Dumouillé, dont les biens se composaient
notamment d'une tenue et de terrains situés en bordure ou sur l'emplacement de
la rue actuelle. A la mort de Mme Charrier, ses biens, à l'exception de legs
charitables, étaient passés aux mains de son mari, qui se trouva intervenir dans
la dénomination de la voie et qui fit accepter le nom qu'elle porte.
Quai de Lourmel.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément.
Le quai
recut le 31 décembre 1856 le nom du général Frédéric-Henri Lenormand de Lourmel,
né à Pontivy en 1811, mort en Crimée le 8 novembre 1854, mortellement blessé à
la bataille d'Inkermann. Une stable lui a été élevée dans sa ville natale.
Aux
numéros 4 et 5, on trouve les cours dénommées Chevalier, et Forty-Delamare.
Rue Evariste Luminais.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue
La Moricière à la rue Arsène-Leloup.
L’ancienne rue des Coulées, établie dans le
prolongement de la rue Beaumanoir, reçut le 22 août 1896 le nom du peintre
Evariste-Vital Luminais, né à Nantes, le 13 octobre 1821, mort le 15 mai 1896.
Rue Gabriel Luneau.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue Charles-Moncelet à la rue de Carcouët.
Cette voie,
tracée sur le terrain appartenant au propriétaire du sol sur lequel se sont
élevés les differents immeubles qui la bordent, à été ouverte en 1891.
Avenue Gabriel Luneau.
A l'endroit où la rue de Carcouet vient se souder à la rue de
Miséricorde, la rue Luneau se continue par une petite percée qui a pris son nom
dans les même conditions ; cette percée se prolonge jusqu’a l'embranchement des
rues Charles-Monselet et de la Pelleterie.
Rue de Lusançay.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai d'Aiguillon au quai de la
Piperie.
Le chemin, qui devint la rue en question, aurait été tracé vers
1781-1785. Si nous nous reportons aux réclamations formulées à cette époque par
les propriétaires riverains, on avait promis une voie d'accès pour parvenir à
Nantes ; ils renouvellent leurs plaintes contre l'inviabilité du chemin de la
Sécherie, c'est ainsi qu'on le nomma d'abord, envahi à chaque instant par les
eaux, et ces plaintes se prolongent jusque vers 1853. Un comte Pierre-Antoine de
Lusançay, officier supérieur de marine, fut adjoint au maire dans la mairie
Bertrand-Geslin, né au château du Faou (Morbihan), le 4 mai 1766.
Est-ce à lui
qu'il faut reporter la dénomination ?
Avenue de Lusançay.
Même arrondissement
et paroisse. De la Hautière à la rue des Garennes.
Le nom fut donné le 31
décembre 1856, à cette avenue autrefois signalée par une plantation de
magnolias, détruite par le froid rigoureux qui un hiver saccagea en même temps
notre Jardin des Plantes.
Rue du Lycée.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. De la rue Stanislas-Baudry à la rue Henri-IV.
Plusieurs noms
ont été attribués à cette rue ; elle fut dite rue des Ursules, rue du Séminaire,
rue Pigalle, rue du Lycée, rue du Collège royal, puis, à nouveau et
définitivement, rue du Lycée ; un instant, vers 1788, on la dénomma
aussi rue de l’Aubépin. Les premières appellation rappellent les divers
établissements qui s’y son succédés.
Les Ursulines : les religieuses, qui avaient
demandé, en 1626, l'autorisation de s'établir à Nantes, y vinrent en
mars 1627 et bâtirent leur couvent, à partir de 1629, dans les tenues dites de la
Malvoisine, de la Colletrie et de Bellevue.
Le séminaire : tout à côté et à
l'ouest de leur couvent on bâtit le séminaire, nouvellement créé en 1642,
reconstruit en 1699 ;
Les deux établissements n'étaient séparés que par une
ruelle étroite, et tortueuse, dite de Saint-François, qui allait de cette rue à
la rue de Richebourg, les Ursulines à l'est, le séminaire à l'ouest.
Le Lycée
: lors de la création du Lycée en 1805, les immeubles des deux établissements
ci-dessus dénommés furent réunis par trois petits ponts de bois, qui sont
demeurés jusqu'à nos jours presque le seul moyen de communication entre les deux
maisons.
Le couvent des Ursulines, confisqué en 1791, fut transformé en 1793
en hôpital, puis en caserne, où l'on mit des colons réfugiés de Saint-Domingue.
En juin 1796, on y plaça l'école centrale, qui devint le Lycée, mais dont
l'ouverlure officielle. n'eut lieu que le 1er mai 1808. Le jardin des Ursulines,
après avoir été d'abord loué à des fermiers, devint, en 1807, le Jardin des
Plantes : nous avons entendu répéter que le grand pin, qui s'élève au bord de la
grande pièce d'eau, en formait la limite de ce côté. Le portail du Lycée datait
de 1811.
D'après un plan manuscrit, dressé le 20 septembre 1792 par Buron, et
qui doit se rapporter à la vente des terrains, la propriété de la communauté des
Ursules contenait 585.108 pieds de surface ; l'estimation faite à celle époque,
sur le taux de 3 sols le pied, portait la valeur de tout le terrain, avec les
bâtiments, à 87.788 francs, 14 sols.
Sur ce plan, on voit la chapelle, qui
devint celle de l'ancien Lycée ; à côté, à droite, si on se place devant la façade
de la chapelle, le cimetière des Religieuses devenu la conciergerie ; on y voit
aussi la cour d'honneur, avec ses cloîtres, qui ne fut pas modifiée ; enfin,
entre la chapelle et la rue actuelle F. Cailliaud, les jardins, les bosquets,
les vignes, une pièce d'eau, etc...
Des bâtiments neufs ont remplacé les
vieilles bâtisses et on peut admirer, surtout du Jardin des Plantes, l'étendue
des constructions nouvelles établies et aménagées avec le plus grand
soin, grâce à la libéralité de l'Etat et de l'Edilité nantaise. L'inauguration
du nouveau Lycée eut lieu le 17 octobre 1892.
En 1838, la Gendarmerie était
installée dans cette rue sur l'emplacement actuel d'un loueur de voitures.
En
même temps que l'on élevait les bâtiments du Lycée on y construisit le Palais
splendide destiné à abriter les richesses artistiques, qui depuis 1830 étaient
déposées dans l'ancienne halle aux toiles : ce monument a été inauguré en
juillet 1900.
On y a réservé, au rez-de-chaussée, pour la Bibliothèque, un vaste
emplacement avec une entrée particulière sur la rue Gambetta.
Nous avons dit
qu'en 1788, la rue s'était appelée rue de l'Aubépin, du nom d'un propriétaire,
ayant abandonné une certaine quantité de terrain pour la formation de la voie.
En 1830, son fils, sous-intendant militaire, s'adressa à la Mairie pour faire
rétablir le nom. La Ville, trouvant sa réclamation fondée, décoda que
l'appellation serait réservée à la rue depuis la rue Félix jusqu'à « la nouvelle
rue projetée dans le Jardin des Minimes ». Mais le protestataire, ayant renoncé
à sa demande, rien ne fut changé.
C'est en 1860 que l'on projeta de redresser
cette rue inégale, le projet aboutit en 1865, les travaux ne commencèrent que
quelques années après.
Cour Macé-Brelet.
Quatrième arrondissement. Paroisse
de Sainte-Croix. Au n° 26, rue des Olivettes, ou 37, Chaussée Madeleine.
Cour
privée, dénommée le 31 décembre 1856.
Chaussée de la Madeleine.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la Belle-Croix au pont de la
Madeleine.
Sur la prairie de ce nom (voir plus loin à ce titre) existait, au
milieu du XVIIème siècle, un pâté de maison formant une rue qui se terminait à
l’auberge de la Boule d’Or (voir plus haut à ce titre). En face de cette
auberge, c'est-à-dire du côté Ouest de la rue, on voyait le petit monument dit
Notre-Dame-de-Crée-Lait, élevé en mémoire du supplice de Gilles-de-Rais. Il se
composait d'une statue de la Vierge dans une niche ou grotte, ornée dans le goût
du XVème siècle, entre les statues de Saint-Gilles et de Saint-Leu, le tout
abrité par un petit toit, en 1578. Ce monument a été détruit vers 1866 dans les
travaux de reconstruction de l'Hôtel-Dieu, à l'endroit occupé présentement par
le square devant cet Etablissement. La rue, qu'on a désignée, pour la partie
comprise dans ce pâté de maisons indiqué plus haut, sous les noms de ruelle de
la Belle-Croix, rue Bonne-Vierge-de-Crée-Lait, rue d'Orient, était plus étroite
que la chaussée qui lui faisait suite ; elle fut élargie vers 1830, et à partir
de ce moment, elle ne fit plus qu'un avec la chaussée.
Prairie de la Madeleine.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du pont de la
Belle-Croix au de la Madeleine, à l'opposé de l’île Gloriette, et entre le canal
de Saint-Félix et le bras dît de la Madeleine.
La prairie de la Madeleine est
aussi dite Ile-Gloriette. On projeta, en 1621, d'y établir un jeu de mail, en
amont de la chaussée, mais il ne fut pas exécuté.
La rue, la prairie, le
pont, le quai, ont emprunté leur nom à la Chapelle de la Madeleine, qui faisait
le coin Est de la chaussée et du quai ; cette chapelle, siège d'un prieuré fondé
le 9 octobre 1119 par le Duc Conan III, dit le Gros, en faveur de l'Abbaye de
Toussaint d'Angers, comprenait un petit chapitre de chanoines réguliers qui
subsista jusqu'au XVIème siècle. En 1412, une Ecole, où l'on enseignait la
musique et la grammaire, lui était adjointe. A la fin du XVIIIème siècle, ce
n'était plus qu'une chapelle dépendant de Saint-Croix. Elle fut mise en vente le
4 janvier 1791, et, en 1821, elle servait de magasin et d'habitation. Démolie en
1865 pour la construction du quai, elle datait du XVème siècle. C'est en
souvenir de cette chapelle que la nouvelle Eglise paroissiale commencée sur la
Prairie au Duc en 1841, et terminée en 1851, a été nommée « La
Madeleine ».
Pont de la Madeleine.
Quatrième arrondissement. Paroisses de
Sainte-Croix et de Madeleine. De la Chaussée de la Madeleine à la rue
Grande-Biesse.
On le reconstruisit, en pierre, vers 1580. On le répara en 1651 ;
en 1772 on y établit un corps de garde ; en 1832, une de ses arches abritait un
moulin sur bateau ; enfin en 1840, il fut élargi et remis à neuf.
Quai Magellan.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la
Madeleine au quai Ferdinand-Favre.
Le nom lui fut appliqué le 27 octobre 1837,
on disait auparavant quai de la Madeleine, et même en 1849 le quai Magellan
s'arrêtait, sous cette dénomination, à la rue Fouré. On disait aussi
antérieurement quai des Fumiers, par suite d'un dépôt de fumiers qui n'a été
supprimé qu'en 1837.
Magellan Fernand, navigateur Portugais du XVIème siècle,
découvrit en 1520 le détroit qui a reçu son nom, périt vers 1521 à Zébu, l'une
des Philippines.
Une pièce, relativement ancienne, elle est du 3 décembre
1693, cite deux dames propriétaires accusées d'avoir, de leur autorité privée,
fait enfoncer des pierres et attacher des planches pour gagner sur la rivière,
« empeschans le passage que les habitans de cette ville et les propriétaires de la
dicte prée sont en possession d'avoir par dessous la dicte arche pour aller et
venir et faire passer leurs foins et matériaux et marchandises pour sortir par
la grande prée, n'aient pas d'autre passage ni sortie commode, laquelle
possession n'estant point esté contestée et ne le pouvant estre puisqu'elle est
paisible et publique etc. ». Elles furent condamnées à les enlever.
Le 20 avril
1736, l'Hôtel-Dieu est autorisé à élever un mur sur le parapet du
pont qui conduit à la Chapelle de la Madeleine.
Le 20 juin 1836, le Conseil
Municipal est invité à revenir au plan du 26 septembre 1793 relatif à ce qua i;
les travaux étaient commencés, ils furent poursuivis.
Rue Magin.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Arthur-III à la rue des
Chantiers.
M. Magin architecte et ingénieur de la Marine, qui construisit des
digues entre les prairies au Duc et Biesse, entre celle-ci et le Bois-Joly, qui
étudia aussi les travaux à faire pour améliorer la Loire entre Nantes et
Paimbœuf, a donné son nom à cette rue, récemment percée, et qui, d'après un
procès-verbal de 1888, « était encore dite à l'état de sol naturel, qu'il ne s'y
trouve qu'une seule habitation, celle du propriétaire, et qu'elle aboutit à la
rue des Chantiers, qui est une voie privée ».
Quai du Port-Maillard.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix à partir du n° 12, et paroisse de
Saint-Pierre, de 1 à 11. De la place de la Duchesse-Anne à la place du Bouffay.
Briand Maillard, Sénéchal du Congé de Nantes, de Rezé et du Pallet, cité en
1226, décédé le 11 novembre 1284, fut un des personnages les plus considérables
de Nantes au XIIIème siècle ; un autre, Chevalier, est cité en 1437 : la
famille, encore représentée aujourd'hui, ajouta à son nom celui de la « Terre de
Bois Saint-Lys » en Carquefou.
Son nom fut donné au Port Briand-Maillard qui devint
le quai du Port Maillard en 1759. Sur ce port, une porte masquée par un bastion
du XVIIème siècle, s'ouvrait dans la muraille, au bout de la rue Port-Maillard
et au coin de la Monnaie. La porte fut démolie de 1755 à 1759 pour la
construction du quai.
Les murs de la Monnaie, depuis la rue du Port-Maillard,
jusqu’à La Tremperie avec créneaux, furent rasés en 1820, jusqu'au
niveau du pavé de la Place du Bouffay. En 1848, ils disparurent jusqu'à leur
base et Furent remplacés par un nouveau mur du quai, relié déjà à l'angle du
pont de la Poissonnerie, sans qu'il fût possible de le repousser en avant de la
rivière.
Les deux Tours de la Poissonnerie, démolies en 1756 et qui, avec
leur forme en fer à cheval s'avançaient beaucoup dans la Loire, ont encore leur
basse assez apparente aux basses eaux, en juillet et août, elles s'avancent
jusqu'à près d'un tiers de la longueur du pont.
Près de ce port, un peu plus à
l'est, il en existait un autre qui aurait été construit par Pierre de Dreux, et
qu'on nommait « Port de Pierre de France » ; celui-ci disparut lorsque la
Duchesse-Anne éleva la Tour du Château, dite Tour du Port, et la Tour de la
Loire, au début du XVIème siècle. Ce port paraît avoir été desservi par une
ancienne porte, la Porte Drouin-Hillart, qui semble devoir se confondre avec la
Porte-Charrière près de l'église des Jacobins.
C'est à l'angle de ce quai et de
la rue du Port-Maillard, que l'on aurait trouvé, en 1803, les débris d'un Temple
Romain, attribué à l'époque de Néron, orné d'un péristyle de 12 colonnes de
granit ; le monument était carré et pouvait avoir 48 mètres sur chaque face, dit
Mellinet. Mais cette assertion a été contestée depuis.
Verger dit que Port
Maillard, aurait été bâti en 1449, et que les marchands d'Orléans y contribuèrent
pour 2.000 L. ; Mellinet dit, 1218.
Différents noms lui ont été attribués,
Port Tararie, quai des Jacobins, quai Belidor, quai de la Liberté.
Rue du Port-Maillard.
Troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix, numéros
impairs, et paroisse Saint-Pierre pour les numéros pairs. Du quai du même nom à la
rue de la juiverie.
Dans un acte du 21 juin 1735, au sujet d'une baraque en
bois, dont la possession était revendiquée par un Juge-Garde de la
Monnaie, il est dit que l'objet de la contestation est sis « près de la Petite
Ecurie ». C'était la maison. des Palefroix, où étaient les petites écuries du
Duc, qui devint au XVIIIème siècle, l'Hôtel de la Petite Ecurie, dont l'enseigne
fut continuée jusqu'en 1820.
A l'angle de cette rue se trouvait un
cul-de-sac, qui porta le même nom ; dans des procès-verbaux du commencement du
siècle dernier, on continue à rencontrer la distinction entre les deux termes,
rue Haute du Port-Maillard et rue Basse du Port-Maillard. Au n° 22, on voit
encore, mais pour peu de temps, la voie dénomée Haute-Impasse-Maillard (celle
dite Basse-Impasse-Maillard a disparu au siècle dernier).
Nous signalons aux n°s
1 et 19, deux cours, qui tout deux portent le nom de leurs Propriétaires.
Rue du Maine.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue
Villebois-Mareuil à la rue des Hauts-Pavés.
On maintint officiellement, en
1903, ce nom qui avait été donné par les premiers habitants de la rue.
En
1905, on comprit sous la même dénomination l'avenue de Bernon, classée aussi
tout nouvellement, et qui en est le prolongement.
Quai de la Maison-Rouge.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la Belle-Croix à
la rue des Olivettes.
Ce qua, qu'on dénomma aussi quai Montcalm, fut achevé en
1636, d'après Guépin. Il y avait une hôtellerie que nous trouvons citée dans un
partage du 11 juin 1701 ; que nous retrouvons bien après, dans un acte de 1820,
et qui était importante ; plusieurs personnages de marque y descendirent, entre
autres, en 1745 le Prince Charles-Edouard, fils du Prétendant au Trône
d'Angleterre. Plusieurs familles ont porté ce nom, citons entre autres le sieur
Perrault de la Maison Rouge, Echevin et Directeur de l'hôpital
général, qui, en 1686, fut délégué par la ville de Nantes pour assister à une
Assemblée de marchands à Orléans, et qui, la même année, fut envoyé au-devant
des ambassadeurs de Siam, qu'on logea à l'hôtellerie le Bon-Conseil.
Nous voyons
là ce que nous avons déja eu l'occasion de relever ; c'est la prétention des
propriétaires riverains de vouloir étendre leur propriété jusqu'à la rivière
et de considérer comme sol privé la pente sablonneuse qui s'était formée entre
le quai et le fleuve.
Quai Malakoff.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. Du pont de Traktir au pont du Chemin de fer (Doulon).
Le quai,
reçut son nom, le 31 décembre 1856 pour honorer le combat qui précéda en 1855 la
prise de Sébastopol ; auparavant on l'appelait quai devant la Gare.
Rue Malherbe.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue Henri-IV à la rue
Rabelais.
On a présenté plusieurs attributions de ce nom, que les uns appliquent
au poète, né à Caen en 1555 et mort en 1628, que d’autres réservent à
l’Architecte de la Ville. Auparavent la rue s'appelait rue des Minimes, de la chapelle de
Saint-Antoine-de-Padoue, devenue l’église des Minimes, construite en 1468 par le
Duc Francois II, dans « les jardins de la conciergerie, près le château Gaillard
», pour l’ordre des Minimes, vulgairement appelés Bons Hommes. Les Minimes
vinrent à Nantes en 1589 et habitèrent quelques mois l’hermitage de la Fosse.
Ils furent mis en possession de la chapelle, dédiée à Saint-Antoine-de-Padoue,
et en 1593 le Duc de Mercœur fit construire leur couvent. La Ville vint en aide
aux Religieux en 1601 et en 1606, et ils purent agrandir leur chapelle en 1635.
Vers 1728, ils eurent quelques difficultés avec la Ville, au sujet
d'un terrain cédé par eux pour l'agrandissement de la Motte Sainte-Pierre, et
dont ils réclamaient la restitution. Ils furent dispersés en 1791, leur couvent
fut vendu, et devint en 1821 un magasin à fourrage ; leurs bâtiments abritèrent
une filature de coton, une raffinerie de sucre. Enfin, en 1849, Mgr Jacquemet
acheta tous les restes du couvent, et en 1850 fit restaurer l'Eglise, où fut
installée l'archiconfrérie de l’Immaculée Conception, puis on y appela pour la
desservir les Missionnaires Nantais qui, en 1824, étaient installés rue du
Boccage dans la chapelle Saint-François-de-Sales.
Ce n'est que dans le milieu du
siècle dernier que la rue fut mise en communication avec le quai Richebourg et
qu’on la prolongea jusqu'à la rue Rabelais.
Place Victor-Mangin.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du boulevard Victor-Hugo au Pont de
Pirmil.
Elle fut ainsi dénommée, le 25 août 1886, en souvenir de
Victor-Aimé-Napoléon-Engène Mangin, publiciste et imprimeur, né à Nantes le 19
février 1819 et mort en sa ville natale le 7 novembre 1867.
On disait
auparavant place de Pirmil.
Plusieurs voies disparurent au moment où on établit
et rectifia la place ; nous le notons à leur nom, entre autres la place et le
quai des Pêcheurs, la rue des Neuf-Ponts.
Rue de Manille.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien.
De la rue de Coulmiers au boulevard Sébastopol.
Le voisinage de la Manufacture de
Tabac appelait cette dénomination, qui lui fut appliquée le 18 aoùt 1874.
Le
pourparlers pour l’ouverture des rues destinées à isoler la Manufacture date de
1861 et 1862.
Avenue du Champ de Manoeuvres.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint-Félix.
Sous ce nom on désigne le chemin qui va du chemin
vicinal n° 6, prés Bethléem, au Champ de Manœuvres, près les tribunes.
Rue du Marais.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue
Saint-Léonard au quai d'Erdre.
Le nom fut donné en 1903 à la petite rue du
Marais, la distinction entre Grande et Petite Rue de ce nom n'ayant plus de
raison d'être. La rue, ouverte en 1782, s'appela un instant petite rue Boffrand
comme la rue et le quai voisins, puis reprit son nom en 1816.
Rue Marceau.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Lafayette au
boulevard Delorme.
Fr. Séverin des Graviers Marceau, né à Chartres en 1769
(cette ville lui a élevé une statue eu 1850 et célèbre tous les ans avec pompe,
son anniversaire), s'engage à 15 ans et à 27 ans il était général en chef des
armées de l'Ouest, où il se distingua par son humanité, son désintéressement,
autant que par ses talents stratégiques et par son courage. Blessé mortellement
près d’Altenkirchen, il mourut dans un de ces combats d’arrière-garde qu’il
soutint pour couvrir la retraite de Jourdan.
La rue fut un instant nommé rue
Lambert.
Rue du Marchix.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
De la place de Bretagne à la rue Porte-Neuve.
La place Saint-Elisabeth, dont une
plaque demeurée en place rappelle l'existence, et qui s'était
appelée place Cosmopolite, a été réunie à la rue ; on l'avait ainsi désignée
pour rappeler le couvent fondé en 1591 par les Capucins, qui le cédèrent en 1632
aux religieuses cordelières de Sainte-Elisabeth ; l'ouverture de la rue des Arts
en 1829 a fait disparaître la chapelle.
Si nous nous reportons à une
inscription recueillie par Fournier sur une tombe du Cimetière de Saint-Similien,
il faudrait rattacher ce nom à celui d'une famille, en voici du reste le texte :
« CI GIT SIRE NORMAND DV MARCHIX SEIGNEVR DE LA SAVZINIERE LE QVEL TREPASSA L'AN
DV SEIGNEVR MIIc 4 ». Ce seigneur, suivant les documents, donna tous ses biens
l'an 1250 à Jean de Sesmaisons.
On a fait dériver le nom de Marchix de Marchié,
Marché, du latin Mercatum.
Un acte de 1670 signale l'existence d'une hôtellerie
dite de l'Aigle d'Or. De nombreux actes, de 1722 à 1834, nous indiquent encore
la présence en cette rue d'une croix sise sur la place, d'un puits situé à
l'angle de la rue du Marchix et de la rue Saint-Similien.
Chaque maison de
cette rue, pour ainsi dite, possède sa cour, cour possédant souvent plus
d'habitants que la maison elle-même. Nous citerons, au hasard des rencontres, 7,
le passage. Victor-Pouré ; 8, la cour Rosalie la Belle ; 12, la cour Jacob ou
Ricard ; 10, la cour Daniel ; 40, la cour Saint Malo ; 15, le passage de la
Boulangère ; 22, le passage Floquette ou de la Traversière ; 45, la cour
Dorothée ou Pancrace ; 35 , la cour Marie-Eugénie ; 62, la cour des Bretons et
nous en omettons. Nous avons respecté les noms que leur donne le peuple.
Rue du Général Margueritte.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De
la rue Montfoulon à la rue Desaix.
La rue, aussi dénommée rue de la Caserne, rue
Carnot, fut ouverte en 1881-1882, et a reçu son nom en mémoire du vaillant
général, tué le 1er septembre 1870.
Ruelle des Marguins.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de la Boucherie au quai
d'Orléans.
Cette ruelle, actuellement fermée par une grille à ses deux
extrémités, fut supprimée, comme voie publique, par l'ordonnance royale du 23
août 1846 et le terrain fut vendu à MM. Poirier, Touchais et Praud.
Rue des Marins.
Cinquième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. Du quai de la
Fosse, n° 48, à la rue de l’Héronnière.
Autrefois dite rue de la Nation, la rue
fut désignée sous son dernier nom en 1818. Traversant le porche de l'immeuble n°
40 du quai de la Fosse, dit l'historien de nos rues, M. l'abbé Durville, on
trouve un jardin dit des Quatre-Nations, c'est-à-dire Jardin de la Nation, ou,
pour expliquer le mot, Jardin de la Nation Espagnole. Les Espagnols habitaient
de préférence ce quartier gai, proche de leurs affaires et exposé au soleil, où
ils demeurèrent jusqu'au XVème siècle. Il y avait même, près de ce jardin, une
maison dite aussi Maison de la Nation, qui servait de lieu de rendez-vous, de
bourse en quelque sorte, usage qui a duré jusqu'au milieu du siècle dernier. M.
de la Nicollière a également rappelé ce souvenir en parlant de la Contractation,
espèce de syndicat communal, et de la chapelle de la Contractation, qui était
leur chapelle propre, aux Cordeliers.
Nous sommes ici dans le voisinage de la
cour Richard, dont nous parlerons plus loin et que nous trouvons mentionnée dans
un procès-verbal de 1839, à propos d'une maison de la rue des Marins dont les
fenêtres donnaient sur cette cour.
Aujourd'hui on peut encore y rencontrer des
Espagnols, mais ce sont des marins de cette nation et qui s'y rassemblent pour
de toutes autres causes.
Rue Marivaux.
Cinquième et sixième
arrondissements. Paroisse Saint-Nicolas, du n° 1 à 7, et paroisse Notre-Dame
pour les autres. De la rue Racine à la rue Lesage.
Carlet de Chamblain de
Marivaux, l'écrivain spirituel à qui l'on doit toutes ces comédies qui prouvent
une étude du cœur humain, et surtout du caractère de la femme, naquit à Paris en
1688 et meurt en 1763. La rue, qui a reçu son nom et qu'on appela aussi rue
Guillaume Tell, demeura longtemps (car jusqu'en 1853, il est question des
ornières qui gênent la marche), dans un bien mauvais état de viabilité, et les
voitures ne pouvaient s'y engager sans danger.
Rue Marmontel.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la Chaussée de la Madeleine, n° 43,
à la rue des Olivettes.
On l'appelait autrefois rue des Fumiers, et le 27 octobre
1837, elle emprunte son nom actuel au littérateur J.-François Marmontel, né en
1723 à Bort (Corrèze), et mort en 1799.
Elle était, dit une pièce de 1811, le
seul abord praticable au Parc aux Fumiers.
Une impasse, dite également «
Marmontel », existe 47-49 rue des Olivettes.
Chemin de la Marrière.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la route de Paris (octroi) à la
route de la Poulaillerie.
Ce chemin dont nous avons déjà parlé (voir chemin du
Loquidy) a emprunté son nom à la propriété de la Marrière.
Rue du Martray.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la place du
même nom à la rue Porte-Neuve.
L'alignement de cette ruelle était discuté déjà
en 1763, mais en pure perte. En 1849, nous trouvons une pétition pour obtenir
l'enlèvement des olivettes placées « depuis une vingtaine d'années » aux deux
extrémités de la rue. En 1853, en 1882, de nouvelles pétitions sollicitent
l'élargissement, cette fois la question est écartée, parce que la dépense évaluée
à 107.000 francs dépasserait le profit qu'on en retirerait.
Place du Martray.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la rue du Martray à la rue Sarrazin.
Elle
fut un instant dénommée place Colligny. L'appellation, comme pour la rue, vient
de Martyrium, et se retrouve ailleurs dans les mêmes circonstances.
Rue Maryland.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue de la
Havane au boulevard Sébastopol.
Nous répéterons pour cette rue ce que nous avons
dit à la rue Manille et de la Havane.
Rue Mascara.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place du Sanitat à la rue Dobrée.
Le nom de
Mascara, ville forte de l'Algérie, occupée en 1835 par les Français, rappelle un
des premiers faits d'armes qui ont signalé le commencement de notre occupation
en Algérie, et comme la rue venait de s'ouvrir, on lui appliqua la
dénomination, le 27 octobre 1837.
