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LA REVOLUTION DE 1830 A NANTES

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Les ordonnances du 25 juillet 1830 parvinrent à Nantes le 28 et plongèrent la ville dans une morne stupeur, toutes les pensées se tournèrent vers Paris : on attendait avec la plus sombre inquiétude des nouvelles sur l’état de la capitale ; car de là seulement pouvait partir le signal d’une révolution. Le 29, quelques fragments de journaux glissés dans les lettres annoncent les mouvements des Parisiens ; le soir, malgré un violent orage qui, dans cette journée, inonda les basse rues de la ville, des rassemblements se formèrent partout et se réunirent ensuite sur la place Graslin, proférant des cris de A bas Charles X ! Vive la Charte ! Vive la Liberté !. Au théâtre, pendant le spectacle, quelques allusions furent saisies avec une exaltation extraordinaire.

Le général envoya des troupes sur la place Graslin ; à leur arrivée, les cris redoublent, le théâtre se ferme. Aussitôt ordre est donné de dissiper la foule : les soldats s’ébranlent ; quelques gendarmes poursuivent les citoyens jusque sous le péristyle du théâtre, dont ils ont fait gravir les gradins à leurs chevaux ; des habitants sont renversés, foulés aux pieds ; la force armée, accueillie par quelques pierres, s’empare de quinze jeunes gens, et les conduit au château. Bientôt, le rassemblement se dissipe de lui-même, vu l’heure avancée, mais en poussant des cris de vengeance. Le 30, au matin, la foule encombre la cour de la poste et les rues qui l’avoisinent. Parmi les manifestants, les uns demandent seulement le retrait des ordonnances et un changement de ministère, les autres veulent une révolution.

Les premiers, appartenant surtout au haut commerce, se retirent pour délibérer ; les autres occupent toujours la rue et prêchent l’insurrection. Un grand mouvement et mille cris annoncent l’arrivée de la malle-poste. Un voyageur en descend : il a vu le combat à Paris, les barricades, les Suisses massacrés ! Puis la voiture du courrier a eu ses fleurs de lys arrachées.

Ou attend les journaux avec impatience. Un seul est arrivé et ne donne que de vagues détails. Mais ceux-ci, confirmés par des lettres privées, sont affichés dans les rues de la ville. Des rassemblements tumultueux se forment sur la Fosse, devant la Douane. On parle de réorganiser la garde nationale. Une foule exaspérée s’agite rue Penthièvre devant la demeure du maire Louis Levesque. Les autorités refusent de libérer les prisonniers de la veille. A cette nouvelle on s’arme, on se barricade, les magasins se ferment : on crie : Aux armes !. Un groupe se rend au pont de Pirmil dont il coupe la première arche afin d’empêcher l’entrée en ville des cuirassiers attendus par le général.

Celui-ci se prépare à vaincre la révolte ; le château est fermé, des troupes stationnent sur la place Louis XVI, d’autres attendent l’arme au bras dans les casernes.

Deux cents habitants sont réunis à la Bourse, mais personne ne veut prendre la direction du mouvement. Tout à coup ils décident d’aller manifester devant la demeure du Préfet [Note : Corps d’armée actuel]. A chaque coin de rue, des défections se produisent, et ils sont à peine quatre vingt quand ils arrivent sur la place Louis XVI. Ils voulurent parlementer avec la troupe, engageant celle-ci à ne pas tirer. Soudain un coup de feu, parti on ne sait d’où, retentit. Les manifestants, croyant que la troupe avait tiré sur eux, firent feu ; les soldats ripostèrent et s’enfuirent en désordre. Mais un second détachement s’avança et son feu dispersa les habitants que les balles avaient épargnés. Huit jeunes gens avaient été tués, deux autres moururent de leurs blessures [Note : Un monument leur fut élevé au cimetière de Miséricorde]. Trente-sept personnes avaient été blessées. La troupe aussi eut à déplorer des pertes.

La nouvelle de ce malheur remplit la ville de consternation et d’effroi ; quelques hommes exaspérés se jetèrent sur les corps de garde et les désarmèrent ; toutefois ils se continrent assez pour ne pas user d’une lâche représaille. Les douaniers, armés de leurs fusils, parvinrent jusqu’à la place du Commerce, mais sympathisant avec la douleur du peuple, ils déchargèrent leurs armes en l’air. La nuit se passa sans bruit ; quelques ouvriers firent des patrouilles et veillèrent à la sûreté de la ville.

Le samedi 31, jour d’angoisses et de deuil, on compta ses morts, on pansa ses blessés. On ne reçut point de nouvelles de Paris.

Le 1er août, le courrier arriva : le peuple avait triomphé à Paris ; il n’y avait plus de danger, les chefs ne manquèrent plus. Le 2 août, la troupe fraternisa partiellement avec les habitants. Le 3, le château se rendit. Dans la nuit, le général, le préfet et le maire quittèrent la ville (d’après Lescadieu et Laurant, Histoire de la Ville de Nantes).

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