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| ÉCOLES PUBLIQUES & GRATUITES FONDÉES A NANTES. | 
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L'Université a été créée et fondée en 1460, par François II, duc de Bretagne. Elle a toujours été composée des Facultés de théologie, de médecine, des arts et de droit jusqu'à l'an 1735, que cette dernière fut transférée, par ordre du roi, dans la ville de Rennes.
La Faculté de médecine nomme, tous les ans, des docteurs, régens et professeurs, pour enseigner gratuitement la médecine à tous les élèves. M. Bonami, docteur en médecine et membre de l'Académie de La Rochelle, est en possession d'enseigner aux étudiants la botanique, dont il fait deux fois l'an des démonstrations publiques.
La Faculté des arts est exercée par MM. les prêtres de l'Oratoire, qui enseignent gratuitement, dans le collège fondé et renté par la ville, les humanités, la philosophie, les mathématiques et la théologie. Ces Messieurs se chargent de pensionnaires, dont ils ont ordinairement un très grand nombre, qu'ils contiennent, instruisent et élèvent avec soin : ils ont même un professeur particulier, qui leur enseigne gratuitement la géographie, l'histoire, le blason et les mathématiques.
Le roi a établi, au séminaire, une seconde école de théologie, enseignée par deux professeurs, qui sont, au bout de deux ans, membres de l'Université, et ont droit et rang parmi les docteurs de la Faculté de théologie, tant et si longtemps qu'ils professent.
Le corps et communauté des chirurgiens nomme aussi, tous les ans, quatre démonstrateurs, qui enseignent les élèves et font très fréquemment des démonstrations sur leur amphithéâtre, dans leur maison commune, près de St-Léonard.
Ecole publique et gratuite d'hydrographie, de navigation et de mathématiques, rentée par la ville et professée à la Fosse, par M. Rousseau, qui donne gratuitement ses leçons cinq jours de la semaine, depuis huit heures du matin jusqu'à onze, aux écoliers qui se présentent.
Bibliothèque publique, projetée dès l'an 1588 ; elle fut fondée par les maire et échevins en 1753, et, au moyen de certains arrangements concertés entr'eux et MM. les prêtres de l'Oratoire, et énoncés dans l'arrêt du Conseil, du 16 juin 1753, la bibliothèque de MM. de l'Oratoire, enrichie de celle de M. de Bourgneuf, évêque de Nantes, et des dons du célèbre abbé Barrin, grand-vicaire de l'église de Nantes, est devenue une Bibliothèque publique, qui est ouverte, tous les après-midi des lundi, mercredi et vendredi, depuis deux heures jusqu'à six heures en été, et jusqu'à la nuit en hiver.
Ecole publique et gratuite de dessin, fondée à Nantes en 1757, par les Etats de la province, qui nommèrent M. Volaire, lequel donne ses leçons à tous ceux qui se présentent, rue de Briord.
ÉCOLES CHARITABLES.
Les frères des Ecoles-Chrétiennes et du Verbe-Incarné enseignent gratis à lire et à écrire, ainsi que les principes de la religion, à tous les jeunes gens de la ville et des faubourgs, dans leur maison, près de la place Bretagne.
Pareille école charitable chez les dames Ursulines, pour les jeunes filles de la ville et faubourgs.
Les Dames de St-Charles ont aussi deux pareilles écoles, une dans leur maison, près les Chartreux, pour la commodité des jeunes filles des faubourgs voisins, et l'autre dans une maison sur la place de Bretagne, pour la commodité de la ville et des autres faubourgs.
Il devrait exister encore beaucoup d'autres écoles charitables à Nantes, très bien fondées et rentées par d'anciennes familles, mais dont les fonds font actuellement partie de plusieurs bénéfices.
SOCIÉTÉS DE LECTURE,
CRÉÉES ET ÉTABLIES A NANTES.
