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REGARD SUR LE PASSE DE LA REGION DE LOUDEAC |
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REGARD SUR LE PASSÉ DE LOUDÉAC.
Retracer l'historique de Loudéac depuis ses origines est quasiment impossible, vu le peu de documents que nous possédons. Ce que nous pouvons dire sans nous tromper, c'est que le Centre de l'Armorique était occupé principalement par des bois comme l'attestent les nombreux villages en « Coët » notamment. Cette forêt n'était pas tout à fait inhabitée, puisque y vivaient des groupes d'autochtones comme en témoigne la présence de monuments mégalithiques au Gouray, Gomené, Ménéac, etc...
L'éthymologie même du mot LOUDEAC a donné lieu à plusieurs tentatives d'explications plus ou moins plausibles.
D'après une étude de Joseph Loth et de M. Texier, vicaire à Loudéac en 1925, Loudéac viendrait de Locus et Saint Doac ou Doha, Auffac, Hovec, qui serait devenu Toffec. D'où Loc Toffec ? LOUDEAC.
— La forme Locdulac apparait dans le Cartulaire de Redon en 1105.
— Dans les parlers voisins en pays bretonnant, on a LUD-VOUAC (à Mûr-de-Bretagne), Leuzarc'h (Neuillac, Kergrist et Loraog (Loc'haog) 0 Naizin, Noyal...
Mais nous reviendrons par la suite aux documents authentiques où LOUDEAC figure pour la première fois.
La découverte de quelques haches de bronze, une en pierre polie (à Saint-Bugan en 1960, La Beslière), les mottes féodales (enceinte de Cojean), les voies romaines Rennes-Carhaix et à quelquel kilomètres Corseul-Vannes, prouvent l'existence d'un peuplement ancien qui ferait remonter l'origine de LOUDEAC avant la période gallo-romaine, donc bien antérieure à la féodalité.
M. Alain Le Noac'h a trouvé le tracé exact dans notre région de la voie romaine Carhaix-Loudéac grâce aux noms donnés à certains clos et champs (Millière) et dont l'étude complète est faite dans l'excellent livre de J.Y. Eveillard : « La Voie Romaine de Rennes à Carhaix ». Faculté Lettres et Sciences Sociales de Brest.
Au VIème siècle, des immigrés de Grande Bretagne vinrent s'installer en Bretagne. Les conducteurs des bandes immigrantes étaient souvent des moines ou considérés comme tels (Ivy, Elouan, Cado, Gonnery) et donnèrent une impulsion nouvelle à la vie du pays.
Un des lieutenants d'Alain Barbetorte devint comte de Porhoët et Loudéac s'est trouvé dans son apanage. Le Comté de Porhoët était immense. Le premier comte dont nous possédons le nom est Guethenoc qui transféra son siège de Châteautro (Guilliers) à Josselin dans le château qu'il acheva en 1006. Loudéac, à cause de sa forêt, fut la plus importante propriété de la châtellenie.
C'est dans la Charte de fondation du prieuré de Sainte Croix de Josselin, vers 1059, que nous trouvons Loudéac mentionné pour la première fois. A cette date, Goscelin, fils de Guethenoc, donne aux moines de Redon qui fondent le prieuré de Sainte Croix de Josselin, plusieurs terres, dont Kerménan, alors en Loudéac, aujourd'hui en Saint-Barnabé. A l'occasion de la fondation de l'abbaye de Lantenac, vers 1149, Loudéac est de nouveau cité. Un acte de 1223, rendu par Olivier de Clisson, vicomte de Rohan, parle aussi des dîmes de Loudéac (Lodoach), dont le nom se retrouve ensuite fréquemment dans les titres concernant les familles de Rohan.
Dans les actes des XIIIème, XIVème, et XVème siècles, il est souvent question de Loudéac, de sa forêt et des fameux haras des Rohan (800 chevaux en liberté dans la forêt de Loudéac).
