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MONTAUBAN-DE-BRETAGNE.

Le prieuré de Notre-Dame de Montreuil.

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Aux environs de Montauban, sur la lisière de la forêt de ce nom, se trouve le village de Montreuil. C'est tout ce qui reste, ou à peu près, d'un ancien prieuré ayant eu une certaine importance au moyen-âge.

Le prieuré de Notre-Dame de Montreuil remonte probablement au XIIème siècle. Il fut fondé par les Bénédictins de l'abbaye de Saint-Méen. D'après les plus anciennes chartes que nous possédons, le territoire de Saint-Eloy [Note : Aux XIIème et XIIIème siècles nommé Senteleium, en français Santelei, c'est-à-dire Saint-Eloi, qui est encore le patron de la paroisse] et des environs appartenait à la puissante maison de Gaël-Montfort, dont la seigneurie de Montauban fut démembrée et constituée en fief séparé, pour former le partage d'Olivier de Montfort, frère puîné de Guillaume Ier de Montfort [Note : La Seigneurie de Montauban et ses premiers seigneurs, par A. de la Borderie, de l'Institut, et Louis de Villers].

Nous voyons, en effet, en 1210, Amaury de Montfort donner Priorati de Monstreolo unam minam frumenti ad usum luminaris in Villa-Morandi [Note : Omnibus praesentis litteras salutari universitari vestrae volumus esse notum nos dedisse pro Dei amore Priorati de Monstreolo unam minam frumenti ad usum luminaris in Villa-Morandi ; post decessum. tamen Dominae Agnetis senescallinae Rhedonensis, quae quamdiu vixerit, possedebit. Et ut hoc ratum et stabile habeatur in osterum praesentes litteras sigilli nostri munimine roboravimus. Hanc etiam donationem concesserunt uxor nostra et Philippimus filius noster. Actum est hoc anno gratiae millesimo ducentesimo decimo. — D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 819], rente qui ne devait être perçue par les religieux qu'après la mort d'Agnès, sénéchal de Rennes « quamdiu vixerit eam possidebit ».

« En 1258, Olivier de Montauban, petit-fils d'Amaury de Montfort, confirma la donation de son aïeul. Vers le même temps, le seigneur de Montauban fit un accord avec l'abbé de Saint-Méen au sujet du prieuré de Montreuil, et il fut convenu entre eux que Guillaume, clerc et frère d'Olivier de Montauban, percevrait 10 liv. de rente sur ce prieuré » (D. Morice, Preuves de l'histoire de Bretagne, I, 819).

Une transaction eut lieu en 1312 entre le seigneur de Montauban d'une part et Raoul, évêque de Saint-Malo, — d'où dépendait alors la paroisse de Saint-Eloy, — 0llivier, abbé de Saint-Méen, le prieur de Montreuil, le recteur de Saint-Eloy d'autre part (Déclaration du Prieuré de 1643 et 1682. — D. Morice, Preuves, I, 1243). Les seigneurs de Montauban, qui se disaient « fondateurs, patrons et présentateurs du prieuré » (Archives départementales, E. 270. — Aveu de la seigneurie de Montauban de 1575), avaient octroyé au prieur une foire par an dans le bourg de Saint-Eloi ; plus tard ils remplacèrent cette foire par « une rente de 4 liv. qu'ils payèrent au prieur à la Saint-Martin ». Ce changement eut lieu postérieurement à l'année 1568, car nous trouvons mention de cette rente dans « la Ferme de la Seigneurie de Montauban », à cette date (Archives départementales, Montfort, 1 H, 4.).

Tels sont les quelques détails que nous regrettons de donner d'une manière si sommaire sur l'histoire de ce prieuré à ces différentes époques. Et cela d'autant, que ce monastère était alors tout florissant ; un jour peut-être, découvrira-t-on de vieux parchemins, qui jetteront quelque lumière sur l'histoire de cette contrée.

