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L'EGLISE PAROISSIALE DE LOCTUDY

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En contournant l’abside, on trouve la physionomie de nos vieilles constructions des XIème et XIIème siècles : contreforts plats, fenêtres à plein-cintre, larges dans les bas-côtés, très étroites dans la nef ; abside en hémicycle autour de laquelle rayonnent trois chapelles rondes percées chacune de trois fenêtres, celle du milieu large de 0 m. 80, celles des bas-côtés ne mesurant que 0 m. 40.

A l’intérieur nous trouvons une nef de 6 m. 60 de largeur et deux bas-côtés de 3 m. 40 et 3 m. 65. Les piles sur plan de carré long qui les séparent sont cantonnées de deux colonnettes dans le sens longitudinal, mais aux quatre piles qui précèdent le choeur ces colonnettes se présentent sur les quatre faces. Le fond du choeur est clôturé par 4 colonnes cylindriques très sveltes, disposées en demi-cercle, et par derrière contourne le bas-côté pour former déambulatoire et donner accès aux trois chapelles absidales.

Dans la nef et ses collatéraux la voûte est en lambris de bois et en forme de berceau et de demi-berceau, mais dans le choeur la voûte est en pierre et se termine en cul-de-four.

Les mêmes dispositions se retrouvent dans les chapelles absidales, tandis que les travées du déambulatoire sont couvertes de voûtes d’arête.

La longueur totale de l’église à l’intérieur est de 33 mètres.

La sculpture des chapiteaux est encore un peu barbare mais très variée. On y troupe des volutes, des crossettes, des dents de scie, entrelacs, noeuds, enroulements divers, bonshommes informes, feuillages, têtes de béliers, même à l’entrée de la petite chapelle sud un crucifix archaïque. Ces chapiteaux « sont probablement les plus beaux que le style roman ait produits dans notre région. Aucun de ceux qui subsistent dans nos rares églises romanes ne leur est supérieurs » [Note : Ducrest de Villeneuve, Chapiteaux des églises de Loctudy, Fouesnant et Perguet, Saint-Brieuc, Prud’homme 1898, p. 8]. Les bases elles-mêmes sont couvertes de sculptures, bonshommes symboliques, dont deux ultra-naturalistes, croix pattées, cerfs, renards, enroulements rappelant les passementeries des galons des officiers.

Le plan de l’église de Loctudy a une grande analogie avec celui de l’église abbatiale de Saint-Gildas de Rhuys, surtout en ce qui regarde le choeur et les chapelles absidales. Nous trouvons les mêmes rapports dans la sculpture des chapiteaux et la disposition des fenêtres. On est donc porté à conclure que ces deux édifices sont de la même date. Or on a de bonnes raisons de croire que l’église de Saint-Gildas fut construite au commencement du XIème siècle par saint Félix, et consacrée solennellement le 30 septembre 1032, par Judicaël, évêque de Vannes. De plus, l’église abbatiale de Landévennec, actuellement en ruine, a une ressemblance frappante avec celle de Loctudy en ce qui regarde les piles de la nef et du choeur et aussi la disposition des colonnes cylindriques de l’abside et des chapelles rayonnantes. Or, cette église de Landévennec a été construite par l’abbé Blenlivet entre 1030 et 1040.

Ritalongi, après Fréminville, a parlé de Templiers à propos de l’église de Loctudy (Voir Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, XXIV, 232-240). C’est là une légende dont M. Ducrest de Villeneuve a fait justice « Les chevaliers du Temple, écrit cet auteur, furent apanagés en Bretagne par les ducs Conan III et Conan IV, de 1140 à 1160. Leurs biens immeubles furent intégralement remis à l’ordre de Saint-Jean, après leur suppression, en 1308. Or la charte de 1223, citée plus haut, déclare que les prédécesseurs d'Hervé du Pont ont toujours joui des biens de Saint-Tudy, depuis la spoliation des moines. Enfin, à partir de 1223, l’évêque de Cornouaille a repris le patronage direct, l’administration de l’église de Saint-Tudy. Il n’y a donc point de place pour les Templiers. Du reste les archives de l’ordre de Saint-Jean ne font aucune mention de Loctudy » (Dans Robuchon, Paysages et monuments de Bretagne, Paris 1893, p. 32).

