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LA FIN DE LA GRANDE ARMEE VENDEENNE

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Savenay, décembre 1793.

Et les débris de la grande armée catholique passent toujours, se ruant vers la Loire, séparés du sol natal, c’est-à-dire du salut, par le fleuve infranchissable.

Ils devraient inspirer la pitié ; ils n’excitent que la haine et les représailles, parce qu’ils ont trop commis d’excès.

Les chefs eux-mêmes, amaigris, terrassés par la souffrance et les privations sont méconnaissables. Ils sont revêtus d’accoutrements grotesques et de haillons.

On arrive enfin au fleuve. Hélas ! on est en décembre ; la Loire est grosse et des canonnières nantaises sont sous voile à distance. Pas un bateau. On s’empare d'Ancenis, et l’on pille ; on arrache tout ce qui peut surnager, tout ce qui peut servir à la construction d’un radeau, tonneaux, portes, boiseries, planches, poutres.

Mais les ouvriers sont inhabiles, et tout à coup apparaît l’avant-garde de l’armée républicaine.

Alors la peur paralyse les bras. Sauve qui peut ! Le généralissime Henri de La Rochejaquelein, Stofflet et quelques autres s’élancent sur l’un des radeaux. La Rochejaquelein tient par la bride son cheval qui suit à la nage. Après une lutte d’une demi-heure contre le courant, les gentilshommes abordent à la rive opposée.

Des cris de malédiction s’élèvent de l’autre rive. Les cris de trahison ! trahison ! se font entendre de nouveau. Quelques centaines de royalistes veulent suivre leurs chefs, mais beaucoup se noient, et les radeaux sont coulés par les canonnières nantaises.

Il faut marcher, marcher encore, marcher toujours, car le canon tonne derrière Ancenis. Il faut marcher, non pour échapper, à la mort, mais pour la retarder.

Il faut marcher au milieu des embûches de toute sorte, car les paysans chassent les pauvres vaincus comme des bêtes fauves.

Plus de généralissime ; plus de vivres ; plus de sabots. La faim, le froid, la fatigue ; il faut marcher quand même.

On traverse Nort, on arrive à Blain, puis à Savenay... pour mourir.

A Blain, on avait remplacé La Rochejaquelein par Fleuriot, d’autres officiers avaient abandonné l’armée.

Le 22 décembre, apparaît devant Savenay la cavalerie républicaine. Fleuriot fait occuper, en avant de la ville, deux bouquets de bois, et la canonnade commence ; mais la nuit arrive.

Westermann, impatient, veut en finir aussitôt. Prieur (de la Marne) crie lui aussi : « En avant ! En avant ! ». Le sage Kléber intervient, et d’un ton qui ne souffre pas de réplique, il dit à Westermann, qui insiste pour le combat immédiat : « Je croyais avoir trop bien commencé cette affaire pour la laisser terminer par un autre ».

Le 23 décembre, l’attaque est engagée dès le point du jour. Affreuse journée d’hiver, aussi triste que la lutte fratricide qui va s’engager ! Le vent souffle en tempête, les cloches dans la campagne sonnent comme des glas.

« Point de quartier ! » crie-t-on de part et d’autre. Un instant, l’un des corps les plus intrépides, le bataillon des grenadiers réunis, commandé par Verger, bat en retraite. « Nous n’avons plus de cartouches, crie Verger ». — « Ne sommes-nous pas convenus hier, réplique froidement Kléber, que nous les écraserions à coups de crosses ? ». Les grenadiers chargent à la baïonnette ; le cri de « Vive la République ! » retentit, et l’élan est tel qu’en quelques instants l’armée républicaine traverse Savenay. Le carnage est horrible ; ceux qui y échappent se jettent dans les marais de Montoir, mais les hussards se lancent à leur poursuite et noient tous ceux qu’ils ne peuvent sabrer.

Cette fois, c’en était bien fait de l’armée des rebelles. En douze jours, une armée de quatre-vingt à quatre-vingt-dix mille hommes avait été détruite par les soldats républicains. Combien revirent leur bocage, des cent mille Vendéens qui avaient traversé la Loire ? trois ou quatre mille à peine (Guillemet, Au pays Vendéen, p. 174-175).

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