Au XVIIème siècle, et surtout au XVIIIème, nous allons être mieux renseigné. Malheureusement les bâtiments tombent déjà en ruine et les moines sont partis depuis longtemps. Toutefois « on voyait encore à côté de la chapelle dédiée à Notre-Dame un étang, un bois de haute futaie, une vigne, des jardins, des prairies, etc. L'enclos prioral n'avait plus qu'environ 10 journeaux, mais les landes, bois et étang ne comprenaient pas moins de 70 journeaux de terre » (L'abbé Guillotin de Corson, Pouillé de l'archevêché de Rennes, t. II, p. 155 et suiv.).

Les revenus du prieuré se composaient : 1° de la rente de 4 liv. faite par le seigneur de Montauban, dont nous avons parlé ci-dessus; 2° de quelques dîmes levées primitivement dans la paroisse de Montauban et qui donnèrent lieu, comme nous l'avons vu, au XIVème siècle, à une transaction ; 3° enfin au fief de Montreuil estimé à 60 s. de rentes et 18 mines de froment de 18 boisseaux la mine, mesure de Montauban [Note : Le trait de Montreuil se montait en 1719 à 40 liv. 14 s. 11 d.].

Le prieuré de Montreuil possédait une « juridiction seigneuriale de moyenne justice avec un greffe et des casuels de fiefs tels que : lods, rentes et rachats compris dans la ferme générale dudit prieuré » (Archives départementales, I. V. 29).

Cette ferme [Note : « Le sr Chartier, fermier des dixmes du prieuré de Montreuil et du trait des dixmes appartenant à l'Evêque de St-Malo n'a pas donné jusqu'ici l'état des baux et sous-baux desdites dixmes. Mr. Tiengou déclare que par le bail ou sous-ferme du 23 décembre 1786, sous signatures privées, il a pris à ferme pour neuf ans dudit sr Chartier, fermier principal les deux tiers du trait des dixmes appelé Le Moynieul, appartenant au prieur et évêque, à charge de payer par termes 790 liv. qu'il a à payer en sus 16 boisseaux d'avoine au seigneur de Montauban ». (Archives départementales, I. V. 29)] et le prieuré donnaient au titulaire, d'après l'Etat des déclarations et biens ecclésiastiques de la Municipalité de Montauban de 1730, un produit annuel de 1.500 liv. quitte de toutes charges ci-après, fors les réparations du chanceau de la paroisse de Montauban qui s'élevaient à 24 liv. par an et payable en nature, plus 270 liv. pour les décimes, 200 liv. pour la messe célébrée tous les dimanches et fêtes en ladite chapelle et l'entretien des bâtiments évalués à 48 liv. par an ; enfin le prieur devait 16 boisseaux d'avoine au seigneur de Montauban, plus 21 boisseaux, 11 godets entiers de froment, mesure de Montauban, 27 sous tournois tant pour deniers que pour une demi-corvée d'Hyvert (Archives de la commune de Montauban).

Pour terminer les droils seigneuriaux de notre prieuré, nous dirons que l'Armorial Général de 1698 (Manuscrit de la Bibliothèque de la Ville de Rennes) lui donne comme armoiries : De sable à une croix haussée d'or, sur un mont de même.

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Des anciens bâtiments du vieux prieuré, il ne reste qu'une aile. Bâtie en pierre, cette construction n'indique son antique origine que par un écusson placé au-dessus de la porte. Sur cette pierre de granit on lit la date de 1706, le tout surmonté du monogramme du Christ.

Derrière le prieuré se trouvait le jardin, ou plutôt le verger, « planté de pommiers ; au milieu était une croix de pierre, » à côté, sur une éminence de terre, les moines avaient creusé un puits d'une très grande profondeur. C'est dans ce puits, disent les habitants, que les ornements de la chapelle avec sa cloche furent jetés pendant la Révolution. On entend encore la cloche, à certains jours, m'a-t-on affirmé. Au-delà de cet enclos, s'élevait la chapelle entourée du cimetière. Cette chapelle suivit les tribulations du monastère : florissante au moyen-âge, elle n'était presque plus rien au XVIIIème siècle.

« La chapelle venait d'être rebâtie », nous apprend l'estimation de 1793 (Archives départementales), elle était située dans un petit canton de terre d'environ de six cordes au bout du jardin [Note : Contenant « 2 journcaux, 20 cordes »] dans lequel se trouvait une croix de pierre.