Les travaux de restauration entrepris dans l’église paroissiale de Loctudy, de 1885 à 1888, eurent pour principal objet la réfection de la charpente de la toiture ainsi que l’enlèvement du badigeon. On put constater à cette occasion que les chapelles absidales et le choeur étaient couvertes de dalles schisteuses, qu’à cause de l’humidité on avait dû parer d’un revêtement de bois.

Les enfeux. — Un procès-verbal du 20 mars 1730, conservé aux Archives départementales contient la description des tombes nobles de l’église de Loctudy, ainsi que leur emplacement.

1. A gauche du maître-autel, du côté de l’Evangile, se trouvait la grande tombe de Kerazan [Note : Les Kerazan, au point de vue des prééminences dans l’église paroissiale de Loctudy, venaient immédiatement après les barons du Pont. Ils avaient dans le sanctuaire un banc armorié. Le premier seigneur de Kerazan connu est Guillaume Kerfloux, inscrit à la réformation de 1426. La terre de Kerfloux était en Plobannalec et ses seigneurs étaient un ramage de la famille de Trémillec, en Plomeur, dont ils portaient les armes brisées d’un lambel à trois pendants en chef. Le nom s’est éteint en Louise de Kerfloux, morte après 1610, uns enfant d’Etienne de Gines]. « Laditte tombe élevée est longue d’environ 6 pieds, d’ancienne structure, et haute d’environ 3 pieds ; la pierre du dessus de lad. tombe est chargé de cinq écussons en bosse et relief, le premier étant au milieu, chargé de trois croissants avec un lambel ; le second mi-parti au premier desd. croissant et lambel et au second d’une croix ; le troisième chargé d’un aigle à deux têtes ; le quatrième mi-parti, au premier desd. croissant et lambel et au second dud. aigle à deux têtes et le cinquième est rempli de lad. croix. Et sur la pierre servant de soutient à lad. tombe, du côté du maître autel, sont aussi trois écussons en bosse et relief, le premier mi-parti desd. croissant, lambe! et aigle, le second desd. armes de Kerazan plaine, et le troisième encore mi-parti desd. croissant et lambel et de la d. croix. Et de l’austre côté de lad. tombe, sur la pierre servant aussi de soutient auprès de la sacristie, trois autres écussons, le premier mi-parti desd. croissant et lambe! avec une... le second aussi parti au premier desd. croissant et lambe! et au second dud. aigle à deux têtes, et le troisième encore mi-parti desd. croissant, lambel et de lad. croix ».

La tombe de Kérazan fut détruite en 1790 (Ritalongi, Les Enfeux de l'église de Loctudy).

2. A droite du maître-autel était sise la grande tombe de Kervéréguin, ainsi décrite par le procès-verbal de 1730 : « Une tombe élevée, d’ancienne structure, joignant le premier pilier du choeur, du côté de l'Epitre, sur laquelle tombe un écusson éfacé où il ne reste que des trasses ».

Cet écusson portait précisément « un sanglier de sable passant sous un chêne de sinople qui sont les armes de la terre de Kervéréguin ».

La tombe de Kervéréguin fut aussi détruite en 1790 (Ritalongi, Les Enfeux de l’église de Loctudy).

3. A gauche du sanctuaire, du côté de l'Evangile, une grande arcade voûtée renfermait « une tombe élevée de terre de quatre doigts, chargée d’un grand écusson en bosse et relief où sont les trois croissans et lambel ». Le long de cette tombe figurait « un banc clos et à queue long de six pieds et huit poulces, et large de quatre pieds et demi ».

Banc et tombeau appartenaient aux seigneurs de Kerazan qui en 1730 autorisèrent les paroissiens a démolir l’arcade, à abaisser la tombe au niveau du sol, et à reculer le banc, en vue d’agrandir le choeur et de ménager un passage (Ritalongi, Les Enfeux de l’église de Loctudy).

4. A droite du sanctuaire, du côté de l'Epître se trouvait la tombe des seigneurs de Pratouarc'h et de Kergolven, ornée « d’un écusson mi-parti au premier au croissant surmonté d’une fleur de lis, au second de cinq hermines posées 2, 2, et 1. ». Sur cette tombe reposait « un grand banc clos et à queue, contenant de longueur six pieds et de largeur quatre pieds et demi ».

