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HENRI IV ET LA VILLE DE NANTES

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Lors de son passage à Nantes, le roi avait décidé qu'il lui serait présenté une liste triple des candidats aux places de maire et d'échevins. Pendant que l'on s'occupait de la former, il écrivit aux habitants pour leur ordonner d'y inscrire Gabriel Hux de la Bouchetière, trésorier des Etats de Bretagne, qui avait été emprisonné treize mois par ordre de la duchesse de Mercœur, comme attaché à la cause royale. Henri IV fut obéi, mais son recommandé n'eut pas une seule voix. La ville lui envoya une députation pour lui faire connaître le résultat des élections, et pour lui faire d'humbles représentations sur l'atteinte portée à ses privilèges ; Henri IV, beaucoup plus préoccupé de ses intérêts que de ceux des habitants de Nantes, oublia, chose malheureusement si commune en pareil cas, et les droits des habitants de Nantes et la parole royale qui leur avait été donnée de les maintenir. Une lettre nouvelle signifia de sa part au bureau de la communauté des bourgeois, d'élire le sieur Hux, et quelques jours après il le nomma maire, sans attendre le résultat des élections. Les Nantais furent indignés, et à bon droit. Cependant Henri IV aimait réellement le peuple, mais il est si facile à un prince qui peut exécuter toutes ses volontés, de faire des fautes et de mériter souvent un blâme sévère !... 

Voici la Lettre de Henri IV aux maires, échevins, manants et habitants de sa ville de Nantes : « Je trouve fort étrange de ce que, au préjudice de ce que je vous ai ci-devant écrit pour élire maire de ma ville de Nantes pour la présente année, le sieur de la Bouchetière, lequel j’ai toujours reconnu pour mon très fidèle serviteur, il y en ait eu quelques-uns d'entre vous si hardis que de s'y opposer, et d'en nommer d'autres que je ne veux qui le soient cette année ; c'est pourquoi je vous fais ce mot de ma main, pour lequel vous saurez que ma volonté étant telle que le sieur de la Bouchetière soit élu et nommé, qu'il n'y ait aucune faute, et que je sois obéi en cela, autrement j'aurais occasion de rechercher les moyens de me faire obéir, à quoi je suis résolu, et de vous témoigner l'envie que j'ai de faire pour vous, lorsque vous m’en donnerez sujet. Sur ce, Dieu vous ait en sa garde, ce 8 mai 1599, à Villeroy. Signé : HENRY » (TRAVERS, Histoire de la ville de Nantes, Tome III, pages 125-126).

L'acte d'autorité par lequel, en 1599, Henri IV avait substitué un maire de son choix au maire électif était une atteinte aux droits de la cité. Aussi la ville voulut-elle, en 1601, reprendre ses privilèges pour la nomination nouvelle des maires et échevins, capitaines et officiers de la milice bourgeoise ; mais la volonté du bon roi ne le cédait en rien à celle des Nantais : il lui restait un peu de rancune de la longue résistance de la ville catholique ; il se borna donc à répondre à ses requêtes qu'il consentait à recevoir la prière de conserver le même maire. Quant aux officiers de la milice bourgeoise, il ordonnait le maintien de ceux de sa nomination.

Mais s'il traitait aussi lestement la ville, il fut plus tolérant envers le duc de Mercœur, et cette tolérance s'exerça aux dépens de la cité nantaise. Le duc de Mercœur devait à la commune des sommes considérables, prélevées sur ses habitants, par des emprunts-forcés, pendant la longue terreur de sa domination ; il obtint du roi que Nantes le tiendrait quitte de ce qu'il devait.

La largesse devenait facile avec cette manière d'agir ; cependant on se rappellera que la dette n'était pas si légère qu'un trait de plume, même d'une plume royale, pût suffire pour la déclarer non avenue : elle atteignait plusieurs millions...

Cela ne suffisait pas encore apparemment pour la punition de la ville, traitée en ville conquise par Henri IV, car il lui demanda 8.000 écus pour contribuer aux frais de son mariage !.

Certes les titres de Henri IV à l'affection de la France sont inscrits dans l'histoire ; mais la ville de Nantes ne peut les trouver également inscrits dans ses annales, et nos aïeux ne contribuèrent pas à la popularité du Béarnais : ainsi, la ville retardant toujours le paiement de la contribution nuptiale, le roi fit saisir ses revenus et se paya lui-même ; pourtant en voyant combien ces revenus étaient loin de satisfaire à ses exigences premières, il voulut bien réduire à 4.000 écus la participation de la ville aux frais des noces royales.

On comprend qu'on ne montra pas beaucoup d'empressement pour célébrer la naissance de l'héritier présomptif : les Nantais paraissaient si peu disposés à faire les frais d'une fête, qu'il fallut un ordre du roi pour les réjouissances officielles qui eurent lieu à cette occasion... Pour la population nantaise, Henri IV n'était pas le bon roi ; elle ne l'appelait que le renégat (C. Mellinet, La Milice et la Commune de Nantes, Tome IV, p. 67 à 79).

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