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FRAGMENTS D'HISTOIRE SUR LOGONNA-DAOULAS

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11 Juin 1634. — Dans un acte de ce jour Maître Jean Brellivet avocat au Parlement, originaire de Logonna, où il résidait souvent, est qualifié « Magister Joannes Brellivet, utriusgue juris doctor Tholosae nobilissimi totius Galliae Theatri creatus ».

1636. — Guillaume de Saint-Goueznou, sieur de Keruznou, en Ploudalmézeau, est qualifié « capitaine des paroisses de Hanvec et de Logonna ».

1645. — Le Père Maunoir donne huit grandes missions qui eurent lieu à Roscanvel, à Hanvec (et sa trêve Rumengol), à Saint-Thomas de Landerneau, à Logonna, à Saint-Rivoal, à Berrien, à Scrignac, à Bénodet. 50.000 fidèles de Cornouaille, Léon et Tréguier y furent instruits de leurs devoirs : « Partout, écrit le P. Maunoir, la miséricorde de Dieu a remporté d’admirables triomphes sur un grand nombre de pécheurs jusque-là demeurés endurcis. Leur pénitence a même causé plus d’édification que leurs désordres n’avaient causé de scandale » (Séjourne, Histoire de Julien Maunoir, I, p. 216-217).

6 novembre 1668. — Maître Pierre Le Cann, peintre, meurt au Bretin-Bras, et est inhumé le lendemain dans l’église de Logonna.

1665-1669. — Procès entre le prieur de Canfrout et celui de Logonna. — Vers 1665, Silvain de Marbeuff, religieux de Landévennec, étant, comme prieur de Canfrout, possesseur ou usufruitier de certains biens et droits dans la paroisse de Logonna, se permit de percevoir la dîme sur ces biens à l’exclusion du prieur de Logonna.

Il s’appuyait sur un aveu de 1653 où il s’inféodait sans doute de ce droit.

Le sieur de Kerouartz, chanoine de Daoutas et prieur-recteur de Logonna, et, en cette qualité, habile aussi à recueillir la dîme de cette paroisse, regarda le fait de son confrère comme une usurpation, et l’assigna en justice pour le faire cesser.

La cause ayant été portée devant la sénéchaussée de Quimper, le prieur de Logonna s’y prévalut surtout de la maxime beneficium propter beneficium, et repoussa les baux cités par son adversaire comme entachés de nullité, attendu, que, contrairement à la coutume du pays, ils n’étaient signés ni par 2 notaires ni par autant de prud’hommes que de parties contractantes ; il rejetait l’aveu même de 1653 comme n’étant qu’un titre domestique, mais non attributif de propriété et n’emportant obligation et preuve qu’entre le seigneur dominant qui l’a reçu et le vassal qui l’a baillé.

Le siège de Quimper se prononça en 1665 pour le recteur de Logonna.

Le prieur de Canfrout forma appel au Parlement qui, en 1669, « corrigeant et réformant le jugement de Quimper, a maintenu et maintient le dit prieur de Canfrout dans le droit de percevoir la dîme à la 36ème gerbe dans certaines terres, et à la 18ème dans certaines autres, condamne le prieur de Logonna à restituer les dîmes qu’il a perçues et à en payer la valeur à l’appelant » (Archives départementales, 135 G 6).

13 août 1693. — Ce jour-là mourut Pierre Le Cann « maistre peintre », qui fut inhumé dans l’église de Logonna.

19 mars 1694. — Décès d'Yves Le Cann, du Bretin, « escholier estudiant, en quatriesme a Quimper », inhumé le lendemain dans l’église de Logonna.

1694. — Messire Allain Le Gentil, seigneur de Rosmorduc, commandait la milice garde-côte de Lagonna lors de la descente des Anglais à Camaret, et fut grièvement blessé dans le combat.

31 mars 1732. — Les ossements du Reliquaire de Logonna sont inhumés dans une grande fosse creusée derrière l’autel du Rosaire, dans le cimetière.