Rebâtie de murs de pierre et de terre, elle était couverte en pierre ayant un petit clocher au bout Occident. Il y avait une grande porte, une autre au Midy, un autel, une balustrade, deux petites armoires, de chaque côté de l'autel dans lesquelles étaient enfermés les ornements et le calice. Elle avait « 41 pieds de long sur 20 de large ».

Triste et pauvre chapelle dont il ne reste plus rien maintenant, sinon une fraîche légende que m'ont conté les habitants de Montreuil :

Un riche seigneur des environs, peut-être le sire de Montauban, avait fait le voeu de bâtir une chapelle dédiée à la Vierge dans un endroit appelé Montreuil, sur la lisière de la forêt de Montauban. Bientôt les matériaux furent apportés et on jeta les premiers fondements. Le soir de la première journée, les ouvriers avaient choisi les plus grosses pierres pour asseoir solidement les fondations. Quel ne fut pas leur étonnement de voir, le lendemain matin, leur travail défait et les matériaux transportés quelques champs plus loin.

Ils se mirent pourtant à l'ouvrage avec une nouvelle ardeur. L'un d'eux, qui était un malin, dit à ses compagnons : — Il y a quelque sorcellerie là-dessous, m'attends-je ; si vous voulez, vous autres, nous veillerons cette nuit.

Le soir venu, ils se cachèrent dans les broussailles ; vers le milieu de la nuit, ils aperçurent deux anges resplendissants de lumière qui enlevaient les pierres et les transportaient dans l'endroit où la veille les ouvriers les avaient retrouvées.

Le seigneur comprit que c'était le lieu choisi par la Sainte-Vierge, et c'est là qu'il fit construire la chapelle.

Autour de celle-ci, se trouvait le cimetière, et il n'est pas rare de voir encore la charrue ramener des ossements humains. Il y a quelques années, en labourant, on trouva des lambeaux d'étoffe d'or et une cuiller d'argent servant à prendre l'encens ; malheureusement les fouilles ne furent pas continuées, peut-être aurait-on trouvé les ornements enfouis pendant, la Révolution.

Enfin, l'estimation de 1793 évalue les quatre maisons couvertes en paille et les quatre clos attenant à 184 liv. Puis tout fut vendu à l'encan, ne laissant du pauvre prieuré qu'un souvenir ; et lorsque vinrent les sanglantes journées de la Terreur, Montreuil fut le théâtre d'un de ces épisodes si communs en Bretagne.

On était aux plus mauvais jours de 1793. Les commandants de l'armée royaliste s'étaient donné rendez-vous au prieuré de Montreuil. Redoutant les Bleus, les Chouans avaient placé des sentinelles pour faire le guet pendant la délibération des chefs. Ils avaient donné ce poste de confiance à leurs domestiques. Mais il se trouva un traître parmi eux. Lorsque l'alarme fut donnée, il était trop tard. Les Chouans voulurent s'enfuir du côté de Landujan [Note : Commune située à une lieue et demie de Montauban] et tombèrent justement dans les rangs des républicains. Ils étaient huit en comptant le traître ; lui seul fut épargné, tous les autres furent fusillés dans un champ appelé Palavat, et furent enterrés au pied d'un if.

Aussi, il a quelques années, en abattant cet arbre, on trouva sept squelettes.

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Après avoir essayé dans ces quelques lignes de faire l'historique du prieuré de Montreuil, il ne nous reste plus qu'à parler de ses prieurs.
La liste des premiers prieurs ne nous a pas été conservée ; ce n'est qu'à partir du commencement du XVIème siècle que nous en connaissons les titulaires. A cette époque, notre prieuré était tombé en commende, ce qui donna lieu à une petite comédie.

Les religieux de Montreuil, lassés d'avoir des prieurs qui ne résidaient jamais et qu'ils ne connaissaient que pour toucher les revenus, s'adressèrent à leurs frères de l'abbaye de Saint-Méen (Voir Recueil d'actes inédits des ducs de Bretagne, p. 3 à 6, par M. A. de la Borderie, de l'Institut, pour l'histoire de la fondation de cette abbaye).

