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M. MAHE DE LA BOURDONNAIE

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Pourrait-il, à la suite de tant de braves dont plusieurs ne sont venus au monde qu'après lui, ne pas trouver ici une des premières places, ce restaurateur du nom Français dans les Indes, comme l'a justement qualifié Linguet ; cet homme à entreprises extraordinaires, comme ajoute M. de Sacy, qui, après avoir conçu sans effort un grand dessein, le dirigeait avec sagesse, et l'exécutait avec courage ; ce citoyen précieux, dirons-nous nous-mêmes, qui seul en a valu plusieurs autres ; M. Bertrand-François Mahé de la Bourdonnaie, en un mot, que la plupart des biographes appellent à tort Bernard-François ?

Né à Saint-Malo le 11 février 1699, il fut successivement fait chevalier de Saint-Louis et de l'ordre du Christ, capitaine de frégate, gouverneur-général des Iles de France et de Bourbon, président des conseils supérieurs y établis, etc., etc. « Embarqué dès l'âge de dix ans, poursuit Raynal, rien n'interrompit ses voyages ; et dans tous il se fit remarquer [Note : En 1713 et années suivantes, il parcourut successivement l'Océan pacifique, les Indes orientales et les Philippines, les mers du Nord, les Echelles du Levant, etc. Ce fut pendant une de ces traversées, qu'il composa son Traité de la mâture des vaisseaux, fort estimé des connaisseurs. Un savant jésuite avait déjà eu antérieurement la complaisance de lui apprendre les mathématiques; alors il prit, de M. Didier, ingénieur militaire, des leçons de tactique et de fortification. En arrivant à Pondichéry, en 1724, il trouva M. de Pardaillan prêt à partir, à la tête de quinze vaisseaux de la compagnie, pour aller faire le siége de Mahé : il se chargea en cette circonstance de la majeure partie des opérations militaires et administratives ; fit établir un radeau de son invention, par le moyen duquel les troupes furent débarquées à pied sec, et presque en ordre de bataille ; et par ce moyen concourut efficacement à la reddition de cette place. Peu de temps après, il arma pour son compte ; conduisit lui-même son bâtiment au Bengale et à Moka, d'où il rapporta des bénéfices immenses ; et devint ainsi le promoteur de la fortune d'un grand nombre de particuliers, qui s'empressèrent de suivre son exemple. Dans un second voyage à Moka, il fut chargé par M. Lenoir, gouverneur de Pondichéry, de remettre au vice-roi de Goa des présens de la part du roi de France et de la compagnie, en reconnaissance des secours que ce prince nous avait fournis dans la guerre de Mahé : le vice-roi, déjà instruit des services que la Bourdonnaie y avait rendus, et frappé surtout de la générosité avec laquelle il était venu au secours de deux bâtimens portugais qui se trouvaient en danger de périr, lui proposa d'entrer au service du Portugal ; et de prendre le, commandement d'une expédition projetée contre Monbaze. Il accepta : mais de viles et sourdes intrigues lui causèrent tant de dégoût, qu'il se retira au bout de deux ans, et revint en France, où il se maria en 1733]. Tous ses projets portaient l'empreinte du génie ; et l'esprit de détail, qu'il avait supérieurement, ne rétrécissait pas ses vues. Les difficultés ne servaient qu'à exciter son activité, et à montrer le talent qu'il avait pour tirer parti des hommes soumis à ses ordres ».

Tant de hautes qualités réunies l'avaient fait charger de bonne heure des affaires de la compagnie des Indes, qu'il avait gérées avec le plus grand succès : mais il s'y intéressa mille fois plus vivement encore, lorsque cette société, longtemps incertaine si elle devait conserver ou non les îles de Bourbon et de France, se fut enfin décidée à les rendre utiles.

