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SOUMISSION DES PROTESTANTS REBELLES

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La signature de l'Edit de Nantes apaisa les querelles religieuses ; mais, en 1622, Louis XIII dut venir soumettre les protestants rebelles. Les persécutions recommencèrent contre les Réformés, surtout sous Louis XIV, et tous les temples du Comté nantais étaient démolis quand la RÉVOCATION DE L'EDIT DE NANTES (1685) amena dans cette ville d'odieuses dragonnades.

La soumission du duc de Mercœur (1598) marqua la fin de l'activité politique de la cité et du pays nantais jusqu'à la Révolution.

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Louis XIII soumet les Protestants.

Dès 1611, la ville de Nantes fut avertie que les protestants avaient formé le dessein de s'emparer de quelques places, et des précautions sévères furent prises.

En 1616, les alarmes deviennent plus sérieuses. Le duc de Vendôme, grand seigneur révolté, se trouvait à Ancenis, M. de Soubise, chef du parti calviniste, occupait le Pellerin. Tous deux rançonnaient les paroisses voisines, prélevaient des droits sur les marchandises qui montaient et descendaient la Loire. Bientôt le traité de Loudun mit fin aux inquiétudes de la ville.

En 1621, le prince de Soubise prit les armes contre le roi. Quelques succès encouragèrent ses partisans ; en 1622, quelques-uns de ses soldats s'avancèrent jusqu'aux portes de Nantes où ils firent des prisonniers.

Le roi vint pour terminer cette guerre. Le lendemain de son arrivée, Louis XIII alla coucher à Vieillevigne, où l'attendaient 7 à 8.000 hommes de pied et 600 chevaux avec lesquels il se dirigea sur l'île de Riez d'où il chassa le prince de Soubise. Les calvinistes perdirent 1.500 hommes, et 700 des leurs furent faits prisonniers. Les débris de leur armée se retirèrent à la Rochelle.

Leurs prisonniers furent dirigés sur Nantes et mis aux fers. La ville en acheta pour 367 livres 10 sous. Elle fit murer les portes et fenêtres du Sanitat, où se trouvaient ces prisonniers. De doubles grilles et de fortes serrures servirent à compléter ces précautions. François Lhuillier, prévôt général de la connétablie de France, fut chargé du jugement de ces malheureux ; il en condamna treize à la pendaison et les autres aux galères. La sentence fut exécutée le jour même. L'évêque assista à leur supplice, dans le but de les convertir. Il réussit, dit-on, auprès de 5 d'entre eux ; les autres restèrent entassés au Sanitat.

Les chagrins, la mauvaise nourriture et leur nombre, beaucoup trop considérable pour une prison si étroite, occasionnèrent une maladie grave qui en fit périr beaucoup. La Mairie inquiète, écrivit au roi pour être débarrassée d'eux. Le prince accorda leur grâce à tous ceux qui renonceraient au calvinisme. Les plus raisonnables comprirent qu'il valait mieux faire une abjuration apparente et subir la loi du plus fort, que de passer aux galères le reste de leur vie. On leur donna la liberté ; la ville fournit à chacun, à titre d'aumône, un quart d'écu, et la Mairie les fit partir 6 par 6, avec défense de revenir ou de séjourner dans les faubourgs. Les 120 autres, que le roi avait offerts aux Vénitiens pour leurs navires, furent transportés à Couëron sur les galères de l'Etat. Les souffrances physiques et morales ne les avaient pas vaincus. Ils subirent leur jugement avec le courage que donne une conviction profonde [Note : En 1628, Nantes dut fournir douze beaux vaisseaux de guerre pour renforcer la flotte royale qui attaquait la Rochelle. Elle devait en envoyer huit autres dans la suite ; mais ils ne purent partir faute d'argent pour les armer (Travers)] (A. Guépin, Histoire de Nantes, p. 298 à 300).

 

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Les protestants nantais se rendent au temple de Sucé.

L'apaisement qui suivit la soumission des protestants par Richelieu fut favorable au progrès de l'Eglise de Nantes qui se recrutait surtout parmi les commerçants hollandais si nombreux alors dans notre ville.

La grange dans laquelle on célébrait les cérémonies du culte à Sucé fut remplacée par un temple en 1636. Mais il fallut prendre des mesures pour que l'accès en devint moins difficile, surtout dans la saison rigoureuse, et encore pour les vieillards et les enfants.

On se rendait à Sucé de Nantes par la voie de terre, et c'était ce que faisaient ceux qui avaient des voitures et les personnes qui venaient à cheval. Mais on pouvait aussi s'y rendre en bateau par la rivière d'Erdre. C'était le cas du plus grand nombre et tout spécialement des moins fortunés, des artisans, des domestiques et des pauvres.

On prenait, au port de Barbin, des bateaux qui se dirigeaient vers Sucé, chaque dimanche, de manière à y parvenir pour l'heure du culte, c'est-à-dire à onze heures du matin. A partir du mois de mars, il y avait un deuxième service à une heure de l'après-midi.