Ceux-ci nommèrent « dom François Boschier, moine de Redon ». Celui-ci vint aussitôt prendre possession du prieuré. L'abbé de Saint-Méen, supérieur direct de Montreuil, qui naturellement ne résidait point à son abbaye, ayant appris ce que ses moines avaient eu l'audace de faire, nomma à son tour un prieur qui fut « Jean de Vaulx ». Le petit prieuré de Montreuil se trouva de la sorte doté de deux prieurs.

Le moine nommé par le Père Abbé vint prendre possession : il fallut bien se soumettre. Aussi au vu des lettres signées et scellées aux armes de « Pierre de Raganne, évêque de Roanne, » François Boschier retourna à Redon, cédant la place à Jean de Vaulx, qui procéda à une nouvelle prise de possession et à une nouvelle installation. — Hélas ! les pauvres moines n'étaient pas au bout de leurs peines. Un jour un procureur s'en vint frapper à la porte du prieuré : « — Je viens, dit-il, prendre possession du prieuré au nom de Jean Richet, votre prieur. — Nous en avons un, sinon deux, répondirent les moines. — C'est très possible, répondit le procureur, mais celui-ci est nommé par le Pape et je pense qu'il est supérieur de votre Supérieur ». Il fallut bien se soumettre et Jean de Vaulx, à son tour, remit le prieuré à Jean Richet.

Les pauvres moines cependant se demandaient quand tout cela finirait, et si par hasard il ne se présenterait pas un nouveau prieur. Aussi cherchaient-ils quel serait le supérieur au-dessus du Pape : ils ne trouvaient que le Roi du Ciel et quelques-uns s'attendaient à en voir un tomber des nues. On voit que nos bons religieux commençaient à perdre la raison. Vous m'avouerez qu'il y avait de quoi : être dirigés par trois prieurs toujours supérieurs les uns aux autres ; ils devaient songer à l'abbaye de Thelème.

Or donc, il arriva que peu de temps après un moine se présenta au monastère : c'était « Olivier Le Bascle ; on était au 9 mars de l'année 1578 ». Pour le coup celui-là était le bon. Il conserva le prieuré jusqu'en 1581, époque à laquelle il résigna [Note : Les premiers prieurs durent résider à Montreuil, mais à partir du XVIème siècle jusqu'au XVIIIème, les pauvres moines ne connurent que fort peu leur Père. Nous ne connaissons que Claude Le Bault et de la Cornilliére d'Ardaine à avoir habité le prieuré, et encore avaient-ils peut-être quelques raisons que nous ignorons].

Voltaire avait raison de dire — une fois n'est pas coutume, surtout en la matière — que la même différence existait entre un abbé commendataire et un abbé régulier, qu'entre un homme qui a 50.000 écus de rente pour en jouir et un homme qui a 50.000 écus pour gouverner.

Quoi qu'il on soit, le prieuré de Montreuil vit encore se renouveler la même petite comédie quelques années après, 1581, qui ne se termina qu'on 1585.

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PRIEURS DE NOTRE-DAME DE MONTREUIL.

André Hamon, évêque de Vannes (1520), commendataire ; appartenait à une ancienne famille qui a fourni : François, fils de Guillaume, et de Guillemette Guibé, soeur du cardinal de ce nom ; devint évêque de Nantes et abbé de Saint-Méen ; André, abbé de Saint-Gildas de Rhuis, évêque de Vannes et prieur de Montreuil. Mort en 1527.
Armes : Ecartelé au 1er et au 4ème : 3 haches d'armes ; au 2° et 3° trois huchets : alias sur le tout Guibé (sceau de 1516).

Jean le Clerc ou des Clercs, évêque de Macerata (1543-1546), commendataire, auditeur de Rote, trésorier du chapitre le 19 septembre 1535 (Voir Italia Sacra auctore D. Ferdinando Ughello, t. II, p. 744. A.).

Dom Guillaume de Saint-Gilles (Obiit. frater Guillermus de Sancto AEgidio, prieur de Moustereul, pro quo habemus trigenta et sex solidos apud Moustereul et quatuor solidos in Capella (Necr. Sancti Mevenni. Bibl. Nat. n° 9889, cité dans le Pouillé par M. l'abbé G. de Corson, t. II, p. 157). Ancienne famille de chevalerie qui a donné un abbé de Rillé en 1440.
Armes : D'azur semé de fleurs de lys d'argent (sceau de 1367).

