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CAHIER DE DOLÉANCES DE MESSAC EN 1789

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Subdélégation de Rennes. — Département d'Ille-et-Vilaine, arrondissement de Redon, canton de Bain (voir la note qui suit).

Note : Une partie du territoire de cette paroisse, la Noë-Blanche, fut dotée d'use église et érigée en paroisse particulière le 19 août 1847 ; un décret du 3 juillet 1852 fit de cette paroisse une commune (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série M. Divisions administratives).

POPULATION. — En 1793, 2.399 habitants (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série L).
CAPITATION. — Total en 1789, 2.590 l. 8 s. 1 d., se décomposant ainsi : capitation, 1.682 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 147 l. 4 s. 4 d. ; milice, 214 l. 17 s. 4 d. ; casernement, 520 l. 16 s. ; frais de milice, 25 l. (Ibid., C 3981).
VINGTIÈMES. — 2.493 l. 18 s.
FOUAGES. — 61 feux. — Fouages ordinaires, 668 l. 2 s. 1 d. ; garnisons, 198 l. 14 s. 4 d. ; fouages extraordinaires, 1.176 l. 15 s. 6 d.
OGÉE. — A 7 lieues 1/4 au S.-S.-O. de Rennes. — 2.400 connuniants. — Le territoire contient des terres bien cultivées, des prairies et des landes dont le sol excellent mérite les soins du cultivateur.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 4 avril, an lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Nicolas Fretaud de la Marchandais, sénéchal et seul juge de la juridiction de la Marzellière et Bain. — Comparants : Guillaume Quembert ; maître Joseph-Marie Rochery, trésoriers en exercice ; — Jean Robert ; François Lemaux ; Michel Merhand ; Joseph Lebeau ; Jean Laurent ; Julien Monnier ; Gilles Herroüin ; Pierre Merhand ; Louis Jouadé ; Thomas Briand ; Pierre Lemaux, « les tous délibérants en exercice » ; Dupuy aîné ; Julien Levaillant ; Pierre Herrouin. — Députés : Julien Levaillant ; Louis Jouadé.

 

Très humbles doléances, plaintes et remontrances que les malheureux et infortunés habitants de la paroisse de Messac, évêché de Rennes, en Bretagne, ont l'honneur de faire présenter à Sa Majesté par leurs députés aux Etats généraux de 1789.

ARTICLE PREMIER. — Ils demandent que tous impôts soient à l'avenir... (la suite comme au § 15 des Charges d'un bon citoyen de campagne).

ART. 2. — § 16 des Charges..., moins les mots « l'ouverture et » (voir la note qui suit).

Note : La tâche de cette paroisse, sur la route de Rennes à Nantes, était de 2.650 toises, et son centre se trouvait à 2 lieues du clocher (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4883).

ART. 3. — Ils demandent la suppression du tirage au sort et une égale répartition des dépenses pour milice, logements de gens de guerre et fournitures de voitures aux troupes, sur les sujets du Roi des trois ordres (voir la note qui suit).

Note : Dans la période 1781-1786, Messac a fourni 10 miliciens ; 2 en 1781, 1782, 1783, 1785 et 1786, sur 207 jeunes gens appelés au tirage, 169 ont été exemptés ou réformés ; en 1786, sur 97, 33 (Ibid., C 4704).

ART. 4. — Les députés comprendront au nombre de leurs charges toutes les autres doléances, demandes et réclamations formées par les députés du Tiers Etat de cettes province des 22, 24, 25, 26 et 27 décembre 1788, lesquelles les habitants déclarent approuver en y adhérant.

ART. 5. — Les députés seront chargés de demander : 1° l'abandon du reste des communes en propriété aux habitants de cette paroisse, ainsi que des chênes et autres arbres y existants ; 2° la restitution des communes afféagées par les seigneurs de fiefs depuis les quarante ans derniers ; 3° en tout cas, la réduction de la rente de ces afféagements à une mesure d'avoine par journal (voir la note qui suit).

Note : Les terriers des différents fiefs ou bailliages du marquisat de la Marzelière indiquent, à plusieurs reprises, que les vassaux avaient le droit de communes dans les communs de ces baillages (Fonds de Laillé, Arch. d'Ille-et-Vilaine, série E).

ART. 6. — Ils demandent à être autorisés à partager entre eux ces communes, ou bien à en jouir en indivis.

ART. 7. — Les députés seront surtout chargés de demander la restitution des communes enclavées dans des fiefs solidaires et en faisant une partie indivisible, lesquelles les seigneurs de fiefs auraient distraites et démembrées des fiefs par voie d'afféagement.

