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Les Français s'emparent de Nantes, en 1341

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La guerre de la succession de Bretagne.

Le XIVème siècle fut pour la Bretagne une terrible époque. Le duc Jean III, de la maison de Dreux, était mort sans héritier (1341). Sa succession fut briguée par deux candidats : Charles de Blois et Jean de Montfort. C'était le moment où, en France, Philippe VI de Valois et Edouard III d'Angleterre se disputaient la couronne royale. On se rapprocha, on s'unit deux à deux. Charles de Blois lia partie avec Philippe de Valois Jean de Montfort s'entendit avec le roi d'Angleterre... Et la guerre civile fut allumée : pendant vingt-cinq ans elle dévasta tout le pays.

C'est une guerre de batailles et de sièges, mais aussi de surprises, d'embuscades, de combats corps à corps, d'entreprises de partisans, de brigandages. Toute la Bretagne est debout. Les uns tiennent pour Montfort les autres pour Blois parfois suivant l'intérêt du moment, on change de camp, on se bat aujourd'hui pour celui qu'on attaquait hier.

Que de traits héroïques pendant cette guerre ! Jamais la valeur bretonne ne fut plus admirable ! Mais que de violences aussi et que de cruautés ! Dans le combat le seigneur breton est un lion : casqué, vêtu de fer, à pied ou monté sur un puissant cheval également bardé de fer, il tient tête à dix ennemis, frappe d'estoc et de taille, jusqu'à ce qu'il tombe, entouré de victimes, ou jusqu'à ce qu'il ait eu raison de ses adversaires mis en fuite ou tués. A l'assaut rien ne l'arrête, ni la hauteur de la muraille, ni les flèches, les pierres ou les liquides enflammés que l'assiégé fait pleuvoir sur lui. Mais la victoire enlevée de haute lutte, c'est une bête fauve : la fureur de la bataille, l'odeur du sang l'ont grisé ; la rage l'a mis hors de lui ; il se jette en avant : point de pitié pour les vaincus ; il pille, brûle, égorge, massacre. Heureux quand ces cruautés eurent pour circonstance atténuante l'excitation folle du combat.

Comment s'étonner qu'après un quart de siècle d'une semblable guerre, la Bretagne se soit trouvée dépeuplée, ravagée, pour longtemps ruinée ? (d'après Gallouédec).

 

Les Français s'emparent de Nantes (1341).

Le duc de Normandie, le comte d'Alençon, les ducs de Bourgogne, de Bourbon, et les autres barons dont Charles de Blois s'est assuré le concours se rendent à Angers où rendez-vous général a été donné à tous les gens d'armes qui doivent faire partie de l'expédition de Bretagne. Toutes ces forces réunies s'élèvent à 5.000 armures de fer, sans compter 3.000 Génois et autres arbalétriers.

Les Français passent par Ancenis et viennent mettre le siège devant Champtoceaux qui est de ce côté la clé et l'entrée de la Bretagne. Cette forteresse est assise sur un monticule au pied duquel coule la Loire. Le duc de Normandie fait combler les fossés par les paysans des environs, tandis qu'on construit un château de bois monté sur 12 roues qui peut bien contenir 200 hommes d'armes et 1000 arbalétriers. Ce château de bois, tout pourvu d'assaillants, est amené à force de bras jusque contre les remparts de Champtoceaux. L'énorme machine se compose de 3 étages : à l'étage le plus élevé se tiennent les gens d'armes, au second les arbalétriers, et tout en bas les sapeurs qui démolissent les murs par la base. Les assiégeants livrent, avec l'aide de cet engin, un assaut terrible, qui coûte beaucoup de monde aux assiégés et leur fait dépenser toute leur artillerie. Les gens d'armes de la garnison, découragés, rendent Champtoceaux, sauvent leur vie et leurs biens (octobre 1341). Puis les Français prennent le chemin de Nantes où le conte de Montfort s'est enfermé. Sur la route, ils s'emparent de Carquefou, place située près de Nantes, entourée de fossés et de palissades, mais dont la garnison, qui ne se compte que de vilains, ne peut tenir tête aux arbalétriers génois ; la ville est prise et pillée ; beaucoup de gens qu'on y trouve sont passés au fit de l'épée ; on met le feu aux Maisons, dont la moitié est la proie des flammes.

L'armée du duc de Normandie vient camper devant Nantes. Cette grande cité est forte, bien fermée, abondamment pourvue de vivres et d'artillerie ; en outre Montfort est très aimé des bourgeois de Nantes. Pleinement rassuré sur l'issue du siège, Montfort invite les habitants à se tenir sur la défensive. Malgré cette injonction, Hervé de Léon, à la tête d'une troupe de 200 armures de fer, la plupart jeunes bourgeois de Nantes fait un jour, de grand matin, une sortie par la poterne de Richebourg, pour surprendre un convoi destiné aux assiégeants ; il s'empare de mulets et de 15 charrettes remplies de vin et de farine. Les Français accourent pour reprendre ce butin, et Hervé de Léon ne parvient à garder sa proie qu'en fermant précipitamment les portes, en dehors desquelles il laisse beaucoup de ses compa­gnons qui sont tués ou faits prisonniers.

Des parents et amis de ces malheureux, transportés de fureur, entrent en pourparlers avec les assiégeants à l'insu de Jean de Montfort, et conviennent de laisser la poterne de Sauvetout ouverte aux Français qui pénètrent ainsi dans la ville sans coup férir. Ils vont droit au château de Nantes où ils trouvent le comte de Montfort endormi et le font prisonnier [Note : Certains chroniqueurs prétendent au contraire que Montfort rendit Nantes aux Français en vertu d'un traité dont les conditions ne furent pas exécutées par ceux-ci].

Les Français se rendent ainsi maîtres de Nantes aux environs de la Toussaint l'an 1341. A l'occasion de cette victoire, le duc de Normandie et Charles de Blois tiennent cour plénière au château de Nantes où ils donnent des fêtes qui durent quatre jours (D'après Froissart).

 

Jeanne de Montfort.

Après la prise de Nantes (1341), de nombreux seigneurs, notamment ceux de Clisson, d'Ancenis, de Retz, et 40 chevaliers bretons des environs de Nantes reconnaissent Charles de Blois comme leur duc. Le duc de Normandie retourne à Paris, emmenant avec lui le comte de Montfort qu'il remet entre les mains du roi de France. Philippe de Valois fait enfermer son prisonnier au château du Louvre ; on dit même qu'il l'aurait fait mourir si le comte de Flandre n'avait intercédé pour son beau-frère.

Mais la plupart des autres villes bretonnes prennent parti pour la comtesse, Jeanne de Montfort, qui apprend à Rennes que son mari est tombé aux mains de ses ennemis. A cette nouvelle, la comtesse, femme « au cœur d'homme et de lion », rassemble ses partisans, leur présente son jeune fils, âgé de 7 ans, et se met à chevaucher de forteresse en forteresse à la tête de 500 lances, renforçant partout les garnisons, payant très largement les gages de ses gens d'armes, et réchauffant par tous les moyens le zèle des Bretons restés fidèles à sa cause. Elle renforce surtout la garnison de Rennes, puis elle va s'enfermer dans Hennebont, fort château et bon port de mer, afin d'assurer en cas de besoin ses communications avec l'Angleterre (Siméon Luce, Chroniques de Froissart. Sommaire du 1er livre. Tome II, p. XXXIX à XLIV.

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