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LA PAROISSE DE MOREAC

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Beaucoup plus étendue autrefois qu'aujourd'hui, la paroisse de Moréac, faisant partie du doyenné de Porhoët, renfermait, encore au XIème siècle, le bourg actuel de Locminé, comme nous le révèle le passage suivant de la Chronique de Rhuys, à l'année 1008 : « Loch-Menech in Moriaco situm » (Chronicon Ruyense. Ce document a été publié par Dom Morice, P. I, col. 150). Il s'agit, dans ce document, du monastère de Locminé, fondé au VIIIème siècle, peut-être même plus tôt et du vivant du saint abbé Gildas, sur les confins d'une forêt et dans la paroisse de Moréac. Il est imposible d'assigner la date à laquelle la paroisse de Moréac se vit démembrer pour donner naissance à celle de Locminé. Son nom a subi les transformations suivantes : Moreyac (Dom Morice, P. I, col. 1030, pièce de 1273), Moreiac (Dom Morice, P. I, col. 1052, charte de 1280), et s'est arrêté, dès 1280, à la formé actuelle (Fonds de l'abbaye de Lanvaux).

Soumis, pour la collation, aux réservés apostoliques en vigueur dans les pays d'obédience, et, plus tard, à l'alternative, ce bénéfice eut, pendant plusieurs siècles, son titulaire pour gros décimateur. Mais, à la mort de saint Vincent Ferrier, des oblations considérables s'étant mises aussitôt à se concentrer au tombeau de ce saint, dans la cathédrale de Vannes, le trésorier de cette église en revendiqua sa part. Avant la fin de la même année (1419), une ordonnance épiscopale vint désintéresser ce dignitaire, en lui accordant les dîmes et les gros fruits de la paroisse de Moréac et la moitié des revenus de celle de Plouay, les susdites offrandes étant attribuées au chapître qui les réclamait. Plus tard, mais à une époque restée inconnue, ces droits du trésorier passèrent au même chapitre qui fit, avec le recteur, un concordat, en vertu duquel, les dîmes et les fruits de Moréac furent remplacés par une pension annuelle de 22 livres, qui se payait encore au commencement du XVIIème siècle. A ce prix, le titulaire du bénéfice redevint gros décimateur ; mais il ne l'était pas seul. Voici comment se partageaient ici les dîmes : dans certains quartiers de la paroisse, après que, de 33 gerbes, le recteur en avait pris une, le titulaire de la chapellenie ou prieuré de Saint-Jacques de Bourgneuf en prélevait, deux autres, pour son champart ; dans d'autres parties, l'abbaye de Lanvaux, qui y possédait une dîme inféodée à la 11ème gerbe, en gardait les deux tiers et abandonnait le reste au recteur.

Sur cette dernière, il y eut, au Présidial, de 1567 à 1571, entre l'abbé de Lanvaux et les paroissiens de Moréac, qui refusaient de la payer, un procès terminé par une transaction du 29 novembre 1571 et renouvelé en 1770 entre les mènes parties.

Il convient d'ajouter que, parfois, le recteur de Moréac s'était vu privé des revenus de son bénéfice. Ainsi, au commencement du XVIème siècle, ils se trouvèrent réservés, pour la durée de sa vie et lui tenir lieu de pension annuelle, à Laurent Pucci, évêque de Vannes, qui résigna son siège en 1529 et vécut encore deux ans. Le titulaire de cette époque était Jean Le Texier, chanoine de Vannes et vicaire général du susdit prélat. En 1526, il résigna cette paraisse entre les mains du Souverain Pontife Clément VII, qui, par une bulle du 19 juin de la même année, l'unit à celle de Lantillac, pour la durée, de la vie d'Yves Le Bellec, recteur de cette dernière et qui sollicitait ladite annexion. Ce nouveau titulaire étant décédé en 1552, elle retourna à sa condition précédente.

Sans avoir une bien grande valeur, le rectorat de Moréac n'était point encore à dédaigner ; puisque le titulaire de 1619 en affermait les dîmes pour 440 livres, tout en se réservant la jouissance du presbytère et du bois taillis situé au bout de sa maison.

Placée sous le vocable du jeune martyr saint Cyr, l'église paroissiale, qui tombait en ruines, fut relevée en 1640. A la même époque, on en consolida le clocher. Il paraît que cette réédification laissait beaucoup à désirer ; car, moins d'un siècle plus tard, c'est-à-dire en 1730, elle dut être renouvelée. En 1749, on travaillait encore à la tour, au rétable et au tabernacle du maître-autel. L'édifice de 1640 renfermait une chapelle du Rosaire, dans laquelle les Carmes de Quimperlé avaient érigé la confrérie de ce nom.