La paroisse de Messac ne renferme presque que des fiefs solidaires, dont les communes afféagées devaient par conséquent faire partie, ce qui a beaucoup préjudicié aux habitants, par la raison que les seigneurs de fiefs qui ont remembré ces communes des fiefs solidaires ont causé aux habitants une éviction de la propriété de ces communes, qui était une partie indivisible de leur tenue solidaire, sans diminuer la rente ancienne et solidaire de ces tenues à proportion de l'éviction.

Ils réclament l'exécution de l'ordonnance du mois d'avril 1567, de l'édit du mois d'avril 1667 et de l'ordonnance de 1669 ; ils font aussi cette réclamation en vertu de l'inféodation de leurs aveux.

ART. 8. — Il serait à désirer que les seigneurs de fiefs voulussent consentir à recevoir le franchissement de leurs rentes seigneuriales au denier vingt-cinq ; cela ne porterait aucun préjudice aux seigneurs, qui, avec les deniers provenant de ce franchissement, pourraient augmenter en propostion leur domaine par différents moyens de consolidation du fief servant au fief dominant (voir la note qui suit).

Note : Dans la paroisse de Messac, il existait plusieurs seigneuries : outre les possessions du marquisat de la Marzelière, on y trouvait principalement les terres nobles de Bœuvres, du Hardatz, du Vautenet, de la Pommeraye, de la Beucherais (GUILLOTIN DE CORSON, Statistique historique et monumentale du canton de Bain, dans les Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. IV. pp. 240-241). Le Temple de la Coëffrie, en Messac, qui dépendait de la commanderie de Carentoir, avait au bourg de Messac quatre ou cinq étagers qui devaient 3 s. de rente et obéissance (GUILLOTIN DE CORSON, La commanderie du Temple de Carentoir, dans le Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 3ème série, t. XVI, 1898 p. 74). Le marquisat de la Marzelière possédait à Messac, des droits seigneuriaux fort importants : c'est ainsi que des aveux de 1747 reconnaissent au marquis « droits de lods et ventes, rachats, deshérences, succession de bâtards, épaves, landes et gallois…, haute, moyenne et basse justice, droit de plaids, de coutume et étalage des marchandises qui se vendent aux marchés et foires qui se tiennent en ladite seigneurie, droit de ban, d'étanche et de bouteillage..., droit de mesurage, appréci, police, amende et confiscation... ». Les rentes percues par marquisat de la Marzelière sur ses fiefs consistaient essentiellement, en rentes en argent et en avoine (Fonds de Laillé, Arch. d’Ille-et-Vilaine, E).

ART. 9. — Il serait également à désirer que la solidité des fiefs ou tenues solidaires demeurât en tous cas supprimée ; que les seigneurs réformassent à leurs frais les rôles des rentes seigneuriales de ces fiefs tous les dix ans ; que ces rôles fussent exécutibles contre tous les vassaux, sans qu'il soit besoin de la formalité frustratoire et ruineuse d'assignations et de sentences ; que la taxe de chaque saisie faite en exécution de ces rôles fût réglée à dix sous, et qu'on suivît à cet égard pour le recouvrement des rentes seigneuriales la même forme que celle pour le recouvrement des impositions royales. Ces deux derniers objets méritent d'être pris en considération, car, si l'on examine avec attention les frais énormes qui se font relativement au recouvrement des rentes seigneuriales en général et surtout relativement au recouvrement de rentes seigneuriales de fiefs solidaires, qui donne lieu à des reports à l'infini, on sera étonné de voir que les frais se montent à des sommes aussi considérables que la masse de ces rentes mêmes ; c'est là, n'en doutons point, une des causes principales de la ruine des habitants des campagnes, qui, épuisés par les frais de poursuites et de reports, se trouvent ensuite hors d'état de satisfaire aux impositions royales (voir la note qui suit).

Note : Dans les mouvances du marquisat de la Marzelière, on trouve beaucoup de tenures solidaires, c'est-à-dire dont les rentes sont solidaires et revanchables. En voici un exemple : le fief de Treguily doit 24 livres monnaie et 39 mines d'avoine mesure de Bain, à 9 boisseaux par mine, « paiables lesdits deniers et avoines consortement et à revanche à s'en prendre ledit seigneur avec lequel d'eux desdits consorts que bon lui semblera, sauf son retour vers les autres consorts ». D'après les terriers, il semble bien qu'il n'y ait pas eu de réformation des rôles de 1747 à 1776 ou 1777 ; en 1776, 1777 ou 1778, on a impuni des aveux de 1747 (Fonds de Laillé).

