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LE PORT DE MORLAIX SOUS LES ROIS DE FRANCE

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Les premiers documents que nous possédions sur la police du port, datent du milieu du seizième siècle. En 1552, nous trouvons Yvon de la Forest, inspecteur des quais, à 60 sols 6 deniers monnoie par quartier : et en 1564, 12 livres à Salaun Toulcoet pour les gaiges d'avoir prins garde de non jecter les acttroicts des maisons et laest des navires dans le hapvre et quay dudict Morlaix. — En 1596 et suivants, au sieur de Rosmeur, pour avoir l'oeil sur le quay, 10 livres : à Pierre le Gall, inspecteur, pour empescher dy jetter les attraicts, 20 livres.

Les chefs de la confrairie du sacre étaient de droit inspecteurs et directeurs des ouvrages du port : les deniers d'ancrage étaient annexés à la frairie et affectés à ces travaux.

Ces deniers (Ms. Daumenil, p. 491) montaient, en 1599, à 15 livres 10 sols : en 1600, à 43 livres 10 sols : en 1601, à 30 livres : en 1602, à 16 livres : en 1607, au même prix. En outre, la ville donnait de ses propres deniers, pour suppléer à l'insuffisance de ces fonds : en 1594, 10 livres : en 1599, 141 livres 4 sols : en 1619, 300 livres par an : en 1624, 311 : en 1633, 280 livres. En 1667, un arrêt du conseil permit de prendre 1200 livres sur les octrois pour les quais et pavéz : l’année suivante on employa 4300 livres au curage du port. Un arrêt du conseil affecta 300 livres aux travaux du quai : elles furent détournées pour le traitement du capitaine du port, et ne furent rendues que beaucoup plus tard à leur destination. A cette époque le port était encore dans un état bien misérable : on n'y voyait aborder que des bateaux de dix tonneaux et au-dessous (Ms. Daumenil, p. 491). Une ordonnance du duc de Chaulnes (1675), défendit de faire des amas de sable sur les quais.

Dans les dernières années du règne de Louis XV, M. Piganiol de la Force proposait, dans un mémoire dont nous donnons un extrait d'après Ogée, l'établissement d'un port au bas de la rivière. Ajoutons qu'un bassin à flot avait été projeté dès 1727, au Vieux Moulain, à l'alignement duquel on propose de faire une écluse pour former un bassin dans lequel les vaisseaux seront toujours a flot et dont les eaux lachez de temps a autre entiendront le chenal net [Note : Plan de partie de la rivière de Morlaix en 2250 toises de long, etc. (1727)].

« Dans les pleines mers ordinaires, la mer monte de vingt-sept pieds dans la rivière du Dourdu, et de dix-huit pieds dans les mortes mers ; au lieu que dans le bassin du Havre-de-Grâce, il n'y a guère que dix-huit pieds dans les plus grandes marées. Il serait aisé d'approfondir la rivière du Dourdu de quatre à cinq pieds, en enlevant les vases qui s'y sont amassées. Son embouchure est d'environ cinquante toises de largeur, et ses deux rives sont bordées de terres fort élevées et de carrières dont on tire d'excellentes pierres de taille et de fort bons moellons.

Ce port exige peu de frais, parce que le canal est tout formé par la nature ; qu'il est actuellement plus profond que le bassin du Hâvre-de-Grâce ; qu'il est fort aisé de l'approfondir de quatre à cinq pieds, et que, pour le rendre complet, il n'est question que d'y faire des portes pour retenir les eaux. Tous les matériaux nécessaires pour les fondements, le massif des portes et des quais, se trouvent sur les lieux ; de sorte que les gens de mer instruits et connaisseurs estiment que les frais pour la construction de ce bassin, qui pourrait contenir trente à quarante vaisseaux de soixante à soixante-dix pièces de canon, ne monteraient qu'à la somme de deux cent cinquante mille livres.

Ce bassin serait d'une grande beauté et plus étendu qu'aucun autre, fait de main d'homme, dont on ait connaissance dans l'Europe. Les vaisseaux même de cent canons pourraient y entrer et en sortir par le moyen de la marée ordinaire ».

« Dans l'état actuel des choses, ajoute Ogée, les commerçants de Morlaix éprouvent beaucoup de dificultés. Le déchargement des navires se fait en rade, avec beaucoup de lenteur, d'incommodité et de perte de temps. Le chargement se fait par le moyen des barques ; opération sujette à bien des inconvénients, parce que, dans les mauvais temps, les toiles qui séjournent quelquefois trois à quatre jours dans ces barques, sont souvent avariées avant d'entrer à bord. A ces incommodités se joignent les dépenses qu'il faut faire pour conduire, garder, voiturer ces marchandises. Pour contenir les vaisseaux dans la baie pendant trois, quelquefois quatre et cinq mois, qu'ils restent en rade, il faut des cables, des ancres et des matelots ; ce qui ne serait pas, si le bassin était fait.

Les habitants de Morlaix firent faire, en 1767 ou 1768, par M. le Roi, ingénieur des ponts et chaussées, un plan de l'endroit, dans le dessein, dit-on, de faire revêtir de quais les deux rives de la baie jusqu’à la rivière du Dourdu. En 1772, l'ouvrage était peu avancé » (Ogée, v. Morlaix).

Outre les inspecteurs de quais déjà nommés, nous avons F. du Botmeur, en 1600 : Guillouzou-Rochledan et Oriot-Meshir (1617-19), Le Blonsart (1624), honorable homme J. Le Gall (1626), Oriot Runiou (1667-68), et Kermoné (1680), tous appartenant à la frairie du sacre : Rehaut de Villoux, membre de la communauté (1720), Berthelot de Lisle (1732), celui des Aulneys, nommé par le comte de Toulouse sur trois sujets présentés par la ville (1733) et sujet au serment ; Taro dit le Prince (Ms. Daumenil, p. 494).

En 1729, un cours d'hydrographie, aux frais de la ville, fut ouvert à Morlaix : on affecta au traitement du professeur les trois cents livres réservées jusqu'alors au curage de la rivière, et on remit à ses fonctions celles de capitaine de port. Vingt ans avant, le sieur Lorechmeur avait offert à la ville d'enseigner l'hydrographie moyennant un traitement fixe, mais sa demande n'avait pas eu de suite, faute de fonds disponibles (Ms. Daumenil, p. 495).

(Guillaume Marie Lejean).

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