Après la mort d'Eudon III en 1241, la châtellenie de Loudéac fut détachée de Porhoët et passa avec tous les « droits de haute Justice et de châtellenie » aux cadettes de la maison.
Loudéac resta séparée de Josselin jusqu'en 1380.
Pendant plusieurs siècles, Loudéac fut le siège de deux juridictions distinctes : l'une pour le vieux Loudéac ou Loudéac-Porhoët et l'autre pour Loudéac la Vicomté. Cette dernière section comprenait la forêt, beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui et les « habitants » de la forêt, c'est-à-dire les colons qui avaient défriché des cantons de cette forêt et qui y avaient établi des villages.
Demeurée au XVème siècle simple paroisse du Comté de Porhoët, formé lors de deux grands fiefs, Josselin et La Chèze, Loudéac faisait partie de cette châtellenie. Mais c'était l’un des cinq sièges de juridiction établis « ab antique » dit un aveu de 1479 pour rendre la justice aux habitants du Comté de Porhoët absorbé plus tard (en 1603) par le duché de Rohan.
Jusqu'à la Révolution, la paroisse de Loudéac était immense : elle allait de la porte d'Uzel à la porte de La Chèze et de l'abbaye de Lantenac au bourg de Saint-Caradec. Les trèves de Loudéac étaient au nombre de quatre : Saint-Barnabé, La Motte, Notre-Dame de Grâce et Saint-Hervé. Le recteur de Loudéac avait juridiction sur ces trèves et le « Général » ou conseil de paroisse de Loudéac, en nommait les trésoriers.
A partir de 1603, date de la création du duché de Rohan, il n'y eut plus à Loudéac qu'une seule juridiction avec un sénéchal, un alloué, un procureur fiscal, un nombre élevé de procureurs et plusieurs sergents ou huissiers.
Loudéac ne fut jamais « ville close » cependant il eut son château situé à l'entrée de la rue de Moncontour, au levant. Le marquis de Coetquen y logea en 1591. Au XVIIème siècle, ce château était habité par les fermiers généraux des Rohan. Un prêtre de Loudéac, Messire Louis Connan, en devint propriétaire en 1663.
ACTIVITES DE LOUDEAC.
Après la période de disette de 1000 et 1040 où « les loups sortaient de la forêt pour manger les trop nombreux cadavres » , il y eut un embryon d'industrie dans la forêt de Loudéac : en 1460, 30 forges à bras (transportables selon les besoins), où l'on fabriquait poëles, galetières, ustensiles divers, socs de charrue, haches. Ces forges ont-elles disparu au profit de forges plus grandes : Lanoë, Le Vaublanc ?
Industrie de la toile.
On s'interroge sur l'apparition de l'industrie du tissage dont le lin était la principale culture.
Introduite par qui ? Ce que nous savons, c'est que certains noms bretons se rapportent à cette culture : Allineuc : Ar Linec, endroit planté de lin. Collineuc : Coët Lineuc : bois du lin. Certains attribuent l'introduction de ce métier à Jean de Laval qui avait épousé Jeanne du Perrier, héritière de Kintin (Quintin). D'autres l'attribuent aux Flamands chassés de leur pays en 1567 et qui viennent trouver refuge en Bretagne (Rohan, Quintin).
Pendant les XVIIème et XVIIIème siècles, l'industrie textile fut très florissante dans la région loudéacienne. Au marché qui se tenait le samedi de chaque semaine à Loudéac, il se faisait pour plus de 100.000 livres de transactions sur les toiles. Les marchands de toile commerçaient surtout avec l'Espagne (Cadix était l'entrepôt de ces marchandises).
« Avant la loi du 16 Octobre 1791, disaient les Administrateurs de Loudéac dans une lettre aux Administrateurs du département des Côtes-du-Nord, le 10 Ventose, an VI, 14 mars 1798, il y avait un bureau de marque des toiles à Loudéac, un à Quintin, un à Uzel et un à Moncontour. Le produit de celui de Loudéac était plus fort que les trois autres parce que les toiles qui s'y vendent tous les samedis égalent au moins le nombre de celles qui se vendent chaque semaine dans les autres marchés ».