Ces établissements projetés sur la fin de 1759, par un amateur [Note : M. Bontant, marchand et citoyen de Nantes], formés en 1760, et approuvés depuis par le roi Louis XV, n'ont aucunement le ton solennel d'académie. Ce sont de simples associations de concitoyens, qui, à frais communs, et sous l'administration d'un petit nombre de commissaires annuels et d'un trésorier, cherchent à se procurer l'utile et l'agréable et un délassement après leurs affaires, et qui pour cet effet se rendent, à leur commodité et quand bon leur semble, dans un appartement confortable et décent, ouvert toute l'année, depuis huit heures du matin jusqu'à huit heures du soir exclusivement, où l'on trouve des livres en tout genre, brochures, ouvrages périodiques, gazettes, etc., achetés de l'épargne et bourse commune. Tout y est tenu en bon ordre par un bibliothécaire, et proprement et en sûreté par un concierge, qui loge dans l'appartement. On y fait usage pendant l'hiver de bougies, on y entretient un grand feu, etc. Pour frayer à toutes les dépenses, il n'en coûte à chaque associé qu'un louis d'or par an. L'appartement est composé de plusieurs pièces : la principale salle est consacrée à la lecture, et par conséquent au silence ; l'autre est destinée à la conversation générale ; les autres au logement du concierge, etc. Les réglements dressés, rédigés et proposés à la souscription par l'auteur, ont mérité l'approbation du gouvernement [Note : Voir Société de lecture établie, sur la fin de 1759, à la Fosse de Nantes, approuvée ainsi que ses réglements, par S. M. Louis XV. Nantes, P.-I. Brun, imprimeur libraire, 1763, in-8 de 23 pages, texte encadré ou réglé, avec cette épigraphe : Ex societate, robur et undique fructus. Il existe une « Vue perspective de la (première) Société de lecture, établie à la Fosse de Nantes, levée et dessinée d'après le plan et élévation géométrale, au mois de juillet 1763 ». Ce dessin est un lavé à l'encre de Chine, appartenant aujourd'hui à M. de Wismes. Il a sans doute été exécuté par l'architecte peintre Antoine Hénon, auquel on doit plusieurs vues de Nantes. Il représente l'intérieur de la salle de lecture : dans le fond sont deux fenêtres et entre les deux une pendule et les armes de France ; à droite, une bibliothèque vitrée qui existe encore au cercle du château ; à gauche, des cartes et des instruments de physique. L'appartement dont elle faisait partie est situé dans la maison des Tourelles, à l'entrée de la Fosse, où a été signé, dit-on, l'édit de Nantes. Cette coïncidence est notable. L'estampille ou cachet, dont on collait l'empreinte sur les livres pour ne pas les gâter, porte au milieu trois rayons de bibliothèque garnis de volumes et surmontés d'une fleur de lis, accolée à deux hermines. Au-dessus des rayons, on lit ces mots : LEGE, NON TOLLE, et autour de l'estampille, cette inscription circulaire : Société de lecture de la Fosse, Nantes, 1760]. Le premier dessein étoit de ne former dans Nantes qu'une seule société ; mais l'éloignement des différents quartiers de la ville ont comme forcé à en former deux, dont l'une est située dans le haut de la ville et l'autre à la Fosse. La décence et le bon ordre, qui ont jusqu'ici régné dans ces deux associations, en ont si bien fait goûter les délices et l'utilité, que les places vacantes sont demandées et postulées six mois et un an à l'avance, et qu'il paraît comme impossible de pouvoir satisfaire l'empressement du public et le grand nombre des aspirants, surtout à la Fosse. Les étrangers et non domiciliés sont admis dans ces sociétés, pourvu toutefois qu'ils soient présentés par l'un des associés : ils sont si satisfaits de ces établissements, de l'ordre qui y règne et de l'utilité qu'on peut en retirer, qu'ils désirent et se proposent d'en établir de pareilles dans leurs villes.
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