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Les Cloches et Horloges de Mûr-de-Bretagne

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Les cloches de Mûr (aujourd'hui Mûr-de-Bretagne), au XVIIIème siècle, furent sans cesse renouvelées, refaites ou réparées.

Le fabricien de Sainte-Suzanne, en 1703, remet soixante livres afin d'aider à payer une cloche pour la grande église ; nous n'avons pas trouvé d'autres renseignements sur cette cloche.

Les comptes de René Henrio, fabricien en 1719 et 1720, constatent des dépenses faites pour placer la petite cloche ; mais il n'est pas question de son acquisition. A cette époque on vient de démolir l'ancienne sacristie, et on est en train d'achever la nouvelle ; il nous paraît vraisemblable que la petite cloche, dont il est question, était placée sur le bâtiment démoli et qu'on l'a transférée dans le clocher. Il est d'ailleurs certain qu'il y avait une petite cloche sur l'ancienne sacristie. Hervé Jouano, fabricien de Sainte-Suzanne en 1692, porte dans ses comptes quatre livres pour port d'une cloche de Rennes pour la sacristie de la grande église.

En 1721, la paroisse de Mûr s'entendit avec ses voisins de Neuillac pour faire fondre simultanément deux grosses cloches ; Yves Corentin Le Vieulx, fabricien, nous fournit des renseignements à ce sujet. Il a passé marché avec un fondeur, l'a envoyé prendre et reconduire à Vannes ; il paie des journaliers pour aider le fondeur à faire un fourneau et un moule, pour réparer le porche après (la fonte fut donc faite sous le porche) ; il achète du chanvre pour faire le moule, du suif et du charbon, du bois qu'un fournier fait spécialement sécher ; les cloches sont envoyées aux forges pour être pesées, celle de Mûr se trouve un peu plus lourde que celle de Carmes, et on rend au recteur de Neuillac la somme de onze livres pour ce motif. On s'est servi de vieilles cloches et on a ajouté pour trois cent vingt-deux livres de nouveau métal ; tout n'a pas été employé, on vend le reste au supérieur de Plouguernével moyennant la somme de cent livres ; la cloche est mise en place, le maréchal reçoit dix sols pour augmenter le battant.

Le compte d'Henry Stéphan, fabricien de Saint-Jean en 1728, nous apprend que la cloche de cette chapelle fut à cette époque refondue et augmentée par Huet, fondeur à Vannes ; c'est probablement le même qui était venu fondre les cloches de Saint-Pierre et de Carmes en 1721 ; cette fois il ne se déplace pas, on lui envoie la cloche, on la rapporte de Vannes et on la met en place.

La grosse cloche fondue en 1722 ne dura pas longtemps. Mathurin Le Ralle, fabricien en 1732, nous apprend qu'il a fait descendre et remettre en place la grande cloche, il achète du bois pour accommoder la tour par le dedans, le fait charroyer ; le maréchal forge des clous pour attacher les boisages de la tour, répare le coq et l'horloge, refait le battant de la cloche ; il semble que la charpente des cloches a dû être faite à neuf ou tout au moins subir une restauration considérable. Yves Corniquel, fabricien de Sainte-Suzanne en 1732, nous fait connaître qu'il a payé 465 livres 17 sols à maître Julien Huet. fondeur de cloches de la ville de Vannes pour refondre la grosse cloche de l'église paroissiale de Mûr, le fabricien de Saint-Pierre lui a remis 114 livres pour contribuer à ce paiement, le reste a été avancé par la caisse de Sainte-Suzanne.

Le 5 octobre 1732, Messire Yves Le Berre, recteur, procède à la bénédiction et nomination de la grosse cloche de l'église paroissiale de Mûr, à laquelle on donne les noms de César et Suzanne. Le parrain est Monseigneur César, chef de nom et d'armes, marquis de Coëtlogon. seigneur de Mûr, châtelain de Coethuan-Mûr, seigneur de Launay-Mûr, Coetmeur (et autres titres), colonel d'infanterie, demeurant en son château de Plumieux, évêché de Saint-Brieuc ; le général de Mûr, ayant fait fondre une cloche pour l'église de la mère paroisse, l'a prié de vouloir bien nommer cette cloche ; présentement sa santé ne lui permet pas de se rendre à Mûr pour assister à la cérémonie ; il considère que le retardement ne convient point pour une oeuvre qui regarde le service de la maison de Dieu et pourrait d'ailleurs occasionner des dépenses à la paroisse ; pour obvier à ces inconvénients et témoigner son affection envers la paroisse, il a donné pouvoir au général par acte du 27 septembre 1732 d'imposer à la cloche, conformément à la demande du général, le nom de César qui est son nom de baptême, en y ajoutant celui de la bienheureuse sainte Suzanne ; le sieur de Cannon Le Vieulx, son procureur fiscal de Mûr, est chargé de le représenter.