17 février 1761. — Requête du chanoine Raguénez, recteur de Logonna, au Parlement de Bretagne. — M. Raguénez y dénonce la nullité de l’assemblée du 23 novembre 1760 qui nomma les délibérants de la paroisse pour l'année 1761. Ce fut dit-il une « assemblée sourde » et voici pour quels motifs.

« 1° Il est de règle établie par l’arrêt du 4 Juin 1659 et par tous les autres subséquents que les assemblées de paroisse doivent être convoquées à la requête des marguilliers en charge, et le sujet annoncé huitaine auparavant que d’être tenues, autrement elles sont nulles et regardées comme sourdes et comme l’ouvrage d’une cabale.

Or celle du 23 novembre 1760 n’a été précédée d’aucune annonce ni d’aucune convocation de huitaine qui aurait dû encore être répétée le même jour ; elle est donc nulle pour cette première raison.

2°) Elle l’est encore parce qu’on y a nommé pour délibérant Jean Salaun marguillier en 1759 qui n’avait pas rendu son compte, payé le reliquat, ni déposé la liasse aux archives ; ce qui est également prohibé par les règlements de la cour.

3°) Suivant les arrêts du 17 janvier 1688, 28 septembre 1715, 29 octobre et 7 décembre 1718, les  juges et procureurs fiscaux des lieux doivent être avertis par les marguilliers, huitaine avant les assemblées, de s’y trouver et informés du sujet, afin qu’ils s’y rendent avec connaissance de cause à moins d’excuse vallable et mention en doit être faite dans la délibération. Or il n’est pas dit un seul mot dans la prétendue délibération du 23 novembre 1760 que les juge et procureur fiscal du lieu y ayent été convoqués, il n’en est fait aucune mention, ni de leur présence ou absence ; cette contravention au règlement en opère donc également la nullité.

4°) Il est constant selon les mêmes arrêts de 1715 et 1718 que la renomination des 12 délibérants se doit faire chaque année non pas par les douze qui sont en exercice et dont la charge expire, mais par le général des habitants de la paroisse convoqués à cet effet huitaine auparavant et en présence des juge et procureur fiscal des lieux...

Or la prétendue délibération du 23 novembre 1760 qui porte la nomination des douze délibérants n’est point l’ouvrage du général de la paroisse de Logonna, mais des seuls délibérateurs qui se sont arrogés à l’exclusion du général, sans qu’il fût convoqué, et hors la présence des juge et procureur fiscal des lieux qui n’y avaient point aussi été appelés, le droit de nommer leurs successeurs. Cette délibération et cette nomination sont donc également contraires aux dispositions des règlements et par conséquent nulles ».

Autres motifs de nullité : la délibération n’était signée que de onze membres, et de plus Salaun, l’un des délibérants n’avait rendu son compte de marguillier et payé le reliquat que le 1er mars 1761.

Du haut de la chaire, le recteur de Logonna avait invité Salaun à plusieurs reprises, à rendre des comptes. Celui-ci mécontent fit scandale dans l’église pendant le service divin les 11 novembre 1760 et 1er février 1761).

Voici les conclusions auxquelles aboutit la requête du chanoine Raguénez.

Il sera en premier lieu ordonné, sans avoir égard à la prétendue délibération du 23 novembre 1760, qui sera cassée et annulée, que le général des habitants de la paroisse de Logonna s’assemblera après avertissement prônal de huitaine sur les billets des marguilliers, pour en présence des juges, et procureur fiscal des lieux, être par ledit général procédé à la nomination des douze délibérants qui doivent composer le corps politique, lesquels délibérants seront priés de choisir du nombre de ceux qui auront passé leurs charges, rendu leurs comptes suivant les formes prescrites par le règlement, payé leur reliquat et déposé leur compte avec la liasse aux archives de la paroisse ; que tous les ans le général des habitants sera convoqué dans la même forme pour nommer les nouveaux délibérants, avec défense auxdits douze délibérants de s’arroger le droit de nommer seuls et sans la participation dudit général ceux qui devront leur succéder. — En deuxième lieu il sera ordonné à Jean Salaun de représenter son compte de marguillier pour être communiqué au procureur fiscal et au Recteur et ensuite examiné et arrêté conformément aux règles prescrites par l’arrêt du 6 mars 1684. — En troisième lieu, il sera fait droit aux autres réclamations présentées par le suppliant (Archives départementales, 135 G 6).

