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LE CHEVALIER MAUDUIT DU PLESSIS

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LE CHEVALIER DE MAUDUIT DU PLESSIS (1753-1791).

Thomas-Antoine, chevalier de Mauduit du Plessis, né à Hennebont, le 12 septembre 1753, est massacré à Port-au-Prince (Saint-Domingue), le 4 mars 1791.

Exalté par la lecture des hauts faits des grands capitaines grecs et romains, il quitta furtivement le collège, avec deux de ses camarades, à l'âge de douze ans, se rendit à Marseille à pied, et s'embarqua avec eux, comme mousse, sur un bâtiment armé pour le Levant.

Arrivés à Alexandrie, nos jeunes aventuriers se trouvèrent bientôt à bout de forces et de ressources, et réduits à entrer dans un hôpital, où deux d'entre eux moururent de la peste. Resté seul, Mauduit s'embarqua pour Constantinople, se présenta devant l'ambassadeur de France, et en obtint les moyens de rentrer dans sa famille.

A la vue des plans des lieux les plus remarquables de l'Orient, dessinés par le jeune homme au cours de son aventureux voyage, son père, cédant enfin à ses instances, lui permit d'entrer dans l'artillerie, service auquel la nature de son esprit et ses aptitudes semblaient le rendre propre. Le chevalier servit donc durant la guerre d'Amérique, sous les ordres de Rochambeau, et bientôt ses talents militaires et son courage lui valurent le grade de major et la décoration de Cincinnatus, ainsi que des marques toutes particulières d'estime de Washington, bien justifiées par l'intrépidité dont Mauduit avait fait preuve lors de la prise de New-York.

A son retour en France, il reçut du gouvernement, avec le brevet de chevalier de Saint-Louis celui de major du régiment des chasseurs des Vosges.

Il prît ensuite, comme colonel, le commandement du régiment de Port-au-Prince, dont il fit bientôt un modèle d'instruction, de discipline et de fidélité au devoir. Mauduit qui, de son côté, ne transigeait jamais avec le sien, ne devait pas tarder à en être la victime.

L'Assemblée Nationale, par son décret du 8 mars 1790, avait créé, dans les colonies, des assemblées particulières, autorisées à faire connaître leurs voeux sur la constitution et la législation projetées. A la réception de ce décret, et des observations qui l'accompagnaient, Saint-Domingue entra en fermentation. L'Assemblée de l'Ouest, ou de Saint-Marc, repoussa avec mépris le décret du 8 mars, lança l'anathème sur la Métropole et déclara qu'à ses membres seuls appartenait le droit de donner des lois à la colonie. L'Assemblée du Nord, ou du Cap, n'ayant pas voulu s'associer à cette usurpation de pouvoir, la guerre éclata entre la province du Nord, le Cap, et celle de l'Ouest, Saint-Marc.

D'accord avec le gouverneur, M. de Peynier, Mauduit fit marcher ses troupes contre l'armée insurrectionnelle et dispersa l'Assemblée factieuse, dont il prit les drapeaux, ce qui lui valut les éloges de l'Assemblée Nationale du 10 octobre 1790.

Mais les ennemis de Mauduit ne se tinrent pas pour battus. A l'aide du mensonge et de la calomnie, ils semèrent la discorde et la division jusque dans le régiment du chevalier, et parmi les troupes faisant partie des régiments d'Artois et de Normandie, envoyés de France à son secours, le 2 mars 1791.

Sourd aux conseils de ses amis, qui le conjuraient de se soustraire par la fuite aux effets imminents des haines accumulées contre lui, Mauduit engagea le successeur de M. de Peynier, M. de Blanchelande, à se retirer et demeura seul, avec son régiment, pour faire face à l'insurrection. Mais bientôt les prisons sont ouvertes par les factieux et une foule de misérables, voleurs et assassins, se précipitent à l'assaut de la caserne où Mauduit s'est enfermé avec ses officiers et ses soldats. Ce dernier asile est envahi par les forcenés qui faisant cercle autour du colonel, lui crient que son heure est arrivée, qu'il doit se mettre à genoux et faire amende honorable. Un regard de mépris est sa seule réponse.

Se voyant vaincus parles factieux, et craignant pour leur vie quelques-uns des grenadiers de Mauduit passent dans les rangs des ennemis, ainsi que des soldats nouveaux arrivés, abusés par les calomnies répandues sur le vaillant officier.

Un grenadier s'approche du chevalier et lui fait une large blessure en plein visage.

« Tu donnes bien mal ton coup de sabre pour un grenadier ! lui dit Mauduit, c'est ici qu'il fallait frapper », ajoute-t-il en découvrant sa poitrine.

Il tombe aussitôt sous les coups de vingt baïonnettes, sans proférer une plainte, un sourire de dédain errant encore sur ses lèvres.

Sa tête est alors coupée et portée en triomphe au bout d'une pique, pendant que les cannibales s'acharnent sur son cadavre avec une sauvage férocité.

Mais, à ces scènes hideuses, digne prélude de celles qui se dérouleront bientôt dans la capitale de la mère-patrie, succède, quelques heures plus tard, un touchant acte de dévouement.

Un pauvre nègre nommé Pierre, qui avait longtemps servi le chevalier de Mauduit, guettait le moment propice pour lui donner un dernier témoignage de son attachement.

S'approchant enfin, à la faveur de la nuit, il recueille avec respect les débris épars du corps de son malheureux maître. Il les dépose dans une tombe qu'il avait creusé de ses mains, et les recouvre d'un tertre de gazon sur lequel il s'agenouille, l'arrosant de ses larmes.

Puis ne voulant pas survivre à son maître bien aimé, il se donne lui-même la mort, sur cette tombe qu'il vient de fermer...

Un ancien compagnon d'armes de Mauduit a laissé un récit émouvant de ses derniers moment, et lui attribue les titres de maréchal général des Armées françaises à Saint-Domingue, colonel de Port-au-Prince, etc ..

Thomas-Antoine, chevalier de Mauduit du Plessis, appartenait à la branche aînée de sa maison. C'est sans doute à son retour d'Amérique qu'il séjourne quelque temps chez ses parents du Crosco (J. Baudry).

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