ART. 10. — Les députés seront chargés de demander la suppression des dîmes ecclésiastiques [Note : Après « ecclésiastiques », le cahier portait la phrase suivante, qui a été biffée : « à l'exception de celles attribuées aux recteurs des paroisses »] possédées par des communautés religieuses, abbayes et prieurés, et qu'il ne soit plus désormais levé de dîmes que pour le salaire raisonnable des recteurs, qui sera fixé par Sa Majesté (voir la note qui suit).

Note : Le chapitre de Rennes possédait les deux tiers des dîmes de Messac ; le Temple de la Coëffrie possédait les traits du bourg, du Plessix-Tenet et de la Coëffrie, où la perception se faisait au dixième des grains et filasses et qui, au XVIIème siècle, rapportait environ trente boisseaux de grains, mesure de Bain (GUILLOTIN DE CORSON. La commanderie du Temple de Carentoir, loc. cit., pp. 74-75). Enfin, le général de la paroisse devait à l'abbaye de Paimpont, « à la récolte de chaque année, le nombre de 38 mines de blé seigle, mesure de Bain, sises sur la généralité des dîmes de la paroisse de Messac » ; cette redevance était affermée par l'abbaye, et le dernier fermier, Blanchet, négociant à Guipry, payait 891 l. par an, en vertu d'un bail du 16 janvier 1784 ; dans le bail précédent (15 octobre 1774), le prix de la ferme n'était que de 648 l. (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série H, fonds de Paimpont, Livre des revenus de l'abbaye, p. 54). Le recteur et l'un des curés ou vicaires recevaient une portion congrue de 350 livres ; le recteur et l'autre vicaire avaient aussi la jouissance des menues dîmes. En 1790, le recteur de Messac estimait le revenu brut de sa cure à 1.230 l. 6 s. (Déclarations des biens du clergé. Arch. d'Ille-et-Vilaine, série Q, et GUILLOTIN DE CORSON. Pouillé, t. V, pp. 204-205).

ART. 11. — Les députés seront chargés de demander qu'on délibère aux Etats généraux par tête et non par ordre, et qu'aux Etats particuliers de cette province le Tiers Etat ait une représentation plus parfaite, et qu'il ait lui autant de députés comme les ordres du clergé et de la noblesse réunis.

Adopte la dite paroisse en général tous et chacun les articles de doléances et demandes qui seront contenus dans le cahier de la ville de Rennes et qui n'auraient pas été prévus ou suffisamment développés dans le présent [Note : Le passage imprimé en italique est emprunté aux Charges d'un bon citoyen de campagne].

[Suivent 16 signatures, plus celle du président Fretaud de la Marchandais].

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Une autre assemblée électorale fut tenue par les habitants de la paroisse, le 6 avril, en la demeure et sous la présidence de Julien Fredel de Preguerin, « sur la défiance et crainte qu’ils ont de leurs juges et officiers de ne vouloir leur écrire fidélement leurs plaintes et souhaits, en ayant des preuves par les trison (sic) ci-devant leur faites ». — Comparants : Jean Guihard ; Pierre Monier ; Joseph Peniguel ; Pierre Divet ; Guillaume Divet ; Guillaume Janvier ; Langlais ; Gilles Grandhomme ; Julien Lemoine ; Francois de Couaiscon ; Pierre du Bois ; Jean-Gui Hue ; Gilles Rouxel ; Michel Greffier ; Hochet ; Pierre Rouxel ; Gilles Rolant ; Gilles Heroin ; René Legendre ; Guillanine Volans ; Gilles Merhan ; Pierre des Noës ; Pierre Langlais ; Jean Fredel ; Mathieu Langlais ; Louis Langlais ; Julien Peniguel ; Louis Peniguel ; Alain Poulen ; Jan Martin ; François Jolivel ; Mathieu du Bois ; Julien Langlais ; Jean Renout ; Pierre Collin ; Alain Drouer ; Louis Briand ; Rolland Michel ; Jean Foucaut ; Louis de Couacon ; Louis Migot ; Pierre Guiheu, député ; autre Jan Langlais ; F. Le Breton ; Gilles Bouchard ; Jan Vollant ; Joseph Le Breton ; Augustin Duval, député ; Jacques Legault ; Louis Glodeau ; autre Louis Langlais ; Jan Fesas ; Pierre Rageault ; Julien Le Ray (voir la note 1 qui suit) ; Julien Garçon ; Jan Roux, « et trois cents autre habitants qui ont déclaré ne savoir signer. Tous lesquels ont déclaré et déclarent protester de nullité contre tout ce qui a été fait de la part de leurs procureurs et délibérants, qui ont souscrit un autre procès-verbal des jours précédents, en tout ce qu'il pourrait leur nuire et préjudicier aux intentions de Sa Majesté ; les tous nés Français ou naturalisés, compris dans les rôles des impositions de cette paroisse, composée de soixante-un feux, contenant 4.000 journaux de terre culte ou à peu près. Tous lesquels, pour obvier aux ordres de Sa Majesté, portés par les lettres données à Versailles le 24 janvier 1789 pour la convocation et tenue des Etats généraux du royaume et satisfaire au règlement annexé, ainsi qu'à l'ordonnance de Monsieur le sénéchal de Rennes, dont ils ont déclaré avoir une petite connaissance par la lecture de quelques mots lus à l'issue de leur grand'messe par le recteur de leur paroisse le 5 du présent, sans leur avoir donné l'ample lecture ni instruction plus ample, ce qui les a déterminés à s'adresser à nous avec confiance; lesquels nous ont déclaré qu'ils allaient d'abord s'occuper à la rédaction de leur cahier de doléances, plaintes et remontrances, et en effet y ayant vaqué, ils nous ont représenté ledit cahier, qui a été signé par ceux desdits habitants qui savent signer, et par nous et leur syndic, après l’avoir coté par première et dernière page et paraphé ne varietur au bas d'icelles ». L'assemblée a ensuite élu comme députés ; Pierre Guiheu [de Tréguer], et Augustin Duval [du port de Messac], de la dite paroisse, auxquels a été remis le cahier (voir la note 2 qui suit).