Jusqu'en 1830, les deux tiers de la population s'adonnaient à l'industrie textile.
N'est-ce pas à cette époque que d'après certains registres paroissiaux, les professions de « Tessiers » (tisserands) et filandières (fileuses) étaient les plus importantes, d'autant plus que le lin que produit Loudéac est d'une excellente qualité. En 1860, il y avait 120 tisserands à Loudéac.
Des foires très suivies se tiennent à Loudéac de temps immémorial (elles sont dites « d'ancienneté » en 1479), le premier samedi de chaque mois. A ces anciennes foires, on en a ajouté d'autres, les foires de quinzaine qui ont lieu le troisième samedi de chaque mois.
A l'automne, chaque samedi, sur la place Notre-Dame-des-Vertus a lieu un important marché de pommes.
Loudéac fut établi chef lieu de district en 1790 et chef lieu d'arrondissement en 1800.
Cette industrie de la toile commença à décliner pour plusieurs raisons : la Cour d'Espagne greva les toiles de Bretagne d'un droit d'entrée. Pendant les guerres de l'Empire, le trafic maritime était interrompu. Mais ce qui donna un coup fatal à l'économie loudéacienne, c'est l'introduction de « toile dite mécanique » et certains reprochaient à Colbert de favoriser son beau-père qui avait des industries à Reims, industrie à laquelle le Loudéac artisanal ne résista pas.
Loudéac, carrefour central de Bretagne, se tourna vers l'agriculture et ses industries que nous connaissons aujourd'hui.
QUELQUES DATES DANS L'HISTOIRE DE LOUDEAC.
1491 : l'armée française vint loger à Loudéac et eut du mal à se procurer des vivres.
1567 : introduction de l'industrie du lin.
1484 : première imprimerie à Bréhan-Loudéac, due à Jean du Gué de l'Isle.
1591 : 3 avril, la bataille des Trois Croix.
A une faible distance de la ville, sur la route de Grâce, trois croix, qu'on peut apercevoir de la gare, marquent le lieu où 1.500 fantassins et 300 cavaliers du parti de la Ligue, sous la conduite de Saint-Laurent, lieutenant du duc de Mercœur, livrèrent combat à des troupes royalistes commandées par Molac de Kercado et le marquis de Coetquen. Plus de 200 hommes, disent certains auteurs, trouvèrent la mort dans cette bataille. Une stèle érigée en 1968-69 indique cet emplacement.
1792 : Loudéac, centre de l'insurrection bretonne où la levée de l'impôt devenait dangereuse. Perceptions pillées, Les prêtres réfractaires n'avaient-ils pas dit partout qu'il fallait « affamer la Révolution ». A remarquer qu'on comptait à cette époque 4 prêtres assermentés pour 50 réfractaires !
A la suite d'une dénonciation, le soir du 21 Janvier 1801, le général Mercier, dit La Vendée, est tué, à la Fontaine aux Anges, par le gendarme Charinister, de Loudéac. Son corps fut exposé sur les marches de la chapelle Notre-Dame-des-Vertus, puis inhumé au cimetière. Ses restes furent transportés à l'hôpital et en 1867 envoyés au Mausolée de Kerléano, près d'Auray. Mercier avait 27 ans.
21 septembre 1803 : terrible incendie de la rue de Cadélac, ainsi que du château.
Loudéac s'est aussi illustré par des noms célèbres, mais cette célébrité n'a pas toujours été dans la bon sens.
HOMMES CELEBRES.
