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L'ECOLE DE MINIAC-MORVAN

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Parmi les établissements scolaires fondés par la charité au XVIIIème siècle, un certain nombre avaient un double but : procurer l'enseignement chrétien aux enfants pauvres et soulager les malades indigents. Voici un exemple de fondation de ce genre faite par un riche seigneur dans ses terres, pour le plus grand bien de leurs tenanciers. Nous avons retrouvé l'acte même de la fondation de Miniac-Morvan et nous y trouvons une nouvelle preuve, entre mille autres, de l'injustice avec laquelle ont été trop souvent traités les rapports des nobles avec leurs vassaux avant la Révolution.

Cette école charitable fut fondée à Miniac-Morvan par le seigneur et la dame de Miniac. A cet établissement scolaire furent joints un bureau de charité et une pharmacie gratuite pour les pauvres. Cette maison fut confiée aux pieuses Sœurs de la Sagesse.

C'est en 1703 que le vénérable Père Grignon de Montfort, — une des gloires de notre archidiocèse — fonda à Poitiers, de concert avec une sainte femme Mlle Louise Trichet, la société hospitalière et enseignante qui prit le nom de Filles de la Sagesse. En 1720 cette congrégation vint s'établir à Saint-Laurent-sur-Sèvre, au diocèse de La Rochelle (nunc évêché de Luçon), et c'est encore là que se trouve sa Maison-Mère. C'est de là, par suite, que vinrent chez nous les religieuses dont nous allons parler.

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Par délibération du 5 juin 1757, le général de la paroisse de Miniac-Morvan céda un terrain situé près l'église et appelé les Vieux-Cimetières ou la Motte pour l'établissement en ce lieu d'une maison d'école et de charité. Jacques-André Le Clavier et Magdeleine-Thérèse Gravé, sa femme, seigneur et dame de Miniac construisirent cette maison à leurs frais ; ils obtinrent ensuite du roi des lettres patentes, datées de décembre 1763 et enregistrées le 13 janvier 1764, approuvant l'établissement projeté.

Le 30 mars 1764 la dame de Miniac, autorisée de son mari, fit un traité avec la supérieure des Filles de la Sagesse de Dinan, fondée de procuration du supérieur général de cette congrégation, pour avoir des religieuses dans leur nouvelle maison. Ils convinrent ensemble de ce qui suit :

La Congrégation de la Sagesse enverra trois Sœurs qui habiteront la maison de Miniac et jouiront des meubles qui s'y trouvent évalués 800 livres ; — elles enseigneront les prières, le catéchisme, à lire et à écrire aux pauvres jeunes filles de la paroisse de Miniac-Morvan et privativement à toutes autres, aux filles des vassaux relevant des fiefs de la seigneurie de Miniac, s'étendant en ladite paroisse, en celle de Plerguer et ailleurs ; et pour ce tiendront un registre contenant les noms et les fiefs de leurs enfants ; — elles visiteront et soigneront les malades de la paroisse et de préférence les vassaux de la seigneurie, sans toutefois aller la nuit et sans accoucher les femmes ; — elles ne recevront aucune jeune fille sans l'agrément des seigneurs fondateurs ; — la dame de Miniac leur assure un capital de 6,800 livres valant 465 livres de rente, placé sur le clergé de France, faisant 150 livres pour chaque Sœur et 15 livres pour l'entretien de la maison ; — enfin elle leur assura de plus un autre capital de 1,500 livres valant 75 livres de rente pour l'apothicairerie, parce que lesdites Sœurs ne donneront des remèdes qu'aux pauvres.

Les trois premières Filles de la Sagesse envoyées à Miniac furent Françoise Bonnet dite Sœur Prudence, Jeanne Bouciron dite Sœur Françoise et Françoise Merceron dite Sœur Ursule. Mme de Miniac leur versa immédiatement 465 livres pour leur pension de première année et 300 livres pour établir leur apothicairerie.

Les pieuses Filles prirent ainsi possession de la maison de Miniac qu'avait précédamment bénie le recteur M. Delorme, le 11 mars 1764 ; elles commencèrent ensuite leur école et ouvrirent leur bureau de charité (Reg. des insinuat. eccl. de l'Evêché de Dol). Vers 1888 les Sœurs de la Sagesse sont encore à la tête des écoles de filles à Miniac-Morvan, mais nous ignorons dans quelles conditions.

(abbé Guillotin de Corson).

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