Note 1 : Julien Le Ray habitait le village de la Rondelais : il devait, pendant la Révolution, prêter un très grand concours à l'ancien vicaire de Messac, l’abbé Cottrel, qui n’avait pas quitté le pays . On peut voir sur son rôle l’Histoire de la Révolution à Messac (Bulletin paroissial de Messac, n°s de décembre 1908 à mars 1909), dont l’auteur anonyme n’indique malheureusement jamais les surces qu’il a consultées.

Note 2 : Ces députés avaient pris part à la délibération de Messac, du 9 février 1789.

 

[Deuxième cahier de Messac].

Ce cahier reproduit celui de Saint-Senoux [Note : Les deux cahiers sont de la même écriture, qui est celle de Fredel de Preguerin, comme on le voit par sa signature], avec les modifications suivantes (voir la note qui suit) :

Note : Dans les papiers de la seigneurie de Vautenet (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série E) se trouve un « enrôlement des rentes amendables dues au château du Vautenet le troisième dimanche d'après Noël de chaque année à peine de l’amende de 60 sols monnaie, conformément aux aveux rendus par les vassaux de ladite seigneurie, montant en sommaire par avoine à huit boisseaux, à deux ratis par boisseau ». Le rôle spécifie la redevance en avoine que chaque tenancier doit acquitter. — Dans les terriers du marquisat de la Marzelière, il est assez souvent question de « rentes à la journée » ; peut-être s'agit-il de rentes amendables. — Le Temple de la Coëffrie avait, au-dessus de son grand portail, un colombier qui avait été réédifié en 1668 (GUILLOTIN DE CORSON, La commanderie du Temple de Carentoir, loc. cit., p. 93).

§ [17] Après « de fonte », omission de « également.., par grains » (voir la note qui suit).

Note : Dans la paroisse de Messac se trouvaient plusieurs moulins, parmi lesquels on peut citer le moulin de Cormeret, appartenant au marquis de la Marzelière, et lui rapportant 140 l. (Fonds de Laillé), ainsi que les moulins à foulon, à froment et à blé, situés sur la Vilaine, qui étaient la propriété du marquis de Piré, et qui, en 1785, lui rapportaient un loyer annuel de 1.500 l. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4998). Les aveux rendus au marquis de la Marzelière spécifient que les vassaux « sont tenus de suivre et mener leurs grains moudre aux moulins de ladite seigneurie et d'y payer le droit de mouture suivant la coutume » (Fonds de Laillé, Ibid., série E).

§ [18] Suppression de « bien souvent ».

§ [19] Omission, à la fin, de : « et celles... du trente-trois ».

§ [20] La fin, modifiée de la façon suivante :
Par exemple, cette paroisse de Messac, qui est composée de 61 feux, et tout au plus de 4.000 journaux de terres cultes, paye pour les propres deniers de Sa Majesté une somme de 7.477 livres ou plus, aux seigneurs qui y possèdent fiefs, le double de la susdite somme ou davantage, prouve bien l'inégalité des impôts et surcharges des droits seigneuriaux et féodaux.

§ [27] Suppression, à la fin, de « ou plus ».