Le louage des bateaux entraînait des frais que, malgré leur zèle, plusieurs n'auraient pu supporter. Le consistoire louait donc un grand bateau pour cet usage et la dépense en était payée par la caisse des pauvres.

L'aspect des lieux et les habitudes des mariniers n'étaient pas ce que nous les voyons aujourd'hui. Les bords de l'Erdre, de Nantes à Sucé, n'étaient pas peuplés comme à présent de nombreuses maisons de campagne habitées pendant la belle saison ; ils n'étaient pas un but de promenade pour une partie de la population ouvrière, et les bateliers ne venaient pas en bateau sur la rivière le dimanche. C'était donc dans une solitude relative que, chaque dimanche matin, indépendamment du grand bateau, une petite flottille partait du port de Barbin.

Cependant que toutes ces barques glissaient sans effort sur les eaux paisibles et unies d'ordinaire comme celles d'un lac, des mélodies graves, car l'usage s'était établi de chanter des psaumes pendant le voyage, disaient la foi ardente de ceux qu'elles por­taient (Vaurigaud, Histoire de l'Eglise réformée de Nantes, p. 162 à 164).

 

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Persécutions contre les protestants (1638-1685).

Les persécutions contre les protestants n'avaient jamais tout à fait cessé. En 1638, le Parlement de Paris, auquel ressortissait, pour les affaires des Réformés, la province de Bretagne, depuis qu'il avait fallu renoncer à établir dans le Parlement de Rennes, une Chambre de l'Edit, rendit un arrêt qui défendait au pasteur de Vieillevigne de prêcher à Montaigu.

En 1640, les réunions du culte réformé furent interdites au Croisic. En 1644, les Réformés de cette ville adressèrent une longue supplique au roi pour la conservation de leur culte, disant qu'ils ne pouvaient assister aux cérémonies célébrées à la Roche-Bernard, à Careil ou à Clis. L'évêque de Nantes fit opposition à la demande qui fut rejetée. Une nouvelle pétition adressée aux Etats de Bretagne en 1645 eut le même sort.

Après l'apaisement dû aux événements de la Fronde, recommencèrent les persécutions. En 1660, un protestant, nommé Caillon, fut accusé d'avoir volé le calice de l'église de Sion. Malgré sa réputation d'honnête homme, il fut arrêté et traduit devant le Parlement de Rennes. Il subit avec fermeté les épreuves cruelles de la torture, fut condamné au supplice de la roue, à être brûlé ensuite et ses cendres jetées au vent (Janvier 1661), ce qui fut exécuté sans miséricorde. Sa veuve ne put obtenir sa réhabilitation, même lorsque les véritables voleurs enfin arrêtés eurent avoué leur crime.

En mai 1662, une plainte fut déposée contre un Réformé de Nantes, nommé Bergère qui « étant depuis peu dans le carrefour, près la porte Saint-Nicolas, eut l'insolence de ne vouloir jamais ôter son chapeau, quoiqu'il en fut convié par plusieurs personnes qui avaient l'honneur d'accompagner le Très Saint-Sacrement ». Le vicaire général intervint en novembre ; mais on ignore l'issue de l'affaire.

En 1665, un arrêt du 19 janvier, interdit l'exercice du culte à Sion, au Croisic, à La Roche-Bernard, à Blain, à Careil (Guérande), et ordonne que les temples de Sion et de Blain « seraient démolis de fond en comble par les habitants de la religion prétendue réformée de chacun des dits lieux dans quinzaine ». Le temple de Sion ne fut démoli qu'aux deux tiers, celui de Blain complètement rasé.

A Nantes, les Réformés durent assigner le maire et les échevins pour être mis en possession des terrains qui leur avaient été concédés comme cimetières (novembre 1665). En août 1671 fut ordonnée la démolition du temple de Vieillevigne.

En même temps, on créait au Sanitat de Nantes, et à Indret des maisons spéciales, où on instruisait spécialement les enfants de Réformés qu'on avait décidés à se convertir.

En 1680, un certain Bretomé, de Bois de Cené, dénoncé comme ayant « dogmatisé contre la réalité du Saint-Sacrement » fut arrêté et emprisonné à Machecoul. Transféré « aux prisons royaux du Bouffay » à Nantes, il fut condamné à faire amende honorable, à avoir la langue coupée, à être pendu et étranglé, et son procès brûlé. La sentence fut confirmée, et Bretomé brûlé avec le procès.

La même année, deux ballots de livres imprimés en Hollande furent saisis à Paimboeuf. En 1682, des Réformés de Blain, Héric et Saffré furent poursuivis pour « des termes de mépris et de dérision contre les saints mystères de notre religion catholique ». En 1683 le clergé prétextant le voisinage d'une chapelle, demanda la démolition du temple de Sucé qui lui fut accordée en septembre 1685.

Quelques jours après, le 18 octobre, était signé l'Edit qui révoquait celui de Nantes (B. Vaurigaud, Histoire de l'Eglise réformée de Nantes, Tome II, p. 187 à 377).

 

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Les dragonnades à Nantes.

