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LOPEREC DURANT L'EPOQUE REVOLUTIONNAIRE ET CONCORDATAIRE

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PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE.

Yves Guillard, originaire de Planévez-du-Faou, est vicaire à Lopérec depuis 1778, lorsqu'éclate la Révolution. Comme M. Morvan, son recteur, il refuse le serment du 27 novembre 1790. Arrêté le 13 mars 1793, dans l’église, après y avoir dit la messe, il est incarcéré aux Capucins de Landerneau. Libéré le 2 août 1795, il revient à Lopérec. Arrêté de nouveau le 14 novembre 1795 il est enfermé au Collège de Quimper où nous constatons sa présence le 28 mars 1796. Soupçonné avec huit de ses confrères d’avoir favorisé l’évasion du prêtre morbihannais Louis-Marie Le Meur, il doit faire partie du convoi des prisonniers que l’on va diriger sur Brest ; mais ses infirmités, constatées par les médecins Vinoc et Bernard, lé’ retiennent à Quimper. En 1800 nous le retrouvons à Lopérec où il signe toujours comme curé.

Le 7 mars 1793 des gendarmes viennent faire une enquête à Lopérec pour savoir si les prêtres réfractaires Yves Guillard curé et Christophe Le Pape originaire du village de Crevel n’avaient pas dit la messe le 17 février. A leur interrogatoire on répondit que les deux prêtres avaient dit la messe jusque là, les dimanches et fêtes. Guillard fut arrêté quelques jours plus tard, mais Le Pape ne put être trouvé.

Deux ans plus tard, le 5 juillet 1795, le Procureur du District de Ville-sur-Aone qui venait de faire une randonnée à la tête d’une colonne mobile, écrit au Département : « Nous nous rendîmes à Lopérec, où l’esprit public n’est pas des meilleurs ; l’arbre de la liberté y a été coupé sans qu’on ait pu savoir par qui ; J’ai requis la Municipalité d’en faire mettre un autre, ce qui s’effectuera ces jours. Les deux prêtres qui y sont, comme tous ceux non assermentés, fanatiques au possible, nous ne pûmes les trouver ; le District m’avait chargé de les faire arrêter » (Peyron).

Le 19 novembre 1795, Lauvin, gendarme de Châteaulin, se rend à Lopérec au village de Grével, où il espère saisir l’abbé Le Pape. Voici en quels termes il s’exprime dans son rapport : « Le commandant a, de concert avec moi, déposé les sentinelles autour du dit village et dans les endroits qui ont paru les plus suspects. Lorsque nous sommes entrés dans une grange, sur l’aire, nous y avons trouvé deux hommes, à nous inconnus, couchés, néanmoins habillés, une hache auprès du lit. Nous y avons établi deux sentinelles, et étant allé fouiller dans la paille, nous avons entendu crier aux armes. Aussitôt le commandant et moi nous sommes accourus, disant aux sentinelles de la grange d’arrêter les deux individus couchés ; l’un s’est échappé et a été poursuivi infructueusement par les volontaires. L’individu arrêté est le fils du frère du prêtre réfractaire. Ce lieu de Grével est d’ordinaire l’asile du dit prêtre » (Peyron).

En mai 1793, après le départ de l’abbé Guillard, l’abbé Le Pape bénit les mariages, tandis que les baptêmes sont administrés par un sous-diacre du nom de Décamp.

Un billet que nous communique M. Grena, maire de Lopérec contient l’acte de baptême .de son grand-pére « Louis Goasguer fils légitime de Jean et de Jeanne-Marguerite Autret, né à Kerguelfen le huit novembre 1796 ». Le sacrement fut donné à l’enfant par M. Le Pape, et le procès-verbal signé de sa main.

En 1800, l’abbé Le Pape signe curé d’office et il exerce le saint ministère à Lopérec, avec M. Guillard.

En 1802, il est seul prêtre dans la paroisse. De 1805 à 1813 il remplit La fonction de recteur de Lopérec.

 

ÉPOQUE CONCORDATAIRE.

1807. — M. Le Pape écrit à l’évêque de Quimper, Mgr. Dombideau : « Notre église avait été tout-à-fait dépouillée de tout pendant la révolution, mais nous avons fourni croix d’argent, ciboire, calice, linges et autres choses nécessaires, réparations autant que notre moyen nous a permis de le faire ; mais j’esperois l’orner encore davantage. Le presbytère menace ruine et l’on ne sait comment le réparer. Je vous dirai que nous avons continué nos fabriques à l’ancien régime eu égard aux réparations urgents, tant à l’église qu’au presbytère, et que des quêtes accoutumées ont été faites comme au passé, en bled, chanvre et autre chose. Notre maire qui est un homme pacifique a été trouver le préfet, du quel il a reçu une lettre qui nous invite et nous conseille d’employer le peu de moyens que nous avons aux réparations de notre presbytère :  Je vous demande votre avis là-dessus. La municipalité se propose de nous en tenir compte, mais je ne sais quand. J’avais donné il y a quelques jours un calice à consacrer à un homme de ma commune, que je vous prie d’avoir la bonté de remettre au porteur qui est notre maire ».