Eon de l'Etoile. — Originaire du « pays de Loudéac » dit la chronique britannique, Eon de l'Etoile fit croire à bon nombre de ses contemporains qu'il était Dieu. C'était son nom, ajoutait-il, que les prêtres prononçaient quand ils récitaient l'oraison : « Per eum qui venturus est » . On disait alors : Eon pour Eum. Venu sur la terre « pour juger les vivants, les morts et le monde entier par le feu », Eon commença sa mission en marchant à la tête de ses premiers disciples contre les ermites désarmés de la forêt de Brécilien. Il mit à mort une partie de ces pieux personnages et brûla leurs habitations. Ce facile succès amena près du chef de la nouvelle secte une foule considérable de fidèles. Fanatisés par son verbe, les disciples d'Eon obéissaient aveuglément à leur maître, aussi fut-il relativement facile au sieur de l'Etoile de former, en quelques mois, une armée, à la fois enthousiaste et disciplinée, qu'il lança contre les châteaux, les églises et les monastères.
La Bretagne ravagée, l'hérésiarque loudéacien se tourna vers la France qu'il traversa de l'ouest à l'est. Une troupe levée par l'archevêque de Reims s'empara du « Mahomet » breton.
Au concile qui s'ouvrit à Reims même, le 21 mars 1148, sous la présidence du pape Eugène III, le chef de la secte fut condamné à la détention perpétuelle.
Le célèbre Suger, régent du royaume pendant la seconde Croisade, fut chargé de garder dans son abbaye de Saint-Denis celui que ses disciples appelaient le « Seigneur des seigneurs ». C'est dans cette prison monastique que le « Juge des vivants et des morts » finit sa triste carrière, peu de temps après sa condamnation, vers 1150.
Saint-Maurice. — Il naquit à Croixanvec, diocèse de Vannes, vers 1113. Tout jeune, Maurice Duault vint habiter, en la paroisse de Loudéac, le village qui porte aujourd'hui son nom.
Après de fortes études faites dans son propre pays, il fut élevé au sacerdoce et alla, dit-on, conquérir ses grades à Paris. Sa science profonde et ses vertus éminentes valurent au jeune prêtre d'être promu à la dignité d'Ecolâtre.. Ses fonctions dès lors consistèrent à professer des cours de belles lettres et de philosophie et à inspecter les écoles secondaires qui dépendaient de l'école principale où lui même enseignait. Au XIIème siècle, la dignité d'Ecolâtre conduisait souvent à l'Episcopat, parfois même au cardinalat. Aux honneurs du monde, Maurice préféra l'obscurité du cloître.
En 1142, Maurice Duault s'en alla frapper à la porte du monastère de Langonnet (alors du diocèse de Quimper, aujourd'hui du diocèse de Vannes) fondé 6 ans plus tôt par les religieux cisterciens venus du monastère de l'Aumona, diocèse de Chartres.
Il fut élu abbé de Langonnet vers 1145 et gouverna cette maison pendant 30 années. Passé ce temps, le saint homme se démit de la dignité abbatiale. Après deux ans de retraite, en 1177, sur la prière instante de ses frères, il consentit à présider à la fondation de l'abbaye de Carnoët, sur la Laïta.
C'est dans ce monastère que le bienheureux Maurice rendit sa belle âme à Dieu, le 29 septembre 1191.
Louis des Déserts. — Il vit le jour au manoir des Déserts, en Loudéac, sur la fin du XVème siècle. En 1511, Louis des Déserts est maître des requêtes ordinaires à la maison des Rohan. Il est, en 1528, premier président de Bretagne et conseiller du roi de France en son Parlement.
Louis des Déserts fut l'un des artisans principaux de la réunion définitive de la Bretagne à la France. Appelé à Paris par le chancelier Duprat qui voulait se documenter sur cette importante affaire, le Président de Bretagne conseilla au premier ministre du roi de France de s'employer à « faire demander la réunion par les Etats eux-mêmes ». Le chancelier suivit le conseil de Louis des Déserts et s'en trouva bien.
Louis des Déserts assista, le 14 août 1532, au couronnement de Français Ier comme duc de Bretagne. A cette occasion, il prononça un discours que les historiens nous ont conservé.
Louis des Déserts eut une fille, Radegonde, qu'épousa Jean d'Espinay. Nous ne savons en quelle année mourut Louis des Déserts.