Du côté de l'Epître, accotée à la paroi de l’église, en face de la sacristie, on voyait la tombe de La Forest, ainsi représentée dans le procès-verbal de 1730 : « Dans le mur costier, le long de l’aile, du costé de l'Epitre, et presque au niveau du balustre, il y a une voûte et arcade, et dans la dite arcade un enfeu, élevé de deux pieds, chargé d’une croix de haut en bas, accompagnée de deux écussons, chargés chacun d’un lion couronné ; laquelle tombe et enfeu on nous a dit être prohibitif de la terre de La Forest ». C’est dans cet enfeu, note Ritalongi que fut enterré le 22 Janvier 1679, Corentin Furic, sieur de Keramanoir, recteur de Loctudy.

5. Dans la chapelle d’abside centrale (chapelle de la Vierge, autrefois de Saint-Jean [Note : C’est là que se trouvait le vitrail donné vers 1540 par Jeban L’Honoré, seigneur de la Forest], du côté de l'Evangile, se trouvait la tombe aux seigneurs de Trévannec « élevée d’environ deux pieds et demi, mise dans le mur en arcade, chargée d’une croix pattée fleurdelysée, qui occupe du haut en bas toute la pierre tomballe, sur laquelle pierre sont deux écussons en dessous des branches de ladite croix, dont l’un écusson est chargé d’un léopard, et l’autre écartelé au premier et quatrième d’un léopard, au second la forme d’un lion, au troisième d’une croix alésée. Et la pierre de ladite tombe du côté dudit autel chargée de quatre écussons, dont le premier porte un léopard, le second est un écu, parti au premier d’un léopard, et au second d’une fasce ondée, le troisième écusson encore mi-parti au premier d’un léopard, au second de trois croissants ; le quatrième écusson encore mi-parti, au premier d’un léopard, le second de six fleurs de lys posé 3. 2. 1. ».

Telles étaient, avant la Révolution, les tombes nobles de l’église de Loctudy.

Les ossements trouvés dans les tombes de Kerazan, lors de la dernière restauration de l’église, ont été réunis en 1889 dans un petit caveau, au pied de l’autel en granit qui se trouve dans la chapelle absidale du côté de l'Evangile. Quant à la table de la grande tombe de Kerazan, elle est aujourd’hui encastrée dans le mur du collatéral nord, près de la porte de la sacristie. Comme nous l’avons noté, elle porte un mi-parti de trois croissants et d’une croix : ce sont les armes d'Alain Kerfloux et de Marguerite de Lesongar sa femme, personnages qui remontent à la première moitié du XVème siècle. Un autre écusson de la pierre porte un mi-parti de trois croissants et d’un aigle bicéphale ; c’est sans doute l’écusson de Guillaume Kerfloux allié à la famille de la Forest en Loctudy.

MOBILIER DE L'EGLISE. — Au XVIIème siècle, le recteur, Corentin Furic, sieur de Kerguiffinan, donna à l’église une Descente de croix. Il y fit peindre ses armes et son portrait avec celui de l'Evêque de Cornouaille, François de Coëtlogon.

Ce fut lui qui, en 1676, présida à la bénédiction de la grosse cloche. Elle reçut cette inscription : NOBLE ET DISC. M. CORENTIN FURIC, RECTEUR DE LOCTUDY, M'A BÉNITE. — ARMAND JEAN DU PLESSIS, DUC DE RICHELIEU ET DE FRONSAC, PAIR DE FRANCE, BARON DE PONT-L’ABBÉ, ET ANNE POUSSART DE FORS, DUCHESSE DE RICHELIEU, DAME D'HONNEUR DE LA REINE, M'ONT NOMMÉE ARMANDE ANNE 1676.

L’année suivante eut lieu la bénédiction d’une autre cloche nommée par un de Penfentenyo.

Vers 1540 Jehan L'Honoré, époux de Jehanne le Baud offrit un vitrail à l’église de Loctudy. D’après un acte du 10 décembre 1642 « au bas des deux pans il y a escript » : Suivant de ses ayeuls la trace - Jan L'Honoré de qui la Race - Sort d’un tige bien éminant - Honorant Dieu et son Eglise - Saincte, dévote et bien apprise - Ce don lui offre humblement.

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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