Outre cette église, il y avait dans la paroisse une chapelle tréviale dont le titulaire m'est inconnu. Elle était située au village de Millerou et en porta le nom qui se retrouve encore dans ceux de Keraudrain-Millero et de Talvern-Millero.

On y rencontrait, de plus, la chapelle de Sainl-Yvy, au hameau de ce nom et sur une poutre de laquelle se lit encore la date de 1545 ; celle de Saint-Jean ou de Lojean, au château du Roscoët ; du Saint-Esprit, au village du Haut-Faouët ; de Saint-Jacques, au village de Bourgneuf ; enfin celles de Sainte-Anne, de Notre-Dame, de la Magdelaine, en des lieux que je ne puis indiquer. La maison du Pesré ? en possédait une autre ; mais j'ignore si elle faisait partie de l'église paroissiale, ou si elle s'élevait sur les dépendances de ce château.

Plusieurs bénéfices secondaires s'étaient fondés ici.

Ce fut d'abord la chapellenie de Saint-Jacques ou de Bourgneuf, portant parfois le titre de prieuré et déjà mentionnée, au pouillé de 1516, sous le nom de Chapellenie du Bourg. A la présentation du seigneur de Moréac et à la collation de l'Ordinaire, elle se desservit au maître-autel de la susdite chapelle de Saint-Jacques. Outre les dîmes, dont il a été question plus haut, sa dotation se composait d'une maison et d'un jardin, contigus à cette chapelle. Confisqués, en 1790, au profit de la nation, ces deux immeubles ne furent probablement pas aliénés pendant la Révolution ; du moins, les actes de leur vente ne se trouvent point. En retour de cette confiscation, le directoire du district de Pontivy fixa, le 15 mars 1792, la pension du dernier titulaire à 360 livres et 11 sols.

Le 27 mai 1644, les prêtres Jean Nicol et Jean Le Breton en fondèrent deux autres sous le vocable du Saint-Esprit, en réservèrent la présentation à leurs héritiers et les chargèrent de cinq messes par semaine, à célébrer, partie en la chapelle du Saint-Esprit au village du Haut-Faouët, et partie à l'autel du Saint-Sacrement dans l'église paroissiale. Le service en fut réduit, plus tard, à deux ou trois messes par semaine : une à chaque dimanche et à chaque fête, dans la susdite chapelle du Saint-Esprit, et une, chaque jeudi, à l'autel du Saint-Sacrement, comme par le passé. Réunis dès leur fondation, ces deux bénéfices n'avaient qu'un titulaire unique. Leur temporel se composait d'une maison à deux étages, d'une seconde maison, d'un verger au midi de ces bâtiments, d'un courtil au nord, des terres appelées Clos Bellec, clos Terniqueleux, clos du petit bois, clos parc en deure, clos d'Ahault, la Noë du Randouart, Prat Bellec, Pré Roh-bihan ; le tout situé au village du Bas-Faouët et ses dépendances. Le chapelain jouissait, en outre, de certaines rentes foncières sur plusieurs tenues à domaine congéable.

Fondée le 2 septembre 1718, la chapellenie de Saint-Yvy, dont le patronage appartenait au seigneur de Moréac et la collation à l'évêque, se desservait dans la chapelle dont elle portait le nom. Ses charges sont inconnues. Quant à sa dotation, elle consistait en une métairie, situé au village de Talhuern ou de Talvern-Saint-Yvy, affermée 75 francs, par acte du 13 août 1798, et vendue, le 4 juin 1800, moyennant le prix de 605 francs, à un entrepreneur des subsistances militaires à l'armée d'Italie.

Il y avait, enfin, la chapellenie de Saint-Jean, dite aussi de Lojean (Locus Johannis) ou du Roscoët. Le service s'en faisait dans la chapelle du saint dont elle portait le nom et qui se voyait au château du Roscoët. Son temporel se composait de deux petites métairies situées au village de Talhouët-Lojean, appelées, l'une métairie de Kerponner, l'autre, métairie de Corn-er-Lann. Affermés respectivement 78 et 66 francs, ces deux immeubles furent vendus, le 4 juin 1800, le premier, 629 francs, et le second, 533 francs, au susdit entrepreneur des subsistances militaires. 