Octobre 1774. — Les paroissiens mirent à la disposition de leur recteur une somme de 168 livres, qui fut consacrée à l’achat, d’ornements pour l’église. Les quittances produites par le recteur furent approuvées par les délibérants le 18 juin 1775.

23 juillet 1775. — Le général de la paroisse désigne dix notables pour procéder à la confection de « l'État et rolle de tous les garçons mariés, depuis l’âge de seize ans jusqu’à soixante, demeurants dans lad. paroisse de Logonna, à l’effet de les faire tirer au sort de la garde côte, au jour qui sera indicqué, conformément à l'Ordonnance du 26 juin dernier, duement lue et publiée au prône de la grande messe de lad. paroise de Logonna ».

Les notables désignés furent : Nicolas Quentric, du bourg ; Jean Merret, de Ruliver ; Michel Herrou ; Charles Herrou, du Bretin-Bras ; Guill. le Cann, du Bretin-Bian ; Yves le Cann, de Run-Bras ; Yves Tissien, de Keroual ; 0llivier Salaun, de Rosmorduc ; Michel Salaun, de Gorrequer ; Jean Galéron, du Mengleus.

2 mars 1777. — Le général décide que le sacristain couchera à la sacristie. — « Ce jour de dimanche deux mars mil sept cent soixante dix sept, les soussignés délibérants assemblés en la sacristie, lieu ordinaire des délibérations de ladite paroisse de Logonna, en conséquence de l’annonce prônale de dimanche dernier et répétée ce jour, vu les arrêts de la cour du 1er octobre et 12 novembre 1776, nous conformant auxdites positions d’iceux dont l'enregistrement est ci devant fait, avons nommé Jean Quillien sacristain de l’église paroissiale de Logonna, demeurant au bourg, de son propre consentement à ces présants pour coucher dans la présente sacristie pendant le temps limité et fixé par l’arrêt relatif, obligeant même présentement ledit Quillien d’y coucher parce qu’il lui sera fourni par le marguillier principal le lit avec accoutrement, et de continuer d’y coucher exactement incontinant, et de veiller conformément à l’esprit du dit arrêt, au moyen de quoi nous consentons et ordonnons au marguillier actuel en charge de lui compter et payer trois livres par mois pour le gardage de l’église et la sacristie, et de lui payer pour le prorata du temps à écouler jusqu’au trente avril prochain la dite somme de trois livres par mois et les jours extraordinaires compensatoirement aux nuits qu’il y passera. En outre lui prescrivons de se conformer au surplus du contenu, au arrêt dudit jour douze novembre dernier, à quoi ledit Quillien déclare volontairement s’obliger. En l’endroit Corentin Malléjac, ancien fabrique de Saint Monna a déposé son compte avec le rélicat au soutien au coffre fort » (Archives paroissiales de Logonna).

31 mai 1789. — Séance du corps politique. — « Tous habitants de la paroisse de Logonna faisant tant pour nous que pour les absents formant le général de ladite paroisse assemblée en la sacristie de notre église paroissiale, au-dessus de l’avertissement à nous fait dimanche dernier à l’église de nous expliquer sur la signification faite par Alain Goarnisson, sergent de la juridiction du Faou, à la requête de messire Pierre-Joseph Kerlenn, prieur clostral de l’abbaye de Daoulas et recteur de ladite paroisse demeurant en ladite abbaye ville et paroisse du même nom, au dit général de la paroisse de Logonna, en la personne dudit Hervé Malléjac au dit nom, avons arrêté et délibéré, arrêtons délibérons ce qui suit.