Guillaume de (ou des) Lignières, abbé de Saint-Aubin-des-Bois en 1533, fut pourvu du prieuré de Montreuil par le roi en 1548. Il était seigneur de la Sénéchaussière en Vieuxvy-sur-Couesnon. Il a été dès 1538 conseiller aux Grands Jours de Bretagne, et le 2 août 1554 il a été reçu conseiller au Parlement et pourvu de l'honorariat le 12 avril 1556 (avant Pâques), étant alors âgé d'environ soixante-dix ans.

Ce conseiller clerc a été chanoine de Rennes et de Nantes, archidiacre de La Mée [Note : « J'ai relevé dans les registres de Saint-Nicolas de Nantes en 1541 des procès-verbaux de visite de cette paroisee par Guillaume de Lignières en qualité d'archidiacre de La Mée. » (Communiqué par M. F. Saulnier.) — V. le t. VI du Pouillé, p. 75-76.].
Armes : De sable fretté d'or [Note : Blason qui se trouve sculpté sur la voûte de la chapelle de Lignières, en l'église de Saint-Hilaire-des-Landes].

Sébastien Thomé. — Chanoine de Rennes en 1537, puis coadjuteur, fut ensuite reçu trésorier le 22 août 1540. Il fut aussi abbé de Rillé et du Relec, prieur de Montreuil, de Saint-Etienne-en-Coglès, de Noyal-sur-Vilaine, de Saint-Sauveur-des-Landes, de Saint-Cyr, protonotaire apostolique, comte palatin, etc. Il mourut à l'âge de soixante-neuf ans, le 9 janvier 1569. Sur son tombeau, situé dans la cathédrale, on lisait cette épitaphe : Illustris vir D. Seb Thomae, comes Palatinus, S. S. ap. proth. ab. com. S F. de Rilleyo, thesaur. et can. Rhed. hujus sacel. in nom. Jesu dicati struct. at conditor jacet, an. oet. 69, obiit 5 id. jan. an. D. 1569 (Pouillé, t. I, p. 156).
Armes : D'argent au chevron de gueules, abaissé sous un chef d'azur, chargé de deux étoiles d'or, accompagné en pointe d'un coeur de gueules, surmonté d'une croix de même.

Antoine Josses, de 1555 à 1573. — Nous pensons que ce prieur, de la même famille que le suivant, appartient aux Josses, originaires de Montauban et qui avaient pour armes : d'azur à une fleur de lys d'argent au chef échiqueté d'or et de gueules ; alias : D'argent au chevron de gueules accompagné de 3 coquilles d'azur.

Antoine Josses (le jeune), chantre, chanoine, protonotaire apostolique et recteur de Montauban (il résigna sa cure en 1573). Il prit possession du prieuré le 21 novembre 1573. Il se signala en 1566 en voulant, au choeur, recevoir l'encens avant le trésorier, disant que le chantre de Rennes devait être le premier au choeur ; ses prétentions furent repoussées par les autros chanoines. Antoine Josses assista en 1573 aux Etats de cette ville et fut enterré dans la cathédrale. Il mourut vers 1576 (Pouillé, t. I, p. 161).
Armes : Les mêmes que le précédent.

Ce fut à cette époque qu'eut lieu la fameuse dispute : Les religieux de Saint-Méen nommèrent Dom Francois Boscher [Note : Est-ce que soeur Françoise Boschier ou Boscher, qui disputait, vers la même époque, le prieuré de la Chapelle-Janson à la sœur Jehanne Doré — avec le même succès que Dom François — serait de la meme famille ?. V. Pouillé, t. II, p. 281] ; leur abbé nomma Jean de Vaulx, et enfin Rome donna comme prieur Jean Richet. Aucun ne se maintint.

Olivier Le Bascle. — Nommé prieur par dévolut, prit possession le 9 mars 1570. Résigna en 1581.
Armes : D'azur à la fleur de lys d'or, accompagnée de deux croissants de même.