Rue Massillon.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place Saint-Louis à la rue Sainte-Marie.
Le
célèbre prédicateur, J. B. Massillon, qui devint, en 1717, évêque de
Clermont-Ferrand, qui, deux ans après, fut reçu à l'Académie, est né en 1663 à
Hyères, en Provence, et mourut en 1742. Comme la précédente, cette rue a dû
s'ouvrir de 1830 à 1835, et reçut son nom le 27 octobre 1837.
Pont Maudit.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la place de la
Petite-Hollande à la rue Haudaudine.
En 1779, dit M. Petit, les habitants de
l'île Feydeau auraient proposé une avance de fonds de 15.000 francs poux obtenir
un pont en bois destiné à relier cette île à l'île Feydeau ; la Ville s'étant
refusée à se charger de cette dépense, le pont reçut à cette occasion le nom de
Maudit Pont, d'où celui qui lui est resté.
De l'an V à l’an X, les
propriétaires de l'île Gloriette sont convoqués pour le rétablissement du pont ;
la réparation est d'autant plus nécessaire, est-il dit, « que la chute du pont de
la Belle-Croix et celle du quai Barbinais rendent cette nonvelle voie d'une
nécessité absolue ». Les fonds avancés, le travail fait on omit rembourser les
intéressés et ceux-ci réclament en 1814 pour être compris dans le Budget. En
1828, on ferma le pont par des barrières ; l'année suivante on décrète la
réparation du pont qui fut achevé en 1831, et enfin 10 ans plus tard un le refit
en pierre, mais toujours avec l'argent des habitants, dont le versement annuel
devait être de 5.000 francs pendant huit ans. On l’a dénommé quelque temps Pont
d’Occident.
Prairie de Mauves.
Deuxième arrondissement. Limite de
Nantes et Doulon.
On l’appelait anciennement prairie de la Hanne ou de la
Henne, et elle appartenait aux Templiers. Elle est séparée de la Prairie de la
Madeleine par un canal, ouvert en 565 par l'Evêque saint Félix, dont il porte le
nom. C'est dans cette prairie que, jusqu'en 1875, ont eu lieu les courses de
chevaux que l'on avait essayé de transporter dans la lande de la Plée (1835),
dans la vallée de Chantenay (de 1836 à 1838), sur la prairie de Mauves (de 1839
à 1867), en 1868, sur la lande de la Plée, sur la prairie au Duc (de 1872 à
1874), en 1875, de nouveau sur la prairie de Mauves, et enfin au Petit-Port. Les
travaux, occasionnés par le chemin de fer pour arriver à la nouvelle gare de
l'Etat, ont transformé complètement la prairie, qui avait déjà subi un premier
assaut lors de la construction de la ligne de Vendée. Il nous semble avoir lu
que l'on disait antérieurement : Prairie des Fontaines.
Dans cette prairie,
un peu an-dessus du Pont du Gué aux Chèvres, construit en 1571 par la ville pour
2.900 livres venait se jeter dans le Seil le petit ruisseau, dénommé le Gué-Robert,
qui aujourd'hui le rejoint par un canal souterrain.
Une petite rue
disparue, qu'on appelait rue de l'Etier-de- Mauves, avait aussi porté le nom de
rue de la Hanne ou rue des Hannes (voir rue Montcalm).
Rue de Mayence.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Fouré à la rue de
Rieux.
Ouverte en 1900, la rue reçut en 1901, le nom de la ville
de la Hesse-Darmstadt, qui fut le théâtre de plusieurs siège, et en particulier pour
rappeler le haut fait d’armes de 1793.
Rue Mazagran.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 83, à la place
du Sanitat.
Le nom rappelle la défense de cette ville par 123 Français,
commandés par le capitaine Lelièvre, du 2 au 6 février 1840. Apparavant, on la
dénommait rue du Sanitat. Elle fut ouverte en 1838 et reçut son nom actuel au
moment des événements d'Algérie.
Rue Mellier.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place du Général-Mellinet à la rue Le Pays.
Né
Lyon le 21 mai 1674, Gérard Mellier, conseiller du Roi, Trésorier de France,
général des Finances en Bretagne, chevalier des ordres royaux, militaires et
hospitaliers de N, D. du Mont-Carmel et de Saint-Lazarre de Jérusalem,
commissaire-député du conseil pour les affaires de la Compagnie des Indes dans
le port de Nantes et autres circonvoisins, président du bureau de santé de la
ville de Nantes, colonel de la milice bourgeoise, fut installé comme maire de
Nantes, le 1er juillet 1720. Il mourut le 27 décembre 1729 ; « Je
sacrifierai mon temps, mon repos et ma vie, s'il le faut, pour le bien et
l'avantage de la communauté nantaise » telle était sa réponse à ceux qui
acclamaient sa quatrième réélection municipale.
La rue, ainsi dénommée en 1837
demeurait en un assez mauvais état, puisqu'en 1843, ce n'est pourtant pas une
époque bien lointaine, l'un des propriétaires de la rue se plaint « de
n'avoir pu faire consentir le médecin à venir y visiter son père malade ».
Place du Général-Mellinet.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De l'avenue de Launay à l'avenue
Allard.
Un décret présidentiel, du 10 mai 1894, lui retira le nom
de place Launay pour y substituer celui du brave général, né le 1er juin
1798, sous-lieutenant en 1814, général de division en 1855, le héros de
Malakoff, de Magenta et de Solférino, mort le 20 janvier 1894. Sa statue,
inaugurée le 29 mai 1898, s'élève à deux pas de la maison où il s'est éteint,
l'un des huit hôtels qui, placés entre autant d'avenues, dessinent la forme
octogonale de cette place.
Il y avait sur cet emplacement une maison seigneuriale
de Launay-Coquerie (M. de la Chapelle-Coquerie était propriétaire de terrains
qu'il avait acquis en partie par afféagements de feu Mgr de Beauveau, évêque de
Nantes), dont le nom avait êté appliqué à la place le 29 septembre 1830.
Rue Amédée-Ménard.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du boulevard
Eugène-Orieux à la rue du Loquidy.
Le nom du sculpteur Nantais fut appliqué, en
1905, à la rue du Cormier, non encore classée. Amédée-René Ménard, né à Nantes le
16 octobre 1806, mourut dans sa ville natale le 22 octobre 1879.
Rue Menou.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse de Saint-Similien. De la place
Edouard-Normand à la place Viarme.
La rue, qui a reçu son nom du général
Jacques-François baron de Menou, lieutenant du roi à Nantes, né en 1750 en
Touraine, et mort à Venise en 1810, avait auparavant été appelée rue des
Remparts, en raison du voisinage des fossés de Mercœur, et rue Keller. Au n° 20,
existe la cour Besnard.
Rue Mercœur.
Même arrondissement. Paroisse
de Saint-Nicolas de 1 à 19, et Saint-Similien du côté des numéros pairs. De la
place Bretagne à la rue Faustin-Hélie.
Ainsi nommée en mémoire de
Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, de Penthièvre, Pair et France,
nommé gonverneur de Bretagne le 5 septembre 1582 en remplacement du duc de
Montpensier, et mort à Nuremberg le 19 février 1602, cette voie fut ouverte en
1750 dans la tenue du Pavillon et près les fossés Mercœur, puis prolongée en
1753 en travers du cimetière des protestants, (Deux autres cinetières des
protestants sont signalés, le premier au bas de la Motte Saint-André, le
deuxième, 1655, vers l'emplacement actuel de la rue d'Orléans).
Un établissement
de roulages y a existé, le siècle dernier, à côté de l'Hospice des Prisons,
adossé lui-même aux prisons.
On y voyait aussi le Théâtre des Variétés, bâti en
1878, remplaçant l'ancienne salle de Riquiqui, ou des Lilliputiens, qui avait
été construite 40 ans auparavant.
Rue Metzinger.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la rue de la Hautière à la rue de l’Abbé-de-l'Epée.
Le 13 décembre 1858, le Conseil Municipal admet conditionnellement la
proposition, formulée par M. Metzinger, concernant l'ouverture d'une nouvelle
voie de huit mètres de largeur et l'approuve dans sa séance du 6 mai 1859. Le
propriétaire, d'où le nom de la rue, abandonnait le terrain à la Ville ; mais
l’affaire n'était pas encore règlée en 1890, si nous nous en raportons à cette
note « la voie dont il s'agit est une propriété privée, le soin de l'entretenir incombe
au propriétaire et les règlements peuvent le condamner à munir chacune de ses
extrémités de portes ou grille ».
Rue Meuris.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 102, à la rue de la Brasserie.
Le nom du ferblantier de Nantes, qui se signala en 1793 à la tête de son
bataillon à Nort, poste qu'il n'abandonna qu'au dernier moment pour se replier
avec 42 hommes seulement sur Nantes, où il continua son opiniâtre défense contre
les Vendéens, remplaça ceux de petite rue de Launay, de rue Sablée, de rue
d'Iéna, attribués à cette voie.
Dans une pétition du mois d'août 1814, les
sieurs Dubigeon, Robert et autres, se refusent à livrer passage sur cette voie,
dont ils peuvent prouver la propriété. En 1838, les propriétaires offrent de
céder le terrain si on veut élargir leur rue ; renouvelée en 1841, l'offre ne
fut acceptée qu'en 1844.
Rue du Général Meusnier.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Lafayette à la rue Mercœur.
D'une pièce de
l'an X, la rue est déclarée à l'étude, et il faut remonter jusqu'en 1870-1871
pour rencontrer des travaux définitifs d’alignement.
Elle a reçu le 21 septembre
1872, le nom du général qui se distingua en 1792. L'annexe du Lycée de garçons
fut inaugurée le 2 novembre 1880.
Boulevard Michelet.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint-Félix. Du boulevard Amiral-Courbet au Petit-Port.
Une décision
du 25 août 1886 lui donna le nom de Jules Michelet, né à Paris le 21 août 1798,
mort à Hyères le 9 février 1874. M. et Mme Michelet vinrent habiter en 1852 la
propriété de la Haute-Forêt, après que le coup d'Etat eut fait à l'historien
des loisirs inattendus, en lui enlevant sa chaire du Collège de France. Au fond
du verger se dressait un cèdre énorme, s'épanouissant en dôme, au
pied duquel il aimait à se reposer, et c'est dans cette solitude qu'il a conçu
le plan de ses meilleurs livres.
Place des Minimes.
Deuxième arrondissement.
Paroisse Saint-Clément.
Cette petite place formait l'extrémité de la rue
Malherbe, mais a disparu comme nom, depuis que la rue Malherbe a été prolongée
jusqu'à la rue Rabelais. A signaler, au n° 7, l'Hôtel Saint-Pern, où l'on voit
un portique important, dont le fronton est orné de belles sculptures.
Rue de Miséricorde.
Premier et cinquième arrondissements. Paroisse de Saint-Similien.
De la rue Félibien, n° 18, à la rue Carcouët.
Une chapelle fort ancienne, qui a
donné son nom à la rue, existait à l'endroit où, en 1803, on entoura de murs le
champ de sépultures, connu sous le nom de clos de Miséricorde ; le cimetière fut
agrandi en 1810, en 1830, tout près de l’entrée sur la place également nommée
place de Miséricorde. (En 1858 on cherchait un emplacement pour placer une
porte, afin d'entrer directement dans le cimetière protestant).
On pouvait
encore voir, en 1899, dans le mur du la maison faisant l'angle de la rue
Félibien et de la place Viarme, une pierre sculptée représentant une statuette
de la vierge, et que l’on croit y avoir été placée pour rappeler le souvenir de
la chapelle.
Cette chapelle aurait été construite en mémoire de trois chevaliers
nantais qui attaquèrent un dragon désolant les abords du la forêt de Sautron ;
l'événement était rappelé par un vitrail représentant, d'un côté un évêque
debout près d'un dragon mort et d'un homme dévoré (un des trois chevaliers avait
succombé dans la lutte), de l'autre les cavaliers de l'Apocalypse avec une
légende rimée. Reconstruite en 1544 et 1626 on y créa en 1542 la Confrérie de
Saint-Michel ; le clocher fut réparé en 1726. Elle fut abandonnée
en 1791, transformée en corps de garde en 1793, et disparut en 1809.
Nous en
trouvons mention dans un acte de 1780 qui parle d'un chemin allant « depuis la
croix jusqu'à la chapelle ». Sous la Révolution, la rue s'appela rue Hennuyer.
Différents actes nous signalent « le Moulin de la Tour, le Champ Corbin, la
Tenue Rabu ».
Rue Miséry.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. De
la rue de l'Hermitage, n° 54 à la rue des Perrières.
Nous en parlons à l'article
rue de l'Hermitage.
Rue de la Mitrie.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien. De la rue de Coulmiers à la rue des Chalâtres.
Il y avait la
Grande et la Petite Mitrie ; grande, c'est aujourd'hui la caserne du train, et la
petite appartenait aux Harrouys au XIVème siècle, puis vers 1650 aux Jacobins.
Les Seigneurs de la Mitterie étaient au nombre des familles distinguées de la
Paroisse Saint-Donatien.
De là le nom de la rue, qui fut complètement modifiée
dans la dernière moitié du siècle XIXème siècle.
Rue Molac.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes, 41 bis à la rue Haute-Roche.
M. Sébastien de Rosmadec, marquis de Molac, succédant à M. de la Meilleraie dans
le commandement de la Ville et du château, fit son entrée le 15 avril 1666, dit
Guépin, et occupa le poste jusqu’à sa mort, survenue à Paris, en 1693. Il était
le beau-frére de M. de Fontanger.
D’après un acte du 19 brumaire an
X, la rue est dite « projetée ».
En 1836, un autre projet devait ouvrir la rue
jusqu'à Barbin, d’un côté, et de l'autre sur les Hauts-Pavés.
La voie demeura
quelque peu abandonnée, puisqu'en 1874 une pétition des habitants réclame le
pavage de leur rue, « demeurée à l'état de sol naturel ».
Rue Molière.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Graslin à la
rue Scribe.
La rue fut, ouverte lors de la formation du quartier Graslin, et
reçut son nom de notre grand poète comique J.-B. Poquelin Molière, né à Paris 15
janvier 1622 et mort, presque sur la scène, le 17 février 1673.
Quai Moncousu.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de
Madeleine au pont Haudaudine.
On l'a aussi dénommé quai de la Faïencerie,
quai de la Madeleine ; en ces derniers temps on a détaché, sous la dénomination
de quai Tourville, la partie allant du pont Haudaudine à l'extrémité de l’île.
Pierre-Augustin Moncousu, né le 26 août 1756 à Angers, entra dans la marine
comme simple matelot à 17 ans. Il était aux côtés de du Couëdic dans le combat
de la Surveillante et du Québec ; il monta ensuite sur le Redoutable, puis sur
l'Indomptable ; il était second du Cutter l’Expédition, et mourut glorieusement
sur ce dernier bâtiment, sur son gaillard, emporté par un boulet, devant
Algésiras, le 6 juillet 1801.
En 1792-1793, les habitants demandent une cale
et un moyen d'accès pour arriver à la Loire, en 1811 ils réclament parce qu'on
detruit leur chemin en venant enlever le sable.
C'est sur ce quai que s'opère
chaque année le déchargement des foins. On y voit la Morgue, modeste bâtiment
adossé à l'Hôtel-Dieu, bâti vers 1856 (auparavant la Morgue était sur
le Port au Vin) ; sur I’une des colonnes soutenant la grille on lit « Moritus
(sic) hic jacet ignotus ».
La Manufacture des tabacs y fur installée de 1858 à
1863.
Rue Mondésir ou Mont-Désir.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas, numéros pairs, et de Notre-Dame pour les numéros impairs. De la
rue du Boccage à la rue de la Bastille.
Elle porta les noms de rue de la
Constance, rue de l'Union ; en l'An VII nous trouvons la mention d'un chemin « à
ouvrir de la rue de la Bastille à la rue Mondésir », mais le travail ne s'exécuta
que postérieurement et c'est en 1890 que l’on fit la partie dernière, dénommée
rue Mondesir prolongée.
Plusieurs moulins y existaient, entre autres le Moulin
Fiston, cité en 1809.
Les Dames de Chavagnes y commencèrent les travaux de
leur maison en 1859-1861 leur chapelle fut élevée en 1877.
Celle des Dames
Réparatrices, un peu plus haut, fut construite en 1876.
Au numéro 7 existe une
tenue, propriété des familles Benoit et Rathouis, que l'on désignait autrefois
sous le nom de tenue de la Corderie.
Au n° 9 il y a une autre impasse où se
trouvent deux immeubles habités, et qui a pris de l'établissement voisin le nom
d’impasse de Chavagnes.
Rue Monfoulon ou Mont-Foulon.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Donatien. De la rue Saint-André à la place du
Lieutenant-Jehenne.
Cette ruelle, devenue rue presque régulière, a emprunté son
nom à une tenue.
M. l'abbé Delanoue dit « Mont Fellon et Godivelle étaient en
1544 les biens fonds de la chapelle de Champfleuri, située en face
de l'église Saint-Clément : les pères qui habitaient la Chartreuse achevèrent les
clos de vignes de ce nom ».
Rue de l'Ancienne-Monnaie.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la place du Bouffay à la rue du Port-Maillard.
Ainsi dénommée le 27 octobre 1837 pour rappeler le souvenir de l'Etablissement,
détruit en 1820 pour prolonger le quai du Port-Maillard, et transféré rue
Voltaire (voir ci-dessous). On disait auparavant rue de la Monnoye.
Place de la Monnaie.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Entre la rue Athenas
et la rue Anizon.
L'Hôtel des Monnaies, qui était tout d'abord près des
Jacobins, non loin du Château, fut transféré place du Bouffay dont il formait un
des angles à l'entrée du Port-Maillard, puis en 1820, fut installé dans le
bâtiment actuellement occupé par l'Ecole des Sciences et le Muséum d'Histoire
Naturelle. On y battit monnaie jusqu'en 1838. Le nom lui fut donné le 27 octobre
1837.
Dès 1821, nous voyons la Municipalité en pourparler pour la construction
de cette place, conquise sur des terrains abandonnés par l'ancienne corderie
Brée. En 1830 les travaux sont à peu près achevés, et en 1853 on les reprend au
moment où on y élevait les bâtiments destinés aux collections d'histoire
naturelle, mais de nombreuses contestations s'élevèrent ; les uns voulaient un
square, les autres une place pavée où se serait tenu un marché. La discussion
dura jusqu'en 1874.
Rue Charles-Monselet.
Cinquième arrondissement. Paroisse
de Saint-Similien. De la rue de la Bastille à la rue de la Pelleterie.
Décrétée
le 10 mai 1894, la rue fut ainsi nommée en souvenir du gai
romancier, né à Nantes le 30 avril 1825 et mort le 9 mai 1888 à Paris. Un
médaillon a été placé, en 1904, dans le vestibule d'entrée de la Bibliothèque
pour rappeler sa mémoire.
Place Charles-Monselet.
Mêmes arrondissement et
paroisse.
La rue précédente se trouve partagée en deux troncons par cette place,
et en 1901, on lui maintint le nom qui lui avait été attribué dès sa création
par les habitants du quartier.
Rue Montaudouine.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 56, à la rue Courtine.
A
signaler plusieurs personnages de ce nom : noble homme René Montaudouin,
marchand, ancien consul de 1709 à 1711 ; noble homme Louis Montaudouin, sieur de
la Robertière, capitaine d'une des Compagnies de milice bourgeoise, de 1715 à
1716 : Gabriel Montaudouin, qui a donné son nom à la rue, a rendu de grands
services comme commerçant et a bien mérité de ses concitoyens, dit Guépin. C'est
chez ce négociant que fut reçu, en 1777, Joseph Poniatowski, neveu du roi de
Pologne, celui-là même qui devait devenir l'un des lieutenants de Napoléon, et
qui faisait un voyage en France. Montaudouin mourut à Nantes en 1786. C'est à
lui qu'on doit la première pensée d'une Société d'agriculture de Bretagne,
fondée en 1757. Un acte relatif à un immeuble de cette rue donne le nom de la
veuve Montaudouin comme propriétaire.
En 1819, un propriétaire demande à mettre
des bornes pour protéger sa maison contre les roues de voitures, la rue n'avait
que 3 mètres 25 de large.
La rue a porté les noms de rue Colomb et de rue
Falconnet. Il y a une petite place portant le même nom.
Petite rue Montaudouine.
Mêmes arrondissement et paroisse.
A côté de la précédente au
n° 58 du quai, se trouve cette ruelle qui aboutit à la rue des Vignes.
Rue Montcalm.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue de
Richebourg, 19, au quai de Richebourg, 8.
C'est l'ancienne rue Etier-de-Mauves,
elle-même précédemment dénommée rue des Hannes ou Hennes (voir prairie de
Mauves).
L.-Joseph, marquis de Montcalm de Saini-Veran né, en 1712, au château
de Caudiac, près de Nîmes, fut chargé, en 1756, du commandement des troupes
fançaises en Amérique. Après plusieurs succès, il fut obligé, en 1759, de livrer
un combat inégal dans lequel allait succomber, lorsqu'il fut atteint d'une
blessure mortelle qui l'emporta deux jours après.
Rue Monteil.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Bacco à la rue Crucy,
prolongée à la rue Fouré.
Elle fut dénommée en 1856 et on lui attribua le nom
d'Adhémar de Monteil, évêque du Puy-en-Velay, du XIème siècle. Nous nous
contentons de transcrire ce renseignement verbal, car on peut aussi songer à
l'historien du même nom, qui vécut de 1769 à 1850.
Rue Mont-Goguet.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue Ouche-de-Versailles à la rue
François-Bruneau.
Rue ouverte sur d'anciens terrains ayant appartenu à la famille de Rémond, percés ensuite de voies par M. Favreau, gendre de
M. de Rémond, qui leur avait donné les prénoms de plusieurs dames de cette
famille. Vendu postérieurement, le terrain est privé, et la rue non classée.
On
trouve cité le nom dans un titre de 1517, par lequel « Guillaume Guillois, valet
et fourrier de la Reine, cède à la dame Charier tout ce qui peut lui appartenir
dans ce clos de vignes ».
Rue Montyon ou Monthyon.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place de La Chapelle à la rue Le-Pays.
Philanthrope, né à Paris en 1733, mort en 1820, Mouthyon employa sa fortune en
fondant des prix de vertu et autres qui devaient être distribués par l'Académie
française et celle des Sciences. Le nom fut donné à la rue le 27 octobre 1837.
Ruelle de Moquechien.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la
rue de Rennes, n° 7, au quai des Tanneurs, n° 20.
Dans un procès-verbal
d'alignement de 1770, une ruelle de ce nom est dite « conduisant de la rue du
Bourgneuf à l'église Saint-Similien ». Celle-ci est plus récente et a dû
résulter des travaux entrepris dans ce quartier (Voir rue Jeanne-d'Arc).
Le nom
lui fut donné en 1837.
Pont Morand.
Premier, deuxieme troisieme
arrondissements. Paroisses de Saint-Similien et de Saint-Pierre. De la place du
Port-Communeau à la rue de Rennes.
Le pont fut appelé pont du Port-Communenu,
puis pont Morand, du nom d'un chirurgien français du XVIIIème siècle,
Sauveur-François Morand, de nouveau pont du Port-Communeau, puis enfin
débaptisé pour s'appeler du nom du Général Louis-Charles-Antoine-Alexis Morand,
commandant à Nantes pendant les Cent jours l'armée d'observation, né en 1770 à
Pontarlier et mort en 1835.
L'ancien pont, construit en 1755, à l'endroit occupé
par l'ancienne chaussée des moulins Coutant, était en dos d'âne et se composait
de deux arches d'un diamètre inégal, une grande au milieu et une petite vers la
rive droite. Il fut reonstruit en 1862.
Rue Morand.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Donatien. De la rue de Paris à la rue du Coudray.
Construite
sur d'anciennes tenues, sur des jardins, elle a dû emprunter son nom à l'un des
propriétaires. On la dénommait auparavant rue du Château-Gaillard, on disait
aussi chemin du Gros-Chéne, du nom d'une maison sise près le bureau de l'Octroi.
C'est un chemin ancien ; une déclaration du 17 décembre 1678 comprend dans le
fief du chapitre de Saint-Donatien « entre le haut chemin d'un bout et le bas
chemin d'autre bout à prendre depuis le chemin ou ruelle appelée le chemin
Moran, près le champ Cartier, jusqu'à la maison principale et jardin de la
Censive ». Il y avait, à côte, un chemin dit de la Petite-Poterie.
Cour Moreau.
La cour porte le n° 8 de la rue du Moulin ; le nom lui aurait été donné
par suite de l'installation, au fond de cette cour, au deuxième étage, d’une
petite classe maternelle dirigée par deux vieilles demoiselles, dont les parents
avaient construit cette maison qu'elles habitaient.
Pont de la Motte-Rouge.
Premier et deuxième arrondissements. Paroisse de Saint-Félix. De
la place Waldeck-Rousseau au boulevard Amiral-Courbet.
On disait pont de Barbin,
mais sans titre officiel ; le nom actuel lui fut attribué le 25 juin 1891, en
souvenir du Général de ce nom, qui avait commandé à Nantes pendant douze ans, et
qui se distingua au combat de Magenta.
L'ancien pont en bois fut supprimé en
1881 et le nouveau fut inauguré le 25 juillet 1886.
Rue du Moulin.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la Basse-Grande-Rue à la rue de la
Commune.
Nous lisons dans Travers, tome III, page 38, que, en l'an 1590. la
ville, craignant d'être assiégée, prit les mesures nécessaires pour ne pas
manquer de farine, et qu'à cet effet on construisit plusieurs moulins de bois,
un entre autres placé dans la basse rue de Verdun, qui coûta 77 écus sol, un
autre à la Tour Saint-Nicolas, proche l'Eglise, un autre à l'Evêché. Il s'agit
de moulins à vent ou à bras. C'est celui construit dans notre rue qui lui donna
son nom ; il resta en place jusqu'en 1660 ou 1665. Des restes de constructions,
peut-être témérairement attribués comme en provenant, subsistent en plusieurs
endroits ; il serait présomtueux de vouloir déterminer exactement l'emplacement
du moulin, tout ce que l'on peut avancer c'est que probablement il a dû être
installé sur l'ancien mur Gallo-Romain, qui existe encore en partie entre cette
rue et la rue des Carmes.
La rue a porté différents noms, rue du Paradis rue
basse de Verdun, rue de Verdun (qui voudrait dire dune verte), puis elle reçut
la dénomination actuelle qui a subsisté.
Sur une pièce de l'an X, on signale une
maison dite « La Retraite des hommes » ; c'est l'Ecole Municipale actuelle ; sur
une autre, du 2 mars 1818,on cite une maison, sise à l'angle de la
petite rue des Carmes, « et qui était ci-devant la petite salle de spectacle,
dite des variétés ». C'est l'immeuble qui, en 1826, était un magasin d'épicerie
et où se trouvait le chevet de l'ancienne église des Carmes.
La confiserie
Auvigne s'est installée sur une maison à pilastres, avec baie cintrée,
que l’on voit sur un dessin de M. Petit, et au fond se trouvait « l'Hôtel de la
Fleuriaye », qui a conservé une porte du XVème siècle, un escalier de pierre à
pas de vis, et des cheminées assez belles. M. Auvigne a recueilli d'assez
curieux plombs provenant de cet hôtel.
Rue de la Moutonnerie.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue de Coulmiers aux terrains
bordant le ruisseau du Gué Robert.
Il y avait à côté le Pré aux Chèvres, dont
on parle également dans des actes déjà anciens. En 1850, on délibère pour
savoir si on raccordera à cette voie le boulevard latéral de la gare. En 1833,
les propriétaires proposent de la céder à la Ville si elle veut la rendre
viable, mais comme elle n'avait pas la largeur voulue, elle est restée privée.
Rue de Mulhouse.
Quatrième arrondissement. Puroisse de Sainte-Croix. De
l'avenue Carnot au quai Ferdinand-Favre.
Ce nom, destiné à rapieler celui des
villes qui nous ont été arrachées par le malheureux traité de 1871, fut appliqué
en 1901 à cette voie, encore impasse.
Ruelle des Petits-Murs.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. Du quai Penthièvre à la rue d'Erdre.
C'est en 1863 que l'on appela ainsi cette petite rue, pour
rappeler l’ancien passage qui existait près de ce ne lieu avant l'établissement du canal.
Un pont composé de cinq arches, deux fort basses et rondes, une carrée fort
basse et à fleur d'eau, et deux rondes au bout ; la dernière, la plus grande,
avait une grille pour empêcher le passage des bateaux : Voilà comment on
désignait, en 1636, le pont des Petits murs. Un pont de bois y fut reconstruit
en 1755, mais il ne dura que jusqu'en 1794, où on le remplaça par un bac, avec
une corde tendue d'un bord à l'autre, puis en 1808 on décida la construction
d'un autre pont. Ce dernier, commencé en 1810, livré à la circulation en 1814,
fut démoli en 1831.