1°) Si les différents chanoines sortis de l’abbaye de Daoulas furent troublés comme le prétend le sieur Kerlenn, dans La réfection qu’ils voulurent prendre au sortir de l’office qu’ils venaient de faire en l’église de notre paroisse, le douze du courant, pour le repos de l’âme de leur confrère notre feu recteur [Note : M. Auffret, mort le 24 avril 1789] nous assurons que nous n’avons participé en aucune manière à ce trouble. Ces messieurs n’ignorent pas d’ailleurs que les fautes sont personnelles, et que celles de quelques méchants individus ne sauraient être gratuitement attribués à tout un général d’une paroisse qui ne mérite aucun reproche.

2°) Nous n’entendons pas et n’avons jamais entendu disputer la succession de notre feu Recteur ni au sieur prieur de Daoulas ni à ses confrères mais puisqu’on nous a interpellé de nous expliquer à ce sujet, nous allons nous expliquer.

Les héritiers de notre feu Recteur sont soumis aux obligations à eux imposées par la déclaration du roi du 22 janvier 1772 et autres lois, l’exécution de quelques-unes d’elles nous regarde.

Mais c’est à Monsieur Le Moal, notre nouveau Recteur [Note : Installé le 23 mai 1789], à poursuivre les héritiers de son prédécesseur pour les réparations des choeur et chanceau et autres choses à la charge du destinateur dons notre église paroissiale. En vain traiterions-nous avec les débiteurs de ces premières réparations : la Cour rejetterait nos traités.

Pour ce qui regarde les réparations ou refections à faire dans notre prèsbytère, cet objet nous intéresse et nous observons :

1°) Que le scellé étant apposé sur les effets de notre défunt Recteur, il reste, avant de lever ledit scellé, à faire rapporter un procès-verbal de l’état actuel du presbytère et dépendances, et de poursuivre l’adjudication et les réparations à y faire. Ces réparations comprendront aussi quelques réfections comme substituer un plancher au pavé de la salle du presbytère, emboiser les cheminées, etc..

2°) Que tous les meubles, le pécule de notre ancien Recteur sont affectés par privilège aux dites dernières réparations, ainsi ses héritiers n’ont pas pu légitemement en enlever ni en détruire aucun, la vente de tous et de chacun des dits meubles doit être ordonnée de justice, les deniers qui en proviendront seront déposés dans notre coffre fort, en nature de dépôt jusqu’à ce que les dites réparations aient été faites.

3°) Qu’il est fort inutile de nous proposer aucun abonnement pour les dites réparations, parce que nous n’en recevrons aucun, mais pour mettre les dits héritiers à l’aise, nous déclarons consentir à la main­levée des meubles et effets de notre défunt recteur à condition et non autrement que les héritiers auront soin de déposer dans notre coffre fort toutes sommes auxquelles montera l’estimation des dites réparations à faire et le quart servira pour la main d'oeuvre.

4°) Que les dites réparations doivent être faites de manière que notre nouveau recteur les reçoive de nous comme bonnes, en conséquente l’acceptation qu’il en fera, lors du renable, servira aux dits héritiers de décharge que nous souscrirons.

Nous réservons de nous pourvoir vers les dits héritiers en cas que leur sentence puisse en quelque manière obliger notre nouveau recteur à se pourvoir vers nous, soit pour lui procurer un logis ou autrement, comme aussi de les poursuivre aux dites quotités pour les crédits que notre église peut avoir vers eux.

Ainsi arrêté et délibéré (pour être signifié au dit sieur Kerlenn) en la sacristie de l’église paroissiale de Logonna, faute de chambre de délibération, sous nos seings respectifs, les dit jour et an » — Suivent les signatures.

1773-1790. — Général de la paroisse et municipalité. — Le général de la paroisse de Logonna élu par les délibérants sortants, le dimanche 21 novembre 1773, se composait comme suit :

Yves Le Cann, de Runbras.

Jean Piriou, de Runbihan.

Guillaume Le Cann, de Bretinbihan.

Délibérants :

Yves Tizien, de Keroual.

Jean Malléjac, de Penaleurgueur.