Guillaume de Bogar. — Prit possession du prieuré le 12 mars 1581 et mourut en 1585.
Cette fois encore il y eut trois prieurs en compétition à Montreuil : Bertrand Collet, Briand Tirecoq et Bonabes de Québriac.
Il existait une famille Collet, originaire de Saint-Brieuc, qui portait pour armes : Ecartelé au ler et au 4ème d'argent à une fleur de lys de gueules, au 2 et 3 de gueules au lion d'argent.

Briand Tirecoq, de la même famille que du Bois-Hervé-Tirecoq et du Bois-Hue, paroisse de Landujan, où l'on voit encore les armes dans le sanctuaire de cette paroisse, qui sont : d'argent à 3 cocqs de sable, becqués et barbelés de gueules.

Bonabes de Québriac. — Ancienne famille de Bretagne ayant fourni un abbé à Saint-Jacques de Montfort en 1487, décédé en 1506. Bonabes de Québriac se maintint de 1582 à 1584. Il voulut en 1593 se faire reconnaître prieur de Bécherel contre Jean Gaubert et ne put y parvenir cette fois encore.
Armes : Deux fasces surmontées d'un chef bastillé et une bande brochant (sceau de 1306).
Guillaume de Bogar mort en 1585, le Pape nomma Guillaume Thomas et l'abbé de Saint-Méen pourvut dom Claude de Launay. Bénédictin de Redon, qui prit possession le 7 juin 1585.

Jean Ramage résigna en 1596.

Michel Joulier prit possession le 22 septembre 1596.

François Huart prit possession le 15 novembre 1621 et rendit aveu au roi pour son prieuré en 1643. Il était fils de François, seigneur de Boeuvres (Voir les Grandes Seigneuries de Haute-Bretagne, Ière série. Les Châtellenies, p. 58, par M. l'abbé Guillotin de Corson) en Messac et de Louise Jouault. Il fut lui-même seigneur de Boeuvres, où ses armes existent encore dans la grande salle, surmontées du chapeau de prélat. C'était un riche bénéficier, chanoine de Rennes et trésorier de la cathédrale. La jolie construction gothique qui est dans l'ancien jardin des Oratoriens de Rennes et dite « Maison de la Trésorerie » portait au plafond — bien orné dans le style du temps — son écusson : d'argent au corbeau de sable, onglé et becqué d'azur. Un Oratorien ignorant, réparant ce plafond, transforma ce corbeau en un Saint-Esprit sur un ciel bleu.

François Huart, qui était licencié en droit, et protonotaire apostolique, devint (1615-1653) trésorier et chanoine de Rennes ; il assista en cette qualité aux Etats de Bretagne en 1614, 1621, 1626 et 1628. Il construisit la chapelle de la Trésorerie, dans la cathédrale et fonda un obit solennel, en 1635, pour toutes les victimes de la peste qui venait de ravager Rennes (Voir La Peste à Rennes, 1563-1640, p. 47, par Louis Delourmel). Il mourut, âgé environ de soixante-dix ans, le 28 février 1658, et fut inhumé sous une grande dalle de marbre noir, à l'entrée de sa chapelle, blasonnée de son écusson. Près de l'autel, sur une autre table de marbre était gravé son épitaphe, conçue en ces termes : Sub hoc lapide quem memor mortis vivens sibi posuit, jacet Franciscus Huart, thesaurarius et canonicus hujus ecclesiae, vir omnium virtutum genere praeclarus, qui postquam proefuisset 45 circiter annos hujusdem ecclesie capitulo, septuagenarius quasi migravit ad Dominum anno Dni 1658, die februarii 28a Disce mori (Inventaire de la cathédrale en 1755, cité par M. l'abbé Guillotin de Corson dans le Pouillé, t. 1, p. 156-157).