Peu de ponts donnèrent lieu à tant de tribulations et à
des projets aussi divers, et tout cela pour aboutir à un résultat négatif, car
tous les travaux projetés furent reportés sur le pont de l'Hôtel de Ville,
postérieurement construit, un peu en avant.
Place des Petits-Murs.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. Du quai Penthièvre à la rue d'Erdre.
Cette petite place, réservée ordinairement pour le marché à la paille, et qui
s'est aussi appelée place de la République, a pris son nom de la partie de
l'enceinte qui traversait l'Erdre pour rejoindre le pont de Sauvetout.
Rue des Petits-Murs.
Premier, troisième et quatrième arrondissements. Paroisse de
Saint-Nicolas, numéros impairs, et paroisse de Saint-Similien, numéros pairs.
Du quai d'Orléans à la rue de la Boucherie.
La rue
doit dater de 1780 environ, où on en parle comme d'une « rue projetée conduisant
de la rue du Cheval Blanc à la place de Bretagne », et il faut rétablir, par la
pensée, le pont qui unissait autrefois cette voie à la place et à
la ruelle du même nom.
L'escalier, destiné à joindre le quartier bas et le
quartier haut, fut commencé en 1839.
On l'avait auparavant désignée sous les
noms de rue Beaurepaire et pont des Petits murs.
Rue de l'Ancien Muséum.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue Saint-Léonard au
quai d'Erdre.
Après avoir été rue de la Butte, rue de la Peyronie, rue de
Muséum, elle devint rue de l'Ancien Muséum, pour garder le souvenir de
l'établissement qui y avait été installé dans le local précédemment occupé par
l'Ecole de Médecine, et qui à son tour céda sa place à une école communale,
lorsqu'on eut construit la magnifique annexe, ajoutée à l'Ecole supérieures des
Sciences, sur le square de la place de la Monnaie.
Rue Neper.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Quai Turenne, n° 4.
Jean Neper, Napier
ou Nepair baron de Markiston, mathématicien écossais, né en 1550, mort en 1617.
Cette rue n'est même pas une impasse ni un passage, c'est une cour, fermée par
un portail en fer, de quelques mètres de profondeur, permettant aux locataires
d'accéder à leurs appartements.
Si elle a été rue, il n'en reste que le
souvenir, perpétué par une vieille plaque en tôle peu visible.
Place Neptune.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du pont de la
Belle-Croix au pont de la Poisonnerie.
On disait auparavant place de la
Poissonnerie, nom que nous trouvons, en l'an V, « à propos d'un projet de
construction de la nouvelle Poissonnerie ». Dans une autre pièce de 1817, est
parlé d'une ruelle Raymond destinée à disparaître, et de l'auberge de la Fleur
de Lys.
L'ancienne halle fut démolie et reconstruite en 1720, démolie de
nouveau en 1806 ; celle actuelle fut édifiée en 1852.
Place Newton.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue Newton à la rue Deshoulières.
Isaac Newton
était un savant anglais qui sut se placer au premier rang des mathématiciens,
des physiciens et des astronomes ; né en 1642 à la Terre de Woolstrope, dans le
comté de Lincoln, il meurt en 1727. Date de l'ouverture, vers 1820.
Rue Newton.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue Deshoulières à la place
Delorme. Comme au précédent.
Rue du Nord-Est.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne. De l'avenue de Luzançay au chemin des Fontaines des
Baronnies.
C’est une petite ruelle ouverte dans l’enclos de l’ancien château de
Luzancay.
Place Edouard-Normand.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue Faustin-Hélie aux rues avoisinant le théâtre.
Le
Theâtre de la Renaissance, qui avait donné son nom à la place, fut acheté par la
ville le 28 janvier 1875 ; il avait été construit en 1866 par Chenantais père,
architecte, et devait servir de cirque.
Le Conservatoire National de musique,
qui y est annexé, a été établi à Nantes sous la direction de M. Bresseler : il
devint Ecole succursale du Conservatoire de Paris par arrêté ministériel du 1er
septembre 1847.
La place s'était aussi appelée, tout au moins dans le peuple, la
Motte aux Cochons, et nous retrouvons ce terme dans des actes de baptême, témoin
un acte du 13 février 1764. Plus tard on la dénomma place Gutenberg, puis elle
prit celui de place Brancas, et enfin dernièrement, pour éviter une confusion
avec le quai de ce nom, elle reçut celui de Edouard-Jean Normand, grand
industriel, né à Couché-Veru (Vienne), le 16 octobre 1808, et mort le 30 mai
1896, après avoir exercé les fonctions de Maire du 20 novembre 1885 au 20 mai
1888.
Cour Normand.
Cette cour, qui est privée, est au n° 5 de la rue Scribe,
et rappelle très probablement un nom de propriétaire.
Rue Notre-Dame.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place Dumoustier à la
rue de Strasbourg.
On l’appela précédement rue Delille, ou de l’Isle ; son
nom présent lui vient de la Collégiale N. D. dont le chapitre fut supprimé en
1790, l’église disparut quelques années plus tard.
Des plans figurent en l'au
VII pour « l'alignement de la rue de l'Isle, ci-devant cloître Notre-Dame, »
et les rues nouvelles à établir sur l'emplacement de la Collégiale. En
1826, un autre plan pour la place projetée en vue d'un marché, c'était la place
Dumoustier. Les travaux se prolongent jusqu'en 1861.
Rue Ogée.
Mêmes
arrondissement et paroisse. De la place Dumoustier à la rue Royale.
La rue,
auparavant appelée rue du Cloître Notre-Dame, rue Solon, et aussi rue Lanoue,
reçut le 27 octobre 1837 son nom de Jean-Baptiste Ogée, ingénieur géographe des
Etats de Bretagne, auteur d'une carte de cette province, d'un atlas itinéraire
et d'un dictionnaire historique et géographique. Il naquit le 25 mars 1728 à
Chavures (diocèse de Laon) et mourut à Nantes le 4 janvier 1789 ; (d'après
Mellinet, il serait né à Morni, en Picardie, et serait mort le 6 janvier 1790, à
l’âge de 60 ans).
En 1793, il est question d'une rue à substituer « à la
ruelle ou passage communiquant du Cloitre Notre-Dame à la rue du Peuple Français
», ruelle autrefois fermée par deux portes et privée, où se trouve signalée à
cette époque la fonderie Voruz.
La rue se serait aussi appelée rue Portail,
puisque en 1816 Félix-François Ogée adresse une protestation contre ce nom
donné en remplacement de celui de son aïeul paternel.
L'alignement et la
disposition actuelle de la rue s'exécutèrent en 1871.
Rue des Olivettes.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai de la Maison-Rouge
au quai Magellan.
Olivettes, c'est-à-dire barrières, clôtures, pourquoi ce
nom à la rue qu'on a aussi désignée sous ceux de rue Monfaucon, partie rue
Pellisson ? Elle figure sous ce dernier nom dès 1776 ; tous les actes rencontrés
la signalent comme non viable, non ou mal éclairée, exposée aux inondation,
et privée de toute surveillance, « les patrouilles n'osent s'y
aventurer ». Requête du 23 novembre 1789 pour obtenir le pavage « de la rue
large nommée la rue des Olivettes, qui commence au bout oriental du quays de la
Maison Rouge à l'endroit de l'abreuvoir, et se rend en droite ligne vers midy
jusqu'à la grande rivière, après avoir passé devant le bout oriental de la rue
du Marin et le bout occidental de celle de la Vierge ».
Voilà deux noms inconnus,
en cet endroit du moins.
En 1829, elle est encore garnie de deux rangs de poteaux,
à hauteur d’appui, en forme d'olivettes, et disposés de manière à ne laisser
passer que des piétons. En 1834, une douve existait à l'entrée et on réclame le
remblayage. L'extrémité, du côté du quai Magellan, ne fut annexée à la rue que
vers 1846.
Place de l'Oratoire.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément. Placis à l'extrémité de la rue du Lycée.
L'ancienne Eglise de
l'Oratoire, qui servit un instant de caserne de gendarmerie (jusqu'en 1845 ou
1846), qui avait abrité pendant près d'un demi-siècle les richesses du Musée
départemental, qui aujourd'hui est devenue une annexe des Archives du
Département, dépendait du Collège du même nom, lequel avait succédé en 1617 à
celui de Saint-Clément. Commencée en 1651, l'église fut terminée en 1678 ; des
Oratoriens continuèrent d'y enseigner jusqu'en 1793.
Boulevard Eugène-Orieux.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du boulevard Saint-Félix au
pont de la Tortière.
Ce nom fut appliqué en 1901 à une partie du boulevard de
Ceinture, pour honorer la mémoire de Eugéne-Honoré Orieux, né le 23 janvier 1823
à la Haute-Ile en Rezé, devenu, le 1er janvier 1869, agent voyer en chef du
Département. Par un travail consciencieux, par l'aménité de son caractère, par
la diversité de ses connaissances, il s'était créé une place dans
notre Cité, et il était juste de donner son nom à l'un des boulevards dont il
avait été le créateur. Il mourut au Croisic le 21 juillet 1901.
Rue d'Orléans.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place
Royale au pont d'Orléans.
Cette voie, que l’on a dénommée rue Poussin, rue du
Peuple, rue Charles X, rue Louis-Philippe Ier, rue de la Charte, ne reçut son
alignement qu'en 1827 (ordonnance royale du 24 janvier), et sa dénomination, le
27 septembre 1830. Le premier projet d'ouverture avait été discuté le 17 juin
1791, mais demeura à l'état de projet jusqu'en 1825.
Passage d'Orléans.
Mêmes
arrondissement et Paroisse. De la rue d'Orléans à la place Félix-Faurnier.
On
l’appela également quelque temps passage du Peuple ; il date de la même époque
que la rue de ce nom, et fut dénommé définitivement le 3 juillet 1852.
Pont d'Orléans.
Mêmes arrondissement et paroisses Sainte-Croix et Saint-Nicolas. De
la rue de la Barillerie à la rue d’Orléans.
D'abord connu sous les noms de pont
Sainte-Catherine, pont d'Erdre, pont du Peuple, Pont Charles X, puis enfin pont
d'Orléans, il fut livré au public en juin 1829. En 1832, à la suite d'un
accident (chute et mort de M. Sancton, percepteur de Vertou, dans le canal), on
y établit des chaines de sûreté.
Quai d'Orléans.
Premier et troisième arrondissements.
Paroisse de Saint-Nicolas de 1 à 21, et de Saint-Similien ensuite. Du quai
Cassard à la place du Cirque.
Plusieurs noms lui furent également
attribués et on le désigna sous les noms de quai du Peuple et quai La Martine.
Les travaux de ce quai, subordonnés à ceux du canal, se prolongèront longtemps ;
des pourparlers avec les propriétaires riverains, dont beaucoup ne possédaient
que de simples cases de bois, trainent jusqu'en 1833-1834.
Rue des Orphelins.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Clément jusqu’à la ruelle Bascher, puis
paroisse de Saint-Donatien. De la rue de Coulmiers à la rue Gambetta.
Au n°
15 de cette rue, se trouve la Maison de Saint-Joseph pour l'extinction de la
mendicité, où sont admis les vieillards infirmes des deux sexes. Cette maison
fut fondée en 1828.
La tenue actuelle portait jadis le nom de tenue des Trois
Pendus, en mémoire des trois croix élevées sur le calvaire, et il y existait un
bénéfice ecclésiastique portant la même appellation.
Nous avons parlé (voir
rue Grou) du testament de ce négociant de Nantes, riche, généreux et sans
enfant, qui avait légué sa fortune pour la fondation d'un hospice d'orphelins.
Ces enfants y furent entretenus jusqu'en 1811 ; à ce moment l'Hôtel-Dieu demeura
possesseur de la tenue, dont il touchait les revenus, jusqu'en 1828, où fut
fondée la Société dont nous parlons plus haut.
Chemin de l'Ouchette.
Deuxième
arrondissement. Paroisse Saint-Donatien.
Nom récemment donné à la partie du
chemin du Moulin de la Marrière, dont nous avons déjà parlé, située
entre la rue de Paris et le boulevard de la Collinière.
Rue Oudry.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai de l'Hôpital à la place de la
Paix.
J.-B. Oudry, peintre et graveur, élève de Largillière, né en 1686, meurt
en 1755.
Nous n'avons pu recueillir de renseignements sur cette rue.
Rue Pagan.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue Bonsecours à la rue Diderot.
Les immeubles de cette rue étaient en si mauvais état que dès l'an IV nous
assistons à une descente de justice et qu'on ordonne leur démolition : « Le sol
y est entiérement bas, les issues ne consistent que dans de petites ruelles sans
aucun accès à la rivière, les immondices s'y accumulent, et l'air en est
complètement vicié ».
Pareille observation se retrouve en 1856.
Cette rue, qui
se termine par une impasse fermée par une mince clôture en bois, reçut son nom
du comte de Pagan, Blaise-François, ingénieur et astronome, né à Marseille en
1604, mort en 1665.
Place de la Paix.
Mêmes arrondissement et paroisse. Des
rues Haudaudine et Oudry aux rues Bias et Banier.
Avenue de la Pajaudière.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint Donatien. De la rue de Paris à la rue
de Coulmiers.
C’est une voie privée, dont le nom doit appartenir à une
famille noble ; en 1607, on rencontre un sieur Henri-Patrice Boylesve sieur de la
Pajaudière.
Rue Paré.
Cinquième arrondissement, Paroisse de Saint-Nicolas.
De la rue du Calvaire à la place Bretagne.
Ainsi dénommée d'Ambroise
Paré, né à Laval en 1518 (où on lui a élevé une statue), mort en 1590 la rue a
été ouverte sur l'emplacement du terrain renfermant le Bois des Amourettes, qui
fut vendu le 30 avril 1700.
C'est dans cette rue que s'ouvrait le terrain des
Apothicaires que leur avait cédé la Ville en 1688, et où s'assemblait autrefois
une des Compagnies du Papegault.
Un établissement de bains qui en a pris le nom,
s'est établi au fond d'une cour, dite Sainte-Marie-Louise, dont la dénomination
pourrait rappeler « la fontnine que la benoiste Vierge Marie, Mère de
Notre-Seigneur, ouvrit au vouloir d'Alain Barbe-Torte pour le rafraîchir, luy et
ses chevaliers, pendant le combat qu'il livra aux Normands dans le Pré Nian ».
D'autres placent cette fontaine à la Hautière.
Rue Sylvain-Pâris.
Premier
arrondissement. Paroisse Saint-Donatien. De la place Saint-Félix au boulevard
Amiral-Courbet.
Voie moderne, dénommée le 31 décembre 1856, en mémoire de
Claude-Sylvain Pâris, négociant, Président du Tribunal de Commerce, nommé par le
Premier Consul, le 2 juin 1801, Maire de Nantes. Pâris, né à Rochecorbon
(Indre-et-Loire), mourut en notre ville le 9 mai 1815, à l'âge de 71 ans.
Rue de Paris.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la
route du même nom à la rue Saint-Clément.
Dénommée le 27 octobre 1837, cette rue
(ancien chemin de Paris, avec coude au carrefour des Enfants Nantais) fut
rectifiée en 1840. Nous trouvons au 182 de cette rue une cour des
Quatre-Nations. nom déjà rencontré ailleurs.
Route de de Paris.
Il existait
deux chemins de Paris : 1° le bas chemin, nommé aussi le chemin de Toutes-Aides
commençant à l'entrée du faubourg de Richebourg et continuant jusqu'à la
chaussée, percée d'une arche, dite le Pont de Toutes-Aides. Là il tournait à
droite vers la prairie de Mauves, à la Moutonnière, et gagnait l'arche du Gué
aux Chèvres (cette arche démolie en 1849, datait de 1572) ; 2° le haut chemin,
celui du faubourg Saint-Clément, suivait la rue Saint-Clément actuelle jusq’au
bas du Coudray, où il tournait à droite. La rue Saint-Rogatien maintenant route
de Paris, entre les rues de Coulmiers et Saint-Clément, approuvée par
ordonnance royale du 26 septembre 1837, a été exécutée de 1838 à 1841, ainsi
qu'un passage souterrain au couvent des Dames de l'Adoration.
Rue Parmentier.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du boulevard Saint-Aignan à
Plaisance.
La rue était encore inachevée en 1843 ; « il y a pourtant 20 ans
qu'elle existe, dit un pétitionnoire », et dès 1837 elle avait reçu sa
dénomination, en souvenir du Baron Parmentier Antoine-Augustin, agronome, né en
1737 à Montdidier, mort en 1813.
La cour Brasseul existe au n° 10.
Place du Bon-Pasteur.
Troisième et cinquième arrondissements. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue Contrescarpe à la rue Guépin.
Comme nous l'avons dit
à la rue Paré, cette place a été partiellement conquise sur le terrain aliéné en
1790 ; tout le plan de ce quartier a été proposé et adopté en 1787 ; en 1807 on
s'occupe de l'escalier destiné à relier la place avec les rues en contrebas, on
avait d'abord pensé à une rue charretière et écarté l'escalier à cause des
dimensions exagérées données aux marches, mais il fallut y revenir.
Le nom
vient d'une maison de refuge, fondée en 1793 par Mlle Gaudin, lingère, et le
diacre Barbot de la Perinière, pour les malheureuses qui avaient été détournées
de leur devoir, maison identique à celle que nous avons à signaler rue du
Refuge.
Rue et ruelle du Pavillon.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne.
Citons pour mémoire ces deux voies ; la rue n'existe plus, elle
allait (voir le plan de 1849) aboutir à l'avenue de Lusançay et a dû disparaître
au moment de l'établissement de la voie du chemin de fer de Nantes à
Saint-Nazaire. De la seconde, la ruelle, reste un écriteau à l'entrée d'une cour
fermée, n° 2 de la rue de Lusançay, et c'est tout. Il y avait, près les fossés
Mercoeur, une tenue du même nom, qui fut détruite en 1750 pour percement des
rues.
Ne peut-on voir, dans cette dénomination, un souvenir de Louis Mesnard,
écuyer, seigneur du Pavillon, capitaine en chef d'une des compagnies de Nantes,
juge des Marchands et 65ème maire de notre ville, en 1682 ?
Rue Fanny-Peccot.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place
de l’Hôtel-de-Ville à la place Saint-Vincent.
C'est vers l’an V que l'on projeta
la rue qui devait traverser le terrain des Saintes Claires, devenu propriété
particulière, et qui en prit le nom, puis celui de petite rue Saint-Vincent,
devenue à son tour, le 12 juillet 1898, rue Fanny-Peccot, en souvenir de
Demoiselle Françoise-Elisabeth Peccot, (car elle toujours porté les prénoms de
sa mère), propriétaire, demeurant, 4, place du Bon-Pasteur, où elle est décédée
le 23 juillet 1896, à l'âge de 77 ans, laissant, par un testament du 6 du même
mois, toute sa fortune au Bureau de Bienfaisance, à charge pour lui d'exécuter
différents legs importants détaillés tout au long dans ce testament. Son père
était Louis Peccot, architecte, frère de Mathurin Peccot, également architecte,
et sa mère était Françoise-Elisabeth La Chau de Reveillas.
Cour des Pêcheurs.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine.
Cette cour existait encore
en 1862 et s'tendait le long de la Loire, un peu à gauche de la place
Victor-Mangin. Elle a été démolie en cette année, lors de la reconstruction de
la partie nord du pont, ainsi que la maison qui se baignait dans la rivière, et
fut remplacée par la cale descendant vers la prairie. Elle a dû emprunter son
nom au genre d’industrie de ses habitants qui sont demeurés ce qu'ils étaient
alors.
Rue Emile-Pehant.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
De la rue Fourré à la rue Monteil.
Le 21 mai 1890, on appliqua à la rue dite
Est-Ouest le nom du Conservateur de la Bibiothéque de notre Ville,
Jules-Emile-Fulgence Pehant, né à Guérande le 19 janvier 1813, et mort à
Nantes le 6 mars 1876, Pehan demeura en fonctions du mois d’août 1848
jusqu'à sa mort. Son buste fut placé en 1904 dans le vestibule d'entrée de la
Bibliothèque.
Rue Pélisson.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. Du quai de la Maison-Rouge, n° 8, à la rue des Olivettes.
Pélisson
Paul, né en 1624, à Béziers, devint l'aide de Fouquet, dont il partagea la
disgrâce en 1661, plus tard fut nommé à l'Académie dont il écrivit l’histoire et
une de Louis XIV ; il mourut en 1693.
Ouverte au commencement du XIXème
siècle, on parle ensuite de sa suppression en 1844.
Rue de la Pelleterie.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Simillen. De la rue des Hauts-Pavés au
chemin des Trois-Ormeaux.
La rue, qui en 1886 était encore voie privée, a
pris son nom d’une tenue placée sous le chef de l'Archidiaconé de la Mée ; une
avenue, portant la même dénomination, existe au n° 99.
Rue Pelloutier.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Pierre-Landais à
la rue Latour-d'Auvergne.
La rue, qui alors s’appelait rue Harrouys, reçut le 19
juin 1863 cette dénomination, en mémoire de M. Hippolyte Pelloutier aîné, ancien
négociant, armateur et consul de Prusse en notre ville, qui s'est acquis un
droit la reconnaissance publique, dit l'arrêté de la Municipalité, par les dons
faits à la commune de tous les terrains ayant servi à la formation des voies
publiques existant dans ce quartier.
Rue des Pénitentes.
Deuxième et
troisième arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre. De la place du
Port-Communeau à la rue Saint-Jean.
La rue, appelée quelquefois, rue des
Cordeliers, et rue des Pénitentes, qui au moment de la Révolution était désignée
sous le nom de rue Bacon, reprit son nom de rue des Pénitentes en 1816. Elle
devait cette appellation à l'établissement tenu par les religieuses de
Sainte-Marie-Madeleine, qui semble y avoir été établi, vers 1671 : il y avait
une chapelle avec cimetière. La maison fut fermée en 1791 et vendue en l'an II.
Nous trouvons à la date du 23 pluviôse, an VIII, un acte relatant l'abandon à la
ville, en 1786, par les Cordeliers, d'un terrain pour l'élargissement de la rue.
Quai Penthièvre.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. Du pont
d’Orléans à la place des Petits-Murs
Une pièce, du 8 avril 1791, mentionne le
projet de construction « d’un pont traversant l'Erdre depuis la porte Sauvetour
jusqu'à l'abreuvoir du Cheval-Blanc, et l'établissement d'une percée pour
communiquer, par des quais, depuis celui des Gardes françaises jusqu'à cet
abreuvoir ». Ce quai fut dénommé le 27 octobre 1837 en l'honneur du duc de
Penthièvre, petit-fils de Louis XIV, gouverneur de Bretagne en 1737, mort en
1793.
Rue Pérelle.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix, De la
rue Fouré à la rue des Olivettes.
Pérelle Gabriel, dessinateur et graveur, né à
Vernon-sur-Seine au commencement du XVIIème siècle, meurt à Paris vers 1675. Le
26 prairial an IV, les propriétaires des terrains sur la prairie de
la Madeleine, se croyant dégagés de toute servitude pour l'entretien des
chemins, adressent une requête au Bureau de Ville pour faire constater leurs
droits.
En 1834, la rue venait d'être prolongée, les habitants demandent à ce
qu'on utilise à leur profit les déblais provenant des travaux du Sanitat, afin
de la mettre à l'abri des inondations.
Nouvelles réclamations en 1837, en 1845,
en 1852, et même il faut aller jusqu'en 1865 pour rencontrer des travaux
définitifs. Cette voie a porté le nom de rue de la Vierge.
Rue Casimir-Perier.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
Cette voie
privée, qui s'étend du carrefour formé par les rues Léon-Say, Jules-Simon et
Emile-Souvestre, jusqu'à son débouché, sur le boulevard Lelasseur, a été ainsi
désignée par M. Le Lasseur qui créa le quartier sur une partie de sa propriété
de la Sauzinière.
Les premiers habitants de cette rue, à qui revient l'idée,
voulurent ainsi fixer le souvenir de Jean-Paul-Pierre Casimir-Perier, né à Paris
en 1847, élu Président de la République le 27 juin 1894, et qui démissionna le
15 janvier 1895.
Rue Perrault.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la Chaussée de la Madeleine à la rue des Olivettes.
Nous avons
entendu citer plusieurs attributions différentes ; entre l’architecte de ce nom
qui vécut de 1613 à 1683, Claude Perrault, échevin de Nantes de 1677 à 1687, et le
littérateur Charles Perrault, né à Paris en 1628 et mort en 1703, nous
pencherions pour le dernier, mais sans preuve. Dans une pièce de 1838, la rue
est dite n'être « qu'un cul-de-sac », et en 1869 nous rencontrons un
autre acte relatif à son prolongement jusqu’à la chaussée de la Madeleine.
La voie se serait appelée un instant rue Lecadre.
Rue des Perrières.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. De la rue Roi-Baco à la rue de la
Hautière.
Il y avait une tenue des Perrières en cet endroit ; d'un autre
côté, la carrière de Miséry s'est appelée la carrière des Perrières, et nons
avons aussi entendu parler d'une cour dénommée cour de la Perrière Duval.
Tout
cela doit se rattacher à une même cause, l'extraction de la pierre qui s'est
faite depuis longtemps dans ce quartier de l'Hermitage.
Rue Petit-Pierre.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue de Vertais à la
rue Prairie-d’Aval.
En 1792, un acte la désigne sous ce titre « Ruelle qui
conduit de la rue de Vertais à la prairie d'Abas », et dans une autre pièce du 2
floréal an VI, nous lisons que les manufactures intéressantes établies dans ce
quartier ont engagé les propriétaires riverains à convertir la ruelle en rue et
à la faire paver. Un immeuble décrété d'alignement le 2 décembre 1806, est dit
donner sur la rue Lecat, rue qui conduit à la manufacture de Petit-Pierre. On
la nomma rue Cherche-Midi, et, le 27 septembre 1830, elle fut appelée du nom du
propriétaire de cette manufacture, lequel était le beau-père de M. Ferdinand
Favre, père du Maire de Nantes.
Rue Pierre-Nantaise.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne. De la place des Garennes à la carrière Miséry.
Les
journaux de 1837, dit Verge, annoncent que « la Pierre Nantaise a
disparu ». C'est cette pierre qui a donné son nom à la rue. Ce rocher, situé sur
le penchant du coteau de Miséry, présentait une surface assez unie de plusieurs
toises carrées ; sa déclivité formait avec le sol un angle presque droit. Les
enfants du quartier s'execaient à courir, et à faire divers tours sur cette
pente rapide avec une adresse surprenante.
Nous ferons remarquer que quatre
pierres sont signalées dans la Loire et toutes quatre servent de limites à des
concessions de pêcheries ; ce sont ; la Pierre Ingrande, la Pierre Percée, la
Pierre Nantaise et la Pierre Ange.
Dénommée le 31 décembre 1856, nous
reporterions l'ouverture de notre rue vers 1850, d’après une pièce du 1er septembre
1850.
Rue de Pilleux.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du
chemin de Plaisance au boulevard Saint-Aignan.
La rue formait limite entre la
ville de Nantes et Chantenay. Aussi sur la plupart des demandes d'alignement,
trouve-t-on de préférence le terme : Village de Pilleux.
En 1816, un plan fut
préparé en vue de rectifier la voie qui était dite tantôt chemin de Pilleux,
tantôt chemin des Bêtes, et qui ne fut définitivement prolongée qu’en 1858, après approbation
gouvernementale du 30 décembre 1857.
Plusieurs noms ont attiré notre attention dans
la lecture des pièces ; ainsi on dit d'un immeuble qu'il est construit au lieu
dit le « Champ de Bataille » ; une propriété est appelée « de l’Aveneau » ou bien
encore, on parle « du ruisseau Le Pilleux, du Pont de Pilleux » (ce pont,
construit en 1848, avait d'abord été appelé pont de la République).
Place du Pilori.
Deuxième et troisième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix, n°s 9 à
14, et Saint-Pierre, n°s 1 à 8. De la rue du Château à la Basse-Grande-Rue.
Autrefois on disait de préférence Puy Lory, et cela donnerait
gain de cause à ceux qui attribuent le nom au puits, qui date de 1516, d'abord
supprimé en 1721, puis comblé en 1861, et que l'on désignait sous les noms de
Grand-Puits et Puits-Salé. Le nom, tel qu'on l'écrit aujourd’hui, serait au
contraire en faveur de ceux qui ne veulent y voir que le souvenir du pilori
(commun entre le Comte et l'Evêque), qui y fut transporté de la place
Saint-Pierre vers 1555 jusqu'au jour où on l'installa au Port-Maillard, place du
Bouffay (1642).
La place a porté d'autres noms. Carrefour du Grand Puits Salé,
Place Bourbon. Puis, le 25 juillet 1832, place du Pilori.
Avenue du Pin.
Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Cette avenue, qui va du
boulevard Saint-Félix à l'entrée du Pin (rue du Loquidy), a été dénommée le 21
mai 1900 et a emprunté son nom à la propriété de M. Josep Mosneron. Seigneur
du Pin.