M. de la Bourdonnaie, en ayant été nommé par le roi gouverneur-général, s'y rendit en l'année 1735. A son arrivée, il chercha à les connaître. « Son heureuse pénétration, reprend l'auteur de l'Histoire philosophique, abrégea le travail ; et bientôt on le vit occupé à inspirer de l'émulation aux premiers colons, entièrement découragés par l'abandon où on les avait laissés. Il y fit cultiver le riz et le bled, pour la nourriture des Européens ; et le manioc, qu'il y avait porté du Brésil, fut destiné à la subsistance des esclaves. Madagascar devait lui fournir la viande nécessaire à la consommation journalière des navigateurs et des colons aisés, jusqu'à ce que les troupeaux qu'il en avait tirés fussent assez multipliés pour qu'on put se passer de ces secours étrangers. Un poste qu'il avait placé à la petite île de Rodrigue, ne le laissait pas manquer de tortues pour les pauvres. Bientôt les vaisseaux qui allaient aux Indes trouvèrent les rafraîchissemens, les commodités nécessaires après une longue navigation. On vit sortir des arsenaux trois navires, dont l'un était de cinq cents tonneaux ; et si le fondateur n'eut pas la consolation de porter la colonie au degré de prospérité dont elle était susceptible, il eut du moins la gloire d'avoir découvert ce qu'elle pouvait devenir dans des mains habiles ».

« Toutes les institutions nécessaires au maintien et à la prospérité de l'ordre social, continue M. Milbert (Voyage pittoresque à l’île de France, mars 1812), furent créées par lui. Tous les encouragemens, tous les secours propres à favoriser l'agriculture, le commerce et l'industrie, furent prodigués par ses mains généreuses, et souvent à ses propres dépens. La canne à sucre, l'indigo, le coton, le rima ou arbre à pain [Note : Cet arbre, particulier alors aux îles Mariannes, produit un fruit de la grosseur d'un fort melon-cantaloup, de huit à dix pouces de long, sans pepins ni noyaux, dont la pulpe blanche et fondante a le goût et la propriété nutritive du meilleur pain. La tige de cet arbre est droite, lisse comme celle du hêtre, et couronnée d'une tête large et touffue, d'où pendent des feuilles qui ont jusqu'à deux pieds de longueur, avec des échancrures profondes comme celles de nos figuiers. Le fruit, d'une fraicheur suave et délicieuse quand il n'est pas gardé plus de vingt-quatre heures, devient, quand il est rassis, sec et de mauvais goût ; et la manière la plus ordinaire de le manger, c'est de le faire griller, après l'avoir coupé par tranches. Cook a trouvé dans la mer du Sud d'autres arbres à pain d'une espèce différente], etc., furent des trésors que lui durent les colons ; leur repos, leurs moeurs même furent son ouvrage. Les peines continuelles que demandaient les besoins d'une colonie naissante, les obstacles qui naissaient de l'indifférence du gouvernement, l'envie, les contrariétés, n'étaient sentis, supportés, et détournés que par la Bourdonnaie ; qui ne se contenta pas de faire prospérer le pays, mais qui sut aussi le rendre redoutable aux ennemis de sa patrie ».

La mort de sa première femme l'ayant obligé, en 1740, de repasser en France ; il s'aperçut bientôt qu'il y avait été desservi et calomnié par des ennemis secrets il fut assez heureux pour triompher de cette première attaque. Au moment de déclarer la guerre à l'Angleterre, le ministère, dirigé par le cardinal de Fleury, eut le bon esprit de consulter la Bourdonnaie. Les mémoires qu'il remit sur les affaires de l'Inde parurent si satisfaisans, que le roi le nomma commandant d'une escadre qu'on y envoyait. Arrivé à Lorient, il trouva cette escadre réduite à sept vaisseaux ; et mit à la voile le 5 avril 1741, avec douze cents marins et cinq cents soldats, tous aussi peu expérimentés les uns que les autres. La traversée fut consacrée à les instruire ; et en passant, il relâcha aux îles de France et de Bourbon, qu'il trouva dans le meilleur état. Débarqué le 30 septembre à Pondichéry, il apprit que le comptoir français de Mahé était assiégé et bloqué par les naïres, nobles malabares très-belliqueux ils furent bientôt contraints de lever le siégé ; et le gouverneur retourna aux îles précitées, où sa présence devenait nécessaire.