Le 20 mars 1768, le général passe marché avec le sieur René Naux, fondeur à Quintin, paroisse de Saint-Thuriau, pour la fourniture et pose de deux cloches dans la tour de Sainte-Suzanne, du poids de trois mille livres, savoir l'une de 1.800, l'autre de 1.200 ; le général s'oblige à procurer un ouvrier pour aider à la fonte, à payer 450 livres pour l'opération, plus la pension du fondeur pendant la durée du travail ; lors de la bénédiction des cloches, on fera courir deux plats, l'un pour la chapelle, l'autre pour le fondeur ; si la fonte est défectueuse, elle sera recommencée aux frais du fondeur ; la dépouille de la grande cloche appartiendra à la chapelle, celle de la petite au fondeur. Le 10 avril 1768, une somme de mille livres est extraite du coffre-fort, est remise à Etienne Moigno, fabricien, pour la faire passer à Guingamp au fondeur de cloches ; le 22 mai de la même année on prend dans le coffre-fort et on envoie à Guingamp 3.240 livres pour fin de paiement du métal des cloches de Sainte-Suzanne.

Une de ces cloches fut cassée ; le général en décide la refonte le 6 juin 1773 et donne pouvoir aux fabriciens pour passer un marché à ce sujet avec René Naux, fondeur de cloches à Quintin ; le 11 juillet, celui-ci donne quittance et décharge complète après avoir reçu la somme de 325 livres tant pour façon que fourniture de la matière et autres frais. Joseph Le Masson, fabricien de Sainte-Suzanne en 1773, fait transporter à Quintin la moyenne cloche de Sainte-Suzanne ; il paraît que la réparation fut mal faite car, le 24 juillet 1774, le général donne permission à Louis Le Drogo de passer marché pour fondre la moyenne cloche de Sainte-Suzanne, promettant d'approuver ce qu'il fera à ce sujet. Le Drogo s'acquitte de cette mission ; son compte porte en dépenses 105 livres pour transport de la cloche à Pontivy, pour refondre et la ramener à sa place, y compris 84 livres payées au fondeur à valoir sur son dû.

Le 30 juillet 1775, les délibérants se réunissent pour faire faire une horloge « qui est pour entendre l'heure et demi-heure, avec un cadran qui travaillera en dehors par les mêmes ressorts ». Michel Le Goff, maître horloger de Rostrenen, se présente et convient de marché pour cet ouvrage, moyennant la somme de 240 livres ; il est convenu que l'horloge et le cadran seront pareils à ceux de Saint-Caradec ; une garantie de dix ans est stipulée ; l'horloge sera renfermée dans une armoire avec clef et clavure. On ne dit pas où sera placée cette horloge, mais ce doit être à la chapelle de Sainte-Suzanne, dont le clocher venait d'être achevé, car on parle de faire une armoire, et à Saint-Pierre il y en avait une. En outre, le général prélève sur les reliquats versés ce jour par divers fabriciens, une somme de dix-huit livres « convenue avec François Auffret, pour l'entretien de l'horloge de Sainte-Suzanne ».

Le 28 juillet 1779, le général enregistre un marché pour refondre les deux cloches de Sainte-Suzanne qui ont été cassées. Par cet acte le sieur François-René Guillaume, maître fondeur, rue Saint-Melaine, à Rennes, s'engage à refondre les dites cloches, à les rendre d'un son plus harmonieux, sans aucun défaut préjudiciable à leur bonté ou durée, à les garantir sa vie durant, à condition que le général fournira la terre, les bois et charbons nécessaires à pied d'œuvre, sans être tenu à autres fournitures, et en faveur d'une somme de 275 livres ; si elles sont manquées ou incomplètes, l'entrepreneur les refondra à ses frais ; le général aura la liberté d'augmenter ou de diminuer ses cloches sans modification du prix de main-d'œuvre ; seulement il sera fait raison de la diminution ou augmentation sur le pied de trente sols la livre ; pour le déchet on tiendra compte au fondeur de cinq livres de métal par chaque cent du poids des cloches neuves ; les cloches seront prêtes pour le quatrième dimanche de carême et payées après un son de quatre heures ; les chemises que les parrains et marraines mettront sur les cloches seront pour le fondeur ; la grande cloche sera diminuée d'un pouce de diamètre et la petite augmentée de ce qui sera nécessaire pour la mettre en parfait accord avec la grosse ; 400 livres seront remises à Guillaume Fraboulet, de Curlan, pour payer le fondeur. Le 25 mars on compte au sieur Guillaume, fondeur 1.185 livres pour métal et ouvrage touchant la fonte des cloches de Sainte-Suzanne ; Fraboulet a de plus payé 18 livres pour le bois employé à la fonte.