Dans une autre lettre à l'Evêque, datée du 15 septembre 1810, M. Le Pape parle de « sa triste situation dans sa commune ».

Il mourut en 1812. Lopérec fut sans prêtre pendant quelques mois, parce que la municipalité refusait de réparer le presbytère. Les réparations furent faites au début de 1813 et M. Auffret fut nommé recteur.

1824 ou 1825 (?). — D’une lettre du maire de Lopérec, M. Salaün, à l’Evêque de Quimper nous détachons ce qui suit : « Le clocher de notre commune a été renversé, il y a près de 60 ans par un coup de foudre. Depuis cet événement nos fonds communaux, toujours insuffisants pour couvrir nos dépenses annuelles, n’ont pas permis de faire cette dépense extraordinaire. Si l’on differoit plus longtemps cette réparation, l’église et le clocher exigeroient sous peu d’années des dépenses encore plus considérables, car l’eau de pluie pénètre et mine tellement la maçonne de ce clocher qu’il menace ruine de fond en comble et que les bois et charpentes de la toiture de l’église sont en grande partie putréfiés... Dans cet état de choses, Monseigneur, il est de la plus grande urgence de faire le couronnement de notre clocher...

Cette commune, Monseigneur, est des communes qui ont le moins d’aisance dans ce département, et ce peu d’aisance provient des vexations qu’elle a éprouvées pendant la révolution pour cause d’aristocratie ; elle secouoit beaucoup plus tard que les autres communes le joug révolutionnaire (j’étais alors officier municipal) : aussi a-t-elle été vexée et horiblement pillée. Il y a plus de 26 ans, Monseigneur, abstraction faite d’un petit intervalle, que je régis la mairie de cette commune, et j’ose me flatter d’avoir rendu d’importants services à mes administrés, au bien public et surtout aux personnes poursuivies par la révolution.

En l’an 8 de la république (1800) un Monsieur, nommé Fétec, ancien étudiant à Saint-Pol-de-Léon, vint habiter le bourg de notre commune et me demander à être autorisé à enseigner l’école primaire dans cette commune... Je lui permis de faire preuve de son dévouement : car à cette époque rien n’était organisé, la faulx révolutionnaire avait tout moissonné. Il enseigna aux jeunes gens le français et les premiers éléments de la grammaire latine, et l’on vit au bout de quelques années sortir de cette école des jeunes gens qui obtinrent de très brillants succès tant à Saint-Pol-de-Léon qu’à Quimper et dont un très grand nombre sont devenus vos disciples. Cette école donna après la révolution les premiers prêtres du Diocèse, tels que MM. Floch, desservant de Kerfeunten, Le Pape, curé de Saint-Germain-Plougastel et Morvan, desservant de Pluguffan...

Notre commune a fait aussi preuve de générosité ; lorsqu’il a agi de rétablir la chapelle de Saint-Michel-Braspart et bien d’autres ; elle a contribué de tous les moyens... ».

18 novembre 1842. — Délibération du Conseil de Fabrique relative à l’accroissement du cimetière et à réédification, du presbytère. 

« Le Conseil, après avoir parcouru d’abord le cimetière, et ensuite visité et examiné l’une après l’autre, les pièces de la maison presbytérale et les bâtiments y adjacents. Considérant premièrement que l'exiguité du cimetière actuel exige impérieusement qu’il soit augmenté de la moitié au moins de ce qu’il est aujourd’hui, ou qu’il soit remplacé au plus tôt par un cimetière nouveau ;

Considérant en second lieu que l’état de délabrement et de vétusté dans lequel se trouve le presbytère et les bâtiments qui en dépendent, ne permet désormais plus d’y faire aucune réparation possible ;

Considérant d’un autre côté, que la partie nord de l’église dominant sur la façade du presbytère, cette partie de ce dernier édifice n’est nullement aérée, et ne peut nécessairement pas l’être puisque la distance du presbytère à l’église n’est tout au plus que de deux mètres ;

Considérant de plus que derrière le presbytère se trouve une ruelle étroite et toujours boueuse, ce qui le rend tout fait insalubre ;

Considérant enfin qu’il n’y a joint de jardin attaché au presbytère, car an ne peut donner ce nom à une méchante terrasse ayant à peine quatre mètres carrés de surface.

Par tous ces motifs — le Conseil est unanimement d’avis qu’en nouveau presbytère soit bâti par la commune dans un endroit sain et bien aéré, et que l’emplacement du presbytère actuellement existant et ses dépendances soient ajoutés au cimetière actuel... ».

3 septembre 1844.« Le Conseil, considérant l’insalubrité du presbytère et le peu de solidité de ses murs a décidé ; 1°) que la maison presbytérale cessera d’être habitée quand M. le recteur le jugera convenable, — 2°) qu’une autre maison lui sera procurée au bourg, — 3°) que le loyer de la dite maison sera mis au compte de la Fabrique ».