Nous ne rappellerons pas ici les fautes de la compagnie des Indes, qui prescrivait à ses vaisseaux d'observer la plus parfaite neutralité dans la guerre de 1743, à l'égard des comptoirs anglais situés au-delà du cap de Bonne-Espérance, tandis que les Anglais attaquaient nos établissemens de tous côtés, L'orgueilleux Dupleix, jaloux de la Bourdonnaie, insistait fortement pour que la compagnie française observât cette neutralité, qui ne sauva que les propriétés anglaises : mais bientôt le conseil de Pondichéry, et Dupleix lui-même, menacés dans cette ville par une escadre ennemie, furent contraints d'appeler notre Malouin à leur secours.

Celui-ci se voyait dans le plus grand dénuement à l’île de France, où la récolte de riz avait manqué. Le vaisseau le Saint-Géran, chargé de provisions d'Europe, avait péri sur l'île d'Ambre, à la vue de l'île de France ; et ce naufrage effroyable qu'a décrit avec tant d'éloquence l'auteur de Paul et Virginie, avait frappé les habitans de stupeur et d'effroi. Malgré toute l'activité que la Bourdonnaie déploya pour mettre une escadre en état de recevoir des ordres au mois de mai 1745, il fallut attendre les vaisseaux d'Europe, qui devaient arriver en septembre. Par des circonstances auxquelles certains directeurs de la compagnie, et probablement Dupleix lui-même, n'étaient pas étrangers, ces bâtimens n'arrivèrent qu'en janvier 1746, et dans un grand délabrement. Une cruelle épidémie avait enlevé presque tous les ouvriers de la marine ; et il ne fallut pas moins que le génie créateur du gouverneur-général, pour remédier au défaut d'outils, de matériaux, de vivres, de soldats, et surtout pour braver les contrariétés de toute espèce qu'il éprouvait de la part des officiers de la marine royale.

Malgré cet état de gêne, et n'ayant de vivres que pour soixante-cinq jours, il partit de l'île de France le 24 mars, pour aller porter la terreur dans les établissemens anglais : mais arrivé le 4 avril à Madagascar, une tempête des plus horribles y dispersa son escadre.

Son propre vaisseau, totalement désemparé, à demi-submergé, parvint à se réfugier à l'île déserte de Marosse, où il ne pouvait espérer aucun secours. Cependant il trouva le moyen d'y établir des ateliers, d'y transporter des bois de la grande île, et de réparer ses avaries ; et quoique, pour surcroît d'infortune, la maladie qui s'était mise dans ses équipages, lui eut enlevé quatre-vingt-quinze hommes, il se trouva dans le cas de reprendre la mer.

L'amiral anglais Burnet venait de mourir ; et le commodore Peyton lui avait succédé, à la tête de six à huit vaisseaux de guerre et d'une frégate beaucoup plus forts que les nôtres. La Bourdonnaie savait tout cela : néanmoins il ne balança pas à fondre sur l'ennemi ; qu'il força, malgré nos désavantages du 26 juin, de quitter la côte de Coromandel, et de se réfugier à Trinquemaley.

Il jeta en passant des secours dans Pondichéry ; et fut ensuite assiéger Madras, capitale des colonies anglaises dans ces contrées. Cette ville, où l'on compte aujourd'hui plusieurs milliers d'habitans, et où se fait un gros commerce, avait alors pour gouverneur M. Morse. De notre côté, nos forces consistaient en douze cents Européens, quatre cents Caffres, et quatre cents Cipayes, sans compter les marins. Le 7 septembre, le bombardement commença ; et le 10, la capitulation fut signée, aux termes dictés par le vainqueur. Les vaincus se rachetèrent pour 9.057.000 livres.