[41 signatures, plus celles de Fredel de Preguerin et de Merhand, maire syndic de Messac, qui ont paraphé tous les feuillets du cahier].

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DÉLIBÉRATION du 9 février 1789.
(Arch. commun. de Rennes, Cart. des Aff. de Bretagne, L).

Le général de la paroisse s'étant assemblé, le 8 février dernier (voir la notequi suit), dans leur chambre de délibération, où assista M. le procureur fiscal, qui est même agent du seigneur, le sénéchal et l'escribe, qui firent signer le général sans savoir ce qu'il signait, ne leur ayant point donné lecture, et s'étant saisi du tout, même du registre qui ne doit jamais sortir des archives, mais se doutant bien que cette délibération ne tendait à rien d'utile en leur faveur, et n'ayant eu aucunes instructions de la part de leur recteur ni autres des mémoires et délibérations leur envoyées de la part des communes de Rennes ;

Note : Cette délibération, du 8 février (Arch. commun. de Rennes, Cart. des Aff. de Bretagne, F), est une simple adhésion aux arrêtés du Tiers de Rennes, du 27 décembre 1788, et des dix paroisses de Rennes, du 19 janvier 1789.

Désirant cependant s'unir et joindre au corps des communes, ont eu recours au soussigné [Note : Peut-être Michel Merhand, syndic] pour les instruire et les mettre en état de se joindre aux dix paroisses de la ville de Rennes et autres, concernant la représentation de l'ordre du Tiers aux Etats de cette province ;

Ledit général et notables habitants de cette paroisse, s'étant fait donner lecture par le soussigné des délibérations des dix paroisses de la ville de Rennes du 19 janvier dernier et du mémoire intitulé « Délibération et arrêté des communautés des villes concernant la représentation des ordres aux Etats particuliers et redressement des griefs et dévolus de Tordre du Tiers Etat » ;

Disant que, faute d'instruction et d'homme à eux pour écrire, ils ont été obligés de faire un registre à eux pour inscrire leurs délibérations, attendu que le procureur fiscal et le sénéchal leur ont soustrait celui de leurs archives, ce qui fait qu'ils n'ont jusqu'à présent pu se joindre à la municipalité de l'ordre du Tiers ;

Ledit général déclare se joindre, quoique tard, aux assemblées municipales pour soutenir avec fermeté les droits et intérêts du Tiers Etat aux Etats particuliers de cette province, conformément à la délibération du 12 novembre dernier et à la déclaration du Roi y datée du 23 septembre aussi dernier, s'unir au corps de MM. les députés des villes de Rennes, Saint-Malo et autres, afin de réclamer et soutenir avec fermeté les droits et intérêts du Tiers Etat, pour développer et faire connaître le fardeau excessif à leurs forces des subsides, charges et nouveaux impôts qui écrasent ladite paroisse, encore plus grevée que bien d'autres, se référant aux 13 articles portés au susdit mémoire, à l'avis de MM. les députés aux Etats, également qu'aux 5 articles portés en la délibération des dix paroisses de la ville de Rennes réunies, qu'il approuve, et déclare se joindre à l'assemblée municipale, à l'avis de MM. les députés du Tiers, déclarant y adhérer et agréer tout ce qui pourra être fait, soit de la part des communautés des villes, soit par les députés en cour des différentes communes, pour parvenir au but que toutes les communes se proposent, s'y référer et joindre, même pour la vie, et en désirer l'accomplissement.

Pour porter et déposer la présente délibération au greffe de la ville de Rennes, ledit général a nommé les personnes de Augustin Duval, du port de Messac, Joseph Le Breton, aussi dudit port, jointement avec le soussigné.

Supplient tous très humblement l'autorité souveraine d'y avoir égard et d'y jeter un coup d'œil de commisération, afin de les décharger ou du moins de mitiger le poids excessif à leurs forces ; il prie aussi très humblement MM. les députés et maires de toutes les villes de vouloir bien les instruire, précédemment le mémoire général, dans lequel les griefs et dévolus du Tiers Etat seront développés, afin que ceux de cette paroisse y puissent joindre leurs états, en prouvant et développant tous les griefs qui réduisent ce pauvre peuple à la mendicité, qui ne cessera d'adresser ses vœux et prières au ciel pour la conservation de leur souverain et de leurs bienfaiteurs, pour la réussite et accomplissement des treize articles du susdit mémoire et des cinq articles des délibérations des dix paroisses de la ville de Rennes et autres y réunies...

[35 comparants, parmi lesquels Pierre Guiheu et Augustin Duval, et 23 signatures].

(H. E. Sée).

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