Le Général Gautier. — Hyacinthe-Nicolas Gautier naquit à Loudéac, le 3 mai 1774. Après s'être enrôlé en 1792, dans le quatrième bataillon des Côtes-du-Nord et avoir été promu lieutenant de la 8ème compagnie par ses camarades, il prit du service : 1° dans l'armée du Rhin et Moselle ; 2° dans l'armée d'Helvétie.
Il se distingua au siège de Gênes, sous les ordres de Masséna et fut blessé grièvement à Monte-Creto. En 1805 Napoléon 1er le nomma général de brigade. Gautier prit part aux batailles d'Ulm et d'Iéna. « La gloire dont Gautier s'était couvert à Iéna, dit un historien, lui mérita l'honneur d'entrer le premier à Berlin à la tête de sa brigade » en 1806. Dans la suite, Gautier combattit en Pologne, en Silésie et en Espagne. En 1809, il est de nouveau en Allemagne et s'illustre dans les batailles de Ratisbonne et d'Ekmulh.
Le général Gautier mourut à Wagram, en juillet 1809. Il n'avait que 35 ans.
Napoléon l'avait créé baron et lui avait attribué un « majorat » en Westphalie.
Monsieur Ruello. — Né à Collinée en 1733, Monsieur Ruello était recteur de Moncontour et chef des Missions diocésaines de Saint-Brieuc quand il fut placé à la tête de la paroisse de Loudéac. Très considéré parmi ses frères dans le sacerdoce, il fut nommé par eux pour les représenter aux Etats généraux de 1789. Pendant la Révolution, il s'exila d'abord à Jersey, puis en Angleterre d'où il revint en 1801. Nommé curé de Loudéac en 1802, il y exerça le ministère jusqu'au 2 juillet 1805, date de sa mort. C'est à l'influence exercée par Monsieur Ruello à l'Assemblée Nationale, que Loudéac doit en grande partie d'avoir été choisi comme chef-lieu de district en 1790 et par suite, comme chef-lieu d'arrondissement, 10 ans plus tard;
Louis Lavergne. — Louis Lavergne vit le jour à Loudéac, le 25 mars 1756. Devenu docteur-médecin, il guérit de nombreuses personnes atteintes d'hydrophobie. Il fut partisan déclaré de la vaccine. Lavergne publia des études intéressantes sur la rage, sur les épidémies, sur la topographie médicale de la France. etc...
Il ne fit pas que de la médecine.
Dès 1783, Louis Lavergne s adonna à la culture de la pomme de terre assez peu connue alors en Bretagne. Sous le premier Empire, il rédigea même un mémoire indiquant la manière de cultiver ce précieux tubercule.
Le Préfet des Côtes-du-Nord, qui était alors M. Boulé, fit adresser un exemplaire de ce mémoire à tous les maires du département, avec invitation à le lire devant les habitants de chaque commune. Louis Lavergne, qui mérite le nom de « Parmentier breton », mourut à Lamballe le 4 décembre 1831.
Rivallon. — Archidiacre, auteur d'épigrammes sacrées dédiées à Marbodus, élu évêque de Rennes en 1096.
Théophile Bigrel. — Né le 9 mai 1802, successivement sous-préfet, député. Il est mort le 20 novembre 1861, aux fonctions de receveur particulier des finances à Loudéac.
VOIR ET SAVOIR…
Rue de Cadélac. — Maison du général Gautier (restaurant Glon), tournée à l'ouest, XVIIIème siècle ; maison Chevalier, porte le millésime 1716.
Rue de Moncontour. — Le tribunal bâti en 1845. En face : maison Le Verger-Cressan, 1779, ancienne école. La communauté dite « la Providence » fondée au début du siècle dernier, premiers bâtiments 1825, sur une pierre de la chapelle on lit la date de 1867.