Il mourut avec la réputation « d'honneste homme, » curieux de plantes, fleurs et armoiries » (Itinéraire de Bretagne de Dubuisson-Aubenay, en 1636, publié par la Société des Bibliophiles Bretons, t. IX, p. 15). Il légua, avec substitution d'aîné en aîné à ses neveux divers objets curieux [Note : D'après les Huart leur filiation suivie serait remontée à écuyer Jean Huart, sr de la Fiesse, époux de Jeanne Leziart ; dont Guyon Huart, père de François Huart (ler degré certain) sr de la Noë et de la Fiesse-Poisson, secrétaire en la chancellerie de Bretagne en 1554, époux de Louise Gouault, fille de Pierre, anobli en 1591 et de Gilette de Carné, dont :
1° Gervais, sr de la Grande-Rivière, conseiller au Parlement de Bretagne, époux de Jeanne Louis. 2° François, sr de Bœuvres, chanoine, trésorier, prieur de Montreuil. De Gervais avec Jeanne Louis sont issus : 1° Jacques, ch., sr du Boschet, ép. de Marguerite du Breuil de la Bourbansais dont postérité ;
2° Pierre, sr de la Praye, chanoine, trésorier, prieur de Montreuil ; 3° Claude, sr de la Garaulais, chanoine prieur de Montreuil ; 4° Jean-Gervais, reçu chanoine le 13 septembre 1660. Cette famille s'est fondue au XVIIIème siècle dans celle de la Forest d'Armaillé. (Note de M. le comte de Palys)].

Pierre Huart, seigneur de la Praye et Beaumont, en Bain, fils de Gervais Huart, conseiller au Parlement de Bretagne, et de Jeanne Louis, sr et dame de la Grande-Rivière, était neveu du précédent. Nommé coadjuteur à la trésorerie le 20 mars 1656, il prit possession de cette dignité après la mort de son oncle, le 4 mars 1658. 11 fut nommé ensuite prieur de Montreuil. Il éleva en 1690 un monument funèbre dans la chapelle de la Trésorerie, à la mémoire de son oncle et de ses père et mère, qui s'y trouvaient inhumés. Il mourut la même année, le 12 mai, avant d'avoir pu l'achever. Son corps fut enterré le lendemain devant l'autel de Saint-Sébastien (Régistre des Délibérations du Chapitre, Pouillé, t. I, 157).

Claude Huart, sieur de la Garoulais, frère du précédent, chanoine de Rennes et de Vannes, fut pourvu le 26 mai 1656, sur sa résignation, mort en 1660.

Claude Paillot, fut nommé en 1660.

Sylvain Gandon, résigna en 1680.

Pierre Huart, sieur de la Praye, trésorier et chanoine de Rennes, prit une seconde fois possession du prieuré de Montreuil le 13 juin 1680 ; il rendit aveu au roi le 15 novembre 1682, il résigna en 1689 en faveur de son neveu Pierre-F. Huart, seigneur de Boeuvres, chanoine et plus tard trésorier de Rennes, mort le 12 mai 1690.

Charles-Gabriel Jazier de la Garde se fit pourvoir à Rome malgré le trésorier de Rennes, eut gain de cause et prit possession du prieuré de Montreuil le 1er août 1691 et résigna en 1715. Celle famille, du ressort de Nantes, fut déboutée à l'Intendance en 1702.
Armes : De sable au chevron d'argent accompagné de 3 trèfles de même. (Armes de 1696).

Claude Le Bault. — Sur les registres de Montauban de 1693, j'ai relevé le nom de Claude Le Bault avec la mention de prieur de Montreuil. Cette famille portait pour armes : De sinople, 3 fasces d'argent.

René-Luc de la Cornilière d'Ardaine, fut pourvu en 1715. Il fut un des rares prieurs qui habitèrent Montreuil. Il mourut en 1730. Armes : De gueules à 3 fleurs de lys d'argent ; devise : ferrum, ferro, consilium, consilio.

Joseph-François Fouquet, nommé prieur le 31 janvier 1731, était évêque d'Eleutheropolis et demeurait à Rome. Il mourut en 1741. Appartenait à la même famille que le célèbre surintendant des finances, dont on trouve plusieurs abbés et prieurs.
Armes : D'argent à l'écureuil de gueules (armes de 1696) ; devise : quo non ascendam.

Jean Bousget, encore un prélat romain, chapelain du Pape Benoît XIV, pourvu en 1741 et résigna en 1763.

Etienne de Launay, nommé le 13 avril 1763, résigna en 1768.

Urbain Estiérot fut le dernier prieur ; il fut pourvu le 2 octobre 1768 et demeura dans ses fonctions jusqu'à la Révolution. (L. de Villers).

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