Rue du Pipay.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De
la rue de Coulmiers à la rue de la Mitrie.
La rue, auparavant chemin du Pipay,
établie partiellement sur la tenue de la Petite Basse Rivière, fut modifiée à
plusieurs reprises, notamment en 1878.
Son nom doit rappeler celui d'une
propriété.
Rue de la Piperie.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne. De la rue Luzançay à l’avenue du même nom.
La rue remonte aux
premièrs années du siècle dernier.
Quai de la Piperie.
Mêmes
arrondissement et paroisse. De la rue de Luzançay à la Grenouillère.
C'est
également à la même date que l'on peut reporter la construction du quai, mais
nous ne pouvons expliquer le nom.
Pont de Pirmil.
Quatrième arrondissement.
Paroisses limite de la Madeleine et de Saint-Jacques. De la rue Vertais à la
place de Pirmil.
Le pont de Pirmil traverse le grand bras de la Loire, près
de la rive gauche. Reconstruit vers 1444, emporté par les glaces en 1558, rebâti
en 1563, il fut encore refait en maintes circonstances, en 1572, 1588, 1598,
1687. Une pyramide y fut plantée, en 1614, du côté de Vertais. Très endommagé en
1711, on mit plus de trente ans à le réparer. Il fallut y revenir encore en 1805, où on se
décida à supprimer le pont-levis, en 1833, en 1842 ; enfin on le reconstruisit en
entier, de 1860 à 1863.
A la tête de ce pont, du côté du faubourg, s'élevait la
grosse tour cylindrique et le Château de Pirmil, construits en 1365 par l'amiral
Nicolas Bouchard, d'après les ordres du Duc Jean IV ; (on l'appela Chastel
Bouchard) ; le Château était gouverné par un Capitaine, au XVIIème siècle la
milice bourgeoise en formait la garde. La Tour fut détruite en 1626, sur la
demande des Etats de Bretagne, ses ruines disparurent en 1839 quand on élargit
la place de Pirmil. Un rapport du sieur Ogée, du 6 octobre 1820, appelle
l'attention des bureaux sur le mauvais état des immeubles, sis sur l’arche
faisant partie autrefois du pont de Pirmil ; il dit qu'il a visité en même temps
la Tour et le mur vers le nord de cette tour qui servait à soutenir le
pont-levis. Pareille visite dut être renouvelée en 1851.
Place Pirmil.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Saint-Jacques.
La place sépare le pont du
même nom de la rue Saint-Jacques.
Pirmil s’est écrit Pilemil ou Pilemy, Piremil ou
Piremy, et enfin Pirmil. Faut-il en rapprocher le terme Pila millaria,
c’est-à-dire borne ou pierre millière ?
Rue Piron.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. De l’entrée du cours de la République à la rue de
l’Héronnière.
La rue fut créée, vers la fin XVIIIème siècle, ssur
l’emplacement de la chapelle et du logis des Grands Capucins, établis d'abord au
Marchix, puis sur la Fosse en 1629, et dont le couvent disparut dans les travaux
de création du quartier Graslin.
Le poète Alexis Piron, naquit à Dijon, en 1629
et mourut en 1673.
Nous avons trouvé classée à cette rue, mais sans pouvoir
spécifier si elle s'y rapporte une note assez curieuse du 23 décembre 1729 ;
c'est une descente de justice provoquée par une mesure prise par les Pères « sis
à la Fosse, lieu néanmoins qui est le centre du commerce et très habité, où il y
a eu un passage de tout temps pour communiquer tant pour les gens de pied qu'à
cheval et autres voitures de la rue vulgairement appelée rue des Capucins (?)
donnant dans un autre quartier aussy très habité appelé le
Bignon Lestard ; que par les ouvrages des Révérends Pères Capucins, le passage
est entièrement bouché en sorte qu'ils entendent faire une clôture
particulière… ».
Rue de Plaisance.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame pour les numéros pairs. Du Mont-Saint-Bernard à la rue
Amiral-Duchaffault.
La rue forme la limite entre les communes de Nantes et
Chantenay et donna lieu à de nombreuses discussions, chacune de ces deux
communes rejetant sur l’autre le soin de faire droit aux réclamation de ses
habitants. Elle recut ce nom le 27 octobre 1837.
Rue de la Poignée.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. De l’avenue de Luzançay à la limite de
Chantenay.
La rue aboutissait à la Loire par un prolongement dont un industriel
demanda la suppression en 1872, mais vainement, puisque nous voyons se prolonger
les plaintes sur le mauvais état de cette voie, et de l'escalier qui permettait,
au bout de la rue, d'aller puiser de l'eau dans la Loire.
Le chemin de fer avait
assuré aux habitants du quartier un chemin pour venir en ville ; 1° un escalier
et un chemin à niveau le long de la carrière de Miséry ; 2° le chemin de la
Poignée, celui de la Baronnie et enfin l'escalier que joint la Grenouillère. On
résolut, en 1873, la suppression de l'escalier des Cent pas (nous en avons déjà
parlé. voir ruelle Cassy).
Rue de la Poissonnerie.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. Du pont du même non à la place du change.
La
Poissonnerie, ou cohue au poisson frais, qui a donné son nom à la rue, était sur
la Saulzaie dès avant 1477, elle a été reconstruite en 1618, 1783, 1807 et 1852.
La rue a perdu l’aspect pittoresque qu’elle avait autrefois avec ses boutiques
basses et ses maisons en bois, parmi lesquelles on distinguait celle
dite des Enfants Nantais, démolie en 1850 et dont des débris ont été transportés
au Musée.
Dès 1741 on s’occupa de son alignement, poursuivi jusque dans le
siècle dernier, en même temps que l’on surveillait son élargissement.
Pont de la Poissonnerie.
Troisième et quatrième arrondissements. Paroisse de Sainte-Croix. De la
rue de la Poissonnerie à la rue Bonsecours.
Plusieurs noms lui furent
appliqués : Rote Chalandière en souvenir de la Porte de ce nom, dont les tours
reconstruites en 1485, furent démolies vers 1755 ; Pont de la Poisonnerie, Pont
de la Paix. Pont d’Aiguillon en mémoire de Armand de Wignerod. Duc d’Aiguillon,
neveu de Richelie, nommé Lieutenant général du Comté Nantais et gouverneur de la
Bretagne, poste dont il prit le commandement en l’an 1753 ; enfin, en 1905,
l’Aministration décida de revenir au nom de Pont de la Poissonnerie, qui du reste
est celui sous lequel il avait toujours été dénommé dans le peuple.
Ce pont fut
reconstruit en 1669-1670, en 1757, enfin en 1843, le 18 octobre, on proposa la suppression des
deux parapets de pierre et leur remplacement par une balustrade en fonte, le
baissement des trottoirs et la suppression des bornes, la rectification du dos
d’âne de la chaussée.
Passage Pommeroye.
Cinquième arrondissement. Paroisse
de Saint-Nicolas. De la rue de la Fosse à la rue Santeuil.
Une Société
d’actionnaires, dont M. Pommeray, ancien notaire, était le gérant, demanda, le
15 juin 1840, l'autorisation d'ouvrir le passage qui prit et garda son nom ; les
travaux commencèrent aussitôt, et le passage fut livré au public en 1843.
En
1851 et 1852, s'ouvre, avec M. le Baron de Lareinty, une procédure
pour obtenir une communication de cette voie avec la rue Régnier. Le passage
est demeuré propriété privée.
Cour Porcher.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne.
Cette cour,
dont nous avons eu l'occasion de parler à propos des petites rues et voies
supprimées lors de la rectification de ce quartier et des travaux du chemin de
fer, s'ouvre au n° 32 de la rue de l'Hermitage.
Rue Portail.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place Dumoustier à la place
Saint-Pierre.
Autrefois appelée rue du Cloître Notre-Dame, la rue reçut le 28
octobre 1869 le nom de Jacques-André Portail, fils d'un architecte nantais, né au
commencement du XVIIIème siècle et mort à Nantes le 30 janvier 1767. Au
commencement, la rue n'était guère qu'un passage que l’on élargit dès 1816.
Rue du Port-au-Vin.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la
rue de la Fosse à la place du Commerce.
Cette rue, qui a pris, le 18 août 1874,
sou nom de la place où elle aboutit, et qu'on désignait auparavant sous le nom
de rue des Trois-Trompettes, a perdu une partie de son terrain, lors de
l'élargissement de la rue de Gorges.
Rue du Port-Cassard.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. De la rue Dos-d'Ane à la Loire.
A
une réclamation d'un propriétaire, en 1881, il est répondu que la
rue est fermée à son entrée par des bornes en granit armées de chaines en
fer, que les voitures ne peuvent y circuler. On discuta sur sa suppression en
1890, mais il parut préférable d’un améliorer l’accès.
Place du Port-Communeau.
Deuxième et troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre.
De la rue de Strasbourg au Pont Morand.
On a discuté sur ce nom et on a même
voulu l'expliquer par un jeu de mot, en changeant son orthographe; tout est
possible, après tout.
La place représente l'emplacement de l'ancien couvent des
Pénitentes dont une partie devint plus tard l'Hôtel de Bretagne.
En 1815,
alors que le Gouvernement venait de créer dans chaque Département un nouveau
corps d'infanterie, destiné à renforcer la police et à décharger les garnisons
des villes d'une partie du service de place, on y installa la compagnie
départementale de la Loire-Inférieure, qui se composait de 100 hommes, dont 3
officiers, et on désigna l'immeuble par le nom de « Caserne des Pénitentes ».
Cette compagnie disparut en 1818. Elle fut d'abord dénommée place d'Aiguillon,
du nom du Duc qui en ordonna les travaux en 1757, puis place de la Concorde
pendant la Révolution ; un arrêté municipal du 13 août 1818 lui rendit sou nom
actuel.
Au moyen-âge, beaucoup de marchandises étaient amenées à Nantes par
l'Erdre, et on les débarquait au Port Communenu, après leur avoir fait passer la
chaussée de Barbin. Le premier projet de marché date de 1745 ; le 12 avril
1777, on y installa les marchands de beurre et de fil, renvoyés de la place du
Pilori, et quelques années après on y transportait également le marché aux
coutils qui se faisait dans la rue de la Salorge. La place ne fut guère,
modifiée jusqu'en 1808, où on songe à son embellissement ; mais les projets se
succédèrent sans être exécutés, jusqu'en ces dernières années ;
le fond, occupé alors par l’hôtel de Bretagne, disparut pour l’achèvement de la
rue de Strasbourg.
Rue du Port-Communeau.
Troisième arrondissement. Paroisse
de Saint-Pierre. De la place du Port-Communeau à la rue Saint-Léonard.
Cette
voie, autrefois dite rue Morand, ne s'est rectifiée qu’à la fin du XIXème siècle :
on aurait pu, surtout à une époque où l'on attribuait communément aux
voies le nom des corps de métiers qui s'y rassemblaient, la dire rue des
Charpentiers ; car, soit que le voisinage du port leur procurât des facilités
d'approvisionnement, soit pour toute autre raison, on y rencontrait nombre
d'industriels de ce métier. Ils avaient même choisi l'église Saint-Léonard,
située un peu plus loin, pour leur paroisse, et tous les ans ils y faisaient
célébrer une messe, à la chapelle de Saint-Joseph. A l'angle de la rue et de
celle de l'ancien Muséum, se trouve un bâtiment, au début du XXème siècle école des Filles,
qui a servi de Muséum d'Histoire Naturelle de 1810 à 1875, après avoir abrité,
de 1766 à la Révolution, l'Ecole de Médecine.
C'est sur l'emplacement du
bâtiment des Archives, élevé au fond du jardin de la Mairie, sur la Garde-Dieu,
que s'élevait l'église Saint-Léonard.
A signaler une cour et un passage aux
numéros 14 et 15 de la rue.
Rue Port-Durand.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Donatien. Chemin vicinal 65, du Port-Durand.
Nom d'une terre
et juridiction, dont on a trace des 1180. Dans une pièce de 1832, on parle de
la nécessité d'améliorer les chemins qui conduisent au Port-Durand, situé près
des moulins de Belle-Isle. Nous rappellerons qu'à l'angle de la rue
Saint-Donatien et de la rue Desaix, il y avait la chapelainie du Puits percé,
fondée en 1480 et desservie par la chapelle de Belle-Isle, détruite en 1771 et
dont il reste quelques débris de murailles couverte de lierre.
Les réparations
de chemins durent se faire lentement, la plupart du temps aux frais des
propriétaires, dont nous avons une suite de réclamations jusqu'en 1856.
Rue Port-Garnier.
Mêmes arrondissement et
paroisse. Du chemin de Clermont à l’Erdre.
Rue Port-Guichard.
Mêmes arrondissement et paroisse.
De la rue Coudray à l’Erdre.
Nom d'une terre. Un
aveu de 1419 cite ce nom que l'on retrouve au XVIIème siècle chez un habitant du
château de l'Eperonnière.
Les propriétaires se plaignaient souvent du mauvais
état où on laissait leur chemin, qui n’était guère entretenu que par les
restaurations partielles et toutes individuelles, qui s’y faisaient de temps en
temps, ce qui semblerait indiquer une voie privée dont l’Edilité refusait de se
préoccuper.
Rue Port-la-Parée.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. De la rue de la Prairie-d’Amont au port de ce nom.
Cette voie a
disparu lorsqu'on a établi le boulevard Victor-Hugo et la place Virtor-Mangin.
La rue des Neuf-Ponts y aboutissait.
Rue Port-Sablé.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques. De la rue Dos-d’Ane à la Loire.
Nous
demeurons sans renseignement sur cette voie qui a recu sa dénomination le 27
octobre 1837.
Rue Port-Neuve.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue du Marchix à la place Viarme.
La Ville s'arrêtait
auparavant à la Porte Neuve, établie à l'entrée du Marchix et démolie en 1743,
et qui a donné son nom à la rue. Pendant la Révolution on la dénomma rue
Cassius.
Rue de la Poudrière.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Clément pour le côté aspectant la Ville, et de Saint-Donatien pour le côté
opposé. De la rue Saint-André à la place du Lieutenant-Jehenne.
On l'appela
aussi rue Godivelle, rue de Virgile ; le premier nom lui vint de la tenue des
Godivelles, où fut transporté le dépôt des poudres, d'abord établi à la
Morinière, transféré en 1775 à la Prairie d'Amont, en 1784 dans la rue de Gigant
et en 1786 dans cette rue ; on construisit plus tard le petit monument d'aspect
assez bizarre, encore existant, dont le fronton porte ce titre, toujours lisible
: Règle des Poudres ; d'où le nom qui est resté à la rue. La Ville ne tenait pas
beaucoup à un voisinage aussi dangereux et fit, en 1807, des démarches
instantes, que nous trouverons renouvelées en 1842, pour obtenir un transfert
extra muros.
Cour de la Poule-Noire.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix.
Signalons au n° 18 de la rue des Olivettes cette cour,
dont le nom pourrait se rattacher à l'hôtel existant au n° 7, l'hôtel de la
Poule Noire, où descendaient les commissionnaires ruraux, et qui fut incendié en
1886.
Place de la Préfecture.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la rue Royale à la Préfecture.
La Chambre ancienne des
Comptes, qui en 1515 se trouvant trop à l'étroit dans la maison de Montfort
s'était établie aux Cordeliers, fut commencée cette année par François Ier (on
acheta les maisons, cours et jardins de 38 particuliers) et achevée en 1533 par
Henri II ; la nouvelle chambre fut commencée le 6 septembre 1763 et terminée en
1782, sous la direction de l'architecte Ceineray.
D'après une pièce du 13 mai
1775, adressée par les sieurs Perret et Launay, propriétaires de la Manufacture
de faïence, on s’occupe à ce moment de « la place projetée au devant de la
Chambre des Comptes », et une autre du 7 octobre 1786 nous parle « d'un traité,
entre la Mairie et les Cordeliers, à l'occasion des travaux de la place du
Palais » : un plan manuscrit, joint à ce dernier acte, indique l'état des
lieux.
La place fut nivelée lors de la démolition du cavalier du Jardin de
Papegault ; les terres qui en provenaient furent employées à remblayer le quai de
l'Erdre.
Les bâtiments de la Préfecture ont soixante-quatre mètres de longueur
sur vingt-deux mètres de largeur ; c'est en 1800 qu'on y installa les Bureaux,
alors que le Chef du Département demeura, jusqu'en 1828, à l'Hôtel d'Aux, place
Louis XVI, A remarquer l'escalier à deux rampes conduisant aux appartements,
ainsi que la statue d'Alain Barbe-Torte. Des travaux complémentaires furent
entrepris en 1857 pour aménager dans une aile tout un service de bureaux.
Rue Prémion.
Deuxième et troisième arrondissements. Paroisse de St-Pierre.
De la rue Mathelin-Rodier à la place de la Duchesse-Anne.
Jean-Baptiste
Gellée de Prémion, avocat au Parlement, subdélégué de l’Intendance de Bretagne,
Maire et Colonel de la Milice Bougeoise, fut choisi, une premier fois, le 14 mai
1754, par le Roi, puis en 1776, et demeura en fontions jusqu’en 1782. Né le 19
décembre 1711, il mourut le 11 novembre 1794.
Son nom fut appliqué à la rue, que
l’on dénomma rue Brutus pendant la Révolution.
Rue Pré-Gauchet.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Clément.
Cette petite voie privée, va du quai
Malakoff à la prairie de Mauves, coupant la rue de Cornulier au n° 14. On
l’appelait auparavant impasse Pergeline.
Rue Pré-Nian.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai d'Orléans à la rue Affre.
La
rue s'est ouverte vers 1837, puis a été prolongée en 1856 sur le terrain où
était « la prée de Nian ou d'Anion ». C'est dans cette prée que se faisaient les
joûtes, courses et tournois, organisés par les Templiers qui y possédaient un
vaste emplacement depuis 1141. C'est dans cette prée que, en 940, Alain
Barbe-Torte livra bataille aux Normands qu'il chassa de Nantes. La chapelle des
Templiers ne disparut que vers 1828, au moment oit l'on perçait la rue
d'Orléans.
Ruelle du Pré-Saulzaie.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de la Madeleine. De la ruelle du Petit-Quai à la rue Petite-Biesse.
Aucun détail sur celle ruelle, relativement ancienns.
Il y a dans le sixième arrondissement, et paroisse Sainte-Anne, un chemin dit le Chemin des Propriétaires.
Rue du Puits-d’Argent.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Nicolas. De la rue de la Fosse à la rue Santeuil.
Il y avait l’hôtel
Huel, sire du Puis d’Argent ; on pent y rattacher l’origine du nom de la rue. On
signale aussi, au haut de la rue (XVIème siècle), la maison de la Tour de
Londres, évidemment une hôtellerie.
Ruelle du Petit-Quai.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Petite-Biesse, n° 3, à la
Ruelle du Pré-Saulzaie.
Aucun renseignement n’a pu être recuilli.
Rue Rabelais.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue
Richeboury, n° 20, à la place des Minimes.
Nommée précédemment rue
Saint-Antoine, la rue a emprunté son nom actuel à François Rabelais, né à Chinon
en 1483, mort en 1553 à Paris.
Rue Racine.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas, n°s 2 à 28 et 1 à 11, et de Notre-Dame pour les
autres. De la place Graslin à la rue Copernic.
La rue, dénommée rue Thiars en
1787, a reçu, comme les autres voies limitrophes, son nom en raison du voisinage
du théâtre. Jean Racine, né en 1639 à la Ferté-Milon, meurt en 1699. Dans ces
dernières années, une partie de la rue de Gigant lui fut annexée, à partir de
l'embranchement de la rue Marivaux.
Rue de la Raffinerie.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Conan-Mériadec, à la rue
Grande-Biesse.
La rue a emprunté son nom à l'établissement de MM. Etienne et
Say ; dans une pièce, datée de 1841, ces Messieurs, se disant propriétaires de
l'impasse conduisant du pont de Biesse à la raffinerie, la femèrent par une
barrière. Le droit leur fut contesté. On leur laissa seulement l'autorisation de
maintenir la barrière, sauf à l'enlever à la première injonction.
Une voie qui
portait le nom de l'ancienne raffinerie, (le plan de 1849 mentionne bien une
raffinerie S. Omer et Barré), et qui a disparu lorsque le quartier fut modifié,
allait de la rue de Lavoisier à la rue Chaptal. Nous la mentionnons à titre de
souvenir.
Rue Rameau.
Cinquième arrondissement, Paroisse de Saint-Nicolas. De
la rue Santeuil aux rues Grétry et Suffren.
Né à Dijon en 1683, J.-Philippe
Rameau meurt en 1764. Son nom fut donné à la rue le 6 août 1816, remplaçant ceux
de Richard et de Coustard qui lui avaient été antérieurement attribués.
Rue des Récollets.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du
Boulevard Vidor-Hugo à la rue Petite-Biesse.
Les Récollets s'installèrent à
Nantes, sur les Ponts, en 1617, leur Eglise fut consacrée en 1632. Ils furent
dispersés en 1791, et en 1795 on afferma leurs maisons et leurs jardins.
L'église dans laquelle on avait installé une forge, et un magasin d'habillements
militaires, fut incendiée le 19 août 1795 et on vendit, par portions, en 1801 et
1803, les bâtiments et l'enclos. Une vingtaine d'années après on y installait
une brasserie, puis des ateliers pour l'impression des toiles de coton. De là
l'origine du nom de la rue. Une partie des maisons a été établie sur d'anciens
restes du couvent ; et, lorsque des fouilles sont entreprises pour les besoins
de la construction, il n'est pas rare de rencontrer des ossements, de vieilles
monnaies. Nous citerons particulièrement l'emplacement du n°2, où furent trouvés
trois squelettes entiers, enfouis dans une couche de sable fin, et où se voient
encore aujourd'hui des traces très nettes du couvent.
Une pompe à incendie
était dans une maison de la voie, pour laquelle la Ville payait un bail annuel
(Pièces de 1817).
Pont des Récollets.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la
rue de Vertais à la rue Petite-Biesse.
Le Pont s'est aussi appelé Pont des Poutreaux,
Pont des Rousseaux, Pont de Vertais, Pont Brisebois, Pont Grotius. Des maisons y
existaient comme sur les principaux ponts de Nantes (vente d'immeubles an X, et
en 1829). En 1840, on entreprit des travaux pour l'élargissement de la voie.
Rue du Refuge.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De
la Place Dumoustier à la rue d’Aguesseau.
Cette rue à été prise sur l'ancien enclos
des Cordeliers et doit son nom à l'établissement du Refuge dirigé par les
Religieuses de Notre-Dame de Charité, qui après avoir été d'abord abritées
à l'hôtel de Portric, place Saint-Vincent, par les soins et aux frais de
M. Le Pourceau de Tréméac, curé de Saint-Pierre, s'y installèrent de 1812 à
1825. Ces religieuses sont aujourd'hui dans la rue de Gigant. La rue qui avait
été aussi dénommée rue Neuve, rue d' Austerlitz fut classée comme voie publique
par ordonnance royale du 5 septembre 1839.
Rue Regnard.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Graslin à l'impasse
Lafontaine.
J.-François Regnard, naquit à Paris, en 1655, et y mourut en 1709.
Rue Régnier.
Mêmes arrondissement et Paroisse. De la rue Crébillon à la rue du
Puits-d’Argent.
Le poète satirique de ce nom est né à Chartres en 1573 et
mourut en 1613. C'était auparavant une simple ruelle, allant en retrait, et dont
on demanda à un moment la suppression, parce qu'elle était le rendez-vous des
malfaiteurs. En 1838, elle fut rectifiée et devint une rue véritable.
Rue des Remorqueurs.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. Du quai
Malakoff à la prairie de Mauves.
Rue privée, coupe la rue de Cornulier, la plus
rapprochée du quai de Lourmel.
Quai Ernest-Renaud.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse au quai d’Aiguillon.
On l’a
désigné sous les noms de quai de Chézine, quai de Cook, quai des Cosntructions,
puis enfin (décret du 24 avril 1895) sous son appellation actuelle.
Une plaque de bronze, scellée sur la façade du bâtiment ancien des Entrepôts de
la Chambre de Commerce, à l'angle de la rue Bisson, rappelle le fait qui a amené
la substitution de ce nom, en voici la lecture : « Le 15 septembre 1858, le
trois-mâts Maurice, de la Maison Le Boterf et Greslé, de Nantes, sauva 67 naufragés
du steamer allemand Austria, incendié en mer. Suit l'énumération de
l’équipage, en tête duquel figure le capitaine Renaud. (Délibérations du Conseil
Municipal 4 février et 22 mars 1895 ».
Rue de Rennes.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint Similien. Du pont Morand à la route de Rennes.
La rue, qui a
été dénommée le 27 octobre 1837, et qu'on disait autrefois rue route de Rennes,
n'a commencé à se dessiner que vers 1764, et jusqu'en 1783 on dit toujours, en
parlant d'elle, « la nouvelle rue de Bretagne, le nouveau chemin de Rennes ». En
1838 ses habitants adressèrent une requête à la Ville pour lui demander
d'étendre à cette voie les améliorations entreprises sur les autres chemins
conduisant à la ville, et de les prolonger jusqu'au Pont du Cens.
C'était un but
de promenades pour nos pères, et les dimanche et jours de fête on se rendait en
foule au « Tivoli Nantais », lieu de rendez-vous, là où s'est élevé depuis
l'Etablissement des Frères de la rue de Bel-Air.
Nombreuses sont les cours qu'on
rencontre sur cette voie, aux n°s 15, 18, 20, 78 où la cour est en même temps un
passage faisant communiquer avec la rue de la Carterie.
Route de Rennes.
C'est la route nationale n° 137, de Bordeaux à Saint-Malo.
On peut reporter à la
fin du XVIIIème siècle, vers 1765, l'ouverture des travaux de la banlieue entre
le Port Communeau et le Gué Moreau : La grande route de Rennes fut ouverte en
1774. Trois directions, semble-t-il, on existé successivement : 1° En 1732,
la route se confondait avec celle de Vannes jusqu’à la Croix Verte,
puis s'en séparait pour continuer seule jusqu'à la Lande des Rochettes et
gagner le Pont du Cens ; 2° en 1764, elle devint entièrement distincte de la
route de Vannes et passa par la rue de Bel-Air, la rue Haute-Roche et la rue
Noire ; 3° enfin, en 1782, elle reçut sa direction actuelle.
Les plantations
d'arbres n'eurent lieu qu'en 1825.
Cours de la République.
Cinquième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Graslin à la rue
Cambronne.
Cours Henri IV, cours Napoléon, cours Cambronne, cours Impérial,
cours de la République, voilà bien des noms et encore n'ont-ils jamais prévalu
contre celui de Cambronne sous lequel on le désigne communément, malgré sa
dernière dénomination officielle. Ce cours fut ouvert en 1789, dans l'enclos des
Capucins qui y avait été créé en 1629. Les plantations datent de 1812, et les
grilles de 1829. La statue du vaillant général, né à Nantes le 26 décembre 1770
et mort le 29 janvier 1842, y fut inaugurée en 1848.
Place de la République.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du boulevard Babin-Chevaye
au boulevard Vitor-Hugo.
Déclarée d'utilité publique par un décret du 30
décembre 1880, la place fut dénommée le 28 mai 1885.
Cour de la République.
Deux cours portant cette dénomination nous ont été signalées, l'une, paroisse
Saint-Jacques, au bout de la rue du Frère-Louis, et l'autre, paroisse de la
Madeleine, entre le quai Hoche et le boulevard Babin-Chevaye (cours privées).
Quai André Rhuys.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du
quai Hoche au quai Ile-Videment.
André Rhuys de Embito de la Chenardière, sieur
du Cartron, était un riche négociant nantais, qui, en 1565, reçut le roi Charles
IX dans son élégante demeure du quai de la Fosse, dite la maison des Tourelles ;
huit années après il y accueillait encore les rois Henri III et Henri IV à leur
passage en notre Ville.
Cour Richard.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. Voir aussi rue Falconnet.
A la date du 20 août 1761, nous
rencontrons un acte de police signalant cette cour « comme servant d'asile à
quantité de femmes et filles débauchées, et comme si c'était pour elles un lieu
de franchise, sitôt qu'on les a chassées d'un endroit de la Ville, elles vont
s'y réfugier... ». Par sentence de police, les filles furent renfermées pour six
mois au Sanitat, sur reçu de la Supérieure, et « les literies portées sur le
quai, près la Machine (nous en parlons au quai de la Fosse), brûlées en présence
du public par un portefaix auquel on donna pour sa peine trois sols marqués de
six liards pièce ». Il faudrait peut-étre payer plus cher aujourd'hui et pour un
résultat moins favorable.
Quai de Richebourg.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément. De la place de la Duchesse-Anne au boulevard
Sébastopol. (Voir rue du même nom).
On commença à s'occuper du quai vers 1816.
Rue de Richebourg.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la place de la
Duchesse-Anne à la rue Stanislas-Baudry.