Rue Saint-Joseph. — Chapelle de l'hôpital, bâtie en 1780. Elle fut bénite, le 21 juillet 1785, sous le titre de « chapelle de la Sainte-Vierge Marie, de Saint Joseph et de l'Ange gardien, pour servir à la Congrégation et à la maison de charité de cette ville ».
Deux belles statues, provenant de l'ancienne église de Cadélac, représentent l'une Saint-Samson et l'autre Saint-Cado.
HOPITAL. — Un premier bureau de charité fut établi à Loudéac sous Louis XIV, en 1682. C'est le 9 juillet 1775 que noble maître François-Joseph Le Baron fit la première fondation. en faveur de la création d'un hôpital à Loudéac. Les sœurs de la Sagesse furent appelées à la direction de cette maison, le 18 thermidor, an IX, 6 août 1801.
L'hôpital fut agrandi au moyen des matériaux provenant de l'église de Cadélac, en 1807. Aujourd'hui, hôpital moderne.
Devant l'hôpital, à l'extrémité d'un boulevard nouvellement créé : Monument aux morts de la guerre 1914-1918. OEuvre du sculpteur Quilivic.
Rue Notre-Dame. — Hôtel-de-Ville, construit sur l'emplacement de l'ancien collège, sous l'administration de M. Robin, maire.
A quelques pas de la mairie : Chapelle Notre-Dame des Vertus, style ogival, de construction récente. Une poutre de l'ancien sanctuaire portait le millésime do 1693, mais une chapelle existait là bien avant cette date.
Rue de La Chèze. — Ancien Hôtel des Postes, aujourd'hui Perception, édifié sur l'emplacement de la grande halle de Rohan. Vers le milieu de la rue de La Chèze, au fond d'une cour, côté levant : maison dite « La Geôle », grille curieuse. Plus bas : le château du baron de Janzé, aujourd'hui école Sainte-Anne (il ne reste aucune trace).
Rue de Pontivy. — Maison du Cheval Blanc, construction en encorbellement, XVIème siècle. Plusieurs maisons du XVIIIème siècle, dont la maison Ch. Bernard, 1734.
Au centre de la ville. — L'Eglise, dédiée à Saint-Nicolas. Vue magnifique de la tour qui fut bâtie de 1733 à 1746. Douze ans plus tard, l'ancienne église menaçant ruine, on commença la construction de l'église actuelle. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 24 septembre 1758. Elle porte à son chevet le millésime de 1759, mais ne fut terminée qu'en 1762. Deux porches élégants, de construction récente, protègent les entrées nord et sud.
Pour édifier le porche midi, on fit disparaître un escalier, d'ailleurs disgracieux, qui donnait accès au sanctuaire et un cadran solaire provenant sûrement de l'ancienne église.
Une horloge publique existait à Loudéac dès 1601.
On croirait en entrant dans l'église de Loudéac, pénétrer dans une belle église italienne.
L'église, en forme de croix latine, compte trois nefs. L'ornementation intérieure est du style Renaissance. Dans les boiseries du chœur, on remarque deux panneaux curieux surmontant les portes des sacristies. Le maître autel, bois et marbre, est classé. Ses quatre colonnes de marbre blanc furent acheminées de Marseille à Loudéac, en 1774 (1.000 livres chacune). La boiserie de l'autel et les anges adorateurs sont attribués au sculpteur Corlay. L'autel fut terminé vers 1776.
Les deux statues de marbre qui se voient à l'entrée du chœur représentent, celle du côté de l'épître, Saint Maurice de Loudéac ; l'autre, côté de l'évangile, Saint Nicolas, titulaire de l'église. Elles proviennent de Marseille (1.000 livres chacune), vers 1775. Elles sont classées. Comme l'autel majeur, les autels latéraux sont du style renaissance.
On remarque encore dans l'église : la chaire à prêcher, très fouillée, d'un goût parfait et lo balustrade du chœur, en fer forgé, beau travail d'un enfant de la Bourgogne, venu pour « ferrer » l'église et qui a fait souche dans le pays.
