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NANTES ET LE COUP D'ETAT DU 2 DECEMBRE 1851

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Napoléon III

Lorsque, le 2 décembre au soir, arriva à Nantes la nouvelle du coup d'Etat que venait d’accomplir le président Louis Napoléon Bonaparte, les milieux républicains nantais furent stupéfaits. 

Le Conseil municipal de Nantes se réunit à six heures et demie et décida, étant donnée la gravité des circonstances, de siéger en permanence. Le lendemain matin il votait la motion suivante : « Le Conseil municipal, protestant contre les mesures dont on vient de lui donner lecture, déclare vouloir rester à son poste pour le maintien énergique de l’ordre public qui lui a été confié par ses concitoyens ».

Le journal le National de l'Ouest, l’ancêtre du Phare, sous la signature de Victor Mangin et de ses deux fils, dans son numéro du 4, montra plus d’énergie dans la réprobation du coup d'Etat : « Depuis le 2 décembre au matin, tout gouvernement légal a cessé, de fait, d’exister en France. La force militaire seule gouverne. La force militaire, ce n’est pas le droit, ce n’est pas la loi, ce n’est pas un principe, une opinion, une idée, c’est l’absolutisme, c’est la menace suspendue sur chaque liberté, sur chaque tête, c’est-à-dire un régime contre lequel protestent et la raison et la conscience. Si le gouvernement de fait de M. Bonaparte a une légitimité, il n’en a donc qu’une, et c’est la légitimité des baïonnettes. Notre réponse à ce régime a été faite hier par la publication, en tête de nos colonnes, des articles de la constitution qui s’appliquent à la situation. Et quand nous signons ces lignes, qui ne sont que la reproduction du cri de l’opinion, si un sentiment fait trembler entre nos doigts notre plume, nous l’attestons, ce n’est pas celui de la peur ».

Napoléon III

Les autorités firent saisir le numéro du journal.

Les royalistes accueillirent aussi violemment le nouvel état de choses, et leur organe, L'Etoile du Peuple-Hermine, fut suspendu. Les membres du Conseil général, d’opinion royaliste, se réunirent et votèrent la motion suivante : « Fidèles au respect dû à la loi, et considérant que la dissolution violente de l'Assemblée nationale constitue l’acte de haute trahison prévu par l'article 68 de la Constitution, protestent énergiquement contre le fait de la dissolution de l'Assemblée nationale, et déclarent qu’à leurs yeux le pouvoir exécutif est aujourd’hui passé de plein droit à cette assemblée ».

Le 5, bien que l’administration municipale déclarât encore persister dans sa résistance et ne reconnaître qu’un pouvoir émanant de la Constitution, l’opposition faiblissait, et le maire Colombel acceptait du nouveau gouvernement les fonctions de préfet d’Ille-et-Vilaine.

Maurice Duval fut nommé commissaire extraordinaire du gouvernement dans l'Ouest. Le décret l’autorisait « à ordonner toutes les mesures qu’exigent les circonstances et le maintien de l'ordre public », et à remplacer les fonctionnaires « dans le cas où il le jugerait nécessaire ».

L’ancien préfet de Louis-Philippe, dès son arrivée à Nantes, bien que la population fut très calme, prit des mesures pour réprimer toute agitation. Déjà, lors de l’arrestation d’un ouvrier à Indret, on avait appréhendé trois de ses camarades qui avaient protesté violemment contre cette mesure arbitraire. L’un d’eux, pendant le voyage d'Indret à Nantes, s’était jeté dans la Loire ; on l’en avait retiré aussitôt. Menottes aux mains, ils furent conduits à la prison de Nantes.

Napoléon III

Le 7, d’autres mandats d’amener furent exécutés, et le 8, une douzaine d’ouvriers d'Indret furent encore arrêtés et conduits en prison sous forte escorte. Le cercle démocratique fut fermé, et des perquisitions exécutées chez des républicains ou des royalistes.

Napoléon III

Mais Nantes restait calme. Les groupes de curieux qui se renouvelaient devant la grille de l'Hôtel de Ville devenaient de moins en moins nombreux. Si l'Etoile du Peuple-Hermine et le National de l'Ouest n’abandonnaient pas leur campagne contre le coup d'Etat, l’organe officieux, Le Breton, célébrait chaque jour les avantages du nouveau régime. Il travaillait de concert avec les autorités, au succès du plébiscite du 20 décembre, qui, dans le département, sauf à Nantes et dans les chefs-lieux d’arrondissement, marqua une adhésion presque unanime de la population à la politique du 2 décembre (F. Guilloux).

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