Cette rue très ancienne, puisque nous
la trouvons mentionnée dans différents actes, du 8 avril 1423, 11 nobembre
1424, 26 mars 1650 et de nombreuses pièces des XVIIème et XVIIIème siècles, était le séjour
en même temps d'industries florissantes, d'où son nom de Richebourg. On l'appela
aussi Bourg fumé, la Moussière. On y trouve encore une petite maison basse, en
bien piteux état, dont la façade est ornée d'un cartouche ovale, entouré de
pampres et de grappes de raisin, parmi lesquels est perché un oiseau, qui porte
l'inscription Jean Desvignes, 1620 : le tout sculpté sur pierre blanche.
Les
pièces anciennes, dont nous venons de citer les dates, mentionnent le château
Gaillard situé à l'entrée de la rue et qui joignait la douve de la ville. La
motte du château Gaillard était couverte de vignes, et, dit Mellinet aurait été
le premier lieu de réunion de l'Arbalestrerie.
L'entrée du faubourg était si
étroite : « qu'il est fort difficile dy faire tourner des carrosses et
charrettes, particulièrement quand elles sont chargées de foing au temps des
fenaisons ». C'était en effet le passage habituel pour la rentrée des voitures
en ville. La même demande est renouvelée en 1822 et en 1834.
Il y avait une
chapelle, dite de Saint-René, au delà de la barrière de Richebourg, mais nous
n’avons pu en déterminer la situation ; il en est fait mention en 1769, et en
1811 nous retrouvons une requête d’un propriétaire (l'immeuble portait à cette
date le n° 79) demandant à clôre par une grille un retrait de la rue « où avait
existé une chapelle », dans lequel chacun venait déposer des immondices.
Les
habitants de la rue, jusqu'à l’époque où l'on construisit le quai, pouvaient,
par le derrière des leurs immeubles, accéder jusqu'à la Loire, et se
prétendaient propriétaires du sol bordant la rivière. On en eut la preuve en
1816 lorsqu'on s'occupa du remblai pour le quai, car alors les difficultés
furent plus nombreuses que jamais.
Cette rue contient plusieurs cours habitées
par de nombreux ménages, nous signalerons les n°s 33, 40, 42, 46
portant le nom de propriétaires.
Rue Richer.
Sixième arrondissement. Paroisse
de Notre-Dame. De la place du Général Mellinet à la Ville-en-Bois.
Le nom fut
appliqué à la rue le 27 octobre 1837 en souvenir de Edouard Richer, né dans
l’île de Noirmoutier en août 1792 et mort à Nantes le 21 janvier 1834 ; Richer a
écrit dans le Lycée Armoricain, et ses œuvres littéraires et religieuses
ont été publiées à sa mort. Il était le fils de ce brave Richer, canonnier
volontaire à Noirmoutier, qui lors de l'invasion de cette ville par les Vendéens
se fit tuer sur sa pièce, plutôt que de l'abandonner.
Rue de Rieux.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. Du quai Magellan à la Fouré.
La rue
fut dénommée le 18 août 1874, en mémoire du maréchal de Rieux qui, à la mort de
Francois II, fut déclaré tuteur d'Anne de Bretagne.
Rue de la Ripossière.
Même arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques, De la route de Clisson à la rue
du Frère-Louis.
Nous n’avons pu recueillir aucun renseignement.
Rue du Commandant Rivière.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la
rue de Coulmiers au chemin des Rochettes.
Le 28 décembre 1883, on appliqua à
cette voie nouvelle le nom du capitaine de vaisseau Henri Rivière
de la Mure, né à Paris le 12 juillet 1827, mort au Tonkin le 19 mai 1883, attiré
dans une embuscade par les Pavillons noirs.
Passage Robin.
Ce n'est qu’une
impasse et voie privée qui donne, au haut de la rue François-Bruneau, dans la
rue de la Carterie.
Rue Haute-Roche.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. De la rue de Bel-Air à la rue Général Bedeau.
Le chemin de
Rennes se reliait à celui de la Carterie par cette rue et entrait avec lui par
une petite porte percée dans l'angle ouest du bastion de Rennes, pour se
continuer par la rue de Bel-Air. La Haute-Roche était encore dénommée en 1795 «
ancien chemin de Rennes ».
Un immeuble, d'après une pièce de 1817, sis route de
Rennes et d'autre côté rue Saint-Antoine est dénommé le Perrou, et la rue est
citée comme « l'ancien chemin de Rennes, en passant par la rue Noire ».
Route de la Rochelle.
Au XVIIIème siècle, le chemin commençait en dehors de la porte
du faubourg de Dos d'Ane, comprenait le Pont Rousseau, la chaussée de ce nom,
passait près de la chapelle de Saint-Eutrope et continuait jusqu'a la lande de
Ragon. Pendant longtemps on y comprit le bail du pavé des grands chemins de
Clisson, qui commençaient à la Chapelle de Bonne-Garde, et se prolongeaient
jusqu'au commun de la Boërie (c'est la route de Poitiers) et celui de l'Arche de
Gréneraye ou bas chemin de Saint-Sébastien, c'est-à-dire le chemin longeant la
Loire.
Rue Michel-Rocher.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. De la rue Grande-Biesse, n° 20, à la prairie-de-Biesse.
On désignait
sous le nom de l'Arche Marion, dite l'Arche de Grande-Biesse (pièce du 13
frimaire an IV, relativé à la réparation du parapet) le pont couvrant le petit
bras sortant du grand bras de la Madeleine, lequel fut comblé en 1849, et d’où
était venu le nom de la rue. Sur un dessin de M. Petit on voit " l'Arche de
Grande-Biesse " avec ses maisons à pans de bois, avançant sur le bras de la Loire.
Une partie de la voie, celle comprise entre la rue Grande-Biesse et la rue
Conan-Mériadec, fut supprimée par décret présidentiel du 30 décembre 1880, cc
qui donna lieu à un échange de terrain entre la Ville et M. Etienne, raffineur.
La rue est coupée en deux, et la partie, du côté des numéros pairs de la rue
Grande-Biesse, n'est qu'une impasse destinée à disparaître.
En 1905 on
dénomma à nouveau cette voie en l'appelant rue Michel Rocher, né le 12
vendémiaire, an IX, mort en 1861, industriel, inventeur de l'appareil à
distiller l'eau de mer, et homme politique, qui, lors de la Révolution de 1848,
rendit à la cause de l'ordre de signalés services. Il fut aussi
Commissaire-Général du Gouvernement provisoire dans les cinq départements de
Bretagne, fonction du reste purement gratuite.
Chemin des Rochettes.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien.
Sur le plan de 1849, nous trouvons
ce chemin partant du chemin de l’Eperonnière et venunt aboutir à un pâté de
constructions portant la dénomination de Bourg fumé ; nous avons eu l'occasion
d'en faire mention à la rue de Coulmiers.
L'ouverture de la rue de Coulmiers a
complètement modifié le tracé des voies, dont plosieurs même ont disparu.
Alexandre Petit Desrochettes, receveur principal des Finances, fut
adjoint au maire en 1816. Est-ce à lui que se rapporterait ce nom ?
Rue Mathelin-Rodier.
Deuxième arrondisssement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place
Saint-Pierre à la rue Prémion.
En 1899, pour éviter la confusion entre la rue
Haute et la rue Basse-du-Château, on supprima le nom de la Première et on lui
attribua celui de l'architecte dont les travaux avaient contribué (Mathelin
Rodier aurait succédé vers 1451 à Guillaume de Dommartin, et surveillé les
travaux de la cathédrale jusqu'en 1482 ; il semble que sa mort eut lieu vers
1486) à la construction du château et de la cathédrale.
On l'appela d'abord
rue Sainte-Radegonde, pour rappeler le souvenir de cette église qui venait après
la onzième maison, à partir de la place Saint-Pierre, du côté droit de cette
rue, et dont elle était séparée par une ruelle de trois pieds long. Il en est
fait mention dès le XIème siècle ; fermée en 1790 et réunie à celle de la
cathédrale, elle fut vendue et démolie en 1793.
La rue s'est aussi appelée
rue Abeilard, puis reprit son nom jusque dans ces dernières années, C'est une rue
très ancienne et les actes qui s'y rapportent remontent jusqu'en 1579.
On
montre, au numero 3, au troisième étage, la chambre où la Duchesse de Berry fut
arrêtée le 7 novembre 1882. Réfugiée avec trois personnes dévouées dans une
cachette pratiquée derrière une cheminée où des gendarmes se chauffaient, la
Duchesse et les siens, ne pouvant plus résister à la fatigue et à la chaleur,
sortirent du réduit et se livrèrent à la force armée qui entourait ln maison de
toutes parts. Une maison voisine, mais de l'autre côté de la rue, possédait une
cachette toute semblable.
Rue Rollin.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame. De la place Daubeton à la place Général Mellinet.
Charles Rollin,
professeur et éducateur renommé, naquit à Paris en 1661 et mourut âgé
de plus de 80 ans, universellement aimé et estimé. Voie créée au moment de la
formation du quartier de Launay.
Rue Rose.
Sixième arrondissement. Paroisse
de Notre-Dame. De la place Catinat à la rue Guichen.
Rose Jean-Baptiste,
ecclésiastique, docteur en théologie et savant, naquit à Guingey (Doubs) en 1714
et mourut en 1805.
Même note qu'au précédent article.
Avenue aux Roses.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue du Croisic au
boulevard Saint-Félix.
Cette avenue, privée, et fermée à ses deux extrémités
par des grilles, est complètement bâtie de maisons, entourées de jardins, et a
été conquise sur d'anciennes tenues ou jardins qui ont été vendus par lots.
Impasse Rosière.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame.
Au numéro 15 de
la rue du même nom ; cette impasse est aussi ancienne que la rue. La synagogue y
était installée avant d’être transportée dans l’impasse Copernic.
Rue Rosière.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la place de l’Edit-de-Nantes
à la rue Voltaire.
Dès 1738, des actes de voirie parlera « de la rue appelée à réunir
la croix des Gattineau (voir place de l’Edit-de-Nantes) à la Fosse ». En 1748,
c'est une question de pavage, depuis la maison « située près de la
Corderie du Bois de la Touche à venir jusqu'à l’entrée de la rue de la Verrerie
». Nous avons lu quelque part qu'on avait en effet appelé cette voie rue de la
Corderie. On a épilogué sur l'attribution du nom et son orthographe même en a
souffert, mais, si nous en croyons une pièce de 1822, où elle est très bien
désignée tout au long « rue de la Rosière d'Artois », nous nous trouvons autorisé
à avancer qu'on a voulu rappeler le fait que le comte d'Artois, à l’occasion de
son passage à Nantes, en 1777, institua une rosière, qui continua à se faire
chaque année sur la scène nantaise.
Il y avait autrefois dans cette rue la cour
Bel-Air, où en 1841, l'abbé Théard aménagea une maison destinée aux Frères des
Ecoles Chrétiennes. Nous pensons que cette cour est actuellement occupée par les
immeubles bâtis entre les n°s 27 à 35 de cette rue.
Pont de la Rotonde.
Troisième et quatrième arrondissements. Paroisses de Saint-Clément et Sainte-Croix, limite.
De la Place de la Duchesse-Anne à l'avenue Carnot.
Le nom lui fut donné, parce
que l'ancien pont s'appuyait sur une rotonde, qui se voit sur les dessins du
Vieux Nantes, vendus dernièrement en cartes postales.
Le Conseil Municipal, dans
sa séance du 5 octobre 1835, avait décidé la construction de ce pont, d'après un
plan établi, dont la discussion se prolongea jusque vers 1838. Confié à MM.
Chaley et Bordillon, il fut éprouvé en 1840 et reçu définitivement en septembre
1841. Le 21 juillet 1866 le pont se rompit au passage d'un troupeau de bœufs ;
aussitôt on décida qu'on le remplacerait par un pont fixe en pierre, et en même
temps on s'occupait de l'installation d'un champ de foire, qui devait n'être
exécuté que bien plus tard.
Pont-Rousseau
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Saint-Jacques et Pont-Rousseau, limite. De la rue Dos-d’Ane à la
chaussée de Pont-Rousseau.
Le pont, sur l’embouchure de la Sèvre, fut
reconstruit en bois, sur piles de pierres, en 1579 et en 1658 ; emporté par les
eaux en 1770, il fut reconstruit en 1778, enfin remplacé par un pont de pierres
commencé en 1838 (délibération municipale du 11 janvier 1838) et terminé en
1842 ; on l’avait aussi appelé Pont Saint-Eutrope (nous avons cité une chapelle
de ce nom, route de la Rochelle).
Place de pont-Rousseau.
A côté de ce pont,
après la rue Dos-d’Ane, on trouve la place qui porte le même nom et où s’arrête
la voie des tramways.
Rue Jean-Jacques-Rousseau.
Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai de la Fosse à la place Graslin.
Le nom du
célébre écrivain, né à Genève le 28 juin 1712 et mort à Ermenonville le 3
juillet 1778, a remplacé définitivement les noms de rue du Bouvet, rue Royale,
rue Dauphine, rue du Dauphin, attribués à la rue. D’après les procès verbaux de
1781 à 1786, c’est vers ces années que fut ouverte « la voie qui devait
conduire du terrain Graslin à l’emplacement de la Chapelle de la Bourse ».
Place Royale.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue
d'Orléans à la rue Crébillon.
Place Saint-Nicolas, place Louis XVI, Champ de la
Liberté, Place de l'Egalité, place Impériale, tous ces noms pour
une place qui n'était encore qu'à l'état de projet en mars 1790 ; le dernier
lui fut appliqué par arrêté du 3 juillet 1852.
La porte Saint-Nicolas, percée
dans l'enceinte de Pierre de Dreux, et reconstruite depuis 1444, s'ouvrait entre
deux tours dites, celle du Nord : Tour de Pierre de Bretagne, et celle du Sud :
Tour d'Alix de Bretagne. Elle était couverte extérieurement par un ouvrage
avancé, appelé boulevard Saint-Nicolas, sur lequel fut élevée la place.
Cette porte et ses deux tours furent démolies en 1790.
On peut encore
apercevoir un fragment de l'ancien mur de ville dans la rue Duvoisin, dont les
machicoulis apparaissent très nettement, vus des fenêtres des immeubles de la
rue de l'Arche-Sèche. En 1736, nous rencontrons des requêtes des habitants de
l'ancienne place qui demandent à clôturer les terrains (appartenant à la
Duchesse du Bary dont ils se déclarent les fermiers), pour échapper aux
malfaiteurs qui y affuent « depuis que la ville a fait baisser la place
Saint-Nicolas, et jetté les terres dans les douves de Saint-Nicolas et fait
faire un chemin de la Porte Saint-Nicolas à la place Bretagne ».
Un acte de
1769 cite un immeuble « situé sur la place Saint-Nicolas, au joignant
l’enseigne du Lion d'Argent ». Un autre de 1782 se rapporte à une maison
« qui doit entrer dans la formation de la rue à ouvrir pour communiquer du Bouvet à la
place Saint-Nicolas », et enfin un de 1789 mentionne « les constructions de la
nouvelle place Saint-Nicolas » en même temps que l'acquisition faite par la
Ville « des possessions du sieur Graslin sur la place Saint-Nicolas » ; puis, à
la date du 10 octobre de cette même année, « l'état des noms des locataires et
fermiers des maisons et boutiques, chambres et appartemens sittués tant entre
les portes de Saint-Nicolas que sur la place du même nom, et auxquels MM. les
Maire et Echevins ont fait dénoncer de cesser leur jouissance à la feste de
Saint-Jean-Baptiste de 1789 ». Un des propriétaires présente ses titres de
propriété, parmi lesquels il y a un acte sur vélin du 30 avril 1699 et un du 8 août
1749, accompagnés d'un état des lieux du 28 février 1787, qui fournit des
détails sur cet emplacement de la place Royale.
Sur cette place existe une
fontaine dont l'inauguration eut lieu le 16 mars 1865 ; elle est
ornée de génies et de statues en bronze représentant la Loire, l'Erdre, la
Sèvre, le Cher et le Loiret ; sur le sommet, est placée l'image en marbre de la
Ville. Toutes ces statues sont dues au ciseau d'un nantais M. du Commun du
Locle.
Le plan de la place est l’œuvre de M. Crucy.
Rue Royale.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la place Saint-Pierre à celle de la
Préfecture.
La rue, qu'on dénomma aussi rue du Peuple français, rue du
Département, reçut son nom actuel le 3 juillet 1852. Elle fut tracée sur les
fondations du mur gallo-romain de l'enceinte fortifiée, et de nombreux objets
d'antiquité furent recueillis pendant la durée des travaux.
Une manufacture de
faïence occupait le côté droit, en descendant de la rue Chauvin, jusque sur la
place, en contournant l'emplacement de la tour Chauvin, et en plus la largeur de
la rue sur presque toute sa longueur et une partie du terrain de face, le long
du jardin des Cordeliers.
Le 25 mai 178, la Communauté de Ville fit opérer la
vente d'un emplacement d'environ 15.000 pieds, près le cours des Etats,
dépendant de l'ancien Hôtel des Regaires ; le terrain restant fut vendu une
dizaine d'années, après. En 1816, le sieur Durand demanda l'alignement pour y
installer des écuries destinées à assurer le service de la Poste aux chevaux.
Rue Rubens.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De rue
Contrescarpe à la rue Boileau.
La voie formait une partir de la rue
Bignon-Lestard (voir aussi rue Scribe), et était dite également Chaussée rue
Scribe. On lui donna le nom du grand peintre Flamand né à Siégen (Nassau) en
1577 et mort on 1640. Aucun projet d'alignement n'existait encore en 1811 pour
cette rue, dans laquelle sont signalés la Cour Pont de Bretagne, le
Théâtre des Variétés, ouvert en 1763 et fermé à la fin du mois de décembre 1811.
Presque toutes les maisons possèdent de vastes cours habitées (voir les numéros
6, 8, 10) ; outre ces cours, il y avait un passage, qui conduisait au Jeu de
paume de la Perdrix.
Passage Russeil.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint Similien. De la rue des Hauts-Pavés à la rue de Bel-Air, 49.
Les
terrains de cette voie privée, qui ont servi à établir le passage, étaient la
propriété de M. Russeil qui lui donna son nom, lorsqu'elle fut livrée à la
circulation en 1852.
L’asile des vieillards fut fondé en 1848.
Rue Saget.
Mêmes arrondissement et paroisse. Du quai de Versailles à la rue de la
Distillerie.
Le citoyen Louis-Marie Saget, né à Paris le 12 décembre 1744, était
venu à Nantes en 1784, et y établit, sur les Ponts, la première filature
mécanique montée dans notre Ville. Il devint Président de l'Administration, à
l’unanimité des voix, en 1799 et 1800 ; sa belle conduite, lors des événements
d'octobre 1799, lui valut des témoignages particuliers d'estime et de respect :
il mourut à Romorantin, où il s'était retiré chez son fils, le 27 mars 1816.
D'un acte de 1847, nous reporterions à cette date l'ouverture de la rue, qui fut
dénommée le 31 décembre 1856 ; on l'avait appelée rue de la Distillerie.
Rue de La Salle.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. Du quai de
Richebourg, n° 22, à la rue de Richebourg, n° 43.
Cette voie reçut le 31
décembre 1856 son nom du général français, né en 1775 et tué à
Wagram en 1809 ; d'après une note officieuse, elle fut établie lors du nouveau
tracé de ce quartier. Nous avons également entendu soutenir que le nom pouvait
être celui du fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes.
Rue des Salonges.
Sixième arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne, numéros impairs, et de
Notre-Dame pour les numéros pairs. Du quai Ernest-Renaud à la rue de la
Hautière.
On l'a ainsi appelée pour conserver le souvenir des Salorges,
actuellement magasin pour les denrées coloniales et autres marchandises de
l'Entrepôt des Douanes, et qui avant la Révolution était le magasin aux sels de
la Gabelle. La voie semble avoir été tracée vers 1790, mais elle demeura
longtemps impraticable au moment de l'hiver, « où elle recevait les eaux, dit
un procès-verbal, de tout le quartier des corderies, des grands jardins et de
l'Hermitage ».
Il y a, dans cette rue, l'impasse des Salorges.
Place du Sanitat.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De l’église
Notre-Dame-de-Bon-Port à la rue Mazagran.
Sur l'emplacement de l'ancienne maison
de l'Asnerie, louée par la Ville, après le passage de François Ier à Nantes,
pour soigner les malades atteints de la syphilis, où l'on traitait les
pestiférés depuis 1535, et acquise par la Ville en 1572 du sieur de Cernis, avec
les terrains environnants, fut bâti en l'année 1612 le Sanitat, qui donna son
nom à la place le 27 octobre 1837. On y enferme des prisonniers Huguenots en
1622, les mendiants et enfants abandonnés en 1650. En 1663, on construisit sa
porte d'entrée, que l'on voit encore aujourd'hui entre les n°s 81 et 82 du quai
de la Fosse. De 1793 à 1795, le Sanitat fut converti en prison et devint vers ce
moment le Temple de la Réunion, puis en 1803, asile d'aliénés, confié aux Sœurs
de la Sagesse. En 1832, il fut remplacé comme hôpital général par
l'hospice nouvellement créé à Saint-Jacques. Le 13 mars 1833, l'enclos du
Sanitat fut vendu, le plan du nouveau quartier fut dressé le 4 novembre suivant,
et on le perçait eu 1835.
La chapelle du Sanitat, sous le vocable de
Saint-Louis, fut érigée en paroisse en 1792, sous celui de
Notre-Dame-de-Chézine. En 1827, on lui substitua une nouvelle église, dite
Notre-Dame-de-Bon-Port, et de Saint-Louis, roi de France, qui fut consacrée le
24 juin 1828 abandonnée en 1859, elle fut vendue à M. Dufour qui y fil
construire un hôtel. Enfin de 1846 à 1853, on éleva, un peu plus bas, mais
toujours sur le terrain du Sanitat, l'église actuelle de Notre-Dame-de-Bon-Port,
qui fut inaugurée le 15 août 1858.
A côté se trouvait l'ancien cimetière,
occupé au début du XXème siècle (n° 2 de la rue Dobrée) par un marchand de bois.
Rue passage du Sanitat.
Sixième arrondissement, Paroisse de Notre-Dame. De la rue
d'Alger au quai de la Fosse, n° 80.
Au n° 8 de cette rue se trouvent les caves,
parfaitement voûtées et d'une solidité à toute épreuve, d'un négociant en vins,
qui ont remplacé les anciennes caves du Sanitat. Dans l'une d'elles, un nous a
montré des traces de l’emplacement de l'autel, alors que cette pièce avait servi
de lieu de réunion pour la célébration du culte des Catholiques Français, connus
sous le nom de Petite Eglise, culte qui s'y pratiquait encore entre 1840 et
1842.
Le nom fut appliqué à la rue le 27 octobre 1837.
Rue Sanlecque.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix, Rue Perrault, n° 5.
Cette
rue n'est qu'une impasse.
Nous en trouvons mention en 1807 ; les propriétaires
riverains s'étaient entendus pour abandonner le terrain nécessaire à l'ouverture
« d'une rue de 18 pieds de largeur afin de communiquer de la rue
Marmontel au quai Montcalm. ». Ce ne fut qu'un projet. A titre d'indication, nous
signalerons un Sanlecque, parmi les notables, sous la mairie P-G.-H. Giraud du
Plessis (1791).
Rue Santeuil.
Cinquième arrondissement. Paroisse de
Saint-Nicolas. De la rue J.-J.-Rousseau, à la rue Crébillon.
D'après un acte de
vente de terrain, en 1782, entre un propriétaire de la Ville, il ressort qu’à
cette date on songeait à ouvrir cette rue, « pour faire communiquer le quartier
Bouvet avec la place Saint-Nicolas ». Une autre pièce de 1813 parle d’un
immeuble joignant la Poste aux Lettres, et à la date de 1820, nous avons
rencontré un brouillon de lettre par laquelle le Maire « certifiait que la rue
actuellement Bertrand de Molleville s’est d’abord appelée rue Bertrand (par
abréviation), puis sans qu’on sans qu’on puisse préciser l’époque, rue Santeuil
puis a repris son nom de Bertrand de Molleville par suite de l’arrêté du 6 août
1816 ». Le Maire atteste de plus que « cette rue est la seule de la ville qui ait
porté successivement les noms ci-dessus ». Donc Bouvet, Bertrand, Bertrand
de Motteville, Sauteuil, puis inversement ces deux appellations, autant de noms
attribués à la rue.
Le chanoine J. B. Santeuil, né en 1630, must en 1697, est
connu par des œuvres qu'il présenta en vers latins.
Rue Sarrazin.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la place Saint-Similien à la
place Viarme.
Plusieurs noms ont été donnés à cette rue : rue Noire, rue
Saint-Jacques, rue du Martray, rue Sarrazin.
Dans une pièce de 1770, nous
trouvons ce terme : « au joignant la cour des Moreaux, près l’église
Saint-Similien ». Et dans une autre piece qui remonte à 1751, nous trouvons cités
« la rue de la Sine ?, prés la cour des Moreaux ».
Cette cour nous la
rencontrons encore citée en 1816 : les habitants s'étaient refusés à nettoyer le
puits ou fontaine dite du Martray, profonde de 12 pieds et privée de couverture,
qui s'y trouvait. La ville dut prendre ce travail à sa charge.
Une autre
fontaine existait au haut de notre rue. Au numéro 12 se trouve une impasse
fermée par une grille.
Nous pensons qu'il n'y a pas de famille Bretonne de ce
nom ; y aurait-il lieu de rapprocher l'appellation de la rue du nom de l'écrivain
du XVIIème siècle, Jean-François Sarrazin ?
Rues Haute et Basse Saulzaie.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
Nous réunissons dans un
même article ces deux voies, pourtant bien distinctes, puisque une rue les
sépare ; mais la similitude de nom, leur physionomie identique, hélas ! nous a
engagé à les traiter de cette façon. La première va de la rue Bonsecours à la
rue Balen, et la seconde de la rue Balen à la rue de Clisson. Comme pittoresque,
mais aussi comme abandon et vétusté, elles n'ont rien à s'envier l'une à
l'autre : nous ne pouvons que leur désirer d'arriver à être réunies sous un même
vocable, mais en même temps à recevoir toutes deux le plus tôt possible une
appropriation bien nécessaire. (se reporter à l'article Ile Feydeau).
Rue du Pont-de-Sauvetout.
Premier et troisième arrondissements. Paroisse de
Saint-Nicolas pour les numéros impairs, et de Saint-Similien pour les autres. De
la rue de la Boucherie à la place Bretagne.
Les douves de Saint-Nicolas
furent creusées en 1591 à travers les rochers de Sauvetout pour essayer de
changer le cours de l'Erdre, mais, en raison de la dépense, on dut renoncer à
l'exécution complète de ce travail. Les vieilles douves devinrent la rue. C'est
dans ces douves qu'étaient portés, à dos de chevaux, les bourriers et les
immondices relevés dans la ville par les hocquetiers, qu’on
dénommait « des jailloux, les lanciers de la poterne ». Les eaux des marées
venaient chaque jour baigner ces dépôts, mais le retrait n’entraînait qu'une
faible partie vers le fleuve, et le curage des fossés ne se faisait qu'alors que
l'entassement était devenu tel qu'on ne pouvait plus en reculer l'enlèment.
Après avoir été appelée rue Cornic, rue Castiglione, la rue fut désignée sous
son dernier nom. La porte de Sauvetout faisait partie de l'enceinte dont Pierre
de Dreux avait entouré le faubourg Saint-Nicolas. Par dehors, elle était
précédée d'un ouvrage avancé muni, à ses angles extérieurs, de deux tours très
inégales et qui défendaient l'entrée du pont jeté comme au delà sur le fossé.
Dans une de ces tours logeait le bourreau. Elle a été démolie vers 1700.
L'autre, celle de l'est, existe encore, très bien conservée, cachée par les
maisons modernes 4 et 6 de la rue du Pont-Sauvetout, et descend jusqu'au fond du
fossé au niveau du quai. Le pont, bâti en pierres en 1601, en 1723, en 1811 fut
enfin rétabli en 1837.
Rue de la Sauzinière.
Premier arrondissement. Paroisse
de Saint-Similien. De la rue des Hauts-Pavés à la rue Jules-Simon.
La rue a
emprunté son nom à la propriété qui, de 1250 à 1781 a appartenu à la famille de
Sesmaisons. Le petit ruisseau de ce nom se jette dans l'Erdre en face de l’Ile
de Versailles, on l'eppelait aussi le Gué Moreau (voir à l'article rue Général
Bedeau ) et il y a encore une voie récente ainsi désignée qui vient aboutir dans
la rue Emile Souvestre.
Rue de Savenay.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien, De la rue de Bel-Air à la rue de Hauts-Pavés.
Elle fut désignée
sous ce nom par décision du 21 mai 1890 ; c'était auparavant la ruelle de
Bel-Air, la ruelle du Vieux Bel-Air.
