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Morioc est cité à plusieurs reprises dans les chartes des abbayes de Saint-Aubin des Bois et de Boquen (Anc. év. de Br., III). Il possédait une église dès 1211 (p. 48), le titre de paroisse dès 1244 (p. 241) et un recteur dès 1281 (p. 163). On trouve aussi les formes Morioch au milieu du XIIème siècle (p. 334) et Moryoc en 1292 (p. 289).

Le nom de cette paroisse s'écrit Morieuc dès 1599 et Morieux dès 1672 (état civil, fol. XXIX : v° du reg. de 1579-1623). Elle appartenait sous l'Ancien Régime au diocèse de Saint-Brieuc et élut sa première municipalité au début de 1790.

Les principaux édifices anciens de cette commune sont :

1) L'église Saint-Gobrien (XIème et XIVème s.) ;

2) Le château du Tertre-Rogon (fin XVIIIème s.). appartenant à M. Hutin-Desgrées du Loû ;

3) Le château de la Ville-Gourio (XVIIIème s.) [Note : Sur la Ville-Gourio et le Tertre-Rogon, voir : La Motte Rouge, Vieilles demeures et vieilles gens, 1977, p. 493-501] ;

4) Le manoir des Tronchées (XVIIème s.), aujourd'hui ferme ;

5) Le manoir du Prérond (XVIIème s.) ;

6) Le manoir du Bignon (v. 1600) ;

7) La fontaine Sainte-Eugénie, lieu de pèlerinage (sainte Eugénie est invoquée pour la guérison des maux de tête) ;

8) Une croix de granit.

L'étang des Ponts-Neufs (2), sur le Gouessan, en Hillion et Morieux, est un site pittoresque.

On cite deux événements relatifs aux Ponts-Neufs :

1) En 1397 le duc Jean IV y fonda un hôpital (Marteville et Varin) ;

2) Le 20 juin 1584 la chaussée des Ponts-Neufs fut emportée par uns crue du Gouessan et de l'Evran.

Deux, surtout, des frères La Villegourio ont joué un rôle pendant la Révolution :

1) Louis Le Vicomte de la Villegourio, né à Noriaux le 28 février 1775. Emigré, il participa au débarquement de Quiberon en 1795. Il parvint alors à s'échapper de l'hôpital d'Auray (alors que son frère aîné Joseph, lieutenant de vaisseau, était fusillé). Il a publié ses mémoires sous les titres Ma sortie de Quiberon (1815), Cinq lettres sur les catastrophes de Quiberon (1826). Chevalier de Saint-Louis dès 1827, il est mort à Morieux le 29 janvier 1855, le dernier de son nom ;

2) Fidèle le Vicomte de la Villegourio, né à Morieux le 7 novembre 1778. Il participa, avec son frère aîné Charles, à la Chouannerie sous le nom de Fortuné. Avec le grade de lieutenant-colonel, il commandait la légion de Lamballe. Il fut libéré de la prison de Saint-Brieuc par les chouans le 26 octobre 1799. Il fit sa soumission le 5 mars 1800. Lieutenant dans la Grande Armée, il y fut blessé et mourut de ses blessures en Russie le 8 octobre 1812 (acte transcrit à Plédéliac en 1827).

Dans le mot Ponts-Neufs, les consonnes finales fe ne se prononcent pas et le son eu est fermé. Cet étang paraît mentionné pour la première fois dans une charte du duc Jean Ier le Roux en 1260 : aquam stanni nostri de Ponte Novo (Anc. év., IV, p. 319).

(Bulletin d'informations des maires).

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