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Recteurs de Moréac.

1493-1501. Jean de Lentivy, chanoine de Vannes et simultanément recteur de plusieurs autres paroisses.
1516-1526. R. Jean Le Texier, aussi chanoine de Vannes, résigne en Cour de Rome.
1526-1552. Yves Bellec, pareillement chanoine de Vannes, pourvu par le Saint-Siège, en novembre 1526.
1552-1556. Jean Salomon, chanoine de Vannes, pourvu en Cour de Rome.
1579. Guy de Kersuzan.
1579-1584. Guillaume de Bogar, archidiacre de Vannes, pourvu par l'évêque, le 12 décembre 1579, prit possession le 15.
1584-1599. Guillaume de Fromont, commandeur du Saint-Esprit d'Auray, dut aussi recevoir ses provisions de Rome, le précédent étant mort en novembre, mois réservé au Saint-Siège.
1600. R. Julien Perrerois résigne entre les mains du Pape en faveur du, suivant.
1600. Jean Le Maréchal, pourvu en Cour de Rome.
1600-1603. B. Pierre Allain, chanoine de Vannes, pourvu par l'Ordinaire, résigne entre les mains de l'évêque, le 15 janvier 1603.
1603-1609. Mathieu de Vanchelles, chanoine théologal de Vannes, pourvu par un des vicaires généraux, le jour même de la résignation du précèdent.
1609-1612. Maurille ou Amaurille Audo, originaire et curé de cette paroisse, pourvu par l'évêque, le 23 avril 1609, prit possession le 3 mai.
1612-1619. R. Étienne de La Croix, recteur de Lignol, pourvu par l'évêque, le 1er août 1612, prit possession le 24. Il passa d'ici au rectorat de Brech.
1619-1643. R. Jacques Bullion, originaire de Pluneret, résigna, pour permuter avec le suivant contre la paroisse de Saint-Goustan d'Auray.
1643-1679. Jean de La Villéon, titulaire depuis longtemps du prieuré ou chapellenie de Bourgneuf, en cette paroisse.
1680-1684. Charles de Biennassis, étranger au diocèse de Vannes.
1691-1692. Charles Cherouvrier, également étranger au diocèse, résigne entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1692-1710. R. Benoit Guédon, diacre du diocèse de Paris, pourvu en Cour de Rome, le 25 septembre 1692, prit possession le 5 décembre. En 1700, il se fit conférer la paroisse de Bignan, dont il prit même possession ; mais il ne put s’y maintenir contre Guy de Quélen qui, en le déboutant, le força à garder Moréac. Cependant, déjà pourvu du rectorat de Pluvigner, il résigna, le 24 septembre 1740, entre les mains du Souverain Pontife en faveur du suivant, avec réserve toutefois d'une pension annuelle de 260 liv. Sur les gros fruits du bénéfice de Moréac.
1710-1740. R. Jean Gourdy, prêtre de ce diocèse, pourvu en Cour de Rome, le 24 septembre 1710, prit possession le 29 décembre. Malade, il donna, le 5 janvier 1740, procuration, pour résigner aussi entre les mains du Pape en faveur du suivant, avec réserve d'une pension de 500 livres. Resté à Moréac, il y mourut subitement, à l'âge de 69 ans, le 30 septembre 1742, et fut inhumé, le 2 octobre, dans le cimetière.
1740-1745. Pierre-Augustin Garnier, originaire d'Hennebont et curé de Moréac, pourvu en Cour de Rome, le 21 août 1740, prit possession le 21 décembre. Décédé le 24 juin 1745, il fut enterré le 25 au cimetière.
1745-1749. Joseph Benoit, de Langon et recteur de Rédéné, pourvu par l'Ordinaire, le 2 septembre 1745, prit possession le 3. Supérieur aussi des missions bretonnes du diocèse, il mourut, le 12 avril 1749, et fut inhumé, le 14, devant la croix du cimetière.
1749-1773. R. Julien-Joseph Racouet, recteur de Locminé, pourvu par l'Ordinaire, le 13 juin 1749, prit possession le 16. Il résigna entre les mains de l'évêque, le 11 juin 1773.
1773-1791. Vincent Le Gac, recteur de Plœren, pourvu par l'Ordinaire, le 22 juin 1773, prit possession le lendemain. On sait qu'il refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé ; mais on ignore ce qu'il devint pendant la tourmente révolutionnaire. Après le Concordat, il ne reparut pas à la tête de son troupeau.

(Abbé Luco).

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