Rue de Saverne
Quatrième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Fauré à la rue de Mayence.
Voie nouvelle, ouverte sur le Champ de Mars, et à qui fut réservée cette
appellation en 1901.
Rue Léon-Say.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien. Du poste de Vannes à la rue Emile-Souvestre.
C'est une des voies
nouvelles ouvertes par M. Le Lasseur dans ses terrains de la Sauzinière, et
qu'on dénomma le 26 mai 1900 en mémoire de Jean-Baptiste-Léon Say, né en 1826,
économiste, dont le père fut égalemtnt économiste. Négociant à Nantes, actif,
laborieux, plein d'honneur, il a occupé longtemps un grand nombre d'ouvriers
dans la vaste raffinerie qu'il avait fondée à la Sécherie. Il avait formé un
établissement du même genre à Paris, qu'il était allé habiter et où il mourut.
Rue Scribe.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De
la rue Boileau à la rue Franklin.
Comme la rue Rubens, la rue Scribe a
emprunté son itinéraire à la vieille rue du Bignon Lestard, l’une des plus
anciennes voies d'accès de la Ville du côté de l'ouest, qui s'étendait juisqu'à
la place de l'Edit de Nantes, à l'endroit où s'élevait la Croix des Gatineaux
que nous avons déjà mentionnée.
Il y avait une manufacture du Bignon-Lestard,
(enquête du 19 juin 1743) ; la première salle de spectacle y fut créée en 1660,
et y demeura jusqu'en 1788 où elle fut transportée à son emplacement actuel. La
rue fut désignée le 16 août 1867 sous le nom d'Augustin-Eugène Scribe, auteur
dramatique né le 24 décembre 1791 à Paris, où il mourut le 20 octobre 1861.
Boulevard Sébastopol
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément
jusqu'à la grille du Jardin des Plantes (la limite de la paroisse est le mur
extérieur de la grille à la porte en face de la rue d'Allonville), paroisse de
Saint-Donatien pour le rete. Du quai de Richebourg au boulevard de Doulon.
On
disait autrefois avenue de la Gare, et le 31 décembre 1856 on lui attribua le
nom destiné à rappeler le souvenir du siège mémorable et de la prise de
Sébastopol, le 8 septembre 1855.
Le boulevard fut établi, en 1847, sur le
canal connu sous le nom d'Etier de Mauves ou du Sail ou Seil (petit ruisseau qui
naît en Sainte-Luce et vient se jeter dans la Loire au faubourg de
Richebourg), au moment de l'installation de la Gare d'Orléans. Les nouveaux
services de la Compagnie furent inaugurés en 1851, les constructions de la gare
furent élevées l'année suivante.
La Manufacture des tabacs, précédemment sur le
quai Magellan, y fut transportée en 1863.
Rue de la Sécherie.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai Saint-Louis à la rue Luzançay.
Ce nom de Sécherie, qui fut toujours appliqué à la rue, se rapporterait à un
groupe de maisons bâties vers 1785 et où se trouvait un magasin destiné à étuver
les farines et les légumes secs.
Rue Bon-Secours.
Quatrième arrondissement.
Paroisse Sainte-Croix. Du pont de la Poissonnerie au pont de la Belle-Croix.
La
rue a été appelée rue de la Poissonnerie, il y avait une place de ce nom à la
tête de l’île Feydeau, et une auberge de la Belle Image donnant sur
cette rue ; nous rencontrons aussi assez souvent le nom d'une ruelle Raymond qui
devait conduire à la place de la Poissonnerie.
Son nom lui vient de la chapelle
dédiée le 27 décembre 1444 par l'Evêque de Nantes, G. de Malestroit, et qui fut
rebâtie en 1784, d'autres disent en 1778 (c'est la date dont fait mention un
acte d'Etat des lieux du 29 nivôse, an V, relatif justement à cette chapelle,
dans laquelle le nouvel acquéreur voulait établir des caves).
Rue du Séjour.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Quai de la Fosse, n° 79.
On
dit rue, mais en réalilé ce n'est qu'une impasse qui a porté le même nom que la
rue qui suit. Une cour également est ainsi dénommée.
Rue Beau-Séjour.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Petite-Biesse au
boulevard Victor-Hugo.
Le pont qui, en 1813, se dénommait pont Beau Séjour était
au commencement de la rue. Il y avait aussi dans la même rue une propriété de ce
nom qui fut vendue en 1877, au moment où l'on créa la nouvelle ligne des Ponts ;
le nom de la rue doit lui venir d'un couvent de femmes, situé en cet endroit, et
dont nous parlons à la rue de l'Echappée. A l'angle de la rue se trouvait la
Porte Gellée qui fermait la Petite- Biesse et, pense-t-on, servait de limite à
la Ville ; cette porte. que nous avons eu l'occasion de citer ailleurs, ainsi
nommée en mémoire de Claude Gellée, Echevin en 1720, et père de J.-B. Gellée de
Prémion, maire en 1754 et 1776, fut démolie au milieu du XVIIIème siècle.
Rue Sévigné.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse
Saint-Nicolas, n° 2 à 8, et de Notre-Dame pour les numéros impairs. De la rue
Racine à la rue du Boccage.
On l'appela rue des Meuniers, ce qui ne peut
étonner ; on trouve trace de moulins un peu partout, mais surtout rue
Mondésir qui en est proche.
Son nom présent pourrait être attribué, ou à Marie
de Rabutin Chantal, marquise de Sévigné, née à Paris en 1626, morte en Provence
en 1696, ou à son fils Chartes, qui fut Lieutenant Général à Nantes.
Rue Jules-Simon.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De l'ancien
poste de Vannes à la rue Emile-Souvestre.
Voie nouvellement tracée sur
l'emplacement de chemins, entre la rue des Hauts-Pavés et le carrefour formé par
les rues Say, Périer. On lui a attribué le nom du grand philosophe, publiciste
et homme d'Etat, Jules Simon Suisse, né à Lorient le 31 décembre 1814 et mort à
Paris le 8 juin 1896 ; sa ville natale lui a élevé une statue qui fut inaugurée
en juin 1905.
Rue Beau-Soleil.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la rue de Strasbourg à la place Saint-Vincent.
Le nom lui
vient d'une maison appartenant en 1495 à Jean Lespervier, Seigneur d'Orvault. Du
Guesclin, Connétable de France, y aurait habité pendant son séjour à Nantes.
Beau Soleil est le nom de plusieurs terres que nous rencontrons, à la
Chapelle-Basse-Mer, à Château-Thébaud, à Saffré, à Sainte-Luce.
Rue Général-de-Sonis.
Deuxième arrondissenient. Paroisse de Saint-Donatien. Entre
la rue du Coudray et la rue de Clermont.
Cette rue du été tracée tout dernièrement,
et en 1904 la Munipalité, accédant au désir du propriétaire du terrain, lui
réserva le nom du Général Gaston de Sonis, né vers 1824, qui se distingua dans
la Campagne de 1870 et en particulier à Villepion, près de Patay, où il fut
blessé ; fait prisonnier, il dut subir l'amputation d'une jambe. L'église de
Loigny possède une crypte dans laquelle on a placé son tombeau, inauguré le 15
août 1891.
Rue Soubzmain.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du
boulevard Saint-Félix à la rue du Ballet.
La rue reçut ce nom le 31 décembre
1856 ; Philippe-René Soubzmain, né à Nantes le 11 août 1770, mort le 19 janvier
1843, fut élu Maire le 13 août 1830. Il fut aussi, de 1837 à 1838,
vice-président de la Chambre de Commerce.
Rue Sourdéac.
Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Lanoue-Bras-de-Fer à la rue
des Chantiers.
Précédemment voie privée, propriété de MM. Voruz, Langlois et
autres, elle ne fut cédée à la Ville que fin 1889.
Rue Emile-Souvestre.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes à la rue
Jules-Simon.
Cette rue fut d'abord rue Blanche, nom donné par les habitants par
opposition à la rue voisine qui, alors, s'appelait rue Noire ; on proposa le nom
de rue Cavaignac et, en 1901, on lui donna celui du littérateur et
poète français Emile Souvestre, né à Morlaix en 1806 et mort à Paris en 1854.
La voie n'est pas encore classée au début du XXème siècle.
Avenue du Stand.
Premier arrondissement.
Paroisse de Saint-Félix.
Ainsi nommée le 14 mars 1889, de l'Etablissement qui
l'avoisine, l'avenue est représentée par le chemin qui part de l'avenue du Champ
de Manœuvre et se termine au point de rencontre avec le chemin vicinal n° 6
au-delà du stand.
Rue de Strasbourg.
Deuxième et troisième arrondissements.
Paroisse de Saint-Pierre. Du quai du Port-Maillard à la place du
Port-Communeau.
Cette grande voie fut créée en 1867 (déclaration d'utilité
publique du 4 mai 1864), et le 12 septembre 1870 on lui donnait le nom destiné
à rappeler le souvenir de la vaillante cité qui nous fut arrachée en 1871.
Auparavant, elle s'était appelée rue de l'impératrice, tout au moins pour la
première partie ouverte, celle qui allait du Port-Maillard à la Grande-Rue ; car
le travail se fit en trois trançons, et les deux derniers ne furent livrés à la
circulation que postérieurement.
Rue du Sud-Ouest.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne. De l'avenue de Luzançay au chemin des Fontaines-des-Baronnies.
Rue ouverte dans l'ancien château de Luzançay ; il existe à
l'extrémité ouest de cette ruelle un petit bâtiment, servant de conciergerie aux
avenues de Luzançay, dont la porte est surmontée d'une pierre portant des
armoiries sculptées.
Rue Suffren
Cinquième arrondissement. Paroisse
de Saint-Nicolas. De la rue J.-J.-Rousseau aux rues Rameau et Grétry.
Pierre-André de Suffren, vulgairement appelé le Bailli de Suffren, est né à
Saint-Cannat, près de Lambesc, en Provence, en 1726, et mourut en 1788.
Rue Sully.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la place Louis XVI
au quai de Barbin.
On l'appela, avant la Révolution, rue du Manège, à cause de
l'établissement installé prés la Motte Saint-André, au commencement du XVIIème
siècle, et dont le terrain fut vendu en 1769, à raison de 26 francs Le pied.
De plusieurs pièces se rapportant à des demandes d'alignement, entre 1822 et
1831, il semble que les maisons étaient astreintes à se conformer à un plan
établi le 9 mars 1766, mais que la Municipalité n'osait en rendre l'exécution
obligatoire, faute d'un titre authentique.
Le nom de Maximilien de Béthune, due
de Sully, né en 1560 à Rosny, près de Mantes, mort en 1641, ne pouvait être
oublié, dans une ville où fut signé l'Edit de Nantes.
Rue Surcouf.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. De la rue de Richebourg, n° 25, au
quai de Richebourg, 11.
Le 31 décembre 1856, on appliqua à cette voie le nom du
fameux corsaire Robert Surcouf, né à Saint-Malo en 1773 et mort en 1827 dans sa
ville natale.
Boulevard Saint-Aignan.
Sixième arrondisement. Paroisse
de Sainte-Anne les numéros pairs à partir de 24 et les numéros impairs à partir
de la rue Baboneau, le reste pour Notre-Dame. De la place du Général-Mellinet à
la place Charles-Lechat.
Louis-Marie Rousseau, comte de Saint-Aignan, nommé
maire le 29 août 1816, naquit à Nantes le 10 février 1767. Il devint préfet des
Côtes-du-Nord, député et enfin préfet de la Loire-Inférieure où il demeura
jusqu'en 1832. Il mourut à Nantes le 1er avril 1837 ; le 27 octobre de cette même
année, on appliqua son nom boulevard en construction qui ne fut achevé qu'en
1881. Ce boulevard a remplacé l'ancienne avenue des Marronniers qui conduisait
au pavillon de Launay, avant la transformation de ce quartier.
Au n° 50 bis, on
trouve l'avenue Saint-Georges, voie nouvellement ouverte et déjà très peuplée.
Rue Saint-André.
Deuxième arrondissement. Paroisses de Saint-Clément et de
Saint-Donatien. De la rue Desaix au cours Saint-André.
La Municipalité
décida en 1901 que, pour simplifier les noms de la grande voie, qui part du
cours Saint-André pour aboutir au boulevard Saint-Donatien, et qui porte trois
noms différents, la partie commençant à la rue Desaix pour revenir vers le cours
Saint-André prendrait le nom de rue Saint-André.
Au n°48 de cette rue existent
encore aujourd'hui les restes d’une bien vieille chapelle, puisqu'on en reporte
la fondation à l’an 409 ; deux monastères, l’un d’hommes (Saint-André),
l'autre de femmes (Saint-Cyr et Sainte-Julitte) s'y installèrent ultérieurement.
Cette chapelle, d'abord la propriété de l’évêque de Nantes, puis du Chapitre,
puis devenue une simple chapelle dépendant de Saint-Clément, fut plusieurs fois
rebâtie. C'était un petit édifice rectangulaire, dont la toiture,
surmontée d'un clocheton en bois, était recouverte d'ardoises ingénieusement
disposées ; il n'en reste que les murs extérieurs depuis 3 où 4 ans et on y a
installé un fourneau municipal alimentaire. En a-t-on conservé le dessin ?
Plus
haut, près de la rue Desaix, se trouve, à côté du Séminaire, la chapelle de
Notre-Dame-de-la-Salette, ouverte au culte depuis 1860 ; tous les ornements, et
la chaire en particulier, qui nous montre un groupe représentant Satan entouré
des péchés capitaux, sont sculptés dans la pierre.
Sous la Révolution, la rue
porta un instant le nom du poète anglais Alexandre Pope.
A signaler plusieurs
cours très habitées dans cette rue, aux n° 88 et 98 par exemple.
Cours Saint-André.
Deuxième arrondissement, Paroisses de Saint-Pierre et de
Saint-Clément. De la place Louis-XVI au quai de Barbin.
Une partie de ce qui
concerne les cours se rapporte à cette promenade. Nous renvoyons donc à
l'article Saint-Pierre pour supplément de détails. Citons, au hasard de nos
rencontres, une requête du 20 mai 1744 par laquelle « le chefcier, les chanoines
et chapitre de l'église collégiale demandent à ouvrir une carrière sur leur
terrain au bas de la Motte Saint-André » ; une autre, de l'année suivante, dans
laquelle ils demandent « à élever un mur près la grosse Tour, sur un terrain
nommné Torcé ».
Les deux statues (Bertrand du Guesclin et Olivier de
Clisson), qui sont l'œuvre de Dominique Molchneth, furent placées à l'extrémité
de ce cours, en 1819, et les plantations remontent à 1806.
Ile Sainte-Anne.
Le comblement de la boire de Toussaint réunit cette île à la Prairie au Duc
(1903).
Place Sainte-Anne.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Anne. Un arrêté du Président du Conseil des Ministres, en date du 14
septembre 1848, déclare d'utilité publique l'exécution du plan d'alignement de
la place et des différentes voies, ouvertes ou à ouvrir, aux abords de cette
place et de la nouvelle église. Le 20 janvier 1849, on adjugea les travaux pour
la construction de l'escalier qui y conduisait. Cet escalier, de 125 marches,
établi comme nous l'avons déjà signalé, sur l'emplacement de la Pierre Nantaise,
est couronné à son sommet par la statue monumentale de Sainte Anne, due au
talent d'Amédée Ménard et sortie des ateliers Voruz : la statue est placée sur
un piédestal composé avec les débris de cette ancienne Pierre Nantaise (elle
remplaçait une figure de la Vierge qui existait autrefois sur un mur bordant le
quai, au fond d'une crèche).
L'avenue Sainte-Anne, qui n'est en définitive
que la place des Garennes, conduit à la place du même nom, qui elle même est le
parvis de l'église et nous amène à l'Eglise, charmant monument, style ogival du
XVème siècle, surmonté d'un clocher qui, vu de près, forme flèche de sa base à
son sommet. Sa façade, à triple galerie, dont l'une est ornée de sept statues de
saints, fixe l'attention. Elle porte, dans la flèche même du clocher, une sorte
de corbeille, d’où la découvre le panorama le plus étendu, La hauteur totale,
au-dessus du sol de la place, est de 46 mètres, et la hauteur de la place
au-dessus du niveau de la Loire est de 35 mètres environ.
Passage Saint-Antoine-de-Padoue.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Passage privé, conduisant du passage Bonnamen à la rue de Châteaulin.
Rue du Mont-Saint-Bernard.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame pour
les numéros impairs.
La rue sépare les deux communes de Nantes et de
Chantenay, entre l'avenue Allard et la rue de Plaisance. La partie Chantenay
porte le nom de rue de la Montagne, mais la partie qui appartient à Nantes a
conservé son nom premier.
Rue Sainte-Catherine.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. Du quai Cassard à la rue du Couëdic.
On la désigna
aussi sous les noms de : place Sainte-Catherine, de rue Delorme ; Guépin cite une
fabrique de poudre qui y exista jusqu'en 1640 où elle fut transportée au Moulin
Coustant.
Tout ce quartier formait une prairie, la Prée Nian, donnée en 1141 aux
Templiers qui constituèrent une commanderie sous le nom de Saint-Jean, de
Sainte-Catherine d’où le nom donné à la rue. Un acte du 29 septembre 1756 nous
fournit le procès-verbal de cession de cette chapelle, au prix de sept livres le
pied carré, et de la vente des matériaux au prix des experts, en même temps que
la Ville acquérait trois maisons de la mouvance de cette commanderie, pour faire
l'ouverture de la Porte de Brancas.
Rue de Saint-Charles.
Deuxième
arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la rue des Orphelins à la rue
Saint-Donatien.
Il existait près la place de Bretagne une maison dite de
Sainte-Marie, dirigée par les Dames charitables de Saint-Charles, fondée vers
1685 par Mlle de la Bourdonnais de Bratz ; la maison fut abandonnée en 1787 et
les dames se retirèrent dans leur maison de Saint-Donatien, De là le nom de la
rue qui lui fut appliqué le 31 décembre 1856. Par décret impérial
du 11 août 1808, l'évêque de Nantes fut autorisé à acquérir cette maison et le
terrain avoisinant, pour l'établissentent du Séminaire.
Rue Saint-Clément.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément à partir du portail de la
Visitation ; au delà paroisse Saint-Donatien. De la rue de Paris à la place
Louis-XVI.
On l'appela, dans le temps, le haut chemin de Paris, rue Rogatien
(pour la partie qui allait de la rue de Coulmiers à la rue Saint-Clément), rue
Démosthène pendant la Révolution, et définitivement rue Saint-Clément.
L'église de ce nom serait très ancienne, tout au moins comme édifice religieux,
puisqu'on la dit bâtie par l'évêque Cerunius, au Vème siècle, mais d'après
certains elle n'aurait été tout d'abord autre qu'une chapelle, détruite en 1226
par Pierre de Dreux pour y établir la nouvelle enceinte de la Ville, elle fut
reconstruite sur l'emplacement actuel : Enfin, en 1841, elle fut reconstruite à
nouveau (les travaux durèrent de 1841 à 1857), et la flèche fut élevée en 1874.
A l'ouest de l'église était un hôpital, dit de Notre-Dame Hors la Vie, puis de
Saint-Clément, où les évêques de Nantes couchaient, la veille de leur entrée
solennelle. Il fut transformé en Collège et confié aux Oratoriens en 1625. A
l'est de l'église, un prêtre fonda, en 1674, une communauté de prêtres dont les
bâtiments furent vendus en 1798 et où s'installèrent en 1806 les Ursulines.
Signalons encore, en face de l'Eglise, là où est aujourd'hui l’Hôtel du Grand
Monarque, une chapelle dite du Champ fleuri, sur un terrain contenant un
cimetière de ce nom, et que l'on abandonna après la
création de celui dit de
la Bouteillerie, en 1774.
Sur le terrain, qui plus tard devint le cimetière de
la Bouteillerie, s'étaient installés, en 1445, dans une chapelle dite Chapelle
au Duc, ou Chapelle des SS. Donatien et Rogatien, les Chartreux ; leur monastère,
dont les dépendances étaient considérables, avait son entrée sur la rue
Saint-Clément et s'étendait entre cette rue et la rue du Coudray. Lorsque
l'église eut êté vendue, démolie, et qu'on en eut morcelé les
dépendances, les religieuses de la Visitation, dépouillées de leur ancien
convent, vinrent en prendre possession, vers 1807. Il existe, à la Grande
Chartreuse de Grenoble, une vue à vol d'oiseau de notre établissement ; il serait
à désirer de l'avoir dans les collections nantaises, puisqu'on y retrouve les
moyens de voir le quartier de Saint-Donatien tel qu'il était à cette époque
reculée.
Plusieurs noms sont à retenir, nous les avons rencontrés dans les
actes de vente de terrain et nous les citons sans chercher à les dater ou les
classer, c'est la tenue du Champ des Pies, c'est le Jeu de Paume non loin du
Séminaire, c'est la Riveterie, le Pincé, en face le lieu dit Saint-Georges (il
y avait une chapelle de ce nom sur le chemin de Carquefou) etc., nous ne citons
que les noms disparus aujourd'hui.
Il y a dans cette rue, notamment dans la
partie qui se rapproche de la place Louis XVI, et du côté des numéros pairs, de
longues cours, très peuplées, entre autres celle dite Saint-Joseph, 70, la Cour
du Chapeau-Rouge, 45, d'autres encore au 49, an 82, au 86.
Rue Sainte-Croix.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la place Sainte-Croix à
la rue de la Juiverie.
Toute cette rue est composée de vieilles maisons dont
les amateurs du passé doivent se hâter de dessiner les façades aussi curieuses que
dégradées, car elles sont condamnées à une destruction prochaine et complète. On
la dénommait rue Lesueur.
Petite rue Sainte-Croix.
Mêmes arrondissement
et paroisse.
A l'angle de la rue précédente, et en retour sur la basse grande rue,
on trouve une toute petite ruelle composée de quelques immeubles sans grande
importance, et qui reçut son nom, le 27 octobre 1837, en raison de
sa proximité de la rue et de la place qui ont la même dénomination.
Place Sainte-Croix.
L'ancienne église Saint-Saturnin se trouvait presque en face de
l'église Sainte-Croix et occupait une partie de la place actuelle et du terrain
compris entre la basse grande rue et la rue de la Poissonnerie : elle
remonterait au VIème siècle. En 1784, elle dut être abandonnée (un procès-verbal
du 24 juillet nous dit qu'on décida de procéder immédiatement à la démolition du
clocher, et qu'on exercerait des poursuites contre le Général de la Paroisse), et le
service fut transporté aux Carmes ; en 1791, la paroisse était définitiveinent
supprimée et réunie à Sainte-Croix. C'est avec ses débris que cette même année
on décida d'entreprendre la place actuelle, dont on ne s'occupa sérieusement
qu'en 1821 et même les travaux se prolongèrent ultérieurement.
L'église
Sainte-Croix (c'est l'ancienne chapelle de Conan le Tors, où le Duc Alain
Fergent et les chevaliers du Comté Nantais se réunirent pour la croisade en
1096) a été modifiée à plusieurs reprises le chœur et plus grande partie de
l'édifice, du côté de l'Orient, datent de la fin du XVIIème siècle ; la façade
et la porte qui avoisine la grande entrée suivirent de près. En 1793, cette
église, bâtie dans le style gothique de la dernière période, servit de club,
puis on y emprisonna les Vendéens. Abandonnée au clergé schismatique en 1795,
elle fut rendue aux fidèles en 1802, et le culte de N. D. de Bon-Secours,
vénérée dans la chapelle de l’île Feydeau jusqu'à la Révolution, y fut
transféré. En 1835, la Communanté vota des fonds pour aider la fabrique à faire
disparaître les boutiques, avec étages au-dessus, appliquées à la facade ; enfin
en 1840 on la restaura complétement et vingt ans après cette facade fut
surmontée du beffroi municipal, en remplacement de celui du Bouffray. En 1861,
la vieille cloche qui provenait du Bouffay y fut placée (cette cloche pèse un
peu plus de 8.000 kilos).
Rue Saint-Denis.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Pierre. De la place Dumoustier à la Haute-Grande-Rue.
Cette
rue, appelée Racan sous la Révolution, prit son nom de l'église paroissiale
Saint-Denis qui existait au numéro 9 et qui fut reconstruite au XVIIIème siècle.
Le monument mesurait 54 pieds en façade et 60 en profondeur.
Rue Saint-Domingue.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine.
Voie toute
nouvelle, contiguë aux voies de triage du chemin de fer, et destinée à faire
communiquer le quai des Antilles avec le boulevard Benoni-Goullin ; on la
dénomma en 1905.
Rue Saint-Donatien.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien. De la rue Saint-Clément à la place des Enfants-Nantais.
A
l'entrée, côté sud de la rue, un peu après sa séparation de la route de Paris,
en face le mur du jardin du séminaire, et du côté opposé de la voie, se trouve
le monument destiné à rappeler le souvenir du martyr des SS. Donatien et
Rogatien. Ce monument se compose de bras-reliefs de bronze et de deux croix
bretonnes taillées dans le granit, entourés d'une balustrade de pierre blanche ;
il fut inauguré le 18 octobre 1896 ; il a remplacé deux croix de bois qui avaient été
détruites en 1793, puis rétablies en 1816.
Le même souvenir est rappelé, au
numéro 35 de la rue, par un bas-relief représentant deux cercueils surmontés
d'une croix, entourés de palmes et avec les initiales D. R., et les dates
1793-1802. Cette maison est celle du boulanger qui, à ce moment, tint cachées
dans un trou de sa muraille les reliques provenant du Trésor de la Cathédrale,
aujourd'hui déposées à Saint-Donatien.
La rue à qui l'on a un
instant appliqué le nom du peintre italien Albane, qui vivait de 1578 à 1666,
était paraît-il assez négligée, nous avons rencontré en 1820 une protestation
des habitants « se plaignant de pouvoir à peine accéder à l’églice ». Le nom
actuel fut appliqué à la voie le 18 août 1874.
Boulevard Saint-Donatien.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la limite entre Nantes et Doulon au pont de
la Tortière.
Le nom lui fut donné le 14 mars 1889.
Rue Sainte-Elisabeth.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne. De la place Sainte-Anne à la
rue Charles-Lechat.
Date de la dénomination de cette rue, 31 décembre 1856.
Boulevard Saint-Félix.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la
route de Rennes au boulevard Engène-Orieux.
A été dénommé le 14 mars 1889.
Place Saint-Félix.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue Colombel à la rue
Dufou.
Saint Félix, né à Bourges d'une famille illustre, fut sacré évêque de
Nantes, à l’âge de 37 ans, en 549. Nommé gouverneur de la cité par le roi
Clotaire, il fit de nombreux travaux dans l'Erdre et dans la Loire. C'est lui
qui acheva la cathédrale commencée par Evhemerus et qui en fit la
dédicace le 30 septembre 568. Il mourut en 583.
La place reçut cette appellation
le 31 décembre 1856. L'église Saint-Félix, dont le clocher et la façade furent
restaurés en 1891, a été bénite par Mgr de Hercé, le 25 février 1844.
Rue Saint-François.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. Rue de
Richebourg n° 4.
Ce n'est qu'une impasse, dont nous avons déjà eu à parler,
et qui a porté différents noms, rue des Ursules, rue Pigalle, petite rue du
Lycée, rue Saint-François, petite rue Saint-François.
Rue Saint-Gohard.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Anne.
La rue, qui est fermée à son
extrémité, part de l'église Sainte-Anne. Elle reçut, le 31 décembre 1856, cette
appellation du nom d'un évêque de Nantes, né à Angers, et massacré dans sa
cathédrale le 24 juin 843, lors de l'invasion de Nantes par les Normands.
Rue Saint-Hermeland.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue
Michel-Columb au boulevard Babin-Chevaye.
Saint Hermeland, mort en mars 720, fut
le fondateur et le premier abbé d’Aindre.
Rue Saint-Jacques.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Saint-Jacques. De la place de Pirmil à la route de
Poitiers.
On disait, tout au moins en 1790, ou rue Saint-Jacques ou rue
de Pirmil, le premier nom a prévalu, c'est du reste la dénomination de
l'église et de l'hospice.
L'église serait, dit-on, la plus ancienne de Nantes ;
le prieuré de Saint-Jacques de Pirmil, de l'ordre de Saint Benoît, se rattachait
à l'origine à Saint Martin de Tours ; au XIIème siècle il passa avec l'abbaye
sous la dépendance de Saint Jouin de Marnes. Les Bénédictins de Saint-Maur, qui
s'y installèrent en 1664, se qualifiaient curés primitifs de la paroisse de
Saint-Sébastien d'Aignes ; Saint-Jacques, après avoir été succursale de
Saint-Sébastien, devint paroisse le 25 mai 1791.
L'hôpital général, qui est
l'ancien prieuré, fut construit en 1831 et le Sanitat y fut transféré en 1834.