Le 13 mai 1781, le général ordonne qu'une porte à clef soit faite sur la chambre des cloches et le cabinet de l’horloge de Sainte-Suzanne ; il confie le soin d’entretenir l'horloge et de sonner les cloches à Joseph Audren, du bourg, à charge de sonner les cloches par les cordes seulement sans pouvoir les sonner par les battants pour éviter la fracture de cloches, comme il est arrivé par le passé ; il sonnera l'Angelus pour exciter la dévotion chaque fois qu'il ira lever les poids de l'horloge ; le sacriste de la mère église observera les mêmes sons de cloche. Il paraît que le sacristain de Saint-Pierre était peu exact, car le 11 janvier 1778, le général l'avait rappelé à l'accomplissement de ses devoirs, lui enjoignant particulièrement de sonner l'Angelus, et à chaque délibération assignée. c'est-à-dire chaque fois que le général était convoqué, de « sonner la cloche moyenne, à neuf heures précises, par douze coups ». Le 17 octobre 1779, le général ordonnait que le sacriste fit trois sons de cloche, les dimanches et fêtes, avant la première messe.

Le 20 octobre 1782, le général charge Joseph Le Ralle, de Kerdanio, qu'il envoyait à Vannes solder les frais d'un procès, d'acheter en même temps une petite cloche pour l'église.

Les cloches des chapelles, pendant la Révolution, durent être enlevées et fondues. Sainte Suzanne conserva vraisemblablement sa grosse cloche. Les administrateurs du district de Loudéac avaient donné ordre de descendre toutes les cloches et de les leur envoyer pour les fondre ; le 12 pluviôse an II, les administrateurs de Mûr répondirent que tous leurs efforts avaient échoué pour la grosse cloche de Sainte-Suzanne et demandèrent qu'on leur envoyât des engins et des ouvriers si on persistait dans l'intention de faire descendre la cloche ; leur lettre leur fut retournée avec la mention suivante en marge : « Il faut envoyer l'argenterie, les galons, le cuivre et le fer, et les ornements, les premiers jours de la semaine prochaine, et les cloches sur la fin de la semaine. Signé : Mahé ».

Il est probable que cet ordre ne fut pas exécuté. La tradition rapporte que la croix d'argent et probablement les vases sacrés avaient été descendus dans un puits situé sur une des rues du bourg, contre un atelier de forgeron. et qui porte le nom de puits béni. Leur cachette n'aurait pas été découverte. Quant à la grosse cloche de Sainte-Suzanne, il est vraisemblable qu'elle resta en place. En effet, nous trouvons à la date du 25 novembre 1811, un marché passé entre M. Le Moël, curé, assisté des membres du conseil de fabrique, et d'autre part par M. René Blanche, artiste fondeur à Saint-Brieuc ; cet acte a pour objet de fournir deux cloches à la fabrique : l'une à placer dans la tour de Saint-Pierre, devant peser soixante-quinze kilogrammes, l'autre à placer dans la tour de Sainte-Suzanne, du poids d'environ six cents kilogrammes, laquelle sera en proportion et harmonie avec la grosse cloche qui y est actuellement ; un reçu du 12 février 1812 indique que ce marché a été exécuté.

La même année une cloche de cent trente-six livres fut achetée pour Notre-Dame de Pitié.

Il paraît que la cloche achetée en 1812 pour Sainte-Suzanne eut un accident quelques années plus tard, car nous trouvons en 1829 un marché passé entre M. de Quélen, curé, et le fondeur Louvière, de Morlaix, pour deux cloches ; l’une de douze cents livres pour Sainte-Suzanne (même poids que la cloche de 1812), l'autre pour Saint-Jean ; le marché indique bien qu'il s'agit de refondre une cloche brisée, car le prix est stipulé sur deux bases différentes : une livre dix sols la livre de l'ancien métal, et deux livres le nouveau. Le parrain de la cloche de Sainte-Suzanne fut M. Henrio, maire, et la marraine dame Mathurine Jeanne Le Bris, veuve Fraboulet. Au budget de 1830 est inscrite une somme de 1.011 francs pour refondre deux cloches.

(René Le Cerf).

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