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HISTORIQUE DE L'EGLISE DE CONFORT

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A titre de fondateur de l'église de Confort, le marquis de Pont-Croix s'était réservé le droit de déléguer chaque année un groupe peu ordinaire de pèlerins pour le représenter au grand pardon de Notre-Dame, le premier dimanche de Juillet, avant l'ouverture de la récolte : on y voyait venir les membres de la Cour royale de la juridiction du marquisat de Pont-Croix, avec la procession de Beuzec et celle de Pont-Croix, sa trève, porter en offrande à Notre Dame une faucille, un fléau, des courroies et un crible.

Grâce aux offrandes et aux nombreuses fondations dues à la piété des fidèles, le sanctuaire de Confort s'enrichit rapidement. Un inventaire des objets composant le mobilier de l'église, dressé en 1660, nous en donne une idée. Entre autres choses, Confort possédait à cette époque : 4 calices d'argent, avec leurs étuis, dont 3 dorés, — 5 aubes, avec leurs amicts et leurs étoles, — 10 chasubles, avec leurs manipules et leurs étoles, — 6 chapes, avec leurs tuniques blanches, — 14 nappes, plus 2 autres nappes brodées de bleu et rouge, des devants d'autels, le tout en toile.

Dès l'année 1623, « nobles gents » Nicolas Autret et Louise Le Provost, son épouse, offraient généreusement à l'église de Confort leur manoir de Gouletquer, en Poullan, avec toutes ses dépendances.

D'année en année, d'autres fondations s'y ajoutèrent. En 1640, elles sont si nombreuses et si importantes qu'il est décidé d'établir, en faveur des fondateurs de rentes et des bienfaiteurs de l'église, trois messes par semaine, les mardi, jeudi et samedi. Peu de temps après, Hervé Le Dir et Mauricette Le Dauphin faisaient aussi instituer la fondation d'une messe suivie d'un nocturne, d'une procession pour les Trépassés et d'un Libera le lendemain du grand pardon annuel.

Pour favoriser la piété grandissante des fidèles, on inaugura l'adoration nocturne. Elle avait lieu d'abord la veille du pardon, et, plus tard, lors des quarante heures.

Vers 1617, le Vénérable Dom Michel Le Nobletz avait été placé par l'administration diocésaine à la tête de la paroisse de Meilars. Un jour, « il se dirigeait sur Quimper pour y visiter ses disciples et pour en recruter d'autres ; le long du chemin, il priait la Sainte Vierge de lui indiquer le pays où il pourrait rendre le plus de services à la cause de Dieu. Notre Dame lui apparut toute rayonnante de gloire et, à travers les brumes de l'horizon, elle lui montra du doigt le clocher de Ploaré dominant la terre et la mer : plus bas, la vaste baie de Douarnenez, les villages qui longent la côte occidentale de Cornouaille, et elle lui déclara que Dieu le destinait à cultiver cette partie de l'héritage du grand Saint Corentin... » (Le Gouvello de la Porte, Vie de Michel Le Nobletz).

Un autre fait miraculeux est rapporté par le P. Séjourné : « Le récit, dit-il, est de M. Bagotais, gentilhomme de mérite habitant Kerguennaou, en Plozévet, longtemps homme de guerre et, partant, peu crédule. Il se plaisait à le dire souvent de vive voix, et l'écrit qui renfermait sa déposition était entre les mains du Père Guillaume Le Roux. Un jour de l'année 1675, le Père Maunoir et M. Galerne, recteur de Mûr-de-Bretagne et promoteur de Cornouaille, chevauchaient ensemble sur le chemin de Pont-Croix. Ils se trouvaient déjà dans la paroisse de Meilars, près de la chapelle de Notre Dame de Confort. Tout-à-coup apparut devant eux Dom Michel Le Nobletz (décédé le 5 Mai 1652). Il portait le surplis. Les deux cavaliers descendirent de cheval et se mirent à genoux sur le seuil de la chapelle. Elle était bien fermée à clef, mais elle s'ouvrit incontinent. Une brillante lumière inonda soudain toute l'enceinte. Dans les hauteurs du sanctuaire, la Vierge Marie, éclatante de beauté, paraissait assise sur un trône. Des anges du ciel se tenaient à ses côtés. M. Le Nobletz était à ses genoux. Il lui présenta le P. Maunoir qui s'était avancé jusqu'à l'autel. La Reine des Cieux abaissant sur le Vénérable un regard plein de bonté, le bénit avec tendresse, et, tout aussitôt, la vision disparut » (Séjourné, Histoire de Julien Maunoir).

Ce prodige ne contribua pas peu à augmenter encore l'affluence des fidèles vers Notre Dame de Confort. Aussi, Messire Joseph de Kerguélen, fils de Tanguy, seigneur de Penayeun, qui venait de succéder à son frère Pierre comme recteur de Meilars, entreprit-il des démarches auprès de la cour de Rome en vue d'obtenir des faveurs spirituelles au profit des pieux pèlerins de Notre-Dame de Confort. Le Pape octroya une bulle d'indulgence. Datée du 10 Mai 1688, elle reçut le 21 Juin suivant le visa de Mgr. de Coëtlogon, évêque de Quimper (Archives départementales).

Erigé en chapelle de secours en 1867 par décret impérial, le sanctuaire de Confort est depuis 1910 église paroissiale. Le pardon du premier dimanche de Juillet est plus fréquenté que jamais. On compte aussi par milliers les touristes qui, chaque été, viennent s'agenouiller un instant devant Notre Dame, admirer la remarquable ordonnance architecturale de l'église, faire tourner la roue-carillon, ou qui, simplement, ralentissent leur allure pour mieux voir l'ensemble harmonieux formé par l’église et le calvaire monumental aux majestueuses silhouettes groupées autour de la croix centrale.

Enfin, chaque année, à la fin de Mai, le Petit Séminaire s'y rend en pèlerinage. Un panégyrique de la Sainte Vierge, composé par un élève de Première, est lu en chaire. Pendant la messe qui suit, tandis que les cantiques doux et ardents montent vers la bonne Mère, tous les élèves communient. Et ils gardent, toujours, au fond du cœur, le souvenir ému de ce pèlerinage simple et touchant, de cette messe basse, un matin de printemps, de la collation frugale, gaie et animée, sur la pelouse ensoleillée et de la longue promenade qui complète cette journée de prière et de joie. C'est fête aussi pour les habitants de Confort, fiers de recevoir le Collège, charmés par l'animation qui règne quelques heures dans leur petite bourgade, plus encore peut-être par le concert traditionnel que leur offre toujours, en vertu de quelque pacte tacite, vieux comme le pèlerinage, la musique instrumentale du Petit Séminaire...

Dans la nuit du 1er Juillet 1932, l'église de Confort fut cambriolée par un scélérat qui y fit main basse sur plusieurs objets précieux destinés au culte. Le malfaiteur avait pénétré dans le sanctuaire par une ouverture pratiquée dans l'une des vitres de la façade Nord de l'édifice.

Dans la plupart des lieux consacrés à la Vierge Marie, il existe de vieilles foires. Confort a les siennes, trois par an, le 15 Mai, le premier lundi de Juillet et le 7 Septembre. Elles ne sont plus aujourd'hui aussi importantes qu'autrefois [Note : D'après un rentier de 1725, Confort a deux foires par an, « où les coutumiers du marquis de Pont-Croix lèvent la coutume suivant la patente, l'une le lendemain du premier dimanche de Juillet, assemblée et fête de ladite chapelle, l'autre le sept Septembre »].

(abbé Rolland).

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