Un cimetière était annexé à l'église, puisque en l'an XII le Conseil de
Fabrique demande l'autorisation d'en démolir le mur, d'en ôter les terres et de
faire déboucher une porte, ce qui ne peut être insalubre, dit la requête, «
attendu que depuis la Saint-Pierre 1793 il n'y a été fait aucun enterrement ».
Place Saint-Jean.
Deuxième et troisième arrondissements. Paroisse de
Saint-Pierre. De la rue Saint-Vincent à la rue de la Commune.
On y remarque une
maison, habitée par les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, qui y furent installées
le 10 décembre 1819 ; c'était l'ancien hôtel des Goheau, seigneurs de
Saint-Aignan, d'abord de la Guerche, bâti par les Tournemine, seigneurs de la
Guerche en Saint-Brevin ; c'est un édifice assez curieux par ses sculptures
extérieures, de style gothique du commencement du XVIème siècle. On y voit
trois écussons, deux écartelés de Rieux el de Bretagne avec un écusson en abyme
d'azur aux trois faces d'or brochant sur le tout ; le troisième est Rieux plein,
c'est-à-dire d'azur à dix besans d'or, posés 4,3 2 et 1.
Tout près sont les
ruines du couvent des Cordeliers, dont nous avons déjà parlé.
Rue Saint-Jean.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue de Strasbourg à la rue
des Pénitentes.
Il y avait une commanderie du même nom, dont la vente nous est
annoncée par une pièce de l'an IV ; à cette commanderie était contiguë la
chapelle de ce nom, fondée en 1260, reconstruite par Jean V près des Cordeliers.
Une autre pièce de 1806 mentionne un immeuble, à l'angle de la rue Saint-Jean et
celle des Marchands, « vis-à-vis la halle, où se trouvait ci-devant l'escalier
d'entrée de l'église des Cordeliers ».
La rue s'est aussi appelée rue des
Cordeliers, rue Caylus.
Rue Saint-Joseph.
Quatrième arrondissement. Paroisse
de la Madeleine. De la rue de l'Echappée à la Boire des Récollets.
Nous n'avons
aucun détail sur cette rue, qui, comme les voisines, a dû étre établie au même
moment sur les ruines du couvent des Récollets.
Rue Saint-Julien.
Troisième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. De la place Royale à la rue des
Vieilles-Douves.
La rue doit son nom à un hôtel qui existait sur la place
Saint-Nicolas et dont l'enseigne avait pu être inspirée par le voisinage de la
chapelle Saint-Julien. Cette chapelle a été fondée à la fin du IVème siècle,
reconstruite sur la Fosse en 1668 près de la Bourse (actuellement passage du
Commerce), puis rebâtie en 1724 entre la Loire et l'Hôtel de la Bourse.
On l’a
dénommée pendant la révolution rue Mansard.
Impasse Saint-Laurent.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Pierre. Place Saint-Pierre.
L'église paroissiale, qui a donné son nom à la rue, était à l'extrémité S.-E., à
peu près à l'emplacement où l'hôtel Marion a été construit en 1829. Elle fut
rebâtie par Charles de Blois au XIVème siècle, supprimée en 1790, réunie à la
nouvelle paroisse créée à la cathédrale, mise en vente en 1796, puis démolie.
On remarque dans cette rue l'immeuble, la troisième maison du côté Nord de la
rue à partir de la place Saint-Pierre, sous le nom d'Archidiaconé de la Mée,
logis gothique de la fin du XVème siècle, dans lequel fut installée (Guépin dit
en 1412) la Psallette, ou Ecole des choristes de la Cathédrale. La maison est
ornée de gracieuses sculptures et possède un bel escalier en spirale et une
magnifique cheminée.
En 1830 il fut question de faire aboutir la rue au cours
Saint-Pierre, il serait désirable que ce projet s'exécutât un jour. Sous la
Révolution on la dénomma rue de Vincy.
Place Saint-Léonard.
Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue des Carmes à la rue du
Port-Communeau.
Les rues Saint-Léonard et des Carmes du moins jusqu’au XVème
siècle, ne formaient qu'une seule voie, la rue de l'Echellerie, ainsi nommée
parce que la Porte de l'Echellerie s'y trouvait, vers l'endroit où existait la
cour Vallée, au n° 1 ; plusieurs ruelles ou cours (voir aux n° 3, 7, 11 et 23)
s'y voient encore à côté. Notre rue, qui était le deuxième tronçon de cette
ancienne voie, ne commençait autrefois qu'à la rue du Cheval-Blanc, ce n'est
qu'en 1818 qu'elle partit de la rue de l'Ecluse.
Sous la Révolution, elle reçut le nom du
Chevalier Jean-Charles de Folard, né en 1669, mort en 1751 à Avignon, puis elle
reprit son nom, après l'avoir échangé contre celui de Fontenelle.
On
y voyait la porte d'entrée de la Retraite des Femmes, située près de
l'Arbalètrerie, et dirigée par les Dames de la Retraite, qui disparut en 1776 ;
l'église existait encore en 1816. Une fonderie de cloches, puis une chapellerie
s'y installèrent, et en 1833 l’Ecole supérieure. Cette école y demeura jusqu'en
1840, où elle s'installa dans les locaux abandonnés par l’Ecole Normale du Bois
des Coulées, et enfin elle fut transportée dans son local actuel de l'avenue
de Launay.
Il y existait, n° 9, un Jeu de Paume, où l'on veut que Molière aurait
joué lors de son passage à Nantes, mais ce n'est nullement prouvé.
Place Saint-Louis.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse de Notre-Dame. De la
rue de la Verrerie à la rue Voltaire.
Le 2 février 1825, une ordonnance
royale autorise la ville de Nantes à acquérir un terrain de 74 ares 45 centiares
pour le prolongement et le redressement de la rue Vollaire, et por former une
place sur laquelle on édifiera une église.
L'église fuit inaugurée le 25 juin
1828.
Nous avons eu à parler de ce monument (voir place du Sanitat). En 1905,
pour éviter une confusion avec une rue du même nom située dans un quartier tout
différent, l'Administration attribua à la place, ancienne place Notre-Dame ainsi
dénommée le 27 octobre 1837, le vocable actuel, sous lequel, du reste, on
l'availt toujours désignée dans le public.
Quai Saint-Louis.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne. Du quai d’Aiguillon au quai de la
Piperie.
On l’a aussi désigné sous les noms de quai Condamine, quai Colbert
et quai de la Sécherie.
Route de Sainte-Luce.
Deuxième
arrondissement. Paroisse Saint-Donatien.
C’était autrefois la route de la
Collinière.
Rue Sainte-Marie.
Sixième arrondissement. Paroisse Notre-Dame. De
la rue Arsène-Leloup à la rue Rosière.
On la nomma rue Guimberteau, petite
rue des Coulées ; en 1826 le propriétaire de la tenue Guimberteau s'adresse à la
Municipalité disant qu'il vient d'apprendre qu'on se dispose à livrer cette
tenue à la voie publique, mais qu'elle est sa propriété et celle de plusieurs
autres.
Elle reçut son nom actuel le 27 octobre 1837.
Cour Sainte-Marie-Louise.
C'est une cour privée de la rue Paré. Une cour du même nom
existe au n° 4 de la rue Constantine.
Rue Sainte-Marthe.
Sixième
arrondissement. Paroisse de Sainte-Anne.
La rue, ainsi dénommée le 31 décembre
1856, va de la place Sainte-Anne à la rue Charles-Lechat.
Rue Saint-Nicolas.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue
de la Clavurerie à la place Royale.
Il y avait, donnant dans cette rue, la Petite Échelle
Saint-Nicolas, ainsi que la Grande Echelle Saint-Nicolas ; la porte du même nom
existait à l’emplacement de la maison qui fait l’angle de la rue Saint-Nicolas
et de la rue de l’Arches-Sèche.
Ce n’est qu’en 1834 qu’il est
question de faire disparaître la masse de maisons comprises entre la rue
Saint-Nicolas et les deux Echelles.
Sous la Révolution on la dénomma rue Le
Puget.
Rue Saint-Pasquier.
Sixième arrondisement. Paroisse de Sainte-Anne. De
la place Sainte-Anne à la rue des Perrières.
Elle reçut son nom le 31 décembre
1856. Saint Pasquier était évêque de Nantes vers 660. C'est lui, d'après
Travers, qui aurait bâti le monastère d'Aindre.
Boulevard Saint-Pern.
Sixième arrondissement.
Paroisse de Notre-Dame. De la place du Général Méllinet
à la place Cauclaux.
A pris, le 27 octobre 1837, son nom de la famille qui, à la
mort de M. de la Chapelle-Coquerie, avait acquis tout ce qui constituait le parc
de Launay-Gadetière ; les héritiers vendirent en détail le lot qui devint leur
propriété.
Cours Saint-Pierre.
Deuxième arrondissement. Paroisses de
Saint-Pierre et Saint-Clément.
Nous avons réservé, dans l'historique des
cours, ce qui pouvait être commun aux deux : Ils eurent d'abord un nom unique,
celui de cours des Etats (1760). On voulait rappeler la magnificence des Etats
qui, en 1759, avaient voté une subvention de 32.000 livres à ajouter aux 57.000
déjà votées, en vue de procurer du travail aux ouvriers sans ouvrage. Sous la
Révolution on désigna le premier sous le titre de cours de la Liberté, et le
second sous celui de cours de la Fédération.
L'aplanissement des deux buttes
ou mottes fut commencé en 1720 ; mais, dès 1598, la motte
Saint-Pierre avait été touchée par la destruction de l'Eperon que le duc de
Mercœur y avait élevé.
Quelques années auparavant, cette double promenade
était bien loin d'être ce que nous la voyons aujourd'hui ; vague et sans
clôture, le terrain très bas était menacé chaque hiver d’être inondé, et il n’y eut aucune
construction alentour, avant 1765 à 1770 du moins.
Les statues d'Anne de
Bretagne et d'Arthur III, œuvre de D. Molchneth, furent placées en 1819.
Les
plantations d'arbres commencérent en 1763, une partie en fut renouvelée en 1840
pour le cours Saint-Pierre, et en 1806 pour le cours Saint-André.
Le 20 avril
1897 on inaugura, sur le cours Saint-Pierre, le monument élevé pour rappeler la
mémoire des Enfants du Département morts pour la patrie ; l'architecte Edouard
Corroyer fut chargé de la partie architecturale avec son collègne M. Marchand ;
le bronze est de MM. Bareau, Allouard, Charles Le Bourg et Baralis.
Place Saint-Pierre.
Deuxième arrondisement. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue de
l’Evêché à la Haute-Grande-Rue.
Cette place a été bien en modifiée. On y
voyait autrefois un cimetière, planté d'arbres et entouré d'une haie qui fut
transformée en mur en 1592, et qui devait occuper le terrain compris entre
l'église et l'impasse Saint-Laurent. La place servait alors de lieu de réunion.
On y faisait les réjouissauces publiques, les feux de joie. C'est là que se
réunissait la milice bourgeoise.
Plusieurs projets de restauration furent
présentés : le dernier, qui date de 1834, ne fut exécuté que 30 ans après. Les
travaux se prolongèrent de 1864 à 1869 ; le concours, pour donner aux maisons à
construire des façades régulières et obligatoires, date du 9 janvier 1868.
Sur
cette place existait la maison du Chapitre, ancienne Psallette, côté nord entre
la cathédrale et la rue Notre-Dame garnie d'un balcon soutenu par de belles
cariatides, attribuées à Puget. Elle avait 63 pieds de façade et 88 de
profondeur
Il y avait aussi un puits, dont la forme et l'emplacement nous ont été conservés par un
dessin d'Hénon
La Cathédrale a dû être un temple païen, les fouilles de 1884
ont mis au jour des constructions anciennes, au sujet desquelles de multiples
contestations se sont engagées. L'historique de cette belle église a été tracé
plusieurs fois, et vient d'être l'objet d'un nouveau travail entrepris par MM.
Furret et Dominique Caillé.
Dédiée à Saint Pierre et à Saint Paul par Saint
Félix, détruite par les Normands, elle fut reconstruite à la fin du Xème siècle
et au commencement du siècle suivant ; la tour du transept, commencée en 1208,
incendiée en 1405, fut brûlée à nouveau en 1595 : elle ne fut, démolie en vue
des nouveaux travaux qu'en 1874. La nef gothique fut commencée en 1434 ; à
la base de la tour du sud s'ouvrait, sur la place, une chaire extérieure dont
l'entrée est aujourd'hui murée ; au-dessus on y voit l'écusson d'un Malestroit
(renversé la pointe en haut, et accompagné d'une crox). Cette chaire fut
remplacée au XVIIIème siècle par une croix de mission, à laquelle on substitua
ultérieurement celle qui existe de nos jours : Les voûtes de la nef furent posées
en 1628, le bras sud du transept fut commencé vers 1632, les deux premières
travées sud du nouveau chœur furent construites de 1650 à 1657, la grande façade
du chœur fut construite de 1616 à 1628, quant au bras nord du transept et aux
deux travées du chœur, ils sont tout récents, de 1838 à 1844. La première pierre
de la dernière restauration fut posée le 3 septembre 1840, et après de
nombreuses péripéties les travaux repris en 1884 furent achevés en 1891.
D’après Travers, les portes de bronze, qui furent fondues en 1793, avaient été
placées en 1478.
Le monument mesure 102 mètres de longueur, 32 mètres de largeur
et 37 m 50 de hauteur sous voûte
Voilà, aussi brièvement que possible, les notes
principales que nous avons relevées sur notre belle cathédrale.
La place s'est
appelée place des Gracches, sous la Révolution.
Rue Sainte-Pierre.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre.
On désignait sous ce nom la
partie actuelle de la Haute-Grande Rue qui part du carrefour à l'embranchement
des rues Saint-Denis et des Carmélites, et qui aboutit à la place
Saint-Pierre ; et par échange, on atiribua en 1901 le nom à l’autre partie de
cette même rue qui, partant du même point, vient aboutir devant l'impasse
Saint-Laurent (qui elle-même céda son nom à la rue Saint-Pierre).
Rue
Saint-Rogatien.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. De la
place des Enfants-Nantais à la rue du Coudrai.
Cette voie fut ainsi dénommée le
17 septembre 1874 ; le nom de Saint-Donatien ayant déjà été attribué à une rue,
il était juste d'appliquer à une autre celui de son compagnon dans le martyre.
Chaussée de Saint-Sébastien.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
Saint-Jacques. De la place de Pirmil au Petit-Rocher.
Nous avons déjà eu à citer
des noms que nous retrouvons pour ce chemin, à propos de réparations à faire au
pont de la Gréneraie, à l'Arche aux Moines.
Place Saint-Similien.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue des Arts à la rue de
Bel-Air.
L'église de ce nom, dite vulgairement Saint-Sembin, a reçu son nom
de saint Similien, évêque de Nantes, vers 330. On reporte sa construction au
VIème ou VIIème siècle, sur les ruines d'un édifice romain ; elle fut rebâtie
au XVème siècle.
Devant sa façade latérale sud se trouvait la barrière
Fouquet, détruite au milieu du XVIIIème siècle. L'église fut
fermée en 1793, transformée en écurie pour l'armée, puis louée et rendue au
culte en 1801. Elle fut restaurée vingt ans après, et en 1825 on construisit le
portique devant la place, près duquel on éleva la croix de mission (19 avril
1827). La première pierre de la nouvelle église fut posée le 5 octobre 1873 et
l’on construisit le chœur actuel ; les travaux de la nouvelle nef commencèrent
en 1894 et durèrent quatre années : elle est orientée vers le nord et son axe
fait une croix avec celui de l'ancienne église orientée à l'est.
A côté,
existait un cimetière dont les murs furent relevés en 1768 et qui fut fermé en
1790. Il s'y trouvait une chapelle très ancienne, rectangulaire, élevée sur des
substructions romaines, dont une muraille subsiste encore, au sud-est de la
place.
Dans un acte de 1771, une maison est citée, d’un côté rue
Saint-Similien, et de l'autre « vis-à-vis de bénitier Saint-Similien ». Cette
place nécessita de grandes réparations, et en 1830, pour en assurer l'exécution,
les propriétaires offrirent à la Ville de les exécuter moyennant une indemnité :
on voulait créer un nouveau quartier en vue d’industries spéciales, et modifier
les rues voisines qui y aboutissaient.
En 1829, en perçant la rue des Arts,
on y découvrit un ancien aqueduc, creusé vers la fin du XVIème siècle, pour
amener à cet endroit l'eau d'une fontaine située sur les Hauts Pavés, mais qui
ne servit jamais.
A l'angle de la place, existait une maison à tourelle, qui fut
démolie lors de l'ouverture de la rue Jeanne-d'Arc.
Rue Saint-Similien.
Mêmes arrondissement et paroisse. De place Saint-Similien à la rue du Marchix.
Nous
avons déjà cité les doux cours qui existent dans cette rue ; au n° 21, il en est
une, dite passage Saint-Similien, car elle est en même temps passage et fournit
une communication avec la rue du Trépied. Le peuple parle encore parfois d'une
autre, au n° 2 de la voie, dénommée par la légende cour des Amoureux
transis, ou tout simplement cour Saint-Similien. Il y avait aussi un puits, à
l'angle de la rue du Marchix et de notre rue, et qui fut comblé vers 1855 ou
1856.
Pendant la Révolution, la rue s'est appelée rue Mignard.
Rue
Saint-Stanislas.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De rue de
Rennes, 26, à la rue de Versailles.
Rue de Vercenne, rue du Sentier, rue des
Jardins, puis le 21 mai 1890, rue Saint-Stanistas, tels sont les divers noms
attribués à cette rue, dont le dernier lui fut donné par l'Etablissement
scolaire dirigé par des prêtres, fondé il y a plus d'un demi-siècle sous le
patronage de saint Stanislas Kostka.
Place Saint-Vincent.
Deuxième et troisième arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue de Briord à
la rue Saint-Vincent.
La place qui, sous la Révolution, avait été dénommée
place Mably, a emprunté sou nom actuel à l'église Saint-Vincent, qu'on appela
église Saint-Aubin jusqu'au XVIème siècle. Bâtie vers la première partit du Vème
siècle, elle fut augmentée au XVème siècle, par Pierre Landais qui lui
adjoignit, du côté de la rue Beausoleil, une chapelle dite de Sainte-Adrienne et
de Sainte-Marthe, C'est sur cette chapelle que le Duc de Mercœur fit construire,
en 1593, celle dite de Notre-Dame de la Victoire, en mémoire de la bataille de
Craon. L'église Saint-Vincent fut reconstruite au XVIIème siècle, et servit de
salle au Tribunal criminel et à la Cour d'assises de 1797 à 1823.
Au n° 1 de la
place se voient encore la nef et la sacristie, tranformées en magasin de
quincaillerie, ainsi que l'abside avec sa fenêtre en plein citre, et deux
coutreforts plats de style roman. En 1899, lors de l'agrandissement
des dépendances de l'hôtel de Bretagne, on aperçut les restes de la chapelle de
Mercœur.
A droite, se voit l'hôtel de Portericq, aux d'Espinoze, avec son
escalier extérieur, son puits et sa tourelle, où fut ouvert le 1er avril 1815 le
Mont-de-Piété que le décret Impérial du 3 décembre 1813 avait créé.
Rue
Saint-Vincent.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la place Saint-Vincent à la
place Saint-Jean.
La rue s'est aussi appelée rue Mably sous la Révolution, et
doit son nom actuel au voisinage de la place dont nous venons de parler. Ce nom
de Mably est celui d'un abbé, né en 1709, mort en 1785, auteur d'un traité
civique, et d'une vingtaine d'ouvrages sur l'histoire et la législation.
Passage
Saint-Yves.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la
rue de la Bastille, n° 22, à la rue Félibien, n° 29.
C'est une rue privée,
bâtie sur des jardins et des tenues, qui avaient même des noms, témoin la « tenue
de l'Epine », existant au centre de ce passage, et qui devait son nom aux
nombreux acacias dont elle était couverte.
Rue Saint-Yves.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue de la Bastille, n° 34, 36, à la rue
Félibien, n° 37, 39.
Autrefois, cette rue, que l'on a aussi dénommée rue
Félibien, rue Duranderie, rue Dorat, venait déboucher dans cette même rue
Félibien, mais un peu plus haut, et en faisant un coude, qui est devenu la rue
Emile-Cossé, et la rue Leroy, en 1898. Il y avait à Nantes une chapelle de ce nom,
fondée en 1440 par Jean V, duc de Bretagne (voir rue de la
Boucherie).
Rue Talensac.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
De la rue de Rennes, n° 9, à la rue Bel-Air.
La rue, qui a été ouverte en
1755, s’est aussi appelée rue Réaumur, rue Poisson, partie basse de
Talensac, rue de l’Abattoir. Parmi les Commissaires désignés en 1336 pour
surveiller l’exécution de la police, sur le prix des denrées et des salaires,
figurait un Jehan de Talenzac, de la paroisse de Saint-Similien, dont le nom
aurait été plus tard attribué à la rue. Dans une pièce de l’an VII, le sieur
Jean Merrot, écuyer, propriétaire de la tenue de la Tombe (on a aussi appelé cet
endroit la Tombe rouge par suite des nombreux débris de poterie romaine qu’on y
aurait rencontrés), demande à prolonger son mur qui fut élevé, lorsque la tenue
fut entamée par l’ouverture de la rue Poisson. Et en 1810, sa veuve traita avec
la Municipalité pour la cession d’un terrrain vague sis entre cette tenue et la
rue. Ce terrain contenait 2.929 pieds, estimés 2 fr. 37 le mètre carré. En l’an
XI, il lui fut fait abandon à perpétuité d’une portion de terrain prise sur cet
emplacement pour ses servitudes.
Une autre pièce du 16 octobre 1829 dit : «
L’abattoir public de cette Ville est en activité depuis hier ».
En 1840 et en
1841 il avait été question de l’ouverture de deux rues, dont l’une, traversant
la route de Rennes, aurait abouti au Village de Barbin.
Quai
des Tanneurs.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la place du Cirque au pont Morand.
Le quai
n'était encore que projeté un 1791 ; l'usine à gaz y fut installée en 1836.
Ruelle du quai des Tanneurs.
Mêmes arrondissement et paroisse. Du quai
des Tanneurs, N° 7, à la rue du Bourgneuf.
Nous n'avons rien trouvé à
signaler pour ces dernières voies.
Le nom leur fut appliqué par suite de la
présence des nombreuses tanneries qui existaient en ce point de la ville.
Rue
Thiers.
Deuxième et troisième arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre. De la place de
l’Hôtel-de-Ville au pont du même nom.
On l'a dénommée rue de
l'Hôtel-de-Ville, rue Napoléon, puis, le 2 mai 1878, on lui appliqua le nom du
célèbre historien et homme d’Etat, Louis-Adolphe Thiers, né à Marseille, le 15
avril 1797, mort le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye, Président de la
République de 1871 à 1873.
Le premier nom lui vint de la Maison de Ville. La
Ville avait d'abord trois maisons où elle tenait ses assemblées, la plus
ancienne était « la maison aux engins ou l'arsenal », sur la place du
Bouffay, puis « la maison de la Prévôté » sur la place des Changes (1493),
ensuite elle afféagea, au Commandeur de Sainte-Catherine la « maison
Sainte-Catherine », près Saint-Nicolas.
En 1578, elle acquit l'hôtel Bizart, dit
aussi la maison de Derval ou des Dervallières, pour remplacer ces trois maisons
incommodes. L'édifice fut presque complètement reconstruit dans les premières
années du XVIIème siècle, avec une chapelle particulière, et en 1645 on y joignit
un beau portail sculpté, sur les plans de Jacques Malherbe, architecte de la
Ville ; celui que l'on voit aujourd'hui est de 1808 à 1816, et la cour qui
précède date de 1808 ; le jardin, dessiné en 1728 d'après les plans de Gabriel
par un ingénieur nommé Goubert, fut refait en 1800 et replanté en 1824. Au fond
de ce jardin a été élevé en 1901 le monument qui abrite les Archives
municipales.
Sous les galeries, on remarque des inscriptions
antiques provenant de fouilles faites à l’intérieur de la ville.
Il est question,
dans une lettre du 26 ventôse an V, d’une rue de 30 pieds de longueur « qui
devait aboutir aux rues de la Commune et Saint-Léonard ». Le 30 octobre 1809, en
exécution du décret du 11 août 1808, rapport sur l’ouverture de la rue.
Un arrêté
préfectoral du 11 septembre 1852 autorise la discussion du prolongement de la
rue jusqu’à l’Erdre, dont on parlait déjà depuis quelque temps, mais qui ne fut
exécuté que plusieurs années après.
Rue de Thionville.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Fouré au quai
Ferdinand-Favre.
C'était précédemment la rue des Amoureux à qui on donna en
1901 ce nouveau nom, au moment où on s'occupait de la dénomination des rues
disséminées autour de la place Carnot.
Rue Félix-Thomas.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Félix Thomas, peintre, architecte,
sculpteur et graveur, né et mort à Nantes, a remporté en 1845 le grand prix
d'architecture. Son nom fut proposé en 1905 pour remplacer celui des Quarts de
Barbin, que portait une voie non encore classée en 1822, mais pour laquelle on
peut regretter cette disparition d'un nom qui fixait une industrie.
Rue
Thurot.
Troisième arrondissement. Paroisse Saint-Nicolas. De la place du
Commerce à la place de la Bourse.
Le corsaire Thurot, François, né à Nuits en
1727, meurt le 20 janvier 1760, dans un combat qu'il soutint contre
trois frégates anglaises, à sa rentrée en France.
Rue James-Tissot.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Saint-Jacques.
Ce nom fut donné en 1905 à la rue à
ouvrir en suite de la rue Esnoul-des-Châtelets (voir à ce nom), à laquelle on
avait d’abord appliqué la dénomination de Jean Sablet.
L'illustre artiste,
auteur de l'ouvrage édité par Mame « Vie de N. S. J. C. », était fils d'une
marchande de modes que les personnes d'un certain âge ont connue à Nantes.
La
bibliothèque municipale possède de curieuses gravures de Tissot, qui fut
longtemps un fervent adepte du spiritisme.
Pont de la Tortière.
Premier et deuxième arrondissements. Paroisse de Saint-Félix. Du boulevard Eugène-Orieux au
boulevard Saint-Donatien.
Le pont commencé en 1876 fut livré à la circulation en
1878. On cite un tènement de la Tortière qui était sous le fief de
l'archidiaconé de Nantes. Sur la rive droite de l'Erdre, en face, se trouve la
Trémissinière, dite aussi la Turmissinière ou Tourmissinière, ou Tour
Meschinière, et que l'on trouve citée dès le XVIème siècle : il y existait un
gibet, sur lequel le vicomte de Kersabiec, en 1869, a écrit une notice.
Rue
Toulmouche.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. De la rue
Félix-Thomas à la Haute-Forêt.
Le nom du peintre Augustin Toulmouche, né à
Nantes le 21 septembre 1829 et mort à Paris le 16 octobre 1890 fut appliqué en
1901 à l'ancienne rue du Moulin des Quarts de Barbin. C'était
pourtant un bien vieux nom, qui méritait d’être maintenu, puisque on le trouve
désigné dans des baux du droit de pêche dans l'Etang d’Erdre des XVIème et XVIIème
siècles.
Rue Latour-d'Auvergne.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. Du quai Hoche au quai du Canal.
Henri-Théophile-Malo Coret de
Kerhauffret de la Tour d’Auvergne, surnommé le premier Grenadier de France, est
né à Carhaix (Finistère) le 25 décembre 1743 et fut tué au combat de Oberhausen,
en Bavière, le 27 juin 1800.
Les pourpalers pour l'ouverture de la rue sur les
terrains concédés par le propriétaire remontent à l'année 1841, la rue ne fut
classée voie publique que le 12 octobre 1861. Citons pour mémoire deux noms de
rues, rue Saint-Hennelin, et celle dite du nouveau pont, qui sont mentionnées en
1867 comme devant aboutir à cette voie.
Rue de Touraine.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
Le nom fut donné, en 1905, à la voie
nouvellement classée qui devait relier la rue d'Anjou à celle de Villebois-Mareuil.
Rue Tournefort.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Pierre. De la place Louis-XVI au bas du Cours Saint-André.
La rue, que
l'on dénomma aussi rue Laubépin ou Lebeaupin, reçut le 18 novembre 1791 celui de
Joseph Pitton de Tournefort, l'illustre botaniste, né à Aix en Provence, l'an
1656, et mort le 28 décembre 1708.
Cette voie est désignée dans plusieurs actes,
l'un de 1771. 28 juin, à propos d'un immeuble « joignant la manufacture de
faïence », un autre du 23 septembre 1775 peu intéressant et un de
1780 du sieur Crucy, pour « le terrain borné au nord par le quay Lebret, au
levant par la rue projetée pour aller à la place de la Chambre des Comptes, au
midy par la propriété des héritiers Nerret, qui est devenue la sienne, et au
couchant par la rue donnant sur le cours ».