Sous la tour : belle statue de Saint Yves, due à l'habile sculpteur Yves Corlay, de Châtelaudren.
A proximité de la ville, dans l'est : château de Bel-Orient, demeure de riches marchands de toile, au XVIIIème (1767). Type caractéristique des marchands de toile.
SAVEZ-VOUS QUE :
— L'hippodrome de Calouët date de 1881.
— Les rues de Loudéac ont été éclairées à l'électricité en 1908.
— L'eau courante installée en 1930.
— Stade Loudéacien champion de Bretagne en 1914.
— Que les normes définissant l'épagneul breton ont été fixées à Loudéac en 1905.
— Que Loudéac a été la première Maison Médicale de France (1954).
— Que les chevaux du pays, descendants des chevaux sauvages que les Rohan élevaient dans leurs forêts, ont été les plus résistants pendant la retraite de Russie en 1812.
— Que des filons aurifères existent au Tiernez. Launay-Grésillon et dans les sites alluvionnaires des affluents de l'Oust. Les deux plus grosses pépites ont été trouvées à Loudéac : 14 et 25 grammes.
AUJOURD'HUI LOUDEAC.
La commune actuelle de Loudéac résulte de la réunion du territoire de l'ancienne paroisse de Cadélac à celui de l'ancienne paroisse de Loudéac, réunion d'abord provisoire à partir de 1792, puis définitive en 1803.
En pénétrant en ville de Loudéac, par l'une ou l'autre de ses routes d'accès, le visiteur sera frappé par le nombre de constructions récentes. Et de fait, les vieilles maisons, les monuments sont rares ici. L'ancien château a disparu au tout début du 19ème siècle. L'église paroissiale actuelle fut construite en 1759. Quelques maisons sont plus anciennes place de l'Eglise, l'Auberge du Cheval Blanc ; rue de Pontivy : une maison porte la date de 1734.
L'intérêt ici est plus porté sur l’intense activité économique.
Tourisme - Promenades.
En campagne, les promenades conduisent :
— Vers l'ancien centre paroissial de Cadélac, dont l'église matrice fut démolie en 1807 (la paroisse de Cadélac avait environ 1200 habitants au moment de sa réunion avec Loudéac), A voir la chapelle et l'oratoire Saint-Cado, une ancienne demeure de prêtre, calice sur le mur de la maison. Saint-Hovec : la fontaine Saint-Cado dans un lieu-dit autrefois appelé Guernergamp. Le calvaire du 16ème siècle dit du Clos-Reland, désigné aussi sous le nom de croix Sainte-Marguerite.
— En continuant, passer devant l’antique manoir, maintenant restauré, de la Ville-Audrain. Faire une promenade à la Butte de Cojean, motte féodale visiter la chapelle Saint-Gilles au Menec, le clocher en fer est surprenant dans notre pays. Essayer de trouver à proximité la fontaine Saint-Méen, mais aussi profiter des points de vue (le village du Menec est sur une hauteur).
— Arriver vers la forêt et ses 2.500 hectares, dont 750 sur Loudéac. Une bonne partie a été refaite, par introduction d'essences étrangères. Il n'est pas encore trop tard pour reconstituer la légende du « gâs fut tué » , les 5 trous, le ruisseau sanglant.
— Promenades à pied, à cheval. Si vous êtes discrets lors de vos marches à pied, vous pourrez surprendre biches ou chevreuils à la pâture.
— En bordure de la forêt, vers les Parpareux, découvrir la petite chapelle où se tenait autrefois le pardon (ou assemblée) des incroyants.
— Passer au Pont du Larhon, il y eut heurt ici entre les troupes des Bleus et celles qui se soulevèrent contre l'Etat central.
— A peu de distance, aux Déserts, Il ne reste rien du château de Louis des Déserts, lequel joua un rôle important lors du vote concernant le traité international de 1532 décidant l'union de la France et de la Bretagne.
(Syndicat d'initiative de Loudéac).
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