Urbain Brelivet, de Torrencleus [Note : Urbain Brelivet mourut peu après son élection et fut remplacé, le 30 janvier 1774, par Ollivier Guermeur, de Rungléo].

Yves Muzellec, du bourg.

Marc Emsivat, de Clegueriou.

Michel Herrou, du bourg.

Yves Thomas, du Scoët.

Nicolas Herrou, de Goasanoll.

Laurent Hamon, de Porzaleur.

Syndic : Hervé Le Cann, de Kernisy.

Receveur des Vingtièmes : Nicolas Le Bault, de Mengleuz.

Asseurs et notables :

Cordelée du bourg.

Asseur : Nicolas Quintric, du bourg.

Notable : François Quillien, de Porsisquin.

Cordelée de Penanvern.

Asseur : Pierre Brenaut, de Kersalguen.

Notable : René Guermeur, de Runbras.

Cordelée du Rible.

Asseur : Marc Brelivet, de Kernisy.

Notable : 0llivier Salaün, de Rosmorduc.

Cordelée de Rosmeor.

Asseur : Corentin Herrou, de Porsaleur.

Notable : Christophe Herrou, de Guersinic.

Renouvelé tous les ans, jusqu’à l’époque de la Révolution, le général de la paroisse se réunit pour la dernière fois le 29 novembre 1789. Il fut remplacé, au mois de janvier 1790, par un nouveau corps de délibérants, appelé municipalité, dont la composition fut la suivante :

Maire : Nicolas Salaün.

Procureur de la commune : Jean Le Guennou.

Officiers municipaux :

Yves Tizien.

François Guermeur.

Nicolas L’Orsil.

Guillaume Le Cann.

Jean Plourin.

Secrétaire-Greffier : Marc Salaün.

La municipalité fut à son tour, supprimée par la Constitution de l’an III (1795), qui ne conserva que les communes de 5.000 âmes et plus, et réunit les autres dans une administration collective concentrée au chef-lieu du canton.

Enfin la loi du 28 Pluviose an VIII (18 février 1800) rétablit les municipalités telles qu’elles avaient été constituées en 1789 et qu’elles sont encore aujourd’hui, sauf des modifications partielles (Archives paroissiales de Logonna).

1791. — M. Le Moal, recteur de Logonna et M. Le Du, prêtre à Logonna, refusent le serment à la constitution civile du clergé.

16 mars 1792. — Pierre Colin, prêtre assermenté, devient curé intrus de Logonna.

1792. — Lettre de M. Le Moal aux maire et officiers municipaux de Logonna. « D’un coin de la France. Messieurs, ...J’ai aussi appris que quelque malin a fait circuler dans la paroisse une lettre qu’on m’attribue, par laquelle j’engageais mes paroissiens à assister aux offices de l'intru qui y est arrivé cela est très faux. C’est une imposture qu’on m’impute bien injustement. Soyés bien sur que je suis incapable d’un si pernicieux conseil. Je ne conseillerai jamais à autrui de pratiquer ce que je refuse de faire moi-même, et l'avis contraire je l'avois donné à plusieurs d’entre vous avant mon départ ; bienheureux s’ils y ont persévérés ; mais aussi malheureux et mil fois malheureux ceux qui suivent ce mauvais pasteur ; car il ne travaille qu’à vous perdre et vous damner et vous adherés nécessairement à son schisme, vous l’y rendés opiniatre en assistant à ses offices, et vous devenés schismatiques comme lui... Je perds mon tems et ma peine à vous endoctriner mais la charité et le zele que j’ai pour le salut des âmes que Dieu avait confié à mes soins m'y engage et malheur pour les ouailles qui n'écoutent pas la voix de leur pasteur légitime, je serais toujours le votre malgré la rage des enfants du siècle, jusques au moins que je n’aie fait ma démission entre les mains de mes supérieurs légitimes, ou bien encore par ma mort ou deposition de la part de leglise » (Archives du Finistère, Clergé, prêtres détenus, District de Landerneau).

Cette lettre, non datée, a dû être écrite quelque temps après le 16 mars 1792, date de l'arrivée à Logonna de l'intrus Colin.