Il y avait eu un projet de plan
d'ensemble pour les constructions à élever, car en 1827 un propriétaire soulève
des difficultés à propos de boutiques qu'il voulait ouvrir, et en 1840 un autre
obtient une indemnité, « les propriétaires de terrains vagues étant libres de ne
pas construite », ce qui devait nuire à l'embellisement attendu de ce quartier.
Une transaction ultérieure semble être intervenue à ce sujet, mais nous n'en
avons pas trouvé trace.
Chemin Tournerond.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien. De la rue du Coudray à l'Erdre.
C'était autrefois le chemin du
Haut-Moreau que nous trouvons mentionné dans un échange de terrain, à la date du
7 mai 1792, et à propos duquel nous rencontrons des noms tels que la ruelle de
la Blanchisserie, la rue dite Chemin de Chateaubriand, la tenue de l'Aumônerie.
Ce chemin n'était pas entretenu ; en 1845, les propriétaires réclament, disant
que depuis six ans, où le chemin fut réparé sur la demande du général de la
Moricière, dont la propriété était à Tourneron, on n'a rien fait, et cette
réclamation se renouvelle en 1888. La chapelle du Bon-Pasteur est sur cette
voie.
Quai Tourville.
Quatrième arrondissement.
Paroisse Sainte-Croix.
Le nom du vaillant marin Anne Hillarion de Cotentin, comte de Tourville, né en 1642 au
château de Tourville, près de Coutances, et mort en 1701, fut appliqué en 1901 à
la partie du quai Moncousu située en aval du pont Haudaudine. Au n° 17 existe un
passage, présentement désigné sous le nom de Louis Legal ; il en
existait un autre au n° 19, qui vient d'être supprimé.
Rue Toussaint.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Au numéro 35 de la rue
Grande-Biesse.
Ce n'est plus qu'une impasse, destinée même à disparaître, et
dont les propriétaires riverains se prétendaient entièrement maîtres, ce qui a
amené des contestations en 1814, et ce qui fut reconnu en 1845. Le nom, comme
celui du pont et du quai situés aux environs, vient d'une chapelle et d'une
aumônerie, datant de 1362, établies près du pont. Ce souvenir se trouve rappelé
par une plaque, qui a été placée en ces temps derniers au n° 43 de la rue.
Grande-Biesse, et dont voici le texte : « Passant, Chapelle de l'aumônerie de
Toussaint, où les pauvres et les malades ont trouvé un abri pendant trois
siècles, 1362-1656 ».
Pont de Toussaint.
Mêmes arrondissement et paroisse. De
la rue Grande-Biesse à la rue Petite-Biesse.
Le pont était garni de
constructions, puisque en 1828 on demandait à faire disparaître des restes de
facades de maisons jadis appartenant à l’Hôtel-Dieu. En 1846 on y établit des
rampes à hauteur d'appui, à la suite d'événements déplorables arrivés aux abords
de ce pont, près la Digue.
Quai de Toussaint.
Mêmes arrondissement et
paroisse. De la rue Grande-Biesse à la prairie de Biesse.
Pont Traktir.
Deuxième arrondissement. Du quai Malakoff à la cale de Richebourg.
Construit
en 1850, le pont reçut, par arrêté du 31 décembre 1856, le nom qu'il
porte, en souvenir de la victoire remporté le 16 août 1855, par l'armée
française sur les Russes.
Rue Travers.
Troisième arrondissement. Paroisse de
Sainte-Croix. De la place du Change à la place Sainte-Croix.
On l'appela
autrefois rue Saturnin, en souvenir de l'église de ce nom, située au carrefour
de la Laiterie (désigné, sous cette appellation jusqu'en 1821) et qui s'étendait
des Changes à la rue du Moulin d'un côté, et de l'autre à la rue Belle-Image
devenue récemment petite rue Sainte-Croix ; puis on lui appliqua le nom de
l'ancien vicaire de cette Eglise Saint-Saturnin, Nicolas Travers, savant et
historien, mort le 13 octobre 1750, à l'âge de soixante-seize ans (dit Mellinet ;
d'autres disent le 15 septembre, à l'âge de cinquante-six ans).
Un arrêt du
Conseil d'Etat du 18 mars 1721 fut, rendu « concernant les réductions les plus
convenables à faire aux maisons de la rue, afin de la rendre praticable aux
charrettes, carrosses et autres voitures sans incommoder les gens de pied », et
l'année suivante on procédait à son élargissement, près « le Marché aux herbes
».
Rue Haute et Basse du Trépied.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien.
On disait autrefois rue des Tripiers, rue de la Triperie ; la
rue portant ce nom fut coupée en deux au moment où l'on ouvrit la rue des Arts,
et forma la rue Haute du Trépied, qui va de la rue du Marchix à la rue des Arts,
et la rue Basse du Trépied, qui va de la rue des Arts à la rue Saint-Similien.
Cette division et cette appellation distincte sont du 27 octobre 1837 ; il eût
peut-être été préférable de laisser subsister l’indication d'un genre
d'industrie, qu'explique suffisamment le voisinage de l'abattoir.
Rue
des Trois-Barils.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de
la Fosse, n° 68, à la petite rue de la Verrerie.
Nous trouvons des actes de
vente d'immeubles de 1780, mais pas d'indication suffisante du nom.
Deux cours,
cour Brelet et cour Dupuy, à signaler dans cette rue.
Rue des Trois-Matelots.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 53, de
la rue des Marins.
Dans un acte du commencement du XVIIème siècle, figure une
maison, « Le Logis de la Tour, à l'enseigne des Trois Matelots », occupée par le
sieur Danguy, chirurgien. Le nom de la rue en viendrait-il ?
Chemin des
Trois-Moulins.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue des
Hauts-Pavés, n° 93, à l'asile de nuit, rue de la Pelleterie.
Le chemin,
vulgairement dénommé des Grolles, chemin des Moulins dits de la Tour, commençait
la rue Mondésir, mais disparut en partie lorsqu'on procéda à l'agrandissement du
Cimetière de Miséricorde.
Chemin
des Trois-Ormeaux.
Mêmes arrondissement et
paroisse. De la route de Vannes à la rue de Carcouët.
Aucun renseignement à
offrir.
Chemin des Trois-Rois.
Deuxième arrondissement. Paroisse de
Saint-Donatien.
Même réserve pour ce chemin, qui conduit de la Poudrière
actuelle à la route de la Collinière.
Quai Turenne.
Quatrième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la rue Bon-Secours à la place de la
Petite-Hollande.
De nombreux noms lui ont été attribués, quai Bon-Secours, quai
de Saxe, quai Lowendal, quai Valleton, quai Villestreux ; il a conservé celui du
Maréchal de France H. de la Tour d'Auvergne, Vicomte de Turenne et Duc de
Bouillon, né Sedan en 1611 et mort frappé d'un boulet à Saltzbach, le 27 juillet
1675.
Quai Uhrich.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la
place du Commence à la place de la Bourse.
Le quai fut établi en 1790. Il s'est
appelé quai du Commerce, quai de la Bourse, quai Henri Chevreau (1858) et enfin
de son nom actuel par arrêté du 4 octobre 1870.
Le général Uhrich, né à
Phalsbourg, en 1802, se distingua pendant la guerre de 1870-1871, et mourut en
1886.
Rue de l’Union.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Pierre. De
la rue de Strasbourg à la rue des Etats.
La rue fut un instant fermée, sur la
demande des Jacobins, 21 juin 1668, et le terrain qui provenait de la vente du
convent fut vendu en 1809 sur le pied de 28 fr. 43 le mètre carré ; les
aquéreurs demandèrent et obtinrent la permission de percer une porte sur la rue.
En 1832, on modifia l'alignement primitivement décidé, et qui
n'assurait pas une largeur suffisante à la rue.
Ce nom de l'Union, qui a remplacé
celui de rue des Bonnes Sœurs rappellerait l'acte politique du mois d'août 1532,
déclarant l'union définitive de la Bretague à la France. Ce pourrait être aussi
un souvenir de la Ligue, c'est-à-dire de la Sainte-Union.
A l'angle de cette
rue et de la rue de Strasbourg s'élève le bâtiment de la Caisse d'Epargne, qui
fut inauguré en mai 1869 : les bureaux de cette administration étaient
précédemment installés rue du Moulin, dans l’immeuble actuellement occupé par
une Ecole Municipale.
Rue Urvoy-de-Saint-Bedan.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue de la Rosière à la rue Beaumanoir.
L'asile
Sainte-Anne, plus communément appelé des Petites Sœurs des Pauvres, fut établi
sur une tenue appartenant à M. Russeil, on peut dire qu'il fut fondé par Urvoy
de Saint-Bedan qui, par un acte du 8 juin 1851, fit un don à la Ville, moyennant
certaines conditions formulées en faveur de ses protégés, don qu'il fit suivre
en 1856 et en 1858 de deux autres actes de munificence pour assurer l'existence
de son hôpital. Jacques-Olivier Urvoy de Saint-Bedan, est né le 1er mars 1780 à
Nantes et mourut le 6 septembre 1858 au château de Casson.
La rue, formée d'une
partie des rues des Catherinettes et Beaumanoir et de la
Rosière, fut dénommée le 30 janvier 1861.
Rue de Valmy.
Quatrième arrondissement. Paroisse de Sainte-Croix.
Ce nom, rappelant l’une de nos
victoires (combat du 20 septembre 1792 entre Dumouriez et le duc de Brunswick),
fut appliqué en 1901 à la voie qui, de l'avenue Carnot, va à gauche au quai
Ferdinand Favre, et qui fut ouverte en 1900.
Boulevard Van-Iseghem.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix. Du pont du Général de la
Motte-Rouge au pont de la Tortière.
Le nom de l'ancien Avocat, appelé par
décret du 5 juin 1894 aux fonctions de Président du Tribunal Civil de Nantes,
Conseiller Général du canton de Bouaye et Maire de Bouguenais, fut appliqué en
1903 à cette voie ouverte le long de l'Erdre et dont les travaux durèrent de
1898 à 1901. Henri Van Iseghem naquit à Nantes, le 2 février 1840 ; et y mourut
le 13 janvier 1903.
Route de Vannes.
C'est la route nationale, n° 165, de
Nantes à Audierne, et qui vient aboutir à la rue des Hauts-Pavés.
Rue Vauban.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue de l’Echelle à la
rue Saint-Julien.
Sébastien Leprestre, marquis de Vauban, le grand ingénieur,
constructeur de citadelles et de places fortes, naquit en 1633 à
Saint-Léger-des-Foucherets (Yonne) et mourut en 1707.
Rue Vaudreuil.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Clément. Du quai de Richebourg, n° 13, à la
rue de Richebourg, n° 27.
La rue fut ainsi dénommée, le 31 décembre 1856,
en souvenir du marin Louis-Philippe Rigaud, marquis de Vaudreuil, né en 1723,
mort en 1802, qui commandait en Amérique l'escadre d'arrière-garde de la flotte
du Comte de Grasse, lors du combat malheureux, dit Bataille des Saintes, contre
l’amiral anglais Rodney, le 12 avril 1782.
Rue Vauquelin.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. Du boulevard Saint-Pers au chemin de
Couëron.
Est-ce au chimiste, est-ce au marin qu’il faut reporter l'explication
de ce nom, nous ne pouvons le préciser ? C’est le 27 octobre 1837 qu’on se
prononca pour cette appellation.
Ruelle des Quatre-Vents.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. De la rue Grande-Biesse à la rue
Dorgère.
Il y avait aussi un quai du même nom. Sa situation expliquerait
peut-être dénomination.
Square Jules-Verne.
Deuxième arrondissement. Paroisse
de Saint-Clément.
Au bas du cours Saint-André se trouve un petit emplacement,
qui, en 1601, avait êté désigné aux Protestants comme lieu de sépulture
(jusque-là ils n'avaient pas de cimetière public) et dont la Municipalité a
fait, en 1888, un joli square en l’entourant d'une grille en fer posée sur une
enceinte de murs à hauteur d'appui. Ce n'était autrefois qu'un marais dangereux,
dit une pièce de l’an VI, que l'on commença à remblayer en 1816 et en 1820.
On le désignait sous les noms de La Grenouillére, place des Lices.
En 1905,
l'Administration, voulant perpétuer le souvenir de Jules Verne, donna son nom à
ce square. Jules-Gabriel Verne, né à Nanles, le 8 février 1828, rue de Clisson,
n° 4, baptisé le 1er mai en l'église Sainte-Croix, était le fils de Pierre
Verne, avoué en cette ville, et de demoiselle Allotte de la Fuye. Il fui élève
au Lycée de Nantes de 1844 à 1846. Il s’était retiré depuis plusieurs années à
Amiens, où il mourut le 24 mars 1905.
Rue de la Verrerie.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse de Notre-Dame. Du quai de la Fosse, n° 74,
à la place Saint-Louis.
Il y avait au haut de la rue, dit un acte de 1768, un
lieu dénommé la Grenouillère, désigné sous le nom de place de la Grenouillère,
en 1776 : ce devait être la place de la Verrerie. Le nom lui fut acquis par
l'établissement d'une verrerie dans les parages ; sur un plan manuscrit établi en
1822, à propos d'alignement d'un immeuble de la rue des Vignes, nous avons vu
citée « la verrerie de Muller », établie en bordure sur cette rue des Vignes.
C'est cette voie qui donnait accès aux corderies Brée et Bodichon en même temps
que la rue du Bignon-Lestard et celle des Cadeniers.
La petite rue de la
Verrerie, qui va de la rue de la Verrerie à la rue des Trois-Barils, n'était pas
classée si nous en jugeons par une pièce de 1827, où il est dit « que cette
voie ne desservant que quelques propriétaires, il n'y a pas lieu de s'en
préoccuper ».
Enfin, à l’extrémité, de la rue de la Verrerie à la rue Daubenton,
est la place de la Verrerie, dont nous parlons plus haut.
Rue de Versailles.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. Du quai de Versailles à la
rue de Chateaubriand.
Le plan qui devait améliorer tout ce quartier demeura
longtemps à l'état de projet, et ce n'est qu'en 1840, et même en 1844, que l'on
voit se modifier un état de choses peu enviable. Les terrains marécageux compris
entre un ruisseau qui coulait parallèlement à la rivière et la rivière
elle-même, se vendaient difficilement. Il y avait, entre les rue de Rennes, de
Versailles et de Chateaubriand, une tenue dite Demouch ou de Mouch, ou des
Mouches (Mellinet, tome IX, page 119 de son ouvrages sur la commune de Nantes,
cite un trait de courage d’un Demouch, chirurgien de l’armée
républicaine, en septembre 1794), et de plus le sol de la rue appartenait à
différents propriétaires qui y entretenaient de grands jardins.
Quai de
Versailles.
Mêmes arrondissement et Paroisse. Du pont Morand au pont de la
Motte-Rouge.
On l'a appelé chaussée de Versailles, des Fresnes, et en 1837 on
lui attribua le nom de la rue voisine.
On y voyait autrefois un grand pré
qu'on dénommait le « Pré aux ânes », dans lequel les lavandières allaient
étendre leur linge.
Au n° 43 de ce quai, débouche l' « Avenue Gris », du nom
d'un Propriétaire, qui va aboutir à la rue de Barbin.
Passerelle de
Versailles.
Premier et deuxième arrondissements. Paroisse de Saint-Similien.
Construite en 1875, aux frais des propriétaires voisins, la passerelle met en
communication les quais de Barbin et de Versailles. Dernièrement il fut
question, au moment de sa reconstruction, de la remplacer par un pont en
pierres, mais le chiffre de la dépense et les travaux qu'aurait nécessités la
surélévation du plancher, firent abandonner le projet, appuyé par le vœu des
habitants.
Ile de Versailles.
Premier arrondissement. Paroisse de
Saint-Similien.
Cette petite île, entre les quais de Versailles et de Barbin,
est occupée par des constructeurs de petites embarcations de plaisanee.
Voici ce
que nous lisons dans un rapport en réponse à une réclamation de M. Le Romain,
l'un des principaux propriétaires de tous ces terrains : « En 1831,
la Ville, désirant sous le rapport de la salubrité, et pour donner de l'ouvrage
à la classe ouvrière, changer la position des marais de Barbin par suite des
travaux du Canal de Brest, dans la traverse de la Ville, sacrifia une partie
de la surface de ces marais pour exhausser l'autre partie, au-dessus de l'étiage
projeté par le déversoir de l'écluse. Le travail, fait à grands frais, fit l’île
de Barbin dans son état actuel ».
En 1837, l'Ingénieur en chef du Canal fit le
plan d'un projet de réunion du quai de Versailles au village de Barbin. Ce plan
déplaçait un peu l'île pour la reporter dans une autre direction. Une enquête
eut lieu et le projet fut adopté par une ordonnance royale du 2 février 1838.
Depuis cette époque, la Ville a fait exhausser le quai, et afin de donner une
plus grande valeur à l'île, elle a fait rectifier la chaussée qui la joint au
rivage, avec l’intention d'y faire exécuter un ponceau en bois.
Cour de
Versailles.
Troisième arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas.
Située sur le
quai Cassard, n° 8, cette cour dessert une partie des immeubles qui s'étendent
entre les rues Sainte-Catherine, d'Orléans et le quai.
Impasse
Ouche-de-Versailles.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
Ce n’est
qu'un passage privé allant du passage Bonnamen à la rue de la Carterie.
Rue
Ouche-de-Versailles.
Mêmes arrondissement et paroisse. De la rue de la Carterie
à la rue Basse-Creuse. Elle s'est appelée rue des Perrières, canton de l'Ouche ;
il y avait dans les environs une carrières qui portait la dénomination de la
Perrière et qui lui avait donné son nom. En 1828, les propriétaires
adressent une requête pour protester contre le passage des tombereaux qui en
proviennent, et qui passent sur leur chemin et le dégradent.
Cest en 1855 que
commencèrent les pourparlers entre la famille, la principale propriétaire de
tous ces terrains, désignés sous le nom de la Carterie, et la Ville d'une part,
et de l'autre les acquéreurs de ce vaste emplacement, pourparlers qui aboutirent
enfin et d'où est sorti le nouveau quartier, avec ses voies, la plupart
demeurées privées, parmi lesquelles notre rue en particulier.
On y voit
plusieurs cours n°s 8, 12, 16 et 26, portant les noms des propriétaires.
Rue
de Vertais.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du pont des
Récollets au pont de Pirmil.
Le faubourg de Vertais a formé une juridiction,
dite du Pont en Vertais, dont Pierre Landais fut seigneur. On y voyait au XVème
siècle une petite chapelle appelée Perrot Drouet. Avant la Révolution, les
arrêts de Vertais représentaient la limite de l'octroi de Nantes, à l'extrémité
sud du Pont des Récollets.
De là le nom de la rue, longue, étroite, dont
l'élargissement fut commencé au milieu du XVIIIème siècle. Nous avons lu que la
ville fit construire, à la fin du XVIème siècle, vers l'extrémité du Pont de la
sortie de Biesse à Vertais, un moulin à eau, avec un logement pour le meunier.
Le moulin disparut à la fin du siècle suivant.
Au numéro 20 on rencontre le
passage Alexis-Durand, et au n° 39 bis celui dit du Chemin-Neuf ou cour
Grand-maison.
Rue du Vert-Bâton.
Sixième arrondissement. Paroisse de
Notre-Dame.
Ce n'est qu'une impasse, existant au n° 80 du quai de la Fosse.
Place Viarme.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue des
Hauts-Pavés à la rue Porte-Neuve.
Cette place, où se tient le Champ de foire
(depuis 1752), ce qui lui a valu un instant le nom de place des Agriculteurs, a
pris son nom de Camus Pontcarré de Viarme, nommé intendant de Bretagne le 17
septembre 1735 ; elle a été établie sur d'anciens fossés bordés de rempats. C'est
là que fut exécuté le 29 mars 1796 le général vendéen François-Athanase Charette
de la Contrie, né à Nantes, 1, rue du Château ; un monument fut érigé le 28 mars
1896 sur un terrain qui borde la place. C'est aussi sur cette place, de la
fenêtre d'une maison sise dans le pâté de vieilles baraques sises au nord et
dénommée Hôtel de la Tête-Noire (ce serait, en supposant la rue à gauche, et à
droite l’entrée de la rue des Hauts-Pavés, la deuxième maison faisant suite à
celle qui a deux lucarnes), que partit la balle qui atteignit Cathelineau le 29
juin 1793.
C'est enfin en cet endroit que se font les exécutions depuis 1830.
Les actes relatifs aux immeubles remontent au XVIIIème siècle, on y rencontre
aussi de nombreuses réclamations sur la viabilité, à tel point que le clergé
doit intervenir pour assurer le service de la paroisse. Les achats d'immeubles
pour la formation de la place datent de 1750 et les foires y furent transportées
du terrain Saint-André en 1759.
Quai Ile Videment.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du quai Andre-Rhuys an canal Pelloutier.
Nous
lisons dans Mellinet (Tome V, p. 311) qu’en 1782, alors que le
commerce maritime était actif à Nantes, le Roi venait de céder au sieur Videment
l’ile Cochard, et aux sieurs Hubert et Baudoux l’ile Lemaire, pour y établir des
chantiers de construction.
Nous trouvons ce même personnage signant, le 4
novembre 1788, une requête du Tiers-Etat ; élu député le 6 novembre de la même
année pour porter cette requête au Roi ; il est un des premiers signataires de
la souscription patriotique. C'est lui encore qui figure, en décembre 1792, dans
un procés-verbal de scrutin en vue d'élire un maire.
L’île a disparu, comme
bien d'autres.
Des parcelles de terrain, plus ou moins importantes, ont pu, à
des époques différentes, pour une cause ou pour une autre, se trouver isolées de
l’île principale et constituer de petites îles devenues propriétés
particulières, mais que nous ne rencontrons pas désignées sur les plans, leur
existence semble cependant assurée pour quelques-unes ; témoin l’île Durand
qui devait se trouver sur l'emplacement occupé en 1906 par la maison de
commerce de MM. Avril et Fitau. Cette île était, au commencement du XIXème siècle, la propriété de M. Durand, père du philanthrope Nantais. M
Durand-Gasselin, qui en réalisa la vente vers cette époque. Et nous pouvons
d'autant mieux y attacher créance que l'on voyait, il n'y a pas déjà de si
nombreuses années, sur le poteau fixé près du ponton où s'arrêtait le petit bac
à Vapeur qui assurait le service des passagers du quai de la Fosse à la
Prairie-au-Duc, un [écriteau en bois qui portait cette indication : « 2 centimes
du quai de la Fosse à l'Ile-Gloriette, 3 centimes de l'Ile-Gloriette à
l’Ile-Durand ».
Rue Vidie.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Félix.
La rue se confondait autrefois avec le chemin des Fraises. En 1885, sur la
demande des habitants, une liste de plusieurs noms fut présentée, et c’est M.
Colombel qui désigna celui de Lucien Vidie, propriètaire de nombreux terrains à
cet endroit. Vidie fut l’inventeur du baromètre anéroïde ; il était
né à Nantes le 19 pluviôse an VIII et mourut à Paris le 6 avril 1866.
Rue de la Vierge.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame.
L'impasse, décorée
du nom de rue, est au n° 75 du quai de la Fosse, et a pris cette appellation
d'une statuette de la Vierge qui s'y trouvait autrefois ; aujourd'hui encore on
voit une statuette le long de la muraille.
Rue des Vignes.
Cinquième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la
rue Montaudouine à la rue Cambronne n° 11.
On l’a désignée sous le nom de rue du
Mauvais Détour ; le nom était peut-être sinistre, mais en fait de détours, peu de
rues pouvaient rivaliser avec cette voie.
Impasse Vignole.
Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément. Rue Sully.
L'architecte Jacques Barcozio, dit Vignole,
est né à Vignola (Italie), en 1507, et mourut en 1573. Sou nom fut donné à la
rue le 27 octobre 1837. On l'avait appelée rue Audran.
Rue Villars.
Sixième arrondissement. Paroisse de Notre-Dame. De la rue La Moricière à la rue Chevert.
L. Hector, marquis, puis duc de Villars. est né en 1653 à Moulins et mourut à
Turin en 1734. Une partie des voies environnantes ont emprunté leurs noms à nos
gloires militaires.
Rue de la Ville-en-Bois.
Mêmes arrondissement.
Limite des Paroisses de Saint-Clair et de Notre-Dame. De la place Canclaux à
l’avenue Pasteur.
La rue, qui s’est appelée chemin de Couëron, forme la
limite des deux communes.
Rue Villebois-Mareuil.
Premier arrondissement. Paroisse de Saint-Similien.
Le Colonel de Villebois-Mareuil, né à Nantes le 22 mars
1847, est mort au Champ d'honneur à Boshof (Transvaal) le 5 avril 1900 ; sa
ville natale lui a élevé une statue qui fut inaugurée le 26 octobre 1902.
Plusieurs autres villes lui ont élevé un monument, ou ont appliqué son nom une
voie publique. L’Administration municipale, en 1903, n'hésita pas à maintenir
le nom qui avait été attribué par les acquéreurs des terrains sur lesquels cette
rue avait été ouverte, et en 1905 on appliqua ce même nom à l'avenue Nazareth,
qui en est le prolongement, et qui elle-même tirait sa dénomination d'une tenue
appartenant la Communauté des Dames de Nazareth.
Rue Voltaire.
Cinquième et sixième arrondissements. Paroisse Saint-Nicolas, n°s 2 à 10 el 1 à 11, plus
l’Ecole ; et paroisse Saint-Louis pour reste. De la place Graslin à la
place Saint-Louis.
La rue, que l'on dénommait en 1787 rue Penthièvre, rue
Claude Le Lorrain en l'an VI, emprunta son nom actuel à Francois-Marie Arouet de
Voltaire, né le 20 février 1694, à Châtenay-lès-Bagneux, petit village situé
près de Sceaux, et mort le 30 mai 1778.
C'est en 1791 que l'on s'occupe de la
partie de la voie s'inclinant vers la place Graslin, à cette date " il est
question d'un immeuble, sis dans le terrain Montaudouin, à la ligne
de l'hôtel d'Henri IV, terrain acquis en l’an V par les citoyens Schwerghauser
et Dobrée". En 1823 des ventes de maisons se firent pour son prolongement
jusqu'à la rue de l’Entrepôt.
Le vieil Hôtel des Monnaies, qui y avait été
tranaporté de la place du Bouffay, fut démoli en 1821, et on y éleva le monument
qui se voit aujourd'hui et où fut d'abord installé le Palais de Justice. L'Ecole
des Sciences y est depuis 1854, et en 1871 le Muséum d'Histoire Naturelle y fut
annexé.
Au n° 4 on voyait le magnifique hôtel, occupé par la Société des
Beaux-Arts, qui, créée en 1820, se tint d'abord place Royale, puis de 1835 à
1858 rue du Calvaire, dans l'ancien hôtel Chardonneau (lequel à son tour devint le
café du Sport et fut remplacé par le magasin d'habillements de la Belle
Jardinière), et à cette date s`installa rue Voltaire jusqu'en 1892, époque à
laquelle on construisit la salle des Réunions mondaines, dite établissement
Turcaud.
Rue Jean-Voruz.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la Madeleine.
C'est en 1903 que l'on ouvrit la voie, ancien quai du Canal Est-Ouest, qui va
du pont tournant (quai Léon-Bureau) au quai des Antilles.
Jean-Simon Voruz,
ancien député, ancien président de la Chambre de Commerce, ancien adjoint au Maire, grand industriel et fondeur, naquit
à Nantes le 7 juin 1810 et est mort au château de Briord, près Port-Saint-Père, le 27 octobre 1896.
Place Waldeck-Rousseau.
Deuxième arrondissement. Paroisse de Saint-Donatien. Des rues
Desaix et Monfoulon au Pont de la Motte-Rouge et au quai de Barbin.
Un arrêté du
18 décembre 1882 appliqua à la place le nom de René Waldeck Rousseau, avocat, né
à Avranches le 27 septembre 1809, installé comme maire provisoire de Nantes
le 20 août 1870, à titre définitif le 12 mai 1871, fontions qu’il n’occupa
que jusqu’au mois de juillet suivant, pour les reprendre d’avril à juin 1873.
Il
mourut à Nantes le 17 février 1882.
La place fut créee en même temps que le pont
Général de la Motte Rouge.
Rue Wattier.
Quatrième arrondissement. Paroisse de
la Madeleine.
L'administration appliqua ce nom en 1905 à la rue longeant la
propriété Pâris : on a voulu rappeler le souvenir de l'ingénieur en chef, qui
contribua à la construction du premier bassin de Saint-Nazaire. Wattier
François, ingénieur, puis inspecteur général, naquit à Nantes en 1816 et mourut
à Paris en 1879.
Place Wattignies.
Quatrième arrondissement. Paroisse de la
Madeleine. Entre la rue Petite-Biesse et la rue Beau-Séjour.
Cette place fut
ainsi dénommée le 14 juillet 1893, en mémoire. du comhat de Lazard Carnot.
Auparavant on la désignait sous le nom de place Beau-Séjour.
(Edouard Pied, 1906).
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