Au mois d'octobre 1685, le roi révoqua l'Edit de Nantes de l'année 1598, par lequel le calvinisme était toléré dans le royaume. Le fameux Fléchier, depuis évêque de Nîmes, fut envoyé à Nantes pour y prêcher la controverse, et ses éloquents discours n'ayant point converti les calvinistes, le roi envoya des dragons pour vivre à discrétion chez les prétendus réformés jusqu'à ce qu'ils eussent abjuré. Beaucoup d'abjurations se firent à la voix de ces nouveaux apôtres, mais il ne se fit aucune conversion (abbé TRAVERS, Tome III, p. 441).

« La misère des Réformés et même des Hollandais est terrible ici. Les dragons viennent dans la nuit ouvrir de force les maisons des négociants ; une demi-compagnie tombe dans une maison, fait du tapage comme des diables, brise les portes et fenêtres. Ils viennent mettre le pistolet sur la poitrine d'un marchand, et lorsque son fils voulut prier pour lui et le délivrer, ils le jetèrent par la fenêtre. Lui et d'autres ont eu des passeports pour partir, mais on les leur a de nouveau retirés. Même des consuls ont été portés sur une liste pour héberger sept ou huit dragons, mais ayant porté plainte au duc, ils ont été excusés ». Le même jour, on écrivait encore de Nantes : « Maintenant il reste ici peu de Réformés qui n'ont pas changé, car il est impossible de supporter les persécutions puisqu'on exerce une tyrannie si exécrable. Ceux qui ne sont pas naturalisés sont cependant libres ; mais maintenant on a envoyé huit ou dix dragons à ceux qui sont mariés à des femmes naturalisées, dont il y a un grand nombre. On envoie un plus grand nombre de dragons à ceux qui ne se hâtent pas de changer. On pend les gens par les pieds, on frappe ces malheureux et on les torture terriblement de toutes manières ».

Jacob de Bie, alors consul de Hollande, écrit : « Il y a huit jours que je vous fis savoir ma griève affliction. Il est probable que vous en apprendrez la suite avec douleur s'il vous reste quelque charité... Je fus chargé de six diables de dragons et encore de quinze autres qui, m'ayant enfermé dans une chambre, me firent manger et boire avec eux, faisant venir toutes sortes de friandises des auberges, inondant le plancher des meilleurs vins, brûlant en très peu de temps plus de cent livres de chandelles dès que la nuit fut venue, commençant à mettre en pièces et brûler mes meubles. Cela étant fait, ils me mirent dans une chaise, me disant : " Ça, b... de chien de Huguenot, tu sais que le roi nous ordonne de te faire tous les maux que ton b... de corps est capable de porter. Si tu veux qu'on t'épargne, donne-nous à chacun deux louis d'or ". Je tâchai de les apaiser par une pièce d'argent, mais inutilement. Enfin, j'accordai un louis d'or par tête, le leur payant sur le champ ; sur quoi ils me promirent de me mieux traiter.

Une heure après, un des plus méchants se leva disant : " B..., j'aime mieux te rendre ton argent et te tourmenter, le roi veut que tu changes ", et me jeta l'argent à la tête. Ils me mirent dans une chaise, auprès d'un grand feu, m'ôtèrent mes souliers et mes bas et me firent brûler les pieds, y laissant dégoutter le suif de la chandelle, de sorte que la douleur m'arrachant de là, ils me lièrent à un pied du lit où ces hommes, plus que diaboliques, vinrent heurter plus de dix fois leur tête contre mon estomac avec tant de violence qu'étant tombé, je fus mené auprès du feu où ils m'arrachèrent le poil des jambes. Le jour étant venu, ils me donnèrent un peu de relâche, me menaçant toutefois de me jeter par la fenêtre ; je les priai cent fois de me tuer, mais ils me répondirent : " Nous n'avons point d'ordre de te tuer, mais de te tourmenter tant que tu ne seras pas changé ; tu auras beau faire, tu le feras après qu'on t'aura mangé jusqu'aux os ". Je fus mené auprès du maire ou bourgmestre, qui me dit que si je ne voulais pas changer, le duc avait donné ordre de mettre ma femme dans un couvent et mes enfants dans un hôpital pour être séparés d'eux pour toujours, et qu'il y avait encore quatorze dragons prêts à me tomber dessus. Vous voyez qu'il n'y avait point là de mort à espérer, si ce n'est une mort continuelle. J'ai été contraint de fléchir » [Note : Lettres écrites de Nantes et publiées par la « Gazette de Harlem ». D'après Vaurigaud, Histoire de l'Église réformée de Nantes, p. 260 à 262].

Sur les registres de Sion figurent une soixantaine d'actes d'abjuration. En voici un : Monsieur le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, Quoique que j'aie la dernière attache pour ma bonne religion, la volonté du Roi et l'honneur que vous m'avez fait de m'écrire m'ont déterminée à céder à la loi du plus fort. Je fais aujourd'hui, Monseigneur, tout ce que vous souhaitez de moi, de la même manière que l'a fait mon mari ; de sorte qu'il ne me reste plus qu'à vous supplier de me continuer votre protection que vous m'avez fait l'honneur de me promettre. Mme de Boispéan (24 décembre 1685).

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