Notre Malouin se disposait à de nouveaux succès ; et ils étaient faciles, surtout contre les établissemens anglais de Bombay, Talichery, et Anjingue, lorsque le démon de la jalousie vint plus que jamais verser ses poisons dans rame d'un homme alors tout puissant dans ces parages, et préparer la ruine de notre héros. Dupleix, directeur-général des affaires de la compagnie dans l'Inde, et dont le nom pouvait aller honorablement à la postérité avec celui qu'il regardait comme le rival de sa gloire, cassa la capitulation de Madras, comme portant une rançon trop faible ; et fit perdre à notre brave marin un temps précieux.

Retourné comme simple particulier à l'île de France, M. de la Bourdonnaie s'empressa de publier « que quiconque se croirait en droit d'exercer quelque plainte ou quelque réclamation contre lui, n'avait qu'à se présenter ». Aucun adversaire ne se mit sur les rangs : mais pendant ce temps-là, l'injuste Dupleix le peignait sourdement à la cour de France sous les couleurs les plus odieuses, spécialement comme s'étant laissé corrompre par des présens.

Le nouveau gouverneur de l'île de France n'ayant reçu aucun document à la charge du vainqueur de Madras, n'hésita pas à lui remettre l'ordre du roi, qui lui donnait commission de faire conduire six vaisseaux en Amérique. Chacun de ces bâtimens avait à peine cent hommes d'équipage ; il fallait traverser plusieurs escadres ennemies ; et la Bourdonnaie emmenait avec lui sa femme et ses quatre enfans : mais aux noms sacrés d'honneur et de patrie, il ne balança pas à se charger de cette périlleuse mission.

Parvenu à la hauteur du cap de Bonne-Espérance, la petite escadre fut assaillie d'une tempête qui dispersa les six vaisseaux. Trois seulement vinrent rejoindre le commandant à la côte d'Angole, où il avait ordre de relâcher. Là, il prit le parti d'envoyer sa femme et ses enfans en Europe, sur un bâtiment portugais ; et il conduisit après cela sa faible escorte à la Martinique, conformément aux instructions qu'il avait reçues.

Voyant ces vaisseaux en sûreté, il résolut de passer en France sur un navire hollandais, qui fut visité en route par les Anglais. Les passagers français voulurent en vain se prévaloir de la neutralité du pavillon sous lequel ils naviguaient : on les emmena en Angleterre, où la Bourdonnaie fut traité avec la plus grande distinction. Plus justes envers lui que ses compatriotes, les Anglais ne lui imputèrent pas la violation de la capitulation de Madras, ni les autres infamies dont ils rendaient seuls responsables Dupleix et les membres du conseil de Pondichéry. Il fut reçu à la cour de Saint-James comme un guerrier qui n'abuse point de la victoire, et surtout qui n'en trafique pas. Quand il demanda la permission de retourner en France, un des directeurs de la compagnie anglaise offrit sa fortune toute entière pour le cautionner : mais le gouvernement se contenta de sa parole d'honneur.

Cependant la calomnie avait eu le temps de faire son effet à Paris, où, trois jours après son arrivée, le 1er mars 1745, un affreux cachot fut la récompense de ses glorieux travaux, et le tombeau des espérances que la nation avait fondées sur ses grands talens. Son secrétaire fut enfoncé ; ses papiers furent enlevés ; on força même le notaire dépositaire de son testament, de livrer cette pièce sacrée, dont on brisa le cachet ; toute communication lui fut interdite, même avec sa malheureuse épouse ; on le priva enfin de plumes, d'encre, de papier ; et ce ne fut qu'à force d'industrie et de patience, qu'il parvint à tromper les précautions de ses lâches persécuteurs. Un sou marqué, aiguisé sur le pavé de la bastille, lui servit de canif pour tailler en forme de plume des branches de buis : ce fut au moyen de cette espèce de calame trempé dans de la couleur jaune faite avec du café et de la couleur verte obtenue par des liards vert-de-grisés, qu'il parvint à écrire une partie de sa justification, sur un mouchoir blanc empesé dans du bouillon de riz. Il y traça aussi de mémoire un plan exact de Madras, pour prouver l'insigne fausseté du soldat suborné, qui déposait qu'étant en faction, il avait vu transporter à bord du vaisseau de la Bourdonnaie beaucoup de sacs d'argent et d'objets précieux. Mais ce qui était plus difficile encore que de tracer cette pièce importante, c'était de la soustraire aux perquisitions de ses geoliers, et de lui faire passer les nombreux guichets de la prison. Notre Malouin surmonta toutes les difficultés ; et ce singulier écrit fut placé sous les yeux de l'indolente commission nommée par le roi depuis le 7 mars 1748. Elle voulut bien à la fin, par une décision en date du 25 mai 1750 permettre à l'accusé de communiquer avec son conseil ; et le jugement définitif ne fut encore prononcé que l'année suivante.