1845. — Achat d’un encensoir en argent au prix 380 fr.

1846. — La somme de 1.500 fr. est affectée au pavage complet de l’église.

1847. —  Construction d’un nouveau presbytère, terminé l’année suivante.

29 mai 1849. — Le sieur Le Dall, menuisier à Landerneau, est chargé de réparer la sacristie moyennant 500 fr.. ainsi que les fonts baptismaux « jusqu’à la somme de 600 fr. pour la boiserie et les sculptures et de plus 180. fr. pour le bassin en marbre .avec son couvercle en bois sculpté ».

La cuve baptismale primitive, en granit sculpté, se trouve en 1928 dans la cour du presbytère.

4 mai 1853.« M. le Président du Conseil de Fabrique donne connaissance d’un legs de 4.000 fr. fait par Mme de Raveneau de Rivière en faveur de la Fabrique et des pauvres de Lopérec.

Le Conseil considérant : 1°) que les grandes réparations qui ont été faites récemment dans l’intérieur de la sacristie et dans les fonts baptismaux ont absorbé presque tous ses fonds ; — 2°) qu’il est urgent de relever le pavé de l’église, de renouveler une grande partie du lambris et de refaire toute la boiserie du chœur ; — 3°) que le clocher de l’église paroissiale n’est point achevé et que la continuation de ce clocher dont la base est supérieurement bien demande des frais auxquels la fabrique ne peut subvenir ; — 4°) que la commune ne peut point venir en aide à la fabrique, attendu qu’elle est frappée d’une imposition extraordinaire pendant trois ans, pour la construction de la maison presbytérale — consent volontiers à accepter provisoirement le legs en question ….».

16 novembre 1853. — Le devis pour le rétablissement du pavé de l’église monte à 2.300 frs. On affecte à cette dépense, avec les autres fonds disponibles, un legs de 300 frs fait à la fabrique le 14 juillet 1848 par le sieur Jean Thomas, cultivateur.

12 mars 1854. — Le Président expose au Conseil que Guillaume Omnès, fermier du lieu de Penguern en Lopérec vient de faire dans l’enclos de Saint-Guénolé une nouvelle clôture par laquelle il s’empare d’une moitié de l’enclos et de la majeure partie des arbres qui s’y’ trouvent.

« Le Conseil considérant 1°) que la fabrique jouit paisiblement et sans interruption de la chapelle en question et de son enclos ; — 2°) que la fabrique a planté dans l’enclos de la dite chapelle et émondé plusieurs de ses arbres, même de la portion qui a été prise par le dit Omnès, sans réclamation aucune de la part de M. de Penguern ; — 3°) qu’il n’existe aucun vestige qu’il y ait eu un courtil au bout de l’enclos de la dite chapelle et que les personnes de 75 à 78 ans qui avoisinent la chapelle et qui y ont assisté au catéchisme n’ont jamais vu l’enclos que tel qu’il se trouvait avant cette nouvelle cloture — est unanimement d’avis de poursuivre l’affaire au possessoire et prix Mgr. l’évêque d’y donner son avis favorable ».

16 décembre 1855. — Acceptation définitive du legs Rivière.

22 décembre 1856. — Donation faite par Mlle Françoise Le Goff, de Brasparts, d’un champ attenant aux dépendances du presbytère [Note : Mlle Le Goff était la sœur de M. le Goff recteur de Lopérec qui avait donné le jardin à la Fabrique].

30 mai 1857. — Acceptation de cette donation.

11 avril 1858. — Le Conseil demande l’autorisation d’employer les 4.000 fr. du legs Rivière à « relever le clocher abattu par le tonnerre il y a environ un siècle..., ce clocher depuis si long temps inachevé menaçant par son écroulement de faire de grands dégats à l’église et aux maisons qui l’avoisinent.. ».

Il demande aussi à l'Evêque de lui permettre de vendre les arbres entourant la chapelle de Saint-Guénolé, évalués à la somme de douze à quinze cent francs, pour affecter le produit de la vente aux réparations de la chapelle et de l’église paroissiale. Le Conseil remplacera les vieux arbres par de jeunes plants.

9 avril 1893. — Le Conseil demande au Préfet d’autoriser la restauration et l’agrandissement de l’église paroissiale. Il choisit pour architecte M. Gassis qui prévoit comme dépenses 18.500 f. Le travail fut exécuté en 1894 et l’église fut munie au côté nord de deux transepts semblables à ceux du midi.

2 septembre 1913. — Une ordonnance de Mgr. Duparc annexe à la paroisse de Saint-Rivoal les quartiers du Glujeau et de la Montagne, ayant fait partie jusque là de Lopérec, et comprenant les villages de Goaker-Uella, Goaker-Izella, Penker, Kerandroaguer, Keraën, Glujeau-Tyriou, Troenguy, Glujeau-Bras, Glujeau-Astac’h, Glujeau-Vian, Mill-ar-Glujeau, Menez-Glujeau. La nouvelle route de Lopérec à Sizun servira désormais de limite aux deux paroisses.

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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