1793. — Au début de cette année, le Conseil municipal tient une assemblée dans la maison nationale de Rosmorduc.

1793-1794. — Confiscation au profit de la République de l’argenterie de l’église de Logonna. — Le Conseil municipal, invité par le district de Landerneau à se conformer à la Loi et à faire, sous huitaine, l’envoi de l’argenterie de l’église, décida, par délibération du 7 juin 1793, de répondre qu’il tenait à sa disposition deux croix et un encensoir « seuls objets à notre connaissance, en argent dans ladite église ».

La municipalité ne mit par ailleurs aucun empressement à envoyer l’argenterie en question, car le District délégua le citoyen Leissegues, père, pour l’inviter à en hâter le dépôt.

Une réunion eut lieu, en conséquence, le 29 Pluviose an II (17 février 1794) et « Le Conseil général, pour remplir les vues des représentons du peuple et du district, et voulant témoigner son amour pour la patrie, déclare céder à la république toute l’argenterie de l’église de Logonna et des chapelles en dépendantes, consistante en deux croix d’argent et quatre calices, réservant, comme nécessaire au culte public, un calice, un ciboire. et un soleil et un ensensoire, sous le bon plaisir des représentans et du district, nommant pour commissaires, pour l’envoi au district des objets cédés, Nicolas Salaün, maire, et Nicolas Diverrès, notable, qui en raporteront un reçu au Conseil, pour être annexé au registre de l'église ».

Conformément à cette décision, l'argenterie fut portée à Landerneau par le citoyen Nicolas Diverrès, de Goulet-ar-Hoat, qui remit le 17 germinal an II (6 avril 1794) au Conseil général de la commune « un procès verbal du 7 ventose dernier, portant décharge d’une croix, du poids de trente trois marcs, quatre onzes, quatre gros ; d’une moyenne croix, du poids de huit marcs, trois onzes ; et de quatre calices, avec leurs patènes, du poids de huit marcs, un onze ; de laquelle remise acte est raporté ».

Le 15 Pluviose an XII (5 février 1804), le Conseil municipal de Logonna déclare avoir recouvré un calice et sa patène que l’on croyait égarés. Ces objets furent déposés à la sacristie et le maire en donna récépissé à la personne qui en avait fait la restitution.

30 décembre 1793. — Le Conseil refuse d’accéder à une demande du district de Landerneau qui sollicite des blés pour approvisionner le marché de cette ville.

12 ventose an II (2 mars 1794). — Le district réquisitionne des blés que Logonna devra fournir tous les jeudis.

21 ventose an II (11 mars 1794). — Le citoyen Leissègues fils, de Landerneau, sur présentation de la Société populaire de Logonna, est nommé instituteur de cette commune.

5 germinal an II (25 mars 1794). — Réquisition des vieilles ferrailles, chaudières, marmites, vieux boulets, pour en faire des gueuses destinées au lest des vaisseaux de la République.

17 germinal an II (6 avril 1794). — Le Conseil constate que sur une population de 999 habitants, Logonna compte 950 défenseurs de la Patrie.

20 germinal an II (9 avril 1794). — Arrêté du représentant du peuple Jean Bon qui ordonne une coupe extraordinaire de bois (Archives paroissiales de Logonna).

17 juillet 1795. — François Kervella, vicaire constitutionnel de Logonna achète à la nation le presbytère de cette paroisse et ses dépendances. Le 14 février 1801 il le rendra à sa première destination (Archives de l'Evêché).

4 juin 1811. — Extrait d’une délibération du Conseil municipal. Difficultés de communication. — « La commune de Logonna formant une presqu’île, ne tient au continent que de la partie du Levant, bornée par la mer du midi nord et couchant, n’est pas à portée de communiquer avec aucun autre chef-lieu dans toutes les saisons de l’année ; en effet quelque soin que l’on prenne du chemin vicinal, il est et sera toujours difficile en temps de pluie, parce que le terrain est marécageux. D’ailleurs plusieurs villages de Logonna, tels que le Roz, Larvor, Roscurunet, Porzisquin. Le Manoir, Begave, Gouelet-Ker, Pennarun, Le Quenquis et autres, qui sont à la pointe de la presqu'île et qui peuvent communiquer aisément avec le chef-lieu actuel de la commune de Logonna, situés à une distance d’un myriamètre de Daoulas, se trouvent à trois kilomètres au moins du chemin vicinal. Il y a même impossibilité de communiquer de Logonna à Daoulas, à certaines heures, pendant une grande partie de l’année, parce qu’il faut passer deux fois la mer, d’abord entre les villages de Quénécadec et Vérunec, ensuite du Poulligou à Daoulas, on rencontre l'obstacle des hautes marées deux fois dans vingt-quatre heures pendant la moitié du cours de chaque lune... » (Archives paroissiales de Logonna).

1815-1816. — M. Pizivin, recteur de Logonna, avait été, après 1806, sacristain et organiste de la cathédrale de Quimper. En novembre 1815 Mgr. Dombideau lui offre de devenir aumônier de l’hospice de Quimper et organiste à Saint-Corentin. En raison de son ophtalmie l’abbé demande un délai de deux ou trois mois pour donner sa réponse. Le 7 février 1816, il écrit au secrétaire de l'Evêché : « Votre silence me prouve que le délai que j’ai proposé n’a pas pu convenir. De plus Madame la Supérieure de l’hospice m’a mendé qu’on allait nommer un autre à ma place. Il paraît que le cautère que je me suis fait faire depuis n’améliorera pas ma vue et il ne me reste qu’un espoir c’est qu’il reculera de beaucoup l'époque d’une cessité complète... je ne puis dire d’autres messes que celles qu’un prêtre sait ordinairement par cœur ; dans le besoin où vous êtes d’organiste et pendant que vous n’en avez pas encore trouvé je vous offre mes services comme le seul et dernier que je puisse rendre à la religion j’ai de la santé et de la force et je vois encore assez claire pour pouvoir assurer, quoique un peu rouillé, que je m’en tirerai comme au passé ; quand je ne verrai plus, Dieu me fera retrouver les yeux au bout des doigts comme aux organistes de Crozon et de Saint-Louis de Brest... ». M. Pizivin resta à Logonna.

17 juillet 1819. — Délibération relative à la coupe du goëmon. — Le Conseil désire que la coupe du goëmon se fasse du 1er janvier au 30 juin. Il en donne les raisons : du 1er février au 1er mars on récoltera cette herbe  pour la mettre sur la terre que l’on se propose de casser pour y semer de l’orge. — du 1er mars au 15 avril on la récolte pour engraisser la terre qui est travaillée pour l’orge et qui n’a pas été fumée dans le courant de février, soit à raison de la situation du terrain. — du 15 avril au 30 juin on récolte encore cette herbe pour le blé noir, pour les pommes de terre et surtout pour être séchée, conservée en vue des blés d’hiver, ce qui ne peut se faire avant le mois de juin. — Que la date choisie soit fixée une fois pour toutes par chaque commune, les besoins et les ressources de chaque commune étant toujours les mêmes. — Ce serait ouvrir la porte à tous les abus que de permettre à des étrangers de venir comme journaliers faire la récolte du goëmon, avec les habitants de Logonna. Outre que ce serait priver les pauvres de cette ressource on verrait des particuliers se liguer avec des étrangers pour soustraire à la commune cette production de son sol. — Il est indispensable de défendre d’arracher la plante et d’ordonner qu’elle ne pourra être enlevée qu’avec des instruments tranchants. — Ce serait priver l’agriculture d'une grande ressource que de ne pas permettre aux communes de vendre hors de la commune le goëmon qui ne leur serait pas nécessaire. Il faudrait régler la forme de ces ventes dont le produit serait employé en partie au payement des gardes-côtes qu’il est utile d’établir. — Enfin il est équitable et juste de contraindre les habitants qui ont des bateaux d’aller faire la récolte dans les endroits où les voitures ne peuvent accéder ; ils récoltent en effet dans les endroits où des voitures peuvent être conduites, bien sûrs de trouver le reste quand il leur plaira (Archives paroissiales de Logonna).

1821. — Nous savons par une lettre de M. Lemarhic, desservant de Loperhet au secrétaire de l'Evêché, qu’une épidémie très contagieuse « due à un flux de sang » éclata à Logonna en septembre 1821, et y occasionna « beaucoup de mortalité ». M. Piziven, recteur de Logonna, est indisposé, mais ce n’est pas l’épidémie qui a donné lieu à son mal (Archives de l'Evêché).

15 mars 1822. — M. Malléjac, maire de Logonna écrit à l'Evêque pour lui demander un prêtre à la place de M. Le Pape appelé à la cure de Daoulas. « Je ne m’arrêterai pas à vous énumérer les abus qui se sont introduits parmi les habitants de cette commune pendant la révolution ; il me suffira de vous dire que nulle part la religion n’a plus souffert pendant ce temps de désolation. M. Pizivin qui a emporté nos regrets, notre estime et toute notre reconnaissance était parvenu à force de zèle et de dévouement, à chasser la majeure partie de ces abus, et nous espérions qu’il ferait revivre parmi nous ce zèle ardent à remplir tous nos devoirs, qui nous animait avant la Révolution. Mais M. Pizivin nous a été enlevé... daignez donc, Monseigneur, remplacer ce respectable pasteur.... Nous avons le presbytère le plus beau et le plus commode du pays, une jolie maison bâtie à la moderne contenant trois appartements au rez-de-chaussées, cinq au premier, cave et grenier, un beau verger avec une grange et un four, un fort joli jardin muré, une cour close, avec hangar et crèches, le tout à coté du cimetière. Nous avons aussi un petit mobilier et une bibliothèque d’environ quatre cents volumes à l’usage de notre desservant, enfin la commune est assez riche pour que l’ecclésiastique que vous daignerez, nous envoyer puisse vivre honorablement de son casuel et des secours en grains qu’on est dans l’usage de donner » (Archives de l'Evêché).

25 avril 1824. — Rétractation de M. Le Roux, prononcée par lui-même au prône de la grand'messe, à Logonna-Daoulas, sa paroisse natale. « Je déclare rétracter mon serment d’adhésion à la Constitution civile du clergé, et le regarde comme nul. J’accepte entièrement les bulles du Saint-Siège, qui porte proscription de cette constitution. Je déclare nuls les confessions que j’ai entendues, les mariages que j’ai bénis durant mon serment, et j’invité les personnes qui se sont adressées à moi, et celles dont j’ai béni les mariages à refaire leurs confessions et à réhabiliter leurs mariages... » (Archives de l'Evêché).

3 avril 1831. — Degré d’instruction à Logonna. —« L’an mil huit cent trente et un, le trois du mois d'Avril, le conseil municipal de la commune de Logonna, canton de Daoulas, arrondissement de Brest, département da Finistère, est assemblé sous la présidence de Monsieur le maire en vertu de la circulaire de M. le Sous-préfet en date du 23 mars dernier. M. le préfet ayant besoin de connaître le degré d’instruction des communes du département, demande quel est le nombre présumé de personnes 1°) sachant écrire du sexe masculin et du sexe féminin ; 2°) sachant lire le français, des deux sexes ; 3°) ne sachant lire que le breton, des deux sexes ; 4°) parlant français, des deux sexes ; 5°) ne parlant que le breton, des deux sexes :

sachant écrire du sexe masculin 46 personnes.

sachant écrire du sexe féminin 9 femmes.

sachant lire le français du sexe masculin 46 personnes.

sachant lire le français du sexe féminin 9 femmes.

sachant lire le breton du sexe masculin 60 hommes.

sachant lire le breton du sexe féminin 20 femmes.

sachant parler français du sexe masculin 100 hommes.

sachant parler français du sexe féminin 15 femmes.

sachant que le breton du sexe masculin 450 hommes.

sachant que le breton du sexe féminin 550 femmes ».

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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