Ce jugement tant attendu, proclama, il est vrai, l'innocence du prétendu coupable, et le rendit à sa famille : mais il ne lui rendit ni sa fortune, qu'il trouva entièrement pillée et dispersée, ni sa santé, qui avait beaucoup souffert de sa longue détention. Son existence ne fut plus qu'une lente et douloureuse agonie.

La Providence, qui tient la balance égale entre les hommes, permit que l'accusateur Dupleix fut accusé à son tour, comme ayant laissé, en 1751, Pondichéry dans la disette, l'abattement et la crainte. On envoya contre lui des mémoires, comme il en avait envoyé contre le vengeur de la France dans l'Inde ; et il fut rappelé en 1753. Sa chute le consterna : il revint dans sa patrie en désespéré ; et ne tarda pas à y mourir de dépit et de honte, dans un état voisin de l'indigence, si on le compare surtout au luxe qu'il avait déployé en Asie. La Bourdonnaie eut assez de générosité et de grandeur dame, pour ne pas triompher de l'humiliation de son ennemi vaincu ; et il mourut lui-même, en 1754, âgé de cinquante-cinq ans, des suites d'un lavement d'eau forte, que le régicide Damiens, prêt à expier ses crimes sur l'échafaud, avoua lui avoir donné durant sa captivité.

« C'était, dit le Nouveau dictionnaire historique, un homme comparable à Du Guay-Trouin ; et aussi intelligent dans le commerce qu'habile dans la marine... Il avait d'ailleurs beaucoup d'esprit. Un des directeurs de la compagnie des Indes lui demandant un jour comment il s'y était pris pour faire bien mieux ses affaires que celles de la société ? C'est, répondit-il, parce que j'ai suivi vos instructions dans tout ce qui vous regardait ; et que je n'ai consulté que moi-même dans ce qui concernait mes intérêts ».

Quelques déboires qu'il eut reçus à la cour, ces dégoûts n'éteignirent point en lui l'amour qu'un coeur généreux sent pour sa patrie, lors même qu'elle se montre ingrate ; et il termina ses jours avec un sincère regret de ne pouvoir plus servir la sienne.

Au rapport de Mme de Montlezun-Pardiac, sa fille, pensionnée par les habitans de l'Ile de France, en mémoire des services de leur bienfaiteur, c'était un homme de cinq pieds quelques lignes de haut seulement ; du reste se tenant très-bien, et d'un air vif et gai.

Le 19 juillet 1777, le corps municipal de sa ville natale consigna dans ses archives l'éloge historique de ce digne Malouin, par M. Turpin, auteur de la France illustre ; et l'on sait que depuis, on a imposé son nom à l'une de ces belles doubles allées d'arbres qui flanquent au nord-nord-est l'Ecole militaire et le Champ-de-Mars, à Paris.

Voyez, pour plus grands éclaircissemens sur sa vie privée et politique, ses Mémoires, avec les pièces justificatives, imprimés en 1751, 4 vol. in-12 ; l’Honneur français, t. 11 page 158 ; la Biographie universelle ; l'Histoire de France pendant le 18ème siècle, par Lacretelle, t. 2, page 408 ; l'Histoire générale des Voyages, in-4, t. 9, supplément ; etc., etc